Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Sentimental/Romanesque
Napthaline : Les Yeux des vaches
 Publié le 27/12/09  -  11 commentaires  -  13229 caractères  -  95 lectures    Autres textes du même auteur

Le bonheur ressemble peut-être à une prairie où paissent des vaches...


Les Yeux des vaches


La lettre glissée dans ce livre de la Bibliothèque Rose n'était pas destinée à être lue par un enfant. Que faisait-elle alors entre ces pages jaunies, au beau milieu d’un monde trivial, fluide, simple, où les bons gagnent et les méchants perdent ? Qui avait voulu briser des rêves encore enfantins, balayer des illusions encore ardentes, broyer des certitudes déjà fragiles ?


Moi, j’avais depuis longtemps perdu le statut d’enfant. Le gamin turbulent que j’avais été, qui préférait dehors à dedans, avait été remisé dans l’étable à vaches pour que le jeune homme aux contours flous qui se dessinait alors accomplisse une destinée autrement plus glorieuse, gorgée de potentiels inestimables. J’étais devenu citadin, fuyant des journées bocagères bercées par le ronronnement du tracteur et celui de la télé, alors que moi, ce que j’aimais, c’était boire le lait dans le seau, sauter à pieds joints dans les bouses, imiter le chant du coq et aussi l’odeur du foin et les yeux des vaches.


Mais laissons ce passé s’enliser dans ma mémoire et revenons aux moutons que je n’ai jamais eus. J’étais devenu citadin et je l’étais resté, avec des histoires de femmes et d’argent ricochant sur l’asphalte des trottoirs, des espoirs écachés par des métros et des pendules, des peurs prisonnières de fumées délétères, des rires mêlés à d’autres rires et des pleurs solitaires. Embarqué malgré moi sur les flots débridés de l’humanité, luttant contre le courant dans ma misérable embarcation, aux côtés de cinq milliards cinq cent mille autres misérables embarcations – et de quelques yachts -, je tâchais de dévier de ma route sans y parvenir, contraint de garder le cap à grands coups de bourrasques temporelles dans le dos. Et j’en rajoutais à cette effervescence, comme si la frénésie de ma vie pouvait m’empêcher de boire le bouillon au bout du chemin. Je faisais la part belle à tout ce qu’il y avait de moins reluisant en moi, et je me rassurais en me disant que je gardais peut-être le meilleur pour la fin.


Et puis… et puis je rencontrai Tereza. Je pourrais vous dire sa beauté, sa volupté, sa clarté, l’ardeur de son étreinte, la saveur de son verger, mais la jalousie me freine, je n’aime pas partager. Tereza, c’était tout le contraire de ces ouragans qui m’emportaient dans leur tourmente. Certains la trouvaient languissante. D’autres la disaient nonchalante. En vérité, elle était calme. Simplement calme. Comme si tout en elle avait trouvé sa place, comme un puzzle dont tous les éléments s’ajustent exactement.

Mais un jour, quelqu’un vola une pièce et je ne le compris pas.



***



« Il reste toujours quelque chose de l’enfance, toujours », a écrit Marguerite Duras pour tous ceux qui l’ont pensé. Forcément, avoir été enfant laisse des traces. Certaines superficielles, d’autres plus profondes. Moi, par exemple, je ne supporte pas les douches, je ne prends que des bains. J’adore rester des heures à tremper dans l’eau brûlante, et quand elle s’attiédit, je rajoute de l’eau chaude, à grand jet, pour faire des bouillons. Jadis, ma mère hurlait en tambourinant à la porte que ça se voyait que ce n’était pas moi qui payais l’eau chaude ! Plus tard, ma femme hurlait en ronchonnant que la salle de bains n’était pas ma pièce réservée ! Plus récemment, ma fille hurlait en récitant qu’un bain, c’était 150 litres d’eau perdus, plus l’énergie gaspillée pour la chauffer, plus les cochonneries déversées pour l’oxyder, la clarifier, la désinfecter…


Aujourd’hui, il n’y a plus personne pour hurler derrière la porte, mais je continue à prendre des bains, et à jouer aux chutes d’Iguazu avec le robinet, et mes doigts de pieds tout fripés sont des rochers sur lesquels se pavanent des sirènes aux longues chevelures soyeuses… Mais je n’entends plus leur chant.



***



Tereza sut m’apaiser. Le repos du guerrier. Il suffisait qu’elle pose sur moi ses grands yeux, sombres sans être obscurs, pour que je me laisse rouler sur l’adret de son regard jusqu’à la source de son âme, une eau lisse, immobile, limpide.

Nous nous sommes aimés, énormément, corporellement, sensuellement, spirituellement, de toutes les manières possibles et impossibles.


Tereza voulut un enfant. Je résistai d’abord, ne ressentant nulle part en moi cette nécessité de me désincarner, me foutant éperdument de tout ce qu’on pouvait déblatérer sur l’instinct de procréation, le prolongement de soi, la transmission, et d’autres foutaises de ce genre. Et puis je n’avais nulle intention de participer à la prolifération d’une espèce condamnée à disparaître et qui était capable d’orchestrer elle-même son anéantissement. La vie était-elle si bonne qu’elle méritât d’être multipliée ? Enfin, et c’était peut-être la vraie raison, je me sentais si bien avec Tereza que je voulais préserver cette entité nouvelle et double que nous formions, cette chimère à deux têtes qui partageait un seul cœur ; et on n’a jamais vu un cœur à trois ventricules !


- Écoute, je n’ai rien à offrir à un enfant. La vie, c’est un sens unique, un cul-de-sac, et on ne peut pas faire demi-tour… Tu te vois lâcher ton môme sur son tricycle du haut d’une côte, avec un mur de béton qui l’attend à l’arrivée ? « Vas-y, mon trésor, fonce, tête baissée, droit dans le mur ! Ah, au fait, j’oubliais : il y a des mines partout, tâche de les éviter ! »


Le regard de Tereza était une arme redoutable. Il allégeait ma mélancolie, il illuminait ma nébuleuse, il me transformait. De noir, je devins gris, me rapprochant dangereusement du paradis.



***



J’ai posé sur le rebord de la baignoire une pile de Fantômette retrouvés dans un carton pas déballé, et que, petit, je chipais à ma sœur et dévorais perché dans l’énorme tilleul devant la maison. Les livres sont le seul trait d’union que j’ai conservé avec le passé. Les photos portent en elles le temps regretté, le temps de la nostalgie. Les livres, eux, étayent les souvenirs, leur rendent leur éclat, ravivent des mondes oubliés. Parfois, Lola piochait au hasard dans les rayonnages où mon enfance se déclinait en rose et vert, choisissait un titre, et réinventait un univers que j’avais déjà visité.


La semaine dernière, j’ai relu mes Oui-Oui.


- Papa, pourquoi le gendarme, il accuse Oui-Oui ? C’est pas lui qu’a tout volé le manger de Mlle Chatounette. C’est pas juste.


La semaine d’avant, la comtesse de Ségur.


- Papa, pourquoi Mme Mac’Miche, elle est méchante avec Charles ? Et pourquoi Charles est méchant avec elle aussi ? Pourtant, ils s’appellent cousin-cousine. Quand on est de la même famille, on doit s’aimer, non ?


La semaine prochaine, je renouerai avec Enid Blyton et son Club des Cinq. Ensuite, je choisirai peut-être un Jules Verne ou… non, plutôt les Trois Mousquetaires.


- Papa, pourquoi les trois mousquetaires, ils sont quatre ?


Lola était belle comme une princesse des Mille et une Nuits, son « éclat effaçait les couleurs de la rose », ses cheveux étaient fins et lisses comme des fils de soie, son visage, rond comme la lune en son plein, sa bouche gourmande, et son regard, ce même regard profond, si profond…



***



J’ai choisi dans la pile ce Fantômette. J’ai observé longuement la couverture, comme pour mieux me souvenir. Françoise a ce même air pensif que je t’avais trouvé alors.


Il faisait si beau ce jour-là, l’air était si léger. Tu étais assise à la table, un livre ouvert devant toi. Tu lisais quand je suis entré. Fantômette et le Masque d’Argent. Je t’avais déjà raconté cette aventure et beaucoup d’autres quelques années plus tôt, le soir, avant de t’endormir, mais tu aimais les relire seule, comme pour vérifier que je n’avais rien oublié ou rien modifié. Tu as levé la tête et tu m’as souri, d’un sourire encore enfantin malgré tes quatorze ans. Le vent jouait par moments avec tes cheveux, les soulevant comme si tu étais en train de courir… ou de dévaler une côte à vélo. J’ai commencé à préparer le dîner, comme tous les soirs depuis que ta mère s’était retirée, quatre ans auparavant. Je sentais ta présence tranquille à mes côtés. Et puis à un moment, je n’ai plus rien senti, alors j’ai tourné la tête. Le livre était fermé, et tu avais posé tes deux mains de chaque côté, paumes vers le haut. Ta tête était légèrement inclinée, ton regard baissé et je l’ai trouvé vide. J’ai pensé à un tableau célèbre, les apôtres en moins, et ça m’a fait rire, mais tu n’as pas réagi. Tu semblais absorbée par quelque chose et j’avais très envie de savoir ce que c’était. Je t’ai dit quelques mots, en les chuchotant presque pour ne pas briser ce moment de grâce.


- À quoi tu rêves, ma Lolita ? À la façon dont tu vas sauver l’humanité en danger ?


Tu as tourné ton visage vers moi et tu m’as regardé, mais sans sourire cette fois.


- Tu sais très bien que je ne sauverai jamais personne… papa.


On dit que l’humeur des gens est fonction du temps. Qu’est-ce qu’on peut dire comme conneries !



***



J’ai ouvert le livre qui ne l’avait pas été depuis ce jour-là, avec beaucoup de retenue et d’émotion, et je tourne presque religieusement, l’une après l’autre, les pages de cette relique d’un temps meilleur, un temps où l’avenir avait des airs de fête foraine. Les pages sont jaunies par endroits, mais aucune n’est abîmée. J’en choisis une et je lis la dernière ligne : « Prisonnière sur un iceberg ! Au beau milieu de l’océan ! ». Mes doigts glissent sur le papier un peu rugueux, jusqu’au coin que je saisis entre le pouce et l’index et que je soulève, découvrant une feuille dont la blancheur contraste avec le teint suranné de la page.



***



Avec des gestes très lents, tu as pris appui de tes deux mains sur la table et tu t’es levée, douloureusement, tu avais cent ans tout à coup, ton corps était lourd, ou peut-être était-ce l’air autour qui était lourd, l’orage devait couver, tu m’as tourné le dos, et tes épaules d’enfant étaient voûtées, oui, il fait trop beau pour la saison, ça ne peut pas durer, tu as fait deux pas, c’est sûr, on étouffe, il va sûrement pleuvoir, tu as essayé de te redresser, mais le ciel est si pesant, si pesant, tu as pris une grande inspiration, comme pour mieux sentir de quoi était fait le temps, tu es sortie sur le balcon fleuri, et en prenant appui sur les deux pots d’immortelles, tu t’es propulsée dans le néant, et moi je reste à regarder l’espace que tu viens d’occuper sans comprendre que tu n’es plus là.



***



Je déplie le feuillet. L’écriture est ample, déliée quoique hésitante. Je la reconnais sur-le-champ. Comme un projecteur, mon regard balaie la forêt de lettres dans tous les sens, sans oser se poser.

« …amour… Lola… entrailles… violent… »

Les mots pulsent. À travers le paysage, j’éclaire un sentier.

« Mon amour, je ne peux plus… prends soin de Lola… »

Les mots cognent. Le sentier s’élargit.

« … ce mal qui me ronge porte un nom violent comme une giclée de vitriol dans mes entrailles au coin d’une rue… »

Les mots pilonnent. La pente est abrupte.

«… Lola n’est pas… »

La route est coupée. Je suis au bord du précipice. « ADN… ADN… ADN... »

Une fulgurance m’a déchiré le cœur et les larmes se bousculent au bord de mes paupières. Ma vue se brouille et d’émoi, je lâche la feuille. Lentement, elle se couche à la surface de l’eau et en absorbe autant qu’elle peut. En échange, l’eau lui prend tous ses mots, s’en gorge, les dissèque, les dissipe. Et ces mots se mêlent se mélangent m’enveloppent s’insinuent en moi et ce magma lentement me recouvre et me submerge.



***



Tereza se lève doucement. Elle a froid, mais peut-être est-ce l’air autour qui est froid. La bise hivernale s’insinue, traverse son épiderme, son derme, et toutes les autres couches jusqu’au cœur. Tereza croyait être forte. Elle croyait pouvoir enfouir ça dans un caveau scellé que personne n’ouvrirait plus. Mais les parois ont cédé et les relents fétides peu à peu ont envahi son espace, de plus en plus loin, de plus en plus fort, et comme une valse lancinante, ont parasité ses pensées, ses envies, ont pris possession du ça, du moi, du surmoi et des autres. La corrosion a perlé et a terni sa lumière.


Mais lui n’a pas vu. Il n’a pas vu son regard se fêler, il n’a pas vu le soleil décliner, il n’a pas vu son cœur s’assécher.

Quelques mots griffonnés, une feuille glissée entre deux pages jaunies, à découvrir au détour d’une lecture, un soir, assis sur un lit d’enfant. Mais le hasard a pris d’autres chemins.


Le corps endormi de Tereza. Un tube vide à côté.

Trois vies écorchées.



***



Le coq m’a réveillé. J’ai ouvert les yeux. Il y avait une mouche posée sur ma main gauche. Avec la main droite, d’un coup sec, je l’ai écrasée. Elle n’a pas bougé. Curieusement, à chaque fois, je me sens un peu vengé. Une drosophile en moins pour la science. Une chiquenaude à la génétique.

Le soleil se faufile à travers le bois ajouré des volets. L’air est léger.


Je vais boire mon café, prendre ma douche, et ensuite, j’irai m’occuper de Tereza et Lola, mes deux Normandes aux yeux si doux.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
27/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Ce texte est notalgique et mélancolique, trop peut être..J'ai eu l'impression d'étouffement par moment (voulu ou non par l'auteur ?)
parfois l'humour peut poindre : par exemple la partie sur le plaisir des bains qui donnent en même temps vie aux personnages principaux.
Je trouve ce texte souvent poétique, avec une richesse de vocabulaires (des mots rares comme "écacher" par exemple)
De nombreuses métaphores qui enrichissent le texte mais qui peuvent aussi nuire à sa compréhension..
La compréhension de l'histoire est sans doute le point le plus délicat.
Des aller et retour entre le passé et le présent, voire entre différents moments du passé qui n'aident pas non plus à la compréhension et qui empêchent parfois de se sentir touché...
Des oppositions qui contribuent à l'épaisseur de l'histoire mais qui interrogent sur l'orientation de l'histoire : drame ou comédie ..
Par exemple l'utilisation des livres d'enfants et la lettre fatidique ..
Mais que fait cette lettre terrible cachée dans un livre d'enfant ? le principe de réalité est mis à mal. La mère aurait-elle avant de se donner la mort caché cette lettre dans un livre d'enfant à la portée de n'importe qui et entre autre de sa fille ...
La fille se suicide-t-elle du fait de la lecture de cette lettre ?La vie peut bien sûr déclencher des drames terribles mais le réalisme doit être rendu dans un écrit.
Je reste dubitative sur le rapport entre les yeux de vaches, des normandes, et de Tereza et Lola..
En résumé, une belle écriture, un vocabulaire riche, de la poésie, mais une narration qui n'aide pas à la compréhension, et qui ne permet pas d'être ému.Dommage...
Bonne continuation

   jaimme   
27/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une écriture que l'on prend le temps d'admirer. Qui a la fluidité du bois lisse, ciré, presque soyeux. Et beau.
Un peu penché vers le bas j'ai pensé glisser sans anicroche jusqu'à la fin. Confortablement installé.
Mais c'est l'histoire qui m'a bousculé. M'a fait tomber de la balancelle.
M'a obligé à relire. Et réécouter les mots.
Non pas l'histoire, elle est tristement "banale". L'art narratif. Qui de la belle écriture est entrée dans le chaotique de vies brisées.
Un texte ciselé, les très belles phrases scandent tout le texte.
Un cadeau.

Merci Naphtaline. Je t'interdis que quitter Oniris! Nondidiou!

Bon, un truc quand même: le narrateur est un homme et l'écriture est parfois trop "féminine". Ce qui ne veut pas dire que les hommes écrivent comme des pieds, non plus!

   ANIMAL   
27/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime cette histoire d'amour et de désespoir. Des personnages qui se sont trouvés, se perdent, un jeu d'amour et de mort porté par une jolie écriture.

Parfois, c'est un peu trop mystérieux pour moi et je ne suis pas sûre d'avoir tout compris (Tereza se serait suicidée parce qu'atteinte d'une grave maladie ? Lola n'était pas la fille de son père ?) mais ce mal-être sous jacent est très bien rendu. Et pourquoi des vaches ?

Mais bon, ce texte étrange et beau m'a plu.

   Perle-Hingaud   
28/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
L'écriture est travaillée. L'auteur prend plaisir à détailler les sentiments, à peaufiner les dialogues. De la belle ouvrage. Ceci dit, j'ai été étonnée par plusieurs éléments: tout d'abord, donner le prénom de sa femme et de sa fille mortes à deux vaches... heu, cela suppose une dose d'ironie ou de recul que le personnage ne montre pas par ailleurs. L'histoire me semble trés improbable: pourquoi une telle lettre dans un livre pour enfant ? pourquoi une telle réaction de la part de la fille ?
Cela fait trop d'incohérences pour moi, désolée.

   florilange   
29/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Moi non +, je n'aime pas le rapport avec les vaches. À moins que je n'aie rien compris... Ce serait dommage car j'ai apprécié ce texte bien rédigé. Voyons.
Tereza a eu sa fille de quelqu'1 d'autre (1 pièce a été volée), elle se suicide parce que ça la ronge? Son aveu dans 1 livre d'enfant informe sa fille qui se suicide à son tour? Le père ne l'apprend que des années + tard, par le même mot dans ce livre?
Si j'ai tout compris, l'histoire est assez invraisemblable. Elle me plaît tout de même.
Florilange.

   Anonyme   
30/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai aimé l'écriture de ce texte
J'ai aimé aussi n'avoir pas toutes les clés pour le comprendre je pense que mon plaisir aurait été amoindri si je les avais eues. Il me semble qu'il s'agit ici de fatalité, celle contre laquelle on ne peut rien celle qui nous vient de la Grèce Antique...
Mais j'ai vivement regretté la chute ces vaches qui justifient le titre mais seulement cela. Je pense qu'il aurait fallu là si mon interprétation est juste donner quelques pistes au lecteur sur ce retour à la nature qui l'a presque apaisé, sur sa sauvagerie, sa misanthropie et cet univers récréé envers et contre tout parce que là il m'a fallu beaucoup d'efforts pour en tant que lecteur essayer de trouver une interprétation qui colle...

Sinon ah une question Tereza elle s'est suicidée parce qu'elle n'en pouvait plus plus de ce secret ou parce qu'une maladie la rongeait en punition de ce secret ?

En tout cas infiniment merci et au plaisir de te lire à nouveau

Xrys

   Anonyme   
30/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Naphtaline

"Je ne sauverai jamais personne papa". Il me semble que la clé du mystère de ce texte particulièrement bien écrit est là. Si je l'associe à ADN, je foisonne d'idées mais je n'ose toucher à rien, parce que l'émotion est telle qu'elle m'a laissée toute remuée à l'intérieur.
Un texte bien écrit qui ne joue que sur le pouvoir de ce que peuvent faire rejaillir les mots et la ponctuation.
Pourtant ce texte ne se laisse pas apprivoiser comme ça. Il faut je crois, l'humeur qui va avec car je l'ai relu plusieurs fois, depuis sa parution mais il n'y a qu'aujourd'hui qu'il m'a à ce point touchée.
"Françoise à ce même air pensif que je t'avais trouvé alors"... J'aime beaucoup ce doute qui s'insinue. Françoise... une autre vache au regard paisible ?
J'aime ce rapport entre les vaches et la vie de cet homme qui voulait la campagne, une vie dans une ferme et qui a été contraint d'oublier ses envies pour devenir citadin. Juste retour des choses, en fin de compte sa ferme, il l'a. Il y a tant de secrets dans Les yeux des vaches...
Vraiment un très beau texte.

   NICOLE   
3/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un détail, presque rien : il ne prend pas de douches, nous l'a longuement expliqué, alors, une étourderie à la dernière phrase, rien de grave.
Mais j'ai aimé bien sùr, la progression parfaitement orchestrée de cette angoisse diffuse mais tenace. L'auteur trouble l'eau limpide du bonheur, par petites touches successives, empoisonnées.
Il y a le souvenir du bonheur, jamais aussi réel que lorsqu'il n'est plus, et le charme des photos fanées. Joli, vraiment.
La dernière partie m'a un peu moins convaincue, la necessité d'expliquer, sans doute. Il aurait presque fallu oser ne rien dévoiler, laisser le lecteur mettre le point final qui lui semble juste, éviter l'ecueil du mélo,...peut être.

   Napthaline   
3/1/2010

   xuanvincent   
5/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Merci à l'auteur pour cette nouvelle qui fleure bon la nostalgie de l'enfance, notamment celle des premières lectures.

Les différentes mentions des séries de littérature de jeunesse rappelleront sans doute de bons souvenirs à une partie des lecteurs.

Dans l'ensemble ce texte m'a paru bien écrit.

Bonne continuation à l'auteur.

   Cortese   
6/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour Naphtaline,
j'ai failli arrêter de lire au 3ème paragraphe, qui m'a épuisée par son accumulation d'images abstraites qui me demandent trop de gymnastique intellectuelle.
Mais comme j'aime bien les vaches et que cette histoire de livre d'enfant m'intriguait, j'ai poursuivi la lecture.
Je ne suis pas convaincue par ce texte, même si je vois bien qu'il est très travaillé.

D'une part j'ai trouvé l'histoire un peu plate, presque banale. Bien sûr, elle n'est pas courante dans la vraie vie, mais j'ai l'impression que les séries regorgent de ce genre de scénarios.

D'autre part, je ne suis pas captivée par l'écriture, parfois trop "facile" ou convenue : "ses cheveux étaient fins et lisses comme des fils de soie, son visage, rond comme la lune en son plein, sa bouche gourmande, et son regard, ce même regard profond, si profond…"

Enfin, je trouve que les personnages pourraient être plus approfondis. J'ai eu le sentiment d'un survol, d'une description trop lointaine pour qu'ils me touchent. Bref, pas d'empathie.

Enfin, tout ça tient sans doute au fait que la mélancolie ne me parle qu'à certaines conditions.

A bientôt,
Cortèse


Oniris Copyright © 2007-2023