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Anonyme
12/12/2020
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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Eh bien, j'ai adoré. Dès que j'ai lu ceci :
seize chaises au design révolutionnaire tendance soviétique j'ai su que j'allais me régaler. Un texte incisif qui simplement dit l'aliénation, me dévoile l'âme des personnages. Et croyez-moi, je n'emploie jamais le mot « âme » à la légère. Ce qui pour moi assure à cette histoire une place à part, c'est la bienveillance, l'humanité qui s'en dégagent, associées à un humour qui porte ! Rien de plus délicat à manier que l'humour, ici je trouve le ton vraiment juste. La fin, la révélation de la gentillesse foncière de Nicole, m'a mis les larmezauzyeux. Deux bémols toutefois, qui ne gâchent pas mon plaisir mais le tempèrent. 1) Une insistance un poil trop trop à mon goût sur les méfaits de la bureaucratie aliénante ; 2) Peut-être que Madame est une chaudasse, la chaudasse de Saint-AGNAN. Le chapeau du texte précise que l'histoire se déroule dans les années 1980, et à mon sens le terme « chaudasse » y est anachronique : je crois l'avoir rencontré pour la première fois au cours des années 2000, voire 2010 ; je ne prétends pas bien sûr posséder tout le lexique familier des années quatre-vingt, je vous fais part simplement de mon expérience. |
Anonyme
19/12/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
En préambule, une question : D.P. ? Direction du personnel ? Tranche(s) de vie, d'une intensité remarquable par sa présentation. Rien n'est laissé au hasard dans la rédaction. Le roman de Georges Pérec devient la finalité du texte, ou son origine. Très peu de dialogues, bien placés et d'un naturel évident. Des personnages dont les vies se croisent, s'entremêlent. Des milieux socio-professionnels aussi. Des bribes de vie réelles ou inventées qui s'articulent pour un tableau d'ensemble impressionnant. Je n'ai pas une fois, remarqué de phrase ou d'expression qui n'auraient pas sa place, ou auraient interrompu ma lecture. (la rubrique "sentimental/romanesque" me fait sourire ; plutôt commentatrice de poésie, leurs catégories recouvrent des formes donc non subjectives, celles des nouvelles parfois me déconcertent quand je lis les textes.) Bravo et merci du partage Éclaircie |
Donaldo75
20/12/2020
a aimé ce texte
Passionnément
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Original, survolté, ce texte se lit d'une traite, comme un feu de paille engloutit le cerveau du lecteur. Et tout se précipite dans cette tête, dans cette narration, au point de rendre cet univers cacophonique réel. Et c'est ça la force de la narration, rendre le bruit réel, le silence tangible, le fouillis perceptible même si le lecteur est à des années-lumière de ce coin, de cette administration, de cette vie et encore plus loin de cette époque. Parce que les années quatre-vingts, c'est tellement éloignée, en particulier l'année 1980 dont les protagonistes politiques sont désormais tous enterrés, la fin des années de plomb, de la France engoncée dans ses traditions et sa bureaucratie. Il y a probablement des nostalgiques de ce temps mais je n'en suis pas, loin de là, 1981 ayant prononcé dans mon souvenir l'ouverture pour la jeunesse et les autres. Ce texte est admirable dans le climat qu'il instaure et qui me fait remonter tous les souvenirs de cette année précise, de la fin des années soixante-dix, de cette vie poussive et sans futur.
Bravo ! |
hersen
20/12/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ah, ça fait du bien, un tel humour virant au noir !
J'ai failli m'étrangler au n° de MSA car ça m'a ramenée des années en arrière à un entretien à l'INRA, (chacun à sa petite histoire perso de son n° de MSA, n'est-ce pas ? :) Ce texte est très fort en ce sens qu'il est fidèle de chez fidèle à la réalité de 1980 d'un bureau de la msa, tout en en transcendant cette petite vie de routine, de chiffres, de ratures, de paperasses. Imaginer la vie de plusieurs affiliés, les unissant, les mélangent, leur prêtant des situations finalement si logique, alors que c'est quand même carrément gonflé, eh bien voilà, j'ai beaucoup aimé; Si PAULAN savait qu'on parle de lui ! Enfin, 47 ans en 80, ça fait 87 aujourd'hui, c'est jouable. Que l'auteur lui transmette mes amitiés, à moins que la msa ne l'ait pas correctement pris en charge et qu'il ait eu des difficultés vitales... (une erreur de paperasse est si vite arrivée !) :)))) Si je ne me retenais pas de rire, je dirais que ce texte est digne d'être étudié en anthropologie, car un tel regard acéré sur une époque de la société, c'est vraiment bien. Mais ne pas oublier les nuts, là, ça m'a tuée ! |
Malitorne
14/1/2021
a aimé ce texte
Bien
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Un poil longuet, une fin que je n’ai pas bien pigé, mais le reste est franchement savoureux, à la hauteur de votre présentation sur ce site. De toute évidence vous avez une excellente maîtrise de l’écriture, vous devez sévir ailleurs, ce n’est pas possible autrement. Cet exposé retors des arcanes de la Sécurité Sociale vaut son pesant de cacahuètes, tellement précis qu’on jurerait que vous y avez bossé. L’administration française de l’époque avec une pointe d’absurde, bien joué et plutôt original. Hâte de vous relire sur un autre thème, souvent le danger est de s’enfermer dans un style, en l’occurrence l’ironie désabusée.
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maria
14/1/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Microbe,
Beaucoup d'originalités dans cette nouvelle que j'ai lue avec grand plaisir : - l'employé à la sécu de 1980 apparait ici comme un travailleur manuel, avec ses outils, des taches précises à accomplir, avec méthode et des cadences à tenir. Contrairement au travailleur à la chaine de l'usine, le travailleur à la sécu, parce qu'il ne risque pas de se blesser, peut s'évader en pensées. - la mutation du narrateur Il est d'abord "on" qui travaille comme un automate, mais fantasme aisément sur le réel, avec bienveillance, peut-être pour changer des histoires qu'"on" entend au foyer. "On" n'a jamais rien demandé de monsieur Nicole...et... "je" regrette. - pas de fioriture dans le vocabulaire, c'est fluide, le travail d'écriture ne se voit pas mais le rendu littéraire est très bon. En plus c'est DRÔLE et réaliste. Un grand bravo pour ta première nouvelle ici et bonne continuation. |
Anonyme
15/1/2021
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour Microbe,
Décidément ! Quelle arrivée parmi nous… Rien que votre pseudo m’incite à penser que vous sévissez –ou avez sévi- dans le milieu bureaucratique que vous décrivez. Dieu ! Quelle rigolade. Après un bon quart d’heure –plutôt une demi-heure - passé en votre compagnie, avant de regagner mon lit –il était minuit passé-, je suis resté cloué à mon fauteuil, ébloui par tant d’évidences soudain révélées au grand jour. Et c’est avec l’âme jubilatoire que je me suis endormi. Mille bravos pour votre production… Vite revenez-nous ! dream |
plumette
15/1/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Microbe,
un peu de mal au démarrage avec cette longue phrase d'introduction descriptive , et puis on se laisse faire par l'univers hyperréaliste et "vintage", on se régale très vite grâce au regard un brin décalé de cette narratrice qui laisse se dérouler pour notre grand plaisir des pensées qui humanisent les assurés sociaux en leur prêtant à partir des bordereaux de remboursement toutes sortes d'aventures! ce "on " que vous utilisez est un procédé narratif qui donne au lecteur un bel espace pour s'identifier. utiliser l'infinitif est un hommage rendu à Perec dont la narratrice est en train de déguster avec gourmandise "la vie mode d'emploi", j'aime bien ce clin d'oeil "hommage" qui montre où l'auteur(e) puise son inspiration. l'univers du bureau administratif est très bien rendu. le texte pourrait supporter un petit toilettage pour être parfois plus percutant mais la matière est très riche. Un grand plaisir de lecture! et un savoir faire qui a du s'épanouir dans une pratique installée d'écriture. A vous relire Plumette |
fugace
15/1/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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S'agit-il bien des années 80?
La transposition à l'administration actuelle, dans toute sa splendeur, est tellement facile que j'ai cru à plusieurs moments faire du voyeurisme! Mais quel régal! La pendule sévère mais juste est la version ancienne de la pointeuse. L'obligation de rendement est aujourd'hui encore plus exacerbée, au point que plusieurs employés ne se consacrent qu'à cela: récolter et manipuler les chiffres d'activités pour rendre compte, le plus favorablement possible, à l'autorité ministérielle; cela conditionne les attributions de crédits et de personnels. C'est un vrai régal que l'observation de ce microcosme! De toute façon, Nicole n'est qu'en remplacement pour trois mois, elle peut donc fabuler tout à son aise sur ce pauvre Paulan. Merci pour ce témoignage plein d'humour, de lucidité. |
Charivari
17/1/2021
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Bonjour.
Excellent ! c'est truculent, barré, désopilant, et en plus, très bien documenté, on s' y croirait, ça fleure bon la France profonde des années 1980. Donc du tout bon, et j'ai beaucoup ri, particulièrement lors de toutes ces spéculations délirantes sur ce pauvre Paulan. Au niveau du petit bémol, mais qui a quand même son importance: je ne suis pas bien sûr d'avoir compris la chute. Mais pour le reste, c'est vraiment bon, et pourtant, l'humour c'est parfois difficille, là on est toujours dans les clous, suffisamment barjo et décalé pour faire rire, mais à la fois suffissamment sage pour ne pas perdre le lecteur en plein délire, ce n'est pas chose aisée. |
nino
19/1/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'aime beaucoup votre style, le rythme de votre écriture. Un texte empreint d'humanité, de l'humour et de formules savoureuses. Que demander de plus ?! Merci d'avoir partagé cette journée. Au plaisir de vous lire.
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SaulBerenson
20/1/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Excellent tempo d'écriture. Impitoyablement juste, délicieusement pessimiste sur une intemporelle technocratie; à part l'informatique rien à dû changer ( peut être en pire ? ) depuis les années 1980.
Quand notre "Sécu" bonne fille devient impitoyable Stasi à la mode soviétique ! Ce texte est un régal, même si je n'en ai pas compris la chute, ni la mention d'un "foyer" et de sa télé (?). Perso, l'histoire me rappelle une ex petite amie qui faisait très attention à sa vie privée car sa Maman travaillait à la CPAM du coin... Bravo pour cette petite pépite ! |
in-flight
7/2/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Très belle immersion dans cet univers tragicomico-bureaucratique.
L'emploi des verbes à l'infinitif tient la longueur, j'ai particulièrement apprécié le moment où le narrateur envisage l'idée d'aller rendre visite à Paulan & Co: une belle remise en question de ce que la salariée est en train de faire alors qu'un moment d'échanges réels pourraient panser les problèmes des gens dont elle traite les dossiers. Il y a des évocations subtiles (celle du petit de 15 ans ou celles liées au personnage de Nicole) et le premier paragraphe est un pur régal. J'ai du relire la chute deux fois avant de comprendre que Nicole est tellement aliénée qu'elle décrit la mort de son mari par le numéro de service dans lequel il a été traité. C'est un détail. Bravo. |
BlaseSaintLuc
28/2/2021
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Ce texte, je l'ai adoré dés le début, rien que le titre et vraiment bien vu et le reste ça suit, description au petit oignon, atmosphère dans le ventilo, les personnages,le déroulement, c'est beau comme un couloir carcéral, pensées en rayonnage, on y est , c'est même flippant , on tient grâce aux nuts , vive le chocolat noisette !
Une jolie touche d'humanisme sur la fin ,pour ne pas finir comme dans "Brazil" bravo ,quel talent ! |