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Réalisme/Historique
Max : Le sel des larmes
 Publié le 13/05/10  -  18 commentaires  -  10810 caractères  -  135 lectures    Autres textes du même auteur

La déliquescence d'un homme et d'un peuple.
Une nouvelle pleine de symbolisme.


Le sel des larmes


« Écris tes blessures dans le sable

Où le vent du Pardon peut les effacer ;

Mais grave tes joies dans la pierre

Où rien ne peut les altérer. »


Proverbe bédouin


Centre-ouest libyen

Région de Sabha

Quelque part dans le désert du Fezzan


Kuleïb contemplait la mer de sable aux reflets orangés qui s’étendait à l’horizon.

L’erg d’Oubari avançait et recouvrait progressivement la petite ville bédouine.

Le vent du désert apportait le chant des dunes – longue plainte grave et mélancolique...

Kuleïb soupira devant cette vision aussi désolée que majestueuse. Il maintenait difficilement en place le keffieh qui lui servait de couvre-chef. C’était un mauvais présage, le ghibli soufflait très fort aujourd’hui. D’aucuns appelaient ce vent sec en provenance du sud « le vent du pardon » : celui qui disperse la douleur et les blessures en apportant l’oubli du désert…


Les pas lourds du vieux Bédouin s’enfonçaient péniblement dans le sable chaud, tandis qu’il rebroussait chemin. Une fois arrivé sur la place centrale de la ville, ses pieds nus foulèrent un sol plus rocailleux composé de grès brûlé. Le désert du Fezzan épargnait encore cet endroit…

Malgré l’air violent et suffocant du ghibli, Kuleïb resta dehors. Comme à son habitude, il s’affala sur le muret en pierre effondré entre deux masures à double étages. Ainsi protégé du vent et du soleil écrasant, il s’adonna à sa dernière occupation : vivre l’instant présent pour oublier un passé trop lourd à porter. Alors Kuleïb observa les alentours, maudissant son dos voûté, afin de se rattacher à un semblant de réalité.

Hélas, un triste spectacle s’offrait à lui : la poussière et le sable fouettaient des masures décrépies… La ville dépérissait petit à petit, et l’Âme de son peuple – déjà malmenée par la sédentarisation – ressemblait à ces murs d’adobe abandonnés et voués à l’effritement.


Le bruit sourd d’un martèlement résonnait au loin. Il se rapprochait à toute vitesse.

Deux cavaliers surgirent bientôt, enveloppés par un nuage de poussière ocre. Ils stoppèrent brusquement leurs montures au milieu de la place centrale ; l’un d’eux tenait la bride d’un troisième cheval qui n’était pas monté.

Ces deux hommes appartenaient à la tribu Bakr, dont l’un des membres avait été massacré la veille. Ce crime de sang était l’œuvre du clan le plus important de la région, et le coupable vivait au sud de la ville. Il n’avait pas hésité à revendiquer son acte haut et fort, à cause d’un différend concernant des propriétés agricoles – mais surtout, au nom de l’ancestrale guerre des clans qui opposait sa tribu à celle des Bakr

Aussi, les intentions de ces cavaliers ne faisaient aucun doute, comme le confirmaient d’ailleurs leurs armes brandies avec fougue et leurs visages exaltés. Ils étaient habités par le thâ’r – l’esprit de vengeance – et encore plus par la boisson… Ce nouveau fléau ravageait les peuples bédouins qui renonçaient à la vie nomade pour s’établir.

Après avoir fait hennir leurs chevaux, les deux hommes tirèrent une rafale de Kalachnikov en l’air pour signaler leur présence. Des silhouettes se pressèrent aux fenêtres. Une porte s’ouvrit, juste devant les cavaliers, sur une femme portant un nourrisson dans les bras. Elle considéra un instant les deux Bédouins avec tristesse, avant de libérer le palier de la masure.

Un jeune garçon jaillit aussitôt, le fusil de chasse en bandoulière. Les deux cavaliers l’accueillirent avec des cris d’encouragements, tandis qu’il montait sur le troisième cheval.

Le plus vieux des trois hommes cabra violemment sa monture… La poudre âcre du sol tourbillonnait autour de lui. Il cria ensuite à qui voulait l’entendre que le charaf de sa tribu avait été bafoué ; que la tribu Bakr avait été victime d’un crime de sang ; que sa réputation était donc mise en jeu ; et que cet affront réclamait vengeance. Enfin, il jura de l’accomplir en répandant le sang du coupable et de sa famille sur le sable brûlant du désert…

Après un « Yallah ! » farouche et une rafale de Kalachnikov supplémentaire, les trois cavaliers s’élancèrent vers le sud de la ville. Ils disparurent comme ils étaient venus, emportant les nuées de poussières rouges avec eux. Quelques gamins un peu trop joueurs essayèrent de les suivre en courant, mais ils renoncèrent bien vite, toussotant et hilares.


Le ghibli s’était calmé, comme s’il retenait son souffle pour mieux se déchaîner.

Les habitants en profitaient pour sortir de chez eux et vaquer à leurs occupations.


Kuleïb, lui, ne bougeait toujours pas de son muret en pierre. Il dévisageait cette femme, avachie sur le palier de sa demeure avec le nourrisson dans les bras. Elle sanglotait doucement.

Le vieux Bédouin éprouvait une lointaine compassion pour cette mère : elle venait de regarder son fils partir, impuissante, sachant qu’il ne reviendrait peut-être pas. Et il y avait pire encore, car lorsqu’elle se penchait sur le petit corps innocent qui remuait dans son giron, elle voyait la mort dans les yeux d’un nouveau-né. Ce même nouveau-né qui recevait ses larmes.

Kuleïb soupira… Les enfants de son peuple n’étaient-ils rien d’autre que des instruments au service des représailles ? Ne pouvaient-ils prétendre à un autre avenir ? Fallait-il qu’ils soient tous sacrifiés sur l’autel d’une tradition dévoyée ?

Pourtant, Kuleïb savait bien que chez les fiers Bédouins l’Honneur de la tribu était une institution plus forte que la Justice ou l’État de Droit… Il savait que la vengeance par le sang était son bras armé… Il savait tout cela, probablement mieux que personne.

Et la vision de cette femme brisée faisait ressurgir en lui ce passé douloureux…


Cela remontait à plusieurs décennies. Son clan était alors impliqué dans une guerre tribale acharnée. Le sang coulait depuis des générations… Un soir qu’il rentrait chez lui, Kuleïb avait retrouvé son foyer parental complètement dévasté. Sa mère et son jeune frère avaient été égorgés et reposaient l’un sur l’autre. Quant à son père, il agonisait devant la porte d’entrée, dans le sang et la poussière.

Avant de s’éteindre, celui-ci avait caressé pour la première fois le visage de son fils… Et dans un ultime râle, il avait dit : « Mon fils, n’oublie jamais que tes larmes sont salées parce que ton chagrin réclame vengeance… » Kuleïb avait pleuré la nuit entière sur le cadavre de son père. Et au matin, il avait juré de toute son âme qu’il le vengerait définitivement, lui et le clan…

Deux jours plus tard, Kuleïb se tenait au sommet de la plus haute dune, sous le soleil accusateur. Un sabre à la main, il considérait les membres survivants de la tribu honnie : le vieux chef de clan, sa femme et sa fille aînée étaient ligotés dans le sable, juste devant lui… Une folie vengeresse s’était emparée de Kuleïb lorsqu’il avait massacré le reste de cette famille, quelques heures auparavant.

Le moment était venu d’achever sa promesse… Kuleïb avait décapité la mère et la fille devant le chef de clan, en veillant à ce qu’il soit bien éclaboussé par le sang. Les deux têtes coupées avaient roulé tout en bas de la dune en creusant deux sillons écarlates. Chaque fois que le sabre s’était abaissé, Kuleïb avait retrouvé une partie de son honneur… Ensuite, il avait essuyé sa lame sur les mains déjà maculées du vieil homme, tout en lui crachant ces mots au visage : « Tu as toujours eu beaucoup de sang sur les mains, vieillard, mais aujourd’hui c’est le tien ! » Le vieux chef de famille avait tâché de rester digne, mais il n’avait pu retenir toutes ses larmes… En voyant cela, Kuleïb s’était abandonné à la démence : il les avait recueillies sur le fil de sa lame, pour les lécher, afin de savourer une vengeance bientôt accomplie en goûtant le chagrin de son ennemi. Alors, seulement, il lui avait tranché la gorge en hurlant de rage, avant de s’écrouler dans le sable…


Aujourd’hui encore, Kuleïb était torturé par le souvenir de cette scène. Une infamie qui, plutôt que d’atténuer sa peine, en avait ajouté une autre, autrement plus accablante. Et tout cela pour quoi ? Des vies anéanties au nom de « l’honneur » ; des vengeances sans fin ; des clans décimés ; et un vieil homme tourmenté qui attendait la mort.


Alors, le vieux Bédouin demeurait sur son muret… Sur ce vestige de son enfance ; sur ces ruines du foyer parental ; sur ces pierres qui représentaient tant de bonheurs, avant d’être ravagées puis souillées par le sang. Et ce faisant, il essayait de combattre ses anciens démons…

Mais à quoi bon, puisque d’autres se profilaient déjà à l’horizon ? Car en effet, à l’autre bout de la ville, un gros nuage de poussière et de fumée s’élevait dans le ciel, enveloppant les premières masures dans l’obscurité… On entendait de nombreux coups de feu, des cris et des lamentations : les cavaliers de la tribu Bakr menaient leur querelle sans la moindre pitié.

La femme au nourrisson était rentrée dans sa demeure, comme la plupart des habitants. Ainsi, excepté Kuleïb, la place centrale était donc déserte. Bientôt, pourtant, un petit garçon en pleurs arriva du sud de la ville, moitié courant, moitié clopinant… Désemparé, il se laissa choir dans la poussière, épuisé et seul. Au bout d’un moment, en désespoir de cause, il vint s’asseoir aux côtés du vieux Bédouin campé de manière inébranlable sur son muret.


Kuleïb lui opposa son regard vide – les sanglots de l’enfant se heurtèrent à son indifférence.

Le vieux Bédouin était trop las pour s’apitoyer… Son âme était toute sèche.

Ils n’échangèrent pas un seul mot pendant la durée des exactions.

Mais tout de même, lorsque cela cessa enfin, Kuleïb sourit machinalement au petit garçon pour le rassurer un peu. Hélas, le reflet du thâ’r commençait déjà à poindre dans ses yeux humides… Alors Kuleïb soupira une fois de plus, et se pencha vers le sol pour en ramasser une poignée – là où étaient tombées les larmes du gamin. Il fit lentement couler ce mélange de sable, de poussière et de morceaux de masures effritées entre ses doigts. Après quoi, il désigna du bras une large étendue incluant la ville martyrisée et les dunes ; puis il murmura :


« Tu vois petit, ce désert n’est pas fait de sable, mais du sel de nos larmes… »


 
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   Anonyme   
28/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
« celui qui disperse la douleur et les blessures en apportant l’oubli du désert… » : l'oubli, tout simplement puisque l'on sait qu'on est dans le désert. Ou bien est-ce le désert qui est le messager de l'oubli ?
« Les pas lourds du vieux Bédouin s’enfonçaient péniblement dans le sable chaud, » : ils sont lourds, donc on peut imaginer que marcher dans le sable est pénible.
Rien ne vous sera épargné : « Les pas lourds » puis « un passé trop lourd » : Moi j'ai bien ce site http://www.cnrtl.fr/synonymie/lourd ; l'essayer c'est l'adopter.
« Le bruit sourd d’un martèlement résonnait au loin. Il se rapprochait à toute vitesse.
Deux cavaliers surgirent » : un martèlement ou plusieurs donc de martèlements.
Vous l'avez déjà dit : « ls stoppèrent brusquement leurs montures au milieu de la place centrale », elle est déjà centrale et, à moins d'avoir été déplacée par le vent, elle le restera.
« et de sa famille sur le sable brûlant du désert… » : oui, on peut supposer qu'il s'agit du désert.
« Quelques gamins un peu trop joueurs essayèrent de les suivre en courant, mais ils renoncèrent bien vite, toussotant et hilares. » : toussotants.
Des améliorations ensuite mais, globalement, je trouve que le style s'ensable surtout dans la première partie.

   Flupke   
28/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte impeccable au style irréprochable.
Pas vraiment de critique constructive à apporter si ce n'est que j'ai beaucoup aimé. De la retenue, pas d'apitoiement dans le malheur.
De la dignité, de la sobriété et beaucoup de sagesse.
L'histoire enchâssée en italique est concise et forte.
Un style maitrisé, qui n'a pas besoin de jeter de la poudre aux yeux pour avoir un impact puissant. Bravo.

   placebo   
2/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
beaucoup apprécié l'écriture. bizarrement, j'ai butté sur un mot : supplémentaire :)
- "il s’adonna à sa dernière occupation" un peu ambigu.

alors que se profilait la fin, je m'impatientais un peu : l'action viendra-t-elle à la suite de ces tristes considérations sur la vengeance ? finalement, le flash back et les ''exactions'' bouclent agréablement (heu, ce n'est peut être pas le mot) l'histoire, je suis juste surpris que le vieillard soit épargné ainsi que le gamin.

la fin est très grave, elle résonne avec le proverbe du début, presque un poème. Les éléments du désert sont suggérés subtilement par les mots, un plus de description n'aurait pas été superflu, mais on aurait peut être rompu l'équilibre et il aurait fallu rallonger la nouvelle.

du beau travail, je n'ai aucun conseil à donner à l'auteur, bonne continuation.

   florilange   
3/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, bien construite, bien rédigée malgré quelques broutille qui n'en gênent pas la lecture. C'est un petit conte philosophique mais c'est aussi une histoire vraie.
Sa morale pose une question : le petit garçon va-t-il continuer cette terrible tradition ou, au contraire, décidera-t-il que cela doit - enfin - cesser?

   Maëlle   
3/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je suis incapable de lire ce texte - pour un problème de mise en page.

Un changement de paragraphe (passage à la ligne), ça signifie un changement dans la trame narrative: changement de point de vue, d'action, de rythme du récit, de jour, de lieu...

Ici, les saut de lignes ne signifient rien - ou du moins je ne les ai pas compris. Du coup je suis incapable de suivre le fil du récit: je passe mon temps à me demander "mais pourquoi ça passe à la ligne?"

   bulle   
4/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Du 'visuel' bien mené, du sentiment, de la 'barbarie' qui pourtant ne m'est pas choquante..
Tout est en mouvement, plein de vie.

Mais.. il y a quelques retours à la ligne malvenus à mon sens, alors que le fil continue sur la phrase suivante.. De fait, cette découpe est un peu gênante par endroits..

J'ai aimé l'ensemble, le fond de l'histoire, et l'expression fluide.. et cette phrase finale qui ponctue le tout de belle manière.

   Anonyme   
13/5/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↓
J'ai eu la désagréable impression de lire une sorte de guide historique sur les Bédouins. Ce récit manque totalement d'âme, de grandeur, de beauté malheureusement.

Tout d'abord il y a ce premier paragraphe qui multiplie les poncifs, les clichés: le vent forcément chaud, le bédouin forcément vieux, le désert qui avance forcément.

Ensuite il y a une méconnaissance totale de la culture bédouine, avec cet énorme cliché du peuple "fier" qui se venge. L'auteur passe au travers de ce qui fait la culture des gens du désert (d'ailleurs je lui conseille vivement la lecture de Le Clézio).

"Pourtant, Kuleïb savait bien que chez les fiers Bédouins l’Honneur de la tribu était une institution plus forte que la Justice ou l’État de Droit… Il savait que la vengeance par le sang était son bras armé… Il savait tout cela, probablement mieux que personne." Cette phrase à elle seule résume le texte: un cliché construit de façon maladroite (il n'y a pas de style à proprement parlé, ou alors quelque chose que je trouve très scolaire).

Bref, je ne suis pas du tout convaincu.

Navré.

   Faolan   
14/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Dans l'ensemble, une lecture assez agréable mais le texte souffre de quelques défauts qui ont légèrement gâché ma lecture :

- la précision dans le résumé qu'il s'agit d'"une nouvelle pleine de symbolisme" : c'est un fait, mais c'est quelque peu présomptueux, au lecteur d'en juger ;
- une structure en effet un peu bancale (rien que les trois premières phrases sont bizarrement agencées voire formulées), cela n’est pas évident, mais Maëlle a donné les clés pour l’améliorer ;
- les (in)évitables clichés (devancé par Kaos sur ce coup) ;
- des répétitions (judicieusement mises en évidences par Luluberlu) ;
- des incohérences (de même) : les pas lourds qui s'enfoncent péniblement dans le sable - oui, bof, pour ma part je vois plutôt les pas lourds s'enfonçant facilement dans le sable (mou, je présume), la poussière est ocre lorsque les cavaliers arrivent, rouge quand ils repartent - tu me diras ocre va du jaune profond au rouge sombre, soit, mais visuellement cela m'a perturbé, voyant du jaune puis du rouge, erreur de ma part peut-être... , les Kalachnikov - certes plus que probable mais je trouve que cela ne colle pas avec l'ensemble...

A côté de cela l'ambiance est bien dépeinte, les scènes de vengeance bien décrites et la chute (à morale) appréciable.

   Marite   
13/5/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai trouvé ce texte exceptionnel. Grâce à l'écriture, au style et à la forme qui se font oublier (par leur qualité), nous pénétrons, au travers des pensées du vieil homme, au plus profond d'une civilisation qui n'est trop souvent, pour le monde occidental, qu'une somme de clichés: les hommes bleus, les tentes, leur hospitalité, la beauté et la grâce des femmes...etc. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l'auteur réussit à nous présenter un aspect terrifiant de la vie de ces clans du désert sous une forme qui ne rebute pas mais permet de mieux comprendre. J'ai beaucoup aimé le proverbe bédouin qui sert d'introduction:
« Écris tes blessures dans le sable
Où le vent du Pardon peut les effacer ;
Mais grave tes joies dans la pierre
Où rien ne peut les altérer. »

C'est un proverbe qui peut être universel.
Toutes mes félicitations à l'auteur dont j'espère pouvoir lire d'autres textes prochainement sur Oniris.

   Mellipheme   
13/5/2010
C'est plein de beaux sentiments, trop même pour être réaliste.

Malheureusement, c'est aussi pompeux, lourd et truffé de tous les clichés possibles sur le désert et les bédouins.
Désolé, je n'ai pas du tout aimé. Je m'abstiens de noter, ma note serait biaisée par mon goût personnel.

   widjet   
13/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Pas de gros reproches sur ce texte hormis le mot « sang » qui revient peut-être trop souvent (mais d’un autre côté les synonymes du genre « hémoglobine » placés dans ce texte eut été malvenus…peut-être en contournant avec « liquide rougeâtre », mouais et encore…). Et puis l’adjectif « vieux » qui revient un peu trop aussi…

D’entrée, ce qui frappe dans ce texte, c’est déjà son humilité,sa retenue (notamment pas d'effusions mièvres dans le registre toujours casse gueule des sentiments) et sa fluidité. Les mots sont simples, mais ils sont clairs, ils sont bien utilisés (sans artifice, sans fioritures, sans chercher l’épate stylistique à chaque coin de phrase) et mis bout à bout avec une certaine habileté, ils dressent un tableau suffisamment visuel qui rend la scène réaliste. Un beau tableau guerrier, exotique (la chaleur pourrait être encore plus prégnante avec) et vivant.

Sans en faire des tonnes, l’auteur ne néglige jamais son environnement (descriptions extérieures assez précises et juste ce qu’il faut pour aider à l’immersion) ni ses « seconds rôles » (la femme, l’enfant, quelques mots suffisent à nous les faire « voir »). Par petites touches, en somme, tout cela forme un ensemble certes qui n'a pas une extraordinaire flamboyance, mais qui rend la lecture confortable et plaisante.

La partie historique n’est jamais ronflante ni trop académique et l’exotisme est plutôt bien rendu (encore grâce à ces petits détails sur le sable, les couleurs, les murs blanchis et effrités…). J’ai aimé ce souci, cette rigueur discrète.

Le fait de ne pas laisser les dialogues prendre trop d’importance est une autre bonne idée, l’auteur utilise la sobriété du verbe et ces non-dits (ou peu-dits) donnent un certain charisme au personnage principal, le vieux bédouin. Trop de discours auraient alourdi la scène, je pense.

Est-ce la mauvaise pioche de ces derniers mois ou seulement la qualité tout à fait honnête de ce texte, je l’ignore, mais je n’avais pas pris de plaisir de lecture depuis… Depuis quand au fait ?

Merci Max

W

EDIT : je sais pas, dans mon esprit, le Bédouin avait la gueule d'Omar Shariff... ou de Belaid, j'hésite !!!

   liryc   
14/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai comme d'autres beaucoup apprécié ce texte par la qualité des descriptions, les choix de tournures et les adjectifs qui apportent habilement des plus dans la représentation visuelle des scènes.

Idem pour la force des émotions évoqués sans pathos mais avec un récit objectifs de l'oeil qui voit. Le conte rendu du vécu et du présent qui se croisent, le climat palpable de l'histoire m'ont ému.

Bravo.
Liryc

   Anonyme   
14/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Comme certains l'ont justement dit, mais il n'est pas inutile d'en remettre une couche, il y a un mélange curieux de "style noble" et d'indications plus appropriées à la rédaction d'un guide de voyage savant, et c'est constamment déséquilibrant à la lecture. Je pense que l'injection à intervalles réguliers de termes locaux pour "faire vrai" (ainsi : écrire "ghibli" plutôt que vent du sud) est plus énervante que convaincante. Il y a un petit côté "documentaire géographico-animalier pour Arte" qui nuit à l'ensemble. C'est dommage car les qualités d'écriture ne manqueraient pas sinon, on sent que l'auteur peut produire une prose élégante.

En fait ce serait à reprendre complètement car le thème (violence inutile et sans cesse renaissante, malédiction de la violence, etc ...) est profond. Mais avec plus de simplicité et de réalisme. Ca éviterait de mettre dans la bouche d'un vieil homme agonisant cet "ultime râle" incroyablement solennel et détaché de toute souffrance palpable : « Mon fils, n’oublie jamais que tes larmes sont salées parce que ton chagrin réclame vengeance… »

   belaid63   
14/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien
le texte est bien écrit, pas de lourdeurs excessive mais une gène. j'aurais vu cette nouvelle et ses péripéties installer son décor au yemen ou quelque part au moyen orient mais en Libye Franchement non. la culture du tha'r et de la "Assabiya" (chauvinisme extrême) qui y est décrite trouverait mieux sa place chez les peuplades d'Arabie que chez les libyens de culture plus berbère surtout quand il s'agit de désert

   Mwa   
15/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Cher Max,
je trouve l'histoire légerement lourde, sans grand remous .
Récit assez plat, quoique bien mené et finement ciselé mais le "coeur" du récit n'y est pas .
Cependant l'idée et le contexte sont bon .

   littlej   
15/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Votre nouvelle est intéressante et assez bien travaillée (comprendre bien documentée).

Mais :

L'écriture, visuelle, manque d'un "petit quelque chose", de punch, de plus de spontanéité.

La symbolique n'est pas vraiment évidente. On est tenté de prendre le texte comme une nouvelle réaliste, savante sur les coutumes et les mœurs d’une ville bédouine, avec une intrigue reposant sur le thème de la vengeance aveugle.
Le personnage du vieux bédouin est mal campé à cause d’un portrait psychologique inexistant ; ce qui le rend, du coup, assez creux et plat.

L'ambiance générale est, à mon sens, plutôt terne ; ce qui est vraiment dommage.

Mais, comme dit précédemment, c’est une nouvelle intéressante et, dans son ensemble, très correcte.

Bonne continuation à vous.

j

   Selenim   
19/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un texte équilibré, simple, dépaysant, mais bien trop court.

L'écriture est vraiment élégante, ni trop chargée, ni trop si simpliste. L'auteur flirte parfois avec le pathos sans jamais franchir la ligne.

Décor, personnages, actions, flashback ; tout cela s'enchaine avec grâce et fluidité. Les quelques maladresses présentes sont surtout le fait d'un manque de relecture, rien qui puisse gâcher la lecture.

Une fois arrivé à la fin, j'ai été déçu que l'histoire soit si courte. Il y avait pourtant tant à dire, sur cet homme et sa vie passée. Pour être si las, par quelles épreuves a-t-il pu passer ?

Selenim

   costic   
26/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La description de la cruauté des représailles infinies m’ont parues réalistes. L’histoire de ces legs féroces auquels on ne peut échapper m’a touchée. L’écriture sert le récit.
Le vent, accompagne simplement les sentiments.
Seule la dernière phrase me parait un peu « emphatique » Le silence, et le regard vide de l’homme me paraissent plus éloquents.
J'ai aussi beaucoup aimé le proverbe Bédouin.


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