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Sentimental/Romanesque
moschen : Amok [Sélection GL]
 Publié le 30/08/17  -  7 commentaires  -  11868 caractères  -  56 lectures    Autres textes du même auteur

Histoire d'une amitié le temps des vacances.


Amok [Sélection GL]


Je venais d'obtenir mes résultats au brevet. Le jour de la publication, nous avons parcouru vainement les sites sans trouver ceux de mon collège. J'ai eu cette certitude après avoir fouillé à la recherche des meilleurs élèves de la classe. Quelques coups de fils plus tard, je me suis rassuré en pensant que je n'étais pas seul à perdre patience. J'avais fait le calcul des points acquis par les contrôles continus, et de ceux qui tomberaient dans mon escarcelle grâce aux matières que je croyais maîtriser. Ma confiance a bondi d’un cran. J'ai passé une nuit tranquille.


Au café, Papa avait affiché un large sourire. Il avait déniché le résultat espéré. J'étais reçu avec une mention "assez bien", mention qu'il jugea fort décevante.


Pour je ne sais quelle raison, il s'est fâché. Quand il se fâche, il ne hausse pas la voix, au contraire, il s’exprime calmement. Depuis le départ de ma mère, il n'a plus l'utilité de convaincre deux fois.

Il m'a rappelé la situation de l'emploi, que les entreprises avaient l'embarras du choix, qu'elles prenaient les meilleurs.


« Veux-tu vivre avec un SMIC ? Être à découvert le quinze du mois ? »

C'était tout. Papa a toujours cultivé un art de la césure.

Chez les copains, j'avais entendu ces vociférations mais plus le ton montait, moins la leçon me semblait audible.

« Enfin, nous allons pouvoir goûter des vacances méritées », a-t-il fini par admettre.


Mon père avait loué un petit appartement sur la digue à quelques pas des remparts. La plage était là à nos pieds. Il suffisait de descendre les marches, d'ôter les chaussures pour sentir la fraîcheur du sable.


Les locations de vacances sont souvent dénuées de charme parce que dénudées tout court. Là c'était tout le contraire. Le propriétaire avait laissé sa collection de disques, des ouvrages de Conrad qu'il m'avait recommandés et cette longue vue posée sur son trépied qui faisait face à l'immensité. Dans le salon, un tableau a attiré mon attention. Il mettait en scène une bataille navale à la grande époque des corsaires.


La première semaine me parut interminable. J'observais les bateaux à travers la longue vue. Je me suis ennuyé. Je commençais un roman, je m'en lassais rapidement pour attaquer le suivant. Parfois je lisais les dernières pages en quête d'un dénouement insolite. Je ne parvenais pas à me concentrer.


« Qu’est-ce que j’peux faire ? J’sais pas quoi faire. » Papa a cité cette réplique culte tirée du film Pierrot le Fou. « Il faut du temps pour trouver ses repères », avait-il dit sans lever le nez de son livre. « Tu dois apprendre à apprivoiser ce cadre nouveau. »


J'ai mis la lecture de côté et j'ai ouvert mon bloc à dessins. J'avais emporté mon Rotring, quelques fusains et un flacon d'encre de Chine. Je croquais des portraits à la hâte en essayant de fixer l'impression la plus forte qui se dégageait de mon modèle. Les personnes âgées, leurs rides, les faciès burinés m’ont toujours inspiré.


Papa ne m’adressait que rarement la parole sauf pour les courses et ce qu’il nommait le casse-tête des repas. Papa travaillait à la pige pour un éditeur. Il corrigeait des épreuves de romans dont certains seraient primés à la rentrée. J'avais interdiction de le déranger.


Sur le coup de dix heures, je descendais déplier ma serviette, lui installait sa chaise de plage contre un rocher et je ne l'entendais plus. Je jonglais quelques temps avec une balle et puis, mu par je ne sais quelle tentation, je partais pour la ville. Papa me donnait de l'argent pour le pain et plus la somme grossissait plus longtemps je devais me tenir éloigné de lui.


– Hier nous avons eu du riz, aujourd'hui des pâtes, achète donc quelques pommes de terre et des œufs. Et prends-nous un de leurs desserts à base de beurre et de sucre.


J’ai traduit un Kouign-amann.


– Une bouteille de chouchen ?

– Oui bonne idée, avait-il répondu.


Le samedi qui suivit une famille emménagea sur notre palier. Une mère dans la quarantaine, sa fille et un boxer. La jeune fille sortait le chien à l'heure où nous sirotions notre première tasse de café.


– Qu’est-ce que tu regardes ? avait demandé Papa.

– Mais rien de particulier… avais-je répondu.


Elle se prénommait Flore et le chien Amok.

« Amok, Amok… » ai-je lancé en l'air. Ce nom ne m’était pas inconnu. C'est le titre d'un roman de Stefan Zweig avait répondu mon père comme s'il participait à un jeu télévisé. L’histoire d'une folie...

Encore un livre qui viendrait grossir la liste de mes incontournables.


Une large mèche lui tombait sur le front. Elle n'était pas très grande. Je lui ai donné quinze ans. Certaines jeunes filles sont déjà des femmes au même âge. Elles en ont les atours. Flore était encore une enfant.


Nous avons fait connaissance le plus simplement du monde.


– Nous sommes voisins de palier, n'est-ce pas ?


Je ne pouvais qu'acquiescer.


– Vous aimez les promenades ? avait-elle demandé.


Le ciel était quelque peu voilé. Il soufflait une petite brise. Je l'ai suivie. Amok tirait sur la laisse et je répondais à une avalanche de questions.

Au retour quand j'ai évoqué mes dessins, elle a insisté pour les voir.


– Vous m'apprendrez ! avait-elle dit enthousiasmée.

– Oui, mais on va se tutoyer, n’est-ce pas ?


Nous avions pris l'habitude de sortir le soir après le dîner. Nous allions savourer une crêpe au pied des remparts. J’ai apprécié cette compagnie à l’opposée de celle trop distante que m’offrait mon père.


– J’aurais aimé avoir un grand frère comme toi.


Je me suis senti flatté. J'ai pensé que je ne devais pas être beaucoup plus âgé.


– As-tu une amie ?


Il y avait au moins deux nuances d'amies. Celles qui vous attirent, vous subjuguent et dont on ne peut se passer et les autres qui vous aident à tuer le temps. J'ai fait non de la tête. Elle s'est sentie soulagée.


– Veux-tu être mon ami ?

– Oui pourquoi pas.


J'ai pensé que son amitié se mériterait, qu'il en résulterait des devoirs. Elle a précédé ma question.


– Il te suffira d'être toujours franc avec moi.


J'ai interrogé mon père sur le sens de l'amitié. Il m'a regardé de travers, se doutant que ma question avait un lien avec Flore. Selon lui, il était impossible d'employer ce mot sans utiliser des guillemets sauf à être pris pour un naïf. On ne pouvait décemment parler d'amitié sans consacrer des heures voire des journées à son ami. Les amis se devaient de partager une histoire. Ils se soutenaient dans les épreuves. Les prétentieux disait-il « se gargarisent » de posséder un grand nombre d’amis. Mais plus ils croient en avoir plus ils en perdent.

« Un camarade de la faculté que tu ne vois qu'une ou deux fois par an ne peut être ton ami », avait-il fini par admettre.


Au cours de l'une de nos escapades, la mère de Flore avait mis mon père en garde. Flore avait eu un grand frère qui était décédé dans un accident de motocyclette. Flore était persuadée que son âme se réincarnerait. Elle se préparait à ces retrouvailles. J'ai imaginé qu'il pouvait prendre la forme d'un chien.


Certains matins je la voyais courir aux côtés d'Amok et le héros de Zweig me revenait à l’esprit. Elle se vidait la tête. C’était une de ces personnes qui portent une fêlure et qui luttent honnêtement pour la dissimuler.


Flore parlait de tout et de rien. Elle décrivait le lieu où elle aimerait vivre, sa proximité avec la montagne et les forêts. Elle énumérait les métiers qu’elle se verrait exercer. Elle parlait, déroulant un futur qui était censé la convaincre elle-même. J'ai osé prendre sa main, elle a sondé mon âme et s'est tue. Cela n'a pas duré. Elle s'est levée et m'a proposé d'aller admirer les vagues qui se brisent sur les remparts.

Un soir elle m'a demandé de mettre le réveil. Demain à la première heure, nous irions ramasser des coquillages. J'ai consulté le tableau des marées et je me suis dit qu’en effet, demain aux aurores, serait le meilleur moment.


Le lendemain nous n'étions pas seuls à avoir eu la même idée. Tous les pêcheurs du coin s’affairaient pelle et seau à la main qui déterrant un couteau, qui extrayant une palourde. Amok débusquait les crabes. Nous le trouvions en grande conversation avec l'un d'eux, bavant tous les deux, l'un grognant, l'autre brandissant sa ridicule pince.


Un moment d'inattention, Amok est rentré dans l'eau. Elle lui a dit de ne pas trop s'éloigner. Elle s'adressait à lui comme elle se serait adressée à un enfant. Les vagues se sont formées à tel point que la tête d'Amok disparaissait de notre vue. Flore n'a pas hésité. Elle s'est jetée dans l'océan. J'ai crié qu'elle revienne et je l'ai suivie. Elle nageait, sortait la tête de l'eau et appelait le chien. Au bout d'une dizaine de minutes nous avons rejoint le rivage à bout de souffle. Elle pleurait. Quand j'ai voulu la consoler, elle s'est mise à courir en direction de la digue.


Tout le monde se retournait sur cette fille qui criait. Ses hurlements se sont changés en appel et j'ai perçu des aboiements dans le lointain.

Amok était sain et sauf, sa queue frétillante témoignait de sa joie de retrouver sa maîtresse. Emporté par les courants, il avait réussi à rejoindre le rivage. Puis tout guilleret, son flair l’avait guidé vers la maison.

Flore l’a enlacé en le félicitant. « C’est bien mon chien », disait-elle à l’envi. En se relevant Flore avait murmuré « il sait bien nager... comme Jean ».


Quand j'ai raconté la scène, mon père a salué notre courage. Il m'a enjoint de ne pas mettre ma vie en péril pour... Sa phrase s'est interrompue ainsi. Il m’a dit « tu m’as compris » et il a repris son travail.


À partir de ce jour, les choses se sont apaisées en partie grâce à sa mère qui emmenait Amok en promenade à chacune de nos baignades.


Un soir qu’il faisait plus frais qu’à l’accoutumée, elle a accepté de goûter un verre de cidre. Elle voulait me parler de sa mère mais ne parvenait pas à trouver les mots qui conviennent. Enhardie par ce cidre qui se diffusait dans son corps, elle s’est lancée.

« Je sais que ma mère vous a parlé de la disparition de mon frère. Je ne sais pour quelles raisons elle ne peut garder ce secret. Avec un peu de médisance, je dirais que c'est un atout qu'elle tire de sa manche pour engager la conversation. Le sujet est si délicat que nul être avec un tant soit peu d'éducation ne se risquerait à la rabrouer. »


D’un signe de tête, je lui ai fait comprendre que je savais.

Elle m'a demandé si je pensais sincèrement qu'elle était folle. J’ai répondu que je ne connaissais rien à la folie ni à ses manifestations. Je lui ai dit qu'elle avait traversé des épreuves douloureuses dont personne ne devait juger les séquelles. L'attachement qu'elle portait à l'être disparu prolongeait sa souffrance. Une partie de cet amour devenu vain s'était reporté sur Amok. Je priais que jamais rien ne lui arrive.


Le jour qui a précédé son départ, ce fut mon tour d’essuyer ses critiques. À ses yeux, j'étais bien trop timide et effacé. Impossible de savoir ce que je voulais vraiment. Je devais « m’affirmer », ce sont ses mots, prendre les devants, proposer, soumettre mes projets et les mener à terme.


Je devais admettre qu'elle n'avait pas complètement tort. Depuis le départ de ma mère, une vie trop calme et trop facile m’avait ramolli, presque rendu insipide. Je ne dirigeais pas le cours de ma destinée. Au contraire je me laissais porter par le courant.


– Elle ne t'a pas salué ? avait demandé mon père.

– Si, si nous avons fait nos adieux, hier. Elle trouve ces séparations trop tristes. Et puis nous nous reverrons à Paris certainement.


Je ne suis pas sorti de la chambre de l’après-midi. Je dessinais son visage.

Je me suis souvenu de ses paroles : être franc par honnêteté. C'est ainsi que j'imaginerais un ami comme un miroir le plus fidèle d'une réalité qui lutterait courageusement à l'assaut de votre amour propre.


 
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   Bidis   
12/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
La chute me semble un peu faible, mais le texte se tient bien. Le père est bien dessiné et l'amitié entre le narrateur et Flore est amenée tout naturellement et se déroule tranquillement, par vaguelettes successives.
L'écriture est comme le fond : toute en équilibre et agréable à lire. Néanmoins, j'ai relevé deux petites failles, du moins selon mon point de vue :
- "Le jour de la publication, nous avons parcouru vainement les sites sans trouver ceux de mon collège." : le pronom "ceux" m'a renvoyée au dernier objet dont il est question, soit "les sites" alors qu'il s'agit, selon le sens de la phrase, des résultats.
- "Elle m'a demandé si je pensais sincèrement qu'elle était folle." : à cause des propos de la mère à propos de Flore et de sa croyance en la réincarnation, on ne sait pas si Flore interroge le personnage sur elle-même ou sur sa mère dont elle vient de parler. De plus, dans l'un ou l'autre cas, il n'y a vraiment pas lieu de suspecter de la folie, donc cette question me paraît bizarre.

   Anonyme   
12/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé votre histoire qui peut sembler banale au premier abord mais finalement traite de sujets profonds : l'amitié, la réaction au deuil.
Votre style soigné est très agréable à lire, néanmoins il devient excessivement littéraire dans les dialogues. Flore a 15 ans et le narrateur guère plus j'imagine, ils ont pourtant une expression qui ne correspond pas à leur âge. Exemple chez Flore : « Je sais que ma mère vous a parlé de la disparition de mon frère. Je ne sais pour quelles raisons elle ne peut garder ce secret. Avec un peu de médisance, je dirais que c'est un atout qu'elle tire de sa manche pour engager la conversation. Le sujet est si délicat que nulle être avec un tant soit peu d'éducation se risquerait à la rabrouer ».
Autre petite critique, la scène du chien qui manque se noyer n'est pas assez dramatique. Le ton reste le même, ne change pas, alors qu'il aurait fallu le casser, l'emporter vers plus de dynamisme, de mouvement.
Ces remarques ne peuvent amoindrir un récit plein de délicatesse.

   Donaldo75   
12/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
(Lu et commenté en EL)

Bonjour,

J'ai bien aimé cette nouvelle.
Sa narration est équilibrée; on découvre le narrateur à travers ses rapports à son père, puis le début de ses vacances, et enfin sa rencontre avec Flore.
Le style est doux. Il n'y a pas de surcharge en adjectifs, d'images trop présentes, ni, au contraire, de longues descriptions pénibles pour pas grand chose.
L'histoire est jolie. Le narrateur se découvre. Amok est une fausse piste, l'histoire du frère de Flore également. Ce qui compte, c'est ce que la jeune fille lui dit à la fin. Et tout reboucle avec le début et les reproches de son père sur sa mention au brevet.

Bravo

   toc-art   
30/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

je trouve un charme fou à ce texte, une délicatesse qui fleurte parfois avec l'affectation, notamment dans les dialogues entre adolescents totalement décalés avec le réel, mais sans y tomber pourtant, conservant un fragile équilibre intemporel qui rend le tout singulier et très attachant, pour moi en tout cas.

Après, il y a à mon sens plein de petites maladresses. J'en ai noté quelques unes :

- Le début notamment me parait confus et assez contradictoire ici :
Au café, Papa avait affiché un large sourire. Il avait déniché le résultat espéré. J'étais reçu avec une mention "assez bien", mention qu'il jugea fort décevante.

Pour je ne sais quelle raison, il s'est fâché.


le sourire du père contraste avec la déception affichée. De même, la déception contraste avec le questionnement du narrateur sur la colère du père.

- Le propriétaire avait laissé sa collection de disques, des ouvrages de Conrad qu'il m'avait recommandés

tel quel, je pense que c'est le proprio qui a recommandé les bouquins au narrateur qu'il ne connaît pas, ce qui me parait bizarre. Je pense que les recommandations viennent du père.

- Un camarade de la faculté que tu ne vois qu'une ou deux fois par an ne peut être ton ami », avait-il fini par admettre.

le verbe admettre conviendrait si le père argumentait dans le sens contraire, mais pas du tout. "avait-il conclu" (ou équivalent) serait plus logique.

- En se relevant Flore avait murmuré « il sait bien nager... comme Jean ».
Là, il n'y a pas d'erreur à proprement dit mais je trouve dommage d'avoir été aussi explicatif en évoquant le nom du frère pour illustrer cette histoire de réincarnation. Je pense qu'on pourrait obtenir la même allusion sans être aussi précis.

- Certains matins je la voyais courir aux côtés d'Amok et le héros de Zweig me revenait à l’esprit. C'est très joli, sauf qu'a priori, le narrateur n'a pas encore lu cette nouvelle et son père est resté très évasif à propos de cette histoire. Là, on a le sentiment que le narrateur connaît bien ce récit (oui, je sais, je pinaille).

Je n'ai pas tout relevé et ce sont des détails qui ne m'ont pas du tout empêché d'apprécier votre nouvelle, ce qui est le plus important. J'aime particulièrement la scène de la "noyade" du chien que je trouve très visuelle malgré une absence totale d'effets.

   hersen   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je retrouve chez l'auteur ce style désuet, un peu atone, qui ne fait que raconter. Les émotions sont un peu loin derrière, en retrait. Ce qui n'est pas en soi un défault mais dans ce décor que nous imaginons pâle, je ne trouve pour ma part pas suffisamment de "matière vive".

Cette impression est amplifiée par un décalage temporel. Sans le mot "site", j'aurais pu me croire en 1950. Et il est pour moi absolument impensable que deux ados qui se rencontrent aujourd'hui, même timides, se vouvoient. C'est un des détails qui enlève du naturel aux personnages.

la scène du chien qui se "noie" et la réaction de sa maîtresse est le point fort de la nouvelle et il aurait largement pu être développé au détriment d'autres passages qui n'apporte pas vraiment quelque chose, sauf à considérer qu'ils en rajoute sur cette ambiance plutôt terne.

Un petit détail : un rotring à côté des fusains ? ça me semble faire partie de la panoplie de deux types d'artistes différents; mais comme je l'ai dit, c'est un détail et sans doute ai-je tort.

Je suis d'accord avec ce qui a été relevé par ailleurs et certaines erreur de vocabulaire (par exemple admettre) font un peu sortir le lecteur de cette demi-teinte que l'auteur s'attache à donner au texte.

Et je dois dire que le titre me faisait espérer quelque chose de plus fort.

Merci de cette lecture

hersen

   plumette   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Moshen,

j'ai bien aimé la tonalité de ce récit.
le narrateur adulte évoque pour nous un souvenir de son adolescence.Un souvenir fort qu'il réussi, avec une certaine grâce, à faire revivre.
Les rapports père/fils, la distance entre ces deux ados ( le vouvoiment notamment) permettent de situer l'histoire dans un temps que les moins de vingts ans...
Flore est attachante, l'histoire de la quasi noyade d'Amok apporte soudain un élément concret de drame, alors que le drame est bien là en filigrane dans ce texte.
J'ai ressenti beaucoup de choses: la solitude de ce garçon, ses blessures, sa résignation.
Par de petits détails ( l'histoire des courses en particulier) le narrateur installe cette relation père/ fils assez minimale, dont l'ado ne se plaint pas vraiment. il chercherait plutôt des excuses à ce père lointain.

J'ai été étonnée de la phrase "Au café, Papa avait affiché un large sourire." démentie par la suite car je comprends que le père n'est pas vraiment content.

Merci pour cette lecture qui appelle la nostalgie!

Plumette

   Gouelan   
4/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
j'ai aimé les personnages et le cadre de l'histoire. Le thème de l'amitié est bien traité. C'est délicat, presque désuet, dans un milieu bourgeois peut-être. C'est vrai qu'ils ne ressemblent pas à des adolescents de notre époque. J'ai apprécié cette histoire qui ne se précipite pas ; on ressent le temps des vacances ; des belles rencontres.


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