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Anonyme
18/7/2016
a aimé ce texte
Bien
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Eh bien, ça c'est de la dystopie ! Un récit très noir, aucune lueur d'espoir. J'aime beaucoup l'idée, mais trouve la conclusion bâclée : la manière dont Eerdle "lâche" tout en quelques secondes à Erduin mourant ne me satisfait pas. Certes, la conclusion est cohérente, mais pourquoi un dirigeant se casserait-il à expliquer les choses à quelqu'un qu'il méprise, comme il méprise le reste de l'humanité ? Je trouverais plus satisfaisant qu'Erduin lui-même, pendant ces quelques secondes, tire lui-même ses conclusions, même si cela doit apporter un peu de flou : par exemple, il se dit que, probablement, les corps minéralisés ne sont pas conservés, et il meurt avec ce déchirement supplémentaire. Quant à l'objection selon laquelle il ne connaît pas suffisamment le monde des Dirigeants pour comprendre les enjeux politiques, après tout il est surdoué, non ? Il pourrait très bien avoir une illumination lors de ses derniers instants.
Bon, c'est vous l'auteur, la chute est votre choix. Simplement, en tant que lectrice, je trouve qu'elle ne fonctionne pas. Ce point mis à part, j'ai trouvé assez fascinant le monde décrit ; vous installez le décor assez efficacement à mon avis, même si je pense que vous pourriez mieux faire en prolongeant l'exposition de la situation par des dialogues qui la dévoilent peu à peu plutôt que par le procédé d'explication sans intercation entre les personnages : avec ce système, le texte prend un tour didactique moins naturel, un peu raide. Je pense que l'univers que vous avez en tête mériterait de davantage prendre son temps pour le découvrir. Telle quelle, la nouvelle me paraît dans l'ensemble trop hâtive, trop courte. Dommage, je le répète l'idée me paraît vraiment valable. aussi sûrement qu’un éléphant s’asseyant sur un chat Hmm... Dans ce monde surpeuplé, en voie de pénible dépollution, reste-t-il seulement des chats et des éléphants ? En tout cas, je ne pense pas que les humains soient assez souvent en présence d'animaux pour que des comparaisons animalières leur viennent naturellement à l'esprit. |
hersen
20/7/2016
a aimé ce texte
Bien ↑
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Cette nouvelle est conçue un peu comme une nouvelle policière, on découvre à la fin le meurtrier de grande ampleur.
Quelques notions qui font froid dans le dos, bien vues, comme par exemple des travaux aisément faisables par des robots sont réservés à des F ou G, un système de castes, au fond, et dont le bien-être est variable d'une caste à l'autre (nourriture chiche ou abondante, espace de vie à partager avec une autre famille ou grand appartement. l'envie de Feroda d'accéder à un poste B+ est bien menée, surtout en parallèle avec le désir de son mari de se contenter de ce qu'ils ont, peu qu'ils pourraient perdre, qu'ils vont perdre. Un monde désespérant sans ouverture possible; C'est peut-être le reproche que je ferais à ce texte. Car Erduin, bien qu'ayant finalement réussi un gros travail d'investigation, ne s'en sert pas pour démonter ce système, on a même l'impression qu'il n'y pense pas mais est au contraire prêt à intégrer l'équipe de R&D. C'est vrai qu'il ne sait pas encore que Feroda n'aura jamais son retour à la vie. Je suppose que l'auteur prend le champagne comme symbole de la puissance des dirigeants puisqu'Erduin non seulement n'y goûtera pas, mais il lui sera fait remarquer, au moment de mourir, qu'il n'y goûtera pas. J'ai tout de même trouvé que les réactions des personnages étaient attendues. En quelque sorte, je n'ai pas été étonnée, pas surprise, je n'ai pas ressenti de ces petites piques qui font que la lecture prend une autre dimension. Cette nouvelle laisse un goût de désespérance bien que le dernier mot en soit "champagne". J'aime assez ça. Merci pour cette lecture. Merci de cette lecture. |
Robot
20/7/2016
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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J'ai pensé à "W" de Pérec, surtout à son récit de l'île olympique. Pour le côté utopique qui tourne à la négation de l'homme, au totalitarisme et à l'eugénisme. Cet aspect d'une société où une caste organise un monde non pas pour tous mais pour elle même tout en faisant croire qu'elle y associe les meilleurs. Plus que par l'histoire, c'est par ce qu'elle traduit philosophiquement que j'ai été retenu sur ce texte.
Par contre, la linéarité de la rédaction est parfois un peu ennuyeuse. |
Alcirion
14/8/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
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Excellent texte vraiment.
Le point faible, c'est la chute, qui se devine trop facilement, mais vu sous un autre angle, en positif, le texte fait tellement écho à un thème moult fois traité par les écrivains de SF (il y a une référence à Huxley mais on pourrait également parler de 1984 ou de Philip K Dick...) que la fin pouvait difficilement être guillerette... Formellement parlant, rien à redire, l'histoire est très bien construite, le ton et le style sont efficaces, nerveux, sans fioritures : tout ce qu'il faut pour maintenir l'intérêt du lecteur jusqu'au bout. J'ai beaucoup apprécié cette lecture, mais je ne comprends pas le classement en fantastique (?) |
MissNeko
14/8/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
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Et bien voilà une nouvelle de SF bien noire !
La plume est belle et se lit facilement malgré les termes techniques. J ai pensé à "soleil vert" en vous lisant. Une histoire très intéressante même si on s attend un peu à la fin. J ai beaucoup aimé merci. |
vendularge
15/8/2016
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
Je ne suis pas friande de SF mais cette histoire est bien construite , bien écrite, plausible. Je veux dire par là que c'est peut être une des versions de notre futur. Nous savons que la robotique peut se charger de la plupart des tâches que l'humain produit, le travail comme valeur en soi va considérablement évoluer puisque le profit lui, doit grandir, la rentabilité doit être maximum et l'homme est fatigable. Combien de métiers ont disparu car complètement automatisés? A moins qu'un rétropédalage sous forme de résistance consciente ne se produise (et c'est là de mon point de vue que l'espoir réside) nous serons des travailleurs qui surveillent les machines, coincés entre la nécessité de ne plus épuiser la terre (donc de manger poudre) et celle de gérer la surpopulation inévitable. Ce n'est pas pour demain mais peut être pour la semaine prochaine...en moins cynique sans doute, raison pour laquelle (de mon point de vue) il ne faut pas tenter de faire de nos enfants des dirigeants mais des hommes qui font et transmettent nos savoir faire. Pour l'instant nous avons des armées de zombies le nez sur un écran, puisque la vraie vie est sur la toile...bon, ça paraît un peu reac comme ça mais je n'ai pas vocation de prédire l'avenir, je dis seulement ce que je pense aujourd'hui. C'est la jeunesse qui porte notre devenir et de ce point de vue, elle doit réfléchir et prendre conscience de l'impasse de la virtualité quand elle existe comme vie propre aux dépends de la réalité pure et dure de l'époque...et ça ce n'est pas pour demain. Et dans cette jeunesse il y a mes enfants, le propos n'est donc pas dénigrant, seulement inquiet. Merci du partage Vendularge |
Jean_Meneault
16/8/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
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Quand je lis un texte comme le vôtre, je ne peux m'empêcher de penser à la proximité troublante entre celui-ci et la réalité ou un futur relativement proche. Les sélections, les rangements d'êtres humains en catégories, les jeux de pouvoirs, la compétition (compétitivité dit-on...) qui fait que chacun doit être devant pour subsister et par conséquent s'adonner à des pratiques bien peu morales (voire criminelles de manière directe ou indirecte)... Bref, je ne dis rien de très original en énumérant cela, mais votre nouvelle me paraît bien mettre en scène ces éléments.
Je ne suis pas un grand lecteur de science-fiction, mais vous m'avez accroché, vous avez su maintenir la tension, me faire hésiter quant aux directions que la narration choisirait. J'ai en outre bien "senti", ressenti l'environnement de cette histoire, dans lequel vous nous parachutez, et que l'on apprivoise très bien petit à petit je trouve. Alors merci pour cette nouvelle entraînante, sombre, qui nous interpelle sur nos choix sociétaux. |
caillouq
24/8/2016
a aimé ce texte
Un peu
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Bon, on va tout de suite crever l'abcès : je suis bien contente que Pal revienne, mais il y a des choses qui me gênent dans ce texte, et la première est l'allusion ostensible à Orwell.
C'est quand même hyper dangereux de se placer d'emblée en comparaison avec une oeuvre pareille. Ceci posé, essayons de se dégager de la référence. En fait, je bute trop souvent sur des p'tits trucs qui me chiffonnent, que je pense susceptibles d'altérer la fluidité de lecture d'autres que moi, et dont je ne pense pas qu'ils soient voulus (Pal, si c'est un choix assumé, tu peux m'injurier par mp). Ce sont des choix de ponctuation qui, sans être impropres (les correcteurs d'Oniris ne l'auraient pas laissé passer ! Merci à eux, encore et encore), ne "sonnent" pas très bien, ou alors des répétitions pas jolies. Ces scories seraient très facilement perfectibles via quelques relectures supplémentaires, dont quelques-unes à voix haute à la Flaubert, tant pis pour les voisins. Je vais essayer d'en détailler quelques-unes - ennemis du chipotage, passez votre chemin. * Exemple dès la première phrase : pourquoi ces trois points de suspension ? En français, ils ont deux significations presque contradictoires : interruption (brusque), ou allongement du temps (hésitation d'un locuteur, ou ellipse). Là, la seule option qui convient est l'indication d'une certaine rêverie de Feroda ---> ellipse narrative. La phrase suivante devrait logiquement reprendre à la fin de la rêverie (fin de l'ellipse), mais elle revient sur la rêverie en focalisation interne. C'est redondant, ça fait une boucle, un accroc dans la lecture dès les deux premières phrases, alors qu'avec un simple point tout serait passé comme une lettre à la Poste (encore que de nos jours, la Poste, bref). * "n-ième" : bof, bof, c'est de l'oral un peu gamin, pourquoi pas si c'est un gamin qui parle, mais là on est dans le récit, pas dans un dialogue. Il me semble préférable de marquer plus clairement la différence entre les parties "écrites" et les parties "parlées", sinon c'est brouillon (mais bon, comme tout ce qui est relatif au style, ce n'est pas facile). En outre, ici, la phrase suivante comporte un "cent-millième", numéral qui, lui aussi, est souvent utilisé par les gamins. Du coup, il faut s'y reprendre à deux fois pour comprendre que, dans cette phrase de dialogue, "cent millième" ne correspond pas à une hyperbole adolescente, mais bien à une donnée concrète. * "C’est la fête dans une cent millième famille dont l’un des adultes accède aux emplois B+ !" : phrase peu plausible pour un dialogue (la relative est lourde). Il serait plus digeste de faire passer l'information (unique raison d'être de la phrase) de manière indirecte, genre pensée d'un des protagonistes. * "Je sais Poussin mais tu sais..." : une cumularde, celle-là. - répétition de "sais" (merci Antidote, d'ailleurs si quelqu'un connaît un logiciel libre équivalent, je suis preneur) - manquent des virgules autour de "poussin", pour savoir où poser sa respiration quand on lit (relecture à voix haute !!! D'un "tiers" si l'auteur a trop bonne mémoire, et n'arrive pas à redécouvrir son texte). - répétition du point d'exclamation qui clôt déjà la phrase précédente. * "Tu te rends compte si ça marchait ? Nos enfants auraient une chambre à eux le temps qu’ils passent l’Initiation et obtiennent un nom." ---> deux phrases qui mériteraient chacune une petite virgule (mais OK, là je sens qu'on est limite sensibilité personnelle). * Répétition de "employait" dans les deux phrases qui suivent. Pal, c'est l'occasion d'essayer de générer une trouvaille stylistique ! * "Ecoute Feroda." "On va passer le concours de réparation des robots biomécaniques de production alimentaire et on pourra passer sur des emplois E+ ou peut-être même D- si le Plan nécessite du renfort." AAAAAAAAAARGH !!! De la virgule ou je meurs ! ("Meurs.") * "Erduin ne voyait-il pas qu’elle ne supportait plus cette trop lisse" ---> vie ? * "Erduin était incapable de comprendre que l’interdiction des robots dans toutes les activités directes ou indirectes liées au nettoyage ne laissait aux humains que des emplois à très faible valeur ajoutée, propre à interdire le moindre hédonisme ! Elle, non !" Elle n'est quand même pas bien maligne, Feroda. Deux pour cents, c'est petit petit. Et la phrase est dure à suivre avec aussi peu de virgule(s) (pas de "s" à "propre" : c'est l'interdiction qui est propre à interdire ? Ou ce sont les emplois, auquel cas il faut rajouter u S ? Phrase indigeste, à reformuler à mon avis). ...bon, j'arrête là pour le style. Question fond : l'histoire est bien menée, mais (i) Erduin n'a pas l'air très affecté par la disparition de sa femme (ii) on aurait pu espérer que l'allusion au Meilleur des Mondes permette de déboucher sur quelque chose de fondamentalement différent. Là, le thème du jeunisme est abordé de manière intéressante, mais on est quand même toujours dans le même genre de dystopie avec catégories officialisées difficilement perméables. Et l'explication finale d'Eerdle est très, très longue. Bref, je n'ai pas adoré, mais je ne m'en fais pas, Pal, je suis sûre que tu vas nous revenir avec un truc bien tordu et surprenant comme tu en es capable (et avec plein de virgules). |
Palimpseste
31/8/2016
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Merci à toutes et à tous : http://www.oniris.be/forum/quelques-bepluchures-pour-vous-remercier-t22470s0.html#forumpost298566
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Alphekka
1/9/2016
a aimé ce texte
Passionnément
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Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu de dystopie (je préfère la science fiction à base de batailles spatiales) et à chaque fois que j'en lis une je suis sidérée par le talent nécessaire à construire une société cohérente. Et la votre ne fait pas exception à la règle ! J'avais l'impression de lire un mélange entre "le meilleur des mondes" et "high-opp" (une nouvelle posthume de Frank Herbert). Bref, je suis sous le charme.
Même si le titre ne m'a interpelée que parce que je pensais que B+ désignait un groupe sanguin... (et je me demandais comment pouvait on souhaiter de changer de groupe sanguin) Donc je pense qu'il y a quelque chose à changer dans le titre, cela ne sonne pas du tout comme une dystopie. Je pense juste que certains passages passent un peu brusquement du point de vue de Fédora à celui d'Erduin. Et cela crée un flou sur qui est réellement le personnages principal de l'histoire. Enfin petit problème de logique sur la fin : si Erduin est si intelligeant que le récit le laisse penser, lorsqu'il a découvert que Stylux empoisonnait ses clients, comment a-t-il pu croire une seule seconde que l'offre du A- était sincère ? Stylux ne va pas s'amuser à tuer la majorité de ses clients pour ensuite consacrer une section de recherche pour les ramener en vie... Et puis est ce qu'ils choisissent ceux qui vont survivre ou est-ce seulement le fruit du hasard ? |
MAXOREB
22/9/2016
a aimé ce texte
Bien
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J'ai bien aimé cette histoire digne de "Bienvenu à Gattaca" sauf que la vôtre est nettement plus noire... Je ne sais pas si les paroles que prononcent le chef de Stylux à l'oreille d'Erduin ne sont pas en trop. En tous cas pour moi cela enlève du poids à la chute. Je suis un peu aussi sur ma faim quant au virage accompli par Erdwin. Au début il apparaît timoré, ne veut pas prendre de risques et à la fin, il se lance dans un gros truc et en plus seul. Votre histoire tient à la fois de celle d'Orwell "1984" et par la noirceur "Big Brother". J'aime ce genre de références.
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Ora
19/10/2016
a aimé ce texte
Bien
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Etrange cet univers de fiction et qui pourtant s'inspire bien de notre monde, je pense aux castes notamment. L'histoire de cet homme naïf et sa fin me sont malheureusement apparus assez clairement dès son arrivée à l'étage de la Direction, la chute manque don cujn peu de mystère. En même temps elle dépeint bien ce mécanisme qui broie la masse au profit de quelques uns. Merci
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