Raoul jeta sa cigarette avant d’entrer dans le bar-tabac qui faisait l’angle de sa rue. Il avait gardé ce réflexe de ne jamais entrer quelque part avec une cigarette, pas même dans un tabac où les aficionados de la nicotine se donnaient rendez-vous et venaient se réapprovisionner. Il n’était pas particulièrement superstitieux, mais chaque vendredi 13, il avait l’habitude de jouer au Loto.
Le mois précédent, le gagnant de la grande cagnotte était mort d’une crise cardiaque peu après avoir validé son billet. Dommage, il venait de remporter plusieurs millions d’euros, une somme qui aurait sûrement changé sa vie.
Mais, dans une certaine mesure, tant mieux pour les autres.
Raoul acheta donc trois paquets de ses cigarettes habituelles, et un ticket de Loto. En tant que joueur amateur, il n’avait pas vraiment de chiffres fétiches. Il cochait les cases, un peu au hasard, comme il aurait poivré un steak, en essayant de ne pas trop concentrer ses petites croix dans un coin de la grille. Il préférait une répartition équitable des croix. Il savait bien que c’était stupide.
- 22 euros 60, s’il vous plaît.
Raoul trouvait le prix des cigarettes de plus en plus honteux. Régulièrement, il se promettait de ne continuer à fumer que dans le cas où il gagnerait au loto. Mais comme il vivait dans l’attente du gain, il remettait tacitement son engagement au lendemain, chaque matin.
Dans un bruit de grincement de porte, la machine à billets de loto (il ne connaissait l’appareil que sous cette dénomination bricolée) lui cracha un petit billet sur lequel figuraient ses chiffres, sous un gros code-barre qui assurait la pérennité de son pari. Sous sa moustache cernée de couperose, le buraliste esquissa un sourire plus professionnel que sincère.
Ce soir-là, Raoul s’endormit tard, soucieux. Il sentait quelque chose d’immense peser au-dessus de sa petite tête, comme si une machinerie céleste et titanesque se mettait en branle et qu’il ne pouvait en rien influencer. Son chat ne lui fut pas d’un grand secours, la bête avait trouvé un coin de matelas où venir se coucher, et dès que Raoul tendait les jambes vers le bout du lit, le chat lui griffait les pieds pour défendre son territoire.
Raoul se dit que s’il gagnait au loto, il achèterait un super chien de luxe, juste pour faire chier le chat. De toute façon, cette bête égoïste ne prodiguait de câlins que pendant les heures de repas, le reste du temps, il dormait dans le panier de linge où il garnissait de poils gris tout ce qui s’y trouvait.
Depuis que sa femme était partie avec les économies, les gosses et la crédibilité bancaire, Raoul n’avait plus que le loto pour espérer voir des lendemains ensoleillés.
Et on était en novembre, le prochain rayon de soleil n’apparaîtrait vraisemblablement pas avant un bail. Tant pis.
Les miaulements du chat tirèrent Raoul du lit. Cette saloperie voulait encore aller se bâfrer chez la voisine, une vieille gâteuse qui devait lui remplir sa gamelle tous les quarts d’heure, avant de revenir chez son maître (le terme convenait-il ?) en faisant semblant d’avoir faim, pour espérer grappiller encore un peu de croquettes. Qu’il aille mourir plus loin.
Et puis, en émergeant doucement au-delà de la frontière thermique qu’était sa couette, Raoul se mit à envisager sa journée, comme il le faisait tous les matins. Non, il n’irait pas aujourd’hui à l’ANPE, c’était trop loin et puis il n’avait pas de monnaie pour le métro.
Il ferait ses fonds de poche pour acheter une pizza surgelée au supermarché pas très loin, et puis il se gaverait de programmes débiles qui lui permettaient de se distraire du malheur de gens encore plus dans la merde que lui.
Le café avait un goût amer, et bien qu’il ne détestât pas cela, il aurait préféré pouvoir se payer du bon café pour le matin, pas cette bouillie premier prix qui collait aux dents.
Sans prendre la peine de se laver, après tout il s’en foutait bien, il n’allait sûrement parler à personne aujourd’hui encore, il enfila ses sous-vêtements de la veille, puis son vieux pantalon qui avait au moins de la valeur affective. Il y avait comme un papier dans la poche.
Raoul se souvint alors, brusquement, qu’il avait joué au loto la veille.
Cela valait le coup d’aller vérifier, alors. Raoul sentit subitement que cette journée allait être une bonne journée.
Il regarda par la fenêtre et vit de la pluie. Finalement, peut-être pas si bonne que ça. Et puis Raoul était vraiment nul en prémonitions. À chaque fois qu’il rencontrait quelqu’un, il se disait que cette personne allait devenir un super ami, mais globalement il ne tombait que sur de sombres connards qui venaient déverser leur désespoir dans les grands yeux noirs de Raoul.
Une fois, il avait bousculé une dame dans le bus, et puis il l’avait traitée de connasse, sans autre forme de procès. Il était descendu du bus pour se rendre à un entretien d’embauche. Il ne pensait même plus à cet échange social qu’il avait eu dans le bus, et quand il entra dans le bureau, il se retrouva nez à nez avec cette même connasse. C’était la DRH. Et comme par hasard, il n’avait pas eu le poste, et il était suffisamment grillé dans cette entreprise pour que même le labrador de son petit neveu ne puisse jamais y décrocher un boulot de chien de garde.
Tant pis.
L’haleine tiède et les aisselles humides, il se dirigea donc vers le bureau de tabac.
Le buraliste ne lui sembla pas beaucoup plus sympathique que d’habitude, et Raoul prit cela pour un mauvais présage, mais peu importait, le sort en était joué et le billet s’introduit dans la machine.
Raoul vit la moustache du buraliste trembloter vaguement, puis ses sourcils bondir au point de culbuter sa moumoute.
- Vous… Vous avez gagné, Monsieur ! - Ah ? Vraiment ? Combien ? - 183 millions d’euros environ !
Tout ce que le troquet contenait de monde s’abîma dans le silence.
- Quoi ? Quoi ? J’ai gagné le gros lot ? - Oui, Monsieur !
Raoul ne parvenait pas à en éprouver de la joie. Il ne sentait rien. Il ne comprenait pas vraiment ce qui était en train de lui arriver.
Mais avant qu’il puisse simplement exprimer une réaction, tout le troquet se mit à applaudir, à crier, à tambouriner sur les tables. Quelques verres de bière vinrent s’éclater par terre, mais personne n’y fit attention. C’était la liesse, et une seule personne ne la partageait pas, c’était celle-là même qui en était la cause.
Le patron lui offrit un coup à boire pour fêter ça, Raoul demanda un Perrier rondelle. Au moins, ça lui nettoierait les dents.
Rapidement, tout le monde revint à ses petites affaires, et à part quelques coups d’œil furtifs et vaguement jaloux, rien ne laissait présager qu’un multimillionnaire se trouvait dans le petit bar-tabac.
Raoul se tourna vers la moustache qui s’agitait derrière le comptoir :
- Et pour le règlement, on fait comment ?
Le buraliste ouvrit un vieux tiroir en bois, là où il rangeait pêle-mêle les cartes téléphoniques, les feuilles à rouler, les timbres, et diverses autres babioles, et en sortit un petit feuillet aux couleurs de la Française des Jeux.
- Vous allez vous rendre à cette adresse, dit-il en soulignant une ligne au dos du feuillet.
Là, ils vous expliqueront tout.
- Ah, très bien. Merci.
Raoul commençait seulement à penser qu’il pouvait désormais se payer tout ce qu’il voulait, mais cette information était seulement passée par son intellect, il n’en avait pas encore pleinement conscience.
Sans même savoir ce qu’il faisait, il avait fait une croix sur sa quatre fromages pour se payer un ticket de métro. Et dix minutes plus tard, il avait émergé le long d’un boulevard parisien quelconque et avait marché jusqu’à voir l’enseigne qu’il cherchait.
De dehors, ça ressemblait à un magasin de téléphones : gris et bleu, propre, froid.
Raoul poussa la porte et entra.
- Bonjour ! lui lança une nana plutôt mignonne sauf son brushing qui lui donnait de faux airs de caniche.
Raoul approcha.
- Bonjour. Heu, je crois que j’ai gagné, lâcha-t-il en posant sur le comptoir le petit papier carré.
Immédiatement, la jeune femme le passa dans une autre machine, un genre que Raoul ne connaissait pas.
- Mais en effet, Monsieur, vous avez gagné 183 729 336 euros et 47 centimes ! Bravo !!
Le guichetier à côté, qui avait l’air d’être en train d’expliquer à une octogénaire penchée les mystères de la Loterie Nationale, sauta sur l’occasion pour accourir.
- Bravo Monsieur ! s’exclama-t-il en adoptant une attitude joviale. Veuillez me suivre, je vais tout vous expliquer.
La vieille dame se tourna vers la jeune femme, qui lui renvoya un sourire amer.
- Installez-vous, je vous prie.
Raoul s’installa sur le fauteuil bleu rideau. L’homme lui tendit un formulaire à compléter.
- Notez toutes vos coordonnées là-dessus, ainsi que les heures auxquelles vous êtes disponible dans la journée. - Ah ? - Oui, c’est… juste au cas où.
Raoul s’appliqua pour tout bien remplir sans que ça ne dépasse. Il se prit un instant à s’imaginer les gens qui allaient lire ce formulaire, et trouveraient des lignes pas droites qui se faisaient la malle. En tant que nouveau riche, il devait partir sur de bonnes bases. Et puis quand son adresse dépassa la limite des pointillés, il prit le parti de s’en foutre. Les riches s’en foutent de ce qu’on pense d’eux, non ?
Il signa en bas dans le petit rectangle, et tendit la feuille à l’homme qui n’avait pas décroisé les doigts.
- Merci.
Il sépara les exemplaires carbone et les rangea dans divers dossiers.
- Voilà, Monsieur. Le virement aura lieu sous huitaine. - Ah ? C’est long ! - Hé hé, c’est le temps nécessaire. Mais ça passe vite, ne vous inquiétez pas. Voilà, il me reste encore une clause à vous exposer : si jamais… il vous arrivait quelque chose pendant ces huit jours, la somme ne serait pas versée. - Ah ? Mais pourquoi ? - Parce que l’on a constaté des irrégularités… Parfois, des gens s’en prennent aux gagnants, par jalousie, pour l’héritage ou que sais-je encore… Cette clause vous protègera des envieux et des escrocs. - Ah, très bien. Alors, j’espère que je ne vais pas mourir dans ce cas ! - Oui ! répondit l’homme dans un sourire crispé.
Raoul serra la main de l’homme et sortit.
Finalement, ce n’était pas le chamboulement annoncé dans sa vie. Il rentra chez lui, guilleret cependant, et s’installa devant la télé, jusqu’à ce que le chat ne miaule une fois de trop, que Raoul lui lance son chausson, le manque d’un bon mètre, et renverse un vase plein d’eau croupie. L’eau verdâtre éclaboussa le chat, et il en tira cependant une certaine satisfaction.
Raoul soupira :
- Un rottweiller. Voilà ce qu’il me faut.
Mais le chat miaulait encore devant la porte. Il voulait sortir, comme si la compagnie de Raoul n’était pas assez bonne pour lui.
On sonna. Raoul se dirigea vers la porte et jeta un œil dans le judas. Il y avait un homme en imper et chapeau, visiblement pas de l’immeuble.
- Oui ? - Monsieur Dezoul ? - Oui ? - Je suis envoyé par la Française des Jeux. Je dois vous remettre des documents pour… ce que vous savez ! - C’est bon, posez-les sur le paillasson. Je vais les prendre.
Raoul avait son pyjama des grands jours et il ne voulait pas que quiconque le voie dans cette tenue.
- Je dois vous le remettre en main propre, Monsieur. Il y a quelques petites choses que je dois vous expliquer également. Le mieux serait que vous m’accordiez un petit quart d’heure.
La situation avait quelque chose de gênant. Cet homme dehors, en imper, voulait entrer. Raoul chercha la cravate sous l’imper, et elle était là, rose saumon. Pendue à une main, une serviette en cuir noire, qui devait contenir tous les documents en question. De l’autre côté, une petite valise presque cubique.
- Vous avez une carte ou quelque chose comme ça ?
L’homme mit la main dans son imper, et en tira une petite carte de visite estampillée Française des Jeux.
Raoul ouvrit la porte, et un bref air de soulagement passa sur le visage de l’homme. Il avait une mâchoire virile et des traits assez durs, un peu comme un maquereau ukrainien. Mais pas de trace d’accent étranger.
- Entrez.
L’homme entra, posa serviette et valise, enleva son imper et son chapeau. À présent, il ressemblait à un agent de sécurité de casino, sauf ses fins gants de cuir qu’il ne quitta pas. L’homme se frotta brièvement les bras, comme pour dire qu’il avait froid, avec un sourire timide.
« Tiens, v’là qu’il va vouloir quelque chose », pensa Raoul.
Avec le vague sentiment que son invité abusait, il lui proposa :
- Je vous sers quelque chose ? Bière ? Vin ? Whisky ? - Avec plaisir ! Je n’aurais rien contre un petit café serré, s’il vous plaît. - Heu, j’ai du café, mais pas serré. - Très bien, je m’en contenterai, abdiqua l’homme, en entrant dans le modeste salon.
Raoul se hâta de préparer une cafetière, après tout, il avait gagné des millions, il pouvait bien offrir un café.
Il revint au salon, pour y trouver l’homme assis dans le fauteuil. L’homme avait à côté de lui la petite valise carrée.
Il attendit que Raoul s’asseye, et ouvrit la valise par le haut. Elle se séparait en deux, un peu comme un présentoir. À l’intérieur, Raoul vit une belle bouteille de champagne humide de fraîcheur, et deux longues flûtes de cristal, enfin il supposait que c’en était.
- Et voici pour vous, Monsieur ! dit l’homme en enlevant l’opercule autour de la bouteille, puis en en faisant sauter le bouchon dans un « plop ! » festif.
Le champagne coula dans une des flûtes, et le crépitement des infimes bulles fut pour Raoul le premier signe tangible de sa nouvelle fortune.
- Ah ? Je ne savais pas qu’on nous offrait le champagne ! - Oh, c’est bien la moindre des choses ! On essaie de bien s’occuper de nos gagnants, pour que ce jour soit vraiment le plus beau de leur vie ! C’est bien normal, non ? - Oui, sans doute.
L’homme lui tendit une flûte bien remplie.
Raoul ne put s’empêcher de remarquer que le champagne, c’était du Rothschild, autant dire pas de la merde.
Il prit donc la flûte.
- Vous ne trinquez pas avec moi ? - Non merci, j’ai encore de la route. Et puis, c’est VOTRE jour ! À la vôtre, Monsieur ! - Merci.
Raoul avala une petite lampée de champagne. Le goût était un peu acide, mais agréable. Raoul ne s’y connaissait pas vraiment en champagne. Il supposa que celui-ci était bon.
Quelques secondes plus tard, Raoul entendit la cafetière qui s’égosillait à sucer les dernières gouttes d’eau du réservoir. C’était un peu le même son que quand un gosse débile cherchait en vain à aspirer avec une paille la dernière molécule de son diabolo menthe.
Il alla rapidement chercher la cafetière, une tasse, du sucre, et une cuillère.
Le temps de revenir, il avait comme une acidité dans l’estomac. Cela lui rappela une fois où il avait mangé un kebab douteux Porte d’Aubervilliers. Il l’avait roté pendant quatre jours.
Il versa le café à l’homme, puis se rassit.
L’acidité augmentait, alors il but encore une bonne gorgée de champagne.
- C’est bon pour la santé, à ce qu’on dit, hein.
L’homme mit un sucre dans le café, remua brièvement, et porta la tasse à ses lèvres. Le café ne devait pas être à son goût puisqu’il se contenta de le renifler avant de reposer la tasse sur la table.
Une espèce de rot acide remonta le long de l’œsophage de Raoul, tellement acide que ça lui fit monter les larmes aux coins des yeux.
- Vous ne vous sentez pas bien ? - Non ! Brrppp ! Pas bien !
Raoul essaya de se lever de son fauteuil, mais ses jambes ne lui obéissaient plus. L’homme, soudain, n’eut plus l’air de s’inquiéter pour Raoul. Il observait placidement les bulles minuscules qui remontaient vers la surface de la flûte de champagne.
Raoul essaya de parler, mais ce n’étaient que des gargouillements informes qui sortaient de sa bouche.
Il distingua à peine, derrière les larmes de douleur qui flouaient son regard, l’homme qui portait la flûte et sa tasse de café à la cuisine, les rinçait sommairement, laissait l’eau couler quelques instants après. Il ne réalisa pas que l’homme déposait la flûte dans sa petite valise carrée, mettait un bouchon en plastique sur la bouteille de champagne, et la rangeait ensuite dans la même valise.
- Vous… vous me tuez ! parvint à soupirer Raoul. - Monsieur : si tous les prolétaires du pays pouvaient devenir riches aussi facilement, ça se saurait, non ? Vous voulez affamer la Française des Jeux, hein ? C’est ça que vous voulez ? - Mais… j’ai… gagné ! - Non, Monsieur, justement, vous avez perdu ! La Française des Jeux vend du rêve, elle ne transforme pas les pauvres types de votre espèce en millionnaires ! Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi les gagnants du Loto sont tous si discrets ? Hé bien voilà, vous avez la réponse.
Le regard de Raoul s’était fait vitreux, opaque, et sa mâchoire inférieure commençait à pendre.
Exalté par son discours, l’homme poursuivit :
- J’ai des clients que je ne rencontre jamais, parce qu’ils meurent en apprenant qu’ils ont le gros lot, par exemple. Il y a ceux qui nous font des crises cardiaques, comme votre prédécesseur. D’autres qui traversent la rue sans regarder, d’autres qui font la fête à en mourir. Et puis il y a ceux dont on sait qu’ils sont trop prudents ou en trop bonne santé pour ça. Alors, on m’appelle. Ce n’est pas toujours facile ; il y a des gens qui ne boivent jamais une goutte d’alcool, pas même du meilleur champagne. J’ai aussi des cigares, mais je les réserve à ceux qui ne boivent pas. Et s’ils ne fument pas non plus, j’ai toujours un stylo qui traîne…
L’homme avait tiré de sa poche un petit étui qui contenait un sublime stylo doré.
- Malheureusement, il suffit de le toucher du bout du doigt pour tomber raide mort ! Poison de contact ! C’est ironique, hein ? On touche la fortune du bout des doigts ou des lèvres, et puis… couic !
L’homme rangea le stylo dans sa veste.
Alors qu’un filet de bave opaque et mousseuse se frayait un chemin hors de la bouche de Raoul, l’homme poursuivit :
- En revanche, 5 pour cent de 183 millions d’euros, ça fait une jolie somme ! Grâce à vous, je vais me payer la dernière Ferrari. Et quelques nuits en charmante compagnie, dans un palace au bout du monde. Je voulais donc vous dire merci.
Dans un spectaculaire rot de bile, Raoul mourut.
L’homme enfila manteau et chapeau, empoigna la valise et la serviette, et sortit.
|