Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Laboniris
Nouvelles : Une chouette dans le plafond
 Publié le 23/05/15  -  11 commentaires  -  10408 caractères  -  236 lectures    Autres textes du même auteur

Un homme se suicide par passion pour les rapaces nocturnes.


Une chouette dans le plafond


« Sous les ifs noirs qui les abritent,

Les hiboux se tiennent rangés,

Ainsi que des dieux étrangers,

Dardant leur œil rouge. Ils méditent. »

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, « Les Hiboux »



La marée inexorable du crépuscule fossoyeur engloutit dans son mazout la nature et les hommes.

À cette heure de victoire pour l’humeur noire et tous les instincts refoulés par la délatrice lumière diurne, je fête à ma manière les vêpres et sors enfin de ma chambre rance, pour traverser et fuir en courant la ville et ses vices, de conserve avec l’effraie blonde qui s’élance du clocher, vole au-dessus de la cité frénétique, pour rejoindre la campagne paisible peuplée de créatures libres.

Je ne quitte mon enfermement qu’au moment où la terre détourne sa face du soleil, pour étaler, éclairée de son seul feu intérieur, ses parties intimes, telle une immense exhibitionniste qui attend ses voyeurs nyctalopes.

Dans la ville, les humains se mettent alors en branle, selon leurs chimères, vers la luxure ou la prière, et leurs lieux respectivement consacrés ; autour de la ville, dans la rase campagne et les âpres collines, le couchant est le signal attendu par d’autres vies pour s’éveiller ; des êtres discrets et actifs, introspectifs et expressifs, absents et ubiquistes ; un peuple d’envahisseurs dont l’hyperactivité n’est perceptible que dans des frissonnements d’air, des froufrous de frondaisons, des ombres fantasmagoriques, des soupirs, des appels, des rires tremblés, des cris brusques et brefs, ou des monodies prolongées et modulées, le tout s’élevant en un chœur sauvage, tout à la fois funèbre et amoureux : c’est le chœur de ma passion, les rapaces nocturnes !

À ces heures vespérales, que ne suis-je attiré par le cul ou le culte comme mes semblables ? Pourquoi suis-je cet innocent dont les rêves nocturnes ne sont hantés que de chouettes et de hiboux ? Pas d’assouvissements possibles avec l’insaisissable ! Pas de messes prévues pour le naturiste ! Au lieu de traîner dans les temples de joie ou de foi, ces souilles où les humains grouillent, je noctambule parmi les forêts, les plaines et les collines…

La clameur générale de la nuit, qui m’appelle à tous les échos, qui étire et disloque mon être, assure au contraire la communion des oiseaux du noir, formant une assemblée dispersée et osmotique, une union mystique, union dont je demeure l’exclu. Mes organes sont impuissants à produire la voix capable de participer au chorus nocturne ; de répondre à la douce interrogation vibrante et suppliante de la mélancolique hulotte ; à la brusque et sauvage interpellation de la nerveuse chevêche ; à la note unique, intense et haute du petit duc, inégalable flûte minimaliste, inimitable transe hypnotique, tout le souffle du cosmos en un seul son.

Et dire qu’il est des humains pour créer des appeaux ! Et d’autres qui fabriquent des instruments de musique ! D’autres encore qui osent en jouer ! Ils s’enfoncent des bois dans un orifice, pour faire du vent ! Enculages de bouches ! Turlutes ! Le rêve secret de l’homme est de redevenir un animal, il en a assez d’être diminué, il implore une transsubstantiation !

Moi, je rêve de voir ma chair se transformer en bois ou en pierre, mes membres se compliquer en ramifications végétales ou fortifications minérales, mon tronc vide d’organes devenir la matrice qui porte la géniture du rapace nocturne ! Hélas, je demeure des heures dans la prostration du prieur, et pas même le bout de l’aile soyeuse d’un chasseur des ténèbres ne vient se salir en effleurant ma misère. Mon espoir en lambeaux se retire, comme une brume, en dévoilant l’affreuse aiguille, haute et glacée, de ma solitude au sein du vivant.

Ô nature, ma mère, prends pitié !

Tu as engendré l’homme, engeancé il faudrait dire, parmi tant d’autres créatures, dans l’élan de ton intarissable travail ; un hasard, ou bien un caprice, ou même une erreur de ta part, au cours de son évolution, a produit en lui une originalité qui l’a distingué de tous tes autres rejetons, une intelligence qui l’a conduit à rêver d’un chimérique empire sur ses frères, qui est devenu au fil des temps sa tare particulière, à tel point que tous les êtres vivants sur la Terre ont appris à fuir devant sa tyrannie, comme devant une calamité, une catastrophe, l’horreur d’un simple prédateur devenu un exterminateur infirme, aveugle, mais technologique et systématique !

Nature, que vaut à présent la vie de cette écume de ta création, de cet orphelin matricide, de ce despote exilé au sommet du génocide de ses frères, et pourquoi tardes-tu tant à le reprendre dans ton sein qui ôte et donne la vie, avant qu’il n’entraîne dans sa perte toutes les autres espèces ici-bas ? Je n’ose pas imaginer que ta créature t’ait échappé, en devenant un monstre forcené que tu ne maîtrises plus… Tu ne vaudrais pas plus qu’un savant fou…

Je préfère penser que tu attends patiemment que l’homme achève son temps lui-même, qu’il aille au bout de son suicide et du génocide, sur ce globe terraqué qui n’aura été qu’un de tes terrains d’essai, parmi une infinité d’autres dans l’univers, sur lesquels tu contemples sans doute des formes vivantes épanouies, des coexistences harmonieuses, des évolutions n’engendrant pas la naissance du Fléau sapiens, ton énorme et impardonnable bourde !

Alors, pendant combien de temps encore, au moment où toute la terre en gésine renouvelle sa vieille peau, l’homme trahira-t-il sa présence discordante, en poussant sournoisement, parmi l’efflorescence splendide de la nature adolescente, les ronces noires, torses et maigres de son existence maudite, concentrée dans les fossés asphyxiants des grandes agglomérations, où il s’étiole et dégénère, en croupissant dans ses propres immondices ?


Un soir où l’envahissement des ténèbres avait été pour moi l’occasion d’une course particulièrement exténuante et inutile, ayant pour seul témoin l’œil mi-clos de la lune qui somnolait, je déambulais au hasard parmi les paysages, égaré et résigné, comme le grand blessé cherchant l’endroit où mourir, et fus conduit par mes pas au bord d’une falaise farouche.

Mon instinct savait que là, dans le roc austère et sec, les anfractuosités du calcaire offraient à la chouette chevêche, cette espèce liée à la pierre dont elle a l’aspect compact et trapu, ainsi que l’harmonie en gris et blanc, des abris sûrs, imprenables et fortifiés, pour dissimuler à ses ennemis le cycle fragile et immuable de sa reproduction, commençant par un petit globe minéral immaculé, et aboutissant au paradoxe extraordinaire d’un volatile lapidaire.

Les cavités contondantes servaient de berceau aux petits de la « chouette d’Athéna », comme l’appelaient les Grecs, à la fois rupestre et aérienne, reptile et volatile, capable de circuler et de disparaître parmi les entrailles de la pierre, autant que de prendre un brusque essor dans les courants d’air.

Je me penchai avec une exaltation croissante, au-dessus de ce vide, pour tenter de surprendre cette miraculeuse transformation d’un petit bloc en projectile habile et fuselé, en aérolithe à trajectoire délurée, exprimant l’éternelle santé de la nature. J’étirai la tête, gargouille grotesque de la solitude de l’homme, de son extranéité, de la tragédie qui a coupé le cordon ombilical avec sa mère. Alors mon regard, inquisiteur et désespéré, croisa celui d’une chevêche, perchée sur un rocher en contrebas : pupilles cerclées de feu, du jais serti dans l’or, prunelles de nuit et d’aurore, calmes et brûlantes, terriblement circulaires et saturées d’instinct.

Mon esprit surchauffé se commuait en une forge, où naissait lentement, parmi les éclairs et le vacarme, le glaive incandescent d’une révélation fatale : je n’entrerai jamais dans l’arène de ces yeux et de cet escarpement qu’en m’anéantissant, parmi les éléments naturels.

L’ardeur de cette vision ruina immédiatement en moi ce qu’il est convenu d’appeler l’instinct de conservation. Désormais, mon esprit avait tellement devancé mon corps dans la chute qu’il ne m’était plus possible de savoir si j’étais en train de tomber ou non. Cependant, je suis sûr que, jusqu’au dernier moment, le petit rapace n’a pas détourné de moi son regard concentré, profondément introverti et absolument indifférent !


*


Déchiqueté par les arêtes rocailleuses, le cadavre disloqué resta entravé, en position quasi verticale, entre les saillies d’un promontoire rocheux, à mi-hauteur de la falaise.

Depuis ce calvaire incongru et surplombant, le corps brisé – avec son échine fléchie, sa légère génuflexion, ses bras étendus – semblait contempler la plaine sous ses pieds, et serait apparu, aux yeux d’un passant improbable, comme le Christ maudit d’un culte sans croyants.

Exposé aux rigueurs climatiques, aux quatre vents grenaillés de calcaire, la chair ne tarda pas à se détacher autour du squelette, comme une chrysalide, en mettant au jour une réalité nouvelle, une arborescence pâle et lisse, festonnée de viande sèche, en parfaite harmonie avec le relief environnant, cet édifice de rochers blanchâtres, recouverts d’une végétation rare, brunâtre, effilochée par les vents continuels.

La nuit, éternelle revenante, à chacun de ses passages, enveloppa le macchabée de son suaire, à la faveur duquel naissent les êtres subtils de l’ombre, dont notre chouette des rochers qui recherchait l’anfractuosité qui protégerait sa descendance. Le petit rapace visita naturellement les cavités que proposait l’arborescence du squelette, comme il eût fait de toute fracture dans le roc, le tronc d’un arbre ou une muraille. Il pénétra furtivement, en les expertisant de son œil jaune et jais, dans la béance de l’abdomen, la vaste cage thoracique, et dans la boîte crânienne, dont la dimension était exactement celle que recherchait le rapace, lequel pressentit qu’un tel trou, aux proportions tellement idéales, ne pouvait être l’œuvre de la seule nature… Puis il s’envola, pour revenir à la faveur d’une autre nuit, avec un partenaire.


Alors le mâle et la femelle, dans le berceau funèbre choisi pour leur progéniture, accomplirent l’acte primitif qu’exige d’eux le printemps, et pour la première fois dans l’histoire naturelle invitèrent dans la danse cosmique de cette saison un être humain, ou plutôt son squelette, le débris minéral qu’il en restait, pour faire naître dans son crâne, enfin vidé de son chimérique cerveau, de véritables rapaces nocturnes !


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   in-flight   
27/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Le changement de narrateur est un peu déstabilisant malgré votre marquage via l'astérisque.

J'ai déjà lu ce texte il y a quelques temps et je vois que vous l'avez retravaillé de belle façon. C'est très chiadé, limite maniéré par moments. Mais franchement c'est du beau boulot. Vous marquez bien votre passion pour l'ornithologie et votre détestation de l homo sapiens sapiens.

Merci

   Neojamin   
23/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour !

Et bien, quel élan ! Un élan poétique qui ne m'a pas séduit parce que je suis imperméable à la poésie des mots compliqués... Je suis sûr que d'autres apprécieront grandement ce texte.
Dès la première phrase, je me suis dis que l'auteur en faisait trop, le "inexorable" est en trop pour moi...mais les styles ne se discute pas et puisque ce texte est en Laboniris, il a tous les droits de m'étourdir!
Sur la forme donc, très bien écrit, trop pour moi.
Sur le fond, génial, j'ai beaucoup aimé la fin, un homo sapiens qui rage contre son espèce, tombe par accident (si jamais ça existe...) et sert de refuge aux rapaces nocturnes. C'est beau et lourd de sens.
Bravo et bonne continuation!

   Shepard   
4/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La chouette est un animal majestueux, qui a apparemment inspiré l'auteur au travers d'un poème de Baudelaire ?

En tout cas, la bête m'a attirée ici. Je dois dire que j'ai été enchanté par le début du texte. L'opposition culte/cul, bien qu'un peu cliché, me paraissait bien située pour une époque plus ancienne. Le style est très vivant, entrainant, il donne envie de suivre le fil, de suivre ces divagations d'un homme fou (ou exceptionnel, cela dépend des points de vue) qui vous raconterait ça avec beaucoup d'entrain. En fait, c'est très réussit de ce point de vue là, en lisant ce texte j'ai eu l'impression qu'une personne me parlait directement, c'était prenant.

Mais le fond de ce texte retombe sur le sempiternel 'l'homme est méchant, la nature est parfaite', agaçant et usé, hors du temps et du savoir sur comment la vie et l'évolution donne naissance à des systèmes pyramidaux ou il n y a aucune égalité (ou en tout cas, pas pour longtemps). Exemple dans cette phrase :

"sur ce globe terraqué qui n’aura été qu’un de tes terrains d’essai, parmi une infinité d’autres dans l’univers, sur lesquels tu contemples sans doute des formes vivantes épanouies"

Est naïf à mon avis. Qu'est-ce qu'une 'forme vivante épanouie' relatif à une forme qui n'est pas épanouie ? Comment éviter l'inévitable nécessité d'énergie à la vie, qui passe donc par la consommation et digestion d'autres espèces et donc de prédateurs qui se moquent bien de l'épanouissement de ses proies ? Pourquoi, de toute manière, prêter une 'conscience' à la nature ? Qui n'est qu'une notion purement humaine d'un processus stochastique si complexe qu'il est difficile d'appréhension. (Alors qu'on note que le personnage considère le culte comme une chimère, mais bien sûr, taper la religion c'est plus facile, pourtant c'est la même chose, la déification de processus difficile à saisir comme l'apparition de la vie)

Bien sûr tout cela est annoncé au travers des racontars d'un 'homme-chouette', pour faire passer la pilule. Si le texte se présentait 'sérieusement' dans la catégorie 'réflexion/dissertation', les propos simplistes m'auraient hérissés (pour garder un ton cordial) et je l'aurais évalué sous un tout autre angle. Mais dans le cadre d'un laboniris qui nous propose d'écouter cet homme avant son envolée finale (saisissant la 'gravité' de la situation), c'est un très bon écrit. Dans ce contexte là, le côté carricatural et quasi religieux renforce d'autant plus la folie (et détermination aveugle) qui irrigue ces lignes.

Il y a un très bon niveau d'écriture dans ce texte, j'en redemande malgré la douleur.

   Asrya   
8/5/2015
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Je ne suis pas un grand partisan de ce type de texte ; l'impression de lire un auteur qui se lit lui-même...
Je dois admettre que malgré l'utilisation d'un vocabulaire plus que pompeux, les phrases sont assez bien tournées et la construction de votre récit s'apprête à gommer ce ressenti qui me foudroie lorsque je vous lis.
Qui plus est, le thème que vous abordez est plutôt original ; mon jugement est mitigé.

Votre texte est d'un surfait d'un ennui viscéral, mais j'ai apprécié la tournure qu'ont pris les événements. La fin allie morbidité, primitivité et nativité ; un mélange assez bien exprimé.

Je suis resté complètement hermétique à votre manière d'écrire, j'aurais adoré que vous exploitiez votre plume avez davantage de naturelle, de sensibilité et de spontanéité ; je trouve dommage de "gâcher" un texte qui délivre une histoire intéressante par un ramassis de propos ampoulés.

Ce texte siéra à d'autres probablement,
Ce n'est pas mon cas,

Au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

   hersen   
23/5/2015
Noir, définitivement noir.
Etait-il raisonnable que je lise ce texte en ce très bel après-midi ensoleillé ? Peut-être pas.
Je le trouve assez déstabilisant. Tout ce noir, symbolisant plutôt le Mal habituellement, est le Bien, du point de vue du narrateur. Votre style d'écriture concourt grandement. à cette déstabilisation Mais j'ai plutôt été freinée dans ma lecture par " trop de mots ", je ne sais pas bien l'exprimer autrement. Et pourtant, à la deuxième lecture, ( sur trois !) j'ai beaucoup plus apprécié de suivre cet homme dans son délire ( ? ) Ce texte est une enclave, rien n'en déborde dans un autre monde ou un autre imaginaire.
Paradoxalement, ce texte me laisse une impression bizarre mais j'ai beaucoup, beaucoup aimé la fin.

Des bricoles :
J'ai trouvé le mot " hyperactivité " déplacé.
" engeancé il faudrait dire " faudrait-il dire serait plus en accord avec le reste de la phrase, me semble-t-il.

Merci pour cette lecture.

   bigornette   
25/5/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Nouvelles,

Je suis confus à vous lire. Je ne sais que penser d'Une chouette dans le plafond.

Récit d'un déséquilibré, ou qui a "une chouette dans le plafond" comme le titre le suggère (fait exprès ?) ? Mais le style employé n'est pas vraiment celui de la folie. On ne le sent pas fou, le narrateur. Désespéré, à la rigueur. Un poète, en tout cas. Romantique. Mais pas déséquilibré. Pourtant il saute à la fin, alors...

Récit du suicide d'un ornithologue ? On ne se suicide pas par détestation de l'humanité, mais parce qu'on est acculé, ou parce qu'on se déteste soi-même. On trouve rarement de lettres de suicidés qui commencent par : "J'ai mis fin à mes jours parce que j'aurais voulu être une chouette..." Du coup...

Récit d'un misanthrope ? Le narrateur n'en peut plus de l'humanité, sur laquelle il porte des jugements très sévères, l'accusant d'être une erreur de la nature et de poursuivre des chimères. Et puis, en bon humain probablement, il se précipite d'une falaise. Il aurait bien voulu voler, mais ne le peut pas. Ainsi tombe-t-il dans le piège qu'il dénonçait, sa condamnation se retourne contre lui, le culte qu'il vouait à la nature n'est finalement pas plus "vrai" que la société de consommation qu'il dénonçait, il a poursuivi sa propre chimère.

Je pense qu'il y a probablement plusieurs textes dans Une chouette dans le plafond, et que tous manquent son véritable but, qui est, je crois, de louer la beauté des rapaces qui se déplacent furtivement dans la nuit, et le rêve d'un homme de s'envoler comme eux. Si c'est bien de ça dont il s'agit, le réquisitoire contre l'humanité est bien inutile, de même que les allusions à la folie et au suicide. Je me contenterais de décrire.

Quant au style, je lui concède des qualités. La surcharge d'adjectifs convient pour un texte court, cela ne me dérange pas. Attention toutefois à ne pas en faire trop. Attention aussi à certaines tournures qui font sourire, alors que je ne pense pas que c'était le but. Par exemple : "au moment où la terre détourne sa face du soleil, pour étaler, éclairée de son seul feu intérieur, ses parties intimes, telle une immense exhibitionniste qui attend ses voyeurs nyctalopes."

Continuez. Merci.

   Anonyme   
26/5/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Je n'ai pas le temps de me lancer dans un commentaire approfondi que ce texte dense mériterait mais sachez qu'il ne m'a pas laissé indifférent. D'ailleurs il ne peut laisser indifférent tant son propos demeure excessif dans le fond et dans la forme. Je ne suis pas vraiment amateur de ce style d'écriture tout simplement parce qu'il est fatiguant à lire, à déchiffrer. Trop de surcharge tue l'histoire à mon avis.
Par contre j'apprécie beaucoup la détresse du narrateur en corrélation avec les oiseaux de nuit, beautés des ténèbres. Un texte original et fort que j'aurais aimé voir traité plus sobrement.

   Anonyme   
26/5/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir,
je ne vais pas donner de commentaire technique, de toute façon je ne suis pas doué pour ça.
Par contre sur le fond j'ai beaucoup, beaucoup aimé votre nouvelle.
Cette course à la folie, magnifique, l'attrait de l'animal pour le guetteur d'oiseaux, superbe, forte, folle.
J'ai apprécié cette tentative pour moi difficile et réussie de rendre ce regard halluciné, fasciné par la beauté implacable et inaccessible de l'oiseau sauvage.
Du décalage entre le monde humain et le monde animal.
il y a sans encore beaucoup à dire et aussi sans doute des imperfections, mineures, des tournures que j'aurais aimé différentes, mais ça n'a rien enlevé de la force du texte.
Toute mon admiration et à vous relire peut-être.
Corbivan.

   Ethimor   
1/8/2015
Je crois que je ne vais pas faire dans l'originalité. Il y a du bon, et du moins bon pour moi. Bien sur cela n'engage que mon avis.

La surcharge d'adjectif, le vocabulaire, les tournures de phrases, tout ça est de trop pour moi et on a du mal à croire à cette histoire. Comme le disait plus bas un autre commentaire, on a l'impression d'être face à un romantique invétéré, totalement désespéré plus que fou allié. La lecture a été difficile pour moi.

Toutefois, c'est paradoxalement cette surcharge de tout, de lyrisme ponctué (vraiment minutieusement) de quelques touches de vulgarité, qui m'a fait relativisé. Il y'en a tellement qu'on fini par plongé avec le narrateur dans une sorte de divagation nocturne tout à fait séduisante.

Mention spéciale pour la fin, qui, sur le fond m'a beaucoup plus. L'image qui ressort de cet accouplement au dessus du cadavre et des ossements parviens à transformer le morbide de la situation en "tendresse" peut-être (?) envers le défunt, dont on sait alors que son rêve se réalise d'une certaine manière.

Merci pour cette lecture,
Ethimor

   Anonyme   
2/6/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour, j'ai beaucoup aimé votre nouvelle, surtout le côté poétique. J'aime énormément la faune, et les rapaces sont très fascinant. On voit bien la passion du narrateur pour l'ornithologie, même si pour moi il en fait un petit peu trop. La fin est magnifique.
Merci de partager une si belle nouvelle.

   kosmose   
21/6/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
quand on aime, c'est forcément parce que cela fait "écho" en soi. Sur la construction, la technique, je resterais coi, car en la matière je suis un désert ! Mais sur le fond, j'adhère en tout : la place de l'homo sapiens sur Terre, et la magie des oiseaux présente en moi ...
Peut-être ai-je été oiseau dans une vie antérieure, je rêve d'être oiseau dans le futur, même si "on" me dit que la plus "précieuse" des existences c'est l"humaine"...Quoiqu'il en soit, j'ai la chance d'admirer souvent le faucon crécelle, les choucas, l'aigle et parfois le gypaète. Pour profiter encore longtemps de ce bonheur là, contrairement à vous, sur les crêtes, je ne me penche pas...merci pour cette belle nouvelle...


Oniris Copyright © 2007-2023