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Lunar-K
1/8/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Autant le dire tout de suite, la mise en page de votre texte n'est pas du tout encourageante, trop compacte. Ce n'est clairement pas l'idéal pour une lecture sur écran.
Mais, une fois cet obstacle dépassé, ce texte est vraiment bien mené. Beaucoup de longues phrases, d’apartés,... Le récit navigue au gré des pensées du narrateur, tourne en rond autour de cette sirène inatteignable qui l'obsède. Car, faisant abstraction de votre incipit, ce n'est pas une métaphore de l'abandon d'un amour que je vois, mais la recherche de celui-ci, la recherche d'un amour inaccessible, impossible, dont on ne sait même pas s'il existe véritablement ou s'il n'est qu'une "projection de l'esprit", mais auquel on veut croire à tout prix. Une obsession plus qu'un abandon, sinon dans les derniers paragraphes où, finalement, le narrateur semble effectivement abandonner sa quête insensée, sans pour autant se remettre fondamentalement en question, en conservant l'espoir que cette apparition était bien réelle et en étant pleinement conscient de son influence, véritable ou fantasmagorique, de cette "lueur" qu'elle fit naître et qui nous guida toujours vers elle, vainement peut-être mais qui nous aura au moins permis d'avancer. Je trouve cet aspect du texte particulièrement bien développé. Le narrateur qui s'enfonce aux limites de la folie, faisant fi de la plus élémentaire rationalité de façon tout à fait consciente (n'est-ce d'ailleurs pas pour cela qu'il n'ose en parler à ses compagnons ?). Et puis ce final, qui nous montre qu'en traversant ainsi la folie, et en la dépassant (tout en restant conscient de l'épreuve traversée), nous faisons un pas immense vers quelque chose de supérieur, vers la terre ferme. Qui nous montre que, une fois surmontée l'instabilité de l'océan, de la folie, nous pouvons consolider notre ancrage, le solidifier sur la terre ferme, armé pour un nouvel inconnu, plus solide (mais assez peu défini ici). Bref, un texte vraiment bien ficelé, très intelligent. Malheureusement pas toujours facile à suivre de par ses longues phrases et ses paragraphes en bloc. Mais qui vaut bien un petit effort pour surmonter ces quelques difficultés. |
Anonyme
16/8/2011
a aimé ce texte
Beaucoup
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C’est très bien écrit mais la mise en page sous forme de blocs a gêné ma lecture. Difficile de pouvoir reprendre son souffle et de méditer sur ce que l’on lit sans perdre le fil des lignes …
Le premier paragraphe est un très bel hommage singulier à la mer de la part d’un auteur qui a n’en pas douté à vécu la mer. J’aime beaucoup la comparaison : « L’angoisse, le désir, s’enfantent de ces mouvements d’eau. La croissance de leur lascivité et la violence qui à un moment ou un autre en surgit font abonder dans le marin une excitation comparable à celle des plus passionnées des étreintes sexuelles. » . La grande mer, la grande mère, la dévoreuse, la seule amante … Le second paragraphe semble une seconde falaise plus difficile à aborder. Une impression de déjà vu par rapport au premier, sauf qu’il y a la lumière : « aurais été sinon tenté de croire perdu à jamais : la lumière. La lumière, celle d’une petite mèche, un petit rien perdu parmi les ténèbres prêtes à noyer…. terrassant le dragon des eaux, » Et aussi : « de matière pour se focaliser sur une vague, grande, du moins autant que les autres, rien de plus, …. J’en perdis conscience… » La troisième falaise- paragraphe nous emmène bien plus haut, ne frôlons nous pas la spiritualité des profondeurs si j’ose dire avec la rencontre avec la sirène et sans doute les divinités bien féminines, est ce la déesse ou la femme, est ce l’amour du divin ou la recherche de l’amour idéal, mais est ce que tout cela n’est pas au fond tout à fait lié. Très beau texte. Seul regret ces paragraphes en forme de falaises ou vagues énormes, difficiles à aborder qui donnent envie parfois de renoncer. La mer est tellement vécue qu’elle est bien rendue, le lien spirituel et charnel, aussi. Les passages plus explicatifs, les phrases parfois trop longues ont parfois empêché de me laisser totalement bercer, dommage. Merci à l’auteur pour cette traversée. |
Palimpseste
18/9/2011
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J'ai lu la première moitié du premier bloc...
Je referai un essai plus tard... j'ai l'impression pour l'instant de manger un gâteau fait de bons ingrédients mais trop compact... genre que ma mère aurait appelé "un étouffe-chrétien" et qu'on mange en essayant de le détremper. Je reviendrai ce soir ou demain (ce qui est déjà une critique positive, sinon j'aurai dit "ne comptez pas sur mon retour"). |
Anonyme
18/9/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
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Belle conclusion, à mon avis, pour une histoire prenante dont j'ai trouvé l'écriture peu banale. Trop chargée parfois, notamment en adverbes (cela ne m'a pas gênée dans l'ensemble, mais je crois quand même qu'il y en a un poil trop à mon goût, par exemple dans "restés jusqu’alors confusément sombres, comme justement ces pans de paroi qui profitent fugacement de la petite lumière") ; ma lecture en a été arrêtée par moments, je donne ci-dessous quelques exemples où j'ai été déroutée. Cela dit, je salue le travail que je trouve souvent abouti.
En revanche, le poème ne m'a pas beaucoup plu ; il m'a paru trop désinvolte – surtout au vu du style général du texte –, trop ludique pour le sujet. (Soit dit en passant, j'ai détesté le jeu de mots "eau-lympe", mais j'ai du mal avec les jeux de mots.) Mes remarques : "laminés par la mine de sel à ciel ouvert" : j'aime beaucoup, c'est très expressif à mon avis. "comme une goélette sort de la brume à midi au détour d’un cap empli de cécité fumante" : superbe ! "telle celle qui le conduit en d’autres occasions vers ce sombre duvet qui se devine sous un drap ruisselant de désir pris qu’il est dans les gesticulations des cuisses neigeuses d’une amante" : je trouve lourde cette portion de phrase, notamment à cause des deux relatives imbriquées introduites par "qui". "si souvent mornes, et répétitives, que ceux des terres en ont perdu l’idée que le mouvement peut en gonfler la volupté au point d’y risquer sa raison" : là aussi, pour moi cette portion coule malaisément. "Quant à savoir pourquoi la mer se déchaîne-t-elle plutôt maintenant qu’ailleurs dans le temps" : dans la mesure où l'interrogation se fait sur le mode indirect, à mon avis il n'y a pas lieu d'appliquer l'inversion sujet-verbe pour "se déchaîner". Du reste, l'inversion est évitée dans l'interrogation indirecte un peu plus loin, "qui sait quel roi partage" et non "qui sait quel roi partage-t-il" qui serait incorrect. "vacillante rémanence de que j’aurais été sinon tenté de croire perdu à jamais" : manque un "ce", je pense. "la grosse boule de feu qui redonnerait chaleur, bas, haut, en une éclatante géométrie triomphale, terrassant le dragon des eaux, ou je ne sais quel autre démon au service de l’océan, pour l’emprisonner, l’aplatir de nouveau dans une pellicule d’eau presque inerte, suffisamment docile, jusqu’à un quelconque nouveau et autre terrible réveil" : je trouve que quelque chose ne va pas dans le rythme, ici ; la suite d'appositions me gêne, j'ai l'impression qu'il pourrait être intéressant de varier la ponctuation. "Non, les vrais facteurs, à qui l’on pouvait imputer ce que l’automatisme ou la fausse représentation de la pensée à elle-même n’eussent pu réaliser, se dévoilaient maintenant, ces facteurs qui, à partir d’un point de chaos où l’esprit lui-même avait fait converger sa carcasse vivante, à un endroit précis du globe, à un soir précis de la course planétaire, sous des déferlantes dont une n’était pas comme les autres, avaient lentement pris de la consistance dans la tête." : même remarque. "autour d’une table un soir d’escale sous une pluie ou bien la neige" : maladroit, pour moi. "il est en effet bien compréhensible que l’envie d’exprimer de telles histoires pour essayer soit de se soulager de la porter en silence depuis trop longtemps soit de tenter d’y confirmer une véracité toute faite de s’entendre soi-même la narrer et d’autres l’écouter respectueusement, l’acter pour de bon dans la tradition orale du métier, par des camarades pris ainsi malgré eux pour témoins" : la structure de cette incise me paraît pécher ; il est bien compréhensible que l'envie d'exprimer de telles histoires (...) quoi ? Je pense qu'il manque un verbe au sujet "l'envie", le "pour essayer de se soulager" etc. étant un groupe complément. "débarquai sans idée préconçue là où le navire eût atterri" : pourquoi un conditionnel passé deuxième forme ici ? S'il s'agit d'une coquille et que vous avez voulu écrire "eut atterri", je ne comprends pas non plus le passé antérieur ; il me semble qu'un plus-que-parfait conviendrait mieux. |
brabant
19/9/2011
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonjour Pi-R,
Il faut s'y atteler à ce texte ! 1er pg : La mer-femme, la mer-amante, les "cuisses neigeuses"... Woui, à trop vouloir prouver on se perd. Ce texte est lourd d'insistance, on a envie de dire : De grâce, taisez-vous, je suis d'accord. :) Laissez parler la mer, elle parle assez bien toute seule, et quand vous la laissez parler, c'est bien. Tant que vous ne parlez pas de femmes, prises ou à prendre, ou qui prennent. - Le poème est moyen ; il ne me convainc pas totalement. 2ème pg : Le quart prosaïque qui permet cependant de rêver, le quart au fanal et la vague qui jette le héros par terre, la réalité marine. Vous voulez toujours trop démontrer, là où il ne faudrait que dire, parfois taire. 3ème pg : Un mur ! Je parle de la taille du paragraphe, ça fait peur comme un tsunami ! Fonçons dans la vague (pourvu que ça ne soit pas dans le mur -lol -) Aïe ! Revoilà la mer-femme, avec sa sirène et le poing de Cerdan, la mer/ femme/mère/amante allégorique, bon, pour la caresse on repassera. :) Un capitaine qui félicite le héros pour un mauvais quart, pour avoir eu de la veine, je n'y crois pas trop. Les fers n'existent-ils plus ? 4ème pg : Trop didactique. Contrairement au "Lieutenant Tempête", "Monsieur Grain" qui, paradoxalement mais non, font vrai ! 5ème pg : Le combat lui-aussi paraît crédible quoique 'littérarisé', surjoué. 6ème pg : La recherche mythique/mystique ? Obsessionnelle, rencontre (impossible) avec le Destin sur un lieu qui est pour le héros le lieu de la fuite. Et la pensée de la Terre... 7ème pg : A force de rechercher le face-à-face avec la mer, on se retrouve face à soi. 8ème pg : Macrocosme/Microcosme. L'illumination. Tout ça symbolisé par le bec-cosmos de la lampe tempête. La mer-miroir/Le retour sur soi/Le retour sur terre. 9ème pg : Temps : "Si cette sirène (avait) bien existé" ................l'image : "sur la terre ferme les sirènes se noient" ne me semble pas très heureuse. La rupture avec la mer. Constat d'échec en fait, La Femme a eu raison du héros. La Terre va lui sembler bien stérile. Le combat s'est soldé par un match nul. Il est impératif que le héros retourne sur la mer pour finir ce qu'il a commencé. Mourir ! lol Bilan de cette longue lecture : Je me sens tout petit devant votre science de la Mer dont vous avez parfaitement réussi à montrer la masse, la force, la puissance et dans une certaine mesure l'attraction/attrait inexorables. La mer est un lieu, Le Lieu de... Le Lieu où... ça c'était impeccable ! On peut se sentir moins petit devant la science de l'Amour du héros - pas celle de l'Auteur hein - qui n'a pas réussi à lui donner une dimension allégorique qui fût à la hauteur du combat mené. Bien, en fait c'est lui-même qu'il retrouve à la fin, et encore, incomplètement... Je retiendrai surtout de ce texte que votre ressenti de la pleine mer est hautement authentique. |
Anonyme
18/9/2011
a aimé ce texte
Un peu
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Votre nouvelle me fait entrer dans un univers marin au début, 1 er paragraphe. Les allusions un peu vulgaires, très connues et utilisées sur ce sujet sont nombreuses: femme, Ulysse, alcool, port crade...
Mais , ok, le "sujet" vit! Le poème est une cassure très bien vue, en accord au début. Puis, vous vous dégagez, en commençant par: J’avais écrit cela à la va-vite un jour sur mon carnet... Et y revenez un peu dans le même paragraphe. C'est étonnant, un narrateur qui juge son histoire? Un narrateur qui se confond avec l'auteur? C'est irritant! L'histoire reprend avec: La lumière était belle à mon réveil ... en plus magnifique. Et ça y un nouvel arrêt avec: Le métier de marin est, quoi qu’imaginent les terrestres, assez prenant... Cette fois, c'est une sorte d'analyse, de "compte rendu". Seul le paragraphe : Il ne m’a pas quitté cet appétit de caresse pendant cette époque. Reprend l'histoire du début "vivante". Avec un aspect de confusion entre le présent (narrateur analyste) et le récit vivant vécu. Je trouve cela très dommageable pour l'ensemble de votre nouvelle. Le "vécu" est excellent, vivant, mais cet analyste confondu (narrateur d'un vécu?) corrompt, arrête l'histoire. Du coup, j'ai eu beaucoup de peine à apprécier votre récit, voir même à le lire. |