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Anonyme
8/5/2012
a aimé ce texte
Bien ↓
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Je suis mitigée. Dans sa deuxième partie, à partir de la rencontre avec Bernard, je trouve que le texte réussit bien à transmettre la difficulté d'être, atteint à l'évocation de la condition humaine, mais avant, pour moi, il illustre uniquement ce proverbe : "Les gens heureux n'ont pas d'histoire". Cette partie m'a ennuyée parce que je trouve le bonheur des autres ennuyeux (du moins en littérature), il ne m'apprend rien.
L'équilibre est difficile à trouver. Par moments cette deuxième partie m'a paru trop appuyée dans le genre "la vie est dure ma bonne dame" (cf. mes remarques plus bas), tandis que la première, à mon avis, péchait par insignifiance. Reste une tentative touchante de transcrire quelques instants de vie ordinaire, banale et intense. Ce n'est pas facile et je salue le défi. "Aucun de nous n’est dupe, le sort de la nouvelle station de ski nous est bien égal, ce qui compte c’est le son d’une voix humaine, rien d’autre qu’une voix humaine." : cette sentence est trop appuyée pour moi, répète l'évidence. Même remarque pour la toute fin à partir de "En repartant, je longe les restes d’un feu", les objets calcinés et le bouquin sur la pêche, plus la morale explicite. Le pathos, pour moi, est tout proche. |
Lunar-K
9/5/2012
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Un texte assez touchant dans sa "banalité" je trouve. Pas vraiment ce que je prise en littérature, l'exposition du quotidien et du particulier, mais je dois néanmoins reconnaître que c'est plutôt bien fait ici, avec une belle sensibilité dans l'écriture et dans les descriptions notamment. Par rapport à l'histoire en elle-même, j'ai davantage été interpellé par la seconde partie. Peut-être bien, précisément, parce que ce n'est que là que le quotidien est à peu près rompu par l'arrivée du chien et, finalement, par la rencontre avec Bertrand. Le cours ordinaire des évènements se trouve alors sensiblement détourné. Le narrateur, qui a lui aussi bien sûr ses petits tracas, se retrouve face à quelqu'un de vraiment malheureux, et surtout se retrouve, semble-t-il, totalement désarmé face à cela. Sans doute relativise-t-il alors ses propres problèmes, notamment sa dispute avec sa femme (qui, cela dit, met bien vite de côté son animosité...). Cela n'est pas explicitement dit, mais ça me semble tout à fait plausible. En tout cas, il y a dans cette rencontre comme un malaise. Malaise rendu tout à fait tangible par ces silences et ces précautions à l'égard de Bertrand. J'ai bien aimé cette scène, finalement très simple, mais néanmoins porteuse. Par rapport à l'écriture, maintenant... Comme déjà dit, j'y trouve une belle sensibilité. Cela est surtout visible dans la première partie, celle qui précède la rencontre avec Bertrand donc. Même si c'est cette partie que j'apprécie le moins, il me faut néanmoins y reconnaître quelque chose de tout à fait remarquable selon moi. A savoir que, bien qu'il ne s'y passe pour ainsi dire rien du tout, je ne me suis pas ennuyé. Et cela est dû, je crois, à un équilibre parfaitement trouvé dans les descriptions qui, sans non plus être surabondantes ni, de ce fait, envahissantes, restent suffisamment précises pour poser clairement le contexte et les personnages qui y évoluent. Cela sans jamais être lourd ni, donc, ennuyeux. Il me semble qu'il y a là quelque chose qui mérite d'être signalé. Car c'est souvent dans ses descriptions que ce genre de texte peut perdre ses lecteurs. Mais pas ici... Bref, un bon texte. Pas du tout ce que j'apprécie habituellement, mais plutôt réussi dans le genre. Un texte en tout cas très touchant, tout à fait crédible également, parfaitement contextualisé mais sans jamais trop en faire. J'ai bien aimé. |
brabant
13/6/2012
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Bonjour Perle-Hingaud,
Comme souvent chez Perle-Hingaud je trouve les personnages masculins trop féminins. Marc a des hésitations et des peurs de gonzesse (lol), ce qui fait que je l'ai longtemps pris pour une fille au côté du cousin dans la vieille Renault ; le cousin est trop beau, trop sportif, trop propre sur lui pour être vrai (d'ailleurs il n'a pas de nom !) pour exister vraiment ; quant à Bertrand il se soûle (et prétend se détruire ?) avec un apéritif de femme (le porto) et n'arrive même pas à bout d'un paquet de chips, reste trop policé dans son malheur... Le cousin renonce à la randonnée ; Bertrand accepte bien facilement la partie de pêche ; Marc a quémandé un pardon. Ce texte manque à mon avis de testostérone. Les comportements masculins sont vus, idéalisés au travers d'un oeil féminin. Le comble de la viriliuté y est une partie de pêche. Ce texte m'apparaît d'une certaine manière unisexe. A quand un texte dont les personnages principaux seraient des femmes ? pour voir... et les hommes au second plan pour voir (aussi) ce qui en ressortirait, quels caractères leurs seraient attribués qui les différencieraient des femmes, ou ne seraient-ils que des faire-valoir ? Ici les femmes sont absentes et les hommes n'existent pas. Texte trop élégant, même le vieillard en short et marcel y est propre et le chien à s'appeler Flibuste y fait BD. |
Anonyme
15/5/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bien aimé ce récit pudique, on pourrait presque se croire chez Sautet. La fin me paraît bonne, c'est celle qui convient à cette nouvelle sur le temps qui passe. Histoires infimes ou "vies minuscules". Poétique.
PS Le porto, pas terrible par contre :o) |
Anonyme
15/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Un texte que j'ai aimé.
Je trouve ce texte très joli dans sa simplicité, un moment de vie comme un autre, calme et "doux" avec des aspérités. Il n'y a rien d'exceptionnel certes, mais rien de catastrophique. La vie en somme quelque part ! Je salue le talent de conteuse de l'auteur qui m'a amené du début à la fin sans temps morts, sans ennuis. Quelques tournures m'ont gêné: "la pêche au fario" : à LA fario il me semble; c'est pas le truite mais la truite. :) " Mais trois caresses": j'aurai mi une virgule après mais, ou transformé le mais en mes. Un texte fort agréable que j'ai apprécié, bravo et merci. |
pieralun
16/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Personnellement, j'ai toujours admiré les auteurs, les livres, les films également qui sont capables de m'entraîner dans leur douce musique en racontant peu de choses: le film " et au milieu coule une rivière ", les livres de Jean Paul Dubois, les ambiances de Proust.
S'ils ne possédaient pas une belle image ou une remarquable écriture, la magie n'opererait pas. Sur quoi repose cette écriture, quels sont ses critères de qualité, il est difficile de répondre. Chez Perle, ces critères sont présents, et j'ai avalé goulûment cette petite nouvelle sur ma tablette peu pratique pour la lecture sans sourciller. J'ai pénétré les paysages, entendu les cris des enfants, vu le manège de réconciliation du couple. Petit bémol, je n'ai pas été convaincu par le personnage abandonné de tous, sauf de son chien. Mais cette belle écriture, n'est-elle pas l'atout indispensable de la littérature? Combien de romans qui avaient sûrement quelque chose à dire ont été sacrifiés à partir de la 50 eme page sur l'autel de l'ennui; non pas à cause de la médiocrité de l'histoire, mais bien de l'imperméabilité de l'écriture. Alors, bravo et merci à Perle. |
matcauth
16/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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En lisant les autres commentaires, je vois bien que ressort l'idée de banalité, de simplicité. Mais écrire simple, qu'est ce que c'est difficile : la preuve, on ne voit pratiquement jamais ça sur le site.
C'est une drôle d'alchimie, dont j'aimerais avoir l'antimoine, car retranscrire une tranche de vie, avoir l'oeil pour ces détails (la polente, les chips, les deux verres à moutarde, le chien qui embête tout le monde arf!) c'est pas facile. Rester spectateur, ne pas chercher à prouver au futur lecteur qu'on est un génie en déblatérant deux-trois traits de morale, ça! c'est dur! alors bien sûr, l'histoire pourrait être plus intrigante, bon. Mais déjà quinze mille caractères c'est court, poser une atmosphère, une ambiance, donner les moyens à l'auteur de s'identifier, en si peu, c'est dur. ça m'a fait penser à du Christian Signol, version Savoyarde. "On discute de choses sans importance, du temps et des bagnoles, des mots destinés à tromper l’ennemi, à camoufler le gris sous les yeux, le sillon d’amertume autour de la bouche. Aucun de nous n’est dupe, le sort de la nouvelle station de ski nous est bien égal, ce qui compte c’est le son d’une voix humaine" tout est dit dans ce paragraphe, la description précise et pas seulement physique mais aussi psychologique, un ressenti très exact, de ceux qu'on a tous vécus. une chose, quand même, et je ne sais pas de quoi ça vient : j'ai du m'y reprendre à plusieurs fois pour m'ôter l'impression que le narrateur était une narratrice. |
macaron
16/5/2012
a aimé ce texte
Bien
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Une histoire agréable à lire, bien construite, joliment écrite. Pas facile d'appuyer sur le point sensible sans tomber dans le larmoyant ou l'artificiel. Tout est dans le dosage émotionnel et je le trouve plutôt réussi. La vie de tous les jours se confond parfois dans une poésie simple qu'on rechigne à reconnaitre. Cela est pourtant tout à fait salutaire!
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Perle-Hingaud
27/5/2012
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Anonyme
21/8/2012
a aimé ce texte
Un peu ↓
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"Devant l’ancienne grange aménagée, la voiture de Pascale, échouée, criarde de tôle écarlate."
"Je longe l’eau, transparente, vive. Je crois apercevoir une silhouette argentée, mais peut-être n’est-ce qu’un reflet du fond granitique." J'ai un avis mitigé. J'apprécie les histoires qui racontent les petites choses de la vie, des bouts de presque rien. Ici, c'est vrai, on a ces moments volés à la simplicité, au quotidien. Sauf que l'écriture oscille entre le plat et l'alambiqué à peine dissimulé. Les personnages quant à eux manquent de relief, la psychologie très féminine du protagoniste qui se cramponne à une portière, a des vagues à l'âme, Marie, les yeux bleus, la dispute... On sursaute à la lecture et on y croit pas. Un texte aux qualités inexploitées. |