Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Policier/Noir/Thriller
plumette : À la vie, à la mort [concours]
 Publié le 12/12/17  -  14 commentaires  -  14927 caractères  -  157 lectures    Autres textes du même auteur

Place des grands hommes de Patrick Bruel :
"On s'était dit rendez-vous dans dix ans".


À la vie, à la mort [concours]


Ce texte est une participation au concours n°24 : Dix ans !

(informations sur ce concours).



On marchait dans le sous-bois sans se parler. On entendait le froissement des feuilles et au loin le grelot des chiens. Au-dessus de nos têtes, il y avait des trouées de ciel bleu pur qui contrastaient avec les jaunes et les ocres des arbres. Cette année, l’automne était particulièrement flamboyant.

Je traînais derrière, comme toujours. La chasse, c’était seulement un prétexte pour faire une virée avec les copains. Je promenais le fusil sans conviction. Ça faisait longtemps que les potes l’avaient compris : mon truc, en cette saison, c’étaient les châtaignes et les champignons. L’avantage, c’est que, moi, je ne rentrais jamais bredouille.

C’était le dimanche d’avant la Toussaint. Un rituel, invariable, tous les dix ans, depuis nos dix ans. On revenait sur le lieu de notre jeunesse, dans les collines et les taillis des Monts du Levant.

C’est là qu’on avait été initiés à la chasse par le père de Ludo, un bon vivant qui faisait commerce avec la mort : il était marbrier et fournissait les pierres tombales de toute la contrée. Un métier lucratif qui lui laissait des loisirs.


Depuis plus d’une heure, Ludo me faisait la gueule, et c’était mérité. Je l’avais empêché de tirer un jeune cerf, qui avait surgi à vue, affolé, coursé par les chiens, à l’orée de la clairière aux bruyères.

Quand je l’avais vu épauler et viser, j’avais, par réflexe, poussé un cri et presque aussitôt jeté mon fusil à terre. Il s’était énervé.


– Putain ! Tu me la refais pas celle-là ! La prochaine fois, t’as qu’à rester devant ta télé à regarder des docus animaliers !


Depuis, y avait comme un froid dans l’équipe.

Romain était loin en tête, il avait ricané, visiblement content de l’échec de Ludo, ces deux-là étaient toujours à se tirer la bourre.

Ludo et Jérémy se serraient de près. J’étais perdu dans mes pensées. Cette fois serait la dernière. Je n’avais plus grand-chose à leur raconter à ces trois-là. Il était temps d’accepter les effets du temps, de reconnaître que nos chemins s’étaient écartés. La durée de notre amitié était un leurre, nous étions, sans vouloir nous l’avouer, dans une illusion fabriquée par des souvenirs d’enfance et cimentée par un drame. L’année de nos vingt ans, le cinquième de la bande, notre copain Alex s’était suicidé. On n’avait rien vu venir…

J’en étais là de mes pensées, lorsque soudain, en approchant des carrières, au lieu des grelots, on a entendu des jappements aigus, exactement comme pour le cerf. Les chiens devaient être sur une trace et j’ai vu mes trois lascars aux aguets, l’oreille tendue pour essayer de déterminer dans quelle direction se diriger.

Le son ne se déplaçait pas, il semblait venir du fond de la carrière, un endroit inaccessible, plein de ronces.

Ludo a rappelé son chien.


– Boudu, au pied !


Il a sorti son sifflet, sans résultat.

Romain criait de son côté :


– Polka, Polka, Polka reviens ma belle.


Il s’est posté au-dessus du trou, s’est approché au plus près de la falaise qui plonge à pic dans le roncier. Le son montait du fond, on percevait du mouvement dans les buissons enchevêtrés. Les deux chiens s’excitaient de plus belle. On était de plus en plus intrigués par leur attitude. Ils ne voulaient pas lâcher leur proie qui semblait immobile mais inaccessible et le rappel ne servait à rien.


– C’est pas le genre de Boudu, ça ! Je peux te dire qu’il est bien dressé au rappel et que s’il ne revient pas, c’est du sérieux. Faut aller voir.


Moi, j’avais hâte de rentrer. J’avais de la route à faire pour redescendre à Aix et j’en avais ma claque de nos errances dans les bois. Cette fois la magie des retrouvailles n’avait pas dépassé le premier quart d’heure. Ludo m’avait tout de suite gonflé avec ses bourrades, je ne supportais plus de le voir en treillis, avec Jérémy sur les talons, encore plus servile que Boudu. Quant à Romain j’avais vraiment du mal à le cerner : souvent goguenard, à la limite du méprisant mais plutôt efficace dans l’action.

Il avait toujours une corde au fond de son sac (ça pouvait toujours servir pour tracter du gros gibier) et proposa de descendre ou plutôt de me faire descendre en rappel : j’étais le seul à avoir des notions d’escalade en plus d’être léger. Mais Je n’étais vraiment pas chaud. Je leur faisais pas trop confiance pour m’assurer et j’imaginais déjà la chute dix mètres plus bas dans les buissons épineux.


– Les chiens sont bien descendus eux. Ils n’ont pas sauté à pieds joints ! Quand on était gamins, les carrières étaient exploitées, y avait un chemin d’accès. Même s’il est recouvert de végétation, on doit pouvoir le retrouver et revenir avec une débrousailleuse.

– On va pas laisser les chiens s’égosiller pendant une heure ! Et puis la nuit va tomber dans moins de deux heures… Nous on y va ! Si tu veux pas descendre, on va se débrouiller.


Jérémy se tenait à l’écart et n’avait encore rien dit.

Romain et Ludo étaient déjà en train de déplier la corde lorsqu’il dit d’une voix bizarre.


– Doit y avoir une vieille charogne coincée dans un fourré. Les chiens vont bien finir par se lasser. On va pas s’amuser à prendre des risques pour ça.


Jérémy avait sacrément dû prendre sur lui pour aller contre l’avis de Ludo. Ces deux-là formaient un étrange duo. Quelque chose m’échappait dans leur association. Ludo rudoyait Jérémy qui se laissait faire en silence. Il semblait le considérer comme un imbécile mais l’avait pourtant embauché à la marbrerie dès qu’il avait succédé à son père. Il l’avait choisi comme parrain de son premier gamin, le recevait quasiment tous les dimanches à déjeuner et l’emmenait même en vacances. En aparté, Ludo se plaignait de devoir traîner ce boulet. Un jour où je l’avais mis face à ses contradictions, je m’étais fait remballer.


– Et notre serment d’amitié, tu en fais quoi ? À la vie, à la mort ! Rien de plus sérieux que cette promesse qu’on s’est faite l’année de nos dix ans !


Je n’avais pas répliqué. Sans renier ce que nous étions à dix ans, je trouvais que rester arc-bouté sur ces paroles d’enfance, sans tenir compte de la réalité d’aujourd’hui, trente ans plus tard, n’avait plus grand sens. Certes, au nom de notre passé commun, nous pouvions nous rendre des services, nous soutenir dans les moments d’épreuve et nous manifester de la chaleur lors de nos retrouvailles. Mais de là à s’emmerder dans des relations pourries ! C’est là que j’avais commencé à mesurer notre éloignement.

Pendant qu’on tergiversait, les chiens ont cessé d’aboyer, on a de nouveau entendu les grelots et puis on a vu les deux beagles dans le champ en contrebas des carrières. Boudu traînait quelque chose qu’il avait du mal à garder dans sa gueule. On les a regardés revenir vers nous. Boudu a déposé un os de belle taille au pied de Ludo.

C’est Romain qui a réagi le premier. Il a pris l’os, l’a examiné.


– Ça, mes cocos, c’est un fémur humain ou je m’y connais pas !


Sur ce point, on pouvait lui faire confiance. Il était kiné et avait de bonnes notions d’anatomie.

J’ai mis un petit temps avant de réaliser ce que ça signifiait.


Dans la voiture au retour, l’ambiance n’était pas vraiment à la rigolade. À part le beau temps, le bilan de la journée n’était pas fameux. Romain avait raté un lièvre et j’avais empêché Ludo de tirer sur un cerf. La pause pique-nique avait manqué de convivialité car j’avais oublié le pinard dans la voiture. L’épisode des carrières n’avait rien arrangé même si de mon côté, j’en avais ressenti une petite excitation, pensant un instant que nous pourrions jouer au club des cinq, comme lorsque nous étions gamins. Mais Romain avait ramassé le fémur avec autorité et avait dit qu’il se chargerait d’aller signaler la trouvaille des chiens à la gendarmerie. Jérémy, que nous avions toujours connu impressionnable était au bord du malaise. Ludo qui avait foutu une rouste à Boudu était particulièrement maussade.

Je quittais l’équipe avec un certain soulagement. J’étais mélancolique car je sentais bien qu’il s’agissait d’un épisode ultime et qu’il n’y aurait sans doute pas de nouveau rendez-vous dans dix ans.



Trois semaines plus tard, alors que j’étais dans les vignes en train de tailler, j’ai vu la camionnette des gendarmes qui s’arrêtait sur la route, à ma hauteur. Je n’aime pas trop ce genre de visite annonciatrice de mauvaise nouvelle et j’ai eu un méchant coup de stress. Les bleus sont venus jusqu’à moi, ils m’ont remis une convocation en me disant que ça venait du département du Rhône. Le motif indiqué était simplement « audition de témoin ». Je n’ai pas fait le rapprochement avec la trouvaille des chiens dans les carrières, c’est eux qui m’ont dit que c’était en rapport avec la découverte d’ossements humains au lieu-dit Rouzan. J’étais convoqué pour le lundi suivant à 15 heures.



Le lundi vers 13 heures, alors que j’étais déjà en route, j’ai eu un appel de Romain sur mon portable. D’une voix blanche, il m’annonça que Jérémy avait été retrouvé pendu dans son cellier. Il n’en savait pas beaucoup plus. Ne le voyant pas arriver au travail et n’ayant aucune réponse à ses appels, Ludo avait été chez lui, avait trouvé la maison ouverte et apparemment vide, sauf qu’il y avait la lumière allumée dans l’escalier menant à la cave. Et c’est là, qu’il l’avait trouvé. J’étais complètement tourneboulé, j’en oubliais de lui parler de ma convocation à la gendarmerie. Je n’avais repris contact avec personne depuis notre partie de chasse, non que je leur fasse la gueule, mais parce que j’avais besoin de ce temps de silence après cette journée qui m’avait laissé un drôle de goût.

J’essayais, dans la foulée, d’appeler Ludo mais il était sur répondeur.



À la gendarmerie, on me demanda de raconter à nouveau les circonstances de la découverte du fémur et je compris que le brigadier confrontait mon récit à celui de Romain qui avait déposé en premier. Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais comme l’impression que ces questions anodines étaient là pour me faire faire un petit tour de chauffe et que les choses sérieuses allaient commencer plus tard.

Le gars était très calme, il tapait mes réponses avec deux doigts sur le clavier de l’ordinateur, brassait ses papiers entre deux questions. Lorsque j’eus fini mon récit, il resta silencieux quelques instants et puis :


– Qu’est-ce que vous pensez du suicide de Jérémy Rougier ?


Je ne cachai pas ma surprise. La nouvelle était allée bien vite…


– Mais ? Je ne vois pas le rapport avec cette histoire. Je suis obligé de vous répondre ?

– Nous devions l’entendre juste après vous. Pensez-vous qu’il ait pu craindre quelque chose de cette audition ?

– Personne n’aime venir chez les gendarmes. Si vous voulez dire qu’il pourrait avoir quelque chose à se reprocher, alors là, pas plus que nous tous ! Un excès de vitesse ou un chichon à la rigueur, mais de là à se supprimer par peur des bleus, faut pas déconner.

– Vous en avez parlé entre vous de votre découverte macabre ? Ça a dû vous intriguer quand même. Vous êtes tous originaires du coin. Vous avez bien dû vous demander si vous l’aviez connu ce macchabée ?

– Pas du tout. Moi je saurais pas faire la différence entre un os de la guerre et un os de l’année dernière.

– On a pu déterminer que les ossements avaient entre 25 et 20 ans. On attend encore des résultats d’analyses pour l’âge, les circonstances du décès. On a la mâchoire, c’est un élément fondamental pour l’identification. On sait déjà que c’est un homme, plutôt jeune.

– ( )

– Ça ne vous rappelle rien à vous ? Dans le secteur ? Une disparition ? Un homme jeune, il y a à peu près 20 ans ?

– ( )


Je sentis mon sang se glacer au moment où le drame de nos vingt ans me revint d’un coup en mémoire.

Notre copain Alex était parti de chez lui un dimanche matin. Un jour plus tard sa mère s’était inquiétée, elle avait signalé sa disparition, les gendarmes avaient temporisé, à 20 ans ça pouvait être une simple fugue. Et puis le père s’était aperçu que les clés de son hors-bord avaient disparu, on avait retrouvé des semaines plus tard le bateau abandonné en dessous de Thoissey, en bord de Saône, coincé dans les aulnes. Dans l’ordinateur d’Alex, il y avait un texte, une sorte de confession un peu obscure où il parlait de sa honte d’être ce qu’il était. Les pompiers avaient fait des recherches dans le fleuve pendant plusieurs jours, en amont et en aval du bateau, sans rien trouver. L’enquête qui avait été ouverte avait conclu assez vite au suicide, on avait parlé d’homosexualité pas assumée, il y avait eu une cérémonie très émouvante et puis, le temps avait passé, et sans se le dire, on savait avec les copains que notre rencontre de novembre était une sorte de commémoration, une façon de lutter contre l’oubli.

Alex, âgé de vingt ans, avait bel et bien disparu il y a vingt ans. Se pouvait-il que… ? Et que…

Je gardais mes questions pour moi car un gouffre bien plus profond que les carrières venait de s’ouvrir dans mon cerveau.

Je restais silencieux, amnésique, je jouais l’hébétude, me retranchant derrière le choc de la mort toute récente de mon copain d’enfance Jérémy.



Je fus rappelé par le brigadier deux semaines plus tard. On avait bien identifié les restes d’Alex Bazin.

Il avait été tué d’au moins une balle à bout portant, des traces explicites avaient été retrouvées sur le sternum.

Je ne fus pas plus inquiété.

Jérémy Rougier avait emporté avec lui le secret du mobile et du mode opératoire.

Avec Ludo et Romain, nous nous étions retrouvés au funérarium pour la crémation du meurtrier et quelque temps plus tard au cimetière pour l’inhumation des restes de la victime. Nous n’étions plus que trois et n’aurions plus jamais le cœur à chasser le dimanche d’avant la Toussaint.

Nous avions échangé des propos de circonstances, encore dans la sidération des évènements.



C’est en repensant plus tard aux paroles de Ludo « À la vie, à la mort » et à cette improbable association avec Jérémy que je compris.

Jérémy n’avait pas pu agir seul dans cette sordide histoire !

Et le mobile se trouvait du côté de Ludo. N’avait-il pas épousé Laura, la petite amie d’Alex qu’il avait consolée après sa disparition ? Le geste meurtrier émanait donc de Ludo et la dissimulation du corps avait été l’œuvre de Jérémy. Sans doute avaient-ils été complices dans la mise en scène de la noyade. La dette de Ludo à Jérémy avait pris la forme d’une prise en charge qui était aussi une étroite surveillance. Et Jérémy s’était sacrifié ou peut-être même avait-il été suicidé ?


Le monde de mon enfance et de mon adolescence venait de s’écrouler. Et mon serment ? Qu’allais-je en faire maintenant ? Donner la priorité aux morts ou au vivant ?


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Tadiou   
28/11/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
(Lu et commenté en EL)

L’écriture est fluide, sobre et précise. Les environnements, les atmosphères sont bien peints. Les quelques descriptions des relations entre les personnages sont assez superficielles, comme résumées.

On reste largement à la superficie.

L’intrigue est réduite à son strict minimum, tout comme le suspense.

Tout est dévoilé d’un coup à la fin : c’est décevant.

En tout état de cause, merci pour cette lecture et votre agréable écriture. A vous relire.

Tadiou

   Bidis   
30/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Pour moi, il y a trop de personnages et, au moment de la chute, je ne comprends plus grand chose. Et puis, on parle d'un fémur, pas d'un corps et tout à coup, on parle de restes humains et de traces d'un tir à bout portant dans le sternum. Bref une nouvelle écrite de façon entraînante (j'ai lu jusqu'à la fin sans ennui) mais assez embrouillée.

   SQUEEN   
2/12/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Votre histoire se lit sans déplaisir, je l'ai trouvée bien ficelée mais un peu plan-plan, rien d'original ne vient interrompre le déroulé du scenario. Du classique, peu de profondeur psychologique, on ne s'attache à aucun personnage en particulier, pas d'émotion: un bon compte-rendu. Vous l'aurez compris je n'ai pas vraiment aimé. Merci.
SQUEEN

   Thimul   
12/12/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Une histoire intéressante et bien écrite mais qui ne me semble pas très bien construite.
Une invraisemblance : on imagine mal, même 20 ans, après des meurtriers retourner chasser sur le lieu du meurtre où un corps les attend.
Une autre incohérence : la poursuite de la partie de chasse après la découverte du fémur sans que personne ne discute. Franchement, je vois mal des gens se conduire comme ça.
L'absence de description de réaction devant la découverte de ce fémur m'a beaucoup gêné.
La fin est trop explicite et la réaction du narrateur est réellement passive. C'est peut-être d'ailleurs les réactions du héros qui donnent le sentiment d'une histoire un peu poussive.
Au total la lecture n'est pas déagréable mais j'en suis sorti un peu frustré.
Bonne chance pour le concours

   Anonyme   
12/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

à quelques détails près, j'ai apprécié ma lecture.

Les détails : parfois des tournures qui m'ont chiffonnée : 25 à 20 ans... j'aurais dit 20 à 25 ans.
La brutalité de la fin. Pour moi, il manque un chaînon quelque part. Alex dont on entend parler qu'à la fin ruine totalement la surprise, le suspense : je suis devant le Deus ex machina ! En plein, le foulard que l'on tire de sa manche out of the blue !

Bref.

Malgré ça, j'ai trouvé que le style, la narration ne manquaient pas de qualités, et que l'histoire était suffisamment prenante pour intriguer tout le moins le lecteur jusqu'à la fin.

En parlant de ça, j'aime assez la réflexion du narrateur à la fin. Je trouve que ce passage aurait pu être plus développé.
Le lien avec le malaise du narrateur me manque aussi. Il pourrait s'interroger sur ses sentiments mitigés en perspective avec la découverte.

L'ensemble manque d'un élément dramatique fort à mon sens, du genre qui glisse tout le long de la nouvelle... que ce soit dans l'ambiance (quasi inexistante malgré la jolie écriture) ou dans les détails distillés.

Mais, je me répète, j'ai apprécié ma lecture, merci donc.

Et bonne chance pour le concours.

   vb   
12/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,
J'ai bien aimé cette histoire. Je l'ai trouvée bien racontée, écrite avec beaucoup de sensibilité et de savoir-faire (bien que j'aie trouvé certains personnages en peu fades et donc difficiles à dissocier les uns des autres).
L'avant-dernier paragraphe est cependant une énorme déception. Pourquoi tout dire si vite? Comment le narrateur arrive-t-il tout d'un coup sur la clef de l'énigme? Il y a de la place pour beaucoup dans cette nouvelle. J'imagine le narrateur se poser des questions et tenter de confirmer ses suppositions. Je sens ici tout un roman sous roche. Dommage que l'auteur n'ait pas exploité ce filon.

   GillesP   
12/12/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
L'histoire ne m'a pas emballé, mais je l'ai lue sans déplaisir non plus. Une fois ma lecture achevée, certains éléments m'ont semblé manquer de cohérence ou de pertinence:
- Les personnages se donnent rendez-vous tous les dix ans depuis l'âge de dix ans pour revivre leur jeunesse. Comme ils ont, si je compte bien, quarante ans, ils se sont donc retrouvés trois fois. Cela me semble un peu mince pour parler d'un "rituel invariable".
- Les personnages font une chasse à l'endroit précis où est caché le cadavre, sans sourciller...
- Le narrateur réagit assez peu lors de la découverte de l'os humain, comme si cela n'avait pas beaucoup d'importance, comme si c'était un élément anodin. Les autres personnages ne manifestent pas non plus d'émotion particulière. Cela ne me paraît pas très crédible.
- La fin arrive d'un coup, sans assez d'explications. Le narrateur comprend tout sans être au final si perturbé que cela.

Sur le plan du style, j'ai trouvé cette nouvelle écrite de manière fluide dans l'ensemble. Vous ne cherchez pas à en faire trop, vous racontez l'histoire de manière sobre et c'est assez agréable. J'ai relevé toutefois quelques menues scories (ne m'en veuillez pas, c'est une déformation professionnelle, je suis enseignant):
- "C’est là qu’on avait été initié": vous faites l'accord au singulier, conformément à la règle purement grammaticale, "on" étant un pronom de la troisième personne du singulier. Mais plus loin, vous pratiquez l'accord par le sens, que, personnellement, je trouve plus adéquat: "On était de plus en plus intrigués par leur attitude". Si les deux sont possibles, il me semble que, dans un même texte, il convient de choisir l'une ou l'autre possibilité et s'y tenir.
- "Polka revient ma belle": il aurait fallu écrire: "Polka, reviens, ma belle".
- Le mélange entre le passé simple et le passé composé dans un même texte me gêne toujours: ils ont en effet la même valeur dans la narration, mais le passé composé s'utilise lorsqu'on veut donner au texte un aspect plus vivant, plus proche de la langue parlée, tandis que le passé simple, temps traditionnel de la narration, s'emploie lorsque l'on entend respecter les règles habituelles d'un récit au passé. Le mélange entre les deux dans un même texte crée un effet étrange.
- Il manque quelques virgules de-ci de-là, notamment dans les dialogues.

Une dernière chose: le lien avec la chanson m'a paru assez ténu, comme si la chanson de Bruel n'était qu'une toile de fond. Certes, les personnages se donnent rendez-vous tous les dix ans, comme dans la chanson, mais cette dernière ne joue pas de véritable rôle dans le texte.

Bonne chance pour le concours.

   aldenor   
12/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien
La description de la partie de chasse ; l’analyse des relations entre les quatre hommes ; les considérations sur les amitiés d’enfance et leur évolution. Tout cela est intéressant et servi par une écriture bien maitrisée.
Mais la fin, déballée sans effet dramatique, comme une simple mise au point qui découlerait naturellement du récit qui précède, semble sortie de nulle part.

   hersen   
18/12/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai assez bien aimé cette nouvelle. l'auteur réussi bien une ambiance forcée entre les membres du groupe.
Et même si je devine très tôt, en fait dès les chiens s'énervent dans le ravin et que Jérémy est le seul à rester en retrait, cela bizarrement n'affecte pas mon intérêt.
Et c'est une bonne idée que d'avoir opposé la chasse et les champignons/châtaignes dans un groupe qui ne se rencontre plus que par "civilité, en quelque sorte.

merci de cette lecture,

hersen

   Jean-Claude   
26/12/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,
C'est un peu trop cliché. Les personnages ont les rôles attendus. Il n'y a aucune surprise.
Dès que l'os sort, on sait déjà qui est le coupable. Le "suicide" de Jérémy procède du cliché.
La fin n'est pas assez enrobée, un peu trop hâtive, elle n'est pas conçue comme une chute abrupte.
Sinon, globalement, à part quelques détails, ça se laisse lire.
Bonne chance

   toc-art   
27/12/2017
Bonjour,

Voilà une histoire assez classique, mais qui me semble un peu mal ficelée, en partie à cause de la contrainte du concours à mon avis. En effet, le rituel obligé des 10 ans crée la fausse impression que les amis ne se voient qu'à cette occasion alors que ce n'est, si je déchiffre bien, qu'une rencontre parmi d'autres. Sinon, pas mal d'observations sur les habitudes des uns et des autres ne tiennent plus.
Ensuite, l'évocation du drame casse tout suspense car elle intervient juste avant le découverte du corps. Lors de celle ci, je ne comprends pas bien Ludo. Si jeremy a effectivement caché le corps, je doute qu'il n'ait pas indiqué l'endroit à Ludo, vu l'emprise que ce dernier a sur lui. Du coup, je ne vois pas Ludo encourager tranquillement ses potes à descendre dans le ravin. De même, quand le chien rapporte le fémur, tel qu'il est décrit, je comprends mal qu'il n'ait pas la présence d'esprit de récupérer l'os. Bien sûr, l'auteur essaie de "plâtrer" son histoire mais ça reste insuffisant pour moi.
Un peu mieux travaillée sur ce genre de détails, cette histoire pourrait être sympa. L'écriture manque peut être un peu de nerf mais l'ensemble est tout à fait satisfaisant.

Bravo d'avoir participé au concours.

   plumette   
2/1/2018

   mimosa   
18/1/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Plumette,

J'ai bien accroché! Toujours un style plaisant, agréable à lire. Bien entendu, on s'attend à une découverte macabre, mais pas à un vieux fémur; ensuite, on songe au suicidé, mais on s'interroge: on aurait donc trouvé le corps...
La chute est improbable: il semble difficile, vu l'éloignement physique et moral des protagonistes, que le narrateur hésite sur la marche à suivre: à savoir retourner voir les "bleus"!
Il manque surtout, je trouve, une description un peu fouillée des états d'âme de chacun.
Et comment Jérémy osait-il retourner sur les lieux mêmes où il avait enfoui le cadavre?
C'est dur, un polar: faut vraiment penser à tout!
Merci: j'ai passé un bon moment!
Mimosa

   lululacroix   
28/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
L'écriture est très agréable, fluide. Quant à l'histoire j'ai tout de suite accrochée, l'intrigue m'a beaucoup plu, moins la fin.
Mais je lirais d'autres nouvelles avec grand plaisir.


Oniris Copyright © 2007-2023