- Qu’elles sont belles, tu ne trouves pas ?
- Pour moi ce ne sont que de vulgaires insectes…
- C’est bien plus que ça, voyons, c’est une micro-société ! Elles sont intelligentes !
- Oh ! N’exagérons rien, elles sont organisées, je suis d’accord, mais de là à dire qu’elles pensent…
- Oui… Bon tu as raison, mais tout de même elles ont quelque chose que les autres espèces n’ont pas, je trouve…
- Oui je vois ce que tu veux dire, leur évolution - bien qu’étant toujours à un certain état primitif – a été fulgurante par rapport à ces Arachnoïdiennes qu’on a pu observer dans le labo de Kano.
- Oui, donc tu es bien de mon avis ce sont, en quelque sorte, des êtres d’une qualité supérieure…
- Ha Ha Ha ! Tu perds la boule mon cher Zinzolin ! NOUS sommes des êtres de qualité supérieure, ces bestioles, elles, sont incapables de préserver leur écosystème ! Regarde-les s’affairer en tous sens sans même savoir le fondement de leur existence, je suis prêt à parier qu’elles ne savent même pas d’où elles proviennent…
- Nos ancêtres non plus n’ont pas su tout de suite à quoi nous étions destinés, mon cher Zœrsel ! Ne l’oublie pas et laisse-leur donc le temps d’apprendre à se civiliser et à penser !
- Zinzolin, mon cher ami je suis désolé mais ce travail ne te rapportera même pas la moyenne obligatoire pour prétendre à un poste au grand sénat…
- Et pourquoi cela ?
- Tes bestioles n’ont aucune chance de survivre assez longtemps pour aspirer à une évolution digne de ce nom ! Et en voici la preuve !
- Ah ! Pourquoi as-tu fait ça ? Tu viens d’écraser la moitié de la population de ma pauvre création…
- Mais regarde donc comme elles sont pitoyables, elles paniquent et grouillent dans tous les sens, elles pleurent en nous implorant comme des « dieux »… Comment les appelles-tu déjà ?
- Hu… Humains…
- Pouah, vermine que tout cela, cesse de pleurer et mets donc un terme à leurs vains espoirs. Brûle-les, écrase-les, extermine-les ! Elles ne doivent pas vivre ! Elles ne sont pas capables d'amour ni même de raison, elles détruisent toute la source de provisions que tu as mise à disposition... Elles me dégoûtent !
- Oui… Tu as sans doute raison, mais, je ne sais pourquoi, je me suis attaché à ces petites choses…
- Comment peux-tu t'attacher à elles, elles sont immondes, tu ne les as même pas dotées d'un physique que l'on pourrait qualifier d'avantageux... Elles sont roses, fragiles, dépendantes et insouciantes...
- Tu... Tu as raison, elles sont ignobles, moi, leur père, j'ai été aveuglé par l'amour que j'ai osé, bien malgré moi, leur porter... Elles me manqueront…
... SHPLAFF...
- Passe-moi la poubelle, veux-tu... Merci.
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