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Lunar-K
14/5/2012
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Une belle histoire, très touchante : cette femme qui se souvient de sa mère décédée avec son regard d'enfant. Comme une régression qui ferait resurgir ses craintes passées, notamment ses terreurs nocturnes (évidemment associées à la mort...) avec toujours cette perspective qui se maintient du réveil de sa mère qui l'en libérerait : "dans l'attente d'un long éveil qui n'est jamais venu"... Une espérance naïve, certes, mais une belle espérance néanmoins. Par rapport à l'écriture, je trouve notamment fort bien maîtrisés ces multiples passages d'un point de vue à l'autre, entre présent et passé, entre femme et enfant. J'aurais néanmoins préféré que ces passages se marquent un peu plus, avec l'usage d'une police spéciale ou de l'italique par exemple. En l'état, il n'est pas toujours aisé de garder le fil. Surtout que ces deux points de vue ont tendance à se superposer ci et là, l'un prenant immédiatement le relais de l'autre, etc. Ce qui, en soi, n'est évidemment pas une mauvaise chose, bien au contraire, mais je trouve juste qu'on ne sait parfois plus trop bien où on en est. Sinon, comme je l'ai dit, je trouve cet aspect du texte parfaitement maîtrisé. Notamment grâce à cette continuité qui fait qu'il n'y a pas de véritable rupture en les deux points de vue. Mais aussi par le langage utilisé à chaque fois, qui suit également les changements de narratrice, avec quelques expressions enfantines, par exemple, très crédibles à mon avis. J'ai beaucoup aimé. Je crois d'ailleurs que c'est là que réside toute l'originalité de ce récit, et une bonne part de son émotion également. Car sinon, il faut bien le dire, l'histoire en elle-même ne présente rien de bien original. Une histoire de deuil toute simple, à laquelle viennent se mêler regrets et souvenirs plus heureux. Mais, à nouveau, la présentation de cette histoire universelle n'en est pas moins très efficace, de par cette régression assez radicale de la narratrice à l'enfance, assimilant par là son deuil au deuil d'un enfant qui aurait perdu sa mère, mais sans pathos pour autant. Au contraire, je trouve qu'il y a, malgré cela, une belle retenue, beaucoup de pudeur, sans aucune démonstration trop expansive de sentiments. Ce qui, je pense, rend ce texte encore plus touchant. Bref, j'ai globalement bien aimé. Une histoire toute simple mais qui a ce petit quelque chose qui permet aux histoires simples de devenir de belles histoires. C'est réussi selon moi. |
brabant
22/5/2012
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Bonjour Placebo,
J'avoue que je n'ai pas compris grand-chose à force de présents et de flash-back. Ce texte m'a été un véritable puzzle dont j'ai dû poser et reposer les pièces pour tenter de m'y retrouver, multiplier les va-et-vient et les relectures. ça démarre sur la nuit. Pourquoi la nuit en général et pas la nuit en particulier (vécue par cette enfant) ? Qu'on aime puis qu'on n'aime plus. ça se poursuit sur l'Homme qu'on n'aime pas. puis sur un enterrement en blanc... un couple qui n'a pas fonctionné... le pipi au lit... des monstres... mamie... un jeu de mots ? (maîtresse d'école/maîtresse)... un divorce... le méchant Pierre et un koala comme doudou (qui protège puis qui ne protège plus, se fait voler) et une Barbie fragile... maman qui protège... qui permet que l'on se blottisse puis qui ne permet plus (en quoi les seins sont-ils gênants dans une relation mère//fille ?)... Le lecteur essaye de tricoter tout cela et dans une certaine mesure cela se tricote. Et puis, brusquement, rien ne va plus ; en quelques lignes on détricote tout ce qui avait été patiemment tricoté : on grandit avec tout ce que cela comporte ou est supposé comporter et on s'en va, pis, on rompt dans l'espace et dans le temps. Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? La simple émancipation de quelqu'un qui est par ailleurs bien incapable de s'émanciper (je crois que surtout là que le bât blesse) ? Pourquoi une telle rupture dans tous les sens du terme et toutes les directions du récit ? La fin me semble tronquée. Reste le lien de la peau... et ça j'aime. |
Napthaline
23/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un texte très émouvant. Je ne sais pas quel est le poème de départ, je le chercherai plus tard, peu importe. Une écriture simple, dépouillée, des mots d'enfant, d'une enfant qui a grandi, qui s'est détachée de sa mère, et qui se retrouve douloureusement confrontée à sa disparition. J'aime l'évocation de cette enfance dépeinte par petites touches, à travers quelques souvenirs, car c'est bien comme cela que l'on se rappelle son enfance. Le rapport très charnel entre la petite fille et sa mère est très fort également. (attention à l'accord "je me suis collé encore plus", alors que tout le reste laisse à penser qu'il s'agit d'une fille). Bref, un joli texte plein d'émotion que je reviendrai lire.
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AntoineJ
25/5/2012
a aimé ce texte
Bien ↓
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je suis très partagé.
d'un côté c'est beau et émouvant, magnifiquement écrit, entre rêves / cauchemars et réalité / fragilité, plein d'une poésie "cachée" d'un autre, on effleure seulement les choses, on passe du coq à l'âne, on ne sait pas / plus qui est qui Bref, c'est un récit riche et plaisant mais dont la ligne de "base" devrait être plus présente. Là, le lecteur passe trop de temps à chercher à comprendre alors qu'il devrait pouvoir se laisser porter. Et du coup, au lieu d'être intéresser par l'histoire elle même, il attend plus des explications qu'autre chose ... |
bulle
25/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Le titre m'a attirée.
L'entame plante le décor, met en place l'atmosphère. Un bonus pour entrée en matière. En début de lecture, j'ai accroché à certaine formule ("éclairés de plus d'ombres que de lumières"), et puis, je me suis laissée prendre dans les lignes, jusqu'à saisir le parler d'un enfant. (On est toujours enfant, face à ses parents, même si on a atteint un âge adulte... jusqu'à ce que se produise l'inversion, évoquée, sur la fin). J'aime la construction de l'ensemble qui emmêle le passé et le présent. Ce passé et ce présent forment un bloc ; l'esprit troublé, recherche/retrouve (peut-être) ses repères. Un travelling qui passe de la "coque" à "l'âme". Et puis il y a cette douceur qui masque un tant soit peu quelque violence, en filigrane. Des regrets, des remords, une sorte de perdition, de manquement, de sensations autant définissables que confuses. C'est là, pour moi, la réussite de l'ensemble : la fusion-confusion du passé/présent sans distinction, pour mettre en avant l'état d'âme et d'esprit de la narratrice. La vie qui défile. Le phrasé est tout simple, parfois poétique, touchant de bout en bout. J'ai beaucoup apprécié. |
Margone_Muse
28/5/2012
a aimé ce texte
Bien
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L'écriture est simple, tu n'en fais pas des tonnes, j'ai apprécié. Encore une fois, tu chausses à nouveau très bien les chaussons d'un enfant. Le passage sur les différents types de monstres, terminé par c'est fatiguant de se battre contre les monstres est touchant, d'autant qu'on se met très facilement à niveau du narrateur (en l'occurrence, une enfant jeune). Pareil juste après, avec la phrase sur la lumière, terminée par pourquoi on a des lampes alors ?. J'ai souri comme si j'aurais souri à mon filleul. Mais il n'y a pas que dans les réflexions, c'est aussi dans les sensations que tu as cette aisance à écrire des paroles d'enfants : la chaleur, la protection de la mère, etc.
Bref, ce côté là de la nouvelle est très réussi je trouve. Pour le reste, d'un point de vue global, j'ai tout bien compris mais quelques transitions auraient été les bienvenues. Ici, on baigne dans une atmosphère assez plaisante et je n'ai pas forcément apprécié être bousculée au saut d'un souvenir à un autre ou au présent. Mais bon, c'était parfaitement "suivable". Et je t'ai trouvé ici plutôt posé. Il y a une succession de choses, non chronologique, c'est vrai, mais on sent que t'as quand même une ligne directrice et que tu t'y tiens. Ca ne part pas en live (sauf peut être pour le rêve ou j'ai l'impression que tu t'es un peu lâché avec le koala géant et les nids d'oiseaux sur les nuages - et justement, c'est, je crois, le passage que j'aime le moins : trop détaillé alors que les autres (pipi au lit, monstres, couette chez Maman) sont des souvenirs d'ordre général, je ne sais pas si c'était pertinent même si ça crée une bonne cassure avec la suite juste après). Tu arrives à esquisser une relation mère fille et sa succession de sentiments avec délicatesse et justesse. C'est vraiment pas mal comme texte, bravo. Mm |
placebo
28/5/2012
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