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Policier/Noir/Thriller
Palimpseste : Aux bons soins intensifs [Sélection GL]
 Publié le 31/07/12  -  17 commentaires  -  9673 caractères  -  226 lectures    Autres textes du même auteur

Tranche de vie hospitalière...


Aux bons soins intensifs [Sélection GL]


Qu’on l’appelle familièrement Joséphine ou plus formellement docteur Joyeux, tout le monde à l’hôpital connaît la jolie silhouette de la chef du service de soins intensifs.


Son territoire est l’interface entre les Urgences où arrivent toutes sortes de cas désespérés et les services spécialisés de l’hôpital dédiés aux séjours de plus longue durée. Dans ce recoin d’espace-temps hors du monde, le passage des patients est suffisamment long pour faire connaissance mais rarement assez pour s’attacher. Les poètes pourraient y voir un grand transformateur de souffrances brutes en espérances raisonnables. Mais la réalité d’un hôpital est bien différente : on y entre de la chair fracassée pour en faire ressortir des êtres à peu près debout à un coût supportable par la collectivité. Rien à voir avec de la poésie !


À défaut de poètes, on y trouve à égalité de purs techniciens et de grands humanistes. Chez pas mal de personnels, les deux se combinent pour accueillir le mieux possible des patients nécessitant autant de chaleur humaine que de froideur clinique.


Le docteur Joséphine Joyeux est, de l’avis de tous, parmi les grands humanistes et les meilleurs techniciens. En un regard et quelques paroles, elle vous met à l’aise, devine l’origine de vos maux et agit en conséquence. Même ceux trop atteints pour s’exprimer bénéficient à leur insu de son extraordinaire empathie.


Arrivée souvent avant le début de son service, repartant généralement bien après l’heure de sa fin, elle passe et repasse devant les lits, accompagne les internes, assiste le travail des infirmières et prodigue du réconfort à tous. Combien de fois l’a-t-on vue se proposer le dimanche soir pour soulager deux heures l’équipe d’astreinte, ivre de fatigue après un week-end sur la brèche ?


À côté de ces impressionnants états de services, pas l’ombre d’une vie personnelle connue…


Apparemment pas de mari ni d’enfants. Mais qu’en sait-on vraiment ?


Chaque fois que la conversation dans les salles communes se porte sur l’extérieur de l’hôpital, elle ne dit rien, élude les questions d’ordre familial et pirouette sur chaque allusion un peu salace. Pas une faille et ceux qui la connaissent depuis longtemps désespèrent de la voir « fendre l’armure », selon le poncif en vogue.


Un jour, un interne en partance pour son nouveau poste dans le sud de la France a lâché à un de ses copains la seule révélation connue sur la vie intime du docteur Joséphine Joyeux. Le jeune homme, dont la réputation sulfureuse de queutard n’était plus à faire, avait eu une discrète aventure avec la doctoresse. « Elle est vraiment chtarbée, cette nana. J’aurais jamais cru ‘ça’ possible ! ». Mais à la question de développer le « ça », l’interne se ferma comme une huître et refusa de donner le moindre détail, se contentant d’une moue de dégoût. Tout au plus ajouta-t-il à son pote « c’est un médecin génial mais ne t’en approche pas en dehors. Elle est carrément désaxée ! ».


Évidemment, le carabin fait tout pour séduire Joséphine et goûter aux délices fantasmées à partir de ces deux phrases. Mais il fait chou blanc. Pire, il se fait pincer par le médecin comme un collégien à la suivre rentrant chez elle. Une remarque cinglante douche les espoirs du jeune homme, qui abandonne piteusement la partie.


* * *


Quelques mois après cette rebuffade, le service des Soins Intensifs reçoit un nouveau patient, Patrick X. Ce nom réduit à une lettre résume la situation : personne inconnue, ramassée le jour de la Saint-Patrick par les services de secours sur la voie publique, sans aucun papier. Les premières tentatives d’identification par les services de Police n’ayant rien donné, il ne reste qu’à attendre la manifestation d’un proche ou d’un voisin. En attendant, on utilisera ce prénom à défaut d’autre chose.


Le diagnostic posé par le docteur Joséphine Joyeux est relativement simple : Patrick X. est victime d’un accident vasculaire cérébral important, le laissant avec une profonde aphasie d’expression. En dehors des paupières, il est privé de toute motricité mais pas de son activité cérébrale. Une IRM montre qu’il voit, entend et reste sensible à la douleur. S’il reste intérieurement conscient, il est peu probable qu’il retrouve un jour l’usage de ses muscles, sans même parler de marcher à nouveau. Le futur s’annonce monotone pour lui : ouvrir les yeux est sans doute le maximum à tirer de son corps. Le traitement proposé aux urgences est confirmé par Joséphine : morphine à fortes doses pour éviter la souffrance, massages anti-escarres et pas grand-chose d’autre en attendant une très hypothétique amélioration.


Pour la première fois de mémoire de personnel hospitalier, l’inoxydable docteur Joséphine Joyeux déploie plus que sa surhumaine compassion. On la voit développer une affection quasi maternelle pour ce vieil homme aussi vulnérable qu’un nourrisson. Elle avoue bientôt n’avoir jamais eu de liens familiaux et sortir du néant : pas d’enfant, pas de conjoint et surtout pas de parents, pas de famille. Placée en foyer dès avant son adolescence, elle s’était battue pour échapper aux apprentissages de coiffeuse et devenir médecin. Sa vie est à l’hôpital. En dehors de ses murs, elle n’a aucune autre distraction que la lecture et le piano. Son seul souvenir rattaché à la famille se résume à l’image floue d’un grand-père. Le vieux monsieur lui ressemble et aurait touché un cœur stérilisé, réduit à sa seule dimension professionnelle.


L’arrivée de Patrick X. est un détonateur et fait sauter quelques digues dans l’âme granitique de la doctoresse. En seulement deux jours, le changement est spectaculaire. Non pas qu’elle soit plus souriante ou affable – elle l’est depuis toujours – mais elle rayonne d’une paix sereine qu’on ne lui connaissait pas, à l’instar des madones transfigurées. Titulaire d’une double spécialité de médecine intensive et de gériatrie, elle demande à le prendre totalement en charge. Elle passe chaque jour dans sa chambre après son service, s’occupant des soins et lui parlant de longs moments.


Durant toute son hospitalisation, l’identité de Patrick X. demeure un mystère. Personne ne signale de disparition concordante et aucun organisme social ne se manifeste. Les appels à témoins ne donnent que des pistes fantaisistes et les photos passées dans la presse locale le sont en vain.


Au bout deux semaines, l’état du patient décline et, malgré un redoublement des attentions du docteur Joyeux, sa santé se dégrade sensiblement avec des signes de plus en plus forts d’insuffisance cardiaque. Vingt-trois jours après son admission, alors que son ange gardien est en formation à l’étranger, il décède, seul dans sa chambre, aussi silencieusement que d’habitude, sans avoir fait d’autre mouvement qu’écarquiller les paupières. La mort, naturelle, est attribuée à une défaillance multiviscérale.


Une fois le décès constaté, les infirmières préviennent le docteur Joyeux qui ne peut revenir que le surlendemain soir, trop tard pour s’occuper de la toilette mortuaire que les impératifs comptables de l’hôpital commandent de réaliser au plus vite : un autre malade attend déjà la place à peine refroidie.


Voulant bien faire, les infirmières décident de laisser les affaires personnelles du défunt en souvenir au docteur Joyeux. Celle-ci laissait justement à demeure une pochette dans la table de nuit. Considérant bénigne l’infraction au règlement, elles ne se demandent pas longtemps qui réclamerait la demi-douzaine d’objets terriblement quotidiens et dépourvus de la moindre valeur trouvés dans les poches de Patrick X., lors de son entrée.


Mais en ouvrant le petit sac à main, se révèle une réalité inattendue. Elles y trouvent des antimorphiniques, une seringue, des ampoules vides d’un puissant stimulant diurétique ainsi qu’une pince en plastique destinée à clamper les sondes. Intriguées, les infirmières en trouvent la trace sur le tuyau d’évacuation des urines de Patrick X. Obturer l’écoulement de la sonde durant une heure ou plus peut causer d’insupportables douleurs au bas-ventre, dont la répétition peut provoquer rapidement des désordres rénaux et cardiaques chez une personne âgée.


En fouillant le sac, elles trouvent aussi un carton, qu’elles devinent destiné à être placé sous les yeux du vieillard par le docteur Joyeux lors de ses visites :


-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Mon grand-père CHÉRI,


Rappelle-toi ce que tu me disais chaque fois que j’étais envoyée en vacances chez grand-mère et toi :


« Tu ne comprends pas parce que tu es ENCORE PETITE,

surtout fais-moi CONFIANCE

parce que tu sais comme j’aime partager avec toi DES CHOSES.

Mais n’oublie pas : c’est notre PETIT SECRET.

Il ne faut rien dire à ta mamie, à papa ni à maman, même si ça te fait UN PEU MAL.

C’est ta vie de femme que tu apprends grâce à moi DÈS MAINTENANT.

Maintenant laisse-toi faire… CHUT ! »


C’est mon tour de t’apprendre à avoir UN PEU MAL,

sans pouvoir en

PARLER à PERSONNE.


Tendrement,


Joséphine,

Ta petite fille tellement chérie


-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------



Lors de l’incinération du corps, les deux infirmières sont les seules à comprendre l’absence du docteur Joséphine Joyeux.


Personne ne la questionnera jamais à ce sujet.


 
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   Anonyme   
31/7/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ouh ! J'avoue que je ne m'attendais pas à ce coup-là... Je me doutais que le vieil homme était le grand-père, mais là ! C'est triste, ce personnage qui paraît tellement humain et bon, qui se venge aussi atrocement ; c'est le reproche principal que je ferai à ce texte à mon avis diablement efficace : Joséphine Joyeux est capable d'empathie, de compassion au plus haut degré et elle se complaît à torturer un vieillard pour se venger. Je ne nie pas que ce soit possible, au contraire c'est très vraisemblable à mon avis, mais j'ai le sentiment que, du coup, elle devrait perdre en sérénité, voir ses vieux démons revenir la hanter... Mais bon, c'est mon idée.

Par ailleurs, je n'ai pas vu ce qu'apportaient à l'intrigue les allusions du carabin qui a eu une liaison avec le Dr. Joyeux, comme quoi elle est complètement tordue : on en sait trop peu, et cette information n'est plus du tout utilisée ensuite. Je suppose qu'elle est là pour préparer le lecteur au fait que Joséphine a sa part d'ombre, mais je trouve que cela parasite l'histoire plus qu'autre chose.

Mais sinon, c'est bien foutu je trouve !

[Edit : J'ai repris mon commentaire pour y corriger deux coquilles.]

   Pascal31   
22/7/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ignore si c'est l'effet voulu, mais le style assez clinique colle bien à l'histoire... Par contre, c'est assez pénible à lire : un ton froid, explicatif, dénué d'émotion... Du coup, je n'ai éprouvé que peu d'empathie pour ce docteur Joyeux (qui n'a de gai que le nom), au passé lugubre.
Un récit qui se lit sans difficultés, qui ne m'a pas vraiment passionné, surtout à cause du manque de crédibilité de la dernière partie, lors d'un dénouement tiré par les cheveux (et de deux dernières phrases qui dépassent l'entendement : je vois mal comment deux infirmières auraient pu garder pour elles un tel "secret").
Bref, je n'ai été que moyennement convaincu par ce texte.

   costic   
26/7/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La narration, d’un style presque journalistique nous attache pourtant à cette histoire de vengeance "clinique". La sobriété et le dépouillement renforcent le côté glacial des faits. L’évocation féroce d’un châtiment cruel me semble bien menée.Je trouve le titre excellent.

   Anonyme   
31/7/2012
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Voilà très précisément ce qui pour moi n'est pas une Nouvelle.

On a affaire ici à un roman condensé, une très belle idée de roman d'ailleurs, avec une trame à la Thierry Jonquet, qui forcément survole les évènements à cause d'un espace-temps beaucoup trop long. Et pour moi rien de pire que de tout vouloir raconter et finalement de ne rien dire.
Car finalement, qu'est-ce qui m'intéresse dans cette histoire? Ce ne sont pas les anecdotes dans l'hôpital, qui pourtant prennent les 2/3 de l'espace. D'ailleurs, de ce point de vue, l'auteur crée une fausse intrigue qui n'est pas dénouée : que s'est-il passé entre Joséphine et son amant d'un jour? C'était une bonne idée, qui aurait semé le trouble dans l'esprit du lecteur, et aurait aidé à construire le personnage de Joséphine. Ici, je pense que l'auteur a buté sur une révélation trop compromettante, qu'il n'a pa su se sortir de cette impasse narrative, pas su trouver les mots pour dire sans révéler.

Comme je trouve également très maladroit la découverte finale de ce carton, alors que c'est sur lui que repose la force de l'intrigue, qu'il est le point focal de la narration. Ce carton ne doit pas être caché, il doit au contraire être utilisé comme un élément de tension. Joséphine devrait brandir ce carton chaque fois qu'elle regarde le vieux, et l'auteur devrait nous faire croire que c'est juste un moyen de communiquer. Je pense d'ailleurs que la nouvelle ne devrait reposer que sur cette confrontation, jusqu'à la découverte finale. Une nouvelle n'a pas à expliquer un contexte, elle a juste à s'en servir pour sublimer un évènement particulier.

L'erreur fatale, qui à elle seule détruit la nouvelle, ce sont les deux dernières phrases. Mais quelle idée?
La découverte du carton crée chez moi une totale empathie avec Joséphine. J'essaie de comprendre sa souffrance, son geste. Mais pourquoi, à la fin de tout ça, me balancer un concept moral? Qu'est-ce-que j'ai à faire de la morale en littérature? Pourquoi me demander mon avis? On dirait presque que l'auteur nous impose le sien.
Je suis indifférent au thème d'un nouvelle, par contre son traitement m'intéresse, à travers le style et la narration. Ici, je ne suis pas du tout satisfait. Cette histoire réclame une immersion dans le courant de conscience de Joséphine, pas une vision satellite. La première partie prend l'allure d'une fiche de police :
- " A côté de ces impressionnants états de service, pas l'ombre d'une vie personnelle connue..."
- " Apparemment pas de mari ni d'enfants. Mais qu'en sait-on vraiment? "

ou d'un reportage. Le style est froid, désincarné, alors que tout brûle dans la tête de Joséphine.

   brabant   
31/7/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Palimpseste,


Oui, c'est très bien mené en plus que d'être très bien écrit. L'intérêt du lecteur que j'ai été a été incontestablement accroché, et quand je dis accroché, c'est scotché... à la super glue-3 : je n'ai pas lâché la progression d'une semelle. lol.


J'ai regretté cependant que l'on soit tombé dans l'abus sexuel sur enfant pour conclure (que l'on sait aujourd'hui relativement courant. Encore ! me suis-je dit !), plausible par ailleurs ayant eu lieu dans le cadre de la famille plus ou moins proche (ici très proche) comme c'est majoritairement le cas. Par contre j'ai apprécié l'originalité du châtiment et d'une certaine manière (énième degré) l'humour très noir qui y a présidé.

"C'est à mon tour de t'appendre à avoir UN PEU MAL
sans pouvoir en
PARLER A PERSONNE."

Châtiment par le bas-ventre ! Machiavélique...


Je ne pleurerai pas sur le sort de ce triste personnage ! Bonne continuation au Docteur Joyeux, apaisée je l'espère pour elle... Mais d'où naissent donc les plus belles, les plus admirables vocations, les dévouements les plus poignants, louables et désintéressés !

Ouarf !

   Pepito   
31/7/2012
Forme : Plus de commentaire sur l’écriture, toujours de qualité, juste un bémol à l’opposition « empathie » et « cœur stérilisé » du toubib et un bon point supplémentaire à l’opposition « autant de chaleur humaine que de froideur clinique.». Une bonne mise en situation de la vie en hôpital.

Fond : J’allai trouver le changement du docteur trop rapide et proposer l’inversion de 2 chapitres, mais, à la lecture du final, c’est un peu le contraire. Il me manque une (légère) perte de contrôle des émotions du toubib à la première vision du Grand-père. Même si cela risque de donner une indication sur la fin.
Une autre proposition, mieux cacher le matériel du toubib et remplacer les 2 infirmières (2 femmes qui restent silencieuses… non mais vraiment ! …) par l’amoureux éconduit. Les hommes amoureux peuvent faire ce genre de chose bizarre (ouf, je me suis rattrapé…).
Bon, Patrick Pelloux n’aimera surement pas votre texte mais moi oui.
Bonne continuation.

Pepito

Edit : Le titre est génial ;=)

   alvinabec   
31/7/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Palimpseste,
Bcp aimé le titre de ce récit, l'intrigue est aussi une réussite.
Il me semble que votre texte aurait gardé plus de force en s'arrêtant à "parler à personne."
Il n'est pas certain que les prouesses (ou contre-prouesses, ou encore supposées telles) sexuelles du Dr Joyeux soient un 'plus' déterminant ici, ou alors il faudrait étoffer de ce côté-là...
Le § sur la soudaine extraversion du Dr J. me paraît curieux, comme trop vite amené.
La pochette à demeure dans le tiroir me semble une imprudence bizarre de la part de Joséphine.
Deux originalités médicales: "médecine intensive" connais pas mais ça m'a fait rire, "défaillance multiviscérale" connais pas plus mais l'image est très sympa...Le pauvre X part du corps, quoi!
Dans la première partie, je ne reconnais pas votre style, c'est un peu comme une scène de présentation un peu terne, une exposition un peu scolaire où vous nous expliquez de façon trop lisse le fonctionnement de l'hôpital.
La 2ème partie est bien plus enlevée et vous ressemble plus!
A vous lire...

   REDBUCHE   
1/8/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé lire cette nouvelle. Elle est construite de manière concise et efficace. L'effet de chute est simple mais bien monté : l'ange salvateur qui se révèle être un démon animé par la vengeance.

En réponse à un autre commentaire, je pense que les personnages de l'interne et du carabin ont un rôle dans l'histoire : ils font naître le mystère autour du personnage principal et étoffe l'univers crée dans la nouvelle.

Bon il est vrai que la découverte des travers du docteur Joyeux aurait pu se faire de manière plus spectaculaire.

Une écriture fluide et musicale, très agréable.

   macaron   
1/8/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une bonne histoire! Une écriture soignée, alerte, tout à fait dans son registre. Un personnage intéressant cette Joséphine, et son mystère ouvrait quantité de possibilités. La fin est un poil"invraisemblable" mais ce n'est pas simple, et puis il faut croire aux histoires, la réalité nous le rappelle chaque jour. Un très bon moment de lecture!

   Anonyme   
2/8/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour, Palimpseste,

Mes remarques vont rejoindre celles des autres commentateurs : rédigé dans une langue sûre et alerte quoique parfois clinique (ce qui n'est pas pour me déplaire), votre texte se lit agréablement, jusqu'à la fin, féroce. Cependant, le dénouement contient à mon sens une invraisemblance fâcheuse pour le lecteur, peut-être plus confortable pour l'auteur : pensez-vous réellement que Joséphine aurait laissé son petit matériel de tortionnaire dans la table de chevet de son grand-père ? A moins d'évoquer d'obscures explications psychologiques du type "acte manqué", cela me semble un peu fort de café.
De même, le comportement sexuel de Joséphine, sur lequel vous ne vous étendez pas, aurait effectivement mérité quelques lignes de plus. L'omerta générale du service autour de Joséphine me semble un peu abusive. Il y en a toujours un qui cafte, non ?
Au niveau médical, un demi-diagnostic ne me satisfait pas. Mais je suis vicieuse. Il n'y a pas qu'une aphasie d'expression, le syndrome s'accompagnant en général d'une hémiplégie (et pas d'une tétraplégie). On papotera en privé si vous voulez...
J'ai beaucoup aimé votre formule : "grand transformateur de souffrances brutes en espérances raisonnables".

Merci pour cette lecture,

Misumena

   Palimpseste   
2/8/2012
Merci aux lecteurs et commentateurs...

Des informations complémentaires sur ce texte sont ici: http://www.oniris.be/forum/aux-bons-commentaires-intensifs-t15892s0.html#forumpost210514

Mais continuez à commenter! :-)

   AntoineJ   
15/8/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
hasard ou vengeance calculée de longue date ...
les quatres états de l'héroine sont un peu étanges à mes yeux (professionnelle sans vie, femme épanouie, tueuse sans pitié, absente sans suite) ... il me manque une clef, un mot peut être, pour que le récit soit complet ...
la construction est bonne et le style parfait.

   caillouq   
31/8/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai adoré le titre et la suite ne m'a pas déçu ! La fin est tellement féroce et brutale que j'ai tout gobé (mention spéciale pour le nom de la doctoresse qui, pour des raisons personnelles, m'a beaucoup fait ricaner). Bon, à la relecture, quand même, ça tient pas, le coup du carton, même si, paradoxalement, le texte y est très convaincant. Non, quand même (i) pourquoi elle a eu besoin d'écrire ça (c'est pas dit qu'il est sourd ?!) (ii) pourquoi elle ne le remballait pas dans son sac à la fin de ses petites séances ? Il me semble que ça vaudrait le coup de trouver une autre astuce scénaristique. Peut-être aussi que le personnage de la doctoresse est un peu trop riche pour le format nouvelle, et que les évocations de ses talents (ou autres) sexuels est de trop, en rajoutant dans la complexité sans que ça n'ait de réelle utilité ...
Il y a aussi quelques petits relâchements de style qui pourraient facilement être évités, pas grand-chose, juste des machins que je trouve pas joli-jolis: "Même ceux trop atteints pour s’exprimer", "Chez pas mal de personnels", "bien après l’heure de sa fin", les passés simples qui suivent le "a lâché" un peu saugrenu, etc
Mais ça, ce sont des choses qu'on rationnalise après, ou quand on relit, parce que la pression de savoir ce qui va se passer s'est relâchée. Sur le moment, je me répète, j'ai marché à fond !

   Anonyme   
3/9/2012
Un style un peu ennuyeux qui a posteriori convient bien à la préparation de la chute, efficace. De même, j’ai trouvé étrange le parachutage du trait d’humour concernant l’ange gardien en formation à l’étranger, mais justifié par la fin. Je suppose que le De Joyeux a fait exprès de laisser en évidence le fameux carton grâce auquel elle communiquait avec le vieillard, afin de crier sa confession et expliquer la misère de sa vie personnelle. Cette discrétion si peu discrète fait toute la richesse de la situation. Cependant je me dis : encore une histoire de viol qui explique un désordre affectif... et je me pose une question : est-ce qu'après cette vengeance, Joséphine se sent mieux ? En effet, si personne n'en parle, comme elle l'a implicitement souhaité, comptant sur la compréhension de ses pairs, elle ne sera jamais guérie. Je n'y crois pas, à cette thèse selon laquelle l'épanouissement professionnel devrait quelque chose au mal. L'auteur se méprend, je pense.

   Anonyme   
12/9/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je ne devrais pas, c'est scandaleux, mais j'ai vachement bien rigolé ! Non pas parce que cela touche au pipi-caca, mais parce que cette Joséphine Joyeux est un doux être plein de ressource ! Une fine guêpe ! Aller boucher en loucedé une sonde posée dans l'uretère, ce petit côté baudruche, est stratégiquement vraiment très très pernicieux ! les prostateux me comprendront !

évidemment on se demande à postériori ce que ce jeune interne en partance pour son nouveau poste dans le sud de la France a lâché à un de ses copains sur les comportements de la "ch'tarbée"... alléchés par les capacités créatives de cette redoutable perverse, cela ne devait pas être triste !

Petite nouvelle adorablement courte et efficace, qui se lit avec délectation et dont la fin, savoureuse soit, mais d'une moralité gargantuesque, donc peu recommandable, est à la hauteur du récit.

   Menvussa   
6/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà ce que j’appellerai une charmante histoire. le lecteur est maintenu sous pression, il y a de l'humour, c'est plutôt bien écrit.

   mirgaillou   
15/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Ce n'est pas parce-que l'on sent venir ce que ce total dévouement révèle de vide personnel que l'histoire perd en tension.
Tout respire le secret. Et même pire, je m'attendais à une meurtrière en série comme de retentissants procès en ont révélé au cours de la décennie écoulée.
Finalement, c'est avec ce dernier "patient" que la vérité pourra éclater. Que les proches du service puisse occulter la vérité n'étonne pas. l'urgentiste est jugée à l'aune de ce qu'elle a donné au cours de la vie.
Que l'union sacrée se fasse autour de ce que ce médecin a donné plutôt que sur un acte condamnable , n'étonne pas. Trop de jeunes filles encore fillettes ont été victimes d'actes sordides. Le meurtre occulté révèle une révolte solidaire plus efficace qu'une dénonciation.
je n'approuve pas mais je comprends.
Quand au style je n'en fais jamais critique. Chacun est libre de s'exprimer selon son style.


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