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Anonyme
12/9/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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La construction du texte est déroutante mais stimulante, et j'apprécie. J'ai aussi apprécié le ton désinvolte employé pour raconter cette histoire assez horrible. Une belle réussite ! Le primesaut est peut-être un peu trop accentué à mon goût dans la discussion finale entre la psychologue et l'ophtalmologiste, mais c'est un détail. Je trouve excellente, astucieuse et comme coulant de source l'allusion aux Érinyes !
"il s'interrogeait sur cette étrange affection, dont le rituel des devinettes et charades qu'affectionnait sa psychologue était le symptôme" : outre que je trouve dommage de placer dans la même phrase deux mots aussi proches qu'"affection" et "affectionner", je me demande si "affection" correspond bien ici à ce que vous avez voulu dire ; de quelle affection le fait pour la psychologue d'affectionner les devinettes est-il le symptôme ? |
Lunar-K
22/9/2011
a aimé ce texte
Beaucoup
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La transposition du mythe est vraiment excellente et (assez étonnamment) fidèle au récit original. Si je dis "étonnamment", c'est que le texte ne parle jamais (ou bien je suis passé à côté) d'une différence d'âge aussi conséquente entre Eric et Cécile pour que cette dernière puisse en être la mère. Ce pourquoi je me suis dit, pendant tout le texte, que la parenté ici serait davantage symbolique que littérale. Mais bon, cela permet au moins de conserver un petit effet de surprise (ce qui n'est évidemment pas facile à partir du moment où la mèche est vendue dès l'incipit...).
Une transposition qui semble vouloir également mettre en scène une autre, archi-célèbre : la transposition psychanalytique. A ce titre, je m'étonne de cette biographie extrêmement fouillée (les oeuvres complètes de Freud !). Peut-être suis-je complètement passé à côté, mais je n'ai pas rencontré tellement de référence dans ce texte. Bien sûr, il y a Léonore, mais celle-ci me semble davantage représenter le Sphinx que le psychanalyste (et je n'ai pas vraiment l'impression que les deux soient vraiment conciliés ici, mais ils pourraient tout à fait l'être, en effet). On retrouve aussi, bien sûr, le thème de la mère castratrice (je vois que c'est d'ailleurs dans vos références aussi), et, plus généralement, du complexe oedipien, mais c'est à peu près tout ce que j'ai pu noter à ce niveau... Pour en revenir au texte, j'ai trouvé ce récit assez complexe et, en cela, rendant véritablement hommage au mythe fondateur. A différents points de vue, rien n'est totalement noir ni totalement blanc. L'humour (souvent très noir, certes, notamment avec l'ophtalmologue cynique et pataud à souhait) succède au tragique. Les différentes scènes s'enchaînent avec beaucoup de justesse et permettent de jeter un regard plus critique sur les évènements et, surtout, de les vivre tel que le héros lui-même les vit, de son point de vue (grâce, surtout, aux différentes scènes chez le psy). Et puis, je salue la complexité d'Eric, notamment par rapport au meurtre. C'est, selon moi, sur cette scène que vous êtes le mieux parvenu à faire correspondre à la fois mythe originel et mythe psychanalytique. Ainsi, d'un côté, Eric tue son père sans savoir de qui il s'agit, accidentellement, et pour la seule raison qu'il s'est mis en travers de son chemin, littéralement. Mais, d'un autre côté, Louis se met également en travers du chemin d'Eric pour le rôle auquel il aspire et, bien sûr, la femme qu'il désire. D'où un nouveau basculement, une nouvelle collision, dans l'Oedipe freudien. J'ai trouvé ce passage, et toute la psychologie du héros qui gravite autour, très subtilement mis en place. J'ai trouvé l'écriture tout aussi fouillée, tout aussi travaillée que le récit qu'elle raconte. Quelques jeux de mot bien placés, mais, surtout, une atmosphère tragique incroyablement bien rendue. De plus en plus pesante, inéluctable. Je pense qu'à ce niveau, celui du tragique, le fait de savoir à l'avance le dénouement du récit aide beaucoup. Précisément parce qu'on sait cette fin inéluctable, et qu'on ne peut qu'assister, impuissant, à la déchéance du héros (à ce titre, le lecteur me semble lui-même représenté dans ce récit sous la forme de Léonore qui, elle aussi, assiste aux évènements et cherche à les comprendre, les relier, sans pour autant intervenir sur leur cours). Bref, j'ai évidemment beaucoup aimé ce récit. Pour sa transposition fidèle du mythe originale qui intègre néanmoins certains éléments du mythe analytique. Mais aussi pour le tragique fort bien rendu des évènements. Un très bon texte ! |
Anonyme
27/9/2011
a aimé ce texte
Bien ↓
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35000 signes dans un style chargé, une langue très écrite, beaucoup de références psychologiques, du coup moi j'ai eu du mal à accrocher. C'est, ceci dit, un très bon travail, le texte est bien construit, le fil de l'histoire est tenu.
C'est un texte qui demande des efforts de lecture, un texte qui a été écrit avec force travail, c'est ce qui apparaît mais je n'ai pas eu vraiment de plaisir à le lire, sauf pour penser que le travail est joli. Je reste en dehors de cet Œdipe transposé, depuis le titre dont on comprend le clin d'œil jusqu'à la chute qui ne se détache pas de cette courtoisie d'écriture qui habille les 35000 signes. J'ai écouté comme m'y enjoint le titre et je suis restée étrangère, straniera, pero, io ho ascoltato :) |
Anonyme
27/9/2011
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Bravo aux deux auteurs pour la participation. Cependant même après deux lectures, j'ai eu de la difficulté à m'y retrouver et plein de questions se posent qui m'empêchent de le trouver crédible. Un peu trop compliqué à mon goût et je me suis bizarrement senti plus à l'aise vers la fin ( dialogue avec le médecin). L'humour ( les citations fabriquées) ne m'a pas fait rire. Pardonnez-moi mais dans cette histoire abracadabrante, je n'ai pas senti l'appel des Dieux ( probablement que je ne suis pas assez subtile pour le voir( sourire).
Donc un texte trop chargé à mon goût et qui ne se lit pas facilement. |
brabant
27/9/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Waouh ! Classieux !
Scié par le style ! J’ai d’ailleurs cru reconnaître les deux auteures… Je me dis : quel boulot il a fallu abattre pour composer cela à quatre mains ! Chapeau ! Félicitations ! Maintenant, j’ai surtout suivi la relation Cécile(mère castratrice)/Eric et le meurtre (déguisé en accident ? Réellement un meurtre ?) de Louis. Mais pour le reste, et pour me conforter dans mon interprétation, j’ai dû lire les autres com, car le texte est très, très riche et aussi, dans une certaine mesure, complexe. Et c’est Lunar-K qui a éclairé ma lanterne, je ne sais pas comment il fait mais ce Monsieur est très, très, très fort ; et ses com sont fournis. Chapeau à lui-aussi ! Je relève encore ici la perfection du découpage. Un ‘aveugle’ se retrouverait dans les ‘pièces’ de ce texte. ))), lol, pas dans toutes les significations cependant. « raucité » m’a snobé, et aussi « se mussant », « affutiaux », « tangas » et « shorty » Oh ! ‘tangas’,’shorty’, j’ai fait un agréable voyage sur le net, moi qui ne distingue pas une jupe d’une robe ! Merci Mesdemoiselles ! Mais je n’ai pas aimé le mot « verrats », provocation malicieuse, sans doute employé à dessein pour muscler le style, ‘nous ne sommes pas (totalement) ce que vous croyez…’ ; bon, c’est raté, la provocation est trop grosse, artificielle, incongrue, elle ne sonne pas juste. lol Travail titanesque. Fort heureusement vous n’avez pas composé un texte sur les’ Titans’ et/ou les ‘géants’ ! Pourquoi TB – et pas + ? Parce que je me suis senti humilié, c’est pas bien d’infliger ainsi sa supériorité par rapport à mon petit moi qui se sent tout de suite bien laborieux. (Trop) CLASS ! Bémol : Les hommes sont féminins. Ils sont trop lisses, sans caractère. Vus par des femmes. Ce sont des bébés. Immatures. ILS MANQUENT DE POILS AUX PATTES ! Merci pour tout ! |
Anonyme
28/9/2011
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Il m'a fallu trois reprises pour me contraindre à lire ce texte en entier. Pourquoi ?
Mon Dieu, la structure en est déjà complexe et, pour mieux compliquer le suivi de l'histoire, je n'ai pas trouvé d'éléments suffisamment clairs pour bien situer chaque séquence, dans le scénario. Tantôt le narrateur est "je". Tantôt c'est l'auteur (ou les auteurs). Ou alors, je n'arrive pas à deviner qui c'est (seconde séquence). Un docteur intervient aussi (séquence 5) et on ne sait pas de qui il s'agit... du moins pas immédiatement. Il faut arriver à la fin pour que tout se mette, à peu près, en place. Je dis bien à peu près. Car il m'a fallu retourner relire plusieurs séquences pour comprendre le puzzle. C’est assez pénible. J'ai l'impression que les auteurs ont conçu leur scénario comme s'ils étaient derrière une caméra, pour donner des images permettant de suivre l'action sans que le spectateur s'y perdre. Mais, dans un écrit, il n'y a pas d'image. Les personnages mal identifiables et imbriqués dans les séquences m'ont vite "largué". C’est pourquoi j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour m’obliger à aller jusqu’au bout. Et s’obliger à lire quelque chose n’est pas positif. C'est très désagréable et ça représente, pour moi, le défaut majeur de ce texte. Les auteurs devraient tenir compte du fait que tout le monde n’a pas l’intellect d’Albert Einstein. Mais par ailleurs, il faut rendre un juste hommage au gros travail de documentation réalisé par les auteurs pour écrire cette nouvelle qui, en effet, transcrit très habilement le drame d'Œdipe. L'écriture est très correcte, le style clair et souple, l’expression française de bonne facture. |
Anonyme
28/9/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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- La transposition du mythe est parfaite - jusqu'au supposé conflit de priorité (peu de différence entre une Volvo et un char) et la Pythie/Sphynx que j'ai cru déceler dans Léonore. En passant, j'ai toujours pensé qu'Oedipe sur la route (cf. le roman d'Henry Bauchau) constituait un réel danger. Je me suis demandé si le complexe d'Electre n'avait pas été aussi abordé avec Léonore et Alexandrine.
- Écriture soignée. La langue est fluide et se lit avec plaisir. - L'intro des personnages et situations en alternance. Le lecteur a le temps de s'imprégner. On garde le fil avec les séances chez le psy. Bémol : je ne suis pas convaincu par le dialogue Cécile/médecin que je trouve un tantinet précieux et ampoulé. Chipotage : - à la place de la virgule : "ou d'autres ; il y avait tant de monde..." - est-il nécessaire de préciser ? son oreille à lui et sa bouche à elle" - affûtiaux me semble inapproprié et casse l'ambiance. Conclusion : champagne (flûta Léonore). |
Damy
30/9/2011
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Je m'y suis pris à 2 reprises pour tenter de comprendre. Mon effort vous doit donc bien un petit commentaire sans conséquences.
J'ai eu plaisir à lire ce texte car il est très bien écrit, il ne manque pas d'humour, d'humour fin, les passages érotiques sont savoureux et il est aéré. Mais je n'ai toujours pas campé les personnages dans leurs rôles respectifs, en regard de ce que je connais du mythe d'Oedipe et de la psychanalyse qui s'en est accaparé pour le transmuter en complexe. Je sens bien confusément que les yeux et l'opéra sont les personnages principaux mais je n'ai vraiment pas saisi le rapport qu'ils entretenaient entre eux. J'ai désespérément cherché Antigone aussi, jusque derrière les monocles, et sans lunettes car j'y vois encore assez bien de près. Mais, je vous le redis, la lecture m'a plu, chaque stance se suffisant presque à elle-même. |
aldenor
1/10/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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J’ai eu des difficultés avec ce texte. Mais beaucoup de belles choses m’ont encouragé à tenter d’en venir à bout.
Je crois y être plus ou moins parvenu, mais pour commencer il m’a fallu récapituler le mythe en question ; et c’est déjà un reproche, il me semble impossible de se retrouver sans connaître le mythe, or je pense qu’il faudrait qu’un texte soit auto-suffisant, quitte à ne pas saisir certaines allusions ou finesses, du moins lisible, sans références. Bon. Il m’a heureusement suffit pour cela de parcourir l’article de wikipeda, sans aller dans vos savantes références en bout de texte, pour me retrouver… Encore que sur la fin, je n’ai pas compris l’amalgame d’Alexandre avec Alexandrine. Ni les allusions à Mandrain et au maître-chien. D’ailleurs pour identifier les noms je n’ai pas été loin : Costeja pour Jocaste. Louis pour Laios. D’accord, on ne trouve pas tout sur wikipeda. Mais d’Eric a Œdipe… Une approche plus systématique sur les noms aurait pu aider. Le découpage élaboré complique aussi la compréhension. Et je ne suis pas sur qu’il apporte un supplément. Dans le passage commencant par « Salope… » C’est Louis qui parle. On met du temps à le comprendre ! Il n’en finit plus de mourir d’ailleurs, Louis, à rebours. Ceci dit, les parallèles sont fins : charades du psy (de bonnes) et du sphinx, la cécité qui frappe Cécile puis Eric a l’image d’Œdipe s’aveuglant, l’idée d’introduire un psychologue rappelle l’impact de ce mythe dans ce domaine, les mouches pour Sartre…. De beaux passages : Les condoléances d’Eric. Très authentique. Toute la scène d’amour dans le noir, finissant pas : « Elle lui agrippa les bras en l'enfourchant. – Chante » « - Qu'a-t-on en permanence devant soi sans le voir ? - Son avenir, madame Phigens, son avenir… » Un gros travail ! |
David
1/10/2011
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Keyser Söze,
J'ai qu'un robot pour le titre : "étranger, à l'écoute !"... mais c'est un opéra en tout cas, celui dont il est question dans l'histoire avec Calaf comme personnage. J'ai lu l'histoire d'Éric, qui se présentera à travers des extraits de séance avec une psychologue, Éléonore. Il est un prétendant déçu au premier rôle de cette opéra, mais quand même choisi par la diva, Cécile, pour jouer Calaf, le roi de Perse. Il couche avec, elle est par ailleurs la femme de celui qui a obtenu le premier rôle, mais c'est un piège pour ruiner la carrière de l'époux vieillissant, un piège qui sera tendu sans avoir à se relâcher, vu que Éric l'aura tué, ce personnage se nomme Louis (lui ?), par mégarde. Cécile et Louis sont un couple "à la ville comme à l'écran" qui se déteste, surtout elle, et lui, Louis, quand il comprend comment elle va ruiner sa carrière aussi, en le poussant au couac à New york. J'ai pas bien saisis sauf que ça à l'air vicieux et cruel : genre tout le monde saura que c'est elle qui mène le jeu, mais c'est lui qui brandira sa propre "fin", sauf qu'il meurt avant, mais comme pour les cadeaux, je suppose que l'intention a tout autant compté que l'acte lui-même, manqué, sans psychologie pour le coup. Mais Cécile garde son aura de Diva à ma lecture, c'est lui le fourbe qui voulait en faire sa potiche et qui finira... en pare-buffles. Elle le hait, mais faut en croire Louis, pour l'enfant né de leur rencontre, après les années 70 puisqu'il est question d'avortement. Tiens, le récit se déroulerait sans doute dans les années 1990, je donnerais 40 ans, grosso-modo, à Cécile et Louis, et 20 à Éric, et je crois que c'est insinué dans le texte par des éléments, euh... adventices :) Il n'y a pas de biographie directe complète, ça semble fonctionner par faisceaux d'informations : Je sais ou crois savoir mais je sais pas trop comment. Ça vaut un peu pour tout d'ailleurs, dans le récit je veux dire. Il y a aussi l'histoire d’Éléonore, la psychologue d'Éric. C'est un sacré rôle secondaire "sans qui rien de tout cela n'aurait été possible... " comme dit la formule. Elle semble juste barge au début, un second rôle normal, comme Bernardo par rapport à Zorro. Mais ça va se sublimer quand semblera apparaitre son homosexualité, mais ça ne sera que le décollage du truc, elle n'est pas homosexuelle, avec un personnage qui était là dès le début d'ailleurs. Il s'appelle Alexandre, de son nom de baptême, puis Alexandra pour Éric le patient et Alexandrine pour sa compagne Éléonore, il est transsexuel, mais ça non plus, ce n'est pas le clou de l'histoire. C'est Alexandre qui fait comprendre à Éric que Louis est son père et sa nouvelle... amante, est sa mère. Il comprend aussi qu'il vient de réaliser son œdipe, comme on dit, mais pour lui c'est pas une image ou un concept, c'est un tee shirt plein de sang et une étreinte dans le noir... définitivement. J'ai pas tous les fils, sans jeu de mot, ou plutôt je rapporte ce que je peux, mais l'apparent sac de nœuds se révèle un superbe tapis persan ! |
i-zimbra
6/10/2011
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ici comme chez Freud, Œdipe aime Jocaste en connaissant son mari ; mais, comme dans le mythe originel, il ne connaît pas leur véritable identité.
Je prends les scènes dans l'ordre (sous réserve des numéros) : 1) Éric Roy (ok) chez sa psy LÉOnore Sphinge (à peu près). La charade est un peu fausse : c'est la joie allemande et non l'ami allemand (un n en plus). 2) Cécile (patronne des musiciens, atteinte de cécité : bien vu l'aveugle) Costeja (ok) chez son ophtalmo (petit interne anonyme devenu LE docteur Sastiéri). « comme je l'ai fait moi-même » : il y a un peu beaucoup de choses qui se nouent, surtout que cet indice est trafiqué… 3) Turandot : Autre sphinge, autre mariage royal, autre aveugle… référence lumineuse mais non développée qui ne restera qu'un clin d'œil aux mélomanes. Ici, il y a un switchback qui ne sera identifié que lorsqu'on se rendra compte que l'incinéré est toujours vivant (ça devient compliqué, le boulot de lecteur). 4) Éric chez sa psy (2e fois). Le détail sur l'alcoolisme se révélera peu utile. 5) Cécile chez l'ophtalmo (2e fois aussi). Prétexte à raconter la vie de la patiente (bizarre de la part du médecin, même s'il lui doit sa carrière). 6) Aux funérailles de Louis à peine refroidi (je parle de ses cendres), Éric et Cécile nouent. 7) Éric et Cécile coïtent. 8) Éric chez sa psy (3e fois et ça ne fait pas avancer l'histoire). Ici, il y a un nouveau switchback non identifié, jusqu'à ce qu'on se rende compte que le mort est re-vivant. 9) Jeu de viol assez glauque, et mort de Louis. 10) Cécile défend Louis face à un producteur (quand ? pourquoi ?) 11) Éric le parricide. Atmosphère film noir. « essuyer l'avant de la voiture… » : on attend de savoir de quoi, et ces histoires d'éclairage et de voitures de flics sont un peu lourdes ou lourdement dites. adventice : est-ce le mot qu'il faut ? Des mouches ? La ficelle est grosse, mais elle est amusante, pour amener la consultation chez la psy (en général, on va d'abord voir un ophtalmo – mais ça ne sert à rien puisque, ne sachant pas les traiter, il essaye de les faire passer pour un problème psy, et le patient devient une balle de ping pong dont chaque rebond coûte 50 euros à la Sécu). « Il tournait depuis vingt minutes… » : Switchback court mais abrupt, ou plutôt faute de syntaxe. Il semble être question ici de ce qui précède l'accident (Éric, jaloux, filant ses parents la nuit). 12) Éric chez sa psy pour ses mouches. La psy l'envoie chez l'ophtalmo. C'est bien goupillé. 13) Monologue de Louis. Lui, le pauvre, on ne l'a pas trop vu. Et il parle, maintenant qu'il est déjà plusieurs fois mort. Il faut la loupe (merci David) pour comprendre que le pourquoi du §10 est dans « tu n'hésites pas à jeter le discrédit sur le spectacle pour m'humilier ». « … cet enfant dont tu t'es débarrassée. » : Il nous donne la clé, ce seront ses dernières paroles. Cet enfant la débarrasse de lui l'instant d'après. 14) & 15) Éric a la révélation de ses origines. Il n'aura pas à se crever les yeux, c'est en train de se faire tout seul. Super. Regret : Quid de la réaction de Cécile ? Se pendra-t-elle ? 16) FGTH est un groupe (d'homos), pas un morceau. Le « Pas VRAIMENT » à propos du "pacte" peut induire qu'elles se sont pacsées, faute de légifération du mariage homo. Elles auraient pu se marier avant d'aller au Brésil. La psychanalyse peut-être libératrice ou castratrice. Faut-il voir la psychanalyste Léonore comme la castratrice de son mari ? En tout cas pas le changement de sexe comme un échec de l'œdipe. |
Bidis
6/10/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J’ai trouvé le style excellent et les personnages, vivants et forts — peut-être est-ce grâce à cela que j’ai eu comme une impression de réalité quelque part... Bref, voilà un texte sacrément intelligent ! Et j’aime ça.
Inutile de dire que je n’ai compris cette histoire qu’à moitié (faut pas trop m’en demander tout de même !), je devrais la relire deux ou trois fois, ce que je ferai sans doute. Mais, d’après ce que j’en ai saisi, le mythe d’Œdipe est plus que respecté, il est en plus émaillé un peu partout de références subtiles. Donc une lecture intéressante, agréable, prenante, c'est-à-dire que non seulement j’ai passé un bon moment, mais quelque chose a continué à m’interpeller après lecture. J’aurais été d’un bel « exceptionnel » si l’affaire avait été un chouia plus claire… |
placebo
16/10/2011
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J'avais commencé ce texte une première fois sans vraiment arriver à poursuivre à cause des noms (je me perds facilement) mais comme il n'y en a vraiment pas beaucoup, j'imagine que c'était juste de le fainéantise de ma part ^^
C'est un très beau texte, peu de personnages justement, j'ai aimé qu'on retrouve cette ophtalmologiste à la fin, dont les pensées étaient très intéressantes à lire (j'avoue avoir cru que c'était un homme :) (edit : s'il faut en croire i-zimbra qui s'est montré bien plus savant que moi en de nombreux endroits, je ne me suis pas totalement trompé ;) J'avais complètement oublié le mythe d'œdipe donné par le résumé jusqu'à ce qu'il se révèle de façon progressive et c'est un très bon point. Sur l'écriture, j'ai aimé, c'est suave, délicat, à l'image du cache-cache dans l'appartement ce Cécile. Tiens, sur ce point, j'ai trouvé la réponse à la première charade, la deuxième fois. Le texte joue avec les lecteurs et je pense que les auteurs se sont amusés, en témoignent les dernières phrases. Bonne continuation, hâte de découvrir les auteurs, placebo |
Meleagre
23/10/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bon, je reviens commenter ce texte, après les résultats du concours. Cette nouvelle mérite amplement la victoire à mon avis.
Je trouve cette transposition du mythe assez bien réalisée. Le nom des personnages donne des indices pour reconnaître leurs modèles : Louis / Laïos, Sastiéri / Tirésias (par anagramme ; cette pensée intérieure qui voit clairement dans le personnage de Cécile est savoureuse), Sphinges / La Sphinge (la psy est quand même plus sympa : elle ne tue ceux qui ne répondent pas à ces énigmes, elle leur fait juste payer plus cher), Cécile Costeja / Jocaste (là aussi, anagramme) Éric Roy / Œdipe-Roi (j'ai mis du temps à le trouver, celui-là). Là aussi, Louis tue son père, sans savoir que c'était son père, dans un accident de la route. Comme Œdipe a tué Laïos "au carrefour de trois routes", d'après Sophocle. Comme Jocaste et Laïos, Cécile et Louis ont abandonné leur enfant. Ce n'est pas là une histoire de prédiction, mais une vengeance réciproque et mutuelle. Le passage de la fatalité (Œdipe tuera son père et épousera sa mère parce que cela a été prédit) à la génétique (Eric deviendra aveugle comme sa mère) est bien trouvé, pour transposer le mythe dans l'époque actuelle. J'aime bien le jeu qui consiste à égrener les indices au fur et à mesure, pour que le lecteur n'ait pas toutes les clés d'emblée, et découvre la vérité en même temps que les personnages. C'est d'ailleurs le procédé utilisé par Sophocle dans Œdipe-Roi : des révélations successives, venant de messagers et de témoins, ne laissent deviner la solution qu'à la fin. Parfois, je trouve certaines alternances d'épisodes superflues. Scinder en deux la consultation (est-ce une seule consultation ?) de Cécile chez Sastiéri (2e et 5e partie) ne me semble pas utile : les pensées de Sastieri sur Cécile ne progressent pas entre ces deux passages. Les pensées de Laïos envers Cécile ("Salope. Tu attends ton jouet") font un peu doublon avec les pensées de Sastiéri ; elles sont exprimées avec trop de provocation, de violence verbale, et le message (Cécile fait chanter Louis pour le ridiculiser et se venger) est déjà présent ailleurs. La manière de disposer souvent les épisodes narratifs (donc autres que les épisodes de consultation médicale) de façon anti-chronologique brouille les pistes, cela devient difficile, à la première lecture, de tout remettre dans l'ordre. La fin me laisse un peu sur ma faim. On finit avec le couple des médecins, le couple improbable Sphinge / Tirésias. Mais ni la psy ni l'ophtalmo ne font le lien entre leurs deux patients, ils pensent que la similitude des deux cas est juste due au hasard. Bien sûr, cela permet de laisser le lecteur trouver lui-même la solution de l'énigme, le lien entre les personnages. Mais je trouve cette fin trop légère, on évacue totalement la tragédie familiale, qui s'amorçait dans la fin de l'avant-dernière partie : "- Dis-moi, mon amour... Cette grossesse dont tu m'as parlé, un jour, tu étais si jeune... " J'aurais mieux aimé finir sur la réaction de Cécile à ces révélations : a-t-elle "disparu comme on se noie " (comme le dit Cocteau) ? Ah oui, et je n'ai pas la réponse à la charade initiale... J'avoue être un peu frustré. |
widjet
28/10/2011
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J’avoue ne pas connaître en détail le mythe d’Œdipe (en plus d’être personnellement guère intéressé par celui-ci - comme tous les autres mythes du reste - voire assez dubitatif même sur le concept) ; et comme il s’agit-là d’une sorte d’adaptation moderne d’un des plus célèbres, je ne suis pas certain d’être le meilleur public pour cela.
Mon commentaire n’a donc qu’une valeur et pertinence très limitée. Néanmoins, j’ai apprécié comme il se doit le travail en duo fourni (c’est bien documenté) et le confort de lecture (paragraphes bien espacés), les traits d’humour (« Dites-moi si je vous fais mal » - « Vous me faites mal ») même lorsque celui-ci est noir (certes l‘ophtalmo en abuse un peu trop), la mise en scène habile (construction morcelée, j’imagine, pas évidente à faire) qui nécessite une concentration certaine pour assembler les pièces. La différence de style est notable mais ne dénote pas sur l’ensemble. W |
Acratopege
1/5/2013
a aimé ce texte
Passionnément
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Je n'ai compris qu'en arrivant à la dernière ligne la charade du début! Belle histoire qui avance masquée, incohérente juste ce qu'il faut. L'histoire de l'accident, c'est du Sophocle craché!
Pour rester sérieux, j'ai été frappé par le fait qu'on ne voit pas du tout que cette histoire a été écrite à deux. Encore un enfant incestueux, dirait n'importe quel psychanalyste, qui rassemble tous les défauts et toutes les qualités de ses deux parents! Et puis la bibliographie est magnifique. Je regrette de ne pas avoir lu ce "Manuel de castration à l'usage des mères." Mieux vaut en rire qu'en pleurer! Bravo à tous deux. Refaites-nous des enfants comme ça. Vous êtes capables d'y aller les yeux fermés! édition: ...en lisant les autres commentaires, je m'aperçois que je n'ai absolument pas décrypté les anagrammes! Plus nul tu meurs! |