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Sentimental/Romanesque
Palimpseste : Vive les cérébrales au p'tit déj !
 Publié le 11/03/13  -  15 commentaires  -  2886 caractères  -  230 lectures    Autres textes du même auteur

Ah ! les Normaliennes !


Vive les cérébrales au p'tit déj !


Il fait si froid alors que le matin s'ouvre à peine…


S'étirer paresseusement : existe-il une meilleure activité matinale ?


"Oui", me diras-tu en invoquant un thé parfumé accompagné de tartines confiturées…


Hmmm… Pourquoi pas ?


Évidemment, tu me connais… Je propose de prendre les deux et, pendant que tu occupes toute la place du lit en repoussant tes mains aussi loin que tes bras ne le permettent, je prépare le plateau du petit déjeuner…


J'aime ces moments avec toi, voir tes yeux s'illuminer et te sentir ronronner…


Comme toujours, une fois l'estomac bien calé, tu aborderas n'importe quel sujet pour avoir mon opinion et me contredire…


Tu trouveras mes idées sur le sujet, infantiles et peu étayées… Mes arguments pour contrer les tiens seront qualifiés de retors, jésuites et mal fichus…


Escrimant nos perceptions et nos expériences, nous roulerons en continuant la joute, sapant nos aplombs l'un de l'autre en puisant en nous-mêmes le meilleur de la rhétorique.


Prenant le dessus, je développerai une vision basée sur un humanisme modéré, pétri des vertus stoïciennes et de la sagesse des Grecs…


Prêtant ton flanc à ma critique, tu mineras mes positions en faisant du passé table rase, en prônant la révolution et me traitant de cultivateur d'opium pour le peuple…


Contournant ton assise, je chercherai des paraboles explicites et des exemples pour faire ton édification et obtenir ta rédemption…


Me chevauchant, tu défendras ton point de vue avec véhémence. Tu puiseras dans ton immense savoir des références inconnues de moi et des lois que j'ignore…


Je rétorquerai… J'invoquerai le pragmatisme contre la scolastique, je défendrai la réalité contre l'idéologie, le cœur contre la raison, la compassion contre la passion…


À furieux coups de reins, tu démonteras mes dires et prendras ma logique en défaut…


Agrippé à tes hanches, je ferraillerai contre tes prétentions et tes raccourcis…


Enserrant mes cuisses, tu souligneras toutes les failles de mes raisonnements…


Mes yeux dans tes yeux, je dénicherai tes mauvaises fois et tes reniements…


Et, quand tu sentiras que mon argumentation est sur le point de se rompre, tu arrêteras tout mouvement et, de l'air narquois qui sied aux femmes triomphantes, tu glisseras dans mon oreille en la mordillant "j'ai totalement raison sur le sujet… Est-ce que tu es au moins d'accord avec ça ?"


Tu connais déjà la réponse : "Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!" hurlerai-je dans un grand cri libérateur qui fera connaître à tout le quartier la qualité de tes conversations…


Puis, retournant sur ton oreiller, tu pencheras vers moi ton doux visage, fendu de ce sourire qui me fait fondre à chaque fois jusqu'aux os, pour me jeter négligemment "tu vois… j'ai TOUJOURS raison…"


(Et puis, quelques minutes plus tard, nous reprendrons une nouvelle discussion à partir de ce sujet-là.)


 
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   Anonyme   
15/2/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je dirai que ça sonne plutôt vrai, à mon avis ; j'aime bien l'idée d'une joute intellectuelle pendant l'amour, même si je me dis que les raisonnements doivent en prendre un coup dans l'aile à ce moment-là... Mais enfin pourquoi pas.

Bon, cela dit le sujet ne me passionne pas ; c'est dit avec légèreté, pas de manière sentencieuse, alors ça passe bien pour moi que vous n'entriez pas dans le détail des argumentaires... une bonne chose. Je ne crois pas, toutefois, que ce texte me reste longtemps à l'esprit, ce n'est pour moi qu'un petit moment de lecture pas déplaisant.

   Anonyme   
27/2/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est vrai quoi, ces Normaliennes, on leur donnerait le bon Dieu sans confession alors que, bon, ben, vous savez tout, ou presque, ou peut-être presque, je n'ose m'avancer sur le terrain glissant de la réalité de vos expériences argumentatives, réelles ou fantasmées, en compagnie de ces dames. A moins que vous ne destiniez cet opus édifiant à tel ou tel lecteur, votre semblable, votre frère.
Bref, je ris.
Et j'approuve : l'intelligence et la culture sont de puissants aphrodisiaques.
Et c'est bien écrit.
Je me retiens de mettre "exceptionnel" pour m'assurer que votre ode à la tête bien faite sur un corps actif passe en publication, on me demanderait des comptes et j'aime à croire en mon impartialité.
Mais s'il vous plaît, recommencez.

   Pimpette   
11/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel bon moment de lecture!

Tout est là bien place....le titre, la situation, le niveau du dialogue, la drôlerie de tout ça avec,sous-jacente, la tendresse d'un couple en prime...il me manque quelques miettes sous les fesses de l'un ou l'autre pour me sentir complètement chez moi!

Et quand on a fini la lecture, on se sent presque intelligent!

J'ai senti un p'tit coup de chapeau à'Manhattan' à cause du climat de la nouvelle mais c'est peut-être une invention?

Puis-je avoir la permission de bloguer cette jolie page? J'ai des amateurs sérieux (et des pas sérieux) pour ce genre d'esprit bien français?

   Anonyme   
11/3/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Non, désolée mais votre texte ne plait pas du tout.
D'abord vous utilisez un futur nous faisant penser que c'est toujours ainsi que cela se passe.
L'amour plan-plan finalement !
Moi, je m'attendais à plein de surprises.
J'avais envie de sourire comme votre titre nous le laissait penser.
Et puis même si votre jeu d'intello semble amusant...moi, je n'y crois pas du tout.
J'ai envie de dire: " Mon Dieu que ça doit être chiant ! "
Tout comme j'ai trouvé votre texte très ennuyeux.
Le côté sentimental est carrément passé à la trappe...
Je pense qu'il faut un temps pour tout. Juste pour être pleinement à ce que l'on fait.

Je note moyen - car même si le fond ne me plait pas, votre texte est correctement écrit.

   Anonyme   
11/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Palimpseste... Il y a beaucoup moins d'abnégation chez les Normaliennes que chez ces sardines que j'avais adorées, mais il est vrai que les unes et les autres ne fréquentent pas les mêmes boites. C'est bien écrit comme d'habitude et le sourire est assuré du début à la fin. Là où je suis un peu dubitatif c'est la reprise de la conversation... quelques minutes plus tard, mais soit...

Texte court et sympa, je n'en demande pas plus !

   alvinabec   
11/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Palimpseste,
Votre texte est fort drôle même si un peu court à mon goût.
J'ai beaucoup apprécié le crescendo rhétorique sérieusement argumenté des deux personnages.
Et...cerise sur le raout, c'est Bien écrit, style, ton, enfin tout quoi!
A vous lire...

   Anonyme   
11/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
court. intense. parfait. le titre par contre fait penser à totalement autre chose... peut être le seul point faible de ce texte.
au plaisir de vous lire

   brabant   
12/3/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Palimpseste,


... où "Le discours amoureux" :) mais ce titre est bien vu qui mêle céréales et cérébral avec le B... de Baiser... (lol).


C'est habilement fait (troussé ou détroussé) d'autant plus que ça a l'élégance de ne pas s'éterniser, l'espace d'un coup du matin quoi, breakfast qui sacrifie à la règle de rester léger bien que protéiné, et qui autorise et invite à un petit supplément car la mise en bouche a été brûlante en même temps que succulente.

On a (encore) l'habileté de laisser sortir le lecteur pour ce deuxième service qui pourrait être redondant car il n'est ni voyeur, ni forcément ne fût-ce qu'impétrant de Nomale Sup et autres chapelles supérieures ("jésuites... rhétorique... humanisme... stoïciennes... Grecs... table rase... paraboles... édification... rédemption... lois... pragmatisme... scolastique... logique..." : Gare à l'indigestion ! Dans la même problématique l'excellente et très supérieurement cultivée Lacub ne s'encombre pas de tout ce fatras).

Le héros de ce texte est par ailleurs un rhéteur (lui-aussi) fort habile qui clôt l'ébat/débat sur le renversant et très politique "Ouiiii!!!!!" qui pourrait inciter l'éventuel machiste lecteur de cette nouvelle à éviter de faire l'amour à une Normalienne de crainte de se voir chevauché plus que chevauchant, monture plus que cavalier et d'y perdre sa virilité fruste autant que primaire.
Nooonononon!!!! Pas d'inversion des rôles SVP... Allez Ouste !


Pour être éthérée cette joutérotique a le mérite de n'être pas pipi-caca et est de loin préférable à la fange habituelle scatologiquement convenue. Honneur au Littré et à l'Encyclopédia Universalis !


Merci à vous Palimpseste !

   Acratopege   
12/3/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Magnifique combat érotique, philosophique et gastronomique! Si tous les matins ressemblaient à celui-là, on en reprendrait volontiers, des cérébrales au p'tit déj!
Dans ce texte, j'ai aimé la progression de l'éveil vers l'orgasme, de l'étirement au ronronnement, puis au cri qui clôt la "dispute" (au sens théologien du terme) et ouvre tous les possibles pour celles qui suivront. Vous nous montrez avec un humour superbe que l'amour est un combat dont tout le monde est vainqueur. La simplicité de l'écriture souligne l'analogie entre la lutte amoureuse des corps et le duel des esprits.
Il y a pourtant une chose dont vous ne parlez pas: les miettes de pain sur les draps peuvent gâcher le plaisir.

(édition: lisant après coup les autres commentaires, je vois avec plaisir que je ne suis pas le seul à avoir pensé aux miettes....)

   widjet   
12/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Le lit, lieu (ou l’arène) où les combattants s’escriment en frottant leurs avis et leurs peaux.

C’est joliment pensé et écrit. Subtil, coquin et pas con, Palimp signe un opus qui (nous) rappelle que l’intellect et le sexe font aussi bon ménage et que le cerveau est une zone sacrément érogène.

La bonne idée est que le texte ne s'étire pas. Oui, parfois, plus c'est court, plus c'est bon.

W

PS : Un bémol ? Le titre (j'aurais préféré plus raffiné)

   Lunar-K   
12/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Palimpseste,

Une idée ma foi bien sympathique, et un traitement qui l'est tout autant (sans longueur, léger...). J'apprécie tout particulièrement le futur de la narration qui, il me semble, situe le récit dans l'ordre du fantasme et de l'hypothétique, ce qui à mon avis est loin d'être une mauvaise chose.

Pas convaincu par la dernière phrase entre parenthèse par contre. Comprends pas bien ce qu'elle fout là, quand le "j'ai toujours raison" clôturait je pense le récit de fort belle manière.

M'enfin, c'est une broutille. Le reste m'a vraiment plu.

   Raoul   
22/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Sketch plaisant, fin, et qui ne tire pas à la ligne.
La parenthèse finale est sans doutes un rien trop appuyée, mais pourquoi bouder son plaisir de lecteur…

   AntoineJ   
1/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
fun et léger, érotiquement intéllectuel !

Je n'ai pas compris le passage : "Je propose de prendre les deux et, pendant que tu occupes toute la place du lit en repoussant tes mains aussi loin que tes bras ne le permettent, je prépare le plateau du petit déjeuner…" il me semble incohérent avec la suite ...

Je trouve le "voir tes yeux s'illuminer et te sentir ronronner…" un peu déroutant : elle parle à son chat ?

Et puis ensuite, tout va bien, l'enchantement commence ...

Le clin d'oeil final entre () casse un peu le rythme ... il n'est pas à la hauteur du reste

Bref, un très bon moment ...

   caillouq   
9/4/2013
Bon, OK Pal, j'ai vu tes appels sur ce forum, et ça m'a remis en tête que j'ai lu ce texte, il y a un petit bout de temps déjà, et que je ne l'avais pas commenté. En fait, c'était par paresse: c'est plus facile de commenter les textes qu'on a appréciés, et celui-là ... Ben, il ne me convainc pas trop. Mais bon, tu provoques, tu provoques alors je joue le jeu. Allons-y, donc.
De manière générale, je préfère tes textes loufoques (les sardines) ou à chute (chausseur pour hommes) à tes textes, on va dire, "amoureux". Je trouve ceux de la première série plus inventifs, et tes textes amoureux plus banals, comme si le sujet t'absorbait trop et que tu en oublies de chercher à tirer le meilleur de tes mots (eh, t'as vu, j'ai réussi à éviter de jouer sur la polysémie de "tirer"). La chair prend le pas sur l'encre, et c'est dommage.

Plus spécifiquement pour ce texte:
Si tu me pardonnes une digression pour commencer: j'ai adoré Nuit d'été en ville quand c'est sorti (ça commence à faire une paye), le coup du film-dialogue entre un mec et une nana à poil pendant une heure et demie, forcément ça ne peut que plaire aux intellos comme moi (et toi), d'ailleurs j'avais commencé un roman exclusivement sur ce mode il y a quelques années (faut-il voir un soupçon de frustration ou de jalousie dans ce commentaire, face à l'oeuvre achevée, toujours plus puissante que le projet à peine entamé ?) (à propos de jalousie, considère également qu'il n'entre aucune querelle d'école :-))) dans mes propos). Bref. On a tous rêvé de dialogues sans fin au lit, d'utilisation sans limites de notre organe sexuel le plus gros qui est, comme chacun sait, le cerveau. Mais du coup, quand ça passe la barrière de l'écrit, le lecteur lambda attend de lire des choses qu'il n'aurait pas pu (ou su) écrire lui-même, parce que sinon, autant rester au coin du feu et rêvasser. Finalement, ça rejoint le forum lancé par Misu sur qu'est-ce que l'érotisme - même si ton texte n'était pas nécessairement à visée érotique. Pour caricaturer: lire "... et il la pénétra" ne va ni m'intéresser ni m'exciter (ou alors, vraiment un jour de grande faim), en revanche des tournures de phrases inédites, ou mieux qui donnent un aperçu de la subjectivité (reconstituée) des acteurs, ou de l'auteur, là oui, ça devient intéressant.
Donc pour revenir à ton texte (et parce que je frôle sûrement la modération de commentaire, si c'est pas déjà fait): encore une fois, j'aime beaucoup la mise en situation. Mais d'une part tu as choisi un angle plutôt "théorique" pour attaquer le sujet (= le rituel décrit comme une généralité par le narrateur au lieu d'exemples concrets - bout de dialogues, images, sensations). Du coup je trouve ça trop froid, pas assez charnel pour une scène de lit. Pardon, pour une scène au lit. Je n'arrive pas à y croire, le type qui a théorisé ça (= toi en tant qu'auteur) ne s'efface pas assez. Et puis, surtout, je frémis en tombant sur des mots ou des emplois trop stéréotypés, comme "joute" (amoureuse), "chevaucher", "coups de reins", "ferrailler" (encore cette image de la lutte, tellement tellement utilisée). Je parierais mon premier condylome qu'en mouillant un peu le maillot tu pourrais faire beaucoup plus percutant et original (et puis, j'apprendrais peut-être des choses !).
Enfin, te connaissant (un peu), je pense que dans les passages rhétoriques (= non ostensiblement sexuels), tu aurais pu donner corps de manière plus précise au parfum de sous-entendu qui baigne les propos de tes protagonistes, en employant un vocabulaire plus affûté (eh, j'ai pas dit cochon, hein ! Mais je sais que tu comprends).
J'ai pas envie de noter parce que, décidémment, j'adore l'intention du texte.
Mais si tu en fais une resucée le remanies, fais tourner !

(PS: "confiturées" fait trop maniéré, genre pub pour hôtel, mais j'aime bien "repoussant tes mains aussi loin que tes bras ne le permettent")

   carbona   
8/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour,

Ce texte ne m'a pas beaucoup parlé. Je pense que j'aurais préféré plus de vivant : des dialogues pour remplacer les échanges rapportés qui restent pour moi très abstraits et peu attrayants.

L'idée, néanmoins, d'une discussion intellectuelle pendant l'amour est intéressante mais la teneur de la discussion prend beaucoup de place et plombe l'instant d'intimité. Je trouve que les deux facettes de cette nouvelle : intellect et amour restent cloisonnés, ils ne s'imbriquent pas tel qu'on pourrait l'imaginer.

Aussi je m'interroge sur vos intentions à l'écriture de ce texte. Juste de l'humour ?

J'ai bien aimé la structure passage, qui décrit la montée du plaisir en imposant un certain rythme.

"À furieux coups de reins, tu démonteras mes dires et prendras ma logique en défaut…

Agrippé à tes hanches, je ferraillerai contre tes prétentions et tes raccourcis…

Enserrant mes cuisses, tu souligneras toutes les failles de mes raisonnements…"

Merci pour cette lecture.


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