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Jemabi
23/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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De biens belles idées parcourent ce récit attachant, qui avance au rythme soutenu du voyage dans le bus et du temps qui passe pour mieux s'en servir comme d'un rétroviseur. Parcours dans l'espace qui, simultanément, renvoie le narrateur à ses propres souvenirs, depuis sa petite enfance jusqu'à ses premières années d'adulte. Parcours chaotique, certes, mais finalement assez commun, celui d'une jeunesse mal aimée et qui se débrouille comme elle peut. Même si l'incertitude de l'avenir domine à la fin, il demeure toujours l'espoir d'une nouvelle vie, et ça fait du bien.
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jeanphi
10/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Bonjour,
Comment dire d'un texte qu'il n'est pas excellent lorsqu'il fait pleurer autant et laisse une telle impression de légèreté et d'équilibre parfait. La forme simple est idéalement élaguée, et laisse toute la lumière se faire sur cette vie. Il y a quelque chose de l'ordre de la perception de l'instant présent, de l'acquité naturelle des sens, dans le fond. Je repense également à L'herbe bleue avec des règles de temps inversées, plutôt qu'un journal intime où des minutes sont données à travers les années, une chronique accélérée, ce sont les minutes qui donnent l'année. |
in-flight
10/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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L'idée de fond est sympathique: associer l'écoulement des minutes à l'écoulement rétrospectif de son existence.
Mais, j'ai surtout aimé le début du texte où vous abordez le déracinement volontaire perpétuel. Il y a de très belles formules : "des bouts de murs silencieux" "Peut-être qu’un jour, j’apprendrai à rester." "je ne sais pas conjuguer ma vie au futur." Même si cela a pu être lu ailleurs, ces phrases servent parfaitement le propos. Vous avez su instaurer une belle ambiance et j'ai songé que le texte allait suivre cette réflexion sur l'incapacité à aimer, à s'ancrer dans un couple, à bâtir du futur. Mais c'est une biographie (je n'ai pas dis autobiographie) que vous nous proposez et elle est plaisante à lire dans toute sa banalité. Mettre de belles sensations de lecture sur la banalité d'une existence est un exercice dans lequel il est facile de tomber dans une forme d'empâtement ou de narcissisme. Rien de ça ici. La fin aurait pu être un peu moins "classique" avec ce côté peut-être que... Ou alors... Mais le message de fond conclut bien le propos: avec l'espoir, on ne fait pas grand chose, sans espoir, on ne fait rien. PS: Par un heureux hasard, j'ai lu votre nouvelle en écoutant "Home" de Depeche mode. Belle expérience... |
Cornelius
10/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour,
Une bonne idée que cette horloge numérique qui sert de point de départ pour faire défiler le temps, l'enfance, l'adolescence puis l'âge adulte. Puis pour terminer le futur encore inconnu avec le temps qui passe de plus en plus vite. Premier bilan pour cette première partie de l'existence et déjà la difficulté à communiquer, des relations humaines compliquées et la solitude. Tout cela raconté dans un style simple et agréable à lire. |
Corto
10/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Une vie qui se déroule dans l'esprit d'un voyageur en déroute, au rythme d'une horloge qui égrène ses minutes comme on ferait défiler les années. La mécanique qui organise ce récit est une belle trouvaille. C'est une innovation temporelle qui déstructure le temps réel pour nous faire pénétrer dans l'introspection ponctuée d'années et d'éléments qui sont le propre strictement personnel du narrateur. On passe ici d'une réalité partagée (l'horaire réel) à une réalité intime évoquée et non restituée.
Les descriptions de chaque âge coulent comme des souvenirs ineffaçables. On suit donc ce retour sur toute une vie, sans détails excessifs mais pleins de précisions comme autant de repères, de ceux qui restent en mémoire à tout jamais. Sur le plan relationnel ce sont les événements bruts qui marquent chaque étape, comme si le personnage n'accordait guère d'importance à la dimension affective. La logique s'impose "je ne sais pas conjuguer ma vie au futur. Je ne sais pas où je vais". On ne sait guère s'il faut plaindre ce personnage, mais il a tendance à faire peur...je lui trouve presque une vocation de tueur à gage ! Le récit est fort bien mené, l'ambiance est prenante, on s'interroge autant sur le passé que sur l'avenir. Bravo. |
Perle-Hingaud
11/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Neojamin,
Je retrouve votre plume avec plaisir. J'ai beaucoup aimé l'ambiance de cette nouvelle. Le thème de la route est presque un stéréotype en littérature et personnellement, j'aime cette idée de chemin vers une infinité de possibilités. Partir de l'heure comme année de naissance est original et très visuel, cela permet un déroulé des pensées à la fois libre et guidé par les chiffres. Ici, la donnée du chemin physique est ajoutée, troisième paramètre dans le déroulé. Le temps et l'espace sont liés dans l'esprit humain au moins depuis que l'homme cartographie à l'aide des méridiens, vous en tirez également partie. Il n'y a pas de transgression de frontière dans cette nouvelle, mais un glissement d'un lieu à un autre, un voyage dans un "non-espace-temps". Proposer un héros de 24 ans est aussi assez étonnant: pour ce genre de voyage rétrospectif, je m'attendais à une personne plus âgée. Mais votre héros est déjà fatigué de voyager, ce qui apporte une tristesse, une désespérance à ce personnage qu'on a envie d'encourager. Cet appel à l'empathie du lecteur trouve d'ailleurs écho dans la conclusion du texte, puisque c'est sa mère qui garde espoir, qui vient le tirer hors de ce "non-lieu", en renforçant par ailleurs l'aspect juvénile du héros. Bravo pour ce texte, et je souhaite tout le meilleur à votre personnage ! |
Geigei
11/12/2023
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"Nous roulons sur une route solitaire" et "Les villages se sont éteints" se suivent. La fluidité de ma lecture en a été entamée.
"un distributeur de pizzas traditionnelles, cuites au feu de bois, prêtes en trois minutes, chaudes ou froides" C'est très drôle mais là, depuis un car en marche... d'autant que tout le reste de la phrase est neutre, seulement descriptif, et là, une observation ironiquement commentée. Deux ambiances dans une seule salle. "Les chiens n’aboient pas quand les étrangers s’en vont." Paradoxe. Lorsqu'il part, le personnage n'est plus un étranger pour le chien. La forme "aphorisme" est puissante pour, finalement, ne pas dire grand chose. "en évitant la proximité du chauffeur qui me paraissait du genre à aimer discuter de tout et de rien avec les passagers. Je ne me suis pas trompé" J'ai trébuché. Un peu à cause de "qui me paraissait du genre à". Le personnage juge, jauge, évalue. Cela annonce une personnalité autoritaire, désireuse de contrôler les autres. Mais pourquoi pas? Je le garderai à distance. Mais surtout "Je ne me suis pas trompé" qui enfonce le clou. Le narrateur juge, et sans faillir. Le texte est pourtant dans la catégorie Réalisme. "un vieil homme à béret, sans bagage, il avait l’air d'appartenir à la catégorie des gens qui montent dans les bus juste pour passer le temps." Est-ce un parti pris que d'utiliser deux sujets pour une même personne dans la phrase ? "vieil homme" et "il" ? Là encore, le narrateur porte un jugement a priori. Serait-ce une projection ? Le narrateur lui-même a pris ce bus sans trop savoir pourquoi. "je devinais sa présence à la lumière de son portable qui se reflétait dans la vitre." Un détail réaliste. Et comme il est inutile, il dit bien l'absurdité de la situation. Pour qu'une observation aussi insignifiante fasse relief, il faut bien que la vie de notre personnage soit une morne plaine. J'ai bien aimé. Suivra la vie de Camille jusqu'à ses 23 ans. On n'y apprend pas grand chose. Les femmes, le sexe et sa mère. La base. Un peu de matière pour les experts mandatés pour une étude psychiatrique de Camille, après son arrestation pour meurtre, à la page 153. |
Meaban
12/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Quelle idée que cette horloge, quelle analyse désabusée que ce voyage dans un transport en commun
J ai vraiment apprécié votre road movie qui sent le vieil autobus. La poussière de pluie au dehors et cet endroit mythique Nevers ou personne ne va jamais C etait moi qui conduisait cet autocar brinquebalant...;) |
Cox
14/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Excellent texte, beaucoup de plaisir à le lire. Même si ça pique un peu, parce qu’on se reconnait dans certains détails. Pas dans l’ensemble, non; mais ce petit truc un peu merdique, qu’on soulève, qu’on est forcé de renifler un peu ? Mouais, on se rappelle, et c’est pas tout a fait parti. C’est signe que le portait est bon.
Le style est élégant sans être précieux et sans se noyer dans des effets de manches. Les descriptions, évocatrices. Des images viennent à l’esprit, le tout a un cote cinématographique. J’adore la structure du récit, très classe de caler les années sur l’horloge. Je n’aime pas aimer une idée que j’aurais pu avoir. Mais bon, on s’y fait. Très classe. Le personnage sonne juste. L’histoire est touchante. C’est un très bon texte, quoi. Merci pour la lecture ! |
EtienneNorvins
19/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Belle idée de marier un 'road movie' à un voyage dans le temps - les deux se rejoignant dans une errance qui pourrait mal finir, mais pas forcément.
L'histoire a un air de déjà lu - il y a des échos de Fabrice Del Dongo chez Camille, avant qu'il ne soit 'fixé' par la prison et par Clelia... - mais la fluidité de l'écriture fait qu'on se laisse emporter. Merci ! |
Eskisse
24/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Néojamin,
Moi qui ne m'arrête habituellement pas à la vraisemblance, je me suis fait la réflexion, en lisant ce récit, qu'elle me semblait ici malmenée. Si l'idée de l'horloge comme déclencheur de souvenirs est originale, elle ne me semble pas vraisemblable : la mémoire ne fonctionne pas sur une ligne aussi chronologique ou alors le protagoniste se force à une remémoration en ordre guidée par l'horloge juste pour le plaisir de revoir sa vie défiler comme le paysage ? Mis à part ça, j'ai bien aimé car vous traitez de thèmes qui me plaisent: l'errance, la difficulté de vivre un amour, la difficulté à vivre tout court. Le style est agréable sans trop d'effets ( des personnifications et métaphores juste cequ'il faut ) et la lecture aisée. |
ninja427
28/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour,
Je n'essaierai même pas de commenter ce qui à mon sens est un chef d'œuvre... Je préfère évoquer mon ressenti : vous avez réussi à faire pleurer un homme de 50 ans. Habituellement seul le "Nessun dorma" est capable de cette prouesse. Merci. |
solinga
30/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
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aime bien
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La belle scansion, la belle trouvaille mêlant les nombres, microcosme des minutes, au macrocosme (tout relatif) d'une existence humaine. Merci pour cette traversée mettant la vie habilement en abyme.
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GLOEL
3/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
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aime beaucoup
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J ai aimé le rythme dynamique fait de courtes phrases presque hachées pour décrire un voyage nocturne sans autre réelle destination que la vie.
Le point fort de cette histoire reste sans doute la très belle phrase "Les chiens n’aboient pas quand les étrangers s’en vont". Nos vies sont pleines d'étrangers. |
fopouete
15/2/2024
trouve l'écriture
très aboutie
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aime beaucoup
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Bonjour,
Très beau récit poignant. J'ai aimé le rythme donné par les heures, qui dépeignent un bien triste chemin de vie. J'ai vraiment été touchée par ce personnage. Merci pour ce moment de lecture. |