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Horreur/Épouvante
Nikopole : La plainte dans le noir
 Publié le 18/11/10  -  8 commentaires  -  17317 caractères  -  168 lectures    Autres textes du même auteur

C'était une voix monocorde, terrifiante par tous ses aspects, dont le timbre inhumain me glaça le sang. J'arrivai à discerner les mots qui s'en détachaient :
« Lä, Iä, Shoggoths fhtagn, vanayyy nayyy y-y-y wgah'nagl naiii i-i-i nafl'ftaghn… »


La plainte dans le noir


Les derniers rayons de soleil tombaient sur Arkham, quand j'arrivai devant la porte de l'immeuble du professeur Bridge. C'était un immeuble vénérable, dont le défilement des années avait marqué les façades, lui donnant un air sinistre en ce soir de décembre 1934. Le ruissellement continuel de la pluie avait noirci la façade est, si bien qu'on eût pu penser que le bâtiment avait été victime d'un incendie. La température chutait inexorablement, et j'ouvrai la porte afin de ne pas m'attarder plus avant. J'empruntai le massif escalier de chêne, vermoulu par endroits, jusqu'au troisième et dernier étage. Le palier était plongé dans une obscurité qui avait quelque chose de menaçant, oppressant. L'unique fenêtre, par laquelle perçait fébrilement un linceul de lumière, avait été condamnée à l'aide de divers débris de bois et de tissu. Si bien qu'il fallait se déplacer à tâtons. Je me dirigeai vers l'unique porte présente, et frappai trois fois. Une voix rocailleuse, brisée, aux accents fatigués me demanda de m'identifier.


- C'est Harry, répondis-je.


La voix s'éleva de nouveau, m'indiquant que je pouvais rentrer.

L'appartement du professeur Bridge baignait, comme à l'accoutumée, dans une obscurité combattue faiblement par les lueurs vacillantes de deux bougies posées sur le bureau. La fenêtre avait été fermée et les stores tirés, si bien qu'aucune lumière ne pouvait filtrer. Je posai mon porte-documents sur une vieille chaise en bois, et me dirigeai vers le professeur. Comme à son habitude, il était assis à son bureau, fixant, immobile, des documents disposés de façon éparse. De temps à autre, il écrivait de courtes phrases à l'aide de sa vieille machine à écrire. Bridge vivait en ermite, se souciant peu du confort matérialiste de son époque, comme en témoignait l'absence d'installation électrique dans son appartement. De lourdes étagères massives supportaient sur leurs rayons des grimoires, des traités de toutes sortes, faisant majoritairement référence aux sciences occultes et aux mythologies anciennes. Je me dirigeai d'un pas nonchalant vers le bureau, et eus un bref mouvement de recul quand j'aperçus le visage du professeur. Ce dernier souffrait de crises d'angoisse depuis quelques jours, et il ne dormait que très peu la nuit. Bien qu'habitué au visage blafard du vieil homme, que la lueur des bougies rendait encore plus sinistre, ce dernier était encore plus pâle ce soir-là, spectral.


- Harry, je vous attendais. J'ai passé toute la nuit à déchiffrer ce parchemin, et je crois être arrivé au bout de l'énigme qu'il contient. Il reste encore ces figures angulaires à élucider. Leurs traits déformés ne ressemblent à rien de connu, me dit-il, avant de se replonger dans les mystères du parchemin.


Celui-ci avait été trouvé en Égypte en 1877, dans la crypte d'un puissant prêtre de Ramsès II. Les archéologues, incapables d'en déchiffrer les symboles, l’avaient ramené au musée d'histoire d'Arkham. C'est ici que le professeur Bridge, anthropologue à l'université Miskatonic, avait trouvé le parchemin et demandé de l'emprunter pour ses études portant sur d'anciens cultes impies oubliés depuis des siècles. Une fois en sa possession, Bridge avait sillonné le Massachusetts à la recherche d'un exemplaire de De Vermis Mysteriis, « Les mystères du Vers », un traité occulte, renfermant de répugnantes incantations démoniaques, destinées à invoquer quelques forces impies venues du fond des âges. Ce traité, pensait-il, renfermait la clé des étranges symboles du parchemin. Pour ce faire, il avait écrit à la bibliothèque d'Arkham, au conservatoire des manuscrits, et à différentes bibliothèques universitaires. Les réponses ne tardèrent pas à affluer, toutes négatives, affichant un dégoût notable pour les recherches du professeur Bridge, lui indiquant que seul un homme guidé par la folie pouvait être à même de rechercher ce traité.

C'est par une journée déclinante, un mois de septembre, que le professeur découvrit par hasard, sur les rayons oubliés d'une librairie décrépite, un exemplaire en cuir noir de De Vermis Mysteriis. Sa persévérance avait payé, et la surprise succéda très vite à un soulagement intense ; il pourrait enfin déchiffrer cet antique parchemin. Je suivais les cours d'anthropologie du professeur, et mon intérêt manifeste pour ses travaux m'avait conduit à l'assister durant ses phases de recherche. De temps à autre, il m'envoyait à la bibliothèque afin de lui chercher des exemplaires traitant d'anciens cultes tombés dans l'oubli séculaire du temps. Je me penchai par-dessus son épaule dans le but d'examiner les formes angulaires dont il m'avait parlé. Ces formes n'avaient rien d'humaines, ou rien de connu par les hommes d'aujourd'hui. Elles représentaient des masses informes, agglutinées, globulaires, rampantes, se tordant en des conformations défiant jusqu'à la géométrie euclidienne même. Ce qui semblait être des humanoïdes les entouraient, prosternés, et une sorte de vortex provenait du ciel, et c'est de celui-ci que semblaient venir les hideuses idoles. Le professeur sembla avoir repéré le sentiment de répulsion qui tordait mes lèvres.


- Étrange n'est-ce pas… Je n'avais jamais rien vu de tel, Harry. Ces icônes ne ressemblent à rien de ce que j'ai pu voir auparavant. Il semblerait que ce soit la représentation d'un culte très ancien, voué à des êtres apparentés à des divinités. Je me souviens en avoir parlé au professeur Durik avant sa mort, il m'avait confirmé que lui-même avait déjà vu ces créatures, que la peinture abîmée de l'antichambre d'un antique tombeau éthiopien laissait encore apparaître.


Une angoisse insidieuse, indescriptible, commençait à s'emparer de moi. Et les paroles du professeur ne faisaient rien pour l'apaiser. Je n'osais lui demander d'abandonner ses recherches, tant son intérêt grandissait. Je gardai donc mes doutes pour moi, et essayai d'éloigner de mon esprit ces sombres pensées. Après tout, une fois qu'il aurait déchiffré ce parchemin, ses recherches seraient finies, et nous pourrions passer à d'autres travaux. Du moins, je l'espérais. Je pris donc congé ce soir-là, laissant le professeur à son fastidieux travail.

Je revins le lendemain, mes doutes ayant disparu après une bonne nuit de sommeil. Une brise glacée soufflait en cette matinée. Les rayons du soleil parvenaient, non sans mal, à percer ça et là les nuages bleutés. La température avait encore baissé, et de la vapeur s'extirpait à chacun de mes souffles. Je montai l'escalier de l'immeuble, en prenant garde à ne pas déloger les vers à l'œuvre. Je frappai à la porte du professeur, et cette fois-ci, je ne reçus aucune réponse, du moins je l'avais cru au premier abord. La voix était si faible, si tremblotante que je devais tendre l'oreille afin de la discerner. J'entrai, et trouvai le professeur assis à sa fenêtre, encore en robe de chambre. Il avait le regard perdu dans l'horizon morne qui s'étendait au loin. D’imposants cernes bardaient ses yeux vitreux et fuyants, son visage était gris, sans vie. Je m'approchai de lui essayant de trouver son regard.


- Vous n'allez pas bien professeur ? demandai-je, hésitant.


Pour toute réponse, il tendit un doigt en direction de sa machine à écrire.


Je me dirigeai vers celle-ci, et trouvai une feuille où avaient été tapées plusieurs phrases dans le désordre, sans cohérence. « Un bruit étrange... », « je ne comprends pas la voix », « ça glisse dans le noir », « une plainte… », « où est-elle ? », « qu'ai-je fait… », « allumer des bougies », « elle le sait ». Je n'arrivais pas à en tirer une logique compréhensible. Délaissant la feuille, je remarquai une lettre posée sur le bureau. Elle était adressée au professeur Bridge, envoyée par un certain Charles Trends, et datée du mois de novembre. Charles Trends était à l'origine de l'affaire médiatique qui portait le même nom. Le 1er décembre, les journaux rapportaient la disparition inexpliquée d'un journaliste historien nommé Charles Trends. Moindres étaient les informations recueillies par les experts de l'enquête, mais l'on savait que le parquet de son appartement portait de nombreuses traces d'enfoncement, et une substance gélatineuse avait été trouvée près de son bureau, bien que son origine n'ait jamais été identifiée. Les travaux du journaliste avaient porté sur la recherche d'un ancien culte maudit, qui vénérait des idoles répugnantes et blasphématoires venues des confins de la noirceur du vide. Le journaliste s'était rendu successivement en Égypte, en Éthiopie et au Groenland. Il avait disparu quelques semaines après, et nul ne savait où il se trouvait. Je pris la lettre, et commençai à la lire avec appréhension.

« Cher professeur Bridge, mes recherches avancent à grands pas. Je suis actuellement au Groenland où des sépultures enterrées sur l'ancien tertre d'un culte ancien ont révélé de surprenantes découvertes. Des idoles, sculptées dans l'obsidienne la plus noire qui puisse exister, représentant ce qui semble être des divinités aux allures difformes, angoissantes, tordues dans des angles qui ne devraient pas exister. Mais je dois vous confier que depuis quelque temps, je ne dors quasiment plus. Je suis sujet à de terribles angoisses nocturnes, et je ne sais si mon esprit est abusé par d'horribles hallucinations nées de la fatigue, mais je perçois d'ignobles bruits dans la noirceur de mon appartement. Une voix désaccordée, comme un bourdonnement, s'élève en une plainte grinçante suivie de près par des bruits de succion ressemblant à une… chose qui glisserait. J'espère que tout cela n'est que le fruit de mes perceptions altérées par la fatigue. Vous recevrez d'ici peu d'autres nouvelles de ma part.

Sincèrement,

Charles Trends. »

L'angoisse qui m'avait quitté la veille réapparut, grandissante, se logeant dans les tréfonds de mon inconscient, perfide sensation de malaise qui commençait à engourdir mes pensées.

Reposant la lettre, je fouillai du regard le bureau afin de dénicher la suite des correspondances du journaliste. Je trouvai enfin ce que je cherchais, mêlé à une liasse de documents divers. Je m'assis, et entrepris la lecture de cette seconde lettre.

« Mon ami, mes recherches arrivent à terme. Je me suis mis à l'étude de tous les documents et objets rapportés de mes voyages. J'essaye d'établir des correspondances, et le puzzle se met en place. Les conclusions que je commence à tirer impliquent de terribles choses. Une horreur tapie dans l'ombre du temps, venant des profondeurs d'espaces inconnus, bien au-delà de la conscience humaine. Une hideuse icône, répugnante dans sa contradiction parfaite de notre espace-temps. Ce culte impie vénérait cette odieuse idole, venue du fin fond des ères, bien avant l'apparition de l'Homme. Je ne peux qu'émettre des hypothèses qu'un exemplaire du Necronomicon m'aide à confirmer ou à infirmer. Certains noms reviennent, tels que les « Shoggoths » ou bien « Les choses très anciennes ». Je suis à même de découvrir la clé de tout cela, mais le temps me manque. Cette nuit encore je me suis réveillé en sursaut, pris d'un inexplicable tremblement. J'ai de nouveau entendu la monstrueuse plainte s'élevant dans l'obscurité. La lumière projetée par les bougies semble constituer une protection fébrile, mais d'apparence efficace. Malgré celle-ci, les bruits infâmes se rapprochent inexorablement à chaque nuit qui passe, et je n'ose m'endormir qu'en début de matinée. J'essaierai de vous faire parvenir une autre lettre prochainement.

Amicalement,

Charles Trends. »

En cet instant, une angoisse indicible s'empara de mon corps et ma poitrine se serra, si bien que le souffle me manquait. Je restai silencieux, essayant de comprendre l'horreur des propos du journaliste. Mon scepticisme de scientifique laissait place à une crainte incrédule, à une peur irrationnelle guidée par le danger de la situation. Je revins à grands pas vers le professeur, et, d'une voix trahissant mon affolement, lui priai d'arrêter ses recherches tout de suite, d'oublier tout cela, et de laisser à l'inconnu ces sombres révélations.


- Il est trop tard Harry, trop tard pour moi, me répondit-il d'un ton étrangement calme.


Pour toute explication, il me tendit une troisième lettre, tirée de la poche de sa robe de chambre.

« Professeur, je vous écris cette lettre qui sera peut être la dernière. Je viens de me réveiller, et je sais qu'elle est là, elle est venue me chercher. Je ne sais pas ce qu'elle est, mais elle est tapie dans la sinistre obscurité du fond de mon appartement. La plainte funèbre s'est à nouveau élevée dans le noir, un bourdonnement entourant une voix inhumaine, dont les sonorités n'appartiennent aucunement à ce monde. Il ne me reste que deux bougies, et quand celles-ci seront consumées, elle viendra à moi, me révélant sa nature toute entière. J'ai appris, en consultant les notes du défunt professeur William Dyer, qu'un ancien culte accomplissait, en Antarctique, d'infâmes rituels destinés à invoquer d'innommables êtres venus du fond des mers. Ce sont ces mêmes adorateurs qui officiaient en Égypte et en Éthiopie. La représentation de ces créatures présente de fortes similitudes avec celle du Necronomicon, décrite par le prêtre fou Abdul Al-Hazred, et il semblerait que ces « Choses très anciennes » soient apparues sur la Terre bien avant les premiers soubresauts de l'Homme. Si je puis vous donner un conseil mon ami, abandonnez vos recherches, elles ne vous apporteront que la désolation du chaos et des ténèbres. J'entends à présent les bruits si caractéristiques de sa présence. Prions pour qu'il y ait d'autres nuits…

Amicalement,

Charles Trends. »

Le professeur fixait de nouveau l'horizon, perdu dans d'insondables et noires pensées. Tout dans son attitude laissait apparaître une laconique résignation, comme s'il savait qu'il n'échapperait jamais à sa mortelle condamnation.


- Vous devriez aller prendre l'air, Harry. Oubliez toutes ces foutaises nées de l'esprit malade de ce journaliste. Moi-même je n'ai jamais accordé de crédit aux divagations surréalistes de cet homme. Après tout, peut être que sa folie a entraîné sa perte, me dit-il avec un sourire forcé.


Je ne savais pas s'il essayait de me convaincre, ou de s'en convaincre lui-même. Il n'affichait aucune angoisse, bien qu'une tension nerveuse fût perceptible. Sans doute due aux dernières nuits sans sommeil qu'il avait endurées. Du moins, c'est la réalité que j'essayais d'intégrer, sans arriver vraiment à m'en persuader. Je quittai son appartement dans l'après-midi, non sans m'être assuré qu'il abandonnerait ses recherches dès aujourd'hui. Je passai le reste de la journée à sillonner la ville, dans l'espoir futile de troquer mes sombres pensées contre des pensées plus rassérénantes. Je rentrai chez moi le soir, et m'endormis tant bien que mal, le sommeil troublé par d'étranges silhouettes venues d'espaces infinis. Le lendemain, je m'habillai en vitesse, et gagnai la rue North Street, afin d'apporter la fin de mon mémoire sur les « Croyances anciennes et religions oubliées » au professeur Bridge. Je tapai à sa porte, et n'obtins aucune réponse. Je répétai l'opération, mais au bout de quelques minutes, toujours aucune réponse ne me faisait écho. Je pris donc la décision d'entrer, pensant que le professeur devait s'être endormi, comme à son habitude, sur la chaise de son bureau. La pièce était plongée dans le noir, seuls de minces rayons perçaient à travers le store. Je relevai celui-ci, et ne trouvai aucune trace du professeur. Mon regard se porta sur le parquet qui présentait d'étranges marques d'enfoncement que je n'avais jamais remarquées auparavant. Je me dirigeai vers le bureau et à ma grande surprise, le trouvai vide. Il ne restait qu'une sorte de statuette, noire comme de l'obsidienne, posée au centre du plateau de chêne, représentant une masse globulaire, informe, à l'allure grotesque et effrayante. Examinant de plus près le bureau, je remarquai la présence d'un film gélatineux à ses pieds. Et soudain, une peur indicible m'envahit. Je me remémorai les circonstances de la disparition de Charles Trends, ainsi que le rapport de l'enquête avec un sentiment chargé d'horreur et de dégoût. Tout concordait. Il était évident que le professeur en avait appris plus qu'il n'en fallait, et que cela avait peut-être scellé son destin. Mes muscles étaient tétanisés, et bien que devant le fait accompli, mon esprit essayait de me faire croire à une infâme mascarade. Je devais me tromper… Ne voulant pas plus m'attarder, je laissai la statuette en l'état, et pris le soin de refermer la porte derrière moi. En m'engageant dans l'escalier, une sourde plainte parvint à mes oreilles. Je crus tout d'abord à une illusion auditive provoquée par le choc saisissant dont j'avais été victime. Puis, me concentrant, je m'aperçus que la plainte provenait de l'appartement du professeur Bridge. C'était une voix monocorde, terrifiante par tous ses aspects, dont le timbre inhumain me glaça le sang. J'arrivai à discerner les mots qui s'en détachaient :

« Lä, Iä, Shoggoths fhtagn, vanayyy nayyy y-y-y wgah'nagl naiii i-i-i nafl'ftaghn… »

Je sortis à toute vitesse de l'immeuble, l'évanouissement me guettait tant les accents de cette voix étaient répugnants. Je continuai de courir comme un dément, bien que déjà à des centaines de mètres de cet endroit maudit…


 
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   Jagger   
26/10/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
On sent bien la volonté de l'auteur à vouloir rendre hommage à H.P. Lovecraft et son œuvre. Ce texte pourrait ce classer dans la même veine que "l'horreur sur le seuil" ou "Celui qui chuchotait dans les ténèbres", même le titre est similaire.

Il y a tout les références qui revienne chez Lovecraft: Miskatonic, Arkham, le Nécronomicon, le De Vermis Mysteriis... Mais Cthulhu, sans pour autant être nommé. Pour ça, c'est bien fait.

Le problème, c'est qu'a vouloir reprendre les symboles, on se heurte à la comparaison.

L'histoire est inquiétante et prometteuse, mais il manque une mise en scène vraiment impeccable. Elle n'est pas mauvaise, il y a des bonne chose, mais le récit va trop vite et on ne se laisse pas prendre. La peur prend du temps à monter, il faut être patient.

Le style devrait être plus lancinant.

Quelques phrases que j'ai relevé:

"Bien qu'habitué au visage blafard du vieil homme, que la lueur des bougies rendait encore plus sinistre, ce dernier était encore plus pâle ce soir là, spectral." Lourde et pas très clair.

"De temps à autre, il m'envoyait à la bibliothèque afin de lui chercher des exemplaires traitant d'anciens cultes tombés dans l'oubli séculaire du temps. " Là aussi, c'est un peu lourd.

Améliorer la ponctuation lors des prises de paroles pourrait simplifier la compréhension.

Dernière remarque: Certains passages paressent peu cohérent. Comme la dernière lettre ou Trend explique tout ces horreurs et fini par "Cordialement, Charles Trend". ça sonne faux.

Sinon, l'histoire et assez intéressante. Un bon rythme et des passages plus détaillé sur les horreurs de cette aventure, ainsi qu'un style plus régulier rendrait le texte encore meilleur. Peu être qu'une citation énigmatique et effrayante tiré d'un bouquin rendrait la chose encore plus terrifiante, à l'image du fameux "N'est pas mort ce qui dort et, au fil des siècles, meurt même la mort."

Bonne continuation

   placebo   
18/11/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Répétition de immeuble.

Début trop accentué sur la vision, pour faire peur il faut solliciter plusieurs sens ; on pourrait résumer les deux premiers paragraphes en ''il fait sombre, commencez-vous à être effrayé ?''

''dans une obscurité'' bof

Que signifie un ''puissant prêtre'' ?

''une journée déclinante, un mois de septembre'' il s'agit vraisemblablement de septembre dernier, peut-être faut-il changer la formulation pour éviter d'être deux fois dans le vague avec ''un'' ?

Je n'ai pas compris grand chose sur ces ''formes angulaires informes'', il s'agit de représentations à l'encre ? Le passage mériterait d'être éclairci et les adjectifs mieux choisis.

Le début de l'explication sur trend (beaucoup de noms propres, en passant. Ça donne du réalisme après il ne faut pas en faire trop) est mal formulé.

''qui vénérait des idoles répugnantes et blasphématoires venues des confins de la noirceur du vide. '' du même acabit que le ''puissant prêtre'' : ne pas perdre de vue ce qu'on décrit, ça m'étonnerait qu'un journaliste décrive au grand public ses découvertes avec ces mots :p

répétition de ancien. Bon, j'arrête de les commenter, mais il faut relire.

Bon, une série de scientifiques un peu trop aventureux, mais pourquoi vit-il lui aussi dans ''la noirceur de son appartement'' ? Photo-sensible ? ;)

tiens, marrant, il y a une autre nouvelle en espace lecture sur le nécronomicon, ça revient à la mode :)

ah, trend était journaliste... la formule ''journaliste historien'' n'est pas très claire : s'agit-il d'un métier (que je ne connais pas, mais il existe peut être d'autres noms) ou était-il journaliste et historien ?

''pas plus m'attarder'' : bof

bon, aucune surprise à la fin puisqu'on savait déjà depuis longtemps ce qui allait arriver au vieil homme...

remarque : les points de suspension se font toujours pas trois :)


franchement, le texte est relativement prévisible, les créatures assez mal décrites de telle sorte que je n'ai aucune idée de leur aspect, le culte païen avec des monstres déformant l'espace temps... je ne suis pas fan du tout. Il y a un pain sur la planche pour améliorer le texte. Je note quand même des efforts sur le vocabulaire, la volonté de créer une ambiance (impliquez plus le narrateur et faites jouer les sens, les ''mots'' à la fin font sourire en passant).

Pour que le lecteur y croit, il faut que l'auteur fasse de même et ça n'a pas l'air d'être le cas. Tout doit être clair dans votre tête, la volonté de faire peur ne doit pas occulter le souci de précision.

Bonne continuation, je vous conseille de garder cette histoire de côté, cela fait une bonne expérience, mais de trouver une autre intrigue :p

placebo

   doianM   
4/11/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Une histoire d'anciens rites étranges et terrifiants, les tentatives de les déchiffrer sur anciens parchemins et manuscrits, la punition infligée à cette curiosité envers le secret tabou.

Le fantôme Lovecraft semble présent.

L'écriture est bonne cependant nuisible au sujet.
Grand abus de lexique de la terreur: étrange, angoisse, horreur, répugnant, terrifiant, etc.
Et des phrases qui conviennent:

"L'angoisse qui m'avait quitté la veille réapparue, grandissante, se logeant dans les tréfonds de mon inconscient, perfide sensation de malaise qui commençait à engourdir mes pensées."

et plus loin:

"En cet instant, une angoisse indicible s'empara de mon corps et ma poitrine se serra, si bien que le souffle me manquait.

Très bien sauf que vous voulez nous faire partager l'état d'esprit du narrateur à travers des mots, des énonciations.
Ca me glace le sang une fois mais pas deux.
A la fin de l'histoire la métamorphose du dr Bridge et la voix qui répète sans fin une phrase dépourvue de sens pour les mortels, le tout habillé d'un phrasé naturel, sans cris ni angoisses aurait suffi.

Je dois ajouter que c'est aussi une histoire de goût.
Ce style agrémenté de mots à faire peur on le trouve aussi chez certains auteurs, particulièrement du début de l'ère de la littérature d'horreur.
Je pense que pour toucher le lecteur il faudrait garder une certaine distance des phénomènes incroyablement horribles.
C'est à lui d'avoir peur, pas à vous.

A part ça, bien écrit.

Bonne continuation

   Anonyme   
5/11/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Lovecraft et Cthulu, ça faisait longtemps!
Bon ce n'est pas franchement original, même si ça se laisse lire facilement. Mais justement cette facilité casse un peu l'histoire pour moi. On ne retrouve pas la grandeur baroque du Lovecraft de Je suis d'ailleurs par exemple. C'est dommage je trouve. Le début manque de clarté notamment avec des dialogues mal construits, les lettres de la seconde partie sont mal mises en forme aussi, c'est dommage.
Bref, un essai à retravailler pour le transformer.

   jaimme   
6/11/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte bien écrit. On retrouve globalement le style du maître. Toutes les références, le vocabulaire, la trame épistolaire, etc.
Ce n'est pas le premier essai lovecraftien que je lis sur Oniris. Celui-ci se situe plutôt vers le haut du panier.
L'écriture: attention au placement des virgules, quelques-unes ont en trop vers le début. L'abus de "que" m'a un peu surpris aussi. De la vapeur s'extirpe: pas très heureux je trouve.
Le fond: je me pose quand même la question: quel est l'intérêt de faire du Lovecraft. Certains auteurs, comme Brian Lumley, ont su continuer la sage des Grands Anciens, et ça j'aime. Mais faire un copier/coller de certaines histoires de Lovecraft sans originalité dans le scénario, c'est vraiment dommage.
Il faudrait travailler essentiellement cet aspect car votre écriture s'y prête bien.
Bonne continuation.

   Anonyme   
14/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Contrairement aux autres, j'ai beaucoup aimé ce texte.
J'ai trouvé qu'il se lisait bien, et un plutôt bon vocabulaire est utilisé.
J'aime beaucoup le scénario, un mélange entre ésotérisme, mystère, suspens... Et très bien mené.
Par contre... un léger sentiment de déjà vu. Dommage. Et la fin me laisse... sur ma faim.

   Anonyme   
31/5/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne connais pas d'autres auteurs que Lovecraft qui ait généré un cercle d'amis écrivains, de thuriféraires qui lui ont emprunté l'univers qu'il avait créé. Avoir des dépositaires qui essaient d'écrire avec plus ou moins de talent en empruntant au maître des "règles", des "codes", des "atmosphères", sans être seulement de pâles copistes amateurs, c'est incroyable comme héritage. J'apprécie cette nouvelle donc, comme un hommage rendu à un grand écrivain dont je suis fan.

   Anonyme   
6/5/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Quelle joie, pour le nouveau venu que je suis, de trouver ici un si vibrant hommage à ce génie de la poésie funèbre et cosmique qu'est H.P. Lovecraft. Un homme qui aime "le reclus de Providence" ne peut pas être fondamentalement mauvais! L'histoire est certes relativement classique pour un amateur du mythe de Cthulhu mais aussi très généreuse: on y trouve l'antique cité hantée d'Arkham, le savoir interdit qui conduit à la folie et à la mort, des livres impies, un culte blasphématoire, des créatures innommables au delà de nos sens limités et de notre perception, etc. Autant de douceurs funestes, livrées dans un si court récit aux yeux du gourmands d'horreurs indicibles, force la reconnaissance!
Je ne pense pas, comme j'ai pu le lire dans certaines critiques, qu'il y ait de comparaison à faire. Lovecraft à voulu sa mythologie en "libre service". Encouragé par le maître, de nombreux auteurs, des plus grands aux plus modestes, furent heureux de trouver une autre forme de mythologie que celles issue du judeo-christianisme, pour nourrir leurs propres récits, et ce, du vivant de l'auteur jusqu'à nos jours. Tout les grand auteurs fantastiques du XXe siècle, de Clive Baker à Stephen King, ont d'ailleurs eu leur part de "récits lovecraftiens". Quelle source d'inspiration inépuisable, si riche de possibilités! Pourquoi s'en priver?
Je crois qu'il faut au contraire encourager plutôt que dissuader d'utiliser le mythe de Cthulhu, tout en gardant son propre style, et que ce n'est pas pour autant qu'il faut qualifier tel texte de lovecraftien. Il faut être Lovecraft pour faire du Lovecraft, son style ne fonctionne qu'avec lui, mais son mythe est universel!


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