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Réalisme/Historique
Mellipheme : Droit au retrait
 Publié le 01/04/10  -  10 commentaires  -  15669 caractères  -  54 lectures    Autres textes du même auteur

Y a pouce, on joue plus !


Droit au retrait


Les hommes ont choisi d'habiter dans un film. Tous les rôles sont pourvus : victimes et bourreaux, riches et miséreux, cyniques et naïfs, puissants et faibles, savants géniaux, parfaits imbéciles ou voleurs avides. Certains tentent même de jouer les prophètes, sans grand succès à ce jour, ces rôles ont été tenus voici quelques siècles par des acteurs tellement bons que le public est devenu exigeant. À la star-ac quotidienne, les oscars d'interprétation continuent d'aller aux chefs de clan, d'armée ou d'église, prestige du guide ou du père qui rassure, ou volonté de puissance réduite au jeu de rôle. Seuls à pouvoir les concurrencer pour les premiers rôles, les sportifs médaillés et les chanteurs de variétés, symboles de victoires que l'on peut croire morales dans la compétition universelle.


Le cinéma est permanent. À chaque seconde, les écrans proposent les dernières scènes jouées avec beaucoup de conviction par les acteurs à la mode. Que l'illusion faiblisse, que le doute s'installe chez le spectateur, vite changeons quelques interprètes, aucun risque de manquer de candidats talentueux, les écoles, conservatoires, partis ou médias les préparent à tenir un rôle à leur mesure.


Le film est un peu longuet, vous avez raté le début mais vous pouvez faire confiance à vos parents et professeurs pour vous raconter ce qu'ils en ont retenu, ce qu'il convient d'en retenir. De toute façon, le feuilleton est à rebondissements mais l'intrique est plutôt monotone et les thèmes abordés ne se renouvellent que rarement.


Tueries religieuses, ethniques, nationalistes, peu importe les motifs, dix-neuf secondes au JT pour cinq cents morts, c'est le tarif, au-delà on risque de lasser. Allez jusqu'à vingt-huit secondes si un convoi humanitaire a été mitraillé : camions blancs, grosses croix rouges qui signalent au spectateur qu'il convient de s'indigner avec Monsieur Hoennu et Madame Hoennegé, tout juste sortis de l'avion devant les caméras.


Catastrophe naturelle providentielle, permet de rejouer la scène préférée des spectateurs : victimes en larmes - pas trop quand même, quelques femmes et enfants de préférence -, pompiers casqués avec camions ou hélicoptères, jolies images d'avions et de bateaux militaires employés pour une cause humanitaire qui les sanctifient, compassion, dons récoltés par les zohennegés, et surtout flatter le spectateur : dans cette catastrophe sans précédent, la France, la Belgique, la Suisse... choisissez selon vos préférences, a battu le record des dons par tête d'habitant, vous êtes décidément les meilleurs, canonisation médiatique garantie, aimez-vous les uns les autres, pas n'importe qui quand même, ceux qui portent le petit autocollant sur la lunette arrière, les autres sont des salauds.


Pour compléter la séance du jour, un fou qui tue sa femme et la coupe en morceaux - images des flics qui emmènent une silhouette, manteau rabattu sur la tête pour cacher le visage -, un forcené abattu par les gendarmes, très bon ça, les gendarmes avec les cagoules, les gros flingues et les voitures à gyrophare, dormez en paix braves gens, l'ordre règne, le guet vous protège... À défaut, un beau conflit social, montrer aux spectateurs leur propre image de « passagers pris en otage des grévistes », ou un vilain patron aux revenus supérieurs au million d'euros, donc forcément une ordure, un ennemi des braves gens, pourquoi lui et pas moi, il sait même pas jouer au foot ce gros con.


De temps en temps un chercheur égaré et un militant écolo tentent d'incarner le rôle du bon en lutte contre la méchante multinationale qui pollue et nous fait manger un brouet insalubre. N'en abusons pas, la scène déçoit, une multinationale c'est bien abstrait, on sait pas trop à quoi ça ressemble, on ne peut quand même pas aller casser les tours de la Défense parce que le Coca quotidien fait grossir. Dans le rôle satanique rien ne vaut un ministre, un président, bref une tête à claques bien reconnaissable que l'on peut huer, conspuer en groupe, brûler en effigie, là au moins on sait où l'on va, Bastille - Nation le 1er mai, unité d'action, le film est connu mais il a sa fidèle clientèle.


Vous pouvez couper le robinet cathodique trois jours, trois mois ou trois ans, lorsque vous rouvrez, pas de dépaysement, pas d'inconnu, l'écran dégouline des mêmes miasmes sirupeux, beaux sentiments de pacotille, indignations de circonstance, diarrhée d'un humanisme truqué pour le rendre confortable. Ne pas surprendre, rassurer. Cataloguer, baliser le monde, surtout ne pas laisser de place pour l'incertain et l'inconnu. Les prix littéraires balisent la littérature, la cote de Drouot et le nombre d'entrées dans les salles d'exposition et de spectacle bornent la création artistique. Les idées neuves, saugrenues, iconoclastes ou simplement irrévérencieuses ne gênent pas, il faut seulement trouver la bonne case, la mise en scène qui les rendront digestes. Finalement, tout doit être digéré, absorbé, déféqué.


Parfois, rarement, un individu se lasse du film et cherche sa réalité, sa vérité. Surtout pas La Vérité, non, ce film-là a été joué cent fois, il ne s'agit pas de zapper, ce serait trop simple, pour La Vérité estampillée, garantie par des prêtres ou des gourous, nous avons au moins cent chaînes et dix mille sites web, que croyez-vous, les producteurs ont les moyens, vous pouvez choisir une Vérité sur mesure, Dieu dans toutes ses révélations, Marx et ses épigones, Bouddha et ses imitateurs, même les philosophes ont leurs chapelles, leurs séminaires en ligne et leurs querelles télévisées pour donner matière à quelques bonnes émissions tardives à destination de ceux qui, nés trop tard, ne se pardonnent pas d'avoir raté Sartre et son cirque existentialiste.


Cet individu qui s'arrête, joue au point singulier, zapette au vide-ordure, a une ambition plus humble, forcément personnelle. D'abord, il se veut unique, non pas élément d'un groupe, instance d'une catégorie, mais vraiment, authentiquement in-di-vi-du vous dis-je. Je suis moi, je ne suis pas toi, je veux être reconnu dans l'unicité absolue de mon être, de mes désirs, de mes peurs et de mon espoir. Comment, vous n'êtes pas philosophe agréé ? Et vous prétendez avoir l'âge adulte ? Anarchiste ? Terroriste ? Même pas ? Se croire unique, incongruité, insolence suprême, s'il est vraiment unique on peut l'ignorer, le nier, le dissoudre dans le néant du hors écran, il n'est même pas sur Facebook, il ne twitt pas, aucun risque de contagion. S'il se multiplie, vite une étiquette, démence schizophrène, perte du moi, faites confiance aux experts, ces spectateurs ont craqué sous la pression de la compétition et du rythme effréné du monde moderne, la case est trouvée, le tableau clinique nommé et balisé, ce pauvre individu n'est plus seul, même ces malheureux auront leur rôle dans les prochains épisodes consacrés au stress, la déprime au boulot et l'abus des psychotropes.


COUPEZ !


***


La petite maison aux volets blancs est accroupie au bord du canal, pas très loin de l'écluse que l'on aperçoit distinctement au bout d'une rangée de platanes. En arrière-plan, par-dessus la couverture de tuiles rouge sombre, les collines vertes de l'Auxois. À gauche, une petite construction basse, remise ou garage sans doute, fermée d'une grande porte que l'on devine massive et lourde, capable de coulisser sur un rail scellé dans la façade. À droite, un tilleul projette son ombre sur une table de bois brut posée sur deux tréteaux, encadrée par deux bancs. Une petite brise fait doucement bruisser les feuilles de l'arbre. Des cyclistes passent sur le chemin de halage, indifférents à cette maison simple et sereine. Un bateau de plaisance fend doucement l'eau du canal, le batillage fait danser les herbes flottantes et dérange un instant les poules d'eau. Sur l'autre rive, un peu plus loin, les premières maisons d'un petit village caché derrière les arbres.


À quelques mètres de la table, Alexandre est à demi allongé dans un grand fauteuil de jardin, un de ces modèles modernes bien rembourrés à dossier inclinable que l'on sait douillets et favorables à la sieste. Il tient un livre entre les doigts, « Les vertes collines d'Afrique ». Depuis bientôt sept ans, Alexandre est peintre. Auparavant, dans « son autre vie », il était photographe de mode. Voici deux mois qu'il n'a « rien fait » selon sa propre expression. Pas vraiment une panne d'inspiration, plutôt une longue pause, une remise en cause pour éviter le risque de routine. Les deux dernières années ont été consacrées à une exploration très figurative de formes naturelles : tas de bois, arbres morts, meules, blocs rocheux érodés, fruits éclatés, tachés, en début de putréfaction. Alexandre déteste théoriser sa peinture. Toutefois, lors du vernissage de sa dernière exposition, pressé par ses amis d'expliquer le pourquoi de ces formes, il a répondu : « Dans le végétal ou le minéral, la lenteur rend la mort picturale. » Son sourire et son regard pouvaient laisser penser à une boutade, mais Alexandre, malgré un caractère enjoué, plaisante rarement sur son propre travail. Nous n'en saurons pas plus.


Le petit cercle de ses acheteurs et amis, qui sont souvent les mêmes, a fait bon accueil à sa production de cette période des formes naturelles. Lui a senti que l'étape s'achevait : en art, parcourir deux fois le même chemin serait une faute de goût. Depuis deux mois, il lit Cendrars, Bauchau, Claude Simon, Eco. Il a un gros retard à rattraper, quand il peint, il lit très peu. Il a voulu découvrir Hemingway lorsqu'il a appris que cet auteur avait été, comme lui-même, profondément influencé par Cézanne. La possibilité d'un jeu de billard à trois bandes l'a un instant amusé : Cézanne influence Hemingway et Alexandre, Hemingway à son tour peut-il influencer Alexandre ? Pour l'instant, aux deux tiers de sa lecture, le triangle ne semble pas devoir se refermer. Certes, les auteurs aimés vous changent subrepticement, agissent comme des lentilles ou des prismes sur votre vision du monde et de vous-même. Mais influence directe, profonde, quasi immédiate de l'un d'entre eux, non, Alexandre ne se sent pas apte à recevoir autant de la littérature.


Non qu'il soit insensible aux ciselures verbales, bien au contraire. Il perçoit parfaitement ce qui fait un style, ce mélange d'un phrasé, d'une musique des mots, d'un vocabulaire, mis au service de l'expression et de l'émotion. Sans avoir jamais vraiment écrit, il sent à quel point le mariage réussi du style et du récit nécessite un travail minutieux. Alexandre, artisan de la création picturale, reconnaît dans une œuvre le travail de l'artisan écrivain. Mais pour actionner les ressorts de sa propre expression, pour que son style se manifeste, les mots ne conviennent pas, il a besoin de formes et de couleurs. Pas nécessairement de pinceaux : la photographie lui est apparue comme un outil possible lorsque encore étudiant aux Beaux-Arts, il a douté de la réalité de son talent de peintre.


Plus tard, au fil des années de création photographique, de visites de musées et de galeries aux quatre coins du monde, il a perçu à quel point extrême certaines formes de l'art moderne nient la dignité de l'Homme en dévaluant le travail de l'œuvre. Il n'a maintenant que mépris pour cet art qui se veut d'autant plus « conceptuel » qu'il est vide d'émotion, de beauté et de vrai travail, bien fait pour plaire aux fonctionnaires de la culture et aux journalistes qui érigent la pédanterie en principe de critique, bref à tous ceux qui ont tout à craindre de l'intelligence et des ruptures auxquelles elle peut conduire lorsqu'elle se contraint à un patient labeur et se mêle de créer. Le jour où il a compris que ce n'est pas lui qui avait trahi l'esprit et le goût mais la foule des bien-pensants, il a retrouvé ses pinceaux d'étudiant et décidé de reprendre les choses par le début : au commencement du monde sensible, à l'éveil de la conscience de soi comme créateur possible sont les œuvres. Ce sont elles qui signent Rembrandt, Vélasquez, Cézanne, Picasso et bien d'autres, autant que l'inverse. Nier l'œuvre, nier le travail de l'œuvre, c'est nier l'art et la part de rêve de l'humanité.


Un bruit de voiture lui fait lever les yeux et sortir de sa rêverie. La petite Renault d'Élodie franchit le portail toujours ouvert et disparaît vers le garage, de l'autre côté de la maison. Alexandre ressent le vague sentiment d'agacement habituel : plaisir de voir arriver sa compagne aimée et avec elle quelques aperçus du tourbillon du monde extérieur, et légère impatience à l'idée de voir sa douce retraite troublée. Depuis sept ans qu'Alexandre a renoncé à la course aux « beaux plateaux », à la notoriété qu'ils procurent et à la vie mondaine des professionnels de la mode, ils ont dû s'habituer à cette ambivalence qui reste supportable, vite balayée par la complicité d'un couple mûr.


Quelques instants plus tard, Élodie émerge de la maison, portant un grand plateau au centre duquel on reconnaît une bouteille embuée, deux verres, divers accessoires utiles à une fin d'après-midi paisible au jardin. Alexandre s'est levé, lui prend le plateau des mains. Échange de sourires, de petits mots anodins ponctuant les retrouvailles. Élodie fait demi-tour, revient munie d'un second fauteuil. Alexandre remplit les verres. Tous deux se vautrent confortablement, jouissant de la quiétude de leur cocon de verdure.


- Je suis passée voir Françoise et Steph à Dijon. Mauvaise journée. Orlando Zapata est mort hier à La Havane.


Regard interrogateur d'Alexandre. Élodie précise :


- Quatre-vingt-trois jours de grève de la faim, après sept ans de prison pour avoir participé à un mouvement pacifiste d'opposition au régime cubain en 2002. Massacré par les matons pour avoir osé dénoncer les conditions de détention des prisonniers politiques. Ils l'ont jeté dans un hôpital, sans soins, pour qu'il crève hors de la prison.


Alexandre se tait. Ce silence est insupportable à Élodie :


- Tu ne dis rien. Deviendrais-tu indifférent à l'injustice ?

- Non, pas indifférent. La révolte contre l'injustice est nécessaire à l'ordre politique. Comment imaginer un monde ordonné dans lequel l'injustice se donnerait libre cours sans susciter la révolte des spectateurs ? Mais comment traduire la révolte en actes ? Tu sais bien que je signe volontiers presque toutes les campagnes de lettres organisées par tes amis en faveur des prisonniers d'opinion. Que faire d'autre ?

- Tu connais ma réponse : alerter, militer, agir avec ceux qui veulent changer les choses. Ne jamais renoncer.

- Tu connais la mienne. J'ai beaucoup de respect pour le travail de tes amis. Vos campagnes de lettres sont une bonne et juste réponse à l'oppression et à l'injustice faites à ceux qui osent dire non aux tyrans. Mais j'ai choisi de privilégier le recul. Ce n'est pas une fuite mais une nécessité. La réflexion critique sur l'action est le seul rempart que nous ayons contre les errements de ces militants qui ont volontairement fermé les yeux sur les déportations et sur les camps au prétexte que la fin justifie les moyens. Souviens-toi : nous avions vingt ans et les bien-pensants nous expliquaient que Mao construisait un monde nouveau, que Trotski était un pur et Castro une victime. Tu le sais, Élodie : les militants qui veulent changer le monde ont souvent été négationnistes.


Un silence. Ils se sourient. Élodie conclut :


- Après tout, c'est très bien ainsi : tu es ma conscience critique et je suis le bras armé qui tente d'agir. Finalement, nous nous complétons.


Le soir descend doucement sur un petit coin de Bourgogne tranquille.


 
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   florilange   
15/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce texte est intéressant mais longuet. Sa 1ère partie, quoique pleine de sens, est un poil indigeste. Heureusement que je l'ai lue, ce qui m'a permis d'arriver à la 2nde.
C'est un soixante-huitard qui n'a même pas compris qu'on ne peut pas penser ni agir de la même façon quand on est jeune et quand on est devenu un baby-boomer. Pourtant il se sert de sa tête, c'est évident. C'est l'enthousiasme qui fait la différence et c'est l'âge qui en est la cause plus ou moins directe, plus la fatigue...
Débat intéressant...

   Anonyme   
16/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Une belle écriture, c'est certain.

Je n'ai pas aimé la première partie. Tout ce qui est dit est vrai, mais le propos n'est temporisé ni par une forme d'humour, ni par une goutte d'auto-dérision, ni par une seule note d'espoir.
On prend tout nos travers, toutes nos failles, tous nos défauts, toute notre bêtise dans la figure, oui, et après ? Ca soulage de le dire, mais je suis assez grande pour le penser toute seule sans me l'entendre dire. Je lis, j'approuve et je me dis, oui, et qu'est-ce que je peux y changer à part tenter de M'améliorer ? Alors la conclusion c'est que "ça m'énerve"... cette première partie était-elle indispensable à la suite ? Perso pour les raisons citées, je trouve que non. Il aurait fallu amener ça - en ce qui me concerne - d'une autre manière, moins péremptoire, peut-être.

La seconde partie est très belle. Le décor, les attitudes, les pensées, sont parfaitement décrits. Une très jolie plume, qui sait installer une ambiance.
Mais je n'ai pas été sensible à l'histoire.

(ici une petite répétition, la seule je crois : [...] au jeu de rôle. Seuls à pouvoir les concurrencer pour les premiers rôles")

Bonne continuation à l'auteur et à la prochaine fois.

   ANIMAL   
16/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Quel texte intéressant ! J'aime beaucoup la première partie, moins la seconde. Parce qu'après cette diatribe, je m'attendais à de la bagarre et je me retrouve au coin du feu...

N'empêche, la nouvelle est bien écrite, se lit toute seule, la plupart des réflexions sont frappées au coin du bon sens.

La chute, elle, vient éclairer le titre. Chacun reste sur ses positions et on en reste là, tout simplement ? Cela donne un beau couple de blablatteurs bien sympathiques : lui, en fait il a sa peinture et se fiche bien du reste en se gargarisant de belles paroles. Elle, c'est une militante d'opérette qui se croit un "bras armé" alors qu'elle ne se bat qu'en envoyant des lettres tout à fait inutiles.

Que voilà pour tous deux de beaux prétextes pour s'arranger avec leurs convictions. C'est leur droit mais ça leur enlève celui de faire la morale aux autres... Ils font partie du "film" avec un rôle bien connu et bien rodé.

Une très belle observation de notre monde, Bravo !

   Anonyme   
18/3/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Ce que j'ai aimé et a retenu mon attention :
1)Le cynisme clairement affiché dans la première partie
2)Le rythme soutenu, comme les informations dont on nous rebat les oreilles ; une maîtrise du maniement de la zapette indéniable.
3)La langue et la culture, une belle écriture.
4)Un sens aigu de l'analyse et de l'observation.
5)Le sens du récit.

Coupez ! Puis tout s'apaise.

Tout est dit : « Il perçoit parfaitement ce qui fait un style, ce mélange d'un phrasé, d'une musique des mots, d'un vocabulaire, mis au service de l'expression et de l'émotion. »

Rien de plus, rien de moins.

Un texte qui donne à penser.

   Anonyme   
21/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Texte bien écrit. Jecomprends mal les deux parties. Pourquoi cette partie sur l'analyse de ce que diffuse les chaînes télévisuelles ? puis cette partie sur le positionnement d'Alexandre ? L'un réponds à l'autre. Je trouve que l'intégration des deux auraient été préférables. La première partie me semble longue aussi ...
Je comprends la critique, qui est parfois bien vu, mais elle me semble excessive, avec un soupçon de manichéisme :" Tous les rôles sont pourvus : victimes et bourreaux, riches et miséreux, cyniques et naïfs, puissants et faibles, savants géniaux, parfaits imbéciles ou voleurs" Il y a parfois des généreux qui ont des actes purement gratuits ! oui même à la télé !
Même je le répète si je comprends une partie de la critique, elle me semble extrême ! Ceci pour la première partie ..
Pour la seconde, j'ai beaucoup plus apprécié ...le droit au retrait ! bon ! pourquoi pas ! Cela revient pour certains et pour le fameux Candide de cultiver son jardin ! Rien de bien nouveau il me semble ...

   Anonyme   
3/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La première partie m'a légèrement fait sourire. J'aime bien qu'on me prenne à partie sans que j'aie rien demandé et je trouve un peu facile la diatribe contre les médias. Je pense sincèrement qu'ils sont maintenant démasqués, ce n'est plus la peine d'en faire autant, c'est comme tirer sur l'ambulance. Oui la révolte mais encore faut il ne pas se tromper de cible. (Et puis cette révolte-ci est bien policée, bien encadrée et peut être même orchestrée).

Ah le style j'aime bien, pour que je lise jusqu'au "coupez" un texte aussi moralisateur, il fallait que ce soit vivant et bien fait et je pense que ça l'est.

J'ai nettement mieux aimé la seconde partie. D'abord son entame avec cette écriture qui tout à coup prend son temps (belle façon pour l'auteur de nous montrer diverses facettes de son écriture). j'aime bien ces descriptions aussi minutieuses et vivantes.

Le personnage est bien campé
- Il perçoit parfaitement ce qui fait un style, ce mélange d'un phrasé, d'une musique des mots, d'un vocabulaire, mis au service de l'expression et de l'émotion : Là il m'a carrément rendue jalouse.

Je ne suis pas tout à fait en accord avec l'opinion d'Alexandre sur l'art moderne mais j'ai apprécié que l'auteur me donne un vrai sujet de réflexion (le travail de l'œuvre) Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris mais je sens que je vais au moins essayer d'y réfléchir.

Sinon la troisième partie montre une "ambiance" je pourrais presque visualiser les personnages. J'aime bien les points de vue qui s'opposent mais où j'ai l'impression que chacun sait que l'autre détient une partie de la vérité. Un couple sage

Merci pour cette lecture. Comme j'aurais aimé que la première partie soit moins facile

Néanmoins un texte vraiment intéressant

   placebo   
5/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
''S'il se multiplie, vite une étiquette, démence schizophrène, perte du moi, faites confiance aux experts, ces spectateurs ont craqué sous la pression de la compétition et du rythme effréné du monde moderne, la case est trouvée, le tableau clinique nommé et balisé, ce pauvre individu n'est plus seul, même ces malheureux auront leur rôle dans les prochains épisodes consacrés au stress, la déprime au boulot et l'abus des psychotropes.''

J'ai du lire vachement vite pour que cette phrase ne m'ait paru trop longue... bravo, j'étais haletant à la fin de la première partie face à tout ce cynisme, mais comme d'autres l'ont fait remarquer, casser du sucre sur le dos de la télé, ça ne fait plus trop dénonciation. Le ''coupez'' arrive à point pour me permettre une lecture plus tranquille.

J'ai eu beaucoup de mal par contre à comprendre les trois premiers paragraphes et à les relier à la suite, ça ne m'est venu qu'à partir du mot ''JT''.

L'art... ne m'a pas trop emballé, et le ''dialogue'' encore moins, j'ai eu l'impression de relire la première partie sous une autre forme, mais très peu crédible. Bon ça existe peut être des couples comme ça, mais ce discours ils ne se le tiennent surement pas pour la première fois.

La conclusion encore moins : oh on se complète, c'est parfait... je m'excuse, parce qu'à la fin de la première partie, je me suis dit que la nouvelle devait faire partie des essais, j'ai sans doute été moins réceptif à la suite pour cette raison.

Bref, problème d'articulation selon moi, le style est impeccable mais il faudrait pondre deux textes séparés, le premier doit être renforcé en poussant la réflexion et le second rendu plus crédible ; on peut évidemment prendre l'option inverse et fusionner le tout.

j'attends vivement un nouveau texte de l'auteur,
placebo

   Anonyme   
6/4/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Je ne comprends pas vraiment le sens de ce texte, du moins je ne comprends pas ce qu'il veut prouver. D'un côté cette immense première partie très rapidement indigeste, bien qu'assez vraie (même si elle pourrait être temporisée) et de l'autre ce débat rapide entre tenant de l'action directe et tenant de la lutte passive.

Je ne vois pas vraiment qu'elles réalités il y a entre ces deux choses? L'envie de montrer quelqu'un qui se retire face à un monde très brutal? Pourquoi pas, mais dans ce cas la forme ne convient pas je pense et l'écriture assez plate déssert le propos.

Désolé, mais non.

   Mistinguette   
12/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai trouvé la première partie un peu longue, mais la perfection de l’écriture m’a aidée à patienter jusqu’à la deuxième.
Par contre j’ai adoré cette seconde partie. Les descriptions du décor du premier paragraphe sont un vrai régal.
J’ai beaucoup aimé aussi la restitution des sentiments mitigés d’Alexandre à l’arrivée de sa compagne.
Au final une lecture plaisante, due plus à un style, à mon sens, époustouflant, qu’à l’histoire en elle-même.
Merci à l’auteur pour ce bon moment.

   silene   
29/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je suis resté sur ma faim ; la première partie, presque en forme de pamphlet dénonciateur, ou de tract politique. D'évidences mille fois ressassées. Envie de dire "tout ça pour ça ? Ben oui, c'est l'état du monde. Plus qu'hier et moins que demain, comme les jolies médailles".
La suite contextualise. Je veux bien. Mais comme je ne sens pas d'histoire, juste le lent dévidement de personnages qu'on me présente, ma foi, je ne suis pas très sûr, à la fin, d'avoir vraiment lu une nouvelle.
D'autant que la langue est intéressante, et maîtrisée. C'est juste que je n'ai pas été embarqué.


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