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Policier/Noir/Thriller
Milwokee : L'évadé de là-bas
 Publié le 06/05/10  -  9 commentaires  -  14057 caractères  -  89 lectures    Autres textes du même auteur

Là-bas est un endroit dont on ne s'échappe pas. Celui qui tente sa chance n'a plus qu'à courir, et prier pour que les gardiens de là-bas ne le rattrapent jamais.


L'évadé de là-bas


Il court.


Il est en sueur, sa respiration est rauque et saccadée. Ses pupilles dilatées au maximum distinguent vaguement les contours du paysage nocturne. Chaque inspiration fait frémir ses narines et lui brûle la gorge. Depuis combien de temps s’enfuit-il ? Il l’ignore. Il ne voit que le sentier de terre qui défile sous ses pieds, le reste n’est que ténèbres.

Son esprit aussi est peuplé de ténèbres. Il a oublié jusqu’à son nom. Il n’est guidé que par la peur. Il n’est qu’un corps obéissant à cet instinct animal qui lui intime de s’élancer droit devant lui. Il sent qu’il est traqué.

Aucun bruit autre que ses pas fugaces ne résonne dans la nuit. On pourrait croire qu’il est seul. Mais l’homme sait. Il sait que quelque chose marche dans ses traces. Un voile brumeux enveloppe ses pensées et l’empêche de réfléchir. La raison s’est tue, ne subsiste que cette idée effrayante et tenace : ils sont là. Les traqueurs. Ils sont toujours là. Et lui court.


Une créature fantasmatique, sans consistance, vient lui murmurer à l’oreille de sa voix mielleuse. Il ne doit pas l’écouter. Elle ment. Cette voix est celle du monstre qui lui cingle la joue. Ses paroles sont douces mais son sourire est carnassier. Il est celui que le vent porte. Il susurre à l’homme d’interrompre sa course pour reprendre des forces. Tant que les traqueurs ne sont pas là. Juste quelques instants de repos, en cet endroit où l’on ne le cherchera sûrement pas. Un repos bien mérité, si tentant…

Malgré tout l’homme trouve la force de lui résister. Il sait que cette créature précède les traqueurs. Elle n’a d’autre but que de le ralentir. C’est l’éclaireur du Diable sur les terres qui n’appartiennent pas encore à son empire. Elle joue avec lui avant de le dévorer.

La voix se moque de lui de son rire sifflant. Elle assure qu’il ne s’en sortira pas. Les traqueurs viendront à bout de lui, comme toutes les autres fois. Elle rit une dernière fois puis laisse place au silence. Le silence oppressant de cette nuit froide.


Les autres fois ? Cela est donc déjà arrivé. Combien de fois s’est-il déjà enfui ? Et combien de fois l’a-t-on reconduit là-bas ? Là-bas. Il s’en souvient tout à coup. Là-bas, on lui ment. On l’enferme. On ne le laisse ni sortir, ni parler aux autres. Il est seul, là-bas, et prisonnier. Il ne veut pas y retourner ! C’est donc pour cela qu’il court ? Oui. Il en est sûr maintenant. Il s’est enfui, et doit alors échapper aux traqueurs. Eux sont les geôliers de là-bas. Ils assurent sa docilité. Ils lui disent quoi faire et quand. Ils endorment sa conscience. C’est à cause d’eux que son cerveau patine. Qu’est-ce qu’ils lui ont fait ? Il ne s’en souvient plus. Tout est flou, mouvant dans sa tête. Les souvenirs se mêlent aux rêves et flottent en étranges volutes dans un brouillard de pensées.


Un bruit, au loin. Les traqueurs. Combien sont-ils ? Probablement trois ou quatre. Leurs pattes griffues grattent la terre dans son sillage. Il les entend. Il croit même les sentir, leur souffle bestial exhalant la puanteur des lieux dont ils sont les gardiens. Une odeur envahissante, répugnante, qui vous colle à la peau. Nul moyen d’y échapper. L’homme la porte encore, tenace. Comme une marque d’appartenance à l’endroit d’où il vient. Un mouton marqué au fer rouge par son berger. Sauf que le mouton s’est enfui et les chiens lui courent après.


Ils aboient, les chiens. Ils se parlent entre eux. Ils ne l’appellent pas, ils savent qu’il ne fera pas demi-tour. Il ne les écoute plus. Mais il les entend, au loin. Et leurs voix lui glacent le sang. La meute de traqueurs s’organise pour retrouver le fuyard. A-t-il ralenti ? Ou s’est-il simplement engagé dans la mauvaise direction ? Ils sont bien trop proches. Même eux ne courent pas aussi vite.


La nuit est trompeuse et ce parc est immense. Le chemin qu’il suit serpente entre les arbres. Ce doit être beau, de jour. Pour le moment, tout est noir et déroutant. L’homme n’a aucun repère, il n’est jamais venu ici. Certains en ont le droit. Pas lui. Lui doit rester enfermé, pas de négociation possible. Là-bas, ses yeux sont aveuglés par une lumière crue tandis que son nez renâcle la pestilence habituelle. Il perçoit les mouvements des autres, parfois. Ou peut-être est-ce son imagination. Pas d’autres stimuli. La lumière qui lui brûle la rétine, l’odeur à vomir, et des bruits sourds résonnant contre les murs, à moins que ce ne soit à l’intérieur de son crâne. Un horrible endroit.

Ses forces commencent à s’épuiser. Cependant la peur n’a pas son pareil pour motiver un homme. Ses gestes sont aussi désordonnés que ses idées mais il avance toujours. Dissimulés par les ténèbres, les traqueurs progressent. Bien plus vite que lui : ils connaissent les lieux. L’homme est terrorisé. Ils arrivent. Et ils le ramèneront là-bas.


Un craquement devant lui. Il s’arrête net, écoute. Une respiration autre que la sienne lacère le silence nocturne. Haletante. Le monstre aussi est fatigué de courir. Il grogne, puis pousse un hurlement avide. Il signale aux autres que la proie est ici. Où fuir ? L’homme tourne sur lui-même, perdu, cherchant une direction sûre. Une sueur froide lui lèche doucement le dos. Tout près, le son de la terre meuble foulée par les autres traqueurs. Ils approchent. Ils vont l’encercler. Il ne veut pas retourner là-bas !

Il choisit une direction au hasard et s’élance avec l’énergie du désespoir. Les bêtes accourent. Elles rugissent de satisfaction. Il ne sent plus ses jambes endolories, son cœur proche de l’explosion, ses poumons jamais rassasiés. Sa bouche sèche émet un cri continu qu’il n’entend même pas. L’odeur de là-bas revient lui chatouiller les narines. Les traqueurs portent la marque, eux aussi. Ils le rattrapent.


Qu’a-t-il fait pour justifier qu’on l’enferme ? De quoi est-il coupable ? Y a-t-il une raison à tout cela ? Il ne s’en souvient pas. Il ne se souvient de rien d’autre que sa cellule là-bas. Comme s’il y avait toujours été. Il ne sait même pas ce qu’est la vie en dehors. Il est né en ces lieux qui exhalent la mort et la désolation. Avant, il n’existait pas. Sa mémoire ne contient que quelques bribes de ces derniers jours. Les souvenirs sont discontinus, vaporeux. De violentes émotions mais pas d’enchaînement logique. Seulement la souffrance et la peur. Pas d’événements. Pas de moments précis, d’images gravées dans sa tête. Il n’a pas d’histoire. Il est apparu dans cette cellule quelques jours auparavant. Sans raison. C’est ainsi, point. À qui pourrait-il demander des comptes ? Puis il s’est évadé, et s’est retrouvé à courir. Ni plus ni moins. Il ne vit que pour fuir.

Ses cheveux collés par la sueur et ses yeux roulant dans leurs orbites lui donnent l’allure d’un dément. Il refuse de se rendre alors qu’il a d’ores et déjà perdu. La partie est sur le point de se terminer, et sa victoire n’est pas une option envisageable.


Soudain un traqueur surgit quelques mètres devant lui, barrant le passage. La créature est aussi immonde que dans son souvenir : un corps musculeux couvert de poils hirsutes et se déplaçant sur deux pattes, portant une tête au museau court et aux crocs acérés. Deux yeux jaunes complètent ce portrait monstrueux. Un croisement difforme entre un humain et une hyène. Une horrible bête de foire.


Emporté dans son élan, l’homme ne peut que dévier sa trajectoire. Pas assez. L’étrange animal bondit et l’attrape au bras d’un coup de patte. Les griffes lacèrent ses chairs. Il hurle, tente de se dégager d’un coup d’épaule. Peine perdue. La puissante étreinte se resserre jusqu’à lui couper le sang, puis le projette au sol face contre terre. Aussitôt son adversaire saisit violemment son autre bras et monte sur son dos, l’empêchant de se relever. Son rôle, c’est de ramener la proie, pas de la tuer. Il approche sa gueule de l’oreille de l’homme et grogne. Une menace sourde. Inutile, il n’essaie même pas de se débattre. Sa défaite est sans appel. Il sait ce qui l’attend. Il pleure. Il tourne la tête pour apercevoir les crocs luisants qui le déchiquetteront au moindre mouvement. De la bave dégouline sur sa joue, s’ajoutant à ses larmes.

Le traqueur hurle à son tour, pour appeler les autres. Ceux-ci arrivent rapidement. L’homme les voit, les sent. L’odeur de là-bas. Ils vont l’y ramener. Il se met alors à murmurer des paroles incohérentes, flot ininterrompu de mots aussi désorganisés que ses pensées. Il supplie qu’on le laisse tranquille, demande ce qu’il a fait, pourquoi on lui fait ça, répète en boucle qu’il ne veut pas y retourner. Nul n’y prête attention. Ils grognent entre eux, semblant s’interroger sur la marche à suivre. L’homme égrène toujours sa litanie disloquée et pitoyable. Les grognements. La voix monocorde de l’homme reprenant inlassablement les mêmes mots.


Deux traqueurs le soulèvent en le portant chacun par un bras, et l’entraînent vers l’endroit d’où ils viennent. Il ne veut pas y aller, pas là-bas… Par pitié, pas là-bas ! Il freine des deux pieds et se débat comme un poisson sorti de l’eau. Il se tord en tout sens, criant maintenant ses supplications.

Les créatures n’ont que faire de ce soliloque paniqué. Ce sont des prédateurs froids, accomplissant leur besogne irréprochablement. Ils ramèneront leur proie de gré ou de force. Peu leur importe qu’elle se montre docile ou vindicative.


Les pieds raclant le sol, l’homme est traîné inexorablement vers là-bas. Il continue de hurler et de s’agiter comme un beau diable, presque inconscient de ses gestes. Il a perdu tout contrôle, submergé par la terreur à l’idée de retrouver sa cellule. Il voudrait se libérer de leur emprise et les tuer tous, eux qui sont les gardiens de ces lieux de torture. Il voudrait leur faire payer pour ce qu’ils lui ont fait, ce qu’ils vont lui faire ! Faire couler à flots le sang de ces monstres !

Néanmoins ils sont bien plus forts que lui, un seul d’entre eux a suffi à le maîtriser. Ils progressent en direction de l’orée du parc. Ils ont rejoint le sentier que l’homme avait emprunté pour s’échapper. Relâchant sa tête en arrière, celui-ci distingue à l’envers les contours imposants du bâtiment dont il s’était échappé. Ses nerfs lâchent pour de bon et il cesse de bouger, se laissant porter comme un poids mort. Il l’est déjà, mort, à l’intérieur.


Ils ouvrent la porte à double battant et entrent. Là-bas devient ici. L’homme ferme les yeux pour échapper à la lumière crue. L’odeur s’insinue dans ses poumons et lui donne la nausée. Il gémit de douleur, recommence à pleurer. Des bruits inquiétants lui parviennent, tout près. Il relève les paupières et retrouve brutalement le monde qu’il avait quitté. Un monde aveuglant, peuplé de chimères effrayantes. Ils traversent un dédale de couloirs où errent différentes créatures démoniaques. À sa gauche, un géant décapité dont la gorge dégouline de sang tient sa tête sous le bras. Ses yeux noirs sont braqués sur l’homme. Celui-ci hurle à s’en déchirer les poumons.

Ils avancent encore et se retrouvent nez à nez avec une sorte de primate noir, anguleux, aux yeux intégralement blancs et à la mâchoire pendante dévoilant deux rangées de dents. L’un des traqueurs s’avance vers lui, grogne. Le primate hésite, et s’en va finalement traîner sa carcasse famélique ailleurs.

Plus loin, ils croisent une femme assise sur une chaise. Elle regarde l’homme avidement. Au moins a-t-elle une apparence normale... Elle hume l’air puis se passe la langue sur les lèvres avec délectation. Une langue bifide. Les yeux de l’homme s’écarquillent d’horreur tandis que le visage de la femme se met à couler comme un masque de cire soumis à la chaleur, dévoilant une tête reptilienne qui n’en finit pas de s’extirper de ce corps. Celui-ci devient flasque tandis que le serpent en sort, rampant au sol en direction de l’homme. Personne d’autre ne semble le remarquer. Uniquement lui, qui sent son sang battre si fort dans ses veines qu’il risque de les transpercer.


Un traqueur apparaît en face de lui et le serpent se rétracte, retournant dans son déguisement humain. La troupe s’arrête, et l’homme est immobilisé fermement. Avant qu’il ne comprenne ce qui se passe, un des gardiens lui plante brutalement un dard aiguisé dans le bras, lui tirant un nouveau cri. Le dard exsude son venin mortel sous le regard horrifié de l’homme. Il se souvient, maintenant. Il sait qu’il a déjà vécu ça. Il connaît ces sensations : d’abord la douleur, puis le liquide brûlant qui se répand dans son sang, comme une vague enflant à chaque seconde. Il la sent grossir, courir follement dans ses vaisseaux, tournoyer dans son cœur pour venir se briser furieusement dans son cerveau. Sa vue se brouille, son ouïe ne perçoit plus qu’un bourdonnement sourd et constant. Son corps s’affale mollement. Son esprit est agité de tourments sans fin. Une tempête s’est levée dans sa tête et fait maintenant rage, propulsant ses pensées à des vitesses vertigineuses. Elles se frôlent, interfèrent, se heurtent, s’entrelacent, se brouillent, se mêlent les unes aux autres. Une brume confuse s’épaissit, assombrissant peu à peu son monde intérieur, avant de l’engloutir entièrement.


Et soudain, la lumière. Comme le résultat d’une extraordinaire alchimie, une lumière éblouissante naît de ce chaos, anéantissant toute zone d’ombre, révélant à l’homme la vérité absolue.


Il rouvre les yeux. Un traqueur est penché sur lui. Il n’a plus rien d’une hyène. Simplement un homme, comme les deux autres qui le soutiennent par les épaules. On lui parle et cette langue lui est familière. On lui intime le calme. Le plafond est incrusté de néons diffusant une lumière blanche. Il tourne la tête et aperçoit la femme. Sa tête reptilienne a disparu. Les monstres qu’il a croisés ne sont que des humains au regard hébété et déambulant dans des couloirs blancs. Tout est blanc ici : le sol, les murs, le plafond, les vêtements. Même les gens paraissent blancs. On l’attache sur le lit blanc de sa chambre au capiton blanc. Puis on le laisse seul.

De tout ce qu’il percevait, il n’y a que l’odeur qui continuât d’exister. L’écœurante odeur d’éther.


 
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   Mistinguette   
21/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une plume aguerrie pour un texte noir très efficace. Pour ma part, pas vraiment de suspens en ce qui concerne la chute, mais c’est sans importance car l’angoisse est au rendez-vous et je trouve l’auteur particulièrement talentueux pour l’insuffler au lecteur.
Pas de maladresse relevée, ci ce n’est dans la dernière phrase, le verbe : continuer que perso j’aurais mis au présent ? Cependant, vu le travail sur la globalité du récit, c’est sans doute un choix de l’auteur, mais qui m’a fait tiquer.
En résumé, une lecture réellement plaisante. Merci.

   florilange   
21/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il s'agit soit d'un horrible cauchemar, soit de la vie réelle d'un "fou" qui s'était échappé et qu'on a ramené de force dans sa cellule capitonnée. Je penche pour la seconde supposition.
J'ai trouvé l'intrigue bien prenante, haletante.
Le style n'est pas mal du tout non plus.

   Anonyme   
26/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
« pour que les gardiens de Là-Bas ne le rattrape » : rattrapent.
« Aucun bruit autre que ses pas fugaces » : fugace est-il le bon qualificatif ?
Ce texte m'a rappelé la série « le prisonnier ». Un bon texte avec juste la tension requise.

   Flupke   
27/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
Présenté comme un texte fantastique ou onirique ce texte est bien construit et sa chute bien amenée.
Le style pourrait être fignolé davantage.
Ces adverbes sont-ils absolument indispensables ? : Probablement/vaguement/simplement/rapidement/inlassablement/inexorablement/brutalement/intégralement/finalement/fermement/brutalement (à nouveau)/entièrement etc.
Peut-être quelques répétitions rapprochées à élaguer, retravailler.

L'auteur nous garde un peu dans le vague, mais c'est de bonne guerre. La dernière ligne à propos de l'odeur est une bonne manière de conclure.

Le dard exsude son venin mortel, il me semble avoir vu cela quelque part :-) mais exsuder est-il approprié quand l'éjection du liquide est à l'intérieur du corps et donc non visible ?

Très bien pour la structure du récit et la chute et bien moins pour le style (facile à améliorer avec un peu d'attention) donc un très correct bien plus de moyenne, car des récits avec des chutes aussi bien amenées (je n'ai deviné de quoi il retournait qu'au moment de l'injection) j'en redemande. Bravo.

   Anonyme   
6/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
j'ai failli abandonner ma lecture, la partie de l'homme en cavale traîne en longueur et tourne en rond. L'histoire devient intéressante dès qu'il se fait capturer. Une atmosphère terrifiante, un suspens oppressant, une chute surprenante.
Les hallucinations de ce fou nous entraîne dans un monde glauque, j'aime particulièrement le passage de la femme qui se transforme en serpent, c'est très bien imaginé.
tu as su transmettre la souffrance, la total impuissance de cet homme, son état émotionnel est palpable.
Merci pour ce bon moment de lecture.

   Selenim   
7/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Il y a dans ce texte deux éléments qui le tirent vers le bas : le flou général et le faux rythme.

Pour le rythme, l'écriture pourtant alerte n'arrive pas à camoufler le manque d'action. Pour le coup, le rythme se retrouve uniquement dans les phrases et non dans l'action et les évènements de cette traque.

Pour le flou général, on sent chez l'auteur une envie de subjuguer le lecteur en lui donnant un os à ronger avant la chute finale. Cette os est basé sur les questions constantes que se posent le narrateur traqués, interrogations qui concernent aussi sa propre personne.

Pour tenir également le lecteur accroché au texte, le récit reste très flou sur l'environnement, la nature du narrateur et des traqueurs etc... A partir de là, il est bien difficile pour le lecteur de s'accrocher à un élément tangible et cohérent qui puisse l'ancrer durablement dans cette histoire. Il faut toujours garder au moins un élément narratif auquel le lecteur puisse se tenir, pour lui donner des points de référence. Sinon, on le largue.

Au final, un texte qui en dit trop peu ; l'auteur voulant tellement ménager son suspens qu'il l'étouffe, et le lecteur avec.

Selenim

   Myriam   
12/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le thème est intéressant, prenant.

La partie principale, la traque est un peu longue à mon goût, mais l'écriture est suffisamment travaillée pour qu'on ne lâche pas.

La focalisation interne, étouffante, est bien rendue, je me suis demandée à un moment si la première personne n'aurait pas été un choix plus judicieux...

La chute n'est pas vraiment surprenante mais ce n'est pas grave.
Par contre, je n'ai pas compris le choix du subjonctif imparfait dans la dernière phrase, là où le présent aurait été suffisant.

Bref, une lecture forte malgré quelques longueurs.

Merci!

   Mellipheme   
13/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Une angoisse bien rendue, un suspens prenant, une chute imprévue, tous les ingrédients d'une bonne nouvelle y sont.
Pourtant, j'ai eu un peu de mal à rester accroché en raison du style narratif un peu simple, trop lisse. C'est bien écrit, mais comme écrit un bon élève au lycée en terminale littéraire.

   caillouq   
29/5/2010
Il ne serait pas fait-play de noter un texte que je n'ai pas lu jusqu'au bout. Cette succession de phrases volontairement (on peut l'imaginer) très courtes est fatiguante. Je n'arrive pas à m'y accrocher. D'autres n'ont visiblement pas eu ce problème, tant mieux et bonne continuation.


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