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plumette
12/2/2018
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Doc est un drôle d'enfant, à défaut d'être un enfant drôle.
Il semble, malgré son étrangeté, plutôt bien accepté par sa famille ( parents et mémé). Doc nous montre un petit bout de son monde et j'ai lu cela sans déplaisir mais en me demandant, comme souvent, lorsque le narrateur est un enfant, si la voix est crédible. ici, je dirais parfois oui, parfois non. Je trouve qu'il y a trop de guillemets, Doc cite trop les autres et on perd un peu sa voix singulière. le récit de l'épisode du chat est pour moi le point fort d ce texte. Plumette |
Anonyme
13/2/2018
a aimé ce texte
Bien
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Très sympa ce récit, de pluie et de mauvais temps, de grand-mère déjantée, de respiration des poissons,
de la guérison de Mingus et de la révélation de la vocation médicale de Doc. L'écriture est simple et colle bien à l'histoire. Joli tableau dans le jardin d'un pavillon de banlieu. |
Tadiou
14/2/2018
a aimé ce texte
Bien
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(Lu et commenté en EL)
Texte souvent émouvant qui me fait penser à « Ma reine » de Jean-Baptiste Andrea. Le hors-norme, le rejeté, le « en décalage », parfois le surdoué. Mais il y a ce que je perçois comme des incohérences, comme ***La longue tirade philosophique du père à moitié abruti par l’alcool : « Tu sais…..ailes de poissons ». ***La tirade « savante » de la mère : « …les gens, comme les plantes, avaient besoin de lumière pour exister et ... « les humeurs de leur cœur dépendaient bien souvent des humeurs du temps. » » ***La phrase de la grand-mère : « Tu sais Doc si les gens aiment le soleil c’est parce qu’ils sont tout noir à l’intérieur. » ***La réflexion de l’enfant : « La salive ça reste à l'extérieur et ça s’essuie, mais les mots ça colle et ça s'incruste, à l'intérieur. » Ces décalages me cassent le plaisir de la lecture. D’une manière générale je trouve que le langage de l’enfant n’est pas adapté : il m'apparaît comme trop « soutenu » (selon l’expression à la mode). En revanche j’apprécie beaucoup d’expressions, de passages, d’ambiances, qui confinent à la poésie : *** « J’ai tout de même une petite idée, je cois que cela vient de la respiration des poissons. » *** « Moi je n’ai pas besoin du soleil pour me sentir heureux ni de la pluie pour me sentir malheureux. Je suis toujours pareil. » La tonalité générale m'est poignante. Cet enfant, puis "grand", qui ressent son malheur et l'exprime sans plainte, sobrement, de façon simple et touchante. La dernière image m’est délicieuse, ces solitudes partagées, cette complicité pleine de tendresse de deux êtres largement rejetés. Merci pour ce texte plein d’émotions que j’ai beaucoup apprécié malgré ce que je considère comme quelques maladresses. A vous relire avec intérêt. Tadiou |
in-flight
4/3/2018
a aimé ce texte
Un peu
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Ca démarrait bien mais je me suis perdu dès la moitié du texte, la faute à des considérations sur la météo qui ne sont là que pour servir des "punchlines"
La complicité avec mémé est une bonne idée mais elle manque de développement. Je crois que c'est l'intérêt principal du texte pourtant: Montrer des liens intergénérationnels forts (enfance/vieillesse) en opérant une critique des conventions sociales adultes. Le clin d'oeil à Me Rased est un peu téléphoné si l'on connait la signification: réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased). On imagine bien qu'il s'agit là d'enfance en difficulté, en souffrance. |
Thimul
4/3/2018
a aimé ce texte
Un peu
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Je n'ai pas réussi à rentrer dans ce texte et pour une seule raison : Le discours ne me semble pas correspondre à la situation.
Avec ce type de personnage, il faut des mots simples. Si le personnage est quelque peu retardé (il ne comprend pas l'idée de mourir) alors son vocabulaire doit-être pauvre. Exemple : "Ça s'incruste à l'intérieur" : ça colle à l'intérieur suffisait "Ciel d'un bleu déespérant..." "Je fus content..." le passé simple ne convient pas Vous auriez pu faire ce que vous vouliez si vous aviez raconté tout ceci à la troisième personne. Mais le choix de faire parler le personnage impose une cohérence entre le vocabulaire, la syntaxe et les capacités intellectuelles qui semblent diminuées. Sinon, ça tombe à côté. Enfin pour moi bien entendu |
Louison
5/3/2018
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Pouet,
J'ai bien aimé cette histoire et l'écriture, il y a parfois de la poésie: "J’ai tout de même une petite idée, je crois que cela vient de la respiration des poissons. Imaginez un peu, tous ces poissons qui respirent sous l’eau ! Où s’en va donc leur souffle ? Je me dis que peut-être c’est ça le vent qui vient de la mer mais je n’ai jamais osé le demander à maman". Je suis dubitative sur le langage employé par Doc qui ne me semble pas cohérent avec sa personnalité, c'est ce qui a freiné ma lecture, idem pour le père qui à la fois se bidonne lorsque son fils éventre le chat et pourtant lui tient des propos philosophiques. J'aime bien Mémé et le portrait que vous en faites. J'ai lu avec plaisir. |
Bidis
5/3/2018
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Le passage avec le chat me gêne. Je ne le crois pas tout à fait vraisemblable, je le trouve outré et pas vraiment nécessaire. En tout cas, pas nécessaire en ce qui me concerne, j'aime bien ce texte sans cela. Il y a tout du long une sorte de poésie tristounette, surtout vers la fin, dans l'image de la mémé et du petit garçon, assis côte à côte dans une même mise à l'écart...
Bref, un bon moment de lecture. |
Mokhtar
5/3/2018
a aimé ce texte
Beaucoup
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Pour l’écriture, je retrouve un peu le style de Goscinny quand il donne la parole au petit Nicolas, et qu’avec sa simplicité et sa pureté de gamin il tourne en ridicule le monde des adultes.
L’idée majeure de ce texte ne tarde pas à venir. Vive la gnôle à la poire. « La normalité des choses, c’est juste Dieu qui manque d’imagination ». Bravo. Voilà le gamin lancé dans l’anticonformisme, avec quelques affinités pour le déjanté. Pourquoi se pavaner sous le soleil ? C’est d’un commun, et très surfait. Il est trop chaud, et surtout trop éclairant. On ne peut se cacher. Et ces anniversaires, qui vous mettent en vedette ? Est-ce intéressant d’être une vedette ? Surtout sous un prétexte stupide. Heureusement il y a mémé, qui joue les sorcières, et qui de son os de poulet crée la panique dans la fourmilière. Elle a tout compris la mémé : la vie est un grand Magic Circus, pas sérieux du tout. Je suis un peu outré par l’épisode du chat. Que la bestiole soit éviscérée pour un simple excès de curiosité passe encore. Le créateur aurait du prévoir des chats à fermeture éclair. Mais appeler ce chat Mingus, c’est du plus mauvais goût. Je sens ce gamin destiné aux chemins de traverse. Je le vois bien devenir beatnik. En tout cas résolument iconoclaste. Avec une légère propension à endosser le rôle du « vilain petit canard ». Allons. Ce n’est qu’un gamin. Hein, Pouët ? |
Eva-Naissante
6/3/2018
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonsoir Pouet,
Ressenti : Ô que j'aime ces sujets décalés, ces phrases courtes qui vont à l'essentiel, au sens ! Tentative de critique constructive : le passage sur le chat me parait prendre trop de place, et l'impression d'une pathologie psychotique naissante de l'enfant laisse un goût amer, alors que la mémé fait sourire...et on la voit. On l'imagine. Elle aurait sans doute mérité davantage de lignes, parce qu'à mon sens elle apparait presque plus intéressante que ce garçon.. Merci pour ce beau texte, A vous lire de nouveau, Eva-N, PS : Y-a-t 'il un endroit où les auteurs peuvent répondre aux commentaires ? J'ai vu sur d'autres textes, des liens hypertextes....? |
Donaldo75
8/3/2018
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Pouet,
J'ai vraiment bien aimé cette nouvelle, cette narration décalée liée au personnage, surtout à la manière dont il voit le monde. Au bout de quelques secondes, le lecteur commence à trouver la norme étouffante, comprend mieux ce qui parait futile à Doc, et ne cherche plus à savoir de quel mal il souffre. Le personnage de mémé est très bien vu, marrant, pittoresque. La narration est un peu dans le style américain d'Erskine Caldwell. Bravo ! Donald |
Louis
9/3/2018
a aimé ce texte
Beaucoup
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Le narrateur est victime de quolibets de la part des enfants de son école : « On me traite de débile ou de gogol »
Il serait un idiot qui ne comprend rien, or dès la première pensée du narrateur, on s’aperçoit qu’il y a chez lui, au contraire, une certaine compréhension profonde des réalités humaines. Il sait ainsi distinguer deux blessures, les blessures de surface, comme les crachats ou les coups violents, et les blessures plus profondes, les blessures affectives, celles qu’infligent les mots. La salive ça reste à l’extérieur et ça s’essuie » dit-il, de même que les cicatrices des violences physiques cicatrisent, mais « les mots ça colle et ça s’incruste, à l’intérieur », les blessures affectives, en effet, ne s’effacent pas facilement, ne cicatrisent pas aisément, et peuvent marquer à vie. Il oublie néanmoins que le crachat ou les coups sont aussi des « mots », qu’ils ont un sens, qu’ils sont des signes, et que dans cette mesure, ils transpercent la surface corporelle, ils « s’incrustent à l’intérieur ». Il comprend, aidé par son père, adepte du « in vino veritas », qu’une distinction doit être faite entre les apparences et la réalité, entre l’extérieur et l’intérieur. Ce qui compte, explique-t-il à son fils, c’est ce que l’on est et non ce que l’on paraît à autrui. Ce que l’on est authentiquement, laisse-t-il entendre, ne se donne pas aux regards avec les yeux du corps, ne se livre pas à la perception sensible, elle constitue une intériorité invisible, imperceptible par les sens. Il ne faut pas seulement vouloir exister dans le regard des autres, mais il faut cultiver son être intérieur dans sa singularité, son « grain » pour qu’il fleurisse. Mais cette intériorité, psychique, le père l’assimile à de l’organique, « le cœur », « les tripes », même si ce n’est que métaphoriquement, «C’est ce que tu as dans les tripes et dans le cœur qui compte ». L’apparence est dévaluée par le père, en soulignant ce qui s’entend dans ce mot « appât rance ». Le paraître, c’est le déformé, le dénaturé, le non conforme donc à l’être authentique. Nous ne paraissons pas ce que nous sommes. Un divorce s’est établi entre l’être et le paraître. Il faut être soi-même, et non se laisser aliéner dans l’apparence, semble vouloir dire le père dans un langage compréhensible par son fils. On comprend alors que le narrateur, qui fait preuve de curiosité, c’est-à-dire d’une volonté de savoir, loin d’être un "abruti", en arrive à "autopsier" le chat Mingus. Trompé par le discours paternel, dont il n’a pas compris la dimension métaphorique, il veut voir l’intériorité du chat, au-delà de son apparence immédiate, il veut voir ce qui ne peut se voir, il veut voir « son cœur et ses tripes ». Il ne réalise pas que le coût de cette exploration de l’intériorité, c’est la vie. Aucune cruauté de sa part, aucune volonté de faire mal, mais une quête de transparence pour déceler ce qui se cache derrière les apparences. Il aurait même pu procéder à cette sorte de vivisection sur lui-même, sur son propre corps, on peut d’ailleurs observer des actes d’automutilation chez certains autistes profonds. Le conseil de la grand-mère semble plus sage dans ces circonstances, et contrebalance le discours paternel : « se contenter des apparences et ne pas chercher à comprendre ce qu’il y avait sous la surface des choses » Le père surnomme l’enfant-narrateur « doc », entendu comme un « sot briquet ». Le père n’est pas à une maladresse près. Doc n’aime pas le « beau temps ». Le beau temps n’est pas un temps beau, à ses yeux. Il n’aime pas le soleil, ce qui d’un côté contredit sa volonté de voir, de rendre transparent, or la lumière du soleil permet la visibilité, permet d’éclairer l’obscurité des êtres. Mais la vue, c’est aussi un moyen de contrôle, un moyen de surveillance, on sait en particulier combien le pouvoir politique, administratif, policier, économique fait en sorte aujourd’hui que chacun soit visible, repérable, "traçable". Or le soleil est perçu par l'enfant comme un grand œil dans le ciel, une grande caméra de surveillance céleste : « Le soleil me met mal à l’aise, j’ai l’impression d’être surveillé, épié » dit-il. S’exprime ainsi chez Doc le désir de passer inaperçu, de ne pas être placé en pleine lumière, de ne pas paraître pour échapper aux regards qui jugent, aux moqueries et quolibets qu’on lui inflige. Il ne comprend pas, à juste titre, cette futilité des « grandes personnes », leur manque d’autonomie qui rend leur humeur dépendante de variations météorologiques sur lesquelles ils n’ont aucun pouvoir, se révélant ainsi sans force intérieure, sans force d’âme pour ne dépendre que de soi. Arrive le jour où l’on fête son anniversaire, par un temps «splendide ». Les adultes ne lui prêtent guère d’attention, ils sont là pour la fête, non pour l’anniversaire, « Tout le monde se moque bien des anniversaires et je crois que tout le monde se moque tout particulièrement su mien ». Une humiliation supplémentaire pour l’enfant à qui l’on ne reconnaît pas l’existence, dont on se « moque » de la naissance. Et s’en « moquer », c’est plus encore que la négliger. Doc ne trouve de complicité qu’avec sa « mémé ». Comme lui, elle n’aime pas le soleil, comme lui, malgré son âge, elle a un côté infantile « elle est habillée comme Sandy ma copine qui est en CM1 », comme lui elle est considérée à part, on la dit « gâteuse », ce qui signifierait encore un retour à l’enfance, et une simplicité d’esprit. Le sénile rejoindrait l’infantile. Une entente compréhensive lie l’enfant et sa grand-mère, situés aux deux extrémités de la vie. « Mémé » sait lire dans le marc de café, elle au moins a trouvé une part de maîtrise du temps qu’il fait. Doc ne comprend pas le divertissement des adultes, par lequel ils se détournent d’une réalité trop dure, « étouffante », au lieu de l’affronter pour la changer dans la mesure du possible. Sagesse de celui que l’on dit "simple d’esprit", « et je fus content de n’avoir rien compris ». Quand l’incompréhension n’est pas bêtise, mais non acceptation des travers de l’adulte normalisé. La pluie vient mettre fin à la « fête ». La fin du récit est belle, et poétique, quand l’enfant et sa grand-mère restent seuls dans le jardin déserté, tous deux « assis sur leurs chaises en plastique », sous la pluie. Seul moment heureux de cet anniversaire. Quand quelques gouttes ont suffi à faire fuir les adultes et leur divertissement, reste l’enfant face à face avec lui-même et les éléments, sous la pluie qui tombe du ciel, et l’enfant comme « les feuilles mortes » reprend vie, renaît dans un authentique anniversaire. Merci Pouet |
BeL13ver
10/3/2018
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Je me retrouve tellement dans ce texte. Merci d'écrire sur l'autiste et ses ressentis !
Les phrases s'enchaînent et paraissent sans queue ni tête, avec cette pensée pragmatique si bien résumée sous votre plume ! Merci encore Pouet ! J'aime beaucoup, en particulier, le lien qu'Édouard fait entre soleil, tennis et le fait qu'il n'aime pas le sport. C'est tellement moi, quand je ne mets pas ce masque social que la norme m'impose ! Merci, parce qu'en tant qu'autiste, je sais ce que c'est d'être rejeté, moqué, détesté par l'environnement (j'eusse aimé avoir cette réaction désabusée) ! Bravo ! |
Jean-Claude
14/3/2018
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour Pouet,
Une triste tranche de vie. J'ai l'impression qu'il y a eu des hésitations sur la ligne à suivre. Comment il a hérité du surnom Doc n'a aucun impact sur l'anniversaire, cela situe le personnage, mais ça n'apporte pas grand-chose par la suite. D'ailleurs, on pourrait faire la même remarque sur tout le début. Il y a deux parties : la présentation de Doc et l'anniversaire. Et il n'y a pas vraiment de relations entre les deux; Je ne vois pas ce qui dans la première explique ce qu'il se passe dans la seconde, et réciproquement. Parfois très enfantin, je trouve que Doc a des considérations très matures (le prétexte pour les grandes personnes, le concept de prétexte). Séparément, l'opération du chat est une fausse piste, l'anniversaire est amusant, le début intéressant. C'est juste le liant qui me manque. Au plaisir de vous relire JC |