Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Humour/Détente
masdau : La petite grenouille qui voulait atteindre la lune
 Publié le 01/01/09  -  15 commentaires  -  5778 caractères  -  958 lectures    Autres textes du même auteur

Conte pour enfants de tous les âges qui explique pourquoi les grenouilles vivent au bord des étangs.


La petite grenouille qui voulait atteindre la lune


Il était une fois, une petite grenouille grise qui voulait aller dans la lune pour contempler la Terre dans sa totalité. Cette grenouille habitait dans une forêt bleue, entre deux montagnes dans le haut pays provençal, et c’est en voyant la lune au-dessus des grands arbres, toute ronde et toute brillante, que cette envie l’avait prise.


- Un soir je monterai tout en haut du plus grand des arbres et je sauterai dans la lune, se dit-elle.


C’est ce qu’elle fit.

Ce soir-là, le ciel était si pur et la lune si pleine, qu’on aurait pu la toucher rien qu’en étirant le bras, mais les petites grenouilles n’ont pas de bras. Alors elle choisit le plus grand arbre et commença à grimper juste au moment où la lune touchait la pointe de la plus haute branche.


À un coin de branche sommeillait un écureuil. La petite grenouille, en passant, lui marcha dessus.


- Qu'est-ce qui se passe ? fit l’écureuil réveillé en sursaut.

- Pardon, dit la grenouille, je ne t’avais pas vu.

- Mais qu'est-ce que tu fais dans mon arbre ? Les grenouilles ça ne grimpe pas aux arbres que je sache !

- Je sais bien, s’excusa la grenouille, mais moi j’ai besoin d’atteindre la lune, alors il faut que je monte tout au sommet pour lui sauter dessus.


L’écureuil éclata de rire :


- Ah ! Ah ! Ah ! Petite sotte, ce n’est pas ainsi qu’on va dans la lune.

- Et comment y va-t-on alors ?

- Regarde, dit l’écureuil, tu vois cette montagne verte là-bas ?

- Oui.

- Eh bien, si tu attends un peu, tu verras que la lune va se coucher juste entre les deux pics que tu vois. Tu n’auras même pas besoin de sauter pour l’atteindre. Il te suffit d’aller à cet endroit et d’attendre que la lune y vienne.

- Génial ! fit la petite grenouille.


Et elle se mit en route pour la montagne verte. Elle marcha tout le reste de la nuit et toute la journée suivante. Ce n’est que le soir qu’elle atteignit le vallon où venait se poser la lune. Elle vit la lune passer au-dessus de la forêt bleue et se diriger lentement vers elle. Mais au lieu de descendre entre les deux pics comme le lui avait dit l’écureuil, la lune continua sa course très haut dans le ciel et descendit tout là-bas, au bout de l’horizon, en plein dans la mer où elle s’enfonça.


- Bien sûr, se dit la petite grenouille, les lunes se couchent toujours dans les mers, c’est là où elles ont le plus frais !


Alors la petite grenouille bondit vers la mer, tout le reste de la nuit et tout le jour suivant. Elle arriva en fin de jour, prit une barque et rama de toutes ses forces pour se diriger au milieu de la mer où la lune était entrée dans l’eau. Là elle attendit que la nuit arrive.


Bientôt la lune apparut, sortant de la montagne verte, et commença sa lente ascension dans le ciel. Mais au lieu de descendre vers la mer où l’attendait la petite grenouille, elle continua sa course jusqu’à l’horizon où elle disparut parmi les arbres de la forêt bleue.


- J’avais donc raison dès le début, pensa la petite grenouille, c’est bien dans la forêt bleue que la lune va. Cet écureuil s’est bien moqué de moi !


Alors la petite grenouille repartit vers la forêt bleue, et quand elle y arriva, la lune était déjà là, juste au-dessus du plus grand des arbres de la forêt.


La petite grenouille grimpa, repassa sur le ventre de l’écureuil qui se réveilla de nouveau en sursaut.


- Encore toi ! explosa-t-il. Tu n’es pas encore dans la lune ?

- Et comment y serais-je, répliqua la grenouille, tu m’as fait faire le tour de la Terre pour rien ! Tu vois bien que la lune est posée sur le sommet de l’arbre ?

- Tu es encore plus sotte que ce que je croyais, se moqua l’écureuil, tu n’as pas compris que la lune ne touche jamais la terre ?


À ces mots la petite grenouille se mit à pleurer.


- Alors je ne pourrai jamais aller dans la lune ?

- Non, tu ne pourras jamais y aller, mais comme il n’y a rien dans la lune, ça ne sert à rien d’y aller, plaisanta l’écureuil.

- Pourtant j’aurais bien aimé voir à quoi ressemble la Terre depuis là-haut, sanglota la petite grenouille.


Mais la lune, qui avait tout entendu et tout vu, se laissa émouvoir par tant de tristesse, alors elle descendit tout doucement vers la Terre et se posa sur la mare où elle s’enfonça.


La petite grenouille folle de joie, dégringola de l’arbre, piétinant une nouvelle fois l’écureuil au passage, et courut jusqu’à la mare. La lune était là, immobile et souriante, flottant entre deux eaux. La petite grenouille n’hésita pas un seul instant et plongea.


Mais la lune "était" disparue. La petite grenouille pensa qu’elle s’était dissimulée dans la vase du fond pour lui faire une farce. Aussi elle se mit à la chercher. En vain. Elle eut beau fouiller sous la vase, la lune restait introuvable.

La grenouille n’étant pas un poisson, il lui fallait remonter à la surface pour reprendre un peu d’air frais et se reposer quelques instants. La lune en profitait pour reparaître, toujours entre deux eaux. La petite grenouille replongeait et tout recommençait.


- Je ne m’en sortirai jamais toute seule, se dit la grenouille, cet étang est bien trop vaste et je suis bien petite !


Alors, à chaque fois qu’elle remontait à la surface pour respirer, elle en profitait pour appeler quelqu’un à son secours. Et dans la nuit on entendait : « COU-AC ! COU-AC ! ». Mais en fait cela voulait dire : « Venez, venez m’aider à débusquer la lune ! ». Et de temps à autre on entendait au loin : « COU-EC ! COU-EC ! ». Mais cela voulait dire : « On arrive ! On arrive ! »


Et depuis ce jour, toutes les nuits de lune, on peut entendre près des étangs les grenouilles qui s’appellent et même, si on regarde bien, on les voit plonger jusque dans la vase du fond.

Elles cherchent toujours à débusquer la lune.


© masdau

Digne-les-Bains


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
1/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un joli conte à lire avec l'accent.
De très loin la meilleure nouvelle de l'auteur.
On l'imagine bien la raconter dans une école de village du côté de Seyne-les-Alpes.

   xuanvincent   
1/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Merci pour ce joli conte !

Je l'ai trouvé bien écrit. Il m'a bien plu, amusée et fait réfléchir aussi par instants.

Détail :
. "pour contempler la terre dans sa totalité" : "dans sa totalité" m'a paru de trop dans cette phrase, casser un peu la poésie, surtout en ce début de récit.

   jensairien   
1/1/2009
La première partie de cette nouvelle m'a bien plu. Cette grenouille qui court après la lune autour de la terre est sympathique. Une jolie histoire à illustrer qui ferait un livre pour enfants tout à fait respectable. C'est original, frais et didactique.
La seconde partie de la grenouille qui plonge après le reflet de la lune me semble superflue. Bien moins originale, là on retombe dans la facilité.

   Claude   
1/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien ce conte, que je trouve rafraichissant.
Pas de trucs compliqués, c'est juste ce qu'il faut pour un lendemain de fête ;-)

   ed2line   
2/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ton petit conte est très simpa.
C'est bien des histoires comme sa après noël et nouvel an.^^

   Anonyme   
5/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bravo, vraiment plaisant à lire. Très bonne idée. Cependant, je suis d'accord que la deuxième partie est peu être un peu moins accrocheuse, sans pour autant être mauvaise. Une belle lecture.

   melonels   
8/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Merci de me permettre d'être encore une enfant en lisant avec plaisir ton histoire. Donner une réponse au pourquoi des couac et des couec des grenouilles par de jolies rêveries est tout ce qu'un enfant attend.

   Menvussa   
8/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Et la marmotte emballe le chocolat dans le papier d'alu. Es-tu sûr qu'il y ait suffisamment d'enfants sages pour goûter à ton histoire ? Ceci dit, ils ne perdraient rien à faire un petit tour ici.

Bon je ne suis pas grenouille mais quand je veux attraper la lune elle se cache aussi... donc tu dois avoir raison.

   Ephemere   
14/1/2009
Bonjour, je vais le faire lire à ma fille qui te mettra une note ; elle adore ça !
FMR

   Flupke   
14/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Modeste mais sympathique légende expliquant un phénomène naturel.

   Anonyme   
15/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Beaucoup de plaisir à cette lecture.
Pauvre grenouille je me suis fait un sang d'encre pour elle tout le temps qu'à duré la lecture !
J'adore les grenouilles (non, non je vous vois venir, pas seulement dans mon assiette)
Très agréable moment de lecture.
Merci

   Anonyme   
17/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vraiment très bien. Une lecture très plaisante, un conte comme je les aime. Dynamique, sympathique, limpide.

   Selenim   
3/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Joli brin de conte, bien adapté aux jeunes lecteurs.

S'il y a des illustrateurs sur Oniris, voilà une une bien belle source d'inspiration.

Selenim

   Anonyme   
5/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je trouve ce texte très simple, frais, une vraie bouffée d'air pure!
Je suis étudiante en illustration, et j'aimerai beaucoup illustrer ce texte!
Si cela intéresse l'auteur, qu'il n'hésite pas à me contacter, afin que l'on en discute!
En attendant de vos nouvelles!!

   Anonyme   
11/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime bien cette pauvre petite grenouille qui chante en faisant des couacs pour demander de l'aide, qui a parcouru le monde les pieds dans la vase à courir après une illusion d'optique, mal orientée par cet écureuil casse-noisettes, casseur de rêves (mais lui-même si bien équipé pour grimper aux sommets en qualité d'écureuil).
Elle est terriblement humaine cette histoire et cette petite grenouille...
Un conte, pour petits et grands, comme j'aime tant.
Merci !


Oniris Copyright © 2007-2023