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Réalisme/Historique
MissGavroche : Le mal par le mal
 Publié le 15/06/10  -  17 commentaires  -  6960 caractères  -  177 lectures    Autres textes du même auteur

Quand une douleur est extrême seule une autre douleur la soulagera.


Le mal par le mal


Dans ce bâtiment gris du centre-ville, coincé entre une pharmacie et un bistrot, un foyer pour toxicomanes repentis, à la périphérie de Paris. Dans l’une des chambres, sur un lit en métal, une silhouette recroquevillée. Comme un escargot trop gros pour sa coquille, une jeune femme allongée ne veut plus qu’on la voie, elle tente désespérément de ne plus être. Ses paupières sont ouvertes, mais le regard est vide. Des cernes gris sous ses yeux trop maquillés trahissent une grande lassitude. Sa manche, remontée jusqu’au coude, laisse apparaître des veines trop bleues et trop saillantes d’une mauvaise habitude prise il y a déjà quinze ans.


Parcours tragiquement classique, d’une adolescente trop protégée, désœuvrée, cherchant désespérément à vivre. Ses pensées n’étaient que possibles, un monde inconnu lui ouvrait les bras, elle voulait tout faire, pensait tout connaître. Mais de rencontres futiles en mauvais rendez-vous, les tentations étaient trop nombreuses ou trop fortes. De l’alcool aux acides, pour faire « comme tout le monde », ses illusions chutaient peu à peu au rythme des soirées. Et puis une fête, un garçon trop beau, trop gentil lui proposait l’escalade infernale. Hésitations. Mais, devant la promesse d’un plaisir extrême, impossible de résister bien longtemps. Le bras tendu, les yeux fermés, elle se laissait faire. L’aiguille entrait dans sa veine, l’héroïne l’envahit, le piège se refermait.


Voici maintenant deux jours qu’elle est « clean », rien, pas un shoot, ni la moindre substance illicite ne court dans ses veines. Le manque est là. Le ver est entré dans la pomme. Affamé, insatiable, dévorant tout ce qui se trouve sur son passage. Le parasite se nourrit de la force et de la volonté de son malheureux hôte. La nourriture foisonnante le fait grossir encore et encore, envahissant son corps, son cœur, son âme. Tous les moyens sont bons pour vaincre cette douleur qui la prend aux tripes. Junkie depuis de nombreuses années, la souffrance est son quotidien, mais là, c’est trop !


Ras le bol des vomissements, de se cogner la tête contre les murs, pour que la migraine arrête de marteler sans cesse. Elle n’en peut plus de s’acharner à stopper ces tremblements qui n’en finissent pas. Même la vodka d’habitude si apaisante ne remplit plus son rôle. Son envie de connaître une vie libre de toute entrave chimique la quitte peu à peu. L’humanité s’évanouit, incapable de réfléchir, toutes ses pensées vont vers le moyen de se soulager.


Elle a pourtant supplié son médecin de lui donner un calmant, une ligne, une dose de n’importe quoi, pourvu que ça s’arrête. Une véritable petite peste capricieuse, pleurant, criant, tapant du pied, menaçante. Rien n’y a fait le docteur ès addictions a tout refusé en bloc : « La première semaine se doit d’être difficile, c’est la politique de la maison ! »


Devant un refus lui paraissant totalement inhumain, une seule réponse possible, la violence. Une violence sourde, aveugle. Casser tout ce qui était à portée de main, colère intense, infinie qui peu à peu se transforme en un monstre rampant.


Ce matin le monstre a décliné son identité, la Haine. Une marée noire, visqueuse, de celle qui s’agglutine, qui l’englue, l’empêchant d’agir. Une haine pour tout et contre tous. Des autres dehors, dans la rue, à son boulot, tous ces gens bien propres sur eux qui n’ont aucune idée des souffrances qui les entourent et dont de toute façon, ils se moquent éperdument.


Tous ces gens « normaux » avec une vie de famille, des amis, des relations ne se soucient pas des junkies, des toxicos qui polluent leur monde et leurs cages d’escalier. Ils ne les voient plus, ça n’existe pas !

Elle a envie de crier son existence, de hurler sa présence dans ce monde qui n’est plus vraiment le sien, qui la rejette. Petite droguée devient grande pour être leur mauvaise conscience, un mauvais génie, stigmatisant tout ce qu’ils abhorrent.


La révolte gronde dans sa tête, faire la révolution devient son leitmotiv. Partir à l’assaut de la société, tout jeter à terre. Cette idée devient obsession, pouvoir lever des troupes et donner le coup de grâce au système. Juste pour avoir la force de ses convictions, enfin agir pour oublier rien qu’une nanoseconde cette douleur lancinante et fatigante.


Ces moments d’euphorie de volonté extrême laissent place à d’autres périodes plus sombres. Ce n’est plus une femme mais rien qu’une toxicomane parmi d’autres, un numéro de plus, une ligne dans les statistiques, une patiente supplémentaire faisant grossir les rangs des drogués en « désintox ». Il faut trouver de quoi se soulager.


Le manque fait son office. Secouée par une nausée, elle se précipite aux toilettes. À genoux devant la cuvette son corps expulse son mal-être. Son estomac est douloureux, ses tripes brûlent, sa tête va éclater. Elle a mal, de ces douleurs indescriptibles, une torture de chaque instant. De la femme à l’animal, il n’y a plus qu’un pas, la traversée est tentante. L’instinct de survie prend le dessus. Sa poitrine se gonfle d’air, un cri rauque, inhumain s’extirpe de sa gorge. Elle tient, lutte contre ses fantômes, ses envies. Une lutte tellement vaine. Rien n’arrête les migraines, les tremblements, l’impression de se consumer de l’intérieur. Le manque c’est la forge de Vulcain, une fusion nucléaire. Dans son corps à chaque instant Little Boy explose encore et encore, son souffle balaye tout sur son passage, l’ouragan Katrina dans un verre à vodka. Quand la tempête s’apaise, il ne reste plus grand-chose, que les ruines de sa vie. Mais la souffrance ne disparaît pas pour autant, discrétion devient son maître mot, harcèlement son deuxième prénom. Son corps martyr ne comprend pas, le mal qui le ronge est impalpable, il ne résulte pas d’une blessure, ni d’une maladie quelconque qui se soignerait en avalant quelques comprimés.


Son cerveau est en pleine ébullition. Trouver le moyen de se soulager, faire partir la douleur est son nouvel objectif. L’atteindre coûte que coûte. Ça tourne dans sa tête, c’est l’inventaire des moyens d’apaisement : pas d’héroïne à portée de main, pas un calmant, pas même un anti-inflammatoire. Et puis la solution s’impose. Dans un effort digne d’Hercule elle s’assoit sur le bord du lit, ouvre le tiroir de la petite table de nuit. Dans sa main un cran d’arrêt noir et argent. La lame sort d’un petit geste, dans ses yeux des étincelles, ça va aller mieux !


Le couteau est parfait, beau et tranchant. La lame effilée brille à la lumière pâle du néon de la chambre. Mécaniquement, tremblante, elle retire un de ses bas, approche la lame de sa peau, le contact froid de l’acier la saisit quelques instants, puis une pression supplémentaire fait entrer la lame. Une goutte de sang perle, un filet rouge coule le long de sa cuisse. Le sourire sur ses lèvres est synonyme de satisfaction, maintenant l’endorphine va faire son travail, la soulager enfin, elle va pouvoir dormir, au moins une heure ou deux…


 
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   florilange   
2/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Sur le fond, la douleur, son intensité et ses effets sont bien décrits. Pour le reste, on sent bien que plus rien d'autre n'existe de ce qu'elle a été avant.
Savoir si ce principe, voulant que la première semaine doit être dure, est valable, c'est une autre histoire.
L'histoire se lit aisément, le style, sans être génial, suit bien la description.

   Anonyme   
3/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Une question : êtes-vous atteint de virgulite ? Parce que ça mitraille trop à mon goût !

« d’une mauvaise habitude pris » e.

« L’aiguille entrait dans sa veine, l’héroïne l’envahi, le piège se refermait. » un pb de temps !

« Voici maintenant deux jours qu’elle est « clean », rien, pas un shoot, ni la moindre substance illicite ne courre dans ses veines. » : ne courre ?

« aucune idée des souffrances qui les entours » : entours ?

« leurs cages d’escalier » s.

« un mauvais génie, stigmatisant tous ce qu’ils abhorrent. » tout.
Une relecture attentive aurait permis d'éviter ce qui est mentionné ci-dessus.

On frémi ! Vous avez dit sentimental/romanesque ?

   Selenim   
3/6/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Ce genre de texte traitant de la drogue est souvent casse-gueule. Soit on en fait trop, soit pas assez. Ici, le style est trop impersonnel, trop distant pour que le lecteur se sente impliqué.

Le déroulé de l'histoire est classique, une chronologie sans tension, sans climax. Et comme la chute est à peine cachée dans le titre et le chapeau du texte, il est difficile de se sentir concerné par les souffrances de la narratrice.

A revoir totalement.

   placebo   
15/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
''fatigante'' moyen

moui, pas sentimental ni romanesque pour moi : peut être en noir.

''Mais la souffrance ne disparait pas pour autant, discrétion devient son maître-mot, harcèlement son deuxième prénom.'' et après ''faire partir la douleur est son nouvel objectif.'' : il y en a plusieurs des comme ça, qui se chevauchent un peu.

attention à l'orthographe.

sur le fond, deux choses me gênent :
- je n'ai trouvé aucune référence à des mal de tête/migraines lors de mes recherches. néanmoins on ne trouve pas tout sur internet, et si cela relève d'une expérience autobiographique, eh bien je ne remet pas en doute :) malgré tout, comme le douleur est le leitmotiv de la nouvelle, ça me dérange.
- le cran d'arrêt dans un établissement spécialisé me parait bizarre, surtout pour des personnes qu'on est censé accompagner constamment...

Edit : @ Estelle, sur ce cran d'arrêt. je pense effectivement qu'il doit être possible d'en rentrer un. par contre, il faut avoir un peu de temps (et la narratrice n'est là que depuis deux jours), un minimum de prévision (ça n'a pas l'air d'être dans son caractère, et elle ne réfléchit à la douleur qu'au bout d'un moment) et de la débrouillardise effectivement (elle n'a pas l'air de faire grand chose à part être plongée dans ses pensées)
ce n'est pas impossible généralement, mais dans ce cas, ça me semble improbable, c'est tout.

une idée intéressante, très bien résumée dans le titre. morphine, endorphine... j'avoue mon ignorance, mais cela me semble bien. (enfin, la dernière fois j'ai dit ça à propos de l'héroïne justement, et je me suis fait leurrer ^^). problème : j'ai trouvé lors de mes recherches que la douleur était ressentie de façon hypertrophiée pendant le sevrage de l'héroïne... à moins d'être masochiste, ça ne fonctionnerait pas trop de se tailler les veines, mais une telle personne n'aurait pas besoin de le faire. impasse donc :)

il y a des efforts, au niveau de la narration (passé, révolte) et du style (little boy et tout), mais c'est maladroit également : amenés un peu par hasard, les éléments sont parfois décousus.

bonne continuation

   Maëlle   
8/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve la fin glaçante. Le reste et net, posé, descriptif d'une réalité qui m'est complétement étrangère et que je ne connais que par la lecture de la presse.

   Anonyme   
22/6/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Pas du tout convaincue par la narration (voir le com de Lulu sur les concordances d'accords et de temps... ), ni par le sujet qui si je ne m'abuse est le même que la dernière nouvelle publiée ici de l'auteur mais sous un autre angle.

Conclusion je n'apprends rien.

L'avantage de ce genre de textes quand il est bien écrit c'est de pouvoir mettre l'accent sur l'horreur et la laideur d'une vie de toxico repenti.
Ouèch, j'en suis loin.

ça sonne faux, ça sonne trop plaintif pour être vraiment dans la Haine dont la narratrice parle, c'est bien trop vite expédié pour être pris au sérieux...
Et étrangement malgré ce que l'on sait ou ce que l'on nous a dit du caractère autofictif des textes de l'auteur, on sent une méconnaissance du manque et de ses répercutions, de l'isolement et de l'incarcération forcée.

Par contre @Placebo : je pense qu'on peut faire rentrer aisément un cran d'arrêt en centre fermé, comme on peut y passer de la drogue, ou du sexe si on est assez futé pour le faire (comme en zonzon, les règles sont contournables à foison => l'altruisme institutionnel étant à prendre au conditionnel bien souvent...)

Bref pour moi un brouillon sympa de quelque chose qui aurait pu faire un bon texte.
Il manque quelque chose.
Peut-être du recul?
Peut-être une âme, complètement absente de ce récit...

On prend pas du tout de claque, on observe, ennuyé, voire un rien lassé ce récit plat et sans grand intérêt en ce qui me concerne.

Bonne continuation à l'auteur... y a de la matière... mais la glaise brute ça fait rarement une belle sculpture avant d'être travaillé par l'artisan.


EDIT : une fois n'est pas coutume, je rejoins le commentaire de Kaos, pour avoir fréquenté de VRAIS junckies, on sent que MissG croit connaitre le sujet (surement beaucoup de reportages à la Télé, qui mêlent démagogie et manque de crédibilité : n'oublions pas qu'un junckie ferait tout pour sa dose, même avoir l'air d'un con à la télé) mais qu'elle manque totalement de repères concernant le manque la vraie douleur (pas la douleur fictive dont on peut se souvenir des maladies psychosomatiques exprimées pour faire pitié...) et la privation.
Donc un chouilla d'information crédible pour étayer le propos aurait été effectivement bienvenu.
Enfin pour y aller on va pas lui conseiller de se piquer non plus... quoique... non j'déconne. Mais au temps pour la crédibilité.

   Anonyme   
15/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Miss

Je suis pas fan de ce texte
Notamment à cause de problèmes de formes selon moi :

- Dans ce bâtiment puis dans une grande maison : je pense qu'il y a moyen de faire autrement si tiens absolument à situer le lieu (d'ailleurs moi je me serais passée de cette précision).

J'ai relevé au début trop de "trop", ensuite deux désespérément à quelques lignes d'intervalle. Les adverbes sont à utiliser à mon sens avec parcimonie (en plus un participe présent plus un adverbe en ment c'est pour moi une faute de goût, mais là c'est très personnel).

"une véritable petite peste capricieuse, pleurant, criant, tapant du pied, menaçante" Ici l'image n'est vraiment pas heureuse,comparer une toxico à une petite peste, ça m'a beaucoup gênée.

J'ai donc pas très accroché au début, et j'ai suivi cette jeune femme sans vraiment m'attacher à elle. J'aurais aimé un parcours "plus particulier " que le sien, là elle me semble la résultante d'une statistique (le parcours est classique mais trop connu , au moins donner son prénom, une anecdote qui lui appartiendrait en propre de façon à personnaliser le récit)

Par contre la fin m'a plus intéressée mais toujours ce problème de répétitions.

AU final un style qui gagnerait à être travaillé, mais je pense que c'est prometteur, une histoire qui est resté trop dans les généralités pour que je puisse compatir le moins du monde. Moi je veux pas des histoires de toxicos, je veux l'histoire de celle là, ou alors si décrire le parcours ne te semble pas intéressant alors ne le décris pas, mais ne nous décris pas l'histoire de "tout le monde"

   Anonyme   
15/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai été un peu déconcertée par la fin que je ne suis pas certaine d'avoir comprise...
Sinon, j'ai bien aimé, parce-que c'est assez "sobrement" écrit si j'ose dire. Oui, je trouve que le ton est bien trouvé, juste assez descriptif pour que l'on visualise toute l'horreur de la situation, et sans trop "d'envolées lyriques" ni de poéticos métaphorismes, qui auraient, selon moi, été la goutte de trop, et l'overdose ^^ .
Bien donc, visuel et dignement viscéral pour moi :)

   Anonyme   
15/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour. J'ai trouvé que le texte manquait d'empathie, qu'il était trop clinique, comme vu de l'extérieur. Il y a pourtant des descriptions de la souffrance ressentie par la jeune femme mais, malgré tout, je ne l'ai pas ressentie.
La présence du couteau dans la table de nuit me paraît également assez invraisemblable.

   brabant   
15/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour MissGavroche,

J'ai suivi sans faiblir cette descente aux enfers, avec paliers sur les différents cercles, j'eusse aimé dénombrer les neufs cercles de Dante. Il eût pu être intéressant de les détailler. Peut-être la chute est-elle vertigineuse en ce qui concerne l'héroïne ? Mais y avoir accès n'est-il pas un privilège de petite fille riche ? Il doit y avoir bien plus vilain !...
Qui a dit "crackers Belin" ? (lol)
Bon, j'ai bien aimé le style, et le couteau ultime m'a paru un stylet pour parapher d'un trait de sang la fin d'une vie commencée comme une comédie, la neige n'est pas toujours blanche aux ingénues et elle vire au rouge pour les toxicowomen
repenties quand le thérapeute n'est pas lui-même un ancien drogué. Ce médecin-là est de ceux qui pensent que la maladie porte avec elle la souffrance comme rédemption. Il en existe encore. Merci de nous le rappeler, comme ça, en passant...

PS: "Little Boy", bien vu !

   alpy   
16/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour MissGavroche,
Je pars avec un handicap à l'heure de commenter cette nouvelle parce que le sujet ne me passionne pas.

Globalement le texte se lit aisément et j'apprécie le style.

En particulier :
Le début n'est pas forcement terrible. Dans ... Dans dans les premières deux phrases. Pas de verbe dans la première qui devient un peut trop longue.
J'aurais peut-être décrit plus l'intérieur de la chambre : je ne sais pas, les taches d'humidité, la peinture craquelée, ou au contraire, les murs blancs sans décor ni fenêtre, le néon qui l'aveugle. Quelque chose qui rende plus déprimante pour la fille d'y être.

Je ne sais pas si les symptômes sont réalistes mais en tout cas sont racontées d'une façon intéressante.

Pour la fin, par contre, je trouve invraisemblable le couteau dans le tiroir de la table de nuit. Ce serait plus crédible d'utiliser un stylo ou même ses ongles (qu'elle pourrait bien avoir longues et pointues).

   Welthes   
16/6/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonne exposition d'un personnage qui s'est scarifié.
Il faudrait cependant, pour une empathie (et cartharsis par conséquent) plus efficace, quitter ce modèle analytique, s'effacer, estomper la constatation du narrateur sur cette fille.
Ainsi, plus épurés, les trois derniers paragraphes (le premier en particulier) sont les meilleurs, car ils font ressentir la douleur sans explication parasite.

   Flupke   
18/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour MissGavroche,

Un texte intéressant par son niveau d’intensité.
Quelques très légers soucis de style pour un peaufinage éventuel :

Répétions exagératropesques : trop bleues / trop saillantes/trop protégée/trop beau/trop gentil/la souffrance est son quotidien, mais là, c’est trop.
Ce dernier trop est le seul qui ne soit pas en trop, mais il est décrédibilisé car il y a trop de trop(s) avant. Un peu comme si je disais que je suis un hyper méga big super fan de Chantal Goya.
Davantage de modération suggère un meilleur niveau de crédibilité.

DE la force et DE la volonté DE son malheureux hôte, répétition kalachnikovienne à éviter de mon point de vue subjectif.
Des autres dehors, dans la rue => Des autres VIRGULE dehors, dans la rue
Rien n’y fait le docteur ès addiction = > Rien n’y fait VIRGULE le docteur ès addiction
Mauvaise conscience, un mauvais génie, la répétition de cet adjectif est-elle nécessaire ?

Une nanoseconde (ça sent l’exagération méridionale, « une seconde » ou « quelques secondes » serait suffisant à mon avis et plus crédible en tant que souhait, qu’une nanoseconde qui est hyper méga court)

Verbe terne :
Faisant grossir les rangs => grossissant les rangs?
Le manque fait son office, je suggère de retravailler cette phrase car il doit être aisé d’en construire une sans ce verbe terne.
Faire partir la douleur (évacuer, dissiper, atténuer, se débarrasser de la douleur ? ) y a pas un p’tit dictionnaire des synonymes qui traine sur une étagère ?

La lame sort d’un petit geste , à retravailler => donne l’impression que les objets inanimés font des gestes, je pense qu’il serait plus précis de parler de mouvement. A moins qu’il s’agisse d’un geste de la fille ? mais si c’est un cran d’arrêt cela doit juste être une pression, un click sur le bouton.

La fin n’est pas très claire. C’est juste une petite incision qui la soulage, ou elle s’entaille l’artère fémorale ? Et on laisse les drogués en désintox avec un couteau à cran d’arrêt ?

Voilà. J’espère que tu percevras le côté utile et constructif de ces quelques remarques subjectives, au-delà de leur aspect critique.

J’ai bien aimé Little Boy que j’ai googlisé, merci de m’avoir déniaisé sur ce point.
Bien aimé la phrase : « Son envie de connaître une vie libre de toute entrave chimique la quitte peu à peu » Bien construite et résume bien le problème.
Le point fort de ce texte est la méticulosité de la description du ressenti. Il transmet une impression de malaise au lecteur et cette oppression est bien réussie.

Amicalement,

Flupke

   littlej   
19/6/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Je pense sincèrement que le sentiment de mélancolie, sentiment presque indéfinissable et très particulier, est une des choses les plus difficiles à retranscrire à l'écrit.

Ici, à mon avis toujours, vous vous êtes loupé, mais pas totalement.

Il y a une certaine poéticité un peu lancinante si je puis dire, qui retranscris assez bien dans le premier paragraphe (plutôt bien construit) le mal qui ronge le personnage, jamais d’apitoiement de la part de la narratrice (quoique…). Voilà ce qui m’a plu dans ce texte.

Les reproches concernent deux choses. Le style d’abord me paraît maladroit, surement car assez peu travaillé – je me trompe peut-être – mais il me convainc que très peu. Les phrases sont dénuées de couleurs, de densité – à l’image de : Junkie depuis de nombreuses années, la souffrance est son quotidien, mais là, c’est trop ! , on dirait franchement un témoignage de droguée dans un magazine, en bref je crois qu’il y a moyen de dire des choses dans ce texte en mille fois mieux -, ce n’est qu’un ressentie personnel, mais il est sincère.
Les métaphores utilisées çà et là manquent de saveur ou d’originalité à mon avis, pour illustrer mon propos : la Haine. Une marée noire, visqueuse, de celle qui s’agglutine, qui l’englue, l’empêchant d’agir. Je trouve cette image assez pauvre et inefficace. Bon, je vais pas trop tourner autour du pot, comme je l’ai dis, le style n'est à mon avis pas suffisamment travaillé. Et c'est d'autant plus dommageable que vous vous attaquez à plusieurs thèmes : la violence, la haine, la révolte, etc.

Deuxième reproche. Il concerne cette fois le récit en lui-même, plus précisément les dernières lignes. Je trouve cette chute très prévisible, et personnellement je ne me suis pas senti concerné par le suicide, je n’ai ressenti absolument aucune empathie pour cette droguée. Cela signifie que la construction du personnage qui me paraît assez creux, qui manque de personnalité – une droguée comme une autre finalement (même si je pense qu’on peut impressionner avec un personnage banal) – la construction du personnage est à revoir. Globalement, l’effet (pathétique) de la nouvelle est très moyennement réussi selon moi.

Dommage. Mais c’est au moins tenté.

j

   widjet   
19/6/2010
 a aimé ce texte 
Pas
« Maladroit » et « sincère » sont les premiers mots qui me viennent à la lecture de ce texte.

Outre des choix et des comparaisons saugrenus (« Comme un escargot trop gros pour sa coquille », « l’ouragan Katrina dans un verre à vodka », « Dans un effort digne d’Hercule »…), j’ai trouvé l’ensemble très bancal, le style peu convaincant (des phrases comme « les illusions chutaient » (l’utilisation du verbe « chuter » me semble étrange pour parler d’illusions), « de rencontres futiles en mauvais rendez-vous » (rendez-vous ratés plutôt)… Mais c’est surtout le traitement de cette rage et de cette détresse qui ne m’a pas séduit. La drogue, le mal-être sont des sujets tellement usités que forcément on attend un traitement plus fort, plus novateur, ici j’ai lu des mots certes parfois violents, mais qui sonnaient plutôt rébellion « post adolescence ».

C’est dommage car j’ai vraiment eu le sentiment que l’auteur s’est impliquée, que le sujet semblait le toucher de près, qu’il (enfin elle) voulait l’aborder avec le plus d’authenticité, le plus de vérité possible. Si je conteste le choix des termes, j’ai senti cette envie d’en découdre, de se battre, d’extérioriser ce cri.

Pourquoi n’ai-je pas été concerné par l’histoire, pourquoi la manière de raconter ne m’a-t-elle pas plu ? Une question d’âge, peut-être… En tout cas, cette souffrance n’était pas mienne, je ne l’ai pas senti ou compris comme il fallait. Une fois encore le choix des mots, des formulations (la phrase du docteur « « La première semaine se doit d’être difficile, c’est la politique de la maison ! » ou plutôt la façon dont elle écrite est d’un ridicule à peine crédible) ont sans doute joué en la défaveur de ce texte pourtant sincère (en tout cas je sens l’auteur impliquée dans son histoire) qui mérite d’être moins convenu dans son approche.

W

   wancyrs   
22/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Salut Miss G !

La fin de cette histoire m'a parue surfaite, sur-réelle... Dommage ! Je ne pense pas que le personnel d'un centre de désintox laisse trainer un objet dangereux aux mains d'un patient, et de surcroît un patient privé de calmant...

J'ai aussi déploré cet excès de virgules qui avait tendance à freiner ma lecture, n'empêche que j'ai apprécié le traitement du sujet dans son fond.

Merci.

   Anonyme   
22/6/2010
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↑
Bon ce n'est pas la première fois que je lis ce texte, il fut publié en son temps sur un blog si je me souviens bien. Et comme à chaque fois que je le lis, j'hésite entre deux sentiments: mourir de rire ou mourir de rire.
Les deux sont les mêmes me dira Gavrocche? Bien sur! Je passe sur le style très scolaire, certainement trop à mon goût, qui pourrais cependant convenir au sujet. Je passe sur les comparaisons qui sont quasi absurdes (la coquille de l'escargot, katrina dans la vodka), pour en venir à la réalité. Un junkie en manque n'aura jamais cette idée saugrenue de se taillader pour ne lplus avoir mal! Un junkie en manque et c'est ce qui ne ressort pas du tout dans ce texte, c'est une bête qui se vomit dessus, qui défèque sur elle, qui transpire tout le poison par tous les pores de sa peau. Ce sont des crampes atroces qui se produisent au moment même où vos sphincters se relâchent.
Alors, quitte à parler de ce sujet, il s'agirait de se renseigner un peu mieux, d'aller voir de près. Je ne reproche pas à Gavroche d'avoir tenté de faire de l'information dans son texte, je lui reproche de ne pas avoir mené ses investigations correctement.

Peut être sur d'autres sujets aurait elle matière à?

En attendant je n'adhère pas du tout.


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