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Anonyme
1/7/2022
a aimé ce texte
Bien ↓
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En cours de lecture j'ai pensé à « L'écume des jours », l'appartement qui se réduit en même temps que la vie de Colin et Chloé. Ici l'ambiance est plus immédiatement anxiogène, le bonheur initial dure peut-être deux phrases.
J'ai un faible pour les histoires décalées où on ne sait trop ce qui relève de la réalité et de l'univers intérieur des personnages ; ici je suis amplement servie, et certainement j'adorerais votre nouvelle… … Si elle ne me laissait une impression dommageable de hâte. Tout se dégrade tellement vite ! Je n'ai pas le temps de m'installer, de tâcher de saisir la cohérence interne de l'univers personnel du narrateur, des correspondances plus ou moins ténues entre cet univers et la réalité objective : déjà le pauvre embarque dans une boîte à lettres et se prépare à gagner le continent. S'agissait-il de la silhouette figée, lointaine, aperçue sur une carte postale ? Je n'en aurai pas idée et à vrai dire, à présent que tout est consommé, je m'en fiche. Dommage, c'était bien parti pour moi, mais pas abouti parce que trop rapide, superficiel. Je parcours de nouveau le récit après avoir commenté, je crois comprendre que le narrateur, à la fin, est mort, ramené sur le continent dans un cercueil. Le rétrécissement de son monde, dans ce cas, correspondait-il à l'amenuisement de ses forces ? J'entrevois ainsi les correspondances dont je parlais plus haut, mais je maintiens que l'histoire ne me fournit pas assez de durée ni d'indices pour bâtir une structure narrative qui me satisfasse. Et puis peut-être cette hypothèse n'a-t-elle aucune pertinence par rapport à vos intentions d'auteur ou d'autrice. |
Vilmon
6/7/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
Une histoire triste. Un monde imaginaire dans la tête d'un incompris ou un monde réel vue par une personne au regard déformant. Je crois comprendre que le nombre de pas qui réduit est la liberté de cette personne, les nuits qui s'étirent la maladie qui prend place, les fils de pêches qui apparaissent, des hameçons du paradis pour le tirer vers la mort. Les personnes en bleu aux bottes blanches, des techniciens venus sondé l'épidémie de la maladie ? Un récit intrigant et bien mené. J'ai apprécié sa lecture. |
Puzzle
22/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Cette carte postale qui sert de support à un rêve, un peu tristounet,
a de belles envolées qui comme certains rêves finissent parfois dans un tiroir. Belle imagination sur un support statique. |
Perle-Hingaud
22/7/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Le crabe, et tout de suite après, l'oncologue... le fond est clair pour moi. Un homme à la dérive, dans une fin de vie onirique. Il y a un peu d'Ecume des jours dans votre nouvelle.
J'ai bien aimé le cheminement, je n'ai pas tout compris (les fils de pêche ? des fils de transfusion ? je pense me tromper...), mais les éléments développés sont évocateurs et bien choisis. L'importance des couleurs est frappante. Une lecture en douceur, merci pour cette nouvelle ! |
Cyrill
24/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour Otoot,
Une écriture que j’ai trouvé très poétique, bien servie par l’absurdité auquel le regard du narrateur nous convie. Son travail de peintre lui permet d’être vivant. J’ai bien aimé sa réflexion fantaisiste et volontiers labile, que je suis grâce à des fils ténus qui relient les pensées les unes aux autres. Et vous, auteur, mêlez habilement le réalisme au surréalisme. Une impression de flottement. Plusieurs leitmotivs pourtant, émaillent le récit : la taille de l’île, la visite de ces hommes ( l’étrangeté de leur aspect physique, on ne sait formellement pas grand chose de leurs intentions ), les fils qui prolifèrent au fur et à mesure que les jours passent, les couleurs, très présentes dans la qualification des choses. C’est ainsi que j’imagine penser un peintre : en fonction du tableau qu’il pourrait faire de ce qu’il voit. Ce narrateur, au début de ma lecture, me semble heureux malgré l’ombre qui se profile très tôt avec ces hommes au « corps menteur comme des oncologues ». Il paraît à certains moments « hors de lui » au sens propre, lorsque par exemple il décrit son île comme « certainement bretonne ». Son univers mental se rétrécit de jour en jour. La relativité de la taille de l’île devrait être fonction de la mesure de ses pas ou de la proximité du rivage, car on s’imagine que le mot devrait faire advenir la chose, mais ça ne fonctionne pas ou plus, l’île rétrécit malgré ses efforts pour se berner lui-même. La maladie prend de plus en plus de place dans cet univers rétréci, les oncologues paraissent gagner en importance. La mort se préfigure avec ce rétrécissement de l’univers du narrateur, géographique et l’on suppose aussi mental. J’ai l’impression que le fait de ne nommer la maladie et la mort prochaine que par allégories, le fait aussi de n’attacher d’importance aux visiteurs qu’en les rejetant, permettent au narrateur de survivre mentalement. C’est un bon texte que j’ai pris plaisir à lire, aux images très évocatrices. Un petit bémol pour le titre, pas à la hauteur. Je l'aurais volontiers remplacé par une partie de l’exergue : « entre la mer et la mort ». Juste mon avis. |
Lulu
2/8/2022
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Otoot,
J'ai trouvé l'idée de cette nouvelle bien sympa. Pour le fond, j'ai pensé au Horla de Maupassant quand le narrateur découvre le filet sur son lit, de même que pour la forme, celui du journal intime. Cependant, cette nouvelle courte, comme annoncée au départ, d'une certaine façon, avec "Histoire courte", se lit sans trop grande surprise puisqu'on sait l'issue avec les mots mis en exergue dans la présentation qui précisent : "Une semaine sur une île bretonne entre la mer et la mort". Au départ, j'ai trouvé le style d'écriture très relâché avec le mot "machin" par exemple, mais au fil de la lecture, j'ai trouvé que l'ensemble fonctionnait bien et, finalement, sonnait juste car on se représente assez bien ce récit. Le jeu des couleurs, du jour qui passe avec le temps sont fort bien racontés. On comprend bien vite que les pas s'amenuisent avec à la fois la fin de la nouvelle et la fin de cette "semaine bizarre". Une belle façon de nous interroger sur le temps qui file et de notre façon de parcourir chacun de son côté dans l'existence notre propre vie sur Terre, que l'on soit seul ou pas d'ailleurs. Ce texte a aussi une belle résonance sur la solitude. Le cadre superbe type "carte postale" ne suffit pas. Les autres deviennent finalement ceux qui sauvent ou pas, en blouse blanche. J'ai trouvé de très beaux passages liés au cadre de vie et à cette boîte aux lettres débordantes, par exemple. Merci pour la lecture, et bonne continuation ! |