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Alfin
26/9/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Au moyen âge, les femmes qui pensaient différemment étaient certainement des sorcières et étaient parfois brûlées vives pour ça.
Au début du 20e siècle, elles étaient parfois condamnées à l’asile si elles dérangeaient trop la vie bien-pensante des grandes familles issues de la noblesse. Voilà un récit particulièrement bien écrit, dont les étapes bien découpées apportent petit à petit des informations sur la vie volée d'une femme (vraisemblablement haut potentiel) privée injustement d’amour et maltraitée par sa mère. Je trouve beaucoup de finesse et de subtilité à cette écriture ou l'on ressent que chaque passage est écrit par les différents personnages. Une des plus belles nouvelles que j’ai pu lire sur Oniris. Bravo à l’auteur.trice ! Alfin en EL |
Donaldo75
27/9/2020
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Il y a une vraie idée dans la narration. Cependant – je pense que c’est un vrai axe de progrès mais je comprends que les contraintes du concours surtout en termes de délai ne permettent pas de peaufiner suffisamment les textes – cette narration semble chaotique dans sa forme. Je ne suis pas pour une narration de comptable où tous les totaux en colonne égalent les totaux en ligne mais ici ça part un peu dans tous les sens et même les balises symboliques qui rappellent certains paragraphes ne sont pas forcément évidentes à trouver. Il n’y a pas ces sémaphores stylistiques dont usent les auteurs qui pratiquent cette forme de narration ; c’est dommage parce que non seulement cela permettrait au lecteur de reconstituer plus facilement le fil – notre cerveau fonctionne de cette manière, en fait – et d’utiliser ces sémaphores pour magnifier l’écriture, apporter un plus, surprendre le lecteur. Dans son uchronie en comics-books intitulée « Les Gardiens » le scénariste Alan Moore a utilisé un sémaphore narratif, en l’occurrence un récit d’histoire de pirate à l’intérieur même de la narration, pour mettre en avant certains points et conserver une unité narrative à son récit. C’est un exemple mais je trouve que le journal aurait pu être mieux utilisé comme sémaphore narratif. Ceci étant dit, je salue la tentative d’originalité narrative. C’est ambitieux.
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Tiramisu
6/10/2020
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Fond très intéressant et assez rare ici. Cette aïeule oubliée voire ostracisée. Je ne peux m’empêcher de penser à toutes ces femmes maltraitées du 19e et début 20e, Camille Claudel, par exemple, qui a passé une grande partie de son existence à l’asile. Histoire terrible de Louise et en même temps si banale, cette enfant non voulue dont la conception demeure honteuse. Le narrateur part en quête de cette existence. Le choix du thème « j’irai cracher sur vos tombes » m’étonne, je trouve que « demande à la poussière » correspondrait davantage. J’ai beaucoup moins aimé la forme, la transcription des séances, un peu longue même si cela donne une tonalité réaliste à l’ensemble. Pourquoi ne pas en avoir fait un récit de vie ? Ce qui aurait rendu l’ensemble plus vivant, je trouve, et j’aurais été beaucoup plus touchée par cette histoire. Ces descriptions de séances mettent de la distance avec Louise. Malgré tout, c’est intéressant d’un point de vue psychanalytique : comme torpeur etc.. Les séances sont creusées. Mon avis est un peu partagé. |
Corto
6/10/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ce récit ressemble (ce n'est pas un reproche) à un extrait de dossier médical. Il est succinct mais suffisamment complet pour qu'on suive ainsi les origines tumultueuses de Louise, ses souffrances et son enfermement dans des troubles mentaux.
Les éléments venant de sa famille éclairent très bien le cheminement de ces troubles, traités comme on le faisait à cette époque. Ce qui est aussi intéressant c'est la manière dont Louise au cours de ses séances avec le psychiatre donne elle-même quelques clefs pour la compréhension de ses maux. Les séances 8 et 12 sont particulièrement édifiantes dans ce sens. Exemple: "d’ange heureuse, être ange, (dér) ange hante. C’est l’ange qu’ils ne supportent pas ! On me cloue le bec pour ne pas entendre son message." Par contre on ne peut pas toujours applaudir le psychiatre dans cette étape (séance 18): "Un jour elle a posé le fer sur ma main gauche. Je n’ai même pas crié. – Mais pourquoi aurait-t-elle fait cela ?" Le "aurait" est terrible dans la bouche du médecin qui met ainsi immédiatement en doute la véracité du propos de sa patiente. Pourquoi Louise lui parlerait-elle puisqu'il montre une telle incrédulité ? Avec ce simple verbe oh combien décisif l'auteur nous montre que la relation avec la malade est, à cet instant, basée sur la défiance. Un enfermement supplémentaire en quelque sorte. Mais il s'agissait de la psychiatrie de début du vingtième siècle... L'auteur nous emmène ensuite plus clairement dans le roman familial y compris avec la "confession" (particulièrement crue) de la mère de Louise, et l'on peut ainsi renouer les multiples fils de cet écheveau. Cette nouvelle est fort bien construite, solide dans sa cohérence: on se prend même à vouloir participer à la recherche de ce qui se cache derrière la disparition de Louise du "roman familial". Bravo à l'auteur. |
hersen
11/10/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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J'ai bien aimé lire cette histoire de Louise, hélas marquée par le destin, par le secret d'une paternité dont nous ne savons rien, au final.
Le fait de "disparaître" du roman familial montre à quel point elle dérangeait, et l'on peut se douter de l'enfer de sa vie, avant et après son enfermement. Le détail de la brûlure à cause du fait d'être gauchère était, je pense, courante à une certaine époque. J'aurais aimé que ce détail revienne, sous une forme ou une autre, et me donne, par exemple, une piste de paternité. même sans lever le mystère. J'ai aimé la construction du récit. merci de cette lecture. |
jaimme
12/10/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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J'ai bien aimé votre nouvelle. La construction me semble à reprendre pour le tout début: l'approche est trop directe. Mais les contraintes du concours...
La suite est particulièrement intéressante, lacanienne souvent. Poétique et douloureuse à souhait. Tout n'est pas dit, même si la fin en dit peut-être un peu trop, il aurait sans doute fallu une approche plus indirecte. Mais globalement ce fut une belle lecture, merci. |
SaulBerenson
21/10/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Intolérables secrets de famille, à renforts de péchés, de non-dits, et de toutes les panoplies de malheurs encavés.
Pas d'IVG à l'époque où Pétain faisait guillotiner les faiseuses d'anges, ça rigolait pas. Alors, couvents ou maisons de fous pour les familles qui n'assumaient pas. J'ai habité Le Kremlin-Bicêtre et visité les cellules d'un ancien asile où étaient enfermés ces malheureux. Les murs y transpirent encore la souffrance inouïe supportée par ces hommes et ces femmes. Victimes, pour la plupart, tout comme Louise, des péchés des autres. |
plumette
28/10/2020
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pour discuter , vous pouvez aller sur ce fil:
http://www.oniris.be/forum/a-propos-du-tombeau-de-louise-merci-t28612s0.html#forumpost395306 |
Gouelan
6/11/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour plumette,
C'est la nouvelle qui m'avait le plus touchée dans ce concours. Le destin de Louise nous révolte . La mère lui fait payer ses erreurs, quoi de plus terrible. Elle a pourtant été aimée par son père d'adoption et l'a aimé en retour. Comme quoi les liens du sang ne sont pas toujours les plus forts. Le début de l'histoire m'a replongée dans mes moments où je cherchais mes ancêtres, quête sans fin. On imagine des vies dans un passé si lointain ; une fille qui finit à l'asile, comment cela pouvait-il se passer à cette époque où les soins psychiatriques étaient barbares... J'ai apprécié les mots laissés par Louise dans son journal. Les fous sont-ils fous ou recèlent -ils une part de savoir que nous ne savons pas entendre ou voir ? Oui, comblez ces blancs de la vie de Louise de votre imaginaire, cela ferait une magnifique histoire. Envolez-vous pour le plaisir des mots :) Merci pour cette histoire tendrement tragique. |
Anonyme
16/11/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Je ressors totalement subjuguée par la nouvelle que je viens de lire, et la façon dont elle a été écrite, dans un style alliant le dialogue à du récit sur un ton suranné qui lui donne tout son charme.
L'histoire est superbe, contrairement au sort de Louise. Le manque d'amour qui la pousse à la folie à cause du drame de sa naissance non souhaitée est criant de vérité sur toute la ligne. Les gestes tendres de Léon ne suffisant pas à combler la haine de la mère pour son enfant . La lecture quotidienne du cahier par le médecin, est une superbe idée pour entrer pleinement dans la tête de Louise. À partir de là, on imagine très bien... On peut toucher du doigt la présence de Louise, tant elle palpite au travers de ses écrits tellement parlants. C'est extrêmement bien rendu. Je suis contente d'avoir attendu avant de lire les nouvelles du concours. Le temps de laisser décanter la fébrilité que cela génère et que je n'aime pas spécialement. Et je ne suis pas déçue de la jolie surprise qui m'attendait sagement. Merci pour ce bon moment de lecture, Plumette. Mais dis-moi, Bobin, tu lui a vraiment parlé, ou bien c'est juste ta narratrice ? Et le cimetière de Louise que tu as situé dans le Creusot, c'était histoire de... ? Sais-tu que nous partageons le même attrait pour ce poète hors pair ? A te relire. Cat |
clarix
5/1/2021
a aimé ce texte
Passionnément
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J'aime énormément ce texte qui est le reflet d'une époque révolue(?) où l'on sacrifiait sans trop de scrupules les fruits du péché . Pauvre Louise qui peine à survivre dans cet univers sans tendresse, sans amour jusqu'à être rayée de la famille , évincée pour que la faute maternelle soit oubliée.
Toute cette cruauté apparaît dans ce texte sans pathos, sans exagération; un constat quasiment clinique qui nous touche et nous émeut . Bravo tant pour le thème choisi que pour l'écriture sobre et efficace |
Malitorne
25/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Incontestablement une nouvelle plus intéressante que la vieille aux crottes de chiens. Il y a une réelle profondeur ainsi qu’une judicieuse articulation du texte, hormis la dernière partie qui m’apparaît superflue et ne correspond pas au portrait qu’on pouvait se faire de cette mère brutale.
La pensée de Louise est à peu près bien rendue, on retrouve en effet des associations de mots chez les personnes atteintes de troubles psychotiques. J’ai connu une patiente qui en faisait beaucoup. Néanmoins ses lettres restent encore trop bien écrites, trop ancrées dans la normativité. Il n’est pas possible de se mettre dans la tête d’un malade, de rédiger à sa place, tant ses structures grammaticales échappent à la logique. Souvent le vocabulaire est pauvre, la syntaxe anarchique, les phrases complètement morcelées, éclatées. Les « fous » en littérature sont décrits d’une façon toujours trop belle, fantasmée, la réalité est hélas davantage prosaïque. Je sais de quoi je parle puisque j’ai animé plusieurs années un atelier thérapeutique d’écriture dans mon HP, une sorte de journal du pavillon. Tu as quand même eu le mérite de décrire cet univers avec aussi de bonnes choses : le poids du passé, de la famille, les traumatismes sous-jacents capables de déstabiliser une personnalité et créer du symptôme. Si on met de côté les lettres de Louise, trop littéraires pour un œil professionnel, le style est impeccable. |
cherbiacuespe
25/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Une histoire à couper le souffle ou à pleurer ou les deux ! Louise fait partie de la longue liste de ces anonymes que l'on parquait dans des instituts pour les oublier définitivement. Que s'y passait-il vraiment ? Mieux vaut ne pas en savoir davantage au risque de vomir de rage. Et de ce point de vue son sort, bien que peu enviable, et si tout est dit, est un moindre mal. Le traitement par les siens, par contre... cela me rappelle, dans un autre registre mais n'en est pas si éloigné finalement, à François Mauriac et son livre "le sagouin".
Belle et triste nouvelle. |