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Fantastique/Merveilleux
MissNeko : Tridakias
 Publié le 27/12/16  -  18 commentaires  -  13277 caractères  -  219 lectures    Autres textes du même auteur

Il y a bien longtemps, avant même que l’Homme tel que nous le connaissons n’existe, vivait, dans une profonde forêt appelée Salmacis, une jeune femme à la beauté singulière : Tridakias.


Tridakias


Il y a bien longtemps, avant même que l’Homme tel que nous le connaissons n’existe, vivait, dans une profonde forêt appelée Salmacis, une jeune femme à la beauté singulière : Tridakias. Aucun mortel ayant croisé son visage n’avait pu s’empêcher de tomber inexorablement amoureux d’elle, foudroyé de désir et de passion dans l’instant. Il émanait de son être un magnétisme extraordinaire que nulle autre damoiselle ne pouvait égaler. Elle se complaisait à l’oisiveté, baignant ses longues jambes délicates dans les flots purs de la rivière qui avait donné son nom à ces bois enchantés. Avec art, elle arrangeait pendant de longues heures ses brillants cheveux noirs, admirait son reflet dans le miroir des ondes claires. Lasse, elle se couchait sur l’herbe tendre. Tridakias aimait à se laisser lentement bercer, au gré de la brise vaporeuse, sur une balançoire de lierre et de fleurs de jasmin.

La belle n’avait pu prendre d’époux car elle cachait, depuis sa naissance, un lourd secret. Il fallait au courageux prétendant le découvrir en déjouant tour à tour l’ogre dévoreur d’enfants, l’horrible sorcière des montagnes obscures et la goule des marécages. Chacun possédait un indice permettant de dévoiler le mystère. Mais aucun n’avait survécu à ces épreuves.

Un jour, un valeureux jeune homme, qui répondait au nom d’Amorem, s’approcha de Tridakias dont il avait entendu conter l’époustouflante beauté. Il l’observa discrètement à travers un rideau de lianes et d’orchidées. Elle se balançait lascivement et le vent laissait entrevoir sous sa robe légère une petite poitrine d’albâtre. On n’avait point menti sur sa superbe plastique, bien au contraire. La perfection de ses traits était mille fois supérieure à ce qu’il avait pu s’imaginer. Jamais il n’avait vu un visage aussi régulier, un teint aussi étincelant. Ses cheveux volaient dans les airs et le soleil y éclaboussait élégamment quelques rayons. Il resta figé devant cet extraordinaire spectacle jusqu’à ce que la lune remplace l’astre solaire.

Les lueurs séléniques s’épanouissaient sur son corps de déesse et le brun de ses cheveux se teinta d’un bleu sombre et profond. Il se décida enfin à quitter cette douce torpeur et s’avança vers cette nymphe irréelle.

Mais avant qu’il n’arrive complètement devant elle, Tridakias arrangea sa parure, figea son visage, son regard, et son maintien de sorte qu’elle ressemblât à une statue à la position parfaite. Ignorant jusqu’alors ce qu’était l’amour, le jeune homme tomba éperdument amoureux d’elle. L’ivoire de la peau de la jeune femme se colora alors de pourpre, et ses quelques rougeurs l’embellirent davantage.


Tridakias brisa l’assourdissant silence :


– Tu dois combattre trois puissants adversaires pour percer mon secret. Si tu y parviens, je serai tienne pour l’éternité. Acceptes-tu de relever ce défi au péril de ta vie ?


Sans aucune hésitation, le jeune homme accepta et partit sur-le-champ en direction de la vallée des géants où se trouvait l’ogre.

Ce monstre sanguinaire habitait une immense grotte qu’il avait lui-même creusée. En ignoble être qu’il était, il passait ses journées à manger, affectionnant en particulier les enfants dont la chair était tendre à souhait. À peine notre vaillant chevalier était-il arrivé devant son antre, qu’il sortit de sa tanière en grognant de toutes ses forces. La terre trembla.


– Qui ose venir déranger mon déjeuner ? marmonna-t-il de sa voix caverneuse.

– J’aime Tridakias et je veux en faire ma femme. On m’a dit que tu pourrais m’y aider, déclara-t-il simplement.

– Tu n’as ni armes, ni armure, ni armée. Que comptes-tu faire de tes frêles mains ? s’époumona l’ogre.

– Mais je ne veux pas me battre contre toi. Tu es fort, moi non. Tu es grand, moi non. Je suis venu au contraire pour t’offrir de la nourriture en échange de ton aide.


À peine eut-il fini de parler, qu’il déposa devant ses pieds gigantesques et hideux des victuailles.

L’ogre, gourmand insatiable, dévora tout jusqu’à la dernière miette, le sac y compris. Il regarda ironiquement le jeune homme et lui dit :


– Tu croyais que j’allais t’aider grâce à ce simple repas de Lilliputien ? Tu as oublié de dire que j’étais intelligent, toi non.


Et il explosa d’un rire à faire frémir les branches des arbres.

Soudain le géant hoqueta, toussa, s’étrangla et se tordit de douleur.


– Ogre, j’avais oublié de préciser que j’étais malin, toi non ! Tu viens, sans te méfier, d’absorber un puissant poison qui te réduira en poussière dans quelques minutes si tu n’avales pas cet antidote, dit fièrement le jeune homme en agitant une fiole violette.

Je te la donne en échange de ce que tu sais sur Tridakias, ajouta-t-il.


Dans un considérable effort, le monstre meugla :


« Dans son sang, coule aussi celui d’un autre être. »


Ravi, le jeune homme rebroussa chemin sans lui donner l’antidote. L’ogre mourut les entrailles brûlées par l’arsenic.

L’aventurier commença une pénible ascension pour trouver la sorcière. Elle habitait au sommet d’une chaîne de montagnes où seuls les nuages osaient s’aventurer. On disait qu’elle empoisonnait les rivières et les fontaines, qu’elle rendait bossus les nouveau-nés ou les affublait de becs-de-lièvre.

Il trouva enfin sa branlante chaumière décrépie, et y pénétra.


– Qui ose venir troubler ma solitude ? vociféra la vieille.


La sorcière préparait de fétides mixtures dans de sales marmites. Sa masure n’était que saleté et puanteur. Des squelettes d’animaux et d’êtres humains jonchaient le sol poisseux. Interdite par tant de bravoure, elle le fixa pendant quelques secondes.


– Petit vermisseau ! Sais-tu qui je suis ? hurla-t-elle de sa voix chevrotante.


Le jeune homme lui répondit poliment :


– Madame, je suis venu requérir votre aide et votre soutien. Je veux que Tridakias devienne mienne et je dois pour cela découvrir son secret, déclara-t-il calmement.

– Par le sang des cafards ! Si tu es là c’est que tu as pourfendu l’ogre ! Sans armes, sans armure, sans armée ? Tu veux donc épouser cette merveilleuse créature qu’est Tridakias ? ajouta-t-elle.

– Mais vous aussi êtes merveilleuse. Pour preuve, regardez-vous, dit-il en sortant de sa besace une psyché en cuivre.


Le manche était une callipyge déesse dont les bras levés vers le ciel ceignaient le miroir. Curieuse, la hideuse sorcière se regarda et y mira la magnifique femme qu’elle fut jadis avant qu’un mauvais sort ne la métamorphosât et la condamnât à répandre l’infamie. Il reprit subitement le miroir.


– Donne-le-moi, vermine, ou je te transforme en bouillie ! vomit-elle de rage la bave aux lèvres.

– Je vous le remets à condition que vous me révéliez votre part du secret de Tridakias. Sinon, je le briserai et vous resterez laide jusqu’à la fin de vos jours.


Elle se résigna à parler tant elle était avide de revoir son reflet :


« Sa beauté est une erreur », cracha-t-elle.


– Tiens, sorcière ! cria-t-il en lançant le miroir qu’elle rattrapa de justesse.


Comblée par cette beauté retrouvée, elle ne put détourner le regard de son image et succomba à la faim et à la soif quelques jours plus tard.



Amorem reprit la route en direction du sud, là où les rivières et les fleuves mouraient, là où les eaux stagnaient, là où se trouvaient les marécages maudits. Cet obscur royaume était habité par des goules assoiffées de sang. Ces terres stériles et dévastées par la mort et la maladie fourmillaient de spectres, de fantômes. Une prêtresse vampire y régnait. Elle faisait mourir les nourrissons, causait de subites et mortelles épidémies. Elle trônait fièrement sur une rivière d’ossements d’où de putrides brumes se dégageaient.


– Qui ose venir importuner ma quiétude ? déclara-t-elle.


Deux crocs ivoire surgirent alors de sa bouche incarnate.


La goule tenait dans sa main droite une carcasse dont elle venait de s’abreuver. Contrariée par cette intrusion, elle jeta violemment sa proie qui vint rejoindre le flot d’os.


– Vampire, vous aimez vous repaître du sang pris de force sur vos victimes. Je vous propose de boire un sang au goût bien plus subtil : celui de la soumission. Je vous offre mes veines. En échange, livrez-moi ce que vous savez sur l’élue de mon cœur.


La goule réfléchit, médusée, et finit par accepter cette excitante proposition.


– Ton audace mérite récompense ! En échange de la moitié de ton sang, je t’offre donc ce que tu recherches :


« Elle porte en elle une sombre dualité », répondit-elle.


Elle se jeta sur lui et le prit violemment.

À peine eut-elle bu quelques gorgées, qu’elle cracha, hoqueta, s’étrangla et se tordit de douleur.


– Pardonnez-moi, j’ai omis de vous dire que je viens de boire de l’absinthe. La muse verte vous rongera jusqu’à la mort si vous ne retournez pas sur-le-champ vous terrer dans vos souterrains infâmes ! s’exclama Amorem alors qu’il lui tournait déjà les talons.


La prêtresse des marécages se dessécha et tomba en poussière.

Il repartit pour la forêt de Salmacis, impatient de retrouver sa promise, fier d’avoir vaincu les trois monstres. Pendant le chemin, il répétait inlassablement les trois phrases obtenues par la ruse, pour résoudre l’énigme de Tridakias.

Lorsqu’il arriva à la nuit tombée, elle s’était parée avec soin. Son corps était revêtu d’une robe de lin laissant apparaître la rondeur de ses hanches. Un feu crépitait à ses côtés et la lumière des flammes ondulait sur ses cuisses découvertes.


– Vous voilà ! Que je suis heureuse de vous voir sain et sauf ! Combien ne sont jamais revenus et m’ont laissée à ma triste solitude, déclara-t-elle.

– Ma belle Dame, je viens vous confirmer que j’ai vaillamment combattu l’ogre, la sorcière et la femelle vampire. J’ai pu ainsi réunir les trois clefs de votre énigme.


Il récita :


– Dans votre sang, coule aussi celui d’un autre être. Votre beauté est une erreur et vous portez en vous-même une sombre dualité.


Il déclama ces phrases comme s’il s’était agi d’un poème d’amour.


Puis de nombreuses images lui traversèrent l’esprit. Il imagina sa belle en tueuse d’enfants, en monstre travesti derrière une séduisante apparence. Amorem soupçonna même la présence d’une cruelle sœur siamoise, tapie quelque part en elle.

Mais rien de ces divagations n’approchait la vérité bien plus terrible.

Tridakias s’approcha de lui d’un divin pas chaloupé. Elle posait ses pieds si délicatement, qu’elle semblait flotter. Ses cheveux ondulaient à la brise légère. Comme il aurait aimé la tenir à cet instant, la faire sienne pour l’éternité par un fougueux baiser et une langoureuse étreinte !


– Tu as été très brave et je te dois désormais la vérité. Ma mère était une nymphe qui tomba enceinte après avoir bu l’eau d’une fontaine enchantée. À ma naissance, elle me plongea dans la source de ces bois mais ignorait alors qu’il y coulait une essence inconnue que la sorcière des montagnes avait répandue, avoua-t-elle.


À mesure qu’elle parlait, elle détachait de ses épaules la robe qui la couvrait. Amorem la regarda fébrilement se déshabiller. Il sentait l’excitation monter le long de ses reins. Soudain, il s’arrêta de respirer. Son visage blêmit, se crispa de peur et de dégoût.

Elle reprit :


– Cette source empoisonnée rend le sexe indécis pour quiconque y sera baigné. De femme née, je suis également devenue homme tout en gardant ma première identité. Je suis l’ambiguïté mais aussi l’unité : je réunis la beauté et les charmes de l’un comme de l’autre. C’est ce qui me rend à vos yeux de mortels, d’une beauté surnaturelle et exceptionnelle. Mais je reste dans mon cœur une femme et t’appartiens désormais, finit-elle par ajouter en tendant ses bras vers lui.


Amorem tomba à terre, hurlant à en déformer son visage.


– J’ai bravé trois fois la mort pour une moitié de femme ? J’ai accepté que la goule prenne de mon sang pour un monstre de foire, une anomalie de la nature ? Je ne pourrai plus jamais me regarder ni te regarder car j’éprouve pour toi une attirance impossible et répugnante. Je ne veux plus jamais te voir ni garder ton souvenir dans ma mémoire, vociféra-t-il.


Amorem prit dans chaque main une braise brûlante du foyer et les porta à ses yeux pour ne plus jamais percevoir cette insoutenable vérité.

Ivre de douleur, les mains et les yeux embrasés, il trouva la force de porter un charbon en feu à sa bouche pour s’enflammer la langue.


– Ainsi, je ne pourrai jamais ni écrire ni conter l’étendue de la malédiction qui frappa cet attirance abjecte.


Ce furent les dernières pensées d’Amorem avant de sombrer dans une aphasique folie.


Il quitta la forêt en titubant et disparut à jamais.

Tridakias, folle de chagrin et de honte, comprit qu’il lui serait désormais impossible de trouver un époux. Son secret fut à jamais enfoui dans les tombes des trois monstres gardiens.

Elle noua plusieurs lianes de lierre à son cou, s’y balança jusqu’à s’en ôter le souffle et s’en briser la nuque.

On raconte qu’une étrange plante naquit sous son corps suspendu. Elle possédait de petites fleurs bleutées et d’épaisses feuilles vert sombre. Mais le plus surprenant se trouvait sous la terre : ses racines ressemblaient à un être humain tantôt masculin, tantôt féminin. On l’appela Mandragore et sa racine Tridakias.


 
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   toc-art   
29/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

Une façon amusante de diversifier les légendes autour de cette plante aux racines de forme humaine. Je ne suis pas très conte, mais votre récit me semble en respecter les codes.
L'écriture se tient (à part un subjonctif qui m'a vrillé l'oreille mais je ne le retrouve plus ).
Bonne continuation

PS : après relecture attentive, je me suis rendu compte qu'en fait non, tout va bien sur les temps. Je pense que l'impression était juste due à un manque d'habitude du subjonctif imparfait. Désolé :-)

   matcauth   
27/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quelle étonnante histoire et quelle bonne idée ! tous les codes sont respectés, la quête, la bravoure... et cette fin inattendue autant que cohérente.
J'ai beaucoup aimé vous lire, car l'écriture est très fluide, elle raconte, c'est précis, il n'y a pas de fioriture, de descriptions inutiles ou en trop.

Mais surtout, vous ne tombez pas dans le mielleux. C'est décalé, plus incisif. La description de l'héroïne est très originale, mais l'ensemble, dont la quête, fait preuve d'originalité alors que, franchement, des contes, il y en a eu un paquet d'écrits.

Finalement on ne peut que regretter l'aspect démodé du genre, qui intéresse moins, au profit de l'Heroïc-Fantasy. Vous ne tombez pas dans cet écueil qui consiste à faire une histoire hybride, vous restez dans le conte pur et c'est bien. On en lit peu et c'est dommage.

   plumette   
27/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De bons ingrédients: la beauté, l'amour, les épreuves, une écriture fluide et descriptive qui conduit cette intrigue avec habileté jusqu'à un dénouement très sombre et édifiant! Amorem ne supporte pas d'avoir été "trompée" sur l'identité sexuelle de sa belle, il choisit de s'aveugler et sombre dans la folie tandis que Trikadias fait l'expérience du rejet brutal qui la conduit à la mort.

peut-être le jeune Amorem a-t-il vaincu un peu facilement les trois épreuves de l'ogre, de la sorcière et de la goule? Peut-être manque-t-il de maturité pour pouvoir accueillir l'ambiguïté et comprendre l'être "total" qui se trouve en face de lui?

une triste histoire et une belle illustration poétique de l'étrangeté de la mandragore.

Continuez à nous conter vos histoires, MissNeko !

Plumette

   vendularge   
27/12/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Alors moi, j'aime bien les contes et celui-ci me semble intéressant à plus d'un titre, il parle de l'apparence des êtres et de notre impossibilité à lutter contre les schémas véhiculés par notre morale judéo-chrétienne (ou autre), il parle aussi du sentiment amoureux, passionnel qui nous fait soulever des montagnes et combattre pour obtenir ce que nous désirons. Le "contenant", le "conte" est là pour nous faire voyager agréablement autour du "sens" , la mandragore véhicule une histoire de sorts, de vertus hallucinogènes et aphrodisiaques..

Bref, c'est bien trouvé et bien écrit (de mon petit point de vue)

vendularge

   hersen   
27/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une très bonne surprise que ce conte ! moi qui ne suis pas fan du genre, vous allez finir par me donner tort, MissNeko !

Le déroulement de l'histoire est bien dans la lignée des contes, des méchants, un bon et beau et une belle inaccessible; Mais tout le sel est la fin, cette inaccessibilité de la belle qui "freine" notre amoureux transi.

Être amoureux, c'est quoi ? se faire une image et se l'approprier, au risque d'être tellement déçu quand l'objet de cet élan se révèle avec ses imperfections, sa vérité ?

Un excellent conte, merci de cette lecture !

hersen

   Anonyme   
27/12/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai été une nouvelle fois transporté par ce conte merveilleux : une histoire d'amour, trois adversaires à combattre, une énigme à résoudre, un secret à percer... Tous les ingrédients réunis pour un fabuleux voyage aux allures de drame poétique.

Je trouve que vos personnages sont toujours très visuels, ce qui donne une force supplémentaire à l'histoire. Tridakias et Amorem sont bien tels que je me les représente. Le ton est juste et les dialogues ciselés.

J'aurais tant aimé poursuivre cette lecture enivrante... Le texte est un tout petit peu court, mais à quoi cela aurait-il servi d'en rajouter plus ? A rien, donc tout est parfait.

Wall-E

   Alcirion   
27/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une histoire qui surprend parce qu'elle est beaucoup plus noire que tes contes précédents. Cette fois, c'est réservé aux plus de seize ans.

Ca commence façon conte pour enfants et ça glisse progressivement vers l'épouvante : bien vu, tu prends le lecteur à contre-pied.

C'est très agréable à lire, un peu moins poli sur la forme que le précédent, qui était vraiment nickel dans mon souvenir. Par exemple : "Que comptes-tu faire de tes frêles mains ?" ça aurait mieux sonné avec l'épithète après le nom, ça fait plus réaliste, moins affecté.

Je ne sais pas si tu veux t'orienter vers des récits plus noirs ou si c'est seulement ton inspiration du moment, mais le chemin est intéressant. J'en lirais volontiers d'autres.

Bien à toi !

   Solal   
28/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
D'ordinaire les contes c'est pas vraiment mon truc. Oui mais là, j'ai accroché. (on vient aussi pour être surpris n'est ce pas?)
Votre histoire mélange classique (le héros, la belle, la quête, les monstres...) et originalité. (l'idée de la mandragore, tout simplement géniale)
Vous nous conduisez dans un univers qui s'assombrit de plus en plus pour finir dans les ténèbres d'un héros aux "yeux embrasés". (par du charbon en plus, vraiment on fait pas plus noir)
Juste un petit détail : "superbe plastique" à mon goût, le terme ne colle pas vraiment à l'ambiance du texte.
Merci.

   Bidis   
28/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai passé un bon moment à lire ce conte qui mêle mystère, intrigue et suspense et qui, ô surprise !, finit mal, à l'encontre de la plupart des contes.
Une chose cependant m'a gênée : la goule inflige nécessairement une blessure conséquente au héros pour boire son sang, or on dirait qu'il n'en résulte pour lui pas même un léger désagrément. Je me suis demandé si l'auteur a raconté à sa façon une légende existante (puisqu'aussi bien j'ai trouvé mention de la mandragore et de Tridakias dans Google), ce qui n'enlèverait rien à la qualité du récit d'ailleurs, ou bien si les trois épreuves sont de pure invention.
A part cela, je le répète, c'est une lecture qui m'a bien plu.

   MissNeko   
28/12/2016

   Sodapop   
29/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
On est jamais déçu par les nouvelles de MissNeko. C'est toujours aussi bien conté, tout est très fluide dans ton écriture. J'ai vraiment apprécié ce nouveaux conte qui est plus mature que les précédents. On laisse un peu le côté enfantin pour une vrai histoire captivante et haletante pour adultes.
Je me suis laissé transporter, d'abord avec mon regard d'homme, car mine de rien, elle a vraiment l'air canon cette Tridakias!!! :-) La description que tu en fais nous montre vraiment ton aisance dans ce style, c'est ton truc les nouvelles. Tu sais trouver les mots pour captiver le lecteur et tu t'améliore à chaque fois. Ensuite, transporté également avec mon regard plus humain et social. Derrière cette histoire, on peut entrevoir pleins de sujets très contemporains. La différence, la dualité, l'acceptation de soi et des autres. Ce n'est pas qu'un simple conte.
Sur la forme, j'ai bien aimé aussi car plus condensé, il faut que tu persévères à mon sens à ne pas trop te perdre dans des descriptions qui pourraient devenir trop lourdes, et là tu as réussi l'exercice. J'ai moins accroché sur le troisième obstacle, le vampire femelle sur lequel on entrevoit moins bien le percutant de l'histoire, mais ça, c'est vraiment un grain de poussière, histoire de trouver un truc à dire! :-)
Bravo MissNeko, que dire de plus à part, hâte de lire le prochain... ;-)

   Vincendix   
29/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un conte tout à fait dans la tradition, avec une jolie princesse, un chevalier et des monstres.
Un récit bien structuré et bien écrit, je l’ai lu avec plaisir.
C'est vrai que la mandragore a des formes étranges et mystérieuses.

   papipoete   
29/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonsoir MissNeko,
Cette histoire me fait songer aux contes que le moniteur nous lisait à la veillée, en colonie de vacance ; au début, et le long du récit qui chemine, les yeux s'écarquillent de bonheur, on s'émerveille ... puis peu à peu, les poils sur les bras se hérissent, et le coeur bat la chamade .
L'amoureux éperdu brave tous les dangers pour étreindre enfin sa belle, mais découvre que Tridakias est en fait mi-homme, mi-femme charnellement ; mais l'élue jure que son ardeur pour Amorem est celle d'une femme !
Le héros ne veut pas d'une moitié, et renonce à cet amour que lui tend Tridakias ;
La pauvre comprend que jamais on ne l'aimera pour ce qu'elle a au fond de son coeur, et renonce à vivre plus longtemps .
NB je loue l'imagination de l'auteure, qui nous transporte au pays des elfes mais chez ogres et vampires aussi, et achève ce conte sur une note à la noble morale !

   Pepito   
1/1/2017
Hello MissNeko, on attaque fort en cette nouvelle année !

Kriture : mimi tout plein, ce qui ne m’empêchera pas de chipoter, nan !

"elle se complaisait à l'oisiveté"... dans "l'oisiveté", non mais hallo(siveté), quoi ?!
"le miroir des ondes claires" techniquement, un miroir à "ondes" doit donner un reflet ondulé (comme les vaches), donc pas très clair... ;=)
"avant qu'il n'arrive complètement devant elle" > légèrement sur le coté, en somme, c'est ça ?
"Elle se jeta sur lui et le prit violemment"... là, comme ça, devant tout le monde ? Mhhh, tss, tss, tss... ;=)
"Il sentait l’excitation monter le long de ses reins" Gainsbourg n'aurait pas dit mieux !
"...je ne pourrai jamais... conter l'étendue..." dit-il, après s’être brûle la langue. Au moins lui mettre un petit cheveu sur la dite langue... ;=)

Fond : que voilà un joli conte rebondissant à souhaits. Tout y est : la goule, la sorcière, le monscre pas gentil... et même l'anti-chevalier. Des allusions à droite à gauche par paquets de douze. Très plaisant à lire, avec beaucoup d'humour. Sans parler de la super fin sortant de l'ordinaire. Surprise ! Surprise !

Un grand merci pour cette réjouissante lecture, à arroser sans modération ! (oups !)

Pepito

   Francis   
3/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai découvert le secret de la mandragore dans ce conte bien construit que j'ai aimé . La beauté de cette créature androgyne demeurera inaccessible pour Amorem qui a la ruse d'Ulysse mais qui comme Œdipe finira aveugle. Les personnages sont bien campés, les décors sont en harmonie avec la légende. Merci pour ce partage.

   Anonyme   
7/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai souvent passé vos histoires MissNeko car j'y trouvais un je ne sais quoi de puéril. Disons qu'il me semblait que vous vous adressiez exclusivement à un public d'enfants. Et puis des contes, toujours des contes, à croire que vous restez bloquée sur ce registre !
Finalement j'ai fait un effort et je ne le regrette pas. A ma grande surprise, votre histoire a réussi à me capter et à m'entrainer jusqu'au bout. Un style efficace, une intrigue suffisamment cruelle et déroutante pour intéresser un adulte, mélange original de tragédie grecque et de légendes d'autrefois. Les parades pour vaincre les monstres sont à chaque fois bien imaginées.
Ceci dit, j'aimerais bien maintenant vous lire dans un autre domaine.

   Hareng   
31/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Un conte bien mené et bien écrit. Je ne sais si un enfant en comprendra la fin :-)

Quelle idée de se brûler ainsi les yeux... il aurait pu faire un effort et s'épargner tant de souffrances.

   Anonyme   
18/5/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Beau conte qui en respecte les codes, et qui se rapporte également à la mythologie, on retrouve en ce sens la métamorphose ovidienne. Je pense par exemple à Narcisse ou Hyacinthe.
Je suis moins fan du style par contre, qui reste correct. (Après c'est une question de goût ^^)

J'ai quelques remarques:
- Il me semble bizarre que le personnage puisse mettre dans son sac une psyché, qui est un miroir assez grand.
- Il y a une erreur je pense dans la dernière réplique "Ainsi, je ne pourrai jamais ni écrire ni conter l’étendue de la malédiction qui frappa CET attirance abjecte". Je pense qu'il faudrait plutôt utiliser le démonstratif féminin "cette"; à moins que vous eussiez préféré le masculin pour montrer l'ambiguïté sexuelle de Tridakias.
-L'usage excessif des adjectifs donne au texte un côté artificiel.


P.S: Je suis intéressé de savoir si "Tridakias", au niveau de l'onomastique a un sens.


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