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Policier/Noir/Thriller
nemson : Road mauvaise
 Publié le 19/08/15  -  13 commentaires  -  5590 caractères  -  100 lectures    Autres textes du même auteur

L'autoroute, un bolide, un péage en travers...


Road mauvaise


256 km/h. À cette vitesse le paysage s’affole, devient hystérique, l’horizon lui-même se déplace latéralement, par à-coups, comme dans GTA. En plus, depuis quelques minutes, l’autoroute est passée en quatre voies, c’est plus large mais le trafic augmente, d’ailleurs je viens de dépasser un motard couché sur son engin et il a dû halluciner.

L’air fouette la carrosserie en produisant un murmure permanent qui devient insupportable, on dirait des acouphènes connectés sur l’enfer. La route défile trop vite, ça ressemble à un torrent de cendres qui disparaît sous mon capot. Je ne sais pas ce que sont devenus les keufs et leur Subaru de merde, les bouffons, ils m’ont collé pendant deux ou trois bornes, ils se croyaient dans Fast & Furious en fait, je les vois plus dans le rétro, j’ai dû leur mettre un paquet de secondes dans la vue. Je ricane mais c’est nerveux. J’ai peur. J’ai juste l’impression d’être assis dans une balle perdue tirée par une saloperie de psychopathe.


261 km/h. J’ai le pied droit tétanisé, c’est plus un pied c’est un pieu enfoncé dans le cœur du monstre de 305 chevaux. Ouais, 305 cavaliers de l’Apocalypse au grand galop fonçant vers le péage de Chamant. Bordel ! maintenant j’ai un hélico qui me colle au cul pareil à une grosse mouche survolant une saucisse cocktail. Je le vois pas mais j’ai son ombre qui caresse le bitume sur ma droite.

Pétasse d’Irina ! Toi ton enfoiré de frangin et toute ta clique de Tchétchènes de meeeeeerde !!!


J’aurais dû écouter les éoliennes. J’en ai croisé tout un champ y a environ trente minutes. Elles étaient plantées en rangs d’oignons, immenses et tranquilles comme des sentinelles extraterrestres. Elles tournoyaient leurs grands bras, ça m’a fait penser à des commissaires de courses, elles semblaient dire : « Laisse tomber ! Arrête-toi sur la prochaine aire, pose la Lamborghini et tire-toi ! Sors-toi de cette galère… »


« Péage à cinq milles mètres préparez votre monnaie » hé hé… c’est l’heure des comptes, l’heure du choix, s’enfiler à près de 300 km/h dans un box de 2 mètres 50 de large c’est de la rigolade, faut juste choisir le bon, si la barrière me décapite pas, si je vais pas m’exploser contre un fourgon de la douane, si les keufs ont pas eu le temps de tout boucler, si, si, si…


L’avantage de savoir que tu vas probablement mourir dans les deux minutes c’est que tu peux choisir la bande originale de ta mort. Surtout quand t’as un son de ouf dans une caisse de rêve, je zappe un peu sur la FM et au final je tombe sur « My way » comme quoi la vie a de l’humour parfois, c’est la version Sexpistols, Sid Vicious est un parfait ambassadeur de l’enfer. Il commence le morceau doucement avec son débit de gros défoncé qu’il était, je ferme les yeux.


Irina. Sûrement la plus belle fille de la ville. Comment t’as pu y croire une seconde ducon. Irina fréquentant le même bar de paumés que toi, Irina qui te chauffe, toi petit mécano de merde, Irina qui te suit à ton appart, qui te fait son numéro de claquettes, Irina en culotte sur tes genoux avec ses kilomètres de jambes entortillées autour des tiennes. Et puis, juste avant que tu l’entreprennes sérieusement, comme de par hasard, ta porte qui s’arrache du mur avec son frérot derrière, Irina propulsée sur la moquette et au final le froid métallique du canon d’un gun contre ma joue.

S’ensuit un laïus sur l’honneur de la famille, la virginité de sa sœur (lol), si je sais comment on traite les pointeurs de mon espèce chez les musulmans, qu’en Tchétchénie j’aurais déjà un pneu en flamme autour du cou, et pia, pia, pia je l’écoute à moitié, je veux juste que ce bâtard enlève son gun de mon visage avant que la mort m’envoie son premier baiser.


278 km/h, le décor s’arrache vers l’arrière et semble fléchir sous le souffle d’une explosion nucléaire. Le rif de guitare des Pistols démarre d’un coup et j’ai l’impression de prendre trois G, je tape le tempo sur le volant et balance la tête. « Péage à trois milles mètres ».


288 km/h, l’aiguille du compte-tours se tape la tête contre le mur, tout l’habitacle commence à vibrer sérieusement, l’odeur du shit devient carrément écœurante, 130 kg qui marinent en plein soleil sur le siège arrière. Je ne croyais tellement pas à cette opération que j’ai pas pris la peine de les cacher plus que ça. Un go fast en Lamborghini orange, c’est pas une idée de débile de Tchétchène ça !!?? Je lui ai proposé de tracter un char de la Gay Pride aussi pendant qu’on y était mais ça l’a pas fait marrer. Il a juste dit : « Tu tires la Lamborghini de ton patron, tu vas chercher le shit tu ramènes le tout, et j’oublie que t’as baisé ma sœur… » Baisé sa sœur ? Bordel si je m’en sors je la démonte ! Il a quand même ajouté 20 000 euros pour que je disparaisse de la circulation… sauf que je vais disparaître avec tout le paquet connard !


« Péage à 1000 mètres » les cabines s’alignent en minuscules pointillés dans le fond du décor, je pense à une frontière entre mon ancienne vie de merde et autre chose, la mort… la prison… une carte d’handicapé toute neuve… ou avec un peu de chance une vie au soleil.


300 km. Les Pistols hurlent : « I FIND IT ALL SO AMUSING !!! », maintenant je peux distinguer chaque box, faut se caler face à un trou avant que la vague de métal, de bois et de verre ne s’abatte sur moi, ça paraît aussi simple que de lancer sa clé dans la serrure depuis le trottoir dans face, je suis une boule de bowling pleine de nitroglycérine, Strike dans 3 secondes, 2 secondes, 1 seconde…

PUTAIN IRINA T’ÉTAIS QUAND MÊME UNE SACRÉE BOMMBEEE !!!


 
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   carbona   
9/8/2015
 a aimé ce texte 
Pas
La forme :

- je n'adhère pas toujours à l'écriture que je trouve parfois vulgaire. J'aime quand les mots sont simples, argotiques mais je trouve qu'ici ils se combinent mal entre eux ou sont mal choisis.
(keufs, bouffons, bâtard, ducon, mécano de merde, gun) un champ lexical qui pourrait être retravaillé en restant dans le même registre bien-sûr.

- le rythme donné à votre écriture colle bien avec le sujet. Il y a de la vitesse.

Le fond : l'intrigue n'est pas très intéressante en soi mais le récit, écrit différemment, pourrait amplement suffire à rendre la nouvelle captivante

Le narrateur est très antipathique, ce qui explique peut-être que je n'accroche pas au récit de ses dernières minutes de vie.


Je n'aime pas :

- ses réflexions : "Pétasse d’Irina ! Toi ton enfoiré de frangin et toute ta clique de tchétchènes de meeeeeerde !!!!!"
"c’est pas une idée de débile de tchétchène ça !!??"
- ses références : GTA, Fast and furious

Je note quelques jolies tournures : Irina en culotte sur tes genoux avec ses kilomètres de jambes entortillées autour des tiennes

   AlexC   
10/8/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Le texte est à la mesure de son sujet : go-fast ! Démarrage en trombes et aucune perte de vitesse jusqu’à son dénouement.

Un langage grossier et familier qui sied bien à l’image qu’on se fait du héros/narrateur. Qui se justifie donc et qui ne choque pas plus que ça. Surtout qu’il est compensé par une écriture fluide et de belles trouvailles.

"Elles étaient plantées en rangs d’oignons, immenses et tranquilles comme des sentinelles extra terrestres."
“tu peux choisir la bande originale de ta mort.”
“tracter un char de la gay pride”

La nouvelle marche bien, courte, percutante, se focalise sur l’action et sur l’issue de la course-poursuite. Vous laissez le lecteur dans le mystère au final, ce qui convient bien je trouve à ce genre de situations dont on se sort jamais vraiment.

Peut-être faudrait-il insister un tout petit peu plus sur les raisons qui font que passer le péage, le conducteur serait “sauf”. Le péage de Chamant n’étant pas un poste frontière, cela m’échappe un peu, qu’est-ce qu’y ferait la douane par exemple ?

   hersen   
10/8/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
C'est sûr, ça décoiffe !
J'ai beaucoup aimé certaines expressions, comme par exemple " le compte-tours se tape la tête contre le mur " ou " j'ai juste l'impression d'être assis dans une balle perdue tirée par un psychopathe ".
L'histoire en elle-même ne véhicule rien de nouveau, mais on se prend au "film" et ça aurait été grisant si je n'avais pas été ralentie dans ma lecture par des considérations d'arrière-fond : on est à 5000 mètres du péage, puis on lit la cause de tout ça, puis on est à trois mille mètres du péage. J'ai alors l'impression qu'on a mis longtemps pour faire deux malheureuses bornes à cette vitesse.
ça m'a cassé ma moyenne.
Je dirais qu'on est dans un polar de gare, on ne va pas se poser de question et on suit le mouvement.

   LeopoldPartisan   
11/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Écriture vive et ma fois pour le moins prenante. Le découpage qui au départ me semblait pour le moins caduque sert admirablement le propos. C’est survolté, politiquement incorrect très banlieue nord ou sud c’est comme la gauche et la droite je confonds…

Je me suis pris complètement au jeu malgré les maladresses des codes pour les chiffres et les embardées. Qu’à cela ne tienne, l’important c’est l’ivresse. J’ai été scotché donc vraiment cela mérite d’être publié. Les références ne sont pas les miennes mais vraiment dans l’air du temps que demandé de plus niveau authenticité.

Pour le « my way » quand je pense que ce ne sont ni Sid Vicious qui tient la basse (trop out), ni Steve Jones aux guitares et encore moins Paul Cook derrière les futs cela me fait toujours m’écrouler de rire.

En fait c’est Celmar Angel (oui oui Marcel Angel qui assurera souvent derrière Gotainer et Philippe Chatel (oui, oui celui d’Emilie Jolie) qui gratouille et le gratin des musicos français qui travaillaient sous contrat pour Eddie Barclay, cela comme ce texte c’est vraiment punk…
Bravo

   in-flight   
19/8/2015
Une nouvelle écrite dans l'urgence, ça colle au thème, ça colle à la route! La lamborghini semble lancée à la vitesse de la balle qu'il aurait du prendre dans le melon. Comme si le type cherchait à rattraper le temps, à corriger son "erreur".
Jaime bien l'idée de zapper sur l'autoradio lancé à plus de 250. A l'aise Blaise.

   Anonyme   
19/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Super!
J'étais sur la route, entre un film d'action et une vidéo de course poursuite aux US.
C'est simple et efficace, rythmé et bien ficelé.

J'adhère complètement au vocabulaire grossier qui colle bien avec le personnage décrit.
Par contre, je ne trouve pas nécessaires les "comme de par hasard", "!!??" et "lol". Ces tournures dénotent avec le reste du texte qui est bien écrit.

En un mot : Bravo!

   Anonyme   
23/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai été emporté par cette nouvelle trépidante qui ne s'accorde aucun temps mort. Le style est en parfaite adéquation avec l'action, ça roule et ça déroule ! Juste un peu surpris que ce soit des Tchétchènes qui organise ce go-fast, d'habitude réservé à d'autres. Rien de plus à dire sur un récit qui privilégie le mouvement et ne s'encombre pas ainsi de sentiments susceptibles d'être discutés.

   Blacksad   
23/8/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
En débutant ma lecture, j'ai eu très peur. Peur de tomber sur une resucée de jeu vidéo, pleine de vulgarité et écrite pour des amateurs de télé-réalité.
Alors, oui, il y a de la vulgarité, oui, le scénario tient sur un timbre poste, oui, ça sent l'univers de GTA et Fast and Furious (mais au moins c'est assumé explicitement !) et pourtant... et bien pourtant il se dégage quelque chose de ce texte. Je pense que ça tient à quelques belles formules et à une écriture plus fine qu'il n'y paraît mais en restant nerveuse.
On ressent la vitesse, la rage et l'adrénaline et c'est déjà beaucoup. Et j'ai aimé par exemple le passage sur les éoliennes et d'autres images plutôt bien trouvées.

   jeanmarcel   
26/8/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
un texte rythmé, agréable, avec un souci de réalisme louable. Pour moi ce qui cloche c'est le manque de suspens ( la fin est très prévisible) et quelques baisses de rythme ( justement) dans le récit alors que le compteur du bolide n'en a pas. Je pense que Nemson peut faire beaucoup mieux, il en a les moyens c'est évident.

   Anonyme   
31/8/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
L'ensemble est bien structuré. Par contre les gros mots sont balancés ici de façon assez creuse et n'ont aucun intérêt, à part montrer que tu es un mal élevé qui se la joue "wesh wesh gangsta". Apres, si c'est l'effet recherché, bien joué. Y'a des bonnes images, "des acouphènes connectés sur l'enfer" et des bonnes répliques. Mais le tout manque cruellement de rythme. A grande vitesse tout défile comme un immense ruban saccadé, et les phrases longues coupent cet effet:
"Je ne sais pas ce que sont devenus les keufs et leur Subaru de merde, les bouffons, ils m’ont collé pendant deux ou trois bornes, ils se croyaient dans Fast & Furious en fait, je les vois plus dans le rétro, j’ai dû leur mettre un paquet de secondes dans la vue."
C'est mal découpé (j'aurais mis plus de points) et du coup ça en devient presque ennuyant.
dommage, commencer une histoire par une indication de vitesse, et se plonger direct dans le vif, je trouvait ça bien joué.
A retravailler
Bon courage

   Mills   
31/8/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonne ou mauvaise, ça a au moins le loisir de vous mettre une claque !

Comme la plupart des commentaires : la vague de gros mots -bien qu'ils caractérisent le personnage et l'image que vous voulez lui donner je pense- dessert la nouvelle, certains sont en trop et du coup floutent l'effet escompté.

Comme Marc-Selkis, je pense que casser vos longues phrases amèneront encore du rythme. Encore et encore.

En tout cas je me suis fait embarquer dans le bolide et ça m'a plu.

A bientôt.

   Donaldo75   
5/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte court, très rock'n roll, qui m'a bien plu par son rythme et ses images. Je l'ai lu d'une traite, sans espoir pour le conducteur tellement il est parti pour l'Enfer. Et ça a marché ! Se douter de l'issue n'a pas ôté l'intérêt de l'histoire, du pourquoi de l'affaire aux conditions du deal jusqu'à la bêtise de la situation.
La chute est plutôt marrante et dédramatise le tout, même si après coup j'ai trouvé que c'était peut-être un peu trop chargé en références inutiles.
Bravo nemson, c'est réussi, jusqu'au titre qui donne envie de s'attaquer au reste.
Au plaisir de te relire.
Donald.

   Anonyme   
19/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour nemson

Depuis "Un singe à cymbales" que j'ai particulièrement apprécié (et les autres aussi) ça fait un bail.
Chapeaux de roue et pas de dentelles. Tout est dans l'adrénaline. De jolies phrases notamment le passage avec les éoliennes, mais il y en d'autres, pour le reste ça va vite, ça décoiffe et c'est vibrant de chez speed.
Un excellent moment, imagé, juste un point qui me parait un peu léger, mais le gars est suicidaire alors pourquoi pas, le tambourinage des doigts au rythme de la musique à plus de 200 km/h. Rien autrement dit.
Contente de savoir que vous écrivez toujours.
A toute allure sur le prochain opus.
Merci


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