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Humour/Détente
Pattie : Maîtresse d'école (1) - Le loto
 Publié le 25/02/08  -  23 commentaires  -  16271 caractères  -  237 lectures    Autres textes du même auteur

Mes aventures de Moi au Joyeux Pays du Métier d'Instit.


Maîtresse d'école (1) - Le loto


Être instit, c’est faire une multitude de choses assez différentes, si possible en même temps. Comme dans la plupart des boulots, quoi ? Voilà. Je vais vous raconter quelques petites histoires, parce que ça a beau être fréquent, moi, ça m’épate encore. Elles seront vraies à 99%. Avec le un pour cent, j’enjolive et je personnalise, ce qui peut donner l’impression qu’il n’y a que moi qui bosse. Alors qu’en fait je suis la contemplative, celle à qui il faut donner des consignes précises pour qu’elle se plante pas trop.


Je commence par le loto : je suis celle qui bosse le moins, sur le loto. Le seul boulot que j’ai entièrement à ma charge, c’est d’aller acheter tout ce qu’il faut pour la buvette. Avant, on me faisait même la liste, mais maintenant je me débrouille. Autant dire que je ne me foule pas. Ce sont mes trois collègues, Jackie, Laurent et Christian (qui est le directeur et maître des maternelles), qui font le reste : démarcher les commerçants, demander aux mamans et mamies volontaires de faire des tonnes de crêpes pour vendre à la buvette, faire les parties, trouver la sono, dessiner les affiches, assurer la cohésion avec les parents qui aident, etc.


Je ne sais pas si vous avez déjà assisté à un loto d’école ? Peut-être même y en a-t-il parmi vous qui aiment les lotos ? (Nooon ?) Un loto, c’est plein de gens réunis dans une salle surchauffée (parce qu’une partie des bénéfices vient de la buvette). Un parent sur une estrade tourne une sphère remplie de boules numérotées. C’est le boulégueur. Poste hautement difficile, très controversé (« Hé bé boulègue ! Tu boulègues pas ! Mes numéros, ils sortent pas ! ») De temps en temps, une boule tombe. Il la passe au directeur qui annonce le numéro au micro. Les gens dans la salle ont des cartons remplis de grilles de chiffres devant eux, et s’ils trouvent sur leur carton le numéro annoncé, ils mettent un grain de maïs ou un aimant coloré dessus. (Rien que de le décrire, déjà, je m’ennuie). Quand quelqu’un a une ligne couverte de grains de maïs, il crie « Quine ». Ou bien il faut couvrir deux lignes (double-quine) ou tout le carton (carton plein) pour gagner un cadeau. Parfois, c’est un chouette cadeau, du genre un miroir ouvragé offert par le magasin de meubles. Parfois, c’est un service à café très laid. Parfois, c’est un sac de vingt kilos de noisettes : bon, mais encombrant.


Dans une école, le loto est un moment-clef de l’année. C’est là qu’on peut espérer réunir suffisamment de sous pour réaliser les projets coûteux, comme les classes découvertes. A priori, en tant qu’instit, on n’est pas tenu d’y assister. Officiellement, ce sont les parents qui organisent. Les enseignants peuvent aider s’ils le veulent. En réalité, ce sont les enseignants qui gèrent tout, en s’appuyant sur les parents volontaires. Les parents pas volontaires pensent souvent qu’après tout, les enseignants sont payés pour ça. Grave erreur. On fait ça sur notre temps libre (comme un loisir, oui, voilà…). Mais si un enseignant n’y est pas, c’est qu’il est très très malade ou que c’est un dangereux rebelle. P’têt même les deux, parce que les vrais « hussards de la République », eux, ils vont au loto même malades !


Cette année-là, quelqu’un avait eu une idée intéressante mais saugrenue : puisque les crêpes arrivent toutes mouillées et gluantes de sucre, yaka demander aux mamans et mamies de ne pas les sucrer. On les sucre nous-mêmes avant la vente, pendant la première partie, et voilà ! Toutes bonnes, toutes fraîches, les crêpes…



* * * * *



Nous voilà tous à pied d’œuvre, le soir du grand soir.


Bon, en vrai, je suis arrivée en retard. Le loto se passe dans la salle des fêtes du village. Je file vers l’arrière-salle, près de la cuisine. Les paquets de crêpes s’amoncèlent déjà sur les étagères. On passe un coup d’éponge sur les deux congélateurs, on installe les plats ou les cagettes de crêpes dessus, et zou, on y va, un coup de sucre, on plie, on pose sur une assiette en papier. Question hygiène, on est au top... Jackie vient m’aider, libérée de son poste de vendeuse de cartons par un parent volontaire. Christian déboule : Laurent est malade et ne viendra pas. Gros problème. En principe, c’est lui qui « fait la salle » : quand quelqu’un crie « Quine » ou « Double-quine » ou « Carton plein », il va près du gagnant énoncer tous les numéros pour que le directeur vérifie que ça correspond bien aux boules sorties.


Jackie et moi, on refuse tout net de le remplacer dans la salle. Pas folles ! C’est la jungle, là, avec les vieux qui donnent des coups de cannes pendant qu'on déclame les numéros dans un micro qui marche pas. Finalement, on trouve deux parents d'élèves. (Vous avez remarqué, au passage... un instit malade, il faut deux parents d'élèves en bonne santé pour le remplacer...)


Jackie part vérifier pour la millième fois l'arrangement des lots, pour pouvoir les donner dans le bon ordre et rapidement aux vérificateurs de cartons. Un loto, c’est déjà long, donc on grappille les secondes pour essayer de finir à une heure décente (ne pas espérer de libération avant une ou deux heures du matin pour les rangeurs de salle). Pendant ce temps, moi, sur mon congélateur, je continue à sucrer les crêpes, aidée par quelques mamans qui se relaient. Et puis vite vite, elles s’en vont, regagnent leur place, recomptent leurs enfants, chut, ça va commencer.


Yannick, un papa d'élève, passe voir si j’ai pensé à mettre « une assiette de bonnes » de côté, pour les parents qui aident. Oui, parce que dans les lotos, y a les bonnes crêpes - et parfois les très bonnes. Celles de la mère de Jackie sont excellentes. Elle en fait chaque année plusieurs douzaines et à l’entracte, elle vient en acheter une assiette. Souvent, elle tombe sur de moins bonnes que les siennes. Elle ne râle jamais, elle sourit, elle dit :


- C’est bien, il y a du monde, les enfants vont avoir des sous !


Donc il y a les bonnes crêpes, mais il y a aussi beaucoup de "bof" et quelques abominables ! Mais on s'en fiche : les abominables se vendent aussi bien que les bonnes, et à la fin ça fait des sous pour les gamins.


Ça fait deux fois que Yannick me parle de cette fameuse assiette du repos des guerriers, avec des étoiles dans les yeux. Sa femme, qui sucre avec moi, rigole, lui tape sur le ventre, se moque. Je lui tends une assiette que je lui ai préparée rien que pour lui, avec une crêpe de la maman de Jackie. Il va reprendre son poste en disant "Merchi". Sa femme file rejoindre leur fille qui fait de grands gestes d’un air pressé : « Mamaaaaaaaan ! Ça va commenceeeeeeer ! » Et tout le monde autour : « Chuuuuuuut ! Ça va commenceeeeeer ! »


Moi, je reste sur mon congélateur, je continue à sucrer les crêpes, les mettre par douze sur les assiettes, empiler les assiettes pleines sur les étagères (oui, toujours au top sur l’hygiène !).


Tout est en place. Tout le monde attend Yannick, qui s’installe à son poste, la bouche pleine. Ça pouvait pas commencer sans lui : il est le boulégueur de la première mi-temps. Le directeur prend les boules qu’il lui tend et annonce le plus clairement possible le numéro, en essayant d'éviter de faire des vannes. Parce que les gens, ici, quand ils viennent au loto, ils ne viennent pas pour s'amuser, hein, c'est du sérieux. Ils ont l’outil du professionnel, l’espèce de brosse à cheveux sans poils qui ramasse les jetons aimantés sur les cartons.


Le record, ce soir-là, c'est un vieux monsieur qui a vingt-deux cartons devant lui. Je le sais parce que le directeur l'a vanné (il se surveille, mais parfois ça part tout seul !). Comme certains lui reprochaient de dire les nombres trop lentement, il a répliqué :


- Je laisse à monsieur Machin le temps de vérifier ses vingt-deux cartons !


Et monsieur Machin, avec une grimace et un geste pressé de la main, s’impatiente :


- Oui, allez, boulègue, boulègue !


Je vous le raconte, mais en vrai je l'ai pas vu, juste entendu, parce que j’étais toujours penchée sur mon congélateur, à sucrer les crêpes.


Au bout d'un moment, saisie par l’envie brusque de balancer contre le mur un gros tas de crêpes, je vais fumer une cigarette dehors. J'en profite pour gronder une demi-douzaine de gamins qui jouent à trappe-trappe en hurlant dans le hall. Ils adorent : ça résonne. Et quand ils commencent à crier, les gens dans la salle commencent à râler ! Depuis l’arrière-salle des congélateurs, ça fait la stéréo ! Je les renvoie vers leurs parents (qui n’en demandaient pas tant) et je prends l'air, sous la pluie, avec le vent, le froid, tout ça, mais c’est pas grave, ça fait du bien.


Et puis bon, je retourne vers mon congélateur sucrer les crêpes.


J'entends une dame crier :


- Mais tu les dis jamais, mes numéros !


Christian se marre et, conciliant, répond :


- Allez… vous venez chaque année, alors je vais vous faire une fleur. Dites-moi quel numéro vous voulez !

- Je veux le 27 !


Et manque de bol, Yannick tire le 27. Manque de bol, parce que dans les lotos, il y a toujours le soupçon de la tricherie. L'année précédente, Jackie angoissait parce que sa mère avait gagné trois lots !


Enfin, il vient un moment où j'ai FINI de sucrer.


C’est là, évidemment, que je m’aperçois qu'il reste encore un sachet. Grrr !


Alors je sucre le dernier sachet.


Et là, j'ai vraiment FINI ! Je vais pouvoir m’asseoir un moment… Ah ben non ! c'est le début du carton sec : juste après c'est l'entracte.

Vite, j'installe la buvette : le Coca, les jus de fruits, les merveilles (chez vous, ça s’appelle peut-être oreillettes ou bougnettes ?), la caisse, je mets le café préparé par la cantinière dans le Thermos-distributeur.


Je réussis à m'asseoir une demi-seconde.


Les premiers clients arrivent, pour être sûrs d'avoir des crêpes (les lotos manquent toujours cruellement de crêpes). Gênée, je dis que je ne peux pas les servir : les parents volontaires avaient décidé qu'on ne servait pas tant que ça jouait, parce que les gens râlent. Et justement, les gens râlent de nous entendre chuchoter. (Maintenant, on a changé la règle : on vend, et si ça en fait râler, tant pis !)


Enfin, le carton sec est éclusé, le lecteur dvd trouve un propriétaire, et c’est la folie à la buvette. Les parents qui avaient disparu quand on cherchait quelqu'un pour faire la salle réapparaissent, parce que la buvette, c'est fun.


J'essaie de calculer : 2 Cocas à 1,50… non, 2 euros… non, 1,50, et un pop corn à 2 euros… ah non, on a changé le prix, zut, un euro, et une douzaine de crêpes à 2 euros, euh... ça fait… euh… Ah ! et vous n'avez qu'un billet de 20 euros... Donc voyons...


Très vite, je laisse tomber, je me contente de jouer en arrière-plan : faire en sorte que chaque vendeur soit approvisionné en Coca, indiquer où se trouve l'Oasis tropical, le Paquito abricot, défaire les plastiques des boissons quand on est sûr qu'il le faut, parce que le magasin reprend les invendus pas ouverts, jeter les emballages loin des pieds des parents volontaires, servir des verres d'eau à la mamie assoiffée et toute gentille qui n'aime pas les jus de fruits et que l'idée de boire du Coca fait bien rigoler, et que oui, oui, elle préfère boire de l'eau du robinet, même si elle est polluée : elle l'a entendu elle aussi, à la télé, et elle peut nous la payer.


- Mais non, madame ! C'est juste qu'elle n’est pas très bonne, l'eau du robinet. Alors je ne vais pas en plus vous la faire payer !


L'année prochaine, je mettrai des petites bouteilles d'eau pas polluée sur la liste des courses, pour les mamies gentilles qui n’aiment pas les sodas.


Et je retourne dans la tourmente de la buvette, qui retombe d’un coup : y a plus d'Oasis tropical, ni de Coca…


- Comment ça "plus de Coca" ?


Ni de crêpes...


- COMMENT ÇA "PLUS DE CRÊPES" ? (C’est le directeur.)

- Ben non. (C’est l’instit toute fière de pas avoir sucré pour rien)

- Ben et ça, là, l'assiette, sous le comptoir ?

- Chuuut ! Les gens vont t’entendre, ils vont revenir ! L'assiette, là, ta femme a failli la vendre, mais Yannick la lui a quasiment arrachée des mains en disant « Stoooooooooop ! C'est la dernière : la récompense des travailleurs ! »


Yannick est féroce, question crêpes !


Ça y est, l’agitation retombe, Yannick s'est jeté sur les crêpes du repos des guerriers, le papa de Charlène en attrape une au vol tout en filant vers la scène pour bouléguer à son tour, entraînant le directeur qui proteste que lui, il n’a même pas eu le temps d’en manger une, de crêpe.


Ils arrivent sur la scène (on boulègue sur scène, dans la salle des fêtes !), les gens s’impatientent déjà, alors Christian déclare au micro qu'il n’a même pas eu de crêpe ! Alexis, 4 ans, une teigne adorable, son élève depuis l'année précédente, se lève, échappe à sa mère, court vers la scène et d’en bas, en tendant le plus haut possible la crêpe sur laquelle il avait à peine eu le temps de baver, crie :


- Tiens, Maître, prends la mienne !


Christian attrape la crêpe et propose à Alexis de venir chanter "Au Clair de la Lune", mais le petit décline l'invitation, et comme les gens, attendris un instant, recommencent à râler, le loto reprend.


À la buvette, je range un peu, je nettoie (l’hygiène, toujours !). Yannick a mangé des crêpes, il a goûté au pop corn, mais comme il est tombé sur un sachet particulièrement cramé, il a repris une crêpe. Puis il a ouvert un sachet de merveilles pour moi, parce que moi, mon truc, c'est les merveilles. Les crêpes aussi, mais pas dans les lotos. Les sucrer, ça me suffit ! Je les ai trop vues !


Je sers les retardataires, notamment un ado, 13-14 ans, rigolo.


- Je voudrais des crêpes.

- Désolée, il n'y en a plus.

- Ah... Bon, ben alors un Coca.

- Euh... Y en a plus non plus...

- Pfff...

- Il nous reste du jus d'ananas et du jus d'abricot.

- Ah ah ! C'est pour les gamins, ça ! Vous avez pas de la bière ?

- Je n'ai pas le droit d'en vendre à des mineurs.

- Oué, hé, mon père, il me laisse boire le fond de son verre !

- Eh bien si ton père vient, je lui en vends une, et il pourra te donner le fond. (Restons calmes !)


Là, il se met à rire. Yannick lui propose un Panach’, et le gamin repart content.


Après, j’ai le choix : je demande si c’est bien légal de vendre du Panach’ à un mineur ou je fais une pause… Hem… je vais fumer une autre cigarette sous la pluie, dans le vent (mmmm, le silence !), en grondant à nouveau les gamins bruyants du hall – une bonne douzaine maintenant (re-mmmm, le silence !).


Au retour, je cache la boîte des sous et je vais voir Jackie. On papote. Elle se fait gronder par sa mère, qui n’entend pas les numéros. J’aide les vérificateurs à distribuer les lots. J’ai horreur de ça. Comme la salle est pleine comme un œuf, quand on va donner un truc (en général bien volumineux, comme une magnifique corbeille de fruits qui sent bon l’ananas), les gens râlent parce qu’ils doivent resserrer leur chaise sur notre passage. Ils râlent pareil au retour, genre ils s'étaient remis en place, parce qu'ils croyaient, je sais pas, qu’on campait là-bas, ou qu’on ne reviendrait plus jamais jamais. Ça m’agace.


D'ailleurs, je suis sûre que si personne n'a insisté pour que je remplace Laurent, c'est parce que l'année d’avant, quand j'ai dû faire deux ou trois vérifications, j'ai répondu sèchement à un des participants.


- Mais que c’est lent ! Dépêche-toi donc !

- Si vous arrêtiez de rouspéter si fort, je pourrais me concentrer et ça irait plus vite.


Ça se fait pas, il paraît. Ben je le fais pas, en général. Ma maman m'a appris à être polie avec les gens. Mais elle m'a aussi appris à fermer ma gueule quand quelqu'un hurle des numéros dans un micro qui marche pas ! Non mais !


Et bon, ça finit par se terminer. Encore une heure pour ranger la salle, empiler les chaises, défaire les tréteaux et les planches des tables, balayer, laver, jeter les poubelles. Se partager une bouteille d’un lot de consolation, avec quelques pop corn cramés.


Et voilà : un loto comme les autres, au Joyeux Pays du Métier d'Instit ! C’est aussi ça, instit : on bosse comme une folle pour réussir un concours et on finit dans une arrière-salle obscure, à sucrer des crêpes sur le coin d'un congélateur, pendant des heures !


 
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   Twinkle   
25/2/2008
Je me suis bien amusée! Donc, je vais guetter les prochaines aventures de l'instit...

   Maëlle   
25/2/2008
Zou... les petites voix insistantes ont fini par avoir raison de la resistace de Pattie. Ca à l'air épuisant rien qu'a lire (est-ce qu'on aura droit à la classe découverte à l'épisode suivant?).

   clementine   
26/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Merci beaucoup Pattie de nous faire partager un peu de ton vécu professionnel.
C'est vraiment sympathique, j'apprécie et j'ai lu avec grand plaisir, pourtant je dois t'avouer que je hais le loto, toi aussi si j'ai bien compris?

   aldenor   
26/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C’est léger, amusant, l’écriture est agréable. A priori le sujet ne m’intéressait pas du tout, si bien que je m’étais décide à interrompre la lecture aussitôt que ca cesserait d’être drôle, mais ca n’a pas cessé et j’ai lu d’une traite avec plaisir.

   Sebastien   
26/2/2008
Vous savez à quoi ça me fait penser??? Et bien ça me fait penser au "champ de personne" de l'incroyable Daniel Picouly. Pattie, en tant qu'instit, je t'invite à le lire, ce bouquin. En tout cas ton histoire est drôle, enfin non pas drôle, plaisante, on se dit que c'est vraiment le plus beau métier du monde, vu la façon dont tu en palres. J'aime!

   nico84   
26/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Pattie le sait je crois mais j'ai passé mes 19 premiéres années de ma vie dans un village et qui dit village dit loto de village.

Donc tout en lisant ta nouvelle je me remémorais les parties de loto dans notre salle des fêtes entre les blagues foireuses (toujours les même surtout avec monsieur le 9, le doyen (90), le docteur (33 je crois), v'la les flics(22) ...)

Il y a aussi le cadeau de fin avec la tension extrême pour le vélo, la télé ou le four. Et à la fin, tout le monde rale (du début à la fin) sauf celui qui a gagné et qui s'est pas rendu compte qu'en achetant 22 fiches à deux euros et deux crépes, une boisson, un coca, il a mis plus d'argent que ce qu'il a gagné.

Eh oui, je pense qu'on a vécu les mêmes loto, avec la même ambiance si "dominical". Je pense aussi que le succés vient du fait qu'il y a rien d'autres à foutre dans un village paumé un dimanche de surcroit.

Belle nouvelle, trés réalistes qui me rapelle de trés anciens et mitigés souvenirs qui me font plaisir.

   Leo   
26/2/2008
Une nouvelle en forme de "reportage" sympathique, mais dans lequel l'humour – pourtant aiguisé et dévastateur – de l'auteure peine à trouver sa juste place. Des pointes dépassent, mais pas vraiment franchement, juste un peu, comme si elles étaient retenues. Et finalement, on a un texte qui, à force d'hésiter entre plusieurs genres, n'appartient à aucun. L'ensemble est doux-amer, laisse une impression étrange. Est-ce que plus de relief, ou à l'inverse un grain de folie auraient changé la perception ? Certainement, mais était-ce l'intention ? Je l'aurai bien voulu, pourtant.

   David   
27/2/2008
Bonjour Pattie,

ça se lit comme un reportage, j'ai bien aimé les pauses cigarettes hollywoodiennes, c'est plein de fraicheur, sans doute du plaisir à écrire, qui passe à la lecture, merci.

   Marsupilmi   
1/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Du potentiel chez cette débutante. De l'humour bien marqué, un peu de causticité parfois, une écriture simple et naturelle qui ne se hausse pas le col mais qui rapporte l'évênement tout chaud, bien vivant de la veille au soir.

   Bidis   
12/4/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comme pour Aldenor, le sujet ne m'intéressait pas des masses. Mais comme lui, je me suis laissée emporter par le récit et l'ai lu d'une traite, en m'amusant.
Ce texte restitue bien l'atmosphère de ces fancy fair et autres festivités bon enfant destinées à récolter des sous pour une cagnotte scolaire. J'ai une pensée émue et un sourire attendri pour les instits de mon enfance et les parents d'élèves dévoués qui s'affairaient lors de ce genre de manifestations.
Moi aussi, j'aimerais bien lire d'autres épisodes...
Je mets 16 parce que je n'ai rien trouvé à redire à l'écriture, qu'elle est agréable et très vivante et que ce n'est pas tellement évident...

   guanaco   
13/4/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Un style reconnaissable entre mille si on a déjà lu les post de Pattie lorsqu'elle réagit à une polémique ou s'exprime sur un sujet.
Humour, finesse d'esprit et langage léger et fluide. On a la version tous publics (et donc visible par les parents) Mais qu'en serait-il de la même conversation en salle des profs?
Le n°2, ça serait pas "Maîtresse d'école (2) - L'ordinateur"?
Merci Pattie.
A peine arrivée dans les nouvelles et te voilà déjà Pattie! (oui bon d'accord, je vais me coucher)

   Menvussa   
21/12/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte bien enlevé et vraiment divertissant.

Et la suite... c'est pour quand ?

Allez ! boulègue !

   Anonyme   
2/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Je viens de lire "la classe de neige" et me suis bien marré.
j'ai donc voulu en savoir plus. Incontestablement, je n'ai pas lu dans le bon ordre, car en un an l'auteur a sérieusement acéré son style.
Donc, ici j'ai forcément moins ri.
Mais j'ai bien aimé tout de même cette histoire de loto qui résume un peu toutes les petites corvées qui guettent les malheureux instits.

   widjet   
3/1/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Moi non plus, je ne suis pas particulièrement friand (des crêpes ? Ah si !) des histoires vecues, mais celle-ci se laisse gentiment parcourir. Comme Léo, j'aurai voulu retrouver l'esprit aiguisé, l'humour parfois tranchant de l'auteure dans ce texte, ce ne fut pas le cas et je suis déçu ! (pourquoi avoir mis le frein ?).
Malgré tout cette tranche de vie apporte son lot de divertissement (il y a quand même du rythme, du mouvement) et doit sans doute faire remonter quelques souvenirs à certains d'entre nous.

Merci donc

Widjet

   dekado   
8/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Après avoir lu "la classe de neige" et lisant maintenant "le loto", je retrouve l'humour récurrent qui me plait toujours autant, mais surtout les portraits humains que vous faites de tout les protagonistes.
C'est ça que je trouve le plus intéressant. Vous parlez de vous, mais surtout des autres : les gamins, les parents, la mamie qui veut son eau, le Directeur blagueur qui se retient, etc..
Et c'est ce qui fait que votre histoire est vivante et intéressante, ... et touchante (ce n'est peut être pas ce que vous vouliez mettre en avant, je ne sais pas, mais c'est comme cela que je ressens votre histoire.)

   Flupke   
14/1/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai bien aimé l'humour (et le style qui colle bien au réalisme du récit). Merci pour les rires sonores qu'a produit en moi cette docu-nouvelle.

   NICOLE   
13/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
C'est drôle, et en plus ça m'ouvre des horizons : avant ce récit j'avais toujours supposé que les institutrices prenaient plaisir à ces festivités scolaires et autres spectacles de fin d'années. Me voilà donc perplexe, mais pourquoi diable s'inflige-t'on ce pensum ?
J'y pense tout à coup, si ça se trouve, les enfants s'ennuient aussi !
Je blague, merci pour ce bon moment de détente.

   calouet   
14/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Elles prennent plaisir à leur façon, je crois, enfin c'est ce que j'ai eu l'impression de sentir ici. C'est une corvée, mais une "bonne" corvée, comme y a de bonnes et de moins bonnes crêpes...

Le sujet est bien plus compliqué qu'il n'y paraît. Ici,on est dans du documentaire, et l'auteur ne pourra jamais se réfugier derrière des défauts d'interpretation des lecteurs, des "j'ai voulu faire croire ça" etc... Vachement compliqué, mais bien réussi! J'ai trouvé ça très vivant, très réaliste (je connai un chouia le sujet des instits et des lotos), et je file voir s'il y a des suites!

   Anonyme   
19/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
C'est amusant, dans le procédé ça me rappelle mes carnets de voyage, entre l'humour tout court et le léger mais tout léger sarcasme...

J'ai rigolé et, chose assez étrange pour être soulignée, je me suis retrouvée prise dans un tourbillon vectoriel spacio-temporel... j'avais 15 ans, et je tenais la caisse du loto en alternance avec le frère de mon pote Jérem...

Même si, et c'est marrant, j'ai pas tellement reconnu Pattie dans le texte (si enfin bon c'est autobio donc je devrais la reconnaitre, mais j'ai l'impression vraiment d'un décalage IRL/IVL...).

Et, Pattie, c'est vrai c'est cool de crier dans les couloirs qui résonnent, c'est même encore drôle à 32 ans dans la salle des pas perdus de la Gare Centrale... hum..;

Merci pour ce petit bon moment, je m'en vais lire le suivant...

   jaimme   
7/8/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un moment sympa à lire ce moment de vie.
Moi j'aurais fauché des crêpes, c'est sûr. Et au Nutella, en plus.
Un humour un peu trop retenu à mon goût (autobiographie oblige?).

   Anonyme   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
La dure vie d'instit! Je la retrouve bien là, dans ce texte, entre le cahier journal à remplir et les prep's à terminer pour demain absolument parce que les évals sont pas encore corrigées....

J'ai aimé ce texte, la nostalgie humoristique qui s'en dégage, il y a bien quelques longueurs , quelques moments où la tension retombe, parce que tenir le rythme est peut être un peu difficile, je ne sais pas.

Il y a aussi un aspect un peu personnel qui empêche parfois de s'intégrer complétement.

Mais c'est un très bon texte je trouve! Surtout quand on a vécu aux côtés d'une femme qui elle aussi faisait des lotos tous les ans...Mais sans crêpes, avec des makroutes!

   Margone_Muse   
24/10/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce texte me rappelle des souvenirs pas si lointain où ma mère sous suppliait presque ma soeur et moi de l'accompagner au loto de son école... mdr

Je revois ici tout ce qui fait l'ambiance du loto de la petite école du village où tout le monde connait tout le monde. C'est très réussi, parce que c'est vrai et très peu (voir pas du tout) caricaturé.

Bon, je connais pas les crêpes, juste les gâteaux et tartes aux pommes. Mais je remets parfaitement les instit' qui n'ont le temps de s'assoir qu'une demi-seconde.
Et d'ailleurs, si c'est le cas partout (je l'ignore pour être honnête), j'ai appris aujourd'hui qu'officiellement les lotos ne sont pas organisés par les instit' mais les parents d'élève, c'est dire... lol

J'ai adoré le vieux Machin qui a 22 cartons à lui tout seul et qui prend le truc vachement au sérieux, et les mecs qui ont la brosse ramasse-jetons lol. Pareil pour les râleurs qui doivent déplacer leur chaise, deux fois. La phrase avec le "genre, ils croient qu'on revient jamais jamais" m'a bien fait rire.

Les pauses cigarettes sont aussi bien visuelles, on les vit avec la narratrice.

Un texte plein de légèreté et très amusant parce que très juste.
Merci pour cette détente :)
Margone

EDIT : rien que la toute première phrase, je l'adore ^^ elle donne le ton lol

   Ninjavert   
12/3/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'avais lu ce texte il y a fort longtemps, et jamais commenté faute de temps.
Du coup, je comble mon retard... :)

J'aime beaucoup ce texte (j'aime beaucoup ce que fait Pattie en général, dommage qu'elle écrive si peu). C'est frais, c'est rigolo, c'est sans prétention et ça fonctionne parfaitement.

Je relis régulièrement des histoires du petit Nicolas (avant de m'endormir), et on retrouve forcément quelque chose de cette ambiance ici, même si c'est vu du côté des instits et pas de celui des morbaks.

Ce qui est rigolo, justement, c'est qu'on retrouve à peu près le même ton, à savoir celui d'une adulte qui aurait grandi trop vite et conservé malgré tout un pied dans le monde guilleret de l'enfance... le tout saupoudré d'un délicieux cynisme.

Au final, c'est bien écrit, agréable, léger et ça se lit tout seul. On se laisse embarquer par cette histoire (au demeurant inintéressante au possible... qui irait écrire un truc sur un Loto ?), et le tout passe presque trop vite, comme une de des "bonnes crêpes".

Il n'aurait pas fallu que ce soit trop long, faute de s'essouffler, alors le texte est court, et c'est très bien.

Merci pour ce petit rayon de soleil, Pattie ;)


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