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Sentimental/Romanesque
Pablo59 : Les sept destins de Machou [concours]
 Publié le 23/05/12  -  11 commentaires  -  17898 caractères  -  69 lectures    Autres textes du même auteur

Les sept vies et morts, plus ou moins longues, d'un chat…


Les sept destins de Machou [concours]


Ce texte est une participation au concours n°14 : Relations textuelles consenties ! (informations sur ce concours).



Qui pourrait affirmer qu'il n'a jamais voulu revenir en arrière, effacer ses erreurs, voire commencer une nouvelle vie ? Qui oserait prétendre qu'il n'a jamais rêvé de connaître une seconde jeunesse, de recouvrer sa beauté et sa forme d'antan ? On n'a souvent pas assez d'une seule vie pour trouver le bonheur que l'on attend. Oui, nombreux sont les humains qui aimeraient posséder sept vies, sept chances, sept essais, comme leurs chats.

Pourtant, ceux-ci sont formels : il est inutile d'avoir plusieurs vies, quand on ne sait pas qu'en faire… L'expérience de Machou en témoigne.


« Machou » est le nom que s'était donné lui-même ce chaton. Dans sa première vie, ses maîtres n'avaient pas daigné le baptiser, alors il décida de s'en charger lui-même. Comment aurait-il pu vivre sans avoir de nom ? Certes, dans cette vie, personne ne l'appelait, mais il n'était pas juste qu'il fût le seul à ne pas en avoir ! Il décida par la suite de garder ce nom, car selon lui, les humains n'étaient pas aptes à trouver des noms pour leurs animaux de compagnie.


Il était le petit dernier de sa fratrie de neuf, autrement dit le chaton de trop, le maillon faible. Sa mère, une chatte que les humains appelaient Mina, ne pouvait s'occuper de tous ses rejetons à la fois. Étant assez lucide pour s'en rendre compte, elle avait décidé de laisser la priorité à ses aînés qui, parce qu'ils étaient plus grands et plus solides, avaient plus de chance de survivre.


Délaissé par sa mère, il était aussi envié par ses frères à cause de la couleur immaculée de son pelage. Cette jalousie se mua rapidement en haine. Les huit mamelles de Mina ne suffisant pas pour les nourrir tous, la course à la tétée était une véritable bataille. Ils n'hésitaient pas à le piétiner pour obtenir une tétée supplémentaire alors qu'il n'avait même pas eu le temps de laper une seule goutte de lait maternel. Bien souvent, il restait sur le côté, soutenu par le regard compatissant de sa mère qui semblait dire : « Pauvre de toi, il aurait mieux vallu que tu ne naisses pas. »


Ainsi, alors qu'il allait fêter son troisième mois, il n'avait pas pris un centimètre. Un petit garçon, le fils des maîtres, s'en aperçut et décida de le prendre sous son aile. Tous les matins, il allait lui servir un biberon de lait chaud. Bien sûr, cela ne valait pas une bonne tétée, mais c'était mieux que rien. Machou était comblé.


Un soir, ce fut le père du petit garçon qui vint lui apporter sa ration. Il n'avait pas de biberon, seulement un petit chiffon dans les mains qu'il déposa au niveau de sa gueule. Ingénument, Machou crut qu'il était devenu trop âgé pour le lait. Il ne réalisa que trop tard qu'il avait ingurgité de l'éther… Il sombra sans paniquer, se souvenant qu'il possédait encore six vies. Il avait bien le temps d'être heureux !


* * *


Machou ouvrit les yeux. Il était allongé sur une pile de déchets malodorants. Dégoûté, il en descendit prudemment et contempla le paysage. Des dizaines de piles d'ordures, toutes identiques à celle dont il venait de descendre, se dressaient sur un trottoir à moitié détruit.


Machou avait faim. Autour de lui, il n'avait aucune mère pour le nourrir, aucun maître pour s'occuper de son biberon. Cette deuxième vie s'annonçait plus difficile encore que la première. Instinctivement, il se dirigea vers l'une des piles de détritus et commença à fouiller, à la recherche d'un quelconque aliment à se mettre sous la dent. Il trouva sans difficulté ce qu'il voulait. La nourriture n'était pas de très bonne qualité, mais au moins, il pouvait se servir et se resservir autant de fois qu'il le désirait. La vie était belle ! Ici, pas de maître ni de grands frères pour le rationner !


Machou décida de s'installer près de ces ordures. Il vécut pendant de longs mois de cette façon-là, profitant des déchets quotidiens des humains. S'il n'avait pas de maître, il côtoyait tous les jours de petits enfants des rues. Ceux-ci lui ressemblaient beaucoup : ils naissaient, vivaient et périssaient à côté des détritus. La maladie ou la famine les emportaient relativement tôt, et Machou se chargeait de veiller sur leurs dépouilles…


Un matin, Machou se leva de bonne heure, réveillé par le bruit caractéristique des généreux humains qui venaient lui apporter son repas. Il attendit patiemment que ceux-ci soient partis pour se précipiter sur son petit-déjeuner.

Il n'en crut pas ses yeux. Les humains avaient jeté une boîte entière de croquettes pour chat ! Il se jeta dessus et dévora ce qui était en fait de la mort-aux-rats. Sa mort ne fut pas rapide, il vomit tripes et boyaux avant de s'éteindre pour la deuxième fois. Agonisant, il attendit avec impatience le début de sa prochaine vie. Celle-là avait été difficile, il pria pour que cela ne se reproduise plus.


* * *


Alors qu'il battait des paupières, Machou crut que sa deuxième vie ne s'était pas encore achevée. À sa grande déception, tout y était semblable : les détritus, les petits enfants des rues en train de jouer au football avec une balle crevée, les odeurs nauséabondes se dégageant des déchets… Il était encore tombé dans un quartier défavorisé. Cela dit, ce n'était pas forcément une mauvaise chose, car maintenant il savait ce qu'il devait faire ou non s'il voulait survivre.


Une chatte aux poils grisonnants était allongée non loin de lui. Ce devait être sa mère. « La chance ! se dit-il. Je vais pouvoir téter pendant quelques mois avant d'apprendre à me nourrir par moi-même. » Il scruta les alentours, pour s'assurer qu'il n'avait pas de frère pour lui voler sa nourriture comme lors de sa première vie. Non, personne. Tant mieux.


La balle crevée atterrit à moins de deux centimètres de ses moustaches. Surpris, Machou recula. Les enfants des rues l'observaient. Machou voulut avancer vers eux, mais il remarqua que les enfants ne le regardaient pas avec cette lueur affectueuse qu'avaient dans leurs yeux ceux qu'il avait connus dans sa deuxième vie. Au contraire, ils semblaient haineux. Lentement, ils s'approchèrent de lui. Machou, terrorisé, courut se protéger derrière sa mère. Celle-ci, toujours endormie, ne remarqua même pas sa présence.


Les enfants continuèrent d'avancer et ramassèrent des pierres. Machou ne comprenait pas ce qu'il se passait, il avait ce sentiment que la situation lui échappait. Il s'écarta de sa mère, puisqu'apparemment elle ne voulait pas le protéger. Grave erreur. Simultanément, les gosses des rues jetèrent toutes les pierres dans sa direction.


– Abattez-moi ce chat noir ! Il va nous apporter le malheur ! hurla le môme qui semblait être le leader du groupe.


Les pierres atteignirent toutes leur objectif. Machou poussa un miaulement de douleur. Pourquoi ces humains lui en voulaient-ils ? Il était né quelques heures seulement auparavant ! Il mourut sans trouver de réponse à sa question. Avant d'expirer, une petite voix rassurante lui souffla : « Ce n'est pas grave, tu auras plus de chance la prochaine fois. »


* * *


Machou naquit pour la quatrième fois, la rage au ventre. Il commençait à en avoir assez des humains qui le maltraitaient dans chacune de ses vies ! Quand ils ne le tuaient pas directement, ils inventaient des subterfuges acerbes pour se débarrasser de lui. Machou était décidé : cette vie-ci, il serait un chat sauvage, et n'aurait ni Dieu ni maître.


Dès qu'il sut se tenir sur ses quatre pattes sans trébucher, il quitta le domicile de la jeune femme où il était né pour rejoindre la forêt la plus proche. Il partit la nuit, pendant le sommeil de sa maîtresse. Par chance, elle habitait la campagne ; il n'eut pas à voyager longtemps avant d'atteindre la lisière.


Machou n'eut pas fait trois pas que la forêt lui parut hostile. Les corbeaux entonnaient leurs chants sinistres dans les hauts arbres, les brindilles craquaient sous ses coussinets, le ciel se couvrait d'obscurs nuages et surtout… le chaton se sentait observé. Il avait l'impression que des milliers de paires d'yeux l'espionnaient dans les broussailles. Il pensa à renoncer à la vie sauvage, qui lui paraissait d'ores et déjà trop dangereuse. Mais dans cette quatrième vie, Machou était doté d'un caractère plutôt borné. Il n'abandonnerait pas.


Il ne regretta que trop tard sa témérité. Des griffes aiguisées se jetèrent sur lui et lui écorchèrent le dos. Dans la pénombre, Machou discerna difficilement le faciès de son agresseur qui n'était autre qu'un loup affamé. Trop jeune pour se défendre, le pauvre chaton finit dans son estomac. Alors que sa chair était déchiquetée par les canines du loup, son esprit ne cessait de penser avec foi que son supplice serait bientôt terminé, qu'il allait bientôt renaître. Cette vie n'était pas pour lui ; tant pis. Il tâcherait de s'en souvenir.


* * *


Quand Machou se réveilla, cette fois-ci, il constata qu'il se trouvait dans les excréments du loup qui l'avait dévoré lors de sa quatrième vie. Écœuré, il se dépêcha d'en sortir. Il se souvenait parfaitement des raisons qui l'avaient poussé à devenir un chat sauvage et qui l'avaient littéralement jeté dans la gueule du loup. Mais il ne les comprenait plus. Pas question de répéter ses mêmes erreurs ! Finalement, la vie n'était jamais aussi facile que chez les humains.


Il décida donc de revenir en ville. Il n'avait pas encore observé son reflet, mais il savait que tous les humains craquaient pour un petit chaton abandonné, aussi sale qu'il puisse être. Machou n'avait aucune crainte : il n'aurait aucun mal à se faire adopter.

En effet, il erra pendant moins d'une demi-heure dans les rues de la ville la plus proche avant qu'un jeune homme le remarque et soit aussitôt charmé.


– Oh, qu'il est mignon le minet ! Mais pourquoi est-il tout seul ? lui demanda-t-il en s'accroupissant à son niveau.


Si Machou avait su parler le langage humain, il aurait bien répondu qu'il cherchait un maître pour le nourrir, mais comme il ne pouvait pas, il se contenta d'afficher une mine triste au jeune homme.


– On a été méchant avec lui, c'est ça ? s'affligea ce dernier.


Exaspéré par la niaiserie de l'homme, Machou se demanda s'il était vraiment assez bête pour croire qu'il allait lui répondre. Quoi qu'il en soit, il continua de froncer les sourcils, essayant de se forcer les larmes à dévaler sur ses joues. La stratégie dut atteindre son objectif, car le jeune homme déclara alors :


– Bon allez, je vais m'occuper de toi. Un chaton comme toi n'a pas à traîner ainsi dans ces lieux.


Ravi, Machou se laissa porter par son sauveur jusqu'à sa voiture. Il avait réussi ! Une nouvelle vie allait commencer, une vie de bonheur et de sérénité.


Alors que le jeune homme venait de se garer, Machou voulut descendre à toute vitesse de la voiture.


– Hé du calme ! La maison est à quelques mètres.


Mais le maître ne put retenir le pauvre chaton, qui traversait déjà la rue en long et en large. Hélas, celui-ci ne vit pas arriver le camion qui fonçait à présent droit sur lui. Le conducteur ne put freiner à temps, et le chat se retrouva en plusieurs morceaux en une fraction de seconde, sous les yeux horrifiés du jeune homme qui avait voulu l'adopter. Machou soupira une dernière fois. Cette fin était bête, il se montrerait plus patient au cours de son avant-dernière vie.


* * *


Machou naquit pour la sixième fois confortablement installé dans un sofa. Depuis sa première vie, il avait oublié le luxe dans lequel les chats de compagnie vivaient. Il en fut ravi : il s'était tellement battu lors de sa cinquième vie pour l'obtenir qu'il en était mort. À présent, il n'avait plus rien à faire pour vivre paisiblement. Et il comptait bien en profiter.


Il devint le chouchou de sa maîtresse, une dame un peu âgée qui n'avait pas de mari ni d'enfant. Elle le laissait aller et venir à sa guise, et lui apportait quelquefois des croquettes supplémentaires, quand elle-même prenait sa tisane. Elle ne cessait de le caresser, et il fallait avouer que ce n'était pas désagréable. En tout cas, Machou ne s'en lassait pas. Cette vieille femme cuisinait extrêmement bien, et quand il eut l'âge, Machou fut autorisé à déguster les restes des plats qu'elle ne finissait jamais. Le soir, quand la maîtresse allait se coucher, Machou avait le droit de dormir sur les couvertures, ce qui lui procurait un plaisir intense, traduit par un long ronronnement. La vieille dame avait beaucoup d'amies, qui possédaient tout comme elle des chats, et Machou se lia d'amitié avec certains d'entre eux.


Après avoir profité durant cinq longues années de cette vie de pacha, Machou était convaincu que le destin avait enfin décidé d'être généreux avec lui. Il tomba donc de haut, quand, un beau matin, sa maîtresse l'emmena chez un drôle d'homme en blouse blanche. Il n'avait pas mangé depuis la veille, pour une raison qu'il ignorait. Ses grognements et gémissements avaient été vains ; la vieille femme refusait de le nourrir. L'individu tout vêtu de blanc lui fit une première piqûre ; et toute sa colère et ses angoisses s'évacuèrent tout d'un coup.

Bientôt, il ne parvint plus à tenir sur ses quatre pattes et dégurgita le peu d'aliments qui lui restaient dans l'estomac. La deuxième seringue qu'on lui planta dans la patte arrière gauche l'endormit complètement, si bien que Machou ne garda aucun souvenir de la suite de l'opération. Tout ce qu'il put constater à son réveil, c'était l'absence de ses organes reproducteurs.


Machou commença à nourrir une haine grandissante envers sa cruelle maîtresse. Elle n'avait pas semblé s'opposer à son émasculation, et s'était montrée particulièrement joyeuse en saluant le vétérinaire. Qu'avait-il fait qui puisse mériter un pareil châtiment ? La vieille femme en avait-elle eu assez de le voir vautré dans son sofa ? Le trouvait-elle assez insupportable pour ne point vouloir qu'il ait de descendants ? Il ne connaissait même pas le crime qui lui avait valu cette castration.


Machou entama alors une longue et pénible descente vers les enfers. Il ne prenait plus goût à rien. Pour oublier son chagrin, il s'empiffrait. Il mangeait tout ce qu'il trouvait, réclamait chaque fois plus de nourriture à sa maîtresse pendant les repas. Et quand il ne mangeait pas, Machou dormait. Ce rythme de vie s'accompagna d'une prise de poids considérable chez le chat, qui fut sans tarder plus large que haut. Sa maîtresse l'envoya à nouveau chez l'homme à la blouse blanche, paniquée par son comportement. Celui-ci se contenta de déclarer froidement que ce n'était pas rare après la castration.


Quelques heures plus tard, Machou grimpa sur le toit de la maison. Sa maîtresse ne le vit pas venir. Le pauvre chat se laissa tomber, lassé de la vie. En chutant, il songea : « Ah, cette vie a été bien longue. Finalement, je préfère mourir jeune. On a moins le temps de se rendre compte de la barbarie des humains. » Au lieu de retomber sur ses pattes comme tout autre chat l'aurait fait, il roula violemment sur le dos, ses kilogrammes de trop le condamnant à une mort certaine.


* * *


Machou venait de naître pour la dernière fois et se sentait déjà vieux. Il était morose, n'avait plus aucun espoir en son destin, n'attendait plus rien de la vie. Il était maintenant persuadé que sa nature féline ne pouvait cohabiter avec le bonheur. Il venait de naître, mais la mort définitive était déjà très proche.


Le hasard fit qu'il naquit chez un jeune couple d'humains qui, eux, semblaient être heureux. Ils adoraient leur petit chaton. Ils le cajolaient presque autant que son ancienne maîtresse. Machou se laissait faire, mais n'éprouvait plus aucun plaisir.


Cette septième vie fut la plus longue, et Machou le regretta. Souvent, il pensa à y mettre un terme comme il l'avait déjà fait, mais il renonça à chaque fois, se rappelant que la douleur qu'il avait éprouvée au cours de ses précédentes vies n'était pas moindre.

De ce fait, il vécut de la même façon que lors de ses premiers instants de vie. Il essayait de ronronner, de temps en temps, pour satisfaire ses maîtres, mais cela s'arrêtait là. La joie et l'épanouissement lui devinrent étrangers. Toutefois, il n'était pas malheureux. Seulement blasé.


Arrivé à l'aboutissement de sa vie, cette lassitude s'estompa. Machou ressentit à la place une immense tristesse, accompagnée d'une certaine frustration. Le vieux chat se lamenta sur son sort, sur ses vies perdues, gâchées, ou volées par des humains au cœur de pierre. Il implora, par des miaulements incessants, le temps de s'arrêter et de le laisser profiter de ces dernières minutes de vie. Il pria tous les dieux dont il avait entendu parler de lui accorder une huitième chance.


Ses miaulements inquiétèrent ses maîtres, qui crurent que leur chat, devenu trop vieux, se plaignait de son corps douloureux. Ils hésitèrent peu de temps avant de décider de le piquer. Machou voulut résister, mais céda bientôt au découragement.


Avant que le vétérinaire lui fasse l'injection qui allait lui être fatale, Machou revécut en accéléré les grands événements qui avaient marqué ses vies. Il constata que, somme toute, sa vie avait été heureuse. Certes, ce bonheur n'avait jamais été complet : il lui avait toujours manqué un petit quelque chose pour le satisfaire entièrement. Mais qu'en aurait-il été s'il avait toujours tout obtenu ? Il se serait ennuyé, sans aucun doute. Sans objectif, sans aspiration, les vies ne valaient pas la peine d'être vécues. Quand il eut compris cela, il remercia le destin qui, tout compte fait, lui avait permis de profiter pleinement de ses vies.

Il s'éteignit une toute dernière fois, un sourire sur les babines.


 
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   Anonyme   
10/5/2012
 a aimé ce texte 
Pas ↑
C'est ennuyeux, parce que je me rappelle le texte à l'origine de celui-ci, et je trouve que la transposition manque nettement d'invention : j'ai l'impression que vous avez repris chaque épisode en vous contentant d'allonger la sauce... Du coup, je me suis pas mal ennuyée, plus sans doute que si je n'avais eu aucun souvenir de la poésie d'origine.
La morale me paraît parfaitement absurde, par ailleurs, dans la mesure où Machou est mort très jeune pendant au moins trois vies (je n'ai pas compté) et n'a guère pu en profiter ; sa plus longue vie, il l'a passée en état de dépression féline, alors je suis très étonnée qu'à la fin il se dise que ouais, c'était chouette somme toute.

Pour moi, le texte manque nettement de "peps", j'ai eu l'impression qu'il suivait un canevas imposé, et je n'ai pas senti de jubilation dans l'écriture, j'ai trouvé l'ensemble morne. Peut-être le problème vient-il du côté répétitif de l'intrigue : Machou apparaît dans une incarnation, il fait un petit tour sur Terre et meurt plus ou moins cruellement. Sept fois. Désolée, mais sur ce format, ça m'a lassée.

   Lunar-K   
13/5/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

Je n'ai pas du tout aimé ce texte. Je l'ai trouvé fort long et répétitif. C'était évidemment en partie inévitable, avec cette structure cyclique. Mais quand même... je crois que vous auriez pu insister davantage sur l'inédit de chaque phase de ce cycle plutôt qu'à chaque fois sur ce qui se répète vraiment : la mort de Machou. En l'état, à part l'une ou l'autre vie un peu plus développée et donc un peu plus "vivante", vous vous attardez surtout sur la mort et les regrets qui s'y attachent. De sorte que les sept vies, globalement, se suivent et se ressemblent, sans qu'on puisse y déceler de véritable évolution entre chacune. Je me suis donc plutôt ennuyé...

De même, j'ai trouvé la conclusion et morale de cette histoire tout à fait décalée, sans rapport avec tout ce qui est dit auparavant. Je ne vois vraiment pas comment, au bout de ses sept vies pour le moins brèves et misérables, Machou peut quand même se dire qui c'était pas si mal que ça... Il y a là pour moi incohérence. Et cela rejoint à mon avis ce que j'ai dit plus haut. Car, en insistant ainsi que vous l'avez fait à chaque fois sur la mort du chat, il me semblait évident que la conclusion du cycle ne pouvait en aucun cas être optimiste. Et pourtant, si... Ce pourquoi, je crois, il aurait ou bien fallu davantage insister sur les différentes vies de Machou, précisément en ce qu'elles sont différentes, donc singulières ; ou bien la conclusion aurait au moins dû être plus pessimiste que cela, plus sombre.

En ce qui concerne l'écriture, je ne suis pas davantage convaincu. Je trouve qu'elle manque elle aussi de vie, et d'originalité. Une écriture que je trouve fort scolaire, sans fantaisie, alors que le sujet s'y prêtait plutôt bien, ni émotion. L'histoire est alors simplement dite, sans que rien dans l'écriture ne vienne favoriser, d'une manière ou d'une autre, l'immersion du lecteur.

Bref, je n'ai pas aimé. Je pense que vous auriez dû prendre davantage de risque et de liberté par rapport au texte original, vous en éloigner un peu plus afin de laisser peut-être davantage parler votre propre personnalité. Car, en l'état, je trouve que ce récit en manque cruellement...

   macaron   
16/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Pas très optimiste votre histoire? Heureusement qu'il n'y a que sept vies! Blague à part, j'ai trouvé votre texte un peu répétitif, sans vraiment de trouvaille, de petit déclic original. J'ai bien aimé la sixième vie, paradoxalement la plus proche de notre réalité, je veux dire pour les personnes qui ont un chat. La castration(tardive à mon avis?)de Machou puis sa déprime et son suicide ont donné enfin de la vie, de la révolte, de l'action à votre nouvelle. L'ensemble n'est pas mauvais et la vision du héros de notre humanité ne peut que nous faire sourire. Et pour ce qui est du bonheur... vous avez tout à fait raison!

   Napthaline   
23/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bon, à vrai dire, je n'ai pas aimé moi non plus : ni le fond, ni la forme. Je m'attendais à lire une nouvelle en forme de conte débouchant sur une morale, et je n'ai trouvé qu'un récit décousu, sans beaucoup d'idées originales, avec un style plat. On ne sent pas vraiment l'évolution des choses au cours des sept vies de ce chat, si ce n'est un dégoût de ses congénères et des humains dès sa première vie, mais ensuite aucune de ses autres vies ne semble très intéressante et ne raconte pas grand-chose sur la vie en général. Quant à la "morale" de l'histoire, elle me semble totalement inappropriée. Si métaphore il y a, je suis passée complètement à côté.
Pourtant, on sent derrière une volonté de dire des choses, et les thèmes abordés sont intéressants : quête d'identité, reconnaissance, relations entre individus, dépression, mort... L'auteur a peut-être voulu dire trop de choses et finalement... n'a rien dit. Un texte a reprendre sous un autre angle peut-être.

   brabant   
23/5/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pablo59,


Eh bien je vous remercie Pabo59 et mon chat aussi, désormais je le regarderai d'un autre oeil ; je me demande à combien de vies il en est ce bougre-là ! Mais il y a une chose que je sais maintenant : c'est que les chats meurent philosophes ! Et qu'il ne faut pas trop demander à la vie, que la vie, si elle est trop longue, finit toujours par lasser. Alors de grâce, pas d'immortalité, ni pour moi, ni pour mon chat, une vie d'homme ça vaut bien cinq vies de chat par les temps qui courent, et c'est au bout de cinq vies que Machou a fini par fatiguer.

L'écriture est agréable, il y a beaucoup d'invention dans votre récit, mon intérêt est resté soutenu tout au long de la lecture. C'est du bon travail.

Merci

   Pablo59   
28/5/2012
La réponse et les remerciements aux commentateurs sont ici : http://www.oniris.be/forum/a-propos-des-sept-destins-de-machou-t15647s0.html#forumpost206454

   monlokiana   
30/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Ce qui a manqué a ce récit, à mon avis, c’est l’effet « imprévisible », le manque de surprise. C’est lassant parce qu’on sait à quoi s’attendre toujours: la mort de Machou. On peut même se permettre de sauter certains épisodes, on ne rate rien de bien exceptionnel parce que en fin de compte, on sait toujours qu’il meurt à la fin de chaque épisode.

Je ne sais pas ce que tu vas en penser, mais à un moment du récit, j’ai senti que tu en es venu à l’idée d’être obliger de le tuer à chaque fin d’un épisode. Les fins ne sont pas romancés, tu vas droit au but en nous annonçant à chaque fois la mort de Machou (sauf pour la fin (la dernière fin), tu as fait un effort remarquable. Pourquoi pas pour les autres alors?!)

Niveau écriture et style, c’est toi. Je n’ai rien à dire là-dessus. Ah si, très surprise, c’est un peu différent de ce que je lisais chez toi. Tu t’es appliqué et on sent que tu t’es investi à fond dans cette nouvelle.

Pablo, pour avoir lu trois ou quatre nouvelles de ta part, je sais que tu ne manques pas de créativité ou d’imagination, oh que non ! Tu es jeune et tu as l’imagination débordante. Le seul truc qui manque encore, pour moi, (car je reste sur ma faim), c’est que tu te serves de cette imagination et de ta personnalité pour nous épater. L’histoire en elle-même manque de « peps », d’imagination propre à toi-même… C’est ennuyeux en ce sens où cela manque énormément de suspens. J’ai eu l’impression que c’était une histoire qu’on raconte à une petite fille au lit pour la faire dormir. Il y avait certainement autre manière d’interpréter ce poème de Charivari que d’écrire une nouvelle au sens propre du titre (sept vies, sept morts). J’ai pensé à une première vie toute parfaite avec sa maman, ses frères, son amoureuse et par malchance, Macho meurt. Par la suite, il fait tout pour revenir à cette vie parfaite qui lui a échappé. Je ne sais pas, un truc du genre.
Tout de même, je tiens à te féliciter. C’est quand même ton premier texte ! Tu as tout le temps devant toi, toute la vie pour en écrire plus de sept. N’abandonne pas, ce n’est que le début. J’espère que mon commentaire servira à quelque chose.
A plus,
Monlo.

   Anonyme   
14/6/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Histoire un peu monotone, je trouve que ça manque de rebondissements, de suspens, même si on sait déjà comment ça se termine, je pense que vous auriez pu nous surprendre d'avantage et y ajouter une touche d'espoir en bonus.
Cela dit, le chat dans l'histoire est assez touchant, j'arrive facilement à m'identifier à lui et à le comprendre, mais j'espérais mieux pour lui, le pauvre... ça manque d'un peu de vie cette histoire de morts.

J'ai quand même trouvé l'histoire intéressante et le texte plutôt bon, je suis juste un peu resté sur ma faim quant aux aventures de Machou.
7 vies différentes pour une seule nouvelle, ça fait peut-être beaucoup, d'où le côté rébarbatif de celle-ci. Mais en tout cas je n'aurais certainement pas fait mieux.

Bravo et bonne continuation

   Anonyme   
30/8/2012
Bonjour Pablo,

Je suis plutôt d'accord avec les commentaires précédants : l'histoire manque de rebondissements, et les sept vies du chat auraient pu être bien plus différentes les unes des autres que dans ta nouvelle. Ceci dit, l'idée d'origine est bonne et originale, et j'aime bien ta façon d'écrire. Les histoires sur les sept vies des chats m'ont toujours fascinée.

Au plaisir de lire un autre de tes textes

M

   Anonyme   
17/9/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une jolie histoire, tendre et émouvante ! Je regarderais d'un autre oeil les chats de mon quartier à présent :-) Cette nouvelle fait réfléchir à la nécessité de la mort... Elle parle joliment d'un sujet important; elle correspondrait tout à fait à une histoire pour jeunes enfants !

   Anonyme   
20/2/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

J'ai finalement lu un de tes textes. J'ai rapidement lu les règles du concours mais n'ai pas lu le texte original. Tant pis je ferai sans.

Tout d'abord, je trouve l'idée très intéressante. Raconter les sept vies d'un chat est assez original, j'ai bien aimé le concept. On aurait pu l'étudier autrement, par exemple faire des vies très différentes les unes des autres, mais je trouve quand même cette idée très bonne.

Pour ce qui est du style d'écriture, c'est très fluide, facile à lire. On embarque rapidement dans le texte. Les phrases ne sont ni trop longues ni trop pompeuses ; c'est agréable à la lecture. Les phrases sont légères, défilent toute seule, ce qui correspond bien aux pensées du chaton, à son insouciance. Le fait que tu ne racontes pas les morts à la fin de chaque vie (pour la plupart pas en détails en tout cas) est assez bien car le contraire aurait je pense perturber la légèreté qui se dégage du texte.

J'aime bien la morale, et je suis assez d'accord avec toi : ça ne sert à rien d'avoir plusieurs vies, ou même une très longue, si on n'a rien à y faire, ou aucune aspiration. Ce sont les rêves et les objectifs qui font avancer. Si on a déjà tout, à quoi bon vivre ?

Néanmoins, peut-être aurais-tu pu la développer un petit plus. Je veux dire que certaines vies (notamment quand le chaton meurt alors qu'il n'a que quelques heures) ne la respectent pas vraiment. Enfin, en un sens si, car le chaton espère quelque chose de meilleur, mais d'un autre côté non car il n'y a rien d'heureux dans cette vie là.

Certaines vies manquent d'originalité, d'autres se ressemblent, mais comme le texte est fluide grâce à une bonne écriture, personnellement c'est passé tout seul. Bien sûr un soupçon d'originalité en plus aurait rendu le tout encore mieux.

Par ailleurs, on pourrait te reprocher d'avoir fait un texte trop léger, mais personnellement je trouve que ça correspond bien au chaton, à son insouciance.

En conclusion, je trouve donc ce texte très facile à lire car écrit avec une bonne plume, et l'idée original (bien que, comme je l'ai dit, le contenu aurait pu l'être davantage).
Donc j'ai assez bien aimé, et j'espère lire d'autres choses comme ça de toi !
kimi-ebi


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