Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Sentimental/Romanesque
Neojamin : Le merle [concours]
 Publié le 04/06/24  -  7 commentaires  -  13417 caractères  -  35 lectures    Autres textes du même auteur

Concours : image numéro 5, l'oiseau.


Le merle [concours]


Ce texte est une participation au concours n° 35 : Arrêt sur image

(informations sur ce concours).



Elle marchait le long de la voie de chemin de fer, c’était le trajet le plus direct pour aller à l’école. Elle s’est arrêtée au niveau des conteneurs échoués derrière la gare, dans la cour en gravillon. Il était accroupi, face à son chien, et lui criait dessus.

Mais tu vas me le dire ? Dis-le-moi ! Dis-le-moi !

C’était un chien de grande taille, au pelage noir, avec des reflets bleus laissés par la lumière, exactement comme son oiseau à elle.

Le chien a tourné la tête. Il avait senti sa présence. Son maître l’a imité et quand il l’a vue, il s’est redressé d’un bond. Il a tiré sur la laisse et a disparu derrière le vieux bâtiment de la gare désaffectée.

Il s’appelle Bastien et vit dans une maison identique à la sienne, de l’autre côté de la rue. Le jardin est un peu différent, ils ont installé une grille assez haute tout autour pour que le chien ne s’échappe pas.

Leurs deux mamans sont mortes la semaine dernière, le même jour. Ça aurait pu les rapprocher, mais ça a plutôt fait l’inverse. Dès qu’ils se voient, au bout de la rue, ou ailleurs comme ici, Bastien se retourne et Sofia baisse la tête.

Il ne va plus à l’école et Sofia aurait pu faire pareil. Sa grand-mère avait même insisté pour qu’elle reste à la maison. Elle a préféré y aller, même si c’est effectivement dur la pitié des autres à subir, les regards fuyants et les yeux qui disent d’autres choses que la bouche. Mais entre ça et la maison toute vide, elle avait tranché sans hésiter.


Son oiseau est un merle noir, Turdus merula. Il chante divinement bien, comme s’il y avait des carillons dans le jardin, et il a un anneau jaune autour de l’œil.

C’est elle qui l’a vu la première. C’était un matin, elle était encore dans sa chambre, mais elle ne dormait plus. Elle se réveille souvent la première et elle attend que sa maman l’appelle pour se lever. Pendant ce temps, elle continue ses rêves. Elle aime bien rêver avec les yeux ouverts.

Elle a entendu le boum et elle s’est levée d’un bond pour aller voir. Ça venait du salon. Elle l’a tout de suite vu, de l’autre côté de la baie vitrée qui donne sur le jardin de derrière, un corps noir étalé sur les briques grises.

Elle s’est précipitée pour faire glisser la vitre et a recueilli l’oiseau dans ses mains. Il était chaud et doux et son ventre se gonflait et se dégonflait.

Quand sa mère est arrivée dans le salon, elle s’est d’abord énervée parce que Sofia avait oublié de refermer la porte vitrée, et il faisait froid dehors. Un froid de canard, elle a dit. Sa mère était très frileuse. Elle aimait dire qu’elle avait dû être mexicaine ou sénégalaise dans une autre vie, et qu’elle ne se ferait jamais au climat de la Bourgogne.

Elle s’est énervée une deuxième fois quand elle a vu sa fille sur le canapé avec l’oiseau noir dans le creux de ses mains. Elle a poussé un petit cri strident.

Mais pourquoi tu as ramené un oiseau mort !

Sofia lui a dit qu’il n’était pas mort, juste assommé.

Il s’est cogné contre la vitre. Regarde, il respire.

Sa mère s’est approchée et s’est excusée. Elle se mettait souvent en colère et s’excusait juste après. Elle se sentait coupable et couvrait ses proches de baisers et de caresses. Son père le lui reprochait d’ailleurs, pas de s’excuser, mais de se mettre en colère. Lui ne s’énervait jamais, mais il n’était pas beaucoup à la maison non plus.

Je peux le garder ?

Sa mère a dit non, et puis son père aussi, à peine levé, les yeux encore à moitié fermés et les cheveux en pétard. Il a trouvé plein d’excuses qui ne faisaient pas sens pour les oreilles de Sofia. C’est un oiseau sauvage, c’est interdit par la loi, et il a peut-être des maladies, et puis où ?

Mais Sofia a insisté, elle a installé l’oiseau dans une boîte en carton. Elle a regardé sur Internet ce que c’était grâce à une photo. Un merle noir. Turda merula. Elle s’est renseignée sur ce qu’il fallait lui donner à manger. Des vers de terre, mais aussi divers insectes, des mouches, des limaces ou des araignées. Il est aussi friand de fruits bien mûrs, de baies et de graines.

Elle a cherché comment en prendre soin. Il lui faut du calme, un espace clos, douillet. Il ne faut pas chercher à le soigner, à moins qu’il y ait une trace de sang.

Elle est allée dans le jardin pour arracher l’herbe avec ses mains. Elle s’est fait une micro-coupure sous le pouce et ça piquait avec la rosée. Mais le merle était bien installé. Elle a ajouté une fleur, un pissenlit à côté, pour mettre un peu de couleur, se disant que ça ferait un soleil pour éclairer le noir de la boîte.

Elle a chipé des graines de lin dans la cuisine et elle a découpé des morceaux d’une pomme en cours de putréfaction.

Elle voulait emmener le merle à l’école pour le montrer à ses amies, mais cette fois-ci, sa mère a été très ferme. Sofia lui a fait promettre de bien s’en occuper pendant son absence.


Le merle est devenu un nouveau sujet de dispute. Ni son père, ni sa mère ne voulaient d’un oiseau à la maison, mais aucun des deux n’avait le courage de l’arracher des mains de Sofia. Alors, ils se contentaient de se disputer. C’était sa faute à lui, c’était sa faute à elle.

Ce n’était rien de nouveau pour Sofia, juste un sujet de plus. Elle n’écoutait pas, elle avait l’habitude. Elle s’enfermait dans sa chambre et contemplait le pelage de l’oiseau qui brillait de mauve et de violet à la lumière.

Le lendemain, le merle a ouvert un œil et l’anneau jaune était plus brillant.

Quand Sofia est rentrée en fin d’après-midi, son père avait acheté une cage et mis l’oiseau dedans. Il y a eu une grande dispute parce que sa mère ne voulait pas d’un oiseau en cage chez elle et que mon père ne voulait pas d’un oiseau en liberté chez lui. Sofia a emmené la cage avec l’oiseau dedans dans sa chambre. Elle a ouvert la porte, mais l’oiseau ne bougeait pas. Il avait fermé les yeux et respirait lentement. Elle avait peur qu’il ne survive pas.


Ils se sont disputés jusqu’à tard et au petit matin, Sofia n’était pas la première levée. Son père était dans la cuisine, il lui avait préparé son petit déjeuner. Il y avait une couverture dépliée sur le canapé.

C’est ce jour-là que la rue a été cambriolée. Apparemment, c’était assez courant. Ils venaient en bande et faisaient toutes les maisons d’une rue. « Ils » voulait dire des gens d’ailleurs, certains disaient des manouches, d’autres des Roms, d’autres des Espagnols, d’autres des Arabes, personne ne savait, mais tous avaient une opinion. Ces gens avaient des camions et ils emportaient tout ce qu’ils trouvaient, les télés, les meubles, les vêtements et les bijoux. Ils prenaient même les tapis.

Sofia a appris tout ça plus tard, les jours d’après, alors que les gens chuchotaient autour d’elle en pensant qu’elle n’entendait pas.

Sa mère était à la maison ce jour-là, comme la mère de Bastien, le garçon au chien noir.

Sofia n’a pas eu de détails, elle a juste compris que sa mère n’aurait pas dû être là, ni celle de Bastien, et que maintenant, elles n’étaient plus là.


Son père est devenu muet ou tout comme. Une ombre plus qu’une personne. Sofia l’a laissé tranquille. Le jour après le cambriolage, elle est allée dans le jardin de derrière et elle a déposé la cage sur la table en bois. Elle a laissé la porte ouverte. Le merle noir était encore couché sur le lit d’herbes sèches qu’elle lui avait préparé la veille, il regardait dehors avec son œil noir entouré de jaune. Sous les rayons du soleil, son pelage brillait et en bougeant la tête, elle pouvait voir des reflets bleus.

Elle ne savait pas s’il fallait laisser la porte de la cage ouverte. Il y avait plein de chats dans le voisinage. Mais le merle semblait guéri et pourrait sans doute s’envoler.


La sœur de sa mère était venue et sa grand-mère maternelle aussi. Elles disaient qu’elle n’avait pas besoin d’aller à l’école, elle pouvait rester à la maison avec elles, mais Sofia a préféré y aller. Elle s’est habituée aux regards des autres élèves et aux gentillesses du maître. Il lui a demandé quatre fois si ça allait et lui a dit que si elle ne voulait pas faire un exercice, elle n’était pas obligée. Dans la cour, Marianne et Louise lui ont posé plein de questions. Elle a répondu ce qu’elle savait.

Sa grand-mère est venue la chercher à la sortie de l’école. Les parents lui disaient des choses, ils répétaient des mots « toutes mes condoléances », « nous sommes désolées », ils étaient tristes en dehors, mais pas en dedans. Sofia ne savait pas ce qu’elle ressentait. On la plaignait, on lui disait que ça irait avec le temps et d’autres conseils qu’elle n’avait pas demandés. Elle ressentait quelque chose, mais elle ne savait pas ce que c’était. De la tristesse peut-être, mais ça n’en avait pas la couleur.

Sofia écoutait distraitement en tenant la main de sa grand-mère et en regardant des oiseaux qui volaient autour d’un arbre. Elle se demandait si son merle s’était envolé, s’il avait quitté la cage.


C’est la première chose qu’elle est allée voir en rentrant à la maison. Son père n’était pas là, et le merle non plus. La cage était vide, là où elle l’avait laissée. Elle a regardé autour de la table et en dessous, au cas où, pour voir si l’oiseau était tombé où s’il y avait des traces de plumes par terre. Elle avait vraiment peur des chats. Mais il n’y avait rien.

Et puis elle l’a vu, sur une branche du grand saule. C’était lui, elle en était sûre. Il a chanté et c’était une véritable musique, des airs de flûtes avec des notes plus longues que d’autres, entrecoupées de gazouillis. Ce jour-là Sofia est restée dans le jardin jusqu’à ce que sa tante insiste pour qu’elle vienne manger.


Elle est rentrée toute seule, en reprenant le trajet du matin, le long de la voie de chemin de fer. La grande cour avec les conteneurs échoués était vide, comme à son habitude. Elle n’a jamais parlé avec Bastien. Ils n’ont pas le même âge. Il est au collège. Mais elle aimerait bien caresser son chien. Elle l’aperçoit sur la pelouse des voisins, derrière la clôture. Il aboie quand il la voit, il aboie dès que quelqu’un passe devant la maison. Mais il n’aboie pas sur les voitures. Elle n’ose pas tendre la main.

Une fois chez elle, elle pose son sac dans l’entrée et se rue dans le jardin. Elle s’assoit sur la table, essoufflée, et cherche le merle dans les feuillages du saule. La cage est toujours là. Personne ne l’a enlevée, surtout pas son père qui n’a toujours pas dit un mot depuis le cambriolage. Le merle noir ne s’approche jamais d’elle, il reste sur les branches et vole dans le jardin pour rejoindre la haie. Mais il la regarde, il se met de côté et la fixe intensément avec son œil cerclé de jaune.


Elle a demandé à sa tante d’acheter des autocollants pour en mettre sur la baie vitrée, c’est des autocollants spéciaux avec des motifs de fleurs et de plantes. C’est pour que les oiseaux ne se cognent plus contre la vitre.

Sa mère aurait été d’accord.

Pour l’enterrement, tout le monde était en noir et Sofia avait l’impression qu’ils étaient comme une grande famille de merles. D’ailleurs, le merle noir est venu lui aussi. Elle est sûre que c’était lui, même si grand-mère a dit que ce n’est pas possible et que tous les merles se ressemblent.


Quand le printemps a été vraiment là et qu’il faisait chaud, sa tante avait voulu nettoyer la table et ranger la cage. Sofia a résisté et elle a tenu bon, agrippée de toutes ses forces à la cage en fer blanc.

Son père est intervenu. Il a dit que la cage pouvait rester là. Il était très doux avec elle depuis le cambriolage. Il parlait à nouveau, mais sa voix avait changé. Elle était comme atténuée et il fallait même parfois lui demander de répéter.

Sa tante venait un peu moins souvent, mais au moins deux fois par semaine. Elle aidait à ranger sa chambre, à nettoyer la cuisine et elle apportait de la nourriture.


Parfois, Sofia voit Bastien passer devant la maison, par la fenêtre de sa chambre. Elle aimerait l’inviter avec son chien dans le jardin pour voir le merle, mais elle n’ose pas lui parler. Ça fait un an que la rue a été cambriolée. Un an que sa maman n’est plus là. Elle lui manque, mais elle ne sait toujours pas comment s’appelle le sentiment qui l’étreint le soir. Le merle noir est toujours là. Sur Internet, ils disent que les merles peuvent vivre jusqu’à 16 ans.


Un jour, elle est avec son papa sur le canapé et le merle se pose sur la table de jardin. Ils le regardent tous les deux, à travers les fleurs et les plantes transparentes. Le merle sautille autour de la cage, puis s’envole vers le saule et disparaît.

Son père dit que c’est quand même mieux un oiseau en liberté.

Ta mère avait raison.

Sofia ne répond rien. Elle garde les yeux rivés sur la cage dans le jardin. Elle ne veut pas regarder son père parce qu’elle n’aime pas le voir pleurer et il a pris la voix qui annonce les larmes.

La nuit tombe doucement. La tranche publicitaire se termine et la voix du présentateur emplit la pièce. C’est un documentaire sur les oiseaux de France que Sofia a demandé à revoir. La voix dit que les merles sont des oiseaux très territoriaux. Une fois qu’ils ont pris possession d’un endroit, ils le conservent à vie.

Sofia se dit que c’est pour ça que la cage doit rester là.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   jeanphi   
4/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour,

Voici un récit dont la forme extrêmement dépouillée, et la tournure presque exclusivement factuelle, se prêtent à provoquer une vraie compassion envers les personnages.
Un témoignage fictif bouleversant d'une certaine manière.
L'auteur semble jouer la carte du Pathos, et ça fonctionne très bien une fois le scénario pris dans son ensemble.
Je pense cependant que les opinions des personnages gagneraient à être davantage incarnés, bien que ce côté impersonnel appuie le contenu de la narration.
Le passage au présent renforce encore ce sentiment creux qui, mine de rien, participe à déclencher une empathie authentique chez le lecteur. La concordance des temps, certes correcte, ne pourrait-elle être affinée en vue de donner plus de consistance au propos.

   Robot   
4/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
En première lecture on pourrait se dire qu'il s'agit d'un récit banal et pourtant:
Pas de superflu dans le thème.
Pas de superlatif pour accentuer l'émotion.
Pas d'explications sur les différents contextes qui traversent cette période cruciale pour la fillette. Les non-dits sont suffisamment clairs.
L'histoire se suffit à elle même pour amener les sentiments.

   Perle-Hingaud   
5/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour,
J'ai trouvé le récit sensible et poétique, mais trop naïf, ou du moins je n'ai pas réussi à croire en l'élément déclencheur. Le cambriolage avec le meurtre des deux mères m'a paru artificiel or ce point essentiel à la suite conditionne mon adhésion.
Le récit est à la troisième personne du singulier mais il m'a semblé entendre la voix de Sophia tout le long. C'est peut-être une bonne idée pour accentuer l'empathie envers l'enfant même si cela limite les possibilités stylistiques.
J'ai bien aimé l'ambiance que vous avez réussi à instiller dans ce texte. Pour moi, il y a de la douceur et de la nostalgie, un chagrin qui ne dit pas son nom, ce sentiment que la petite "ne sait pas nommer", le soir.
Merci pour cette lecture !

   Jemabi   
5/6/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une description presque clinique d'une histoire de deuil réussit à nous émouvoir sans faire usage des bons sentiments auxquels il est si facile de recourir dans pareille situation. C'est qu'en prenant le point de vue de Sofia, plus préoccupée par la santé de son merle que par la tragédie familiale, l'auteur est parvenu à pénétrer une psychologie en plein chamboulement :"Elle ressentait quelque chose, mais elle ne savait pas ce que c'était." ou bien "elle ne sait toujours pas comment s'appelle le sentiment qui l'etreint le soir" Tout est dit avec justesse et pudeur, comme dans cette amitié muette avec Bastien, son double masculin. À travers son merle, c'est un immense besoin d'affection qui ressort, comme ressort son envie d'émancipation lorsque l'oiseau s'envole et disparaît.

   hersen   
9/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
C'est indéniablement une histoire qui dégage une grande sensibilité.
Le thème de l'oiseau, un ailleurs où l'on voudrait pouvoir se poser avec lui quand tout est trop dur, et puis l'espoir que l'oiseau revienne, tout cela crée une ambiance attachante.
L'oiseau est tout à fait bien mis en place dans l'histoire pour compenser, s'accrocher, alors qu'on n'attend plus rien, la mort n'ayant pas l'habitude d'offrir des rebondissements.
Alors il reste quelque chose, on s'accroche, et l'oiseau reviendra.
C'est en quelque sorte l'espoir qui domine cette histoire. peut-être parce qu'on ne peut changer l'ordre des choses puisque le merle est un oiseau attaché à son territoire ?

merci de cette lecture.

   Cristale   
22/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
L'oiseau et tous les symboles qui représentent l'évasion, la douceur, l'allégresse. Comme on fixe l'horizon pour éviter le vertige sur passerelle entre deux mondes, ici l'esprit de la fillette se dissocie de la réalité et transpose son déni dans le contraste représentant la vie, la gaieté, la beauté du merle, la possibilité de son retour : tout le monde le voyait mort, sauf elle, mais il s'est envolé, puis il est revenu, son père l'a vu aussi se poser sur la table de jardin.
Un transfert, une sauvegarde émotionnelle pour se protéger du deuil impossible d'une mère.
Voilà ce que j'ai lu et entendu de ce récit comme le chant, le fremissement des ailes d'un oiseau, la voix, le froufrou des robes d'une mère pas vraiment disparue, juste envolée.

   solinga   
6/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Une ode à ceux (tous ces blessés) qui prennent soin et ne recueillent que pour pouvoir (cœur-fenêtre aux battants grands ouverts) relâcher, exhausser la liberté de l'être un temps recueilli.
Merci pour cette lecture.
Puissions-nous être tous des oiseaux, mais par-delà l'esprit de territoire.


Oniris Copyright © 2007-2023