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fergas
14/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Cette Antigone revisitée donne un nouveau jour à la tragédie antique.
Le titre m’inspirait d’abord une divinité dotée d’ailes, tel Hermès. Ce n’est qu’arrivé à la fin, sur la chute inattendue, que j’ai compris qu’il s’agissait du médicament antihistaminique que je prends depuis des années. Petite cause, grands effets : comment un banal éternuement peut provoquer un drame. Le mystère de la mort de Polynice est enfin résolu par l’auteur de cette nouvelle. Vient à l’esprit, évidemment, la célèbre photo de Marc Riboud en 1967 où une jeune fille (Jane Rose Kasmir) présente une fleur aux fusils des forces de l’ordre durant une manifestation pacifiste contre la guerre du Viêt Nam. L’histoire est bien construite, le langage utilisé est sans défaut. C’est une très importante contribution pour Oniris. Juste une petite correction nécessaire, à mon avis : « leurs âmes restent liés à cette terre allant et venant sans but » serait plus lisible ainsi : « leurs âmes allant et venant sans but restent liés à cette terre». De même, il faudrait inverser les deux phrases suivantes, pour que l’action précède la réaction : « Dans la fumée âcre, des pétales blancs s’envolent en tourbillonnant. Un sursaut secoue la place, tandis qu’une détonation sèche claque dans le silence. » Ceux qui n’ont pas fait le parallèle avec l’œuvre de Sophocle perdront un peu du sel de cette histoire universelle. Bravo à l’auteur. |
Anonyme
28/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Salut Pépito,
Donc tu as osé… Tu savais qu’Antigone était mon héroïne préférée ? J’adore les gens qui foutent le bordel. Et elle, elle a foutu un sacré bordel. Une capricieuse qui met en danger les lois de la cité ! Aussi têtue que son oncle. Tout ça pour honorer un frère qui s’est entre-tué avec son autre frère à propos du pouvoir… Sisyphe a dérouillé toute sa vie pour moins que ça. A part Camus, qui a fait des histoires à propos de Sisyphe ? Personne. Alors bravo, Pépito, et merci de rétablir la vérité sur Polynice, le CRS allergique au pollen. Tu as osé renverser le cours du destin, ce qu’aucune héroïne tragique n’est jamais parvenue à faire. Alors bien sûr, c’est au prix d’une ironie machiavélique : mourir dans la rue, sa fleur au bout d’un fusil, de la main de celui qu’on voulait sauver quelques minutes plus tôt au théâtre. Sophocle et Eschyle ont tété de ton lait. Après Œdipe qui demande en mariage sa propre mère (on est vraiment largué avec notre mariage pour tous), voilà Antigone qui meurt à cause d’un rhume des foins fraternel. Je trouve ça bien plus crédible que cette connerie de talon d’Achille. J’aurais mis un Exceptionnel si t’avais agrandi la famille. Peut-être sa sœur Ismène, infirmière de la Croix-Rouge, qui se pointerait à la fin au chevet d’Antigone, et qui, complètement anéantie, dans un dernier élan de confraternité, vaporiserait de la Loratadine au nez de son frère assassin. Et puis, comment t’as fait pour oublier Créon, le tonton préfet de la République, qui arrive en limousine aux vitres teintées pour emmener le corps de sa nièce et décorer son neveu de la croix de guerre ? T’es vraiment un dilettante, Pépito. T’es comme Antigone, tu penses à rien. Et c’est pour ça que je te supporte. Ludi grec ancien |
marogne
27/4/2014
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Une lecture agréable.
Je reconnais l'effort et de la référence à Sophocle, et de la fin, mais il en aurait fallu plus pour orner d'un peu de sel ces images fanées oubliées dans un grenier de mai 68. |
AhmedElMarsao
27/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Pepito vous nous offrez ici une relecture de la légende d’Antigone, texte fondateur qu’on ne se fatigue jamais de revisiter (Sophocle, Eschyle, Anouilh… et tant d’autres). Normal, puisque tous les thèmes fondamentaux de la tragédie humaine y sont : pouvoir - autorité - révolte - sens du devoir – sacrifice etc.
Des thèmes de tous les temps... Vous donnez le ton dès l’incipit: « poser un pied sur un papillon ». La phrase avec un verbe à l’infinitif en tête, en vrai orfèvre, vous l’avez ciselée comme une maxime ou un dicton transcendant temps et espace. Mais aussi pour souligner l’inégalité et le déséquilibre des forces en présence : entre la fragilité d’une créature (papillon- fleur/Antigone) et l’autorité écrasante et la violence démesurée qu’exprime la synecdoque (le pied/Créon). Plus loin dans le texte, et pour insister davantage, cette disproportion est rappelée encore une fois par l’antithèse: (rangers noirs/sandales de cuir) Puis vient le dialogue/interrogatoire où Créon demande à Antigone la raison pour laquelle elle s’apprêtait à brûler la dépouille de son frère, bravant par cet acte d’insoumission l’arrêt que Créon avait prononcé auparavant, lequel arrêt défendait qu’on donnât une sépulture au défunt ou tout autre « rite funéraire ». En plus du rappel des thèmes principaux signalés ci-haut, cette écriture/relecture parodique ajoute une touche inattendue. Dans la chute de la nouvelle, vous choisissez de clore votre texte sous le signe de la dérision : le coup de feu tiré par mégarde est causé par un éternuement dû à une allergie du porteur de l’arme au parfum des fleurs des champs ! Mes coups de cœur : Des « pépites » comme toujours qui font la richesse de votre style: • Ironie, tentative de distanciation (chère à Berthold Brecht) : « Antigone n’est qu’un rôle ! » dit Créon pour essayer de retenir Antigone et l’empêcher d’aller rejoindre la révolte des insoumis. • « éponge humaine se gorgeant d’espoir » (métaphore de la foule des révoltés) • La description d’Antigone avançant vers la haie des gardes, bravant la mort (mouvement théâtralisé) • « À croire que cette jeune fille a compilé tout ce que la littérature compte d’illustrations de vierges immaculées.» Présence en intertexte de références et d’allusions à divers écrits et représentations théâtrales… • Le recours à l’anachronisme pour souligner l’aspect toujours moderne des thèmes : - (sandales de cuir/rangers noirs) - La présence d’armes à feu entre les mains des soldats de Créon Un tout petit bémol cependant : • « tu ne pouvais ignorer, l’avenir réservé à celui, ou celle, qui oserait l’honorer d’un quelconque rite funéraire… » (j’aurais préféré « sort » plutôt qu’ « avenir »…) Je récapitule : Bravo Pepito ! Vos trouvailles sont des pépites d’or. Vous lire nous enrichit. Merci. |
Anonyme
28/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Pepito,
Ce matin, le panier sous le bras je pars à la cueillette des fèves- c’est de saison, chez nous dans le sud – et voilà que je tombe nez à nez avec ce qui me semble être, de par ses ius, un latino-romain du plus bel effet. La Rome Antique me parait fort probable, dans la première partie, du moins. J’imagine assez bien une place écrasée de chaleur et en haut des marches, un père drapé d’orgueil qui invective sa fille rebelle. Le décor est planté, place à la dramaturgie… Faut que je te dise, Pepito : Antigone ! je ne connais que le prénom, pour l’avoir étudié sur une longue liste des possibles au moment où nous attendions fébriles la naissance d’une petite princesse, le laissant vite tomber dès lors que nous l’accolâmes à Capulet, du nom de son père, pensant aux horribles confusions que cela allait entraîner pour une classe entière de boutonneux en apprentissage. Mais me voilà remuée tout à coup, car le frère, celui qui est entrain de pourrir sur la terre, se retrouve quelque part en bas à fomenter une révolution. Mazette, j’ai perdu les billes ! Il me faut une relecture du passage pour comprendre le pourquoi du costume d’Antigone et me voilà plongée dans une manif contemporaine avec des soldats noirs, toujours les mêmes. Maestro tu as habilement mêlé l’histoire, qui fait d’hier l’égal d’aujourd’hui et certainement de demain. Les mêmes drames se jouent et se joueront toujours. L’allergie saisonnière comme quiproquo au déchainement meutrier des foules : fallait le trouver ! Il résume tellement bien l’absurdité des choses. Je ne vais pas détailler la forme. Qui suis-je pour cela ? Si elle a réussi à m’entraîner dans ce labyrinthe gréco tragique et sourire à l’image de la fin, c’est que ton savoir-faire y est pour quelque chose, surtout lorsqu’il s’accoquine au talent. Pour le fond, j’aime ton imagination. Grave et fraîche à la fois, elle rend buvable les classiques aux yeux des ménagères de plus ou moins cinquante balais. Merci, molto grazie Cat sous le charme :)) |
Pepito
29/4/2014
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chVlu
12/5/2014
a aimé ce texte
Bien
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n'ayant pas de goût exacerbé pour les modèles fussent ils littéraires je ne saurais tenter décrypter la visite guidée donc orientée d'une tragédie d'autant si elle appartient au classicisme qui n'est guerre ma tasse d'été. j'ai apprécié ce récit rappelant des frères de sangs en mêlée et gouté par transparence les évocations de gavroches soulevant les foules de places tristement célèbres de celle qui tient la main à la place Place (traduction à proxi ma tive).
Mon bémol, mais il n'est que le reflet de mon miroir, les envolée de pétales et mouvements de corps image par image. |
Alice
30/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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J'ai beaucoup aimé la référence, d'autant plus qu'Antigone est l'un de mes personnages du théâtre grec préférés. La fraîcheur du personnage aurait pu sembler surfaite si on n'avait pas inséré l'idée de la mise en scène théâtrale du départ, qui pardonne l'aspect virginal à l'excès de la jeune fille. L'écriture dépouillée cadre très bien avec l'ensemble, avec un excellent équilibre entre poésie et efficacité.
Un petit moins cependant en ce qui concerne la fin. Bien que j'aime beaucoup la toute dernière phrase, je trouve que le "Pourquoi son propre frère lui a-t-il tiré dessus ?" dépare un peu l'ensemble. D'une part parce que c'est une formulation un peu maladroite, comparé au reste du texte: elle fait presque chute de nouvelle "académique", si vous voyez ce que je veux dire, et ce, même si elle se fait rattraper par le "À vos souhaits" absolument délectable. D'autre part, je ne sais pas si la référence au frère, du moins de manière aussi directe, était souhaitable. Elle ne m'a pas surprise tant que ça, et je pense que la ligne de policiers aurait gagné en prestance si elle n'avait pas comporté de visages. Bien que le fait que celle qui joue une Antigone en deuil de son frère soit tuée PAR son frère dans la vraie vie est original, j'ai l'impression que, comme fin inspirante, l'allusion à l'allergique aurait suffi. Mais ce n'est que mon avis, bien sûr. En bref, une lecture très agréable, au rythme fluide et à l'écriture sûre. Merci pour ce texte! |
Bidis
30/4/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J’aime beaucoup qu’une scène de violence réaliste suive une scène de violence de théâtre avec entre les deux une certaine relation mais cette nouvelle me sidère surtout par la qualité de l'écriture, tout à la fois à la fois agréablement correcte, très vivante et imagée. C’est une nouvelle que l’on a plaisir à lire... et à relire même.
Deux petites remarques, qui concernent la fin du texte. - « jonchant le sol des traces vermeilles » : je trouve que l’adjectif « vermeilles » est trop joli pour la violence de la scène, j’aurais préféré « des traces écarlates » dont la sonorité me semble également mieux assortie au contexte. - « est piétinée sans ménagement » : je trouve qu'il y a là une sorte de pléonasme qui déforce l’image (peut-on piétiner autrement que « sans ménagement » ?) |
Anonyme
2/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un sens véritable de la mise en scène servi par un style ciselé et vigoureux, voilà qui donne une nouvelle superbement équilibrée et enlevée. Sa brièveté, son économie ne me dérangent pas, au contraire. Dans le contexte théâtrale où tu la places, il fallait cela, pas plus, au risque de lui ôter de la force, au regard d'une chute qui intervient comme un détournement blasphématoire; blasphématoire mais salutaire. Un vrai plaisir !
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placebo
9/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Hé mais j'ai bien aimé :D
Le début me parle, ça m'arrivait souvent de commencer une nouvelle sérieusement et de partir de plus en plus à la dérive ; là j'ai lu que tu avais ajouté ce passage pour la virginalité (ça doit exister ce genre de mots), c'est bien aussi. "Les visières baissées renvoient en multitude l'éclat du soleil couchant" j'avais loupé ça à ma première lecture. Hyper visuel, j'y suis ! "Un trou bien rond" je plussoie Ludi, commence par Annouilh, tu t'y retrouveras (excellent auteur). Même le "à tes souhaits" a un côté "destin mythologique" très plaisant. Bonne continuation, placebo |