|
|
ANIMAL
5/3/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Cette nouvelle évoque en trois tableaux les trois âges de la vie et l'évolution du rapport au père.
Au second tableau, je n'avais pas compris qu'il s'agissait de la même personne mais le troisième tableau rétablit les choses et à la relecture tout est évident. C'est très bien fait. Toute une vie résumée en trois phases avec en filigrane ce père omniprésent. La mère semble inexistante, sauf au moment du décès de ce père si important. La chute est en accord avec le texte, il y a tout le symbolisme de cette naissance, et bien sûr c'est un garçon. Une nouvelle vie, renaissance aussi pour le narrateur qui doit poursuivre son existence sans son père. Une lecture intéressante. |
Corto
31/3/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
En première lecture cette nouvelle est étrange, voire glaçante.
Le style est sec, haché, avec aussi peu de sentiment que possible: un style de chirurgien ? En approfondissant j'ai apprécié cette manière d'aller droit au but, précise, sans fioritures excessives. La première partie, en mer et à la pêche est typique d'une relation d'un enfant avec son père, où l'enfant apprend en regardant les gestes maîtrisés de son aîné. Le ressenti de l'enfant est zoomé grâce à deux phrases explicites: " La mer" [ la mère ?? ] "décevait le garçon. Elle était calme et coopérante. Elle n'était jamais comme dans ses fantasmes" puis " Il voulut grandir vite pour plonger et découvrir". La seconde partie sans vraiment se débrider laisse apparaître un homme en devenir non dépourvu de sentiments, mais qui examine sa vie avec froideur et sans détours. " Dehors la nuit encore jeune, la pluie et le froid, l’apaisement des réverbères et des feuilles de l’automne. Et cette mélodie." "La vie est décevante mais peut-être que ce soir, il serait plus reconnaissant que d’habitude d’être sur terre." ( à noter ce deuxième constat de 'déception' ). La rencontre féminine s'exprime de façon toujours aussi distanciée "Elle lui plaisait beaucoup ce qui amplifiait en lui ces impressions dormantes.", puis: "Il ne savait pas qu’elle ne viendrait pas. Elle ne l’avait pas reconnu". En dernière partie l'homme devenu adulte s'exprime intérieurement toujours comme un chirurgien, ce qu'il est d'ailleurs devenu: " Son père est mort. Il est mort enfin." "Une autre parturiente stagnait dangereusement" "Le sang coulait abondamment mais c’était là une chose normale." "On appliqua les protocoles habituels." Il gère son deuil de la même manière: " Un confrère lui avait dit un jour qu’on mettait deux ans pour faire le deuil de son père. Deux ans lui parurent très courts. Il ne se voyait pas s’en remettre vraiment". Le final proposé par l'auteur me semble réducteur car il ne concerne que le dernier événement. Même si on peut être sensible au fait qu'un nouveau garçon vienne de naître, en écho symbolique à la vie ici décrite du garçon devenu homme venant de perdre son père: la vie se perpétue donc dans ce grand renouvellement où l'individu n'est qu'un maillon de cette chaîne infinie. Personnellement je pense qu'une belle phrase vue plus haut aurait bien conclu cette aventure humaine: " Des philosophes se demanderaient ce qu’était le réel, ce qui le faisait. Il les lirait et se demanderait à son tour ce qui était certain". L'impression chirurgicale demeure jusqu'au bout. C'est à la fois audacieux et sans concession. Le style choisi est impeccable. Passé le moment d'adaptation j'ai apprécié cette démarche. Bravo OiseauLyre. |
Alexan
2/4/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
|
J'ai trouvé ce texte intéressant, intrigant. Et l'atmosphère assez prenante.
Tout d'abord, la relation entre un fils et son père, l'apprentissage, l'initiation. Les rêves, espoirs et déceptions, tout cela empreigné par la présence de la mer (à défaut de la mère....?) La deuxième partie m'a paru assez troublante. Il m'a fallu la relire. Mais c'est la troisième partie qui m'a semblé tout expliquer (je crois). Une belle écriture pleine de force et de sobriété. Le symbolisme est très présent également. Un texte qui vaut le coup d'être lu plusieurs fois, car je pense que l'on peut y trouver des sens divers et cachés. |
plumette
6/4/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Beau titre pour une histoire qui dit beaucoup tout en gardant ses mystères.
ce "il" n'a pas de prénom, il est mis en situation dans trois âges de sa vie, l'enfance, la jeunesse, la maturité. le narrateur est un fin observateur qui manie à la fois la caméra ( ex dans la toute première scène) mais nous livre l'intériorité et l'imaginaire de son personnage ( et même son futur! en révélant dès le premier tableau qu'il sera chirurgien ) Présence très forte du père dans les tableaux 1 et 3, la partie 2 est moins reliée aux 2 autres, elle livre tout de même des indications importantes sur cet homme: son goût pour la musique, son rapport aux femmes. J'ai bien aimé la question que se pose le personnage sur le réel. Cette expérience d'avoir un souvenir fort et intense de quelqu'un qui ne se souvient pas de vous! j'ai beaucoup aimé le télescopage de la mort du père avec les césariennes ( rappelant la préparation du poisson du premier tableau!) un texte qui diffuse une ambiance; j'ai aussi été très sensible à l'écriture. |