Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Fantastique/Merveilleux
MrLoUpIoT : Cerise
 Publié le 07/04/08  -  5 commentaires  -  5272 caractères  -  6 lectures    Autres textes du même auteur

Cerise est une fille.


Cerise


Elle s'étendit sur le sable encore chaud et s'endormit.
Personne n'avait pointé le bout de son nez de toute la journée. Cerise a profité seule, tout le jour, du soleil, des vagues et du sel. Elle s'engouffrait à présent dans les profondeurs insondables de ses rêves. Parfois à cheval, parfois dans son lit, parfois sur le toit d'une église, elle naviguait entre les absurdes récifs oniriques.
Puis, enfin, elle s'éveilla.


Le soleil flirtait à présent avec l'imperceptible ligne horizontale qui séparait la mer du ciel. Animé par les remous océaniques, son reflet identique de couleur, différent d'aspect, offrait une image folle de l'astre rougeoyant. Cerise s'assit au centre de la petite crique en croissant de lune. Elle plongeait ses orteils dans la tiède profondeur des grains sablés. Elle contemplait le spectacle silencieux de ses grands yeux gris, émeraude et saphir.


C'est alors que surgit une gigantesque pointe planche derrière la falaise escarpée. Un voilier étincelant, blanc comme le vide apparut à quelques mètres du bord. Il s'approcha lentement puis s'immobilisa.
Un peu effrayée, mais surtout curieuse, Cerise s'avança vers le vaisseau lumineux. Une échelle de fils d'argent se déroula gracieusement jusqu'à la pointe de ses pieds. Cerise gravit les échelons brillants et découvrit le pont, immense, beau, propre et vide. Cerise visita son bateau de fond en comble, il était absolument vierge. Pas un homme, pas une femme, pas un chat, pas une souris n'avait déjà foulé le sol de ce navire. Cerise, comme une sirène, face au vent, respirait l'air pur du grand large. Tout doucement, l'embarcation choisit de mettre un terme à son immobilité.
C'est ainsi qu'une étoile blanche scintillante se déplaça vers l'inconnu, cette nuit, sur l'étendue marine.


Cerise s'allongea, une fois de plus, et s'endormit, une fois de plus. Elle se réveilla au petit matin. Le bateau s'était stabilisé, le soleil crachait ses rayons aveuglants sur les joues pâles de la jeune fille. Elle ouvrit les yeux sur une île fantastique. Petite, isolée, c'était une motte de terre perdue dans l'infini, coiffée d'une forêt multicolore. Chaque arbre était une plume de perroquet. Un très fin ruisseau s'écoulait du sommet et découpait la plage en deux pour se déverser dans la mer en un delta miniature. Plus au large, une centaine de poissons volants exécutaient des millions de figures artistiques synchronisées en signe d'accueil chaleureux.
Cerise posa, confiante, un pied sur le sol de ce nouvel univers.


À sa grande surprise, les plantes et les fleurs s'écartaient sur son passage. De courbette en courbette, chaque tige lui traçait un sentier à travers la jungle acidulée. Menée par les éléments, Cerise s'enfonçait dans la brume sèche qui tapissait la terre et les arbustes. Une multitude de faisceaux lumineux pleuvaient au travers d'une canopée inaccessible. Au bout du chemin, Cerise découvrit une clairière circulaire. Entre les arbres s'élançaient de fines tiges de bois tressé. Entre les tiges reposaient des milliers de rayonnages de pierre. Sur les rayonnages, des livres de toutes formes et couleurs s'étendaient à l'infini. Le tout formait un immense cylindre finement ciselé, une bibliothèque idéale et somptueuse. Cerise ouvrit la bouche et la referma. Elle saisit un livre au hasard, s'assit au centre de la clairière et lut.


Douze années coulèrent sur Cerise et son trésor. Elle lisait, jour et nuit, s'arrêtant pour reposer l'ouvrage achevé et prendre le suivant. Son visage n'avait pas pris une ride pendant ces cent cinq mille cent quatre-vingt-douze heures de lecture. Mais depuis quelques minutes, Cerise avait faim. Alors elle se leva et reprit le sentier qui continuait sa route tortueuse.


Après quelques minutes de promenade, la fillette découvrit une seconde clairière, plus petite, inondée d'une chaude lumière tamisée. Un large buffet taillé dans une pierre translucide multicolore s'étendait en arc de cercle autour de l'espace évidé. Sur cet étalage étaient disposées toutes sortes de fruits, de toutes formes et couleurs. Le ventre creux, Cerise saisit un fruit au hasard et découpa sa chair d'un coup d'incisives. Une bouchée avalée, Cerise était rassasiée. Elle contempla un moment le spectacle de couleurs et de parfums puis s'enfuit continuer son doux périple.


La petite femme s'attendait à rencontrer une troisième clairière mais la route était plus longue. Cela faisait deux mois et deux jours qu'elle cheminait avec patience et délice, sans croiser le moindre obstacle, la moindre surprise. Puis elle découvrit la troisième épreuve. Une autre clairière, encore plus petite, plus simple, se dessinait devant son regard. Au centre, un homme nu, étendu sur l'herbe haute, douce, fraîche, soyeuse et uniformément verte. Il se redressa, plongea le bleu limpide de ses deux iris dans le cœur de Cerise. Foudroyée, celle-ci s'avança vers lui, posa la paume de ses mains sur les hanches du garçon. Tous deux quittèrent le sol et s'élevèrent lentement. Les deux êtres se regardaient fixement, sans ciller, les nuages passaient devant, derrière, à travers eux. Ils montèrent ainsi plusieurs semaines entières dans l'immensité du ciel. Puis, ils s'endormirent dans cette position, debout l'un en face de l'autre.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Filipo   
7/4/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
Un récit visiblement inspiré par l'onirisme. Peut-être un peu moins de superlatifs pour que la lecture soit réellement plaisante et crédible...

Par contre, je suis un peu déçu par le manque de "scénario" et, du coup, une assez faible intensité "dramatique" (chute un peu baclée, je trouve).

Attention à la clarté de la formulation (juste 1 ex. "Elle contemplait le spectacle silencieux de ses grands yeux gris, émeraude et saphir" : on pourrait presque croire que le spectacle, c'est ses yeux...)

Sinon, quelques jolies formulations quand même, pour le côté positif.

   widjet   
7/4/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
Etrange texte avec un style très inégal : le correct (de jolis passages) cotoie le franchement moins bon. C'est assez destabilisant.
MrLoUpIoT s'est lancé dans l'onirisme (description de ce qui semble être un Eden) et cela ne lui réussit pas si mal !! Bravo à lui ! Dommage en effet que cette fin expédiée comme si l'auteur avait soudain prit peur ou avait perdu confiance en son récit.

La moyenne donc pour cette demi réussite plutot encourageante.

W

   Ariumette   
7/4/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
Je suis assez perplexe... Heu... J'ai presque envie de dire "et?". C'est dommage! Pas de rebondissement, tout dans la description et parfois trop! Je ne suis pas rentrée dans cet univers qui pourtant m'a l'air fort agréable... A la fin tu parles de 3ème épreuve mais je n'ai rien lu de tel dans le début de la nouvelle. Je pense que la douceur de la continuité sans obstacle est extrèmement compliquée à retranscrire à l'écrit; il me semble que le court-métrage se prête mieux à l'exercice... mais ceci est un autre art...

   Cassanda   
13/4/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Il manque quelques rebondissements pour donner du dynamisme à cette nouvelle qui est très jolie de par ses descriptions. J'avoue que je m'attendais un peu à autre chose.
Question style il y a quelques imperfections et inégalités. Peut-être un peu trop de métaphores... Mais c'est un joli rêve.
Merci

   xuanvincent   
10/6/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai assez aimé l'histoire.

Le récit me paraît bien écrit dans l'ensemble, avec de jolies images de rêves (cela foisonne, en très peu de lignes, j'ai envie de dire). Certaines phrases m'ont toutefois moins plu, comme :
"Personne n'avait pointé le bout de son nez de toute la journée", "Cerise s'allongea, une fois de plus, et s'endormit, une fois de plus.", (je n'ai pas trop aimé les "une fois de plus", "Cerise ouvrit la bouche et la referma."

Pour le fond, les rêves du bateau et surtout de l'arbre à la multitude de livres m'ont intéressée.

La fin me semble un peu précipitée, alors que l'auteur a pris le temps dans la première partie de développer le rêve, de décrire les paysages oniriques, les trois épreuves finales sont très vite traitées. Une jolie et singulière envolée finale !


Oniris Copyright © 2007-2023