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ANIMAL
3/9/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Le chantage aux sentiments dans toute sa splendeur… Une nouvelle fort bien observée qui parlera à tous ceux qui ont connu ces personnes se servant de leur maladie/infirmité pour manipuler les autres, proches ou étrangers. Parfois cela fonctionne, comme dans cette nouvelle où le but est, par jalousie, de garder sa femme à la maison en se montrant plus malade qu’on ne l’est. Mais le résultat final peut-être décevant pour celui qui tire les ficelles.
Deux passages résument cela. Tout d’abord ce sentiment d’abandon dans lequel se complait le narrateur et qui va l’inciter à tricher : « En son absence, tout se tait. Elle me prive cruellement du tintement de ses bracelets. Il faut dire que Marion est une musique.» Ensuite, après avoir obtenu gain de cause, cet égocentrique qui est même jaloux de l'attention portée par Marion à Olympia, devine déjà qu’il a plus perdu que gagné car en réduisant Marion au rôle de garde-malade il lui a fait perdre toute cette joie de vivre dont il bénéficiait : « Maintenant, je suis installé dans un fauteuil roulant. Marion le pousse et ne part plus. Je suis délivré de la torture du doute. Tiens, la maison est devenue muette. » Une chute qui dit tout en peu de mots. Bien vu, donc, pour le fond. Sur la forme je suis plus réservée. Le style ne m’a pas entraînée et je le trouve un peu lourd. Néanmoins, force est de reconnaître que le sujet ne se prête guère aux effets lyriques. en EL |
maria
11/9/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour,
Le poids du handicap dans une famille : thème somme toute banal. Les points forts : - le personnage parle très joliment de son épouse " Il faut dire que Marion est une musique" et les lignes qui suivent sont belles. - Si l'auteur a voulu dire que la maladie asourdit les bruits de la vie, c'est réussi Les points faibles : - " tanguant légèrement sous la charge" : la fillette ? la bouteille ? - " dans un inaccessible, impartageable bloc amoureux" : avec le mot trio, faire une phrase plus légère, plus douce pour exprimer qu'ils sont trois amours dans l'épreuve ? - Je n'ai pas compris comment il peut se trouver "délivré de la torture du doute". Et je trouve ça léger comme chute. Une lecture agréable, "sans plus" ! P.S: C'est mon premier commentaire en EL, j'espère avoir aidé l'auteur, mais ne pense pas avoir les compétences pour ce genre d'exercice. J'apprécierai certainement davantage le texte en publication. Merci pour le partage. |
cherbiacuespe
14/9/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Voilà une nouvelle qui me met particulièrement mal à l'aise. Qu'un malade puisse ainsi satisfaire son désir personnel en enfermant sa concubine dans l'insupportable dilemme de sa maladie est à mes yeux impardonnable. Le titre se justifie pleinement.
Sur la forme rien à redire. C'est parfaitement écrit, et la description expliquant que "Marion est une musique" est vraiment un régal, c'est une belle trouvaille. En conclusion et malgré l'embarras qui en résulte, c'est une excellente histoire très bien gérée de bout en bout. |
Corto
7/10/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Décrire et développer ainsi une tranche de vie nécessite un beau talent. L'histoire de cette petite famille respire la tendresse, la complicité attentive, juste un peu de rouerie qui relance l'intérêt en y mettant le piquant évitant la fadeur.
Il ne se passe pas grand chose sauf la vie intime, quotidienne, où tout est suggéré sans s’appesantir mais avec une précision suffisante "En ce début de juillet, Marion avait quitté Toulouse sous la tiédeur de l’autan. Elle trouvait à Avignon le mistral". Chaque personnage a sa personnalité et Marion reste un peu mystérieuse. On image la femme complexe, à l'esprit dictant son mode de vie, et le regard de son mari est particulièrement complice: "Aux joncs d’or de ses poignets, elle ajoute toute une panoplie. Simple pacotille ou cercles ouvragés de laiton, tout la pare et accompagne ses mouvements de cette signature chantante". Plus loin une très belle description: "Non que sa beauté commençât à s’altérer, bien au contraire, elle était en train de se densifier. Jusque-là, il émanait d’elle cette sorte d’assurance quasi adolescente qui s’attarde longtemps parmi ceux qui sont comblés, dès la première heure de leur existence, par l’amour." Je remarque juste un passage maladroit où les sujets se sont confondus: "Olympia ne semble pas souffrir de cette économie vocale. Elle réserve à sa fille des roucoulements, gazouillis et autres langages codés." Le final bien conçu joue de l'ambiguïté. "Je suis délivré de la torture du doute. Tiens, la maison est devenue muette." Une victoire ou une perte ? Bravo à l'auteur pour avoir manié autant d'impressions, d'émotions, de sentiments relationnels. |
Tiramisu
7/10/2019
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Bonjour,
Le thème est intéressant, l'amour possessif et manipulateur qui fait disparaitre la personne aimée, elle n'est plus que l'ombre d'elle même.Son énergie musicale s'est tue. J'aime bien la manière dont Marion est présentée, par sa musique, c'est original. En même temps, je ne parviens pas à la voir réellement, c'est à dire l'épaisseur de sa personnalité. c'est peut être voulu puisque Marion nous est présentée par le narrateur, la voit-il, lui ? Il l'entend, oui. Mais la voit-il vraiment avec la profondeur de son personnage ? Donc, c'est peut être voulu. Mais j'ai le même problème avec le narrateur lui même, à part sa maladie et son amour possessif, qui est-il ? Il manque d'épaisseur, je trouve.Aimer une femme juste pour la présence de sa musique, c'est un peu court quand même...Cela donne finalement des personnages un peu artificiels. Le style m'a paru haché, les premières phrases par exemple, le narrateur parle de l'été un peu longuement par rapport à d'autres points qui me sembleraient importants de développer, puis de Marion, puis de l'état de santé du narrateur, puis de Marion, cela ne me semble pas fluide... L'incipit et le titre aident à comprendre, à interpréter, c'est à dire que Marion doit faire un choix entre sa vie, la réalisation d'elle même ou devenir l'infirmière de son mari. Le texte en soi n'est pas éclairant sur ce point, on comprend qu'elle pleure, on peut interpréter mais bon... En résumé, une idée interessante, mais je trouve que le traitement manque de développement. Merci pour cette lecture |
JPMahe
10/10/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Usure du temps, usure des sentiments, prise en charge de l'amour par l'habitude, triomphe de l'âge sur le visage, voila une nouvelle bien menée, terrible pour qui veut s'y laisser mener...
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Annick
29/10/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Le choix de Marion n'en est pas un. C'est un choix contraint et forcé. La manipulation est bien présente, en sourdine, empreinte de tendresse et d'amour exclusif. D'égoïsme ? Sans doute !
J'ai aimé le personnage de Marion à travers le regard de son mari : un mélange subtil de légèreté, de souffrance non dite, un combat silencieux, comme ses aller et retour en train où le bonheur et le malheur se croisent ou bien s'expriment alternativement. J'ai aimé ces mille petits détails savoureux qui font vibrer le texte, comme par exemple : Il faut dire que Marion est une musique. "J’y vois l’expression de son bonheur. Son sillage est jalonné des accords qu’elle génère. Ils emplissent l’espace d’une trace qui ne ressemble qu’à elle. Aux joncs d’or de ses poignets, elle ajoute toute une panoplie. Simple pacotille ou cercles ouvragés de laiton, tout la pare et accompagne ses mouvements de cette signature chantante. Lorsqu’elle vide le lave-vaisselle, il se produit une sorte de séisme quotidien..." Un récit tout en sensibilité, intelligent, qui interpelle. |