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Robot
18/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Quatre petits textes autonomes qui forment une nouvelle. J'ai apprécié la manière dont le suspense est entretenu jusqu'à la fin du quatrième texte. Bien que au cours des trois premiers récits on se pose la question : "Mais où cela va-t-il nous mener", la fin vient boucler le récit avec le gendarme en faction.
Voilà une construction originale avec en plus une écriture dynamique et teinté d'humour assez pour tenir le lecteur en haleine jusqu'à la conclusion. |
MarieL
18/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Des récits de vie et de mort à la forme très originale, des personnages complexes et tous différents, le lecteur y croit, s'intéresse, s'interroge.
Des petites histoires qui n'ont rien de "petit". Toute la consistance de la vie. |
Cox
19/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Pépito,
Le texte propose une lecture sympathique, structurée en petites bouchées bien digestes, soutenues par une écriture fluide et rythmée. J'aime bien l'idée de ce découpage qui propose des tranches de vie apparemment indépendantes, mais dont on attend de voir ce qui va les relier ensemble à la satisfaction du lecteur. J'ai été un peu déçu sur ce point: j'ai trouvé que le texte ne brillait pas toujours par sa clarté, ni par le liant établi entre chaque personnage. À ce titre, je n'ai pas trop compris l'intérêt du passage "Marie-Louise" pour l'intrigue générale? En termes de liens, elle évoque ses ménages chez un vieux collectioneur: on peut soupçonner que c'est Maurice mais je ne vois pas trop l'apport narratif de cette info. L'autre lien étant le PV qu'on imagine dû à Ernest, peut-être pour ménager une blague au lecteur, qui peut sans vergogne pénétrer les voies de Dieu à la fin: "tiens, la prière a été exaucée.". J'ai peut-être raté quelque chose, mais le personnage de Marie-Louise m'a paru être un détour narratif que le texte peine à justifier. Il paraît logique que Maurice soit le bijoutier cambriolé, même si je n'ai pas trop su dire s'il était absent au moment des faits ou bien trucidé comme sa voisine. Si c'est bien la maison/bijouterie de Maurice, je me suis demandé aussi ce qu'il était advenu des trois molosses qui peuvent poser un sacré problème, même pour un cambrioleur armé. Je n'ai pas bien compris non plus le meurtre d'Ernest. Enfin, d'un point de vue narratif je le comprends parce qu'on sent que c'est là que le texte voulait en venir, mais du point de vue d'Auguste, dont il est dit explicitement qu'il a fait gaffe à rouler lentement pour ne pas se faire gauler en excès de vitesse, quel est l'intérêt d'écraser le flic? C'est surtout un bon moyen de se mettre tous les service de police à dos et d'accélérer sa capture. Finalement, le texte laisse beaucoup en suspens, avec un ton énigmatique, mais pour moi l'équilibre n'est pas tout à fait idéal: un peu plus de clarté et de cohérence entre les parties aurait rendu le tout plus solide de mon point de vue. Tiens, et je n'ai pas compris non plus le projet de blague avec les lunettes-radar, vous m'expliquerez? Dans l'ensemble, c'est une lecture agréable avec une bonnne idée de construction même si j'ai trouvé qu'elle aurait été mieux exploitée avec une cohérence d'ensemble béton qui révélerait le plan qu'avait l'auteur depuis le début, et rendrait l'impression incontestable d'un récit uni a posteriori. Mais la galerie de portraits reste réussie et plaisante. Cox |
Myndie
19/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Salut Pepito,
je ne suis pas Alice, mais je traverse volontiers le miroir quand il s'agit d'une de tes nouvelles, d'autant plus curieuse cette fois de découvrir quel Pepito se cache sous l'étiquette « sentimental, romanesque » ! Tu m'as bien eue je dois dire ! Mais je n'aurais pas eu besoin de ce subterfuge pour aller au bout de ma lecture tant ces trois petits récits très bien rédigés m'ont tenue en haleine, plus roman « série noire » que bibliothèque rose. Ou mieux, comme dans les films d'Inarritu où les histoires ont leur déroulement propre et les personnages leur unicité, mais où l'on sent tout de même venir le moment où les destins ne formeront plus des droites parallèles et finiront par s'entrecroiser. C'est brillant, avec en plus ce qui fait que Pepito sera toujours Pepito, cette touche d'humour san antonienne : « comment peuvent-ils porter le poids de tant de péchés ? Simple, a répondu Marie-Louise du tac au tac, ils louent un diable. » ou carrément cynique : « deux choux à la crème perdus au milieu d’une flaque de sang. Il sentit son estomac se retourner, manger tant de sucre et de si bonne heure était vraiment une abomination, sans compter que la crème pâtissière lui donnait des gaz. » (quel dommage dirait Vampirette de gâcher du bon sang avec cette sucrerie!) Je n'aime pas les choux à la crème non plus mais je me suis régalée. Bravo à toi ! |
Dameer
19/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Hello Pepito,
Je me suis régalé à lire les différents portraits. Des personnages avec qui j’ai peu d’empathie, sauf à la limite Marie-louise, mais ça ne m’empêche pas d’apprécier l’écriture. Question scénario, là ça se complique ! J’avais d’abord compris que Maurice était un receleur, qu’Auguste était le voleur qui lui procurait les bijoux… Après il est question d’une bijouterie, alors Maurice serait le bijoutier et Auguste l’aurait tué ? Bon, un peu confus tout ça – ou alors c’est moi – et puis deux meurtres gratuits en prime ; le gendarme d’une part (élimination d’un témoin ?), pour l’autre je ne sais pas si c’est la brave dame ou le bijoutier, ou les deux – donc ça ferait trois cadavres. Un peu trop à mon avis pour une courte nouvelle. |
Pepito
19/10/2024
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in-flight
19/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Un chassé-croisé sympathique qui possède plus des attraits comiques que sentimental-romanesque. Ce n'est pas si important, mais j'ai été un peu surpris par la tonalité par rapport au genre.
J'ai le ressenti d'une écriture un peu dans l'urgence, dans l'instantané, ce qui donne une impression cinématographique à l'ensemble, comme des plans séquences enchainés, ou des courts métrages qui s'emboitent. D'ailleurs, sur la forme, j'ai pensé à Short cuts (Altman/ Carver) ou 21 grammes (Iñárritu). Cela dit, même si l'exercice a du être plaisant pour vous, j'ai un peu de mal à adhérer à l'histoire, je trouve notamment le dernier portrait est un peu forcé, comme s'il fallait forcément un tueur pour couronner le texte et créer du liant. |
Charivari
20/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour. J'ai trouvé ça bien écrit, humoristique et décalé, agréable à lire.
Quant à la construction, l'idée est intéressante, mais à condition de bien tout attacher à la fin, et là, j'ai l'impression que lça va un peu trop vite. Le double meurtre, dans le dernier passage, m'a paru un peu confus, j'ai dû m'y reprendre à deux fois pour être sûr que je comprenais bien. |
Cleamolettre
20/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour,
Merci pour cette lecture, j'ai bien aimé comment la boucle était bouclée entre les différents personnages. Je me doutais bien que quelque chose allait, à la fin, les mettre en relation mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit un neveu voleur de bijoux et de jumelles. J'ai bien aimé tous les portraits : - celui du gendarme est court, concis mais clair et le caractérise bien (un peu vicieux et bruineux). - celui du receleur tonton m'a bien plu aussi même si je me suis dit que le paragraphe sur les gilets jaunes semblait plutôt une réflexion de l'auteur tant il m'a paru difficile de le faire coller au reste de la description du personnage, mais pourquoi pas - celui de la multi-addict que la poisse colle m'a particulièrement plu, d'autant que j'aime beaucoup que finalement la chance soit avec elle, par l'intermédiaire de dieu dirait sa voisine bigote, mais pour ma part par l'intermédiaire du voleur qui en plus fait la blague "cadeau clientèle" à son oncle, dont on sait qu'il a prévu de donner la paire de jumelles à Marie-Louise qui pourra ainsi constater sa prière exaucée. A ce propos, très bien le fait d'implanter les jumelles sans les nommer, ça préserve la surprise et permet au lecteur de faire bosser un peu ses méninges. - et enfin celui du voleur qui n'aime rien laisser au hasard et ne sait pas agir autrement qu'en tuant quand le hasard le contrarie. Mais qui n'en perd pas son sens de l'humour (bouh que c'est amoral :) ). Peut-être, pour chipoter, qu'il y aurait aussi pu y avoir un portrait de la voisine qui a eu le tort de venir souhaiter un bon anniversaire au bijoutier au mauvais endroit et au mauvais moment, bien mal récompensée de ce geste trop chou (à la crème). J'aurai bien aimé en savoir un peu plus sur elle aussi et voir comment la rabouter aux autres. Mais c'est juste parce que mon plaisir de lecture aurait ainsi duré un peu plus longtemps. J'ai apprécié aussi l'humour, le cynisme et le fait que la narration soit déconstruite sans me perdre pour autant. Et enfin le côté très visuel de l'ensemble. Merci donc pour ce moment agréable en "bonne" compagnie. |
Catelena
20/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Qui dit bonne histoire à tiroirs, dit forcément un fil conducteur efficace.
Les lunettes du gendarme, en l'occurrence. Et là, je te dis, bingo, Pepito ! L'idée est géniale. Cependant, la seule idée du fil conducteur à partir d'un objet banal auquel on ne prêtera quasiment aucune attention ne suffit pas. Pour qu'il devienne bigrement efficace, ce fil, il faudrait pouvoir compter sur une écriture patiente qui saurait le dérouler avec subtilité, sans qu'il ne s'emmêle dans une série de virages mal contrôlés. Il faudrait aussi veiller à préserver le mystère jusqu'à la surprise finale en apothéose. Un vrai travail hitchkockien, en quelque sorte... L'effet surprise, lui, bât son plein, on ne s'y attend pas pas du tout. Malgré cela, sûrement à cause de l'embrouillamini où j'ai fini par m'égarer à moment donné, la splendeur du bouquet final m'a fait l'impression d'un pétard mouillé. L'histoire le mérite amplement, c'est sur le métier qu'il faudrait encore la peaufiner un peu pour que la promesse de régalade soit tenue à cent pour cent. Pompon sur la cerise, j'ai quand même eu droit à ma dose de gourmandise puisque l'humour pépitO'esque est au rendez-vous à tous les étages de cette comédie sang-timentale. Sauf pour la scène outrancière des gentils gilets tabassés par les vilains gendarmes, que je trouve mal placée (on n'a pas besoin de ça pour appuyer sur la détestation inspirée par les képis), j'ai souri un peu partout et surtout devant l'exclamation de Marie-Louise à l'église : « Oh, Dieu tout-puissant, dans votre infinie bonté, faites que je ne reçoive jamais ce PV ! » quand on sait de quelle manière son dieu l'exaucera. Au final, si je trouve l'écriture aboutie dans son expression, sa tournure mériterait d'être retravaillée pour une lecture sans doliprane. Cat |
Louis
23/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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D’évidence, le thème principal de cette nouvelle se trouve être dans la violence. Violence subie, violence infligée.
Celle-ci n’est pas traitée dans un récit qui privilégie les évènements violents dans un ordre chronologique et suivi, mais en rapport avec des individualités distinctes, parcourant des lignes de vie qui ne sont pas appelées nécessairement à se croiser. Chaque partie porte donc le titre d’un personnage. C’est dire encore que la violence varie avec chacun ; partout présente dans la vie des individus, mais sous des aspects variables et multiples. Ce n’est pas la violence collective (guerre, génocide, etc.) qui est ici considérée, mais celle en rapport avec des individualités. La personne singulière de chacun des protagonistes étant mise en avant, cela peut laisser penser que chacun est sujet de violence, comme son agent actif, ou comme sujet au sens d’y être soumis et de la subir, mais encore que cette violence serait dans l’essence même de la personne ou dans sa "nature", si bien que la ligne de vie violente exprimerait, développerait ce qui est enveloppé dans la nature de chacun. Mais il n’en est pas ainsi. Chacun est présenté plutôt comme le nœud fluant de fils qui l’ont précédé dans une histoire et des situations qui les débordent vers leur passé. Si la violence est dans la nature de chacun, c’est alors dans une "seconde nature", celle acquise dans les fils d’une histoire personnelle. Ernest est un gendarme. Il n’est pas présenté dans une relation première à d’autres humains, mais à celle d’une situation météo avec laquelle il est en convenance. Il s’unit à elle dans sa "froideur", sa « tristesse », sa « folie ». C’est un homme de "son temps". En place répressive de gendarme de la route, même par « un temps de chien à ne pas mettre un poulet dehors », il n’est pas semblable à tout « poulet », il n’est pas un "représentant" de la gendarmerie, il a sa singularité. Ce qui justifie encore que cette partie du texte ne s’intitule pas "un gendarme", mais : « Ernest ». Parmi les traits qui font sa singularité, on y reconnaît l’obéissance aveugle aux consignes ; l’aplatissement devant les puissants ( les « notables du secteur » ) ; l’avidité du gain ( « il était temps de prendre des actions chez Decathlon ») ; l’exercice d'un pouvoir de racket légal sur les plus faibles ; l’indifférence et la froideur aux difficultés occasionnées sur les "petites gens" par ses verbalisations et contraventions "intempestives". Il exerce une violence légale sur les automobilistes, par ses excès, au-delà des motifs de sécurité. D’une cruauté quasi sadique, comme le manifeste son « sourire » à l’idée du « carton qu’il allait se faire ». Avec les autres personnages de ce récit, à l’exception du personnage féminin, il partage une attitude violente. Chacun dans la suite de personnages possède une singularité qui le distingue des autres ; mais en commun brutalité et violence les caractérisent. "Agent" de la violence, il sera aussi celui qui la subit de façon particulièrement brutale, quand son "chemin" sera coupé par celui d’Auguste. Ce chemin avait déjà croisé celui de Marie-Louise. Celle-ci cumule les difficultés sociales. Elle s’est fait « prendre » en excès de vitesse par Ernest, le gendarme, et malgré toutes les circonstances atténuantes de son infraction, elle risquait de perdre son permis, ne plus pouvoir rouler, ne plus pouvoir en conséquence trouver d’emploi, sombrer dans la misère, et bien sûr Ernest, dans sa froideur et sa cruauté, n’avait rien voulu savoir. Elle est une victime de la violence d’un système social, et d'un individu cruel. Victime aussi du monde masculin. Seule du panel des personnages à n’avoir commis aucune violence, alors que les autres sont tous des êtres violents, y compris son mari, ce « noceur qui s’est fait la malle » et tous du genre masculin, mais Marie-Louise, dévouée à sa famille, à ses enfants, manifeste un côté féminin plus doux, moins porté sur la violence. Ce qui ne signifie pas qu’il y aurait un naturel féminin non-violent. Ce que montre le personnage secondaire de la mère Denise, très bigote, c’est qu’une violence plus insidieuse peut se manifester chez les femmes. Elle exploite la détresse de Marie-Louise, pour forcer son esprit, le persuader de se soumettre à ses croyances et pratiques de bigote. Une violence est exercée, non sur les corps, mais sur les esprits. La violence peut, en effet, s’exercer de manière "douce", par « séduction ». Dans sa nouvelle pratique de la « prière », à laquelle elle était pourtant si hostile, Marie-Louise verra exaucé son vœu de ne pas recevoir le PV du gendarme Ernest, par ironie, non pas par « l’infinie bonté » d’un Dieu tout puissant, mais par la violence extrême d’un tueur très puissant. La violence gouvernerait le monde... Marie-Louise a croisé la vie de Maurice, elle assure chez lui de menus travaux, du ménage sans doute. Voilà pourtant un homme qui semble non violent : « Il ne supportait pas la violence et la sauvagerie ». Les violences policières, données en spectacle à la télévision lui répugnent. Mais c’est le seul spectacle de la violence qui lui déplaît. Maurice s’avère un homme aisé, riche, tout à l’inverse de Marie-Louise. S’il déplore les violences policières étatiques, il a pourtant ses propres "agents de sécurité", trois chiens, à qui il délègue sa part violente, chiens qui peuvent être particulièrement féroces, trois « mignons rottweilers ». En possession de bijoux d’une grande valeur financière, on se doute bien que, pour conserver sa fortune, il n’hésitera pas à recourir à la violence et à la sauvagerie de ses « mignons » cabots. Auguste est un tueur froid. Il commet plusieurs meurtres de sang-froid, l’un prémédité, d’autres par « réflexe ». Dont celui d’Ernest. Son nom « Auguste » ( par ironie, le glorieux, le prestigieux) désigne le plus violent de la liste. Ainsi le groupe des personnages se clôt par celui du plus cruel d’entre eux. Sûr, il n’est pas la « crème » des hommes, cette crème que ce truand abomine, et qu’il expulse de sa personne, elle « lui donnait des gaz ». Une stratification semble donc introduite dans la série des personnages, avec au point le plus profond, ou le plus culminant, comme on voudra, la violence meurtrière avec pour motivation principale le désir avide d’enrichissement. Il n’y pas de hiérarchisation pourtant. Mais des aspects divers de la violence, tous abjects, mais qui trouvent un paroxysme dans le meurtre de sang-froid, poussé par l’avidité du gain. Ce thème si sérieux et si grave de la violence est traité avec humour, et le plus souvent avec ironie, cet humour "de combat". Comme si le texte ne voulait pas bousculer violemment l’esprit du lecteur, de trop le "frapper". Mais considérer le problème, tout en gardant une distance qui évite d’en être trop affligé. Merci Pepito |