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Sentimental/Romanesque
Pepito : Automne
 Publié le 03/03/22  -  11 commentaires  -  7350 caractères  -  150 lectures    Autres textes du même auteur

« À l'automne des saisons, les arbres perdent leurs feuilles. À l'automne de la vie, les hommes renouent avec leurs souvenirs. »
D’après Flor des Dunes


Automne


Voilà plus d’une heure que je tourne en rond, tellement égaré que je ne sais plus quelle direction prendre pour rejoindre la voiture. Je commence à me faire du souci. Pas vraiment pour moi, mais pour Amélie.


Cet après-midi elle a préféré rester sur l’aire de repos en bordure des arbres afin de profiter du soleil automnal. Confortablement installée sur sa chaise de plage, un livre entre les mains, elle m’a souhaité une bonne promenade. Depuis que nous sommes enfants, les sous-bois l’ont toujours angoissée et si je traîne trop, elle risque de s’inquiéter.


Pour ma part, marcher dans la forêt de Bouconne reste le moyen le plus agréable de stimuler mon imagination. Le bruissement incessant de ses frondaisons, la douceur de ses chemins moussus, le secret de ses sombres allées, m'intriguent, m'attirent, si loin qu’il m’arrive parfois de m'y perdre. Aujourd’hui, il est vrai, je me suis surpassé.


Il se fait tard, la futaie commence à s’assombrir, énième tour sur moi-même pour tenter de m’orienter. À ma droite, une brume de film d’épouvante floute les troncs moussus. Au hasard, j’avance dans cette direction, écarte quelques fourrés aux branches récalcitrantes et découvre avec surprise une large clairière. En son centre, un saule tortueux lance sa fantastique ramure vers le ciel. À croire qu’une force colossale a extrait un kraken des profondeurs oniriques de l’océan pour venir le figer, tête en bas, dans cette forêt. Ses tentacules, après avoir une dernière fois fouetté le ciel, se sont pétrifiés et transformés en ramure. Sous un sourcil froncé de lichen, son œil, vestige d’une vieille branche coupée au ras du tronc, me fixe, augmentant encore l’impression animale. L’Arbre semble hors du temps, son feuillage en chevelure de Gorgone porte les stigmates d’un hiver avancé.


Tandis que ses longues branches s’agitent sans le moindre signe de vent, un frisson roule le long de ma colonne vertébrale. Hypnotisé par le monstre, j'avance sous sa ramure, ses lianes effleurent mon crâne. Sans cesser de frissonner sous cette douce caresse, je sens l’Arbre s’insinuer dans mon esprit. Sous mes yeux écarquillés, la forêt s'efface et laisse place à un décor bien différent. Une ville, vue du haut d’un immeuble, s’étale en quartiers cossus jusqu’au port. Au-delà, le bleu profond de la mer moucheté de voiles blanches…


Mon corps se courbe, perclus de courbatures. Je tente de faire un autre pas sur le côté.


Difficile d’arriver jusqu’à l’angle du balcon, gestes maladroits, équilibre précaire et par-dessus tout, la douleur…


Mon vieux cœur tape fort, je me retourne avec précaution, serre la rambarde et attends sans bouger que les battements se calment. Cela en vaut la peine. Par ce bel après-midi d’arrière-saison, le point de vue est magnifique. Doucement, je reprends un peu d’assurance, patiente quelques secondes avant d’ouvrir grand les mains et d’embrasser le paysage.


Le courant d’air balaye mon visage, apporte un peu de fraîcheur à cette chaude journée. Après la moiteur de ma chambre au quatrième étage de l’hôpital, la sensation est surprenante, agréable.

Sans prévenir, un souvenir remonte…


« Nous sommes sur la plage, mon premier contact avec Amélie. Nous nous tenons par la main, courant vers la mer, hurlant d’une excitation trop longtemps contenue. Devant nous, amusés par nos voix aiguës d’enfants heureux, les rouleaux de vagues grondent, râlent rauque. Plongeon, flash froid, culbute, nouveaux cris de joie. De sa bouée sort le long cou d’un cygne aux gros yeux, bleus. Mes bras écartés du corps par deux brassards de Popeye, jaunes. Des rires, encore, les embruns, le bruit de la mer et déjà le vent du large sur ma frimousse. »


Le courant d’air forcit. L’envie soudaine d’ouvrir grand les bras, de sentir ce souffle se lover au creux de mes paumes, pousser mes épaules en arrière, appuyer sensuellement contre ma poitrine.


Un autre souvenir oublié…


« Au guidon de ma Vespa, sans casque, la caresse de l’air sur mon visage. Contre ma poitrine, avec tendresse, croisées serrées, les mains d’Amélie. Son menton sur mon épaule, nos cheveux mélangés, insouciante adolescence. »


Je suis heureux que l’âge m’ait laissé une abondante chevelure, blanche, un peu fanée, mais épaisse. Sentir mes cheveux s’agiter en tous sens, fouetter ma nuque sous un vent de plus en plus violent.


« Sur la route en bord de mer, voiture lancée, capote relevée. Sa tête penchée sur mon épaule, ses cheveux voletant partout sur mon visage. Virage, flash ! Plongeon, froid au ventre, choc, culbutes et cris. Puis un souffle, encore… léger, très léger. Amélie calée dans mes bras, nos deux visages collés l’un à l’autre, soupir imperceptible, le dernier. »


Depuis combien de temps suis-je parti ? Une seconde, deux au maximum, ce dernier voyage n’est pas bien long. Suffisant, pourtant, pour me remémorer ces quelques scènes, me rappeler toutes ces sensations. Trop court, heureusement, pour éprouver des regrets.


Le temps est une notion vraiment curieuse, impalpable comme le vent.


Une seconde, deux au maximum, ce qu’il me faut pour descendre du quatrième étage de l’hôpital et disperser, écarlates, le reste de mes souvenirs sur le trottoir. »


J’émerge de la transe, jambes tremblantes, totalement déboussolé. Face à moi, les lanières du saule tortueux se balancent en longues vagues verticales. Le léger coup de fouet de leurs pointes semble me dire : « C’est fini, tu peux t’en aller. »


Obéissant et toujours sonné, je me mets en route d’une démarche de somnambule. Que vient-il de m’arriver ? L’impression de véracité est terrible. Comme si l’Arbre avait ouvert le double-fond du monde pour me laisser entrevoir un fragment de futur. Repassant le rêve dans ma tête – car ce ne peut être qu’un rêve – je cherche à graver chacun de ses instants dans ma mémoire. Comme autant de nuages de fumée, ils se dissolvent quand j’essaie de les retenir. Petit à petit, le souvenir s’atténue. Au bout de quelques pas, il ne m’en reste plus rien… si ce n’est une injonction adressée à moi-même : surtout, ne me laisse pas oublier !


Impossible de me rappeler quoi.


Quelques pas plus loin, maintenant sûr de la direction à suivre pour retrouver le parking, je souris de ma propre confusion. Le désir de trouver l’inspiration dans ces bois était si fort que j’ai déliré éveillé.


Sans encombre, j’arrive à la voiture. Amélie se précipite vers moi, manifestement soulagée.


– Oh Joseph, enfin ! Je commençais à m’inquiéter… Dis, tu en fais une drôle de tête ?

– Désolé, ma chérie. Je me suis perdu alors que je pensais connaître cette forêt comme ma poche. J’avoue que j’en garde une étrange sensation…

– Tu me raconteras ça en voiture, rentrons maintenant.


Encore perturbé, je m’installe au volant. Caché à la lisière de ma mémoire, le fantôme d'un souvenir me nargue. Je me promets de revenir le lendemain, avec de quoi écrire… Sait-on jamais.


Le soleil est encore haut, j’ai besoin de sentir sa chaleur après les heures passées à l’ombre du sous-bois.


– Je vais relever la capote, il fait un temps magnifique.

– Comme tu voudras, me répond Amélie.


Je m’installe au volant, elle vient se caler tendrement contre mon épaule. Je démarre en trombe. Bien vite nous rejoignons la route du bord de mer. Ses longs cheveux virevoltent dans le vent, effleurent mon visage…


 
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   Anonyme   
26/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je commence à me faire du souci. Pas vraiment pour moi, mais pour Amélie.
J'ai cru d'abord, en lisant les phrases ci-dessus, qu'Amélie était morte, que le narrateur en pleine confusion mentale avait oublié son deuil. Ben non, c'est beaucoup mieux.

Je salue l'écriture à mon avis très prenante, intense sans avoir besoin d'en faire des tonnes. Énorme coup de cœur pour le saule-kraken ! Je trouve aussi très bien menée l'intrigue. Tout coule de source, le narrateur demeure aveugle après la révélation de son destin et moi, lectrice, je me sens fascinée comme le témoin impuissant d'un accident.

Un point qui n'est pas tout à fait clair pour moi : le narrateur ne meurt pas dans l'accident qui va lui arriver et où mourra Amélie, il se suicide à l'hôpital, c'est ça ? Ce qui sème le doute, pour moi, c'est
nos deux visages collés l’un à l’autre, soupir imperceptible, le dernier.
J'ai l'impression en lisant ceci que les deux personnages partageaient un dernier soupir et s'éteignaient, lors de l'accident donc. Peut-être serait-il intéressant de lever cette possible ambiguïté.
Par ailleurs, une chambre d'hôpital pourvue d'un balcon, j'ai des doutes ; et même qu'on puisse en ouvrir la fenêtre. Détail. La nouvelle n'en est pas moins très bien écrite selon moi.

   Marite   
3/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bien apprécié ce récit qui, je pense, pourrait bien être inspiré par un fait réel. Qui sait ce que la mémoire nous réserve quand elle se met à tourner en roue libre ? La construction est bien adaptée à la situation vécue par le personnage et le passage du réel aux souvenirs se fait sans heurt avec une immersion rapide dans un monde imaginaire où tout semble possible. Puis le retour au réel se fait en douceur avec une conclusion bien apaisante.

   plumette   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette histoire très bien écrite mélange prémonitions et souvenirs, elle se joue de l'espace et du temps et m'a désorientée, ce que je suppose être conforme aux intentions de l'auteur.

la vision du saule Kraken est très puissante, je trouve qu'elle sert habilement d'intermédiaire entre les différents mondes "imaginaires" du narrateur.

il y a aussi beaucoup de douceur dans la relation amoureuse esquissée, ce qui justifie le choix de la catégorie (qui aurait pu être autre.)

A te relire Pépito!

   Anonyme   
8/3/2022
Modéré : Commentaire non argumenté.

   Annick   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour pepito,

Entre délire éveillé, morceaux de souvenirs à différentes époques, présent vieillissant, douloureux, surtout physiquement (hôpital), le narrateur semble se perdre dans un temps qui n'est plus linéaire. Une partie de sa vie est en morceaux et le puzzle ne peut être reconstitué.

Le narrateur, face à la mort d'Amélie, semble dénué de tout sentiment. Comme une mise à distance. Il constate : "soupir imperceptible, le dernier".
Le fait de ne pas tomber dans le pathétique, le lyrisme rend cette cette mort insupportable.
Je me surprends à penser naïvement : alors, ce n'est que ça, la mort ? Quand on ne respire plus ? Notre vie ne tient qu'à un fil, un souffle ?

L'arbre qu'il voit dans la clairière est sans doute le symbole de l'arbre de vie. Mais celui-ci semble renversé et ressemble à un monstre marin dont les ramures sont des tentacules. L'arbre de mort ?

Très belle description surréaliste et poétique.

Difficile pour moi d'entrer dans le monde fragmenté de ce personnage, spectateur de sa propre vie, qui a perdu ses repères. Angoissant, même !

Mais le récit se termine par un souvenir heureux...avant le drame.

Bravo pour l'écriture si bien maîtrisée au service du fond.

   Pepito   
4/3/2022

   papipoete   
6/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Pepito
Je suis parti là où les branches d'un arbre, semblaient décrire une courbette " entrez donc je vous prie ! "
Et me voilà entraîné par-delà futaies et clairières, où je me perd presque heureux de ne plus voir la civilisation... Les souvenirs défilent en accéléré, sans ombre au tableau... mais il me faut rentrer vers celle qui m'attend depuis 10 minutes... que j'aime depuis toujours.
NB il y a du fantastique d'Alice au pays des merveilles, et des scènes du " Seigneur des anneaux ", quand les arbres vivent en paix dans leur forêt avec animaux et champignons.
Il y a cette romance avec Amélie que je pourrais tirer du film " n'oublie jamais ", ces moments d'intense bonheur et puis hélas... la chambre d'hôpital, ces étages qui mènent vers la liberté, qui ne dure pas malgré cette " évasion " hors de la réalité !
La fin pourrait être merveilleuse, mais je comprends que l'éclair de lucidité dure le temps de décapoter, et filer en automobile cheveux au vent...
Qu'importe ! Amélie est là tout contre l'épaule du héros...
Même si je me suis éloigné de la plume de l'auteur, qu'il ne m'en veuille pas, car j'ai passé un bon moment dans les pas de Joseph !

   Anonyme   
8/3/2022
Question coms, je crois que je perds la main. On se déshabitue vite d’en faire lorsqu’on n’en fait plus, forcément. Je ne sais trop quoi dire sinon que j’ai passé un bon moment de lecture.

Ce qui me saute aux yeux, c’est le virage que tu as pris pour écrire cette nouvelle. Enfin, virage, peut-être juste une embardée, feinte et maîtrisée, avant de reprendre la route en ligne droite, comme si tu avais décidé de montrer à ceux qui ne l’avaient pas compris, pas vu, que toi aussi, tu sais écrire. Ce qui fait ton style habituel, ce sont les pirouettes pour contourner le trop littéraire, la fierté de ne pas se complaire dans le bien soigné flattant trop facilement l’œil du bourgeois. Du littéraire par l’antilittéraire, presque.

Mais j’ai une mauvaise nouvelle pour toi : le soigné bourgeois, aussi, tu sais le faire. Je sais, c’est pas sympa, mais prends-le pour un compliment quand même ;-)

Cette clairière à salix, c’est une belle tornade nourrie aux souvenirs pour en chier des présages. Le père Joseph voulait garder son Amélie sur son épaule. Toi aussi, alors, tu te mets à croire au paradis ? :-)

   Donaldo75   
9/3/2022
Bonjour Pepito,

La clameur du public m’a réveillé et j’ai décidé d’aller voir de quoi il en retournait afin de m’endormir moins bête. Dès le début, le style s’avère plutôt classique, un peu une surprise pour moi parce que dans mes souvenirs ce n’est pas ton genre habituel mais je ne vais pas te reprocher de sortir de ta zone de confort. C’est même reposant en fait, surtout à deux heures du matin quand l’insomnie guette le lecteur qui pourtant ne souffre pas de décalage horaire. C’est assez symptomatique dans le paragraphe qui commence par « Il se fait tard, la futaie commence à s’assombrir » et se termine avec « hors du temps, son feuillage en chevelure de Gorgone porte les stigmates d’un hiver avancé. »

Il y a une forme de poésie dans ces lignes. Si je devais utiliser une analogie, je trouve que cet écrit sonne très « Nouvelle Vague » au sens Truffaut ou Lelouch du terme ; en gros, il ne se passe rien de remarquable, l’histoire sert simplement de support à l’écriture pour exposer le style. Le passage suivant est carrément dans le genre que j’essaie d’expliquer par cette petite analogie cinématographique : « Au guidon de ma Vespa, sans casque, la caresse de l’air sur mon visage. Contre ma poitrine, avec tendresse, croisées serrées, les mains d’Amélie. Son menton sur mon épaule, nos cheveux mélangés, insouciante adolescence. » ; il ne manque plus que Jean-Pierre Léaud, Jeanne Moreau et Jean-Claude Brialy pour compléter le tableau.

C’est travaillé mais pas laborieux. Personnellement, je ne suis pas fan de ce type de nouvelle qui repose sur le style ; cependant, je sais qu’il y a de nombreux stylistes sur le site qui proposent des écrits dont la qualité esthétique est de haut vol et surtout qu’ils sont appréciés aussi je ne mets pas d’évaluation parce que mes goûts ne devraient pas interférer avec ma lecture. Si je devais tenter une nouvelle analogie, musicale celle-ci, je viens d’écouter du Bach alors que je suis un inconditionnel de Schoenberg. C’est reposant, Bach mais ça ne brise pas la mer gelée en moi.

Je repars me coucher, ce commentaire m’a épuisé.

   Myndie   
10/3/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Pepito,

Il m’arrive aussi peu souvent de commenter des nouvelles que toi de la poésie. Pas notre domaine de compétence sans doute, à l’un comme à l’autre… Je ne peux pourtant résister à venir mettre mon grain de sel sur ton texte d’abord pour te dire combien je l’ai apprécié.
Ce récit, tellement différent de l’univers SF qui est ta marque de fabrique me comble, me ravit par sa touche de fantastique et d’onirisme comme je les aime, autant que par son style éminemment poétique – eh oui, excuse moi du peu Pepito ! –
Je relève par exemple ceci :« À ma droite, une brume de film d’épouvante floute les troncs moussus »
Et ceci :« Sous un sourcil froncé de lichen, son œil, vestige d’une vieille branche coupée au ras du tronc, me fixe, augmentant encore l’impression animale. »
« Les rouleaux de vagues grondent, râles rauques » : les allitérations m’ont beaucoup plu aussi . Te rends tu compte que si tu remplaçais la virgule par « en », tu aurais un alexandrin –presque-parfait ?
Pepito, après ça, je t’attends dans la rubrique poésie ! Plus d’excuses !^-^

Quant au récit en lui-même, d’abord quelle bonne idée d’avoir planté le décor dans une forêt que tu sais rendre inquiétante et de faire de cet arbre un personnage à part entière, à mi-chemin entre le saule majestueux et le monstre malveillant. Bravo pour la description en termes choisis qui créent l’atmosphère.
L’espace, le temps, l’espace-temps, là où l’esprit voyage, là où l’esprit s’égare. Un peu comme dans Interstellar… Moi je ne pense pas trop à Truffaut ou à la nouvelle vague mais plutôt Nolan ou à Lynch.
Je sais, je suis incorrigible, tu as le droit de dire que c’est moi qui m’égare mais c’est de ta faute parce que le thème que tu as choisi me plaît infiniment, même baigné de ce romantisme auquel tu ne nous as pas habitués.
Ainsi qu’à une certaine douceur. : en relisant la fin, j’ai à l’oreille « la ballade de Jim ».

Merci Pepito. Peut-être m’as-tu réconciliée avec les commentaires de nouvelles…

   chVlu   
11/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bon alors là je suis sur le cul : Pépito en Pouésie et moi je savais même pas que tu avais demandé un visa !
Une histoire d'écrivain qui fleure bon le vécu et qui prouve bien que tout dompteur de mots à une part de rêverie en lui.
Un étonnement toi si pointilleux sur la vraisemblance dans les écrits me foutre la forêt de Bouconne en front d'océan ...je suis pas un expert géographe mais quand même.
Ce salix que je crois être erythroflexuosa est une muse, mais si ma mémoire ne défaille pas, il nous renvoi vers des références pépitesques. Bien joué le personnage qui fouille les souvenirs de son auteur !
Il me semble que les guillemets encadrent les souvenirs ou souvenirs d'inspiration
mais certains me semblent absent à tort quelque part la dedans :

Mon corps se courbe, perclus de courbatures. Je tente de faire un autre pas sur le côté.



Difficile d’arriver jusqu’à l’angle du balcon, gestes maladroits, équilibre précaire et par-dessus tout, la douleur…



Mon vieux cœur tape fort, je me retourne avec précaution, serre la rambarde et attends sans bouger que les battements se calment. Cela en vaut la peine. Par ce bel après-midi d’arrière-saison, le point de vue est magnifique. Doucement, je reprends un peu d’assurance, patiente quelques secondes avant d’ouvrir grand les mains et d’embrasser le paysage.


Une seconde, deux au maximum, ce qu’il me faut pour descendre du quatrième étage de l’hôpital et disperser, écarlates, le reste de mes souvenirs sur le trottoir. »

mais cette lecture remontant de vagues souvenirs d'autres textes je peux peut être m'être embrouillé !


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