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Policier/Noir/Thriller
noway : Un cadeau original
 Publié le 04/12/09  -  16 commentaires  -  14939 caractères  -  163 lectures    Autres textes du même auteur

Une vieille dame souhaite s'offrir un cadeau original pour ses septante-six ans.


Un cadeau original


- J’aurai septante-six ans dimanche.


Un an de plus… Encore un. Pour quoi faire ?


J’ai tout vu, tout touché, tout goûté, appris à tout accepter même et surtout l’inacceptable. Revenir de tout sans jamais partir.

Je suis vieille, lasse, brisée.


Les outrages du temps ont apposé leur marque sur mon corps fatigué. Un visage qui se noie sous de trop profondes rides, une poitrine affaissée que l’on ne convoite plus, un regard qui se voile d’avoir vu trop de mal : une vieille dame en somme. Rien de plus, rien de moins.


Je n’ai rien inventé qui ne me fasse célèbre, aucun acte héroïque ou action médiatique. Mon nom ne sera jamais dans les livres d’histoire. Qui donc se souciera de mon trépas ? Quel cortège m’accompagnera jusqu’à ma dernière demeure ? Qui me pleurera ? Ne laissant pas d’enfants, je ne laisse pas de traces. Une mort anonyme pour une vie trop tranquille. Tout ce que je voulais c’était que l’on me regarde enfin. Que l’on se retourne un peu sur mon passage. Par respect ou par compassion, je m’en fous mais que l’on me remarque. Que l’on me sourie au supermarché, qu’un jeune, une fois dans ma vie, me propose de m’aider à traverser la route, que l’on prenne le temps d’écouter ma vie insignifiante et mes radotages de vieillarde gâteuse. Une présence, un regard, un sourire. Je ne demandais pas la lune… juste un petit rayon de soleil.


C’est pour tout cela et pour conjurer cette trop injuste injustice que j’ai pris ma décision.


Longtemps, j’ai cru que le destin était inéluctable, écrit dans les astres, une volonté divine. Mais depuis peu je sais que le destin n’existe pas : seuls les actes comptent. On m’a volé ma vie, dépossédée de tout ce que je n’ai jamais eu le temps d’avoir. J’ai donné sans compter et je n’ai rien reçu en retour.


Eh bien, vous allez me connaître, apprendre qui je suis, savoir ce que je vaux. Mon visage de vieille pie, qui vous dégoûte tant, sera en première page de tous vos quotidiens, dans votre poste de télévision ; dans vos squares et vos librairies. Vous n’aurez plus à relever le nez de vos journaux pour affronter le miroir de votre propre devenir : je serai là, en grand et en réel. Vous ne comprendrez bien sûr rien, vous vous poserez dix mille questions pour lesquelles aucune réponse ne vous sera donnée. On parlera de moi comme d’un monstre d’un genre nouveau, un mutant de vieillarde, une évolution génétique du troisième âge. Je vous ferai peur, vous tremblerez en sentant l’emprise du temps s’appesantir sur vos épaules. Jamais plus vous ne regarderez de la même manière, une mémère déambulant, inutile, parmi votre troupeau de pseudo-prédateurs. Je déjouerai la loi du plus fort, m’octroierai la gloire, la reconnaissance et, le plus important : votre respect inconscient. Car on respecte toujours ce que l’on craint.


Bien que je n’aie jamais tué personne : je vais m’offrir un meurtre.


Quelle sensation ce doit être de décider de la fin d’une existence, de juger du non-renouvellement d’une journée de la vie de quelqu’un. Tuer, c’est un peu se prendre pour Dieu. Ôter la vie. Moi qui ne l’ai jamais donnée, je vais m’en offrir une. Après tout, ce n’est qu’une juste compensation. Cette vie, je la mérite, on me la doit.


Une existence, lisse et bien rangée, des leçons vite apprises, un mari volage et violent parti beaucoup trop tard et des voisins inconnus et inexistants. Bref, une existence banale de vieille dame respectable et cependant peu respectée. Une existence minable et passablement ennuyeuse. Une mort serait si excitante. Un peu de rouge dans tout ce noir. Un bâton dans la roue. Une tache sur une page blanche.


Bien sûr, je pourrais me contenter de me suicider. L’acte serait là mais ce ne serait guère utile : le temps s’en charge déjà. Non, ce qu’il me faut c’est un beau meurtre comme dans les romans policiers qui peuplent mon univers aseptisé du moindre événement sortant quelque peu de l’ordinaire. Je ne demandais pas de l’extraordinaire juste de l’un peu moins banal. Vous avez choisi pour moi : tant pis pour vous.


De nombreuses questions occupent cependant mon esprit.

Tuer qui ? Comment ? Quand ? En quelles circonstances ? Où ?

Autant d’interrogations et de grandes préoccupations que mon inexpérience est grande et uniquement livresque. Agir à l’aveuglette pourrait se révéler lourd de conséquences. Je pourrais être découverte avant d’avoir posé mon acte, blesser au lieu de tuer ou encore me ridiculiser complètement en m’écroulant piteusement avant la mise à mort. La victime pourrait se retourner contre moi. Quelles chances aurais-je alors de lui résister ? Je dois tenir compte de mon âge, de mon état physique lamentable et de mon manque de pratique.


Mon meurtre doit être soigneusement préparé et suffisamment interpellant pour marquer les esprits d’un public blasé par trop d’atrocités. Je ne serai pas la première tueuse mais il faut que mon crime marque. Et comme dans tout crime il faut une victime.

Qui choisir ? Un enfant ? Trop émotionnel.

Une femme ? Difficile. Je me sens toujours un peu liée à toutes celles qui luttent encore chaque jour pour leur égalité.

Une conclusion s’impose lentement et inéluctablement à mon esprit : mon gibier sera masculin.


Il est regrettable que mon époux ne soit plus de ce monde, il aurait fait une victime épatante. Je lui ai d’ailleurs toujours reconnu un grand talent dans ce domaine. Une victime : voilà ce qu’il était. Lorsqu’il me trompait ce n’était pas sa faute mais bien un problème hormonal, quand il rentrait saoul c’était parce qu’il avait de gros problèmes que, bien sûr, je ne pouvais pas comprendre et s’il me battait c’était par excès d’amour.


Mon mari était un fameux imbécile. Ridicule jusque dans la mort : finir écrasé sous les roues d’un camion de cirque itinérant étant l’aboutissement logique d’une vie trop clownesque.


Je pourrais tuer un quelconque inconnu, un passant impassible. Cela me mettrait certainement à l’abri d’une éventuelle défaillance affective. En effet comment savoir si, le moment venu, je serais capable de trucider, de sang-froid, une personne de mon entourage ? Un bibelot de moins dans mon maigre univers. Au contraire de l’animal qui agit par instinct, l’homme pèche par ses faiblesses et reste tributaire de ses propres sentiments. Les émotions sont des faiblesses typiquement humaines.


Je redoute cependant que le fait de m’en prendre à un inconnu ne puisse engendrer une terrible déception face à la perte d’un parfait quidam. Cela pourrait gâcher tout le plaisir. Alors, à quoi bon ? Ce que je veux, ce que j’exige, c’est l’adrénaline, le grand frisson, la sensation extrême. Cette excitation qui m’a si cruellement manquée. Personne ne m’a jamais bousculée, titillée, malmenée comme une vulgaire putain. Aucun homme n’a jamais eu le courage ou les couilles de me faire vibrer, de faire bouillir mon sang, de faire battre mon cœur comme au sortir du « Grand Huit ».


Je veux exister, me mettre hors-la-loi, justifier mon existence terrestre. Le meurtre est, pour tous les frustrés du monde la planche de salut ultime. Il n’est plus réservé aux déséquilibrés et aux malades sanguinaires de tous poils. Grâce à notre formidable société moderne, il est devenu possible à chacun de commettre les pires atrocités dans une quasi totale impunité. Au nom de la vengeance, de la couleur de peau ou d’une religion, le progrès de nos jours a de multiples noms : circonstances atténuantes, enfance malheureuse, crimes passionnels ou encore folie passagère. Nous vivons une époque formidable.


J’assassinerai un ami.


Un homme que j’apprécie, un être que je respecte. Une bonne pomme pour une ultime représentation d’un nouveau Guillaume Tell.


Pourquoi pas monsieur Georges ? Ce brave ancien de je ne sais trop quelle guerre. Un être doux, gentil et cependant tellement obsolète.

Il habite l’étage en dessous du mien. Un misérable appartement semblable en tout point à celui où j’ai gâché près de trente-deux ans de ma vie. Un vulgaire trois-pièces au loyer prohibitif. Des logements de vieux, de pauvres et d’immigrés. Empuantis par la même odeur nauséabonde de l’usine d’en face. Les favelas de l’Europe.


C’est pourtant coquet chez monsieur Georges. Une petite oasis de fraîcheur dans un si grand désert. Un lieu chargé de bibelots, empreint de fantômes de souvenirs, aux murs lépreux recouverts de photos d’une famille aujourd’hui décimée. Ceux qui ne sont plus et ceux qui sont partis. Les ingrats amnésiques, les cousins trop lointains. Ceux qui n’ont plus le temps et ceux qui ne veulent plus le prendre. Pour monsieur Georges, avoir une famille est un luxe que ses squelettiques économies ne peuvent pas lui offrir. Pas de grosse floche à attraper, pas de mas dans le Vercors, de voiture ancienne ou de bons du trésor. Rien que cette petite pension de sept cents euros dont une bonne partie est régulièrement engloutie dans un loyer exorbitant.


Une vie de soldat entrecoupée d’usine. On ne gagne aucune fortune un fusil à la main. Défendre son pays n’est pas rentable et dans ces nouveaux conflits incertains aux enjeux pétroliers, on n’est même plus sûr d’être du bon côté. Comme dirait monsieur Georges : j’ai combattu comme Don Quichotte : j’ai cherché des ennemis mais je n’ai trouvé que du vent.


Son vrai nom à monsieur Georges, c’est Ignace. Un nom ancien pour un trop vieux bonhomme.

Ce qui est épatant chez lui, c’est qu’il semble satisfait de n’être personne. Il a toujours ce petit sourire en coin qui semble vouloir dire : je ne représente rien pour vous, vous ne me savez pas mais je m’en fous. Je suis là. Et ce n’est pas une petite canicule qui va me dégommer.

C’est un homme tendre, bon, toujours prêt à écouter et conseiller. Un être d’une autre époque aujourd’hui éteinte. Assassinée elle-même par une société qui n’a plus le temps de se préoccuper des faibles et des improductifs. Marche ou crève ! Ignace est un fossile inconscient du fait que, dans une certaine mesure et aux yeux du monde économique moderne, il soit déjà mort.


Plus d’avenir pour les gens du passé. Et ce mot nouveau qui sourde d'on ne sait où, planant sur les maisons de retraite. Oppressant, terrifiant, inimaginable et pourtant… Euthanasie. Le grand retour de la mode du génocide. Le spectre hitlérien plane à nouveau sur un monde prêt à tout et surtout à perpétrer allègrement les erreurs du passé.


Demain je tuerai monsieur Georges.


Je me suis levée ce matin d’humeur badine. Je dirais même avec un certain plaisir. Une sorte de petite crampe insistante me tiraillait intérieurement. Pas le genre de crampe qui signifie que l’on a faim ou que l’on souffre de problèmes intestinaux. Non, celle que l’on ressent lorsque l’on attend confusément quelque chose de grandiose. Comme les enfants le matin du vingt-cinq décembre. Une sourde excitation s’insinuait en moi. J’ai ressenti dès le réveil des sensations que je croyais disparues à jamais. J’ai presque honte de dire que mes mamelons étaient durs et sensibles. Le meurtre a quelque chose de sensuel, peut-être même de sexuel.


Il m’est difficile de définir ce que j’éprouve au plus profond de mon vieux corps. Des émotions perdues qui refont surface. Comme un vieux livre que l’on époussette et dont le titre nous apparaît en lettres d’or.

Pour la première fois depuis fort longtemps je me sens vivante. J’existe. Une folle envie de vivre s’insinue en moi fouaillant mes organes. L’adrénaline coule dans mes veines. Mille fois mieux qu’une fadasse dose de morphine. Je ne souffre plus de mon arthrite, mes douleurs abdominales ont disparu. Pas de maux de dos, de quinte de toux, de barre dans le front.

Aujourd’hui est un grand jour.

Aujourd’hui, je suis mademoiselle Bouvier, veuve Leroy.


Monsieur Georges est, comme à son habitude, vaguement joyeux. De tout son être, de tous ses pores suinte une illusion de bonheur, de contentement face à une vie médiocre. De son passé minable à son présent transparent, il se plaît à imaginer un avenir radieux. Que peut-on espérer à nos âges ? Seul un tremblement de terre de force sept sur l’échelle de Richter ou une bombe H pourrait nous extirper de ce fadasse quotidien. Sa vie n’est que mensonge. Pas vis-à-vis des autres, ce qui serait excusable, mais par rapport à lui-même. Il s’est cru heureux quand il n’était que solitude et comblé quand il ne touchait qu’une misérable pension de misère et de mépris.


Mais tout cela va prendre fin. Je lui apporte l’absolution suprême, la consécration post mortem. La chance de sa vie et celle de sa mort. Je viens le libérer de ce monde de souffrance et de dédain.

Tout à l’heure, il ne sera plus ce pauvre vieillard, que l’on se plaît à croire radotant, de peur d’en apprendre à son écoute.


J’ai soigneusement caché le couteau de cuisine dans mon cabas. L’arme est recouverte d’un vieil essuie de cuisine que je n’utilise plus guère que pour essuyer l’eau qui s’écoule de mon vieux percolateur lorsque je passe le café du matin. Je ne bois de café que le matin, sinon je ne dors plus la nuit. Et, Dieu sait, que j’aime à dormir. C’est le seul moment où je peux m’imaginer être quelqu’un d’autre. Quelqu’un de « vivant », d’utile et d’intéressant.


L’arme est là, serrée contre mon cœur, qui se remet à battre comme il ne l’avait plus fait depuis bien longtemps. Depuis qu’il était entré en hibernation.


Monsieur Georges me sert une infusion à la camomille comme à l’accoutumée. Toujours le même rituel, toujours la même tasse, le même petit napperon pour éviter la marque sur la table. Immuable, prévisible, lassant.


Aujourd’hui est un grand jour, un jour historique.


Je bois ma camomille, je réponds poliment à des questions que je n’écoute pas. Petit à petit, l’idée se concrétise, se forme et se conforte. Cela fait maintenant une demi-heure que monsieur Georges parle seul, alimentant la conversation comme si nous étions dix dans la modeste pièce.


Il est l’heure, une horloge virtuelle vient de sonner le glas au plus profond de mon être. C’est maintenant, je le sens, je le sais.


J’ouvre mon cabas et glisse ma main craquelée dans les entrailles du sac. Je touche l’essuie, tâte la lame et remonte jusqu’au manche. Puis, calmement, posément, je ressors l’objet, toujours enfoui dans le tissu.

Monsieur Georges s’est arrêté de parler, il sait, lui aussi, que quelque chose de grand se prépare. Une chose si importante que, ni lui, ni moi, ne sommes vraiment sûrs de comprendre.


J’ai déballé le couteau, sa lame brille sur mes genoux usés.


Il a compris. Il a tout compris.


Son regard est serein seul un léger tremblement à la commissure des lèvres trahit son étonnement. Je dis bien son étonnement, pas sa peur.


Lorsque je me lève, il se lève. J’avance vers lui et il ne recule pas. Lorsque la lame s’enfonce dans sa chaire fatiguée, il me souffle, dans un dernier soupir : « Merci. »


J’ai tué monsieur Georges… Ou peut-être que je l’ai sauvé.


 
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   Lapsus   
4/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
En effet, il est original ce cadeau. Il reste à définir à qui profite le crime.
La montée en tension de la grand-mère indigne est très bien distillée, de la constatation de la vacuité de sa vie à l'élaboration de la solution ultime pour donner sens et visibilité à une existence gâchée.
J'ai bien aimé la conclusion de la pensée chamboulée : "Ôter la vie. Moi qui ne l’ai jamais donnée, je vais m’en offrir une. Après tout, ce n’est qu’une juste compensation. Cette vie, je la mérite, on me la doit."

Mais le choix de la victime, toute aussi insignifiante que la meurtrière, n'est pas un choix classique. N'importe qui, s'il veut sortir du lot, jettera son dévolu sur une personnalité reconnue, de manière à jouir directement de sa notoriété, ou tuera d'une manière particulièrement choquante pour l'opinion publique (le cannibalisme est encore très vendeur).
Qui se souciera d'une mort qui ressemble fort à une querelle de voisinage ou d'amoureux sur le tard ? Elle fera quelques lignes dans le journal local, l'espace d'une journée.

La réaction ultime de Monsieur Georges est un joli revers, un clin d'œil à un crime qui est finalement redirigé, requalifié, en euthanasie. Le cadeau est pour celui que l'on attendait pas.

   ANIMAL   
4/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien le thème. Après tout, lorsque l'on n'a plus rien à perdre, pourquoi pas le frisson du meurtre.

A part "injuste injustice" et "chaire" fatiguée au lieu de chair, le texte se lit bien. Il y a une insistance parfois un peu lourde sur le thème de la vie gâchée et pas vraiment de surprise sur le fond.

Le choix de la victime est bizarre mais bien vu car, souvent, au lieu de tuer un être nuisible en faisant une bonne action, ou encore quelqu'un qui vous a fait du tort, on tue quelqu'un que l'on jalouse. C'est cela que je ressens à la lecture : le voisin a une vie aussi minable que la sienne mais il a l'air plutôt heureux dans sa solitude et ça, ça lui est insupportable. Donc elle le fait disparaître sous prétexte de lui rendre service, et va même jusqu'à imaginer ce sourire (c'est ma façon de voir, bien sûr) histoire de se justifier.

J'aurais aimé savoir comment elle maquillait ce crime, qui le découvre, ce qu'elle ressent dans les jours suivants, si elle va tuer encore. J'aurais aimé aussi qu'elle se venge de la médiocrité de son crime en faisant accuser quelqu'un d'autre, par exemple un jeune voisin impoli... enfin quelques précisions sur la suite.

Merci pour ce texte au thème intéressant.

   marogne   
4/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai vraiment trouvé très longue la première partie. je comprends bien sûr la volonté de montrer le cheminement de la meurtrière, mais il y manque soit de la passion soit de la fièvre, soit du désespoir, c'est froid, peut être même trop froid pour cette personne qui s'estime avoir été dépossédé de tout, et ses raisonnements, justifient son sort - un clin d'oeil un peu sévère de l'auteur ici.

Déyails:

*Il y a plusieurs fois des phrases qui ne sont pas vraiment compréhensibles, c'est unp peu dommage:

* même un enfant peut être de sexe masulin

* si le couteau est dans le cabas, étrange qu'elle le sente sur son coeur

* ...

   jaimme   
5/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je suis très partagé. Et pour plusieurs raisons.
Commençons par la fin. Elle me déçoit. Elle n'est pas dans l'attendu du reste du récit. Elle est peu originale, alors que le reste du récit joue dans la cour du surprenant. Conclusion trop facile du dégoût de la vieillesse. Bof.
L'histoire elle-même est un mélange de phrases très bien tournées et d'autres qui heurtent le registre général employé. Un peu la flemme de tout noter, j'ai préféré me laisser porter par le récit, ce qui est un bon signe.
Les considérations sur l'euthanasie, les juges qui pensent aux circonstances atténuantes sont bien dans le personnage, aigri jusqu'au meurtre. Elle hait cette société mais elle ne se rend pas compte qu'elle en participe largement puisqu'elle veut la notoriété avant tout. Aigrie.
Il y a quelques virgules à enlever, une phrase avec deux fois deux points, quelques tournures à corriger.
Au total une idée de départ très riche, un début très accrocheur, un style globalement intéressant, une chute décevante car trop facile, trop connue.
Ah oui: un couteau est un curieux choix pour une femme, plus encore âgée...
A peu de choses prêt un très bon récit.
merci noway.

jaimme

   NICOLE   
5/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
La fin me parrait fortement improbable, et passablement expédiée, ou en tout cas pas en ligne avec ce qui précéde. J'ai le sentiment que l'auteur, pressé par la necessité de devoir finir, n'a trouvé que cette chûte...approximative.
Et pourtant, j'ai un gros faible pour cette vieille dame loufoque (et pour les vieilles personnes en général, d'ailleurs), et j'aime le regard lucide qu'elle porte sur sa vie passée.
Mais au fond, un moment de lecture agréable, une jolie écriture, que demander de plus au fond ?

   Anonyme   
5/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

un peu d'une tatie danielle dans cette grand-mère dont la révolte me semble quand même bien tardive, mais après tout pourquoi pas. La perspective du meurtre comme stimulant sexuel, les psychopathes connaissent, mais les troubles que cela occasionne chez ta mamie sont assez comiques.
La fin me semble manquer un peu d'audace, comme s'il fallait sauver la morale en rendant ce crime presque profitable à celui qui en est la victime, mais je me consolerai en pensant que ce n'est que la façon de voir de la narratrice et pas forcément la réalité que je souhaite plus noire, tant qu'à faire, et plus cynique. Une mamie serial-killer, ça aurait de la gueule non ?
Bonne continuation.

   widjet   
8/2/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Mitigé que je suis, mais texte séduisant à bien des égards.

Déjà pour une « Tatie Danielle » comme j’ai pu le lire plus haut, bah c’est une mégère pas si mauvaise que ça. Malheureuse, aigrie, carrément mais vraie méchante, je n’en suis pas si convaincu. Elle a pas mal de scrupule, la vieille (alors que buter un môme aurait assurément fait le une des journaux, « une vioque charcute un jeune innocent », ça en jette et c’est inédit !, elle se pose pas mal (trop même) de question, elle est même assez moralisatrice…et surtout diablement bavarde (Bruce Willis alias John McClane disait dans « Piège de Cristal », un truc dans le genre de « quand ton tue on ne cause pas ! ». Bref, elle en promet beaucoup, pour en faire assez peu au final. Un crime certes, ce n’est pas rien, j’en conviens mais sans barbarerie, sans cette originalité ou cette cruauté qui marquerait les esprits comme elle semblait nous le sous-entendre et nous appâter au début. Bref, déçu à ce niveau là au même titre que ce final, pas super crédible et traité (à mon sens) par-dessus-la plume.

Cependant, reconnaissons à l’auteur une véritable habileté littéraire, un vrai sens de la formule et des associations d’idées assez savoureuses même si l’effet recherche est voyant (« pomme-guillaume tell, « lune-soleil », « cirque-vie clownesque » etc…). Même si l’auteure paraphrase « à mort » (je pense que tu pourrais couper pas mal car il y a de la redite sur son état et sur son plan, ça sent bon l’auteur très gourmand qui n’a pas su se réfréner, et je peux le comprendre, les mots sont des bonbons acidulés). Bref, notre tueuse est une causeuse plus qu’une tueuse machiavélique – mais elle dit elle-même qu’elle ne pas la pratique - et elle parle plutôt bien (bof bof « l’injuste injustice » en revanche) et pour finir je retiendrais plutôt l’intention, les traits d’esprit, la gouaille sympathique et incisive par instants (j’aime assez ça la causticité), que le résultat un poil timide du fait d’un effet d’annonce trop prononcé.

Voilà, tu voulais en faire une méchante, bah moi je l’ai presque trouvé chouette ta killeuse.

Pas pleinement convaincu (faut élaguer, je l’ai déjà dit et puis c'est davantage comique que réellement angoissant), mais indéniablement des qualités !

W

   lemon_a   
11/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai décroché aux deux tiers. Pour moi ça manque de rythme et de passion. Pas que le style soit rebutant mais il m'a semblé plat, sage, scolaire... La trame pareil : linéaire, explicative, atone.

Le tout est pas mal executé (c'est le cas de le dire), la trame logique, l'écriture lisible, mais sans supplément d'âme. Et au bout d'un moment je me suis ennuyé.

   Anonyme   
11/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
L'idée de commettre un meurtre pour compenser une vie jugée nulle est originale.Mais en même temps, ce n'est pas complètement convaincant dans le texte. Le lien entre les deux ne paraît pas évident.J'ai du mal à saisir la motivation de la dame.Je peux tenter de le comprendre intellectuellement mais je ne le vis pas avec mes tripes.Je n'ai pas réussi à vivre les ressentis de cette personne.
A la lecture, j'ai été partagée, par moment je n'accrochais pas, par moment j'accrochais. Une alternance de moments plats et de moments forts, j'ai éssayé de les repérer dans le texte.
Des moments plats par exemple : " un regard qui se voile d'avoir vu trop de mal " "une vie trop tranquille" "une vie insignifiante" les différents termes sont génériques, pas assez précis, ou situés d'une manière concrète.
En revanche, des parties comme "il est regrettable que mon époux..clownesque" "aucun homme..."du grand huit"" saisissent l'attention.
La fin est intéressante du fait de la réaction inattendue de Georges. Mais je m'interroge : la dame est-elle satisfaite ?

   florilange   
22/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
La description que la vieille dame fait d'elle-même & de son corps de 76 ans m'a effarée. Vieillir n'est pas agréable, on est tous d'accord. Mais on ne devient pas tous des épouvantails à moineaux.
Et puis, bigre! Si toutes les personnes qui estiment avoir eu 1 vie plate doivent tuer pour se payer 1 dose d'adrénaline... Va falloir les avoir à l'oeil, les mémés. Surveiller les maisons de retraite.
Thème original mais peu crédible selon moi. Quelqu'1 n'ayant eu aucune initiative sa vie durant ne change pas à 76 ans.
Le style est 1 mélange de bon & de mauvais, avec quelques petites incorrections. Au final, 1 lecture amusante.
Florilange.

   Anonyme   
23/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Certes l'idée n'est pas neuve, mais l'écriture est très agréable et fourmille de détails savoureux et on se prend de sympathie pour cette vieille dame qui semble sortie d'un polar d'outre-manche.
On s'attend à ce qu'elle trucide un "méchant", comme son beauf d'ex-mari.
Mais non sa proie est un gentil. On s'inquiète déjà pour ce bon Monsieur Georges et la dame voit sa cote d'amour chuter à toute vitesse.
Suspense...
Et c'est là que la nouvelle tourne court et perd soudain de son intérêt.
Quel gâchis !

   Jedediah   
25/12/2009
Sombre histoire que celle de cette vieille femme... Il est bon d'aborder le sujet des personnes âgées laissées seules, c'est une triste réalité que je ne mesure que très mal, puisque mon entourage est épargné.

Tuer pour laisser une trace de son existence... C'est vrai qu'il est facile de faire parler de soi "simplement" en brandissant un fusil et en faisant feu (j'ai tout de suite pensé à ces adolescents américains ou autres responsables de tueries dans leurs écoles), encore une triste réalité mise à jour avec ce récit.

La lecture est agréable, le style aussi, mais j'avoue avoir été un peu mal à l'aise à la fin du récit, lorsque monsieur Georges se fait tuer. C'est terriblement glauque... Mais sûrement est-ce là l'intention de l'auteur.

   Anonyme   
12/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Au fond, la meme elle parle plus qu'elle n'agit. Bon d'accord, on le lui accorde, elle n'a pas l'experience!! Cependant, elle parle d'un crime dont tous vont se rapeler par sa cruaute mais je n'ai pas vraiment etait satisfaite par le coup de couteau. De plus, la reaction de monsieur est assez imprevisible et tout le contraire de ce que la vieille esperait: que ressent-elle donc? On s'en doute assez facilement cependant. Je pense qu'il y avait bien trop de parlotte pour trop d'actions!

Points positifs: j'admire la finesse avec laquelle vous decrivez les pensees de la vieille dame. L'idee de depart est peu commune mais assez interessante, aussi, je l'aurais aime un peu plus basee sur ce "cadeau original."

   Anonyme   
15/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un récit qui avance au rythme de la vieillesse et on se laisse prendre dans ses filets. Des phrases choc qui mettent dans le mille :
- Un être doux, gentil et cependant tellement obsolète :
ça c'est dur mais tellement actuel.
- Les favelas de l’Europe.
- Plus d’avenir pour les gens du passé.
- Une vie de soldat entrecoupée d’usine.
-j’ai combattu comme Don Quichotte : j’ai cherché des ennemis mais je n’ai trouvé que du vent :
on lui en a beaucoup vendu aussi, quant au prix payé ?
- il ne touchait qu’une misérable pension de misère et de mépris.
- Tout à l’heure, il ne sera plus ce pauvre vieillard, que l’on se plaît à croire radotant, de peur d’en apprendre à son écoute.

Au bout du compte le choix de la victime importe peu (en plus ce n'est pas celle que l'on croit). C'est de mon point de vue plus un texte sur la vieillesse et ses errances, ses vides et ceux que l'on creuse autour, ces fins de vie qui se délitent dans l'attente, celle qui va permettre d'en finir... Enfin !

Vraiment un bon récit, bien écrit ; celui d'un observateur d'une grande finesse.

   Anonyme   
10/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Noway
Un très bon départ. Très bon portrait psychologique. Bonne intrigue. On s'emballe, on se demande dans quel sous-sol meurtrier la grand-mère va nous entrainer, vraiment bien. Mais pour la fin je m'attendais à un truc plus "raide". Son voisin d'en-dessous et en plus qui dit merci, mouais, ça colle pas avec la soif de vengeance de la vieille ni le départ râpeux, cynique à souhait de cette nouvelle.

   silene   
25/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai trouvé un certain rythme lent à s'installer, le ton est verbeux et assez pesant, toutes ces explications du début sur les raisons qui font que... Des faux sens "je n'ai rien inventé qui ne me fasse célèbre"... vous voulez bien sûr dire le contraire, il y a quelques autres exemples.
C'est difficile de ne pas ennuyer en étant dans le descriptif, sans interaction, sans dialogues.
Keep going.


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