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Anonyme
23/1/2010
a aimé ce texte
Bien
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"Quand j’écris, je réduis les voies de mon esprit à une autoroute rectiligne sur terrain plat. J’égare le sel de mon histoire et me contente d’un squelette sans chair. Où sont passés les subtilités, les nuances, les détails à foison qui pimentaient le récit dans sa version d’origine ? Ecrire nuit à l’imagination là où la lecture tendrait à la développer. Ce paradoxe m’insupporte mais je dois composer avec ça. »
J'ai relu cette phrase une bonne douzaine de fois, parce qu'elle me parle, je me sens en accord avec elle. Dans ma tête, le récit en formation est "plein de sel" et lorsque je le couche sur papier "je n'ai plus qu'un squelette sans chair". Mais là où je ne suis pas d'accord, c'est ici : "Ecrire nuit à l'imagination là ou la LECTURE tendrait à la développer. A mon humble avis c'est faux, à moins de remplacer "lecture" par "écriture". Personnellement, quand je lis un roman, les mots de l'auteur, son univers, sa façon de décrire, voir, entendre, comprendre les choses ouvrent mon imaginaire. Je me demande, si le "conteur" ne fait que boire eau, bière ou vodka pendant deux jours, s'il peut encore avoir les idées claires, si sa voix ne devient pas pâteuse et s'il ne s'embrouille pas dans son récit avec des retours en arrière, des interruptions, des digressions et tout ce qui arrive quand on est simplement épuisé. La fin est lapidaire, inattendue et m'a fait rire. Le texte est bien écrit, je ne suis malheureusement ni épouvantée ni horrifiée, mais j'ai lu sans peine ce récit inventif qui donne la parole à un livre. Quoi qu'il en soit, quand je n'aime pas la fin d'un roman je ne "tue" pas le livre, mais bon, j'aime pas faire mal aux livres... Au plaisir de retrouver l'auteur et bonne continuation. |
Anonyme
30/1/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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Le choix de la catégorie m'avait d'abord surpris après la première lecture, et en fin de compte je le trouve très bon.
J'aime ce récit sans réelle intrigue mais à la chute mordante à souhait, et il faut bien le dire relativement ignoble. Le style n'est pas désagréable du tout, malgré quelques lourdeurs en milieu de narration, mais l'histoire très intéressante fait oublier cela. Il y a des références que j'aime aussi. Bref, un texte qui m'a convaincu! |
Anonyme
1/2/2010
a aimé ce texte
Bien
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Hum... indéniablement une écriture riche, un thème qu'il est difficile en tant qu'auteur de ne pas s'approprier.
L'effet d'accroche fonctionne plutôt bien. Et puis je trouve que c'est trop court. Que le narrateur au lieu de vouloir rendre son récit bouillant et enfiévré, désire juste relater. Du coup Horreur/épouvante me semble un choix de catégorie assez particulier. Je n'ai pas frisonné. J'ai cherché où le narrateur voulait me mener et en définitive, je suis assez déçue par la fin. Trop prévisible. Merci néanmoins pour cette lecture intéressante. Au plaisir! |
Perle-Hingaud
2/2/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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Excellent. Suspendue aux lèvres du narrateur, ébaudie devant tant d’humour et de verve concentrée. Un texte d’une brièveté qui ne nuira pas aux incontinents, mais qui ravira les impatients.
Juste un détail : je ne comprends pas bien la phrase : « Il s’étira bruyamment, livrant un long râle enroué à la cantonade, mais telle ne fut pas la raison. Pas plus que lorsqu’il esquissa quelques pas malhabiles… » Peut être perturbée par cette histoire ? La dernière phrase est jouissive. Merci |
Leo
2/2/2010
a aimé ce texte
Bien
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Le thème est étrange, celui du rapport viscéral de l'auteur avec son œuvre et de celle-ci avec le public, du regard de ce dernier sur l'œuvre et sur l'auteur, qui se confondent au point de devenir l'un et l'autre objets.
Très bien traité, une écriture riche, un langage précis, soutenu, et quelques interrogations qui obligent à réfléchir. |
Anonyme
4/2/2010
a aimé ce texte
Un peu
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Une idée qui m'intrigue et dont j'ai du mal à percevoir le sel ...
"Quand j’écris, je réduis les voies de mon esprit à une autoroute rectiligne sur terrain plat. J’égare le sel de mon histoire et me contente d’un squelette sans chair"... Est ce l'écriture ou trouver les mots, les phrases et lers formuler ...Combien de fois on peut avoir l'idée, la sensation mais ne pas arriver à l'exprimer à l'écrit ..ou à l'oral ....Le formuler par écrit ou par oral le problème est le même...la seule diffèrence est que les écrits restent ... Je trouve interessante l'idée de raconter un texte sans s'arrêter pendant trois jours ...Faire sortir un texte de soi ainsi est ce possible ? En bref, je dirais qu'il y a des idées mais aussi une logique (un intérêt) qui m'échappe.... |
jaimme
4/2/2010
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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La pensée supérieure à l'écrit. C'est indéniable.
Cet abruti s'est laissé piégé. Il aurait mieux fait de mourir deux fois. Cela aurait été une mort plus digne. Sans se pisser dessus et sans embrasser du cristal synthétique. Belle écriture. Je pense que la première partie joue un peu trop avec le côté intello de la chose et serait plus jouissive si le narrateur utilisait un vocabulaire plus simple pour se distancier du personnage. Cela rendrait ce dernier plus ridicule. Et pourtant le personnage a raison. J'aime beaucoup. Un peu de travail dans le style de la narration, par moment et ce texte serait un petit bijou. En fait je trouve, en relisant, que l'auteur est victime du syndrome de ce narrateur isolé: il écrit comme il pense. Cela m'amuse beaucoup. Je fais un peu pareil. Mais il faut avoir toujours pitié du lecteur qui, entre sandwich au fromage et overdose de Nutella, n'est pas toujours "branché" instantanément. Merci Mill. Au plaisir de te lire à nouveau. J'aime beaucoup cette originalité de fond et de forme. |
florilange
4/2/2010
a aimé ce texte
Bien
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D'accord avec ce court texte, le texte s'écrit d'abord dans la tête & le mettre par écrit l'appauvrit pour tout 1 tas de raisons, dont en 1ère ligne 1 certaine forme d'autocensure, différente d'1 auteur à l'autre.
Bon, la fin est inattendue. Heureusement qu'on ne tue pas tous les auteurs pour 1 fin de bouquin qu'on n'aime pas. J'aime bien le style de cet auteur. Florilange. |
nora
5/2/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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L'écriture, comme une drogue. Négation de la dépendance (un dépendant a l'habitude de dire: "je peux arrêter à tout moment, j'ai le contrôle"), ensuite prise de conscience: "Et de répéter qu'il n'écrirait plus."
La rechute. D'une autre manière. Plus sévère. Ne plus écrire, mais continuer de dire. Une réflexion amère sur l'isolement de l'artiste, sur ses efforts souvent douloureux de s'adapter aux exigences des destinataires de son oeuvre, quitte à s'égarer de lui-même. Comme de tout le reste. J'ai beaucoup aimé. Merci |
Cortese
5/2/2010
a aimé ce texte
Bien
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J'aime ce texte très personnel, original et bien pensé. L'écriture est aisée, la plupart du temps, avec quelques images qui font mouche :
"Leurs yeux perdus... lui rappelaient les billes de verre qui constituent le regard des requins." "Les heures s’étiraient. Doucement, avec l’allure indolente du piéton provocateur qui fait mine de marcher d’autant moins vite que le chauffeur semble pressé." Et puis la fin est superbe, et c'était pas évident. "On n’aimait pas la fin." C'est limpide, percutant et grinçant. Bravo ! |
oxoyoz
5/2/2010
a aimé ce texte
Bien
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J'ai trouvé la fin épouvantable. Le cauchemar de se faire lyncher par son public, de subir l'amalgame entre texte et auteur, terrible. Donc je valide le choix de la catégorie. Le propos est très intéressant, même si je ne suis pas toujours d'accord et que je trouve certaine phrase de l'auteur/personnage trop alambiquée. Mais l'écriture est très bonne, précise, riche et maitrisée. Et comme c'est du plus haut, je serai pour une distanciation plus net entre le personnage et le narrateur dans le style.
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Milwokee
7/2/2010
a aimé ce texte
Bien
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Un style particulier qui est tout à fait à mon goût ! J'aime vraiment l'écriture, l'ambiance générale est bien posée, on est emporté dans le récit de même que le narrateur est emporté dans le sien. J'aime aussi cette petite pointe de merveilleux (l'homme qui régurgite 700 pages de mots gravés dans sa tête), qui me fait penser aux nouvelles de Ray Bradbury. Cependant, la fin m'a déçue. Néanmoins je salue l'audace de cette fin originale, c'était une tentative assez osée !
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Bidis
7/2/2010
a aimé ce texte
Passionnément
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J'ai trouvé l'écriture parfaite. La chute également - comme une petite touche qui met en valeur tout le texte que l'on vient de lire. J'y vais d'une évaluation maximale parce que c'est mon ressenti enthousiaste.
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widjet
7/2/2010
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Je ne suis pas forcément en accord avec la catégorie ou totalement en phase avec la théorie du narrateur (« Ecrire nuit à l’imagination…»), même si cette dernière est assez convaincante, très intéressante et fait réfléchir (sur la façon de s’approprier voire « de devenir » le texte que l’on raconte).
Je retiens surtout une plume alerte, riche, maîtrisée qui témoignent d’un esprit aiguisé, incisif et d’une belle observation (j’aime assez le « avec l’allure indolente du piéton provocateur qui fait mine de marcher d’autant moins vite que le chauffeur semble pressé » qui est particulièrement vrai). J’aurai, en revanche préféré, plus de description sur la dégradation progressive du conteur histoire de visualiser davantage son calvaire. Le texte est peut-être court, mais le risque de lasser ou casser la magie était également présent et l’auteur a également désamorcé ce risque, notamment avec son final cynique et d’une grande cruauté (à ce titre, l’auteur, masochiste semble prendre plaisir à humilier son héros – qui se pisse dessus et finit assassiné - comme s’il cherchait d’une certaine façon à lui faire payer son choix de ne plus écrire). Une bonne surprise, donc. W |
Anonyme
7/2/2010
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Rien n'oblige à écrire. Ni à prendre des décisions définitives. Je trouve l'incipit réducteur. Mais l'idée de raconter l'épopée somme toute banale d'un auteur en cessation d'activité est intéressante.
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Anonyme
9/2/2010
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Le thème est forcément touchant...
Car effectivement je pense en accord avec l'auteur que les meilleurs écrits sont ceux que nous n'avons pas écrits, mais je suis aussi sûre que cette pensée est fausse. En général les thèmes qui traitent du rapport auteur, lecteur me laissent de glace mais ici je pense que l'angle choisi est excellent. Mais ce qui me gêne un peu c'est le fait que l'auteur décide de lire une de ses sagas (c'est à mon sens encore pire que d'écrire lire en public et en face de vrais gens) du coup j'y trouve une contradiction. La fin est absolument excellente... Car finalement l'auteur est pris au piège de son lectorat. Au niveau du style, j'ai apprécié, je trouve bien écrit et agréable. Peut être une toute petite réticence sur le rythme qui me semble trop lent (enfin il est identique tout le long et donc ne s'adapte pas aux différentes situations) J'aurais préféré plus de variations, notamment un rythme plus rapide vers la fin Merci Xrys |
Selenim
9/2/2010
a aimé ce texte
Un peu
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Un texte qui pose des questions et donne des réponses.
Deux parties bien distinctes : une très théorique et philosophique sur la création et l'écriture comme joug de l'imagination, et une autre, espèce de travaux pratiques avec cendrier rageur en suspension. L'auteur, créateur de phrases, n'existe pas en tant qu'être de chair, sa création se substituant à lui dans l'esprit des lecteurs. L'écriture nuirait à l'imagination ? Certainement pas, elle en est même un vecteur. Ce qui nuit à l'imagination c'est la norme, l'impossibilité de pouvoir (vouloir) s'évader. L'écriture est une forme d'évasion qui nourrit l'imaginaire. Toute proportions gardées, la fin me fait penser au Parfum de Suskind, quand Grenouille se fait dévorer par ses adeptes. Pour le texte (pourquoi épouvante/horreur ?), il ne va pas assez loin et se disperse trop rapidement. Je regrette, car l'auteur a d'évidence des réflexions intéressantes. Selenim |
Anonyme
16/2/2010
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Il s'agit d'une thèse aux arrêtes tranchantes.
"Ecrire nuit à l'imagination", je ne puis que défendre le contraire. Il était audacieux de soumettre cela à réflexion, mais je ne suis pas d'accord avec la morale du récit. N'empêche que cette nouvelle est construite. Par contre, le point de vue du narrateur, gradation négative de son problème, est parfois mal retranscrite. On s'attendrait à plus de phrases descriptives de cet état. L'écriture est néanmoins pertinente, voire incisive. Cependant le thème choisi plaide un manque d'intérêt croissant de ma part. J'en retiendrai la découverte d'un auteur au style percutant tout compte fait. Bon courage. |
Anonyme
8/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Parlons peu, ou plutôt, si je puis dire, écrivons peu, écrivons bien. Je ne suis pas vraiment emballé par cette nouvelle. Il n'y a qu'une chose que j'aime : son style. Quelle belle écriture, les phrases sont construites et sonnent bien. Je n'ai pas aimé ce que vous avez fait mais j'ai aimé comment vous l'avez fait. Soyez assurés que vais vous suivre.
Amicalement |