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Anonyme
16/12/2013
a aimé ce texte
Bien
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Oui, un paradoxe amusant : le savant calcule l'heure de sa mort et la provoque... C'est la négation du libre-arbitre en même temps que son triomphe ! Je ne crois pas que l'idée soit franchement inédite mais je la trouve pas mal déclinée en l'occurrence.
Le personnage de Céleste me touche, en contrepoint de celui du chercheur. Est-ce volontaire de votre part de lui avoir donné le même prénom qu'à la fidèle gouvernante de Marcel Proust ? J'ai cru un moment que le résultat des recherches de son patron serait précisément "À la recherche du temps perdu"... |
Robot
30/12/2013
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'ai apprécié l'histoire de ce possédé des mathématiques. Peut-être y-a-t-il quelques longueurs mais la lecture n'est pas ennuyeuse. Je trouve que finir sur le hasard qui favorise céleste est une bonne chute. Certains penseraient peut-être que la digression sur ce personnage secondaire n'était pas nécessaire. J'estime cependant qu'il apporte au texte une forme de sentimentalité qui lui aurait manqué sans cet apport extérieur.
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jaimme
2/1/2014
a aimé ce texte
Bien
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Une énième variation sur le thème de la prédictibilité (un des maîtres restant Asimov avec le cycle de"Fondation"). Mais j'ai trouvé l'histoire agréable à lire, bien construite et ce n'est pas rien.
L'homme a créé la propre raison de sa mort. Une jolie boucle, un bel anneau de Moebius. Et la fin est bien menée. On pourrait reprocher le manque d'originalité, mais c'est l'étape suivante, n'est-ce pas? |
MariCe
4/1/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'ai beaucoup apprécié cette recherche frénétique qui aboutit à la propre mort du chercheur.
Vous avez su rendre l'intrigue plus "ordinaire" en élaborant le personnage de Céleste qui vit, elle, sans se poser de questions existentielles. Finalement, mieux vaut se dire " je sais qu'on ne sait jamais". |
i-zimbra
5/1/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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J'ai tout de suite pensé à Girolamo Cardano, le métoposcope dont j'ai appris l'existence par le Pr Moustache
(cf. tumourrasmoinsbete.blogspot.fr/2009/02/lundi-cest-sciences-fantaisies.html). Ici, l'auteur entretient une confusion entre hasard et fatalité. D'abord, ce sont les proches du personnage central, après le drame. Puis c'est le narrateur lui-même, en parlant de « force irréversible du hasard ». Hasard et fatalité sont pourtant antinomiques... C'est parce que l'esprit humain ne peut pas les appréhender qu'il tend à les confondre. La dernière phrase du texte, prononcée intérieurement par la domestique, remet la chose en place (mais c'est peut-être un peu court, comme fin). Le geste de défi de Mathilde peut être interprété comme défi au hasard aussi bien qu'à la fatalité, affirmation de son libre arbitre. Ou alors au contraire comme la fascination du lapin face au serpent (qu'est le vertige de l'insondable nécessité). « À lui d'entamer une partie d'échecs, d'avoir les Blancs et son coup d'avance était de savoir anticiper les événements » : Dans un espace plan de huit unités sur huit, habité par trente-deux pièces à mouvements réglementés, le nombre de possibilités est déjà impossible à stocker sur un disque dur qui comprendrait tous les atomes de l'univers. Alors dans un monde à trois dimensions... Mais l'intérêt du jeu est effectivement d'avoir le trait, comme on dit dans le jargon des échecs. Et on est forcé de jouer – la morale de Samuel Beckett est celle d'un joueur d'échecs (qu'il était). Mais c'est bien sûr pour les besoins du paradoxe que le personnage parvient quand même à mesurer et calculer la force irréversible de la fatalité. Et ainsi le lecteur peut aussi essayer d'anticiper : Changera-t-il l'heure calculée de sa mort ? Surseoir son suicide en éliminerait également le motif, et ses travaux, réfutés, n'auraient même pas à être détruits. Mais peut-être a-t-il calculé la fin du monde à 1h13' et va-t-il presser la détente tout de suite pour ne pas y assister ; seulement il va, nécessairement, un peu se rater et agoniser pendant plus d'une heure. Je penche plutôt pour l'idée que c'est l'orgueil de valider ses théories qui lui fera accomplir cet acte. L'ironie du mot « il lui faudrait oser ». Prophétie autoréalisée. |
Marite
5/1/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Science-fiction ? Ce n'est pas le sentiment que j'ai eu en lisant cette nouvelle. J'ai été littéralement "avalée" par cette écriture dès la première ligne. Peut-être est-ce parce que tout ce qui se rapporte au monde des rêves m'attire avec souvent le sentiment d'y trouver une explication ... à quoi ? Je n'en sais strictement rien ou plutôt je ne l'ai pas encore formulé. Peut-être devrais-je aussi m'enfermer et chercher comme le héros de cette nouvelle ?
Chaque mot est à sa juste place et aucun ne nous distrait, pas son usage erroné, de l'histoire. Le personnage de Céleste tempère la "folie" de ce chercheur et nous permet de rester dans le concret. Une question cependant : pourquoi le héros n'a-t-il pas cherché à esquiver l'heure fatidique et par celà même contrarier le hasard ? Du moins en ce qu le concerne. |
dowvid
8/1/2014
a aimé ce texte
Bien
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J'aime ou j'aime pas ? Ambivalent.
J'aime le récit, j'aime la description du travail mathématique, j'aime les quelques détails associés. J'aime plus ou moins le déroulement. C'était presque fatidique et déterminé qu'il découvre l'heure de sa mort. Pourquoi ne pas avoir détourné le courant en lui faisant découvrir auttre chose, par exemple l'heure où Célestine va lui tomber dans les bras ? Parce que c'est bien plus plaisant de rencontrer l'amour que la mort, même si l'une est la soeur de l'autre ? Mais c'est un choix d'auteur, et c'est le seul qui compte, dans le fond. En tout cas, je l'ai lue d'un trait sans en passer de bouts, bravo ! |