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Anonyme
3/6/2013
a aimé ce texte
Bien ↑
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Vraiment un bon texte, je trouve ; au départ, anodin, voire un peu ennuyeux à mes yeux, puis vous montez en puissance et donnez quelque chose que je trouve précieux : un regard décalé. Ainsi, le cariste en cornac et la production de crème en reine des fourmis, j'ai adoré ! La scène culminante de la déroute de l'intérimaire, chapeau aussi.
J'ai bien aimé le chauffeur de camion punkette, mais regrette que vous n'ayez pas expliqué comment, en fin de compte, le problème du transport de la machine jusqu'au camion avait été résolu... et puis cet atelier qui fabrique des machines monstros et qui ne comporte que deux techniciens, cela m'étonne : il est petit artisan, le narrateur ? J'aurais préféré un meilleur "ancrage" pour cette partie du texte, je trouve qu'ici les boulons narratifs ne sont pas bien serrés. Bon, mais sinon j'ai vraiment aimé la manière dont vous faites ressortir l'insolite du quotidien. Question de regard, oui. "Ne pas oublier d’avertir mes enfants que fumer après un repas à la cantine peut être dangereux." : marrant ! "Pour que la dame ne se retrouve pas, par inadvertance, avec des doigts palmés, on avait eu la bonne idée de lui enserrer les poignets dans des bracelets de cuir reliés à deux chaînes. A chaque fois que la monstrueuse mâchoire métallique claquait, ses poignets étaient brusquement tirés en arrière, l’empêchant de se faire gober les mimines." : je suppose que l'anecdote est authentique (vous pouvez confirmer ?) ; en tout cas, "si non e vero, e bene trovato", parce que l'image est frappante je trouve ! "dans les usines, les commerciaux des agences d’intérim sont surnommés « marchands de viande »" : pas que dans les usines, j'ai entendu cette expression dans la prestation de service. |
Pimpette
30/6/2013
a aimé ce texte
Passionnément
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J'aime tout
C'est un texte savant, bien écrit, et plein d'humour! Original aussi par son sujet! Les charlottes font ma joie depuis toujours et la chauffeuse punk -piercing et très féminine en même temps est un régal! Soyons franche pour une fois: J'ai lu trop vite et j'y retourne tout de suite! Je voulais juste matraquer mon 'exceptionnel' le plus vite possible! DU coup j'ai relu'Cécité sélective'; Excellent pas assez apprécié à mon avis....c'était une sacrée histoire... |
Anonyme
30/6/2013
a aimé ce texte
Bien ↑
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Mélange de tragique et de drôle, le deuxième ne faisant que renforcer le premier : j'aime bien.
Il y a assurément chez l'auteur une jubilation à jouer avec la langue, jusqu'à parfois la négliger faussement. C'est certes tout personnel, mais je trouve que cette nonchalance feinte prend toute son ampleur par contraste, lorsqu'elle partage la place avec une langue plus soutenue et des images poétiques, ce qui n'est d'ailleurs pas du tout absent de ce texte, mais je crois que l'aurais encore davantage apprécié si ceci avait été plus présent. Exemple : "Il regarde maintenant vers moi, ou plutôt à travers moi." J'ai particulièrement apprécié cette phrase, car elle rend parfaitement compte du fait qu'à cet instant, le gars de la chaîne n'est plus qu'un spectre, ne sachant plus très bien où il se trouve, ou préférant être partout ailleurs que là, effet d'ailleurs rendu par miroir, puisque c'est le narrateur au travers duquel le gars regarde qui est présenté comme un spectre. Le choix du terme "boyauderie" est un choix réussi, très imagé, d'ailleurs parfaitement en accord avec le champ lexical de la boucherie. A d'autres moments, je trouve que ce jeu avec la langue oublie de préparer le lecteur, comme dans cet exemple : "Après un dernier salut jovial, il repart en trompe [...]". Le lecteur rectifie bien sûr en "trombe", tout en comprenant que ce doit être volontaire, mais ce n'est qu'ensuite qu'il en trouve la confirmation avec le mot "barrissement". Je trouve qu'il y a là une maladresse de logique de préséance, même si je reconnais qu'il eût été ardu, dans le contexte, de caser le mot "barrissement" avant le mot "trompe". A défaut d'y parvenir, peut-être eût-il été plus sage d'y renoncer, car il ne reste plus visible que l'intention de l'auteur au détriment de l'effet potentiel. EDIT: après relecture, je me rends compte que la comparaison est entamée bien plus tôt, notamment par l'emploi du mot "cornac", très explicite. Visiblement, ça ne m'a pas suffit pour faire passer la trompe, sans doute un peu trop encombrante. J'aurais peut-être aimé que le personnage de la "chauffeuse poids lourd", potentiellement très truculent et dont le potentiel de truculence est d'ailleurs en partie exploité, ne soit pas abandonné. J'ai un peu tiqué sur l'histoire du tapis, me posant des questions sur la crédibilité de la situation. N'y aurait-il pas dû y avoir un dispositif automatique interrompant le processus en cas de problème ? Je me trompe peut-être (un lecteur, ça se trompe énormément). Je ne connaissais pas l'origine de l'expression "travail à la chaîne" et je suppose qu'elle n'a pas été inventée. J'ai donc été ravi de l'apprendre. Ah oui, y a un truc que j'ai pas pigé : comment se fait-il que l'engin qui ne peut pas passer la porte puisse la passer sans problème sur un clark ? J'ai sans doute loupé une marche (peut-être que l'engin à été mis à l'horizontale auparavant). Et puis, à moins d'avoir loupé une autre marche, il me semble qu'on zappe complètement l'installation finale de la machine, même si je comprends bien que le propos n'est pas là. Bien entendu, l'installation de la machine n'est qu'un prétexte à la dénonciation d'une situation sociale, mais justement, j'aurais bien aimé que les ficelles ne soient pas si visibles. |
Anonyme
30/6/2013
a aimé ce texte
Bien
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Mon commentaire avait été retiré de l'Espace Lecture car je pensais avoir reconnu son auteur et je donnais son nom, chose à ne pas faire ! (en plus j'me suis gouré, c'est pas lui ...)
Voici donc un copié-collé de ce que j'avais écris : Je me suis un peu perdu dans la chronologie des évènements, entre la machine, le chauffeur routier et l'intérimaire. Vous passez de l'un à l'autre rapidement, sans transition, certainement dans un souci de multiplier les angles d'approche. Du coup le texte perd de sa cohérence, il manque du liant à l'ensemble. Tout ceci fait un peu patchwork et il n'est pas évident d'assembler les morceaux. J'aurais aimé par exemple que vous insistiez sur ce chauffeur féminin, personnage original mais non, vous nous laissez en plan ! Mis à part cet aspect légèrement décousu c'est un bon texte, à l'écriture efficace, qui dénonce avec justesse les conditions déshumanisées de la production industrielle. |
brabant
30/6/2013
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Pépito,
Sans doute le texte le plus dur que j'aie lu sur Oniris à ce jour (mine de rien). J'ai appris plein de choses que j'aurais préféré ignorer, suis un peu autruche, ... mais chevelue car le pétrole Hahn Hahn dont j'ai usé et abusé dans ma jeunesse m'a permis de conserver une tignasse digne des archanges du Quattrocento - pas vous ? ;) -, les yaourts aromatisés c'est fini pour moi (Si vous pouviez m'informer aussi sur ceux qui sont aux morceaux de fruits ?), vais m'acheter la série des Nikita (ça fait un moment que j'en ai envie :) Déclic M'sieur Manara lol). Je connais vos personnages IRL : le cariste chef de ballet avec la corpulence de son chariot, l'intérimaire dépoté - le texte le plus impitoyable je vous dis... qui se lit d'une traite..., d'une traite..., ben oui TRAITE !... - et rempoté à n'en pas finir. Salaud de Ford, Salaud de Léonard (Tiens ! J'aurais jamais pensé écrire ça un jour !) Saloperie de taylorisme ! P S : Faut-il voir une allusion au "croc de boucher..." ? Titre et dernière phrase du texte + origine présumée de l'expression du travail à la chaîne :D |
David
1/7/2013
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Pepito,
Oui... on est lundi matin, je ne savais pas trop quoi faire, à deux doigts de décrocher un téléphone... c'est là que je t'ai lu, ma vie à changé. J'aime bien cette image de l'usine peuplée d'animaux exotique ou imaginaire, l'éléphant, la pondeuse... l'intérimaire. Cette œil de reporter tout au long du récit aussi. J'imagine même une voix particulière, mi-blasé, mi-poétique, qui doit me venir dune émission télé. Ça sonne vraiment bien en tout cas, même plus loin que le reportage, c'est peut-être même un explorateur extra-terrestre que je me dessinais à travers le narrateur, un Charlton Eston sur sa planète des singes. Je ne crois pas aller trop loin en y voyant une sorte de science-fiction, il y a même une porte qui s'ouvre toute seule, comme dans star trek, des technologies improbables... Non, bien sûr, c'est cruellement vrai. |
alvinabec
1/7/2013
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Pepito,
Je trouve votre texte intéressant, le reçois comme un témoignage sur les conditions de travail dans une usine de yaourts, vous l'agrémentez d'un bestiaire bienvenu, en revanche la partie 'sociologique', Ford...les débuts du taylorisme, me semble superflue et en rupture de ton avec l'ensemble du récit. Il y a des personnages peu exploités dont, du coup, le lecteur peut se demander ce qu'ils amènent à votre écrit. Toute l'histoire est racontée du point de vue du 'je', pt-être d'y adjoindre d'autres regards serait-il enrichissant. A vous lire... |
Pepito
6/7/2013
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Remerciements d'usage à voir là :http://www.oniris.be/forum/a-propos-de-titre-accrocheur-remerciements-t17221s0.html#forumpost227706
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Bidis
10/12/2013
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Jusqu'à "Les pelles de son chariot soulèvent ma machine ...", le texte se lit d'un trait avec plaisir et même un brin de jubilation, mais, à partir de là, j'aurais aimé voir l'histoire prendre une autre tournure (ou une tournure tout court). Je continue à lire, mais avec une sorte de déception mêlée d'ennui et quand arrive le "Ce qui devait arriver arrive. ", c'est trop tard, mon attention s'éveille un peu mais avec l'appréhension d'être à nouveau déçue, donc avec réticence. Et j'avais hélàs raison : il ne se passera décidément rien de très percutant dans cette usine si bien décrite.
C'est très dommage. |
Perle-Hingaud
12/3/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un très bon texte. Il y a l'observation (on reconnait chaque poste), mais surtout le décalage, la réflexion du narrateur sur cette tranche de vie. J'ai beaucoup aimé vous lire.
Il ne manque qu'une chose, à mon avis: pousser le tout dans une histoire, placer une intrigue. Il y a matière, avec ces hommes et ces femmes. Au fait, les portes de l'atelier ont-elles été ensuite rehaussées ? ou les commandes hors gabarit refusées ??? :) |
in-flight
2/2/2016
a aimé ce texte
Bien ↑
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Hay !
J'en suis venu à lire ce texte après avoir lu (et même écrit!) ça: http://www.oniris.be/nouvelle/in-flight-a-la-chienne-3922.html (hé hé Pepito ne m'en voudra pas ;) Une bonne description de ce qui peut se passer dans l'industrie agroalimentaire, des enjeux et intérêts de chacun. En bref, une organisation précise, des cadences infernales et des vies brisées(?) tout ça pour bouffer des yaourts de merde. Beaucoup aimé la scène de l'emballement de la machine avec l'intérimaire débonnaire. J'ai souvenir d'une scène similaire où j'avais bloqué une chaîne à cause d'un embouteillage de cartons: tout était parti en vrille, la machine faisait un bruit de fin du monde, ça gueulait... Je ne savais plus où me mettre: "désolé d'être trop lent alors que je sue à grosse goutte pour gagner le SMIC... Vraiment désolé Maître." J'ai quand même trouvé le texte un peu long, notamment le passage de la "camionneuse", à mon avis pas essentiel. Enfin capté les "marchands de viande" ;) Merci |