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Réalisme/Historique
Pepito : Métro, bobo, dodo…
 Publié le 18/04/23  -  15 commentaires  -  12403 caractères  -  166 lectures    Autres textes du même auteur

De l'art de déconstruire les hommes… Sandrine Rousseau


Métro, bobo, dodo…


Affalé dans l’angle de la banquette, le front collé à la vitre, je regarde défiler le paysage de banlieue. Un reliquat de brume éthylique, souvenir de la soirée passée, estompe d’un rien la crasse des bâtiments en bord de voie. Une chansonnette traverse mon esprit embué, rythmée par les soubresauts du tortillard.


Parfois je rêve, je divague

Je vois des vagues

Et dans la brume au bout du quai

J'vois un bateau qui vient m'chercher


En ce lendemain de déchante, je suis en train (c’est le cas de le dire) de me demander si je ne devrais pas un peu lever le pied sur la bibine. Depuis quelques mois je passe plus de temps à bavarder avec mon pharmacien qu'avec le loufiat du bistrot où j’ai mes habitudes…


Concert de grincements, bascule vers l'avant, le train stoppe, les portes s’ouvrent et trois adolescentes embarquent dans le wagon. Je les observe en catimini. Occupation ad hoc pour remettre à plus tard de trop bonnes résolutions.


Les jeunes filles portent le dress code du (bon) lieu : survêtements informes, minisac ado et tennis de marque tombées du camion. Côté maquillage, c’est plutôt discret, voire inexistant, curieux. Tout en chahutant, elles cherchent une place où se poser. Le trio a un petit côté pub Benetton dans sa composition ethnique, Alice, Mulan et Shéhérazade. Comme il se doit, cette dernière raconte une histoire sûrement drôle et les deux autres se marrent. Leur bonne humeur est communicative, mon moral remonte.


Qui a dit qu’il n’y a pas d'soleil sous la terre ?

Voilà trois mignonnes qui embarquent sur ma drôle de croisière.


Sans avoir la grâce de danseuses, elles semblent très à l’aise dans leur corps, la souplesse de leur démarche est un vrai spectacle. Elles finissent par s’installer à mon niveau, de l’autre côté du wagon sans jeter le moindre regard dans ma direction.


Je suis le gars qu'on croise et qu'on n'regarde pas.


Nouvel arrêt, ouverture des portes. Du coin de l'œil j'aperçois trois silhouettes se glisser dans le wagon par la porte de derrière. Une sensation désagréable me fait tourner la tête. J'observe les nouveaux arrivants par ricochet sur une vitre. Trois gars d’une vingtaine d’années, le look racaille, la mine arrogante, le regard traînant et l’air sûr d’eux. L’attitude typique de prédateurs à la recherche d’une victime.


Au milieu du wagon, Shéhérazade continue ses babillages, sans détourner le regard vers les nouveaux venus. Les deux autres gamines s’esclaffent de plus belle devant ses bouffonneries.

Le train n’a pas démarré depuis trente secondes, qu’un des gars, s’adressant plus aux jeunes filles qu’à ses collègues, s’exclame d’un ton rogue :


— Matez-moi un peu ça, les gars, des trous d'première classe !


Je fronce les sourcils et serre les fesses… on n'est jamais sûr de rien. La délicate déclamation a confirmé mon intuition, ces demeurés veulent se distraire à peu de frais. De son côté, le trio Benetton semble n'avoir rien entendu et continue son babillage.

Vexé que sa sortie n'ait pas eu l’effet escompté, le neuneu en chef hausse le ton.


— Eh, la pétasse, tu peux pas la fermer, on s’entend plus ici !


Les trois filles se retournent net et sans un mot, observent le malotru. Moi, je frissonne. La situation est du genre à titiller mon syndrome du chevalier servant, mais je n’ai aucun moyen de m’imposer physiquement. Compter sur mon grand âge et ma tchatche pour négocier la paix jusqu'au prochain arrêt me paraît un peu juste.


J'en ai marre, j'en ai ma claque

De ce cloaque

Je voudrais jouer la fille de l'air

Laisser ma casquette au vestiaire


En fait, je compte surtout sur la sagesse des filles pour calmer le jeu. Avec un peu de chance, Shéhérazade va lui raconter une bonne histoire et désamorcer cet âne bâté. L’avoir baptisée ainsi ne peut pas être dû qu’au hasard…


Un coup d'œil vers les demoiselles ne me rassure pas. Elles se regardent, un demi-sourire sur les lèvres, totalement inconscientes du danger qui les menace.


Je crains le pire…


Soudain Shéhérazade se lève, tout en souplesse, et enjambe les genoux de ses collègues pour arriver dans le couloir du wagon. Alice fronce les sourcils et d'une toute petite voix lui dit :


— Dal, laisse tomber, ce n’est pas le moment, le concours commence dans moins d’une heure.


Dal, puisque cela semble être le surnom de Shéhérazade, se retourne, lui sourit, mains ouvertes vers l'extérieur, le tout accompagné d’un petit mouvement d’épaules fataliste. Puis, se tournant vers les trois loubards :


— Excusez mon impertinence, très chers, mais bien que vos borborygmes soient parvenus jusqu’à mes oreilles, je n’en ai point compris le sens. Parleriez-vous par hasard une langue connue de nos contrées civilisées ?


Stupéfaction côté loubards. Ils restent un moment bouche bée, avant que l’un d’entre eux ne réagisse enfin.


— Heu… elle te cherche là, non ?


À ces mots, la grande gueule se réveille, se lève d’un coup et, l’air furax, se précipite vers Dal. Celle-ci le regarde arriver et n’a d’autre réaction que de pencher la tête sur le côté.


N'écoutant que mon courage, je retiens mon souffle.


Le gars arrive sur la gamine et, sans avertissement, recule le bras pour lui allonger une claque monumentale. La suite est si rapide que je n’ai pas le temps de tout comprendre. Un mouvement flou, bras, main, tête, chevelure, exécutent un ballet millimétré, hyperrapide que seul un poc ! bien sec vient troubler. La seconde suivante, Dal a repris sa position initiale, tête légèrement sur le côté, sourire aux lèvres. En face d’elle, l’air un rien décontenancé, le gars dodeline avant d’effleurer son bouc du bout des doigts. C’est là que je comprends d’où venait le poc !


Dal a non seulement évité sa baffe de cow-boy, mais a profité de l’intermède pour lui coller un uppercut sous le menton.

Manifestement, le gars vient aussi de le comprendre. Il passe instantanément de la surprise à une colère noire.


— Je rêve ou t’as osé me toucher ?!


Pour toute réponse, le sourire de Dal s’élargit.

Depuis l’arrière du wagon, les deux potes qui n’ont pas tout suivi l’encouragent avec élégance.


— Vas-y, défonce là c’te salope !


Et voilà que l’imbécile veut remettre le couvert. Échaudé par la scène précédente, cette fois-ci je me concentre, décidé à ne rien rater du spectacle.


Et je fais bien.


Au moment où la brute tente d'allonger une deuxième gifle, Dal recule avec souplesse, évite le coup tout en glissant son bras sous l'épaule de son adversaire pour accentuer son mouvement. Celui-ci, entraîné par l'élan (animal pourtant tranquille), continue sa rotation dans le vide jusqu’à se retrouver en déséquilibre. Mon héroïne des mille et une nuits n’a plus qu’à le faucher d'un superbe balayé du pied. Le gars exécute un vol plané magnifique avant d'atterrir sur le dos, souffle coupé. Dal, qui n'a toujours pas lâché son coude, le bloque d’une clef de bras exécutée avec maestria (et une autre, dont je ne me rappelle plus le nom). Comme Grande Gueule tente de se dégager, elle accentue sa torsion d’un coup sec. Fidèle à lui-même, la bouche au ras du sol, le bonhomme déclame :


— Bordel de merde !


Côté copains, ça bouge immédiatement. Celui dont on n’a toujours pas entendu la voix se précipite au secours de son pote. Front bas, sourcils épais, il n’a pas l’air d'être le crayon le plus aiguisé de la boîte. Il fait deux pas dans l'allée avant de se plier en deux, les mains serrées sur la poitrine, la bouche grande ouverte. De l’autre côté du couloir, sans même prendre la peine de se lever, Mulan vient de lui envoyer la pointe de sa chaussure en plein plexus. Tandis que le gars cherche de l’air, tout surpris de ne plus avoir sa dose habituelle, elle redouble d’un coup de genou au niveau du menton. Puis avec désinvolture, elle le propulse d’un coup de semelle dans ma direction. Je me tasse contre la paroi du wagon pour lui laisser la place de s’embrocher le dentier sur l’accoudoir de mon siège. Par-dessus le bruit de carambolage je distingue nettement un froissement de coquilles d'œuf brisées, signe qu’il a dispersé quelques ratiches à tous les vents. Une molaire, en partie gâtée, roule sous mes pieds, confirme mon diagnostic. Puis, trouvant que la journée a été suffisamment longue, qu’il est temps de faire un somme, il s’allonge à mes pieds pour ronfler bouche ouverte. Je détourne le regard, un rien gêné. C’est fou ce que certaines personnes peuvent être négligentes avec leur hygiène buccale.


Le dernier larron, un peu plus mou, va pour se lever à son tour, mais s’arrête net quand il entend :


— Tss, tss, pas bouger !


En position semi-assise, dite du sculpteur de bronze, il garde les yeux fixés sur la main d’Alice. Celle-ci a enjambé la banquette pendant l’intermède précédent et se retrouve maintenant face à lui, se tenant nonchalamment à une barre verticale du métro. Je suis le regard du Penseur… et comprends sa réaction. Les jointures des doigts de la gamine sont recouvertes de corne, comme les poings de ces héros de films de Kung-Fu. Ces filles-là doivent fréquenter autre chose qu’une salle de danse. Alice me le confirme la seconde suivante, en s’adressant au dernier larron.


— Vous avez l'habitude de fréquenter des jeunes filles adeptes de distractions comme la couture ou la musique, je suppose, non ? Manque de chance pour vous, mes amies et moi-même avons choisi un cursus plus inhabituel avec les options dialectique et MMA*. Options qui se rejoignent, me direz-vous, l’important n'est-il pas de convaincre ?


Provenant du centre du wagon, une autre discussion m'interpelle.

Dal questionne sa victime coincée dans une position particulièrement inconfortable, nez écrasé contre le lino crasseux, épaule à moitié déboitée.


— Dites-moi, mon ami, me promettez-vous d’être gentil avec les jeunes filles dorénavant ?


Comme tout en posant la question elle a accentué sa torsion, la réponse est criante de sincérité.


— Ouiiiiiii ! Putain ! Ouiiiiiiiiiii, je le juuure !!!

— C’est bien, cette décision spontanée vous honore… Mais il reste cependant un petit problème. Au premier regard, les jeunes filles ne vont pas reconnaître en vous la personne de qualité que vous êtes devenu. Il vous faudrait un signe distinctif.


Elle plonge alors sa main libre dans la poche de son survêt, sans pour autant lâcher sa prise, et farfouille un court instant. Trois secondes plus tard, elle agite un objet métallique sous le nez du grand costaud qui, au bord de l’apoplexie, ne peut que contempler la breloque les yeux exorbités.


— Qu’en pensez-vous ?

— Heu… mhhh… hein ?


Au moment où elle le saisit entre le pouce et l’index, je reconnais l’ustensile. C’est une pince à composter, comme celles utilisées dans le temps par les contrôleurs du métro ou des chemins de fer. Le gars, asphyxié, hypnotisé, n’a pas la moindre réaction quand elle approche l’objet de son visage. D’un geste vif, elle lui découpe un petit carré de chair dans la narine droite. Aussitôt, il se met à beugler comme un goret, à s'agiter dans tous les sens, pissant du sang sur le sol en linoléum. Dal libère sa prise, recule et se remet debout avec grâce tandis que le tortillard freine pour s'arrêter dans une nouvelle station.


Les deux autres filles la rejoignent tranquillement, tandis que le gars, recroquevillé contre un banc, tient son pif ensanglanté d’une main, l’autre bras n’ayant manifestement pas retrouvé sa mobilité. Au moment où les portes s’ouvrent, sa confidente se penche vers lui et lui susurre :


— Sur ce, cher ami, je dois vous laisser, je descends ici. Si jamais votre maman vous demande qui vous a marqué de la sorte, vous pourrez toujours lui donner mon nom, Dalila… la poinçonneuse, Dalila.


L’instant suivant les trois filles descendent sur le quai, bras d’sus, bras d’sous et, levant avec ensemble la jambe façon french-cancan, entonnent gaiement :


— Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous !


Le sourire aux lèvres, je ne peux m’empêcher d'ajouter tout bas.


— … du Q !



* P'tit’ définition : MMA, pour mixed martial arts… Sport de combat (très rigolo) autorisant les coups de pied, de poing, de genou et de coude, ainsi que les techniques de préhension en corps à corps, de projection et de blocage et percussion au sol.


Musique : Le Poinçonneur des Lilas – Serge Gainsbourg


 
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   Asrya   
22/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Le début invite à la lecture, l'écriture est rythmée, soignée, l'ensemble s'enchaîne de manière fluide, c'est très agréable.
Les citations du Poinçonneur des Lilas en arrière plan, on s'imagine que cela va avoir du sens pour le reste de la nouvelle ; on attend.
De ce point de vue, parachuté à la fin de la lecture, alors que le début de la nouvelle s'élance ardemment dans la reprise des paroles, ces dernières sont assez vite délaissées jusqu'à la toute fin où elles sont censé sonner le glas.
Les auriez-vous oubliées en chemin ?
Un détail probablement, peut-être n'est-ce d'ailleurs pas si important.

Tout du long le style est relativement percutant et ne délaisse pas le lecteur. On sent que l'auteur s'est fait plaisir. Alternant langage vulgaire, quotidien, soutenu ; une différence de langue qui n'est pas choquant et qui se complète plutôt bien dans l'ensemble.
On croit difficilement à la première déclaration de Dal et sa prise de parole "soutenue", qui dénote complètement par rapport à la situation. Non pas que cela soit impossible, mais ça ne paraît pas spontané. Pourquoi pas, mais je n'y crois pas et je ne vois pas non plus ce que cela apporte dans le reste du récit.
Une toute autre manière de répondre, bien plus naturelle aurait pu avoir le même résultat ; selon moi évidemment.

Pour le reste, l'emballage de MMA, la description de la scène de "combat" entre les différentes protagonistes, à nouveau pourquoi pas, même s'il n'est vraiment pas simple de faire du MMA dans le wagon d'un métro...
On sent peut-être un peu trop le côté holywoodien de la scène et cette volonté d'appuyer la dérouiller des agresseurs.

Le côté "poinçonneuse" de Dalila est peut-être également "too much", qui plus est avec la réplique des "petits trous" dont la démarche s'apparente plus à une volonté d'amener la chute, qu'à une spontanéité à nouveau.

Bon... des détails dans l'ensemble j'imagine.

La narration est plaisante, dans l'ensemble, je suis moins conquis par les dialogues qui me paraissent moins travaillés ; et la chute qui me laisse de marbre.

Merci pour le partage,
Au plaisir.

(Lu et commenté en espace lecture)

   cherbiacuespe   
25/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Petite chronique d'un fait divers rare.

Assez simplement écrit, construit, ce qui permet de faciliter la lecture et de la rendre à portée, le choix de langage du trio féminin m'a fait sourire d'aise. Il tranche à la fois avec celui des gugusses et à la violence de l'action. Choix judicieux et bien pensé bien qu'improbable.

Des filles qui se défendent contre la connerie des hommes, ce n'est pas la trouvaille du siècle, mais pourquoi pas ? Son traitement se laisse lire. Par contre, la réalité est tout autre quand on se trouve confronté à des gangs de... filles pas plus fines que leurs homologues masculins. Ce qui me fait dire que c'est la bêtise qui est à déconstruire. Concept que je trouve, personnellement, creux et sans intérêt.

Cherbi Acuéspè
En EL

   Geigei   
18/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
"l'élan (animal pourtant tranquille)" J'aurais mis la blague entre virgules, pour plus de fluidité et d'assomption.
"la poinçonneuse, Dalila"

Parfait ! Le narrateur évoque son grand âge mais l'auteur est un ado. Oui, le même que celui du sac.
Merci pour ce bon moment !

   Disciplus   
19/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Style enlevé, limpide, le texte se lit sans anicroche. Les dialogues peuvent s'entendre en ce qu'ils participent au grand écart moralisateur voulu par l'auteur. La vraisemblabilité de l'action peut passer au second plan. (Encore que ! Celui qui manquerait de respect à Amanda Nunes - double championne du monde de MMA l'UFC- ou à Manon Floriot, française, championne du monde MMA amateur- plus encore dans un wagon- pourrait tout à fait le regretter).
On y cherchera une allégorie de David contre Goliath, une revanche du sexe dit faible sur la force bête et méchante du mâle, une opposition de la finesse contre balourdise, de la culture versus le crétinisme.
La mutilation (même un petit trou) doit rester au niveau du symbole (sinon c'est 150 000 euros et jusqu'à 30 ans!)
Peut être sous la rubrique Humour et Détente.

   Malitorne   
19/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Quand j’ai vu la référence à Sandrine Rousseau je m’attendais à un texte polémique comme peuvent être les déclarations tonitruantes de la concernée. Femme intelligente mais dont les engagements radicaux parfois l’égare. Las, au bout de ma lecture je suis très déçu ! À la place d’un affrontement sexiste de haute volée nous n’avons droit qu’à une scène totalement irréaliste, à tous les niveaux : le langage employé des deux côtés (écoutez du rap ou tikTok et vous verrez mieux comment les jeunes causent, quant à l’éloquence de la fille on croit halluciner), le combat d’une super woman même à l’aide du MMA, le Poinçonneur des Lilas que seule notre génération connaît encore.
Tout sonne faux, alors que le contexte permettait un scénario plus subtil à mon avis. Disons que votre démonstration me semble trop grosse, trois filles de banlieue, à rebours d’images préconçues, contre trois couillons. Bof, Sandrine Rousseau méritait plus de panache !
Rien à dire de particulier sur un style que je trouve du coup sous-exploité.

   poldutor   
2/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour Pepito
Alors moi j'ai bien rigolé...!
Pourquoi pas, ces gars ont plus de vocabulaire avec leurs mains qu'ils agitent sans cesse en parlant, qu'avec leur bouche, leur vocabulaire contient environ cinq cents mots dont trois cents trivialités...Je pense qu'une jeune fille adepte d'un sport de combat peut largement tenir tête à un malotru dans un espace exigu, cf. Clarisse Agbegnenou ou Estelle Mossely .
Les paroles de la chanson collent très bien aux situations et les deux premiers paragraphes rappellent le prologue de certains épisodes de "Nestor Burma" quand il rentre après une soirée "éthylisée".
D'accord le "poinçonnage" est un peu limite, mais le prénom de la petite Dalila le rend obligatoire !
Bravo
poldutor

   Tiramisu   
19/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J'ai bien ri et c'est ce que l'on attend d'un texte humour détente. Pourtant, je ne suis pas très bon public. J'ai aimé à la fois les effets de surprise, on ne s'attend pas du tout à ce que les filles prennent le dessus, la réalité est toute autre dans bien des situations. Où trop souvent dans la rue ou les transports, elles sont obligées de faire profil bas lorsque plusieurs hommes les interpellent par crainte d'être brutalisées. J'ai bien aimé leur classe et leur désinvolture.
Les scènes d'action et de bagarres sont très bien rendues, et vraiment très drôles. L'écriture est fluide.
Même si il y a un certain manichéisme, cela me semble complètement adapté à un texte humour /détente où on est amené à forcer le trait.
Merci pour cette lecture réjouissante.

   hersen   
19/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bon, ben je m'y colle , t'es tout larmoyant en forum. Ceci dit ton dernier com date de septembre 2022, on ne peut pas demander à césar des lauriers qu'on n'aurait pas mérité (à peu près en latin dans le texte).
Je ne sais pas pourquoi Tiramisu parle d'humour détente, puisque la nouvelle est classée en réalisme historique. Ce n'est qu'un détail.
Ta nouvelle, Pepito, me dit qu'avec tous les "ismes", on n'a pas fini. Les trois mecs sont des gros cons, les trois filles top.
Ok, tu as ménagé une sorte de suspense au début, mais finalement la nouvelle n'est jamais qu'une leçon de combat. je sais bien que c'est la vie, mais ce que je trouve dommage, c'est qu'au bout du compte, les trois gros cons vont rester gros cons. Amoindris physiquement, en plus, c'est pas de bol.
je sais la vie n'est qu'un rapport de force, qu'il soit physique, intellectuel ou psychomachin. Dont acte.

je sais que l'on trouve très bien que les filles fassent des Arts martiaux pour se défendre. Le chemin différent peut-être serait de faire des Arts martiaux, si on est passionné(e)s, pour que justement, on ne nous attaquent pas.

Je pense qu'une nouvelle relatant un combat est très difficile à réussir, le piège étant que ça fait souvent
-petit a
-petit b
petit c
etc

Je crois que tout est trop focalisé sur le combat entre gros cons et filles prêtes à ça. bien entrainées, contrairement aux mecs de l'histoire apparemment.
je ne dis pas que le sujet ne m'intéresse pas, je dis que tu passes un peu à côté. parce que si c'est de l'humour détente, ça ne me fait pas rigoler tant que ça.
Ah, si j'oubliais : je te promets que de ma vie je n'oubliearai jaimais ton : le mec est pas le crayon le plus affûté de la boîte.
ça m'a vraiment fait rire, surtout qu'en plus, il a pas l'air d'utiliser beaucoup de crayons, c'est comme une impression que j'ai.

inrtercaler la chanson ? je ne me suis pas encore décidée sur une bonne idée ou non. Je pencherai pour non, il manque un liant, si tu vois ce que je veux dire (même si le coup du trou dans la narine, en plus de m'avoir fait mal en le lisant, est tout de même plus agressif que l'Art Martial, non ?s

Voilà, j'arrête là, je voulais que tu en aies pour ton argent, même si toi-même ne crache pas souvent au bassinet.
(je n'ajoute pas d'emoticone, t'as l'air au courant...)

   Blitz   
20/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Texte très revigorant, même si malheureusement cela reste du fantasme que l'on a tous quand on voit de tels lascars. On a envie de leur éclater le pif ou leur couper une oreille... mais bon, c'est dangereux et même un expert en MMA peut se retrouver à terre ou lardé d'un coup de couteau. En tous cas le texte permet de rêver un peu à la justice.
La poinçonneuse Dalila... il fallait la trouver celle là !
Le style est agréable à lire, on est dedans tout de suite.
merci

   plumette   
20/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je me suis amusée à la lecture de ce texte qui renverse de manière assez caricaturale certaines idées reçues. C'est d'ailleurs peut-être la limite de cette histoire qui s'avère finalement sans surprise.
Il n'est pas question de crédibilité ici, mais plutôt du plaisir pris à jouer avec certains clichés et de la façon dont tu t'amuses avec la langue!
J'ai trouvé les citations de chanson ( j'adore! et je pratique) et le maniement des styles savoureux.
Un texte qui ne se prend pas la tête !
A te relire!

   Pepito   
20/4/2023

   Annick   
20/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Petites corrections si tu le veux bien : lever le pied "de" plutôt que "sur".

"Elles finissent par s’installer à mon niveau, de l’autre côté du wagon". Ce n'est pas plutôt de l'autre côté de l'allée du wagon ?


La scène est vue à travers le regard d'un narrateur désenchanté, après une soirée bien arrosée. Cela le distrait. Surtout que les filles ne sont pas désagréables à regarder. La description est précise, on se représente bien ce trio de filles insouciantes et guillerettes, bien dans leur corps.

Le décor est planté : un univers de banlieue crasseuse. Les personnages qui défilent correspondent bien à ce lieu qui semble glauque, surtout le trio d'individus, satisfaits de pouvoir "s'amuser" de ces "faibles" meufs.

La visée du texte est, bien sûr, le burlesque, le rire. Il y a un décalage entre le vocabulaire châtié des filles et la vulgarité des propos des garçons. Le but est de faire rire et de montrer qu'elles dominent, de par leur intelligence et aussi physiquement, ces pauvres mâles. La rossée, (la branlée) qu'ils reçoivent est foudroyante. Championnes de judo ?
Les rôles sont inversés. David contre Goliath.

Il y a du sang, des blessures, ce pourrait être une scène tragique. C'est sans compter sur le regard rigolard du narrateur qui s'en paye une tranche si je puis dire.
Le monologue est savoureux, les scènes de combat cinématographiques. Tout est écrit pour rendre les gars ridicules aux yeux des lecteurs.
Caricatural ? Oui, à travers le regard du narrateur. C'est un mec de banlieue aussi, le narrateur idéal pour raconter ce genre de mésaventure. Son vocabulaire n'est pas celui d'un jeune cadre dynamique hyper diplômé. Mais il est malin et sait bien analyser la situation pour éventuellement se préserver d'un danger. Il est plus âgé, ceci explique cela.
Tout est fait pour baigner le lecteur dans cette atmosphère de banlieue qui craint.

Associer la mutilation de l'énergumène avec le poinçonneur des lilas, "la poinçonneuse Dalila", est pour le moins original. C'est cruel quand on y pense. Mais comme le narrateur donne le ton, on rigole !

Intercaler les pensées du locuteur sur ses propres projections, ses désirs, ses rêves crée un contraste saisissant entre sa vie rêvée et ce quotidien "dégueu".

La chute est...

J'ai lu cette nouvelle hier soir avant de me coucher et je n'ai jamais si bien dormi.
Merci docteur. Je vous dois combien ?

   Myndie   
22/4/2023
Bonjour Pepito,

c'est un plaisir de retrouver ici ton style, ton humour et ta décontraction. Et ton habileté à nous amener à lire entre les lignes en n'ayant l'air de ne pas y toucher...
Thème à la mode, détournement de machisme et correction finale : on a envie d'applaudir en criant « Bien fait ! »
Ce que j'ai aimé :
-la lâcheté du narrateur, un régal : vous pouvez compter sur moi mais pas trop quand même;-D:
« La situation est du genre à titiller mon syndrome du chevalier servant, mais je n’ai aucun moyen de m’imposer physiquement. Compter sur mon grand âge et ma tchatche pour négocier la paix jusqu'au prochain arrêt me paraît un peu juste. »

-l'originalité qui consiste à entrecouper le texte de paroles du « Poinçonneur des lilas ». Procédé que j'aime beaucoup.

-le langage châtié des filles, une totale incongruité, tout comme le cursus option dialectique et MMA, du Pepito déjanté pur jus.

Cependant, j'avoue honnêtement que j'ai été moins sensible au déroulement de ces péripéties qu'à ta nouvelle « Automne » qui m'avait plongée dans une ambiance comme je les aime ; ou encore « Gérard » qui m'avait fait mourir de rire.
Il manque ici un peu de cette légèreté loufoque (ou cette loufoquerie légère, au choix) qui caractérise ton écriture et que personnellement j'adore. Et aussi le souffle cinématographique qu'en cinéphile éclairé tu sais si bien d'habitude donner à tes textes.
J'ai certes trouvé cette nouvelle un peu plus faible et un peu moins à la hauteur de ton talent et de ta verve pétillante ; mais je me suis quand même régalée à te lire. Et pour ça : Merci pepito !

Myndie,
quand même pas trop à l'aise dans le métro

   Edgard   
23/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Salut Pépito,
J'avais loupé cette petite nouvelle, (ça arrive de louper le train...): excellent scénar de série B et qui, me semble-t-il, ne se donne pas, pour plus. Le MMA, sport que peu de gens connaissent, fascinant et effrayant où chaque coup pourrait tuer l'adversaire, est bien propre à ce genre...avec des adeptes dignes d'hypokhâgne... la classe!
Les héroïnes sont des super-women, légèrement caricaturées comme il se doit, le narrateur super lâche, les trois cons, excellemment cons.
Que demande le peuple?
On lit ça d'une traite, et chaque coup de poing dans les gueules est comme mordre dans un éclair au chocolat. Est-ce qu'on se demande pourquoi Bruce Willis n'est jamais mort ?
Ton style est jouissif, juste ce qu'il faut de décontraction et d'humour.
On se sent plutôt, malheureusement, du côté du témoin...bon, on se pardonne.
Vas-y Pépito! Ne lâche rien.

   Catelena   
23/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Salut Pepito,
Contente de te retrouver ici ! Cela faisait un bail.

Tu ôtes quelques parenthèses, qui me prennent trop par la main... et tout sera parfait pour moi.

L'écriture est aux petits oignons. Pas que l'écriture, d'ailleurs, l'histoire aussi. Avec ses grosses ficelles, elle tient la route pour étouffer n'importe quel clone de Sandrine Rousseau de deuxième degré.

On en rêve tous, pas vrai, de voir le jour où la vapeur se renverserait enfin. Même si des gros cons, il y en a de tous les côtés, et que ce n'est pas demain que la tendance va diminuer.

J'ai juste été un peu déçue par la catégorie choisie ; je voyais mieux la nouvelle en sentimental-romantique. Non ?..

Deux ou trois gourmandises, glanées au fil de ma lecture :
« Il n'a pas l'air d'être le crayon le mieux aiguisé de la boîte »
« La poinçonneuse, Dalila... »
et puis le narrateur, dans son rôle de lâche pas très courageux, mais très réaliste.

Merci l'Ami, pour ce bon petit moment passé à sourire.
C'est pas tous les jours...


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