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Fantastique/Merveilleux
MissNeko : Fleurs de neige
 Publié le 15/02/18  -  8 commentaires  -  13282 caractères  -  74 lectures    Autres textes du même auteur

Cette histoire s’est passée il y a si longtemps, que je vais me hâter de vous la raconter avant qu’elle ne tombe dans l’oubli.
Il existait un pays fait de glace et de bois enneigés. Les hommes qui y vivaient étaient rudes à l’image du climat et le roi de ce royaume n’y faisait pas exception. Il était violent comme la grêle, froid comme le givre et sombre comme la tempête.


Fleurs de neige


Cette histoire s’est passée il y a si longtemps, que je vais me hâter de vous la raconter avant qu’elle ne tombe dans l’oubli.

Il existait un pays fait de glace et de bois enneigés. Les hommes qui y vivaient étaient rudes à l’image du climat et le roi de ce royaume n’y faisait pas exception. Il était violent comme la grêle, froid comme le givre et sombre comme la tempête. Il aimait la guerre, la chasse et avait tant aiguisé ses dents, qu’il n’avait point besoin d’armes si bien qu’on l’appela « l’égorgeur des forêts ». Le souverain avait eu six épouses qu’il assassina de ses propres mains pour avoir commis le pire des affronts : mettre au monde une fille. Cinq siècles plus tôt, le Grand Oracle de la Glace avait prédit qu’un roi serait tué par sa fille première-née. Cette princesse, aidée de son frère cadet, détruirait le royaume entier. Depuis lors, les monarques successifs tuaient à la naissance chaque fille aînée.

La future septième épouse était une de ses lointaines cousines. Elle était belle et aimable. Mais en ces temps obscurs la gentillesse et la douceur étaient considérées comme la marque d’une grande faiblesse. Elle devait sûrement être la dernière âme emplie de bonté en ces terres. Le souverain, qui la trouvait fort à son goût, n’attendit pas la nuit des noces : il la jeta sur la table du banquet du mariage devant les invités et la viola, encouragé par les rires des mâles grisés. Les femmes, elles, gloussaient derrière leurs éventails.

Chacune des nuits qui suivit fut un calvaire pour la reine. Le roi la battait, l’humiliait, la souillait.

Un soir, il entra dans la chambre encore plus ivre qu’à son habitude. Il la frappa si fort, qu’avant de perdre connaissance, elle pria et conjura le dieu du Froid de la laisser mourir ou de lui permettre d’attendre enfin un enfant : dans les deux cas son mari ne la toucherait plus.

Les mois passèrent. La reine dépérissait et subissait toujours la violence de son époux jusqu’au jour où elle apprit qu’elle portait un enfant. D’abord soulagée à la perspective du répit qui l’attendait, elle se montra affreusement inquiète : et s’il s’agissait d’une fille ? Alors, la reine rendit visite à toutes les sorcières, les magiciennes et les nécromanciennes de la contrée afin qu’elles lui jetassent tous les sorts possibles et lui préparassent tous les filtres et mélanges pour qu’elle accouchât d’un fils. La souveraine perdit peu à peu toute santé physique et mentale. Dans un dernier sursaut d’espoir, elle pria une déité ancienne que l’on vénérait jadis en des temps plus cléments : le dieu de la forêt Hylé. Elle lui promit de renier le dieu du Froid. En guise d’offrande, elle se taillada les bras, récolta son sang dans une fiole et la déposa sur un autel de fortune qu’elle avait fabriqué. Elle répéta inlassablement de jour comme de nuit des litanies étranges dans des langues obscures. La démence était aux portes de son âme. Le roi, lui, était ravi : le ventre de sa femme s’arrondissait très fortement laissant présager la naissance d’un garçon fort et vigoureux.

Une nuit, ne supportant plus l’angoisse qui la déchirait, la reine s’emmitoufla dans le manteau d’un garde et franchit la porte du château. Même si son ventre la tenaillait, la douleur n’était rien au regard de ce qu’elle avait pu vivre dans sa chambre. Elle devait fuir. Elle mettrait son enfant au monde loin du roi. Ils vivraient dans la forêt. Les arbres l’aideraient : elle les avait entendus l’appeler. Elle marcha ainsi de longues heures sous un ciel de pleine lune, divaguant, rêvant à cette nouvelle vie qui l’attendait.

Soudain son ventre pleura. Il pleura si fort qu’elle sut que l’enfant ne tarderait pas à la rejoindre même s’il était encore trop tôt. La souffrance entailla ses entrailles. Elle tomba à genoux, hurla et accoucha de deux petits êtres frêles et glacés. Elle découvrit alors avec une profonde tristesse que le premier-né était une fille. Mais c’est avec terreur qu’elle vit que le second bébé était attaché à sa sœur. Il semblait vouloir la retenir si fortement que leurs deux mains étaient soudées. Voulait-il venir au monde en premier afin de lui sauver la vie ?

Des aboiements de chiens retentirent.


– Le roi ! pensa-t-elle


Dans un dernier effort, elle coupa le seul lien qui lui restait avec ses enfants et sépara leurs paumes dans un déchirement de peau douloureux. Elle enveloppa la petite dans son manteau et la fit glisser le long de la pente d’un profond fossé.


– Pardonne-moi ma fille, dit-elle en sanglotant, mais mourir dévorée par les loups sera la mort la plus douce que je puis te donner. Si ton père te découvre Dieu sait ce qu’il te fera subir.


Elle se leva et tituba loin du ravin son fils contre sa poitrine. Les limiers du roi ne tardèrent pas à trouver la reine. L’odeur du sang les avait attirés. L’égorgeur des forêts prit l’enfant et l’exhiba fièrement en le levant à bout de bras.


– Un fils ! vociféra-t-il. Regarde-le femme. Il est à moi, ajouta-t-il en le secouant.


D’un geste, il ordonna à ses chiens de la dévorer. Une fois qu’il ne resta plus que des os sanguinolents, le roi et ses chevaliers reprirent la route du château.

L’enfant était si gelé qu’on l’appela Kryos.

Il était si froid que jamais il ne se réchauffa : sa peau resta glacée malgré les bains chauds et les frictions. Seule la paume abîmée de sa main droite était chaude et rose.

Le prince fut élevé durement et n’entendit parler que de guerre, de chasse, de haine et de violence. Pourtant, il avait le cœur bon et aimant au grand désarroi de son père. Les années passèrent et malgré une éducation cruelle et brutale il ne ressemblait en rien au roi. Kryos n’était que douceur et affection. Il refusait de partir à la chasse. Pire, il recueillait les animaux blessés pour les soigner et offrait des sépultures à ceux qui mouraient. Il s’intéressait à la médecine, aux sciences et préparait toutes sortes d’onguents et de potions pour venir en aide aux nécessiteux.

Très jeune il s’inventa une amie imaginaire qu’il disait tenir constamment par la main. Il lui parlait, la réconfortait. On commença à croire qu’il était fou comme sa mère.

Un jour, pendant qu’il s’entraînait à contrecœur au combat, il fut blessé au visage. De la grande entaille qui lui tailladait le visage coula un sang froid couleur de neige. Le roi ordonna qu’on l’exécutât : il ne pouvait plus supporter ce fils indigne. Le bourreau fut chargé de le fendre de son épée.

Kryos, que l’on crut mort, fut jeté dans une fosse loin du château. Était-ce dû à son sang de glace ou à son envie de vivre, il ne mourut point. Délivré de son père, il partit les poings liés en titubant se cacher dans les bois.

Mais qu’était-il advenu de sa sœur aînée ?

La petite fut trouvée par des bandits quelques heures après sa venue au monde.

Elle était si gelée qu’on l’appela Fredda.

Elle était si froide que jamais elle ne se réchauffa : sa peau resta glacée malgré les bains chauds et les frictions. Seule la paume abîmée de sa main gauche était chaude et rose.

Elle fut élevée durement et n’entendit parler que de vol, d’argent et de violence. Mais malgré cette éducation, elle avait le cœur bon et tendre au grand désarroi de la troupe de brigands qui l’avait recueillie. Elle était souvent battue mais elle n’était que douceur et affection. Elle ne voulait point tuer, piller ou chasser. Elle recueillait les animaux blessés pour les soigner et offrait des sépultures à ceux qui mouraient. Elle s’intéressait à la médecine, aux sciences et préparait toutes sortes d’onguents et de potions pour soulager les nécessiteux.

Très jeune elle s’inventa un ami imaginaire qu’elle disait tenir constamment par la main. Elle lui parlait, le réconfortait. On commença à croire qu’elle était folle.

Un jour, elle fut battue si fort que de son visage coula un sang froid couleur de neige. Les voleurs, très superstitieux, prirent peur et l’abandonnèrent : de toute façon elle n’était bonne à rien, même pas à voler un flocon de neige ! Elle n’était qu’une bouche de plus à nourrir.

Les jumeaux prirent la route au hasard. Peu importait : ils étaient libres et pouvaient converser avec cet ami imaginaire dont ils sentaient la réconfortante présence à travers cette paume toujours chaude.

Un matin, Kryos découvrit une louve qui avait une patte coincée dans un piège. Il eut tellement pitié, qu’il en oublia la douleur qui déchirait son corps et essaya de la délivrer. Ce n’était pas chose facile avec des mains liées. Mais à force de volonté et d’obstination, il y parvint. Alors, la louve arracha les liens autour des poignets de son sauveur et lécha longuement ses plaies avant de disparaître.

Libéré lui aussi, il reprit sa marche vers nulle part, les blessures guéries et le cœur empli de compassion.

Fredda erra de nombreux jours dans les bois sombres. Un matin, elle trouva un renard qui avait une patte coincée dans un piège. Elle essaya de le délivrer mais ce n’était pas chose facile car l’animal était très apeuré. Mais à force de volonté et d’obstination, elle y parvint. Alors, le renard reconnaissant lécha le visage blessé de la jeune fille avant de disparaître.

Elle reprit sa marche vers nulle part, la blessure guérie et le cœur empli de compassion.

Sur son chemin, Kryos trouva une corneille gisant sur le sol l’aile cassée. Il soigna l’animal à l’aide d’une attelle de fortune et le déposa dans le creux d’un arbre avec des baies des glaces qu’il glana çà et là. Aussitôt, l’oiseau se remit à voler et le guida jusqu’à l’orée de la forêt. Et ce qu’il vit lui coupa le souffle.

Au même moment, Fredda découvrit sur sa route un corbeau qui croassait de douleur un poignard dans chaque aile. Il gisait ainsi sur le tronc d’un arbre. Elle se précipita pour le secourir en ôtant délicatement les deux couteaux. Elle le prit entre ses mains et appliqua un onguent qu’elle fabriqua avec un mélange d’écorces, de baies des glaces et de larmes sincères. L’oiseau se remit à voler et la guida jusqu’à l’orée de la forêt. Et ce qu’elle vit lui coupa le souffle. Kryos se trouvait là à quelques mètres d’elle. Son ami qu’elle pensait imaginaire, son compagnon se trouvait devant elle. Ils fondirent dans les bras l’un de l’autre et de leur étreinte naquirent les souvenirs du jour de leur naissance. Ils comprirent qu’ils étaient frère et sœur, liés à jamais.

Alors la corneille et le corbeau murmurèrent :


– Votre mère a renié le dieu des Neiges pour adorer notre dieu de la forêt Hylé. Seul le profond attachement que vous avez l’un pour l’autre sera capable de détruire ce royaume de glace, de haine et de violence, croassèrent-ils en cœur avant de disparaître dans le ciel chargé de nuages sombres.


Les jumeaux se donnèrent la main, celle qu’ils s’étaient tenue dans le ventre de leur défunte mère. Au contact de leurs paumes, une intense chaleur lumineuse apparut. Elle fit fondre la glace sur laquelle ils marchaient. Derrière leurs pas, le sol se parsemait d’herbe verte et de fleurs, les arbres se couvraient de feuilles et les animaux sortaient de leur torpeur. Main dans la main, ils traversèrent le royaume du Froid qui disparaissait pour laisser place à une forêt luxuriante. Le ciel s’éclairait, les nuages succombaient. Les hommes et les femmes qu’ils rencontraient se transformaient en arbres tortueux et feuillus.

On avertit le roi que le prince avait survécu. Il était accompagné d’une jeune fille qui lui ressemblait étrangement et répandait la lumière et la chaleur dans le royaume.

Le monarque envoya ses soldats mais jamais ils ne revinrent : ils furent métamorphosés en arbres monstrueux et leur chevaux redevinrent sauvages. Rien ne semblait pouvoir arrêter la marche lumineuse de Fredda et de Kryos.

Les jumeaux traversèrent le royaume, puis arrivèrent au château, dernier bastion de glace. Les soldats, les intendants, les guerriers qu’ils croisèrent furent transformés sur-le-champ en arbres gigantesques.

Lorsqu’ils furent face à leur père, ce dernier comprit que la prophétie était sur le point de se réaliser. Lorsqu’il regarda Fredda il reconnut les yeux de son épouse.


– Père, prononcèrent-ils solennellement, il est temps que ce royaume de glace, de haine et d’obscurantisme disparaisse. Le dieu de la forêt doit reprendre ses droits. Tous les hommes, toutes les femmes, sont devenus arbres tant leurs cœurs étaient durs comme l’écorce. Vous n’échapperez pas à votre destinée.


À ces mots, le roi commença à se tordre de douleur. Sa peau s’assombrit, se déchira laissant place à une écorce épaisse et râpeuse. De sa bouche grande ouverte sortit une branche gigantesque qui lui broya les viscères dans un épouvantable râle. Ses yeux injectés de sang explosèrent sous la pression qui se répandait dans son corps. De multiples branches saillirent de part en part. Le souverain devint un chêne immense et menaçant. Le palais s’effondra et laissa place à une large forêt aux troncs sinueux et étrangement expressifs. Il ne restait plus que les animaux.

Quant à Kryos et Fredda, ils fondirent, main dans la main. Leur sang de neige ne résista pas. De leur corps évanoui naquit un miracle que l’on peut encore observer de nos jours lorsque la neige, réchauffée par le soleil, disparaît. Fredda donna naissance à un edelweiss et Kryos à un perce-neige.


 
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   Asrya   
20/1/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
La manière de raconter ce conte est plutôt est bien rendu dans l'ensemble. On se projette facilement et tout en douceur dans ce monde que vous décrivez avec beaucoup de délicatesse malgré les faits énoncés.
J'ai ressenti un certain "bercement" à la lecture ; comme si on me racontait cette histoire, à voix basse, avec toute l'intonation nécessaire pour me faire voyager.
Etrange comme sensation.

Sinon, en terme de forme, ça tourne un peu en rond par moment avec des lenteurs qui ne font pas avancer le récit. Dommage. L'ambiance du texte se perd de temps en temps et la "froideur" du roi est davantage explicité que ressenti.

J'ai beaucoup apprécié les répétitions entre le frère et la soeur ; ces petits moments sonnent vraiment justes et montrent très bien le lien qui les unit.
Même structure de phrase, quelques mots qui changent : un ensemble qui crée une atmosphère relativement intéressante.

Bon... en soi... je n'ai pas été conquis par le fond de l'histoire, ce roi tyrannique, violeur, sans pitié qui sème (à priori) terreur sur son royaume. Je n'ai lu aucune terreur, aucun effroi, aucun fait qui aurait pu faire que le royaume soit si triste. Seul son souhait de rester en vie et de tuer ses filles font de lui un être odieux dans votre texte.
Peut-être qu'il faudrait en rajouter pour que l'on sente le besoin, pour le royaume, de venir à bout de ce roi.

Les gens qui sont transformés en arbre au fur et à mesure de l'avancée des deux enfants, bon, pourquoi pas. Ca ne m'a pas enthousiasmé mais pas non plus rebuté.

J'ai trouvé un petit quelque chose de charmant dans votre texte, même si certaines maladresses ainsi que quelques imprécisions freinent un peu le fond de votre récit.

Merci pour la lecture,
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

   Tadiou   
21/1/2018
 a aimé ce texte 
Pas
(Lu et commenté en EL)

A priori je ne suis pas fan de ce genre de contes pour enfants, conte moralisateur et manichéen, qui m’est ennuyeux.

L’écriture me semble vive, précise, alerte, bien maîtrisée.

J’aime bien les actions en parallèle, ou en miroir, des deux jumeaux par rapport à la corneille, au corbeau, au loup etc…

L’ensemble me semble artificiel, froid (!!!!), sans émotion ; une austère leçon de morale à mon sens. J’y cherche l’humain !!!

D’autres apprécieront peut-être…

En tout état de cause, merci pour cette lecture et à vous relire, dans un genre peut-être différent.

Tadiou

   plumette   
15/2/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour MissNeko,
je suis heureuse de vous revoir ici et d'avoir appris grâce à votre conte l'origine du perce neige et de l'edelweiss!
j'ai bien aimé ce conte de fraternité qui sauve de la cruauté ( avec un sacrifice au passage puisque Kryos et Fredda disparaissent avec ce royaume apaisé)
Le récit m'a emportée dans sa fluidité, j'ai bien aimé retrouvé le destin des jumeaux en miroir, avec les mêmes mots.
Le lecteur est mis de suite au courant de la malédiction et la violence du roi, sa bestialité sont bien illustrées avec le fait qu'il tue avec ses dents et qu'il viole publiquement sa jeune épousée sur la table du banquet. Mais comme votre écriture est douce, tout cela passe tranquillement, tout comme on adhère au malheur et à la folie de la jeune reine.

un joli moment, comme vous savez si bien nous les faire partager, pour peu que notre âme d'enfant soit là, ce jour là.

A vous relire

Plumette

   Synoon   
15/2/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Si je comprends bien la fin, ils ne reconstruisent rien, ils se contentent d'annihiler complètement ce royaume qui ne leur convient pas ? J'en viens à me demander qui sont les vrais "méchants" de cette histoire.

Pour ce qui est de la forme, j'aime assez peu les répétitions en général. Du coup, les passages répétés du frère à la sœur ne m'ont pas trop plu. J'aurais préféré, par exemple, une complémentarité. L'un froid mais bon avec la main chaude, l'autre chaud mais mauvais avec la main froide, malgré une éducation de bonté chez des bandits (si les mauvais sont aux pouvoirs, alors ne sont-ce pas les bons qui deviennent bandits ?). Je préfère de loin le jeu des inverses que le jeu du miroir ^^. Et ça mettrait d'autant plus de sens dans leur rencontre s'ils se complètent, alors que là, ils sont juste 2x plus tout ce qu'ils étaient.

La fin ne m'a pas convaincu. Ils se rencontrent, et pouf, tout est détruit. Pas une petit épreuve pour mériter ce pouvoir, pas vraiment d'introduction à ce pouvoir (ou en tout cas, trop légère à mon goût), juste hop et puis voilà.
Et la description de la transformation en arbre du père m'a semblé inutilement "horrible".

J'ai aussi mal compris l'enchaînement d'idée menant à l'exécution du fils. Il saigne du sang froid (ce qui devrait être bon signe, dans ce royaume mauvais ?), et pouf, on l'exécute ? Après deuxième lecture de ce passage, je suppose que c'est parce qu'il rechigne à se battre et ne sait même pas se défendre...

A part ça, j'ai bien aimé l'ambiance du récit, le style d'écriture, la main chaude, l'ami imaginaire, et d'autres détails ça et là :).

   Anonyme   
15/2/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

J'ai bien aimé cette nouvelle à mi-chemin entre Barbe-bleu et fantastique, qui montre également si besoin en était la complicité
qui peut exister entre jumeaux.
Il émane beaucoup de poésie de ce texte par ailleurs fort bien écrit.
Bien sûr et comme souvent certains s'insurgeront devant
ce happy-end qui voit encore une fois triompher le bien contre le mal.

Et bien même si cette nouvelle possède quelque coté enfantin,
j'en aime bien la morale qui en découle.

   Sodapop   
17/2/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Que dire mis à part qu'une telle imagination me fait envier l'auteur de cette nouvelle. L'envier car je serai bien incapable d'imaginer une telle histoire, dans laquelle je retrouve l'essentiel de ce que représente pour moi l'écriture : « Réver».
Oui car ecrire, c'est avant tout réver et pouvoir par de simples mots faire voyager le lecteur, le transporter et lui donner l'essence, la possibilité de s'approprier une histoire, un thème, une idée.
Je suis toujours émerveillé par le travail de Missneko, qui parviens par le sombre obscur de sa plume à nous emmener dans un conte où oui, la légèrete erre, l'insouciance des réveries enfantines, mais toujours dans cette atmosphère lugubre, fantastique.
Je suis adepte, et j'adhère pleinement. Encore bravo pour cette nouvelle tres réussie.

   papipoete   
20/2/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour MissNeko
J'aime les trillers, les drames, les films-catastrophe et en même temps je fonds devant un conte de princesse !
J'ai tout aimé dans cette histoire, où le mal jubile à travers le mâle, où le " féminin " est banni, où le bien finit par gagner haut-la main !
De surcroit, l'auteure parle un français irréprochable, comme dans la 6e strophe " les nécromanciennes de la comté afin qu'elles lui jetassent tous les sorts ... pour qu'elle accouchât d'un fils " ; et cela me charme de lire de telles expressions de l'éloquence !
Un tout petit bémol ; " les jumeaux prirent la route au hasard " ; je comprends bien qu'ils se sont retrouvés, mais quelques mots purent évoquer ces retrouvailles ? ( je chipote ! )
Les arbres et la forêt font penser " au Seigneur des Anneaux ", et le suspense ne manque jamais sous votre plume, à l'imagination extraordinaire !

   Ombhre   
24/2/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un beau texte, à l'écriture si légère qu'elle donne même des ailes aux horreurs qui y sont relatées. Un conte pour enfants avec toute la dureté qui peut y résider, et tout le merveilleux aussi.
Je me suis laissé prendre à la lecture comme un enfant à qui sa grand mère raconte des histoires. Et je n'ai pas eu besoin d'explications supplémentaires, car pour moi tout y est. J'y ai retrouvé l'ambiance sombre des contes de Grimm, les miracles ou les monstruosités pour lesquels il n'est pas besoin de raison, les gentils qui affrontent les méchants.
Le lien entre la frère et la sœur est très clairement établi, et j'ai beaucoup aimé leurs actions en miroir.
La fin, très poétique, m'a complètement séduit. Il est bon de retrouver son âme d'enfant, ne serait-ce que le temps d'une lecture.

Merci pour cette belle nouvelle.
Ombhre.


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