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Anonyme
19/6/2014
a aimé ce texte
Bien ↓
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Ce que j'aime beaucoup dans ce texte : la manière dont le terrorisme s'enracine dans le quotidien paisible qu'il s'apprête à détruire, dont le fauteur d'attentat est un voisin comme les autres, aimable, humain.
J'aime aussi la manière efficace et discrète dont vous arrivez à camper des personnages attachants, aussi bien Germaine qu'Églantine et même Marius. Toute une sensualité douce traverse le texte élégamment, par exemple la description de la salade que savoure Églantine près du marché. Ce que je n'aime pas du tout parce que, pour moi, cela brouille complètement le mouvement du texte : le revirement d'Yves. Il ne savait pas que son sac contenait des explosifs ? Comment est-ce possible ? S'il est purement une victime lui aussi, je me dis qu'il faudrait mieux expliquer les circonstances... Je partais du principe qu'il s'apprêtait sciemment à perpétrer un attentat, et là je trouvais le personnage intéressant. Pourquoi changerait-il d'avis d'un coup ? Sans ce "twist" bizarre dont je ne vois pas l'intérêt, je trouverais votre texte aussi bien fait et marquant que ce court-métrage faisant partie du film admirable "Les nouveaux monstres" de la fin des années 70 (de Dino Risi, on va dire, je ne suis pas sûre du tout) où on assiste à la séduction d'une jeune femme (Ornella Muti, superbe) par un beau jeune homme. Ils passent la nuit ensemble, le lendemain il la rejoint à l'aéroport alors qu'elle va embarquer (elle est hôtesse de l'air) et lui remet un tourne-disques comme cadeau. Plus tard, il déjeune dans un bar et on entend à la télé qu'un avion a explosé et qu'apparemment la bombe se trouvait dans un tourne-disques. Je n'ai jamais oublié cette histoire et, c'est bête, j'aurais aimé la même pureté cruelle, la même irrémissibilité dans votre texte ; ça m'avait l'air parti pour. Mais je retiens la manière sobre et touchante dont vous faites vivre vos personnages. |
Pimpette
13/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Beaucoup de plaisir à lire ce texte!
Bon sujet! Des personnages vivants....on les voit! Cette histoire de terrorisme dans un quotidien presque banal est une bonne idée.... Gros défaut de l'écriture: abondance inutile des adjectifs: Plus grave: une imprécision de la fin du texte fait que je ne suis pas certaine que Monsieur Martin est, lui aussi, une victime...ou le terroriste lui-même. C'est peut-être ma lecture qui pêche? TOutefois, les qualités sont prometteuses et plus importantes que les défauts...Je lirai votre prochain écrit avec ineret et curiosité§ |
caillouq
13/7/2014
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Vous me pardonnerez, j'espère, de livrer mes impressions en vrac:
"Elle" du premier paragraphe : ambiguïté, voulue j'imagine, mais handicapante si on veut suivre. Ce n'est qu'au troisième ou quatrième paragraphe que je finis par me convaincre que c'était Germaine. Petites difficultés à s'imaginer Germaine elle-même : "relâchée" ou oquetterie+sourire délicat ? Deux suggestions qui me semblent antinomiques, à préciser. + est-il normal que la concierge (en général logée en échange de ses services) assiste à l'assemblée des copropriétaires ? Qq passages à mon avis problématiques, par ex : "Elle doit avouer qu'elle est un peu jalouse. Comme elle est belle, toujours d'une élégance étudiée et rare." Deux "elle" consécutifs qui ne désignent pas la même personne ---> difficulté qui freine la lecture, + rôle du "comme" ? A prend au sens de "parce que" (et alors, il manque un bout quelque part), ou est-ce un exclamatif ? (dans ce cas, ça passerait mieux avec un point d'exclamation, non ?) Ou le changement de perspective Germaine ---> Eglantine, qui pourrait être plus clairement annoncé. "Sur cette place ... en face d'elle" : pourquoi deux phrases au passé simple si on revient immédiatement au présent ? "Mosquée Masjid Mwashah" ("traduit dans une [autre] langue") : je suis sceptique, vu que "Masjid" n'est pas un prénom, mais signifie, justement, "mosquée". OK pour "Masdjed Mwashah" ou "Mosquée Mouacha" :-) mais "Mosquée Masdjid Mwashah", bof. Celà dit, je peux me tromper. Peut-être que ça s'est fait. Mais bof quand même. Manque d'une ponctuation entre "Mosquée Masjid Mwashah" et "ce sont des caractères cyrilliques" Avec le retour de 'sur la place brûlée", je comprends enfin de qui il s'agissait au premier paragraphe (pas Germaine à côté d'une mosquée en France, dans un marché bizarrement plein d'animaux, mais Eglantine en prolepse et beaucoup plus loin). C'est très bien ce retour, très dynamisantmais il faudrait que vous tourniez le premier paragraphe de manière à ce que la perplexité ne soit pas un obstacle à la fluidité de la lecture J'ai beaucoup apprécié le personnage de Germaine, sa bonhomie, sa curiosité, sa jalousie inavouable envers Eglantine et ses interactions avec Marius. Moins aimé le lyrisme outrancier de la rencontre entre Eglantine et "Yves", personnages plus convenus, ou celui de la description du marché, assez décalé avec le style du début). Pas compris non plus le "Sauve-toi" de Yves à la fin, ni le titre (déjà vu) qui oriente sur une fausse piste. Enfin, assez déçu au final par l'intrigue et surtout la chute, qui s'avèrent bien classique (pas besoin d'attendre que Germaine ouvre le sac pour se douter de ce qui va se passer !!!). C'est d'autant plus dommage que, malgré les écueils ponctuels que j'ai pointés, ma lecture a été bien portée par le rythme et l'écriture ! Et enfin, elles sont où, cette place des Fruitiers, cette avenue Marie de France et cette rue de l'Arlésienne d'où on voit le Moucherotte ?! |
guanaco
13/7/2014
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Même si je loue l'effort, je n'ai pas réussi à être captivé par le récit.
Des maladresses d'écriture, de choix lexicaux, de ponctuation m'ont perdu. Des changements de sujets d'un paragraphe à l'autre (Germaine, Il, Elle...), des incohérences (Eglantine: "– Oh oui ! Vous n’êtes pas sans ignorer notre rencontre avec Yves, je suis si heureuse ! J’espère que vous allez bien ?" alors qu'ils sont ensemble depuis 6 mois), des précisions inutiles qui chargent le récit ("Nous irons sans doute à Volgograd, anciennement Stalingrad")... Le sujet est par contre intéressant, on ne peut pas ne pas penser à "L'attentat" de Khadra et l'actualité du moyen-orient ne peut que faire craindre le retour de ce genre d'horreur. Merci. |
Louis
14/7/2014
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Ce qui est intéressant, dans cette nouvelle, c'est que la violence extrême, inhumaine, en l’occurrence ici, terroriste, n'est pas rejetée hors de l'humain, dans la « folie », dans le « monstrueux », dans l'étrangeté de l'étranger, comme on le fait assez communément, mais repérée dans l'humain lui-même. Il montre que l'inhumanité est au cœur même de l'humain, vérité troublante, gênante, difficile à admettre, mais ce texte contribue à la faire reconnaître.
Yves Martin, le terroriste, est décrit en effet, comme un homme « élégant », cultivé, polyglotte. C'est encore un homme affable, courtois ; il a de la « prestance » ; il est séduisant. Il porte un nom très français, même si un léger accent révèle une mère d'origine russe. Il séduit Églantine qui va devenir une «veuve noire ». Mais Églantine, contrairement à ce que dit la presse des veuves noires, ne commettra pas intentionnellement un attentat suicide, elle sera victime d'une tromperie, d'une manipulation par le moyen d'une séduction. Elle ne sera pas même « veuve » au sens strict, puisqu'elle ne sera pas mariée avec Yves Martin. Cette « demoiselle Lefort » aime la vie, et n'a pas de noire attirance pour la mort ; c'est une « bonne vivante », comme l'on dit, elle apprécie les plaisirs de la vie, les mets savoureux, comme l'indiquent ses pensées sur le marché : « savourer un belle batavia rouge et pommée rehaussée d'une pointe d'échalotes... , préparer une sauce...», elle aime la convivialité, les plaisirs partagés... « et puis, partager ce festin ». Églantine est une femme faible et fragile, malgré son nom : Lefort ; elle aime la beauté et fait preuve de raffinement dans ses tenues vestimentaires très étudiées. Elle a une prédilection pour les tenues légères, gaies aux motifs floraux. Il y a du noir dans son apparence pourtant, auquel Yves Martin n'a pu été insensible le jour de leur rencontre, ce jour du lien naissant entre eux. Elle porte, ce jour-là : « un collier de perles noires » ; mais aussi sa « peau mate » , sa « chevelure ébène » : autant de touches sombres, noires, dans sa toilette et son aspect physique, malgré un « chemisier blanc » et « une jupe légère et fleurie ». Une émotion envahit Yves, ce jour-là, une émotion qui le ramène à son enfance. Une dimension psychologique s'ouvre ici sur le personnage : l'émotion le ramène à son enfance, à ses parents, à un événement terrible survenu, mais qui n'est que suggéré, quand des soldats « ont fracassé la porte ». On peut imaginer que le père a été emmené, tué, assassiné, et que sa mère est devenue une veuve inconsolable, toujours vêtue de noir. Peut-être même s'est-elle suicidée. Églantine, par son côté noir, jusqu'à cette « mélancolie » discernée dans son regard, réveille le souvenir de la mère éplorée, favorise son identification à la veuve noire. Dans cette histoire, un troisième personnage joue un rôle important, Germaine, la concierge. C'est une femme efficace, curieuse mais discrète. Elle inspire confiance. Une confiance telle que, Yves Martin, sans crainte, lui propose de faire le ménage dans son appartement, où il cache pourtant de lourds secrets ; et alors même qu'il est un homme prudent, il s'est renseigné sur les habitants de l'immeuble, il connaît le nom de Germaine, et aussi de celui d’Églantine, avant même de les avoir rencontrées, « Mais, il me connaît ? » s'exclame Germaine. Après les révélations des allées et venues suspectes de la nuit, Germaine mène son enquête efficacement et découvre la vérité. Elle ne dira rien pourtant, par difficulté à accepter une vérité aussi terrible, par habitude aussi de se taire, comme condamnée au silence, toute révélation est pour elle une « trahison », une « forfaiture ». Elle est en personne cette « inexorable » vérité. Plus que sa curiosité, c'est cette vérité qui sera inéluctable, vérité fatale, une tragédie qu'elle ne pourra éviter. La fin marque un revirement du terroriste, Martin. On ne sait pas ce qui le produit, mais il indique tout de même que cet homme n'est pas tout d'un bloc. La cruauté inhumaine en lui cohabite avec des sentiments humains. Après avoir froidement, méticuleusement préparé l'attentat pendant des mois, on peut imaginer que ses sentiments, là au bord de l'odieux, à quelques instants de l'horreur absolue qui va anéantir, non seulement Églantine, mais toute une foule d'innocents, parmi lesquels des enfants, des sentiments humains l'aient submergé de sorte qu'il tente in extremis d'éviter le pire. On peut imaginer qu'il y avait quand même de l'amour dans la relation à Églantine, et qu'au moment de sa perte, dans cette imminence, il se ravise. Dans tous les cas, l'idée me semble profonde et juste : l'humain et l'inhumain se mêlent dans cet homme. Il n' y a pas de « monstre », de pure incarnation du mal, du noir purement noir, mais du monstrueux enchevêtré à ce qui fait l'humain. Idée difficile à tenir, dérangeante, mais que le texte illustre bien. Pour ces raisons, je trouve que c'est un bon texte, et que les défauts mineurs de construction signalés par d'autres commentateurs, auxquels il est facile de remédier, n'enlèvent rien à ce qui fait la valeur et la qualité de ce texte. |
Robot
14/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Le récit est construit comme une histoire policière ou Germaine jouerait le rôle du détective. En plus, je trouve que le découpage entretien le suspens au point que finalement on est surpris que le criminel le plus évident soit le réel coupable.
Je n'ai pas été dérouté par le revirement: Pour moi, il ne m'apparaît pas comme ignorant de l'attentat, il est un kamikaze. Cela n'oblige en rien à partager les options de ce personnage perverti. Mais pourquoi un "fanatique" qui semble croire à sa cause ne ressentirait pas des sentiments d'humanité surtout s'il est réellement tombé amoureux. Je préfère cette conclusion à une fin manichéenne. Par contre les trois phrases introductives ne m'ont pas paru d'une utilité fondamentale au récit. |
Anonyme
20/7/2016
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Beau récit. Les retournements de situation me tiennent tout particulièrement à cœur. J'apprécie la façon dont vous produisez l' intrigue. L'habit ne fait pas le moine et les rêves d'exotisme peuvent nous mener vers des situations sans retour comme ce fut le cas d'Eglantine.
J'étais contente de vous lire. Cordialement, Regard. |