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Anonyme
19/9/2011
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Le rythme d'hexasyllabes et de dodécasyllabes cachés qui revient assez souvent dans le texte (surtout jusqu'à la présentation du père) m'a distraite. Je l'ai trouvé trop notable, le balancement trop régulier, du coup je le guettais et j'avais du mal à me concentrer sur ce qui était dit. Cette première partie, d'ailleurs, particulièrement soignée dans sa forme et cherchant, m'a-t-il semblé, un effet poétique, m'a paru plutôt ratée ; éparpillée, assez guindée, se regardant écrire (si j'ose dire).
La suite m'a davantage intéressée, les portraits rapidement campés du père, de la mère et de celui avec qui elle s'est enfuie. C'est parce que, là, quelque chose est dit, s'ancre dans un récit, même si l'écriture me paraît encore par moments trop chercheuse d'esbroufe. Mais je trouve que la dernière phrase enfonce avec solennité des portes ouvertes. Au total, je pense que le texte gagnerait à être écrit avec plus de souplesse, avec une écriture qui se mettrait plus humblement au service de l'histoire racontée plutôt que (c'est du moins ce que j'ai perçu) chercher à impressionner le lecteur par sa virtuosité. "accrochés aux chemins s’en allant vers les cimes tremblantes sous le soleil" : je trouve maladroit le participe présent suivi quelques mots plus tard d'un autre participe présent, employé comme adjectif. "j’écouterai les pierres qui roulent sous la Desge, cantique infatigable qui file vers la mer" : ici c'est la similitude des constructions de la principale et de l'apposition qui me gêne ; je trouve le résultat assez lourd. |
Anonyme
5/10/2011
a aimé ce texte
Bien ↓
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Assez curieuse rêverie, ou méditation, sur le déracinement, sur l’arrachement au monde dur, noir, des mines.
Curieux style aussi, avec des phrases sans verbe et une ponctuation parfois déroutante pour la bonne compréhension du texte. Avec de jolies expressions. Par exemple : « …sous la Desge, cantique infatigable qui file vers la mer. » « …Un cliché de fureur écrêtant les pinèdes, les genêts éblouis, la striure de l’averse. » « Ce désir imbécile qui saccage l’innocence. » Le voyage en train est très bien décrit, par touches vraies, bien observées. Mais aussi, avec des tournures de phrases quelques fois difficiles à accepter. Par exemple : « Je le traverse car je crains qu'il ne m'engouffre dans le destin de vieux bonhommes solitaires… » « Une austère abbaye accroche le versant,… » « …les sources qui percolent les heures… » - Des assemblages de mots abscons. Par exemple : « …sous l’amble de la lune…». Une girafe marche à l’amble. Mais la lune ? «…l’aube pérenne…». L’aube ne dure que quelques instants. Elle ne peut être pérenne. « …l’étale d’un instant à ourdir la suite… ». Qu’est-ce que cela signifie ? Hormis donc ces maladresses (liste non exhaustive), j’ai trouvé dans ce texte un fond sincère et bien exprimé de belle nostalgie, d’une certaine lucidité aiguë et, au bout du compte, d’une belle espérance, et d’une grande humilité devant la splendeur de la Création. |
macaron
6/11/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
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Un récit mélancolique servit par une écriture soignée, ambitieuse. La première partie est un peu longue, il ne s'y passe rien! Par contre la suite m'a beaucoup plu. Vous distillez l'émotion par petites doses et le pays minier est subtilement dessiné sans cliché larmoyant, sans vulgarité. Votre mélancolie belle et méditative m'a renvoyée à quelques souvenirs lointains, un peu oubliés. Merci pour ce voyage dans le passé!
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brabant
6/11/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour Meaban,
Voyage dans le temps, voyage dans l'espace ; des profondeurs de l'enfance asservie, abêtie, à l'éveil de ... (je ne vois pas précisément l'âge du narrateur) formée au voyage, au dépaysement, l'évasion qui est une certaine forme d'exil, la prise de conscience ; des terrils du Nord mangés par les abîmes aux chevalets du Sud perchés sur les montagnes ; de l'acceptation de la mère à la révolte de la fuite (pour gagner quoi ?), sous terre, au ras des rails, la même misère... mais Dieu que la montagne est belle... Pour connaître le plat pays minier, hérissé, et ses argiles, son sable humide et ses scories, je sais le texte authentique sur ce point ; alors je fais confiance à l'auteur pour le Midi. Parcours initiatique et retour initiatique aux sources, je sais gré au voyageur de conserver son nom : Miklajowski, Mikla, c'est là qu'est le pivot du texte. Et tous les Guiseppe, tous les Italiens, tous les soleils, toutes les montagnes du monde n'y pourront rien. Il restera toujours un Ch'timi et plus avant un Polonais et un slave, héritier indissoluble de la misère. Le ton résolument poétique du texte est à la fois un atout et un frein : il suspend, rêve et dilue, ravit... et gêne aussi la progression, l'entente, la compréhension. ps: - je vois mal (lol) la lune battre l'amble ; si celle-ci peut éventuellement galoper sur fond de ciel échevelé, de nuages déchirés et de branches battues par le vent, elle ne peut ni ambler, ni d'ailleurs trotter, ce qui suppose un mouvement de métronome. - un coq par ailleurs n'a pas besoin du soleil pour chanter ; j'ai connu des fermiers obligés d'égorger le leur parce qu'ils "cocoricottaient" à toute heure de la nuit. :) |
Anonyme
6/11/2011
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonsoir Meaban ! J'ai beaucoup aimé ce voyage de l'enfance du Nord vers le Sud qui par la même occasion nous fait passer Du vent qui vient des Flandres A ceux de Ladrecht.
Je ne reviens pas pas sur les petites imperfections énumérées dans les commentaires précédents (que ça soit le coq ou la lune ) car ça n'a vraiment pas perturbé ma lecture ni gâché mon plaisir. Souvenirs teintés d'une certaine mélancolie qui convient très bien à mon tempérament... Merci Meaban... |