Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Fantastique/Merveilleux
Pouet : Sentiments sous verre [Sélection GL]
 Publié le 27/08/16  -  26 commentaires  -  18602 caractères  -  284 lectures    Autres textes du même auteur

Un chasseur de pensées.


Sentiments sous verre [Sélection GL]


Devant une feuille de papier nous restons nus, désemparés. Le vide se referme sur les mots, particulièrement quand on n’a rien à raconter, que notre vie est terne, banale, aussi prévisible que l’expectoration soudaine d’un alpaga furieux dont on aurait écrasé la patte par mégarde. Mais je suis obstiné et je n’ai pas l’intention de me laisser faire par un camélidé lunatique.


J’ai toujours voulu écrire, malheureusement je n’ai aucune imagination, ce qui, reconnaissons-le, est un handicap certain lorsqu’on a pour ambition de publier, entre autre chose, le best-seller planétaire du vingt et unième siècle. À l’école j’étais avant-dernier en rédaction parce que Alfred, dit JoJo, mon meilleur ami, majestueux confident des radiateurs, virtuose du lancé de boulettes de papier gluant, maître incontesté de la confection d’antisèches, décoré de l’ordre du Grand Cancre, rendait invariablement copie blanche…


Enfin, je disais que le vide se referme sur les mots et qu’écrire est un exercice compliqué pour les gens comme moi, les pas tout à fait médiocres, les moyens, ceux que l’on remarque lorsqu’ils gagnent au loto ou lorsqu’ils subissent une greffe des avant-bras par exemple. Ces personnes invisibles, fades, irrévocablement dénuées d’intérêt que l’on hésite à inviter même si elles font partie de la famille et qui sont passées maîtres dans l’art de l’inutilité.

Comment écrire dans ces conditions ?


Les pensées tressaillent d’indignation lorsque je souhaite m’en emparer ; elles résistent, se déforment, se révoltent. Avec moi les pensées n’acceptent que très rarement de se coucher sur le papier, sans doute ressentent-elles une certaine forme d’humiliation à être traitées de la sorte par un cerveau aussi poussif qu’un moteur de Lada de l’ex-URSS.


Je n’ai jamais rien compris à l’existence, JoJo m’avait dit un jour qu’il n’y avait pas de fatalité, qu’il fallait croire en sa bonne étoile, que la chance pouvait tourner…


Je m’appelle Gusto Gustavson, j’écris parfois des articles pour le journal Nouvelles Égarées dans la rubrique Aberrations. On me reconnaît des aptitudes lorsqu’il s’agit d’explorer des sujets tels que la reproduction des autruches, la vie et l’œuvre du poète surréaliste salvadorien Wladimirio Escapàn, les réseaux hydrauliques subsahariens ou le tabagisme chez les nains, mais j’interviens principalement en tant que spécialiste de la gastronomie norvégienne.


J’habite à Francheville-sur-Rien où je partage mon appartement avec un chat qui m’a miaulé se prénommer Pelote. Ce félidé est énorme et passablement désagréable : ses griffes recherchent en permanence un coin de fauteuil ou un morceau de moquette à déchiqueter.


Je loge au septième étage d’un immeuble récent à quelques kilomètres du centre ville et à quelques pas de l’autoroute. Mon balcon, où s’entassent des bouteilles de bière iranienne, mon vélo irlandais auquel il manque une roue, mon aspirateur high-tech Nétoitou acheté par correspondance et qui finalement ne nettoie pas grand-chose, mes jardinières dans lesquelles se pâment de magnifiques feuilles de basilic géant du Congo et mes éclats de météorites fossilisées avec les ouvrages s’y rapportant, surplombe le paysage qui se compose d’usines de traitement des eaux, d’une salle de bowling, d’un centre commercial népalais et d’une minuscule mais délicieuse forêt de saules.

Les Villeriennois ne sont pas très friands de la nourriture norvégienne, ainsi on ne peut pas dire que je croule sous le travail, je suis un contemplatif satisfait.


La nuit je me transforme en traqueur de pensées, en explorateur des précipices, je suis méthodiquement les traces laissées par l’imagination, invariablement je rentre bredouille mais je ne me décourage pas pour autant, je sais que la chasse à la pensée demande beaucoup de patience et d’abnégation. Le jour, je compulse des livres sur les météorites, je bois trop d’aquavit et j’attends. J’attends l’improbable, l’inattendu. À trente ans je me sens triste comme un vieillard, je me dis que si la chance doit tourner elle ferait bien de prendre la bonne direction.


Je ne me souviens plus, peut-être était-ce aux premières heures de l’aurore ou à la tombée des anges, j’étais comme à mon habitude occupé à chasser des pensées dans une forêt d’ombres fuyantes et de regards diffus, j’étais à l’affût de la moindre effluve cérébrale, je recherchais les empreintes d’iris de mes proies oniriques ; j’étais sur une bonne piste.


Dehors Francheville déployait son étendard de vide périurbain, l’autoroute pleurait des froissements de tôles et des cris de klaxons ; tout n’était qu’illusion et solitude glacée : des colliers de nuages pourpres s’étendaient aux épaules squelettiques du ciel, des cheminées d’airain crachaient des cendres bleues, la lune éclaircissait le contour des trottoirs où les exclus du temps venaient parfois mourir, des lampadaires d’ardoise clignotaient comme autant de battements de cils brisés, un chien s’était perdu, il flairait le supplice, la rue s’était drapée d’un linceul de suie, un souffle de pollution et de fleurs fanées animait les armures d’un bataillon de saules ; l’écho des souvenirs, les parfums de l’ennui, parvenaient à rouvrir les blessures de la ville en un écartèlement de bitume et de verre.


Une petite fille insomniaque tenait une étoile au bout d’une laisse de lumière, elles se promenaient sans se quitter des yeux, toutes deux orphelines, elles semblaient se comprendre… Perché sur un immeuble de brique jaune un hibou ne retenait plus ses larmes, inondant d’amertume la cité tout entière, il secouait ses plumes de la couleur de l’aube. Une vieille femme assise sur la neuvième marche d’un escalier de lierre jouait avec une poupée édentée aux cheveux gris, un magasin de farces et attrapes faisait semblant de refermer sa grille, un taxi venait de déposer la veuve de l’horloger à l’angle du cimetière, un curé dressait sa table sur le tombeau de Lucullus, un bouquet de roses monumental venait d’éclore sur le parvis de l’église, un orage de sentiments vaincus se préparait à éclater dans un recoin de mon esprit, un clown articulé mimait l’envol d’une bulle de savon en formant de ses doigts un cœur imaginaire…


Moi j’attendais toujours le tournant de ma vie.


Je crois avoir entendu le bruit mat d’une porte que l’on attaque à coups de hache et n’y avoir prêté aucune attention. J’étais trop absorbé par ma chasse, la proie était toute proche, elle m’observait, les vibrations de sa présence résonnaient sporadiquement en mon esprit, ma concentration était à son paroxysme, j’étais plus aiguisé qu’une incisive d’un tigre du Bengale. Avant de m’évanouir subitement dans un gouffre sans fin, je crois avoir entrevu une silhouette blanchâtre aux proportions de pachyderme, pourvue d’une effrayante agilité, se jeter sur mon fauteuil.


Sans doute plusieurs années se sont envolées sans que le monde ne s’aperçoive de mon absence, je n’ai manqué à personne pas même à Pelote qui j’en suis sûr se débrouille bien mieux toute seule. Les gens de mon espèce qui ont disparu dès leur naissance aux yeux de la société peuvent espérer recevoir de leurs semblables au mieux du mépris, au pire de l’indifférence. Comment projeter une image positive de soi-même lorsque l’on n’a pas conscience de sa propre réalité ?

Tout n’est qu’apparence sur cette Terre de mirage.

L’hypocrisie se drogue à l’humanité, le temps ne sait pas quoi faire de ses gigantesques ailes.


Je le répète, je n’ai jamais rien compris à l’existence et je suis persuadé qu’elle ne me comprend pas d’avantage. Je suis un stakhanoviste de la paresse, un maquisard du farniente, j’ai transformé ma vie en un tourisme perpétuel : le travail ne parvient jamais totalement à combler notre vide intérieur, il nous empêche tout au plus de sombrer dans la folie, nous sommes les esclaves de ce que nous n’aurons jamais, nous nous construisons nos propres prisons mentales. Je suis une éponge à sentiments, une plaie ouverte titubante, un funambule écorché, un terroriste du romantisme : nous recherchons l’amour par désœuvrement, nous voulons quelqu’un pour refléter notre soif d’espérance et nous errons de compromis en déceptions tout en nous regardant dans un miroir opaque, l’amour n’est qu’une souffrance partagée. C’est malheureusement avec des idées comme celles-ci que l’on se retrouve seul et déprimé, au moins, se dit-on, cela pourrait difficilement être pire, avant de nous apercevoir que nous sommes encore vraiment loin du compte…


Aujourd’hui je ne sais pas ce qui me pousse à empoigner mon stylo criblé de cicatrices laissées par mes incisives entartrées. Ni évidence ni besoin, écrire me permet juste d’ignorer un peu le temps. Pourtant l’inattendu a surgi, il se passe enfin quelque chose dans mon existence. Je pense à tous ceux dont la vie demeure linéaire et dépourvue de rebondissements et je savoure pleinement la chance qui m’est donnée. En effet qui peut se targuer de s’être endormi à son domicile et de s’être réveillé dans un centre de détention un rien singulier se composant de soixante-quinze cabanes de bois à la lisière d’une forêt ?


Ma foi, je ne suis certainement pas le seul.


Ici il n’y pas grand-chose à faire pour se distraire à part feuilleter les pages râpeuses et cartonnées d’un calendrier du Dernier Couvent 77, c’est mon préféré. (Je possède aussi un exemplaire hors-série de 81 que je manipule toujours avec respect et émotion.)


Comment en suis-je arrivé là ? Comme tout le monde ici, une erreur judiciaire. Cela s’appelle une EJA, erreur judiciaire assumée, on parle aussi de PA, prévention active, de PC, présomption de culpabilité ou bien encore, ce qui est mon cas, de MEPC, mise à l’écart ponctuelle et contrôlée. Je ne sais pas si ma mise à l’écart sera ponctuelle, je n’ai aucune notion du temps, je suis victime de trous de mémoire perpétuels. À vrai dire je crois que je suis heureux d’être là, du moins je ne suis pas mécontent, ma vie est devenue mélodramatique : je suis un innocent en prison !


Tout ceux qui comme moi vivent sous le régime de la MEPC sont logés dans un CMOMF, centre mi-ouvert mi-fermé. Je dois avouer que nous sommes fort bien installés. Le centre est divisé en trois secteurs : le secteur Jaune, le secteur 3 et le secteur Oublié. Moi, j’évolue dans le secteur Jaune. Les secteurs sont séparés par une feuille de plexiglas d’une vingtaine de mètres de hauteur. Le centre compte quatre-vingt-neuf pensionnaires répartis dans les trois secteurs. Dans chacun des secteurs il y a vingt-cinq cabanes où vivent une à quatre personnes, les cabanes sont elles aussi séparées par une feuille de plexiglas opaque d’une vingtaine de mètres de hauteur, il n’y a aucune forme de communication possible entre les habitations. Autour de nous la forêt, des kilomètres et des kilomètres de forêt… Le Gardien habite dans la forêt. Entre la feuille de plexiglas et la forêt il y a quatre-vingt-neuf pas exactement et ce en marchant normalement, en faisant de grandes enjambées ou en piétinant sur place : quatre-vingt-neuf pas.


C’est Gall iléus qui a compté, oui je partage ma cabane avec Gall iléus ou bien peut-être est-ce lui qui la partage avec moi. C’est un vieillard un peu fou, il a de grands yeux bleus et une étonnante barbe blanche en forme d’entonnoir, il ne dépasse guère le mètre cinquante, il ressemble à un oisillon perturbé. Il ne parle que très rarement, peut-être trois fois par an, c’est un homme exquis, parfois nous nous regardons et nous nous racontons des histoires muettes… Le Gardien vient souvent nous rendre visite pour discuter, pour nous persuader de nous évader, enfin il vient pour rigoler quoi. Alors avec mon compagnon de cabane nous nous regardons et nous nous racontons des histoires muettes. Une fois par mois le Gardien vient nous apporter notre ration de BCV, bouillie de céréales variées, parfois il apporte aussi des calendriers, de la vodka, de la cocaïne, du savon et des SSV (sentiments sous verre). Il reste pour nous persuader de nous évader ; le Gardien il aime bien rigoler.


Qu’en est-il de notre espace à Gall iléus et à moi ? Notre cabane est spacieuse, nous avons chacun notre pièce où un lit, un tapis aux motifs compliqués, un miroir et une table sans chaise cohabitent harmonieusement. Dehors : quatre-vingt-neuf pas. Le sol est constitué d’un sable d’une couleur particulière dont la pigmentation ressemble à celle d’une aubergine trop mûre. Sur ce semblant de plage améthyste il y a un rocher, une balançoire, un puits et un barbecue. Le rocher sert à briser les SSV, la balançoire à se balancer, le puits est là pour apaiser notre soif, le barbecue ne sert à rien. Il y a deux ou trois ans Gall iléus et moi avions longuement discuté sur ce dernier point, sur l’utilité de ce barbecue.

Le Gardien n’apporte jamais de viande juste de la BCV déjà cuite… Nous avions très vite conclu que le barbecue ne servait à rien.


Gall iléus aime beaucoup la balançoire, il y passe la plus grande partie de ses journées. Moi je préfère briser des SSV sur le rocher. Gall iléus a la balançoire, moi le rocher, le puits est commun, le barbecue ne sert à rien. Parfois nous nous regardons et nous nous racontons des histoires muettes…



Aujourd’hui est un jour particulier : Gall iléus a parlé au sens où de terribles borborygmes se sont extirpés de sa gorge. Il m’a dit que sans la balançoire il ne pourrait continuer à vivre dans cet endroit et qu’il était très heureux de partager la cabane avec moi. Je n’ai rien répondu pour ne pas l’effrayer car Gall iléus est très sensible mais moi aussi je suis très content de partager la cabane avec lui. Nous nous sommes raconté une histoire muette des plus émouvantes où il était question de grands espaces et de nuages, de solitude et d’espérance. Je crois que je ne changerais de vie pour rien au monde. Je passe mes nuits à essayer d’attraper des pensées pour les noyer avec mon encre, je m’improvise braconnier, je tends des pièges aux idées mais elles se suicident avant que je ne puisse les dépecer. Je suis un très mauvais chasseur, seules les toutes jeunes pensées ou les pensées estropiées, agonisantes, se laissent prendre parfois… Mais je n’abandonnerai pas, je sais qu’un jour j’attraperai une pensée de la plus belle espèce, d’une santé irréprochable, aux proportions parfaites. J’en suis convaincu.


En ce moment Gall iléus est sur la balançoire, il me regarde, il sait bien que cette pensée inaccessible nous l’avons trouvée et que je cherche des excuses pour ignorer le temps. Je me souviens de la première histoire muette de Gall iléus, le lendemain de mon arrivée, j’ai l’impression que des siècles se sont écoulés… J’avais beaucoup de difficultés à le comprendre, je n’étais pas encore habitué à ce moyen de communication mais j’avais saisi l’essentiel de son discours.


L’histoire racontait comment une nuit il avait réussi à capturer une idée magnifique à la frontière de la Néosismie et du Nihighiztan. Le froid était si intense que Gall iléus s’était enduit le corps de graisse de chien de mer, il traînait un filet aux mailles très resserrées sur des dunes de neige, il évoluait lentement en scrutant l’infini de son regard d’expert.

Par chance le vent avait tourné et Gall iléus avait senti la présence de sa proie, alors il avait mis au service de l’imagination la technique de chasse que l’Inuit Huk lao lui avait enseigné lors de son dernier voyage en Arctique.

Cette technique millénaire consistait à tendre un filet aux mailles très resserrées entre deux nuages. Il s’agissait de choisir les nuages avec un soin tout particulier, ils devaient tous deux avoir la forme d’une oreille, de là dépendait le succès de l’opération. Ensuite il fallait s’asseoir sous le filet et attendre. Cette chasse à la frontière du Nihighiztan avait duré presque trois mois, au bout de la septième semaine Gall iléus n’avait plus de graisse de chien de mer et il était mort de froid après quatre-vingt-neuf jours d’attente.


Du moins c’est ce qu’il croyait avant de se réveiller dans une cabane à la lisière d’une forêt, il y a de cela bientôt trente ans.


Ainsi Gall iléus avait attrapé la même pensée que moi d’une manière totalement différente, moi qui étais convaincu d’être un mauvais chasseur ! J’étais bouleversé. Sans m’en rendre compte j’étais parvenu à un résultat surprenant.

Gall iléus m’avait expliqué que bien plus qu’une pensée nous avions capturé un sentiment qui dans une des multiples forme du langage humain répond au son d’amitié et qu’ainsi nous partagions la même prison mentale, bien évidemment avait-il ajouté, nous n’existions plus aux yeux de la réalité, ce que nous cherchions se trouvait ici, autour de nous et à l’intérieur de nous. Nous attendions tous les deux que la chance tourne et nous avions été pris dans son tourbillon d’impasses et de contradictions, la réalité ne l’ayant pas supporté nous avions trouvé refuge dans notre prison mentale. Nous nous retrouvions ensemble dans cette cabane car comme cela arrive parfois nous avions attrapé la même pensée et nous étions devenus frères d’imagination.

Lorsque rien ne se passe c’est que quelque chose se prépare en silence.


Quoiqu’il arrive la chance tourne, rien ne demeure figé, le destin n’est qu’une succession de choix, nous sommes les réalisateurs d’un violent court-métrage dont le budget varie au rythme des regrets.


Les jours s’évaporent, identiques, il n’y a pas de saisons…


Le vent vient soulever quelques grains de sable améthyste, le temps succède au temps.


Avec Gall iléus nous avons mangé notre bouillie de céréales variées en silence comme à notre habitude, à présent mon ami digère sur sa balançoire, il laisse traîner ses pieds nus dans le sable violet, ses yeux de la couleur du ciel s’accrochent aux nuages : sans doute pense-t-il à son filet et à Huk lao.


Ici tout paraît simple, paisible et ordonné.


Gall iléus chante une petite ritournelle de sa composition :


Les larmes des nuages ne sont que souvenirs


Et au Nihighiztan, j’ai tendu mon filet

Au-delà des montagnes de la Néosismie

Et la réalité j’ai quitté sans regrets

J’ai suspendu mon cœur aux branches de l’insomnie


Les larmes des nuages ne sont que souvenirs



La chance peut tourner en sens inverse des songes.

Selon mes calculs le Gardien ne devrait pas tarder à revenir, avec son cortège de délectables provisions, pour ignorer encore une fois le temps, je décide de briser mon dernier SSV, je crois que c'est la joie.


Les larmes des nuages ne sont que souvenirs…



 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   hersen   
8/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Admirable histoire dont, je crois, j'ai tout entendu.

La narration est magnifique, nous emporte et nous ramène, et nous emporte encore et on ne veut rien de plus : être emporté.

Une nostalgie, si intense, se dégage du texte et je ne sais même plus quoi dire maintenant.

   JulieM   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Un sentiment d'étrangeté, voilà mon premier sentiment à la lecture de cette nouvelle; puis s'en dégage une sorte de malaise, ou de mal-être, comme un mauvais rêve.
Un curieux voyage dans la quatrième dimension, bien écrit, rempli de drôles d'objets souvenirs. Ce texte s'inscrit parfaitement dans une ligne fantastique.

   Robot   
27/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Une histoire entre fantastique et surréalisme, mais surtout une histoire qui raconte quelque chose et elle m'a tenu jusqu'au bout. Car avant tout ce que j'aime dans un récit, c'est l'aventure, la légende, le conte qui est contenu dans la rédaction. En plus d'une belle écriture, de cet écrit émane beaucoup de poésie.

EDIT: Mon com étant déposé en aveugle en groupe lecture le 18 août. Aujourd'hui je découvre l'auteur. Pas étonnant que j'aie trouvé beaucoup de poésie dans ce texte, connaissant la qualité des textes de Pouet en rédaction de poème.

   vendularge   
27/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai lu ce texte en espace lecture, j'en ai retiré une impression étrange et je me suis dit qu'il fallait attendre. J'ai bien fait, je suis convaincue qu'il faut le lire plusieurs fois (au moins 2), la SF n'est pas un genre que je lis facilement; et c'est d'ailleurs parce que ce texte est inscrit dans ce genre que finalement on y voit pas un passage en mode délirant ce fameux soir, ou la description d'une hallucination sous influence ou même le récit d'un rêve....je sais, c'est beaucoup moins poétique...bon, il est vrai que dès le départ, c'est curieux.

Ceci dit, voilà une écriture superbe, dense, pleine de pépites (que je n'ai pas recensées dans le détails) et qui dit c'est vrai beaucoup sur nos "prisons mentales". C'est l'expression qui me marque le plus, raison pour laquelle j'y vois une métaphore de nos diverses tentatives d'échapper à la réalité de façon quelques fois défiitives en nous projetant dans un monde interieur et résolument "ailleurs".

Merci et bravo, vous devriez venir plus souvent sous nos climats

Vendularge

   Cristale   
27/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pouet,

C'est le titre qui m'a fait venir sur la rubrique "nouvelles" à laquelle je ne suis guère habituée.

J'ai failli caler à la moitié du texte pour cause de longueur lorsque mes yeux se sont posés là (j'abrège ici les paragraphes par des ...mais tout est bon ) :

"Je ne me souviens plus, peut-être était-ce aux premières heures de l’aurore ou à la tombée des anges, ... j’étais sur une bonne piste.
...
Dehors Francheville déployait son étendard de vide périurbain, l’autoroute pleurait des froissements de tôles ... l’écho des souvenirs, les parfums de l’ennui, parvenaient à rouvrir les blessures de la ville en un écartèlement de bitume et de verre.
...
Une petite fille insomniaque tenait une étoile au bout d’une laisse de lumière, ...un clown articulé mimait l’envol d’une bulle de savon en formant de ses doigts un cœur imaginaire…

Moi j’attendais toujours le tournant de ma vie."

Le paragraphe sur le petite fille insomniaque est mon préféré mais cela ne devrait pas vous étonner.

Joli également le sizain à antépiphore final.

Une catégorie qui sied à votre plume, visiblement.
Bravo et merci Pouet.

Cristale

   MissNeko   
27/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ouah! Je suis scotchée. Au départ, j avoue que j ai failli abandonner car je trouvais ça surréaliste et vraiment bizarre (voire dérangeant). Puis la poésie de tes mots, ton imagination débordante m'ont motivée à continuer. Et j ai bien fait.
Beaucoup de nostalgie, de sentiments nobles dans cette nouvelle. Je n ai pas tout relevé mais j ai adoré cette phrase :
" Nous nous retrouvions ensemble dans cette cabane car comme cela arrive parfois nous avions attrapé la même pensée et nous étions devenus frères d’imagination."
Mais c est presque la loi de l'attraction ça !
Voilà une nouvelle qui sous ses airs complètement surréalistes et barrés est bien plus profonde que ça. Les SSV : une société si triste, si individuelle et si policée que les sentiments sont contenus dans du verre (du sentiment en boîte ) que l'on soit casser pour les ressentir. Ça fait vraiment "briser la glace en cas de danger"non pour appeler les secours mais pour appeler l'amour, la joie, l'amitié ...pour réparer le manque
Bravo

   Mare   
28/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je dois être honnête, je pense que je n'ai pas parfaitement accroché à ce texte. Un peu trop sombre et trop dérangeant pour moi (mais c'est une question de goût). Pourtant, je dois dire aussi que l'idée d'arrêter ma lecture ne m'a pas effleurée. J'étais trop intriguée pour cela.
Et c'est là le grand point fort de ce texte : vous êtes parvenu à donner au lecteur l'envie de comprendre, d'aller plus loin.

L'écriture est maîtrisée, agréable ce qui contribue au plaisir de la lecture. Un conseil peut-être: allez-y doucement avec la juxtaposition de compléments, surtout quand la phrase est composée d'un nombre important de mots de plus de quatre syllabes : il faut parfois laissé le cerveau du lecteur respiré.

Merci pour ce texte !

   Alphekka   
28/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Heu, je ne sais pas trop quoi penser de ton texte...
D'un côté j'ai été totalement séduite par ton style très parlant et très poétique. Ton vocabulaire est très poétique et en même temps très évocateur. J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à te lire ! Il y a des tournures qui me plaisent énormément comme le "stakhanoviste de la paresse" qui était très bien trouvé.
De l'autre je me suis un peu perdue dans ton histoire. Je ne suis pas très fan des délires métaphysiques et arrivée à la fin, je n'ai pas bien compris où tu voulais en venir.
En tout cas j'espère que ton personnage "sans imagination" n'est pas autobiographique parce qu'il me fait un peu de la peine quand même...

   bambou   
28/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Superbe !

J'ai vu dans cet écrit, moins un récit d'anticipation qu'une réflexion sur la condition humaine.

Pour la forme : Que de virtuoses tournures de phrases ! Que d'images empreintes de poésie ou de drôlerie !
Bref, l'ensemble exerçant sur moi un certain envoûtement...

   Perle-Hingaud   
29/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah, depuis le temps qu’il prétendait ne pas savoir écrire autre chose que de la poésie, qu’il ne pouvait donc pas écrire de nouvelle pour le concours, et gnagnagna… !

J’ai lu ce texte en espace lecture, mais sans avoir eu l’occasion de le commenter. Et hop, c’est de Pouet… le cachottier !
J’ai beaucoup aimé : L'idée est très poétique, le rythme lancinant (avec les répétitions ça et là).

Le tout est un peu bavard, mais c’est diffus. Par exemple, « l’introduction », qui pour moi va jusqu’à « JoJo m’avait dit un jour qu’il n’y avait pas de fatalité, qu’il fallait croire en sa bonne étoile, que la chance pouvait tourner… » gagnerait à être resserrée en enlevant certains exemples.

J’aime beaucoup les détails qui présentent le narrateur et son esprit si particulier, comme la précision de la provenance de la bière dans la phrase suivante : « Mon balcon, où s’entassent des bouteilles de bière iranienne, mon vélo irlandais auquel il manque une roue, mon aspirateur high-tech Nétoitou acheté par correspondance et qui finalement ne nettoie pas grand-chose, mes jardinières dans lesquelles se pâment de magnifiques feuilles de basilic géant du Congo et mes éclats de météorites fossilisées avec les ouvrages s’y rapportant, surplombe le paysage qui se compose d’usines de traitement des eaux, d’une salle de bowling, d’un centre commercial népalais et d’une minuscule mais délicieuse forêt de saules. »

Laquelle phrase illustre tout de même ce que je déplorais plus haut : l’abondance d’information ! C’est agréable à lire si ça ne devient pas excessif, ce qu’on frôle parfois. Pas là, parce que je visualise bien chaque élément distinct, mais là par exemple :
« La nuit je me transforme en traqueur de pensées, en explorateur des précipices, je suis méthodiquement les traces laissées par l’imagination, invariablement je rentre bredouille mais je ne me décourage pas pour autant, je sais que la chasse à la pensée demande beaucoup de patience et d’abnégation. Le jour, je compulse des livres sur les météorites, je bois trop d’aquavit et j’attends. J’attends l’improbable, l’inattendu. À trente ans je me sens triste comme un vieillard, je me dis que si la chance doit tourner elle ferait bien de prendre la bonne direction.

Je ne me souviens plus, peut-être était-ce aux premières heures de l’aurore ou à la tombée des anges, j’étais comme à mon habitude occupé à chasser des pensées dans une forêt d’ombres fuyantes et de regards diffus, j’étais à l’affût de la moindre effluve cérébrale, je recherchais les empreintes d’iris de mes proies oniriques ; j’étais sur une bonne piste. »


Pour moi, le deuxième paragraphe reprend trop d’informations déjà données dans le premier : entre « j’étais comme à mon habitude » jusqu’à « proies oniriques » : les habitudes étant décrites au-dessus, le vocabulaire change, mais le fond est le même. (peut-être privilégier le second paragraphe, qui fait avancer l'action ?)

J’aime bien les images trouvées, y a pas à dire, un pouet reste un pouet ! Au hasard (il y en a tant !) : « des lampadaires d’ardoise clignotaient comme autant de battements de cils brisés, » ou « un souffle de pollution et de fleurs fanées animait les armures d’un bataillon de saules »

Alors ensuite, moi, je ne suis pas poète, justement : certaines phrases m’ont parues un peu… fabriquées, hors sujet, comme celle-ci (ou je n’ai pas compris, c’est d’ailleurs sûrement ça) : « L’hypocrisie se drogue à l’humanité, » ?

Enfin, j’ai beaucoup aimé ce départ dans un monde décalé, des sentiments sous verre, verre à briser, ou pas, de peur de s’y blesser ?

Bienvenu dans les nouvelles ! ^^

   Anonyme   
29/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Pouet,

Il est de ces nouvelles au pouvoir de narration tellement sublime qu'elles surpassent en tout point ce qu'on déjà lu, et cette nouvelle en fait partie. Véritable chef-d'oeuvre littéraire - à mon sens - servi par des images d'une beauté ineffable. L'originalité de l'histoire en est le point d'orgue, et la force visuelle plonge le lecteur dans un état quasi subliminal d'où l'on ne sort pas indemne.

Cette nouvelle est inclassable. Une véritable pépite !

Wall-E

   bolderire   
29/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Pouet,
bravo pour cette nouvelle surréaliste au possible. Puis cette folie folle et attachante, diantre! Que de belles images, de la sensibilité , ce coté introspectif et cette métaphysique qui en découle...
tu arrives à marier cette dualité que nous avons tous avec beaucoup de tendresse, encore bravo!

   plumette   
29/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Pouet

le moins que l'on puisse dire est que votre texte ne m'a pas laissée indifférente.
2 lectures pour que s'en exprime toute la saveur et que je puisse débusquer au détour des phrases ce qui m'a plu.

d'abord l'occupation principale de votre héros Gustav, traqueur de pensées.
je trouve cette idée superbe et de plus fort bien développée :

"Je passe mes nuits à essayer d’attraper des pensées pour les noyer avec mon encre, je m’improvise braconnier, je tends des pièges aux idées mais elles se suicident avant que je ne puisse les dépecer. Je suis un très mauvais chasseur, seules les toutes jeunes pensées ou les pensées estropiées, agonisantes, se laissent prendre parfois… Mais je n’abandonnerai pas, je sais qu’un jour j’attraperai une pensée de la plus belle espèce, d’une santé irréprochable, aux proportions parfaites. J’en suis convaincu."

j'ai également beaucoup aimé la relation entre les 2 hommes cohabitant dans cette cabane et leurs histoires muettes.

je trouve que ce texte passe d'un ton ironique au début à quelque chose de beaucoup plus poignant et mélancolique dans la seconde partie, à partir du moment où gustav est prisonnier.Je crois bien que j'ai préféré la seconde partie, même si la description du camp et les sigles divers ont un peu entravé ma lecture.

je trouve que vous illustrez superbement la différence entre narrateur et auteur. Le narrateur se présente comme sans imagination aucune, ce qui évidemment n'est pas le cas de l'auteur!!

Sur la forme, l'écriture est fluide, imagée. j'ai eu du mal au début avec les "listes" disparates: celle des compétences journalistiques de Gustavo, celle des objets qui encombrent le balcon, et la description de l'environnement du narrateur. je me suis demandée quel était l'effet recherché par ces " listes", elles m'ont semblées parfois artificielles, et même un peu complaisantes!


ce etxte est globalement très riche car il livre aussi des réflexions sur l'écriture, la vie, la solitude.

A vous relire côté nouvelles!

Plumette

   in-flight   
29/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte qui nous plonge dans plusieurs univers: on passe tout de même de Francheville-sur-rien à un univers empli de métaphores poétiques, je trouve parfois les transitions du texte un peu trop abruptes.

Je vois dans ce texte une aliénation que représente le travail d'écriture, chasser les idées, les mettre en forme, les polir et les proposer au lecteur dans leur écrin. J'y vois ensuite une célébration ET une condamnation des relations humaines: l'amitié est couronnée, l'amour est destitué de sa magie.

Cela dit, je trouve que le narrateur accouche de ses idées sans réel lien entre elles, la première partie du texte ressasse le mythe de l'écrivain maudit qui trouve que la vie c'est de la pisse en bouteille. A partir de la "silhouette blanchâtre aux proportions de pachyderme", j'ai un peu tiqué et je suis sorti du texte avec ce "centre de détention un rien singulier". Je pense que le texte peut se passer de cela sans être dénaturé, sans enlever de poésie.

Quelques remarques:

l’autoroute pleurait des froissements de tôles et des cris de klaxons --> joli

améthyste --> X2 dans le texte, quelque chose me dit que vous aimez bien ce mot.

stakhanoviste de la paresse --> bel oxymore

   Malo   
4/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Écriture puissante... Poésie saupoudrée d'humour, d'humour triste... Envol dans l'imaginaire de quelqu'un qui se prétend sans imagination... Notre prison intérieure est le plus souvent une geôle mentale qui peut nous mener au suicide. Ici l'amitié la transfigure pour la rendre paisible, source de joie même. Mais elle reste une prison.

   Anonyme   
5/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Pouet,

J'ai enfin trouvé le bon moment pour vous lire. Sentant qu'il y avait du lourd, j'ai préféré attendre l'instant idéal pour ne pas gâcher ma lecture, et ce matin était le bon moment.
Vous m'avez régalé. Le manque d'imagination dont vous vous targuez doit sûrement y être pour quelque chose.
Trève de plaisanterie, je décèle chez vous une sensibilité exacerbé, mais que vous essayez de cacher derrière un humour, qui je dois bien le dire, vous sied à merveille. En tous cas j'ai été touché par ça, à travers votre écriture que je trouve formidable.
Le début de votre histoire, où vous cherchez l'inspiration est remarquable. Ensuite, crescendo, on se retrouve dans une autre dimension, et ce, je dirai, sans s'en rendre compte, tellement on est captivé à suivre le fil de votre plume. Je me suis retrouvé un peu comme le serpent, hypnotisé par la musique qui sortait de votre imagination justement.
J'ai eu l'impression d'un chapelet de poupées gigogne, et à les ouvrir l'une derrière l'autre, sans jamais m'ennuyer une seconde à le faire, tant vous les aviez parés d'habits somptueux.
Vous êtes dans la lignée des auteurs comme Barjavel, ''La nuit des temps'', ou encore Garcia Marquez, ''cent ans de solitude'', et plus loin encore, moins connu et pourtant, Jan Potocki, dont ''Le manuscrit trouvé à Saragosse'' est un chef-d'oeuvre du genre.
Et ce qui ne gâche rien dans votre style, ce sont ces pointes poétiques qui enchantent votre texte. Si vous vous avisiez à écrire un livre, je serai un de vos lecteurs assidu.
Je suis heureux de découvrir chez vous ce don rare, qui est d'écrire une histoire, qui m'aura captivé, mais qui cependant me laisse un goût d'inachevé, ou de gourmandise, car oui, j'en redemande.
Merci monsieur Pouet.

   widjet   
6/9/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J’ai déjà lu ce texte, dans une autre vie, je crois. Mais je n'en garde pas de souvenir (sic).

Un texte qui est scindé - de façon assez (trop ?) marquée et déséquilibrée - en deux parties.


La première, qui représente environ un tiers, reste ma préférée. L’auteur y déploie un humour subtil et de bon aloi, dont je suis assez friand et qui me parle (on a parfois un peu le même non ?) même si, il abuse un peu sur l’auto-dérision et l’apitoiement. 

Ensuite, lorsque le personnage évoque « le tournant de sa vie » (après juste avant avoir assez brillamment déployer des trésors de poésies - avec certes comme toujours une abondance préjudiciable), l’auteur, lui, annonce (trop brutalement à mon goût) un virage dans son récit. Et là, j’avoue que j’ai un perdu le fil et d’intérêt. Encore une fois, cela m’a semblé manqué de liant, la bascule dans l’autre monde (carcéral et abstrait) m’a dérouté. Et paradoxalement, j’ai trouvé le volet « terre-à-terre » (la première partie quoi) plus poétique que la seconde pourtant résolument plus imaginative.



Au final, une nouvelle bancale, mais qui n’entache en rien le talent intact de Pouet. Si je n’appréciais pas le travail de l’auteur, je n’aurai probablement pas lu un texte avec la catégorie « Fantastique/Merveilleux ». 



W

PS : « L’hypocrisie se drogue à l’humanité » : j’aurai dit l’inverse. :)

   Proseuse   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Alors, là ! j' ai pas grand chose à dire sinon que j' ai passé un sacré bon ( et beau) moment à vous lire, pourtant, je suis plutôt dans le registre "poésie" d' ordinaire ! Vous avez ( à mon goût!) un très bel univers poétique , une écriture très agréable à lire et très vivante et des métaphores que j' adore ! enfin, quoi, y a pas grand chose à dire que : bravo ! et merci pour ce bel instant de poésie !

   Raoul   
13/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup !
C'est une chronique construite en pointillés.
Parfois on sent l'auteur marcher sur le lacet de son stylo et se récupérer comme il peu au détriment de la grammaire; la première partie est un peu bourrative* de métaphores et d'images pouétiques stéréo-pastiches quand la suivante est très "je ne suis pas un numéro !" à l'aire glaciaire, mais il y a une unité qui se dégage par le côté "foutrac" et constant contemplatif de sa propre transparence qui ne manque pas de second degré.
L'imagerie déployée est très BD, je trouve. Je me demande si le [fantastique-merveilleux] lui va si bien que ça.

*pourtant pleine de trouvailles de style (surtout dans la "merditude des choses").

Ça m'évoque irrésistiblement une petite prose de Norge… L'ordre
« Je mets beaucoup d'ordre dans mes idées. Ça ne va pas tout seul. Il y a des idées qui ne supportent pas l'ordre et qui préfèrent crever. À la fin, j'ai beaucoup d'ordre et presque plus d'idées. »

(extrait de Les cerveaux brûlés ;-)

   Annick   
19/10/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Petit malin, ce narrateur qui se dit médiocre, sans imagination, commun, transparent, celui qu'on ne voit pas, qu'on n'entend pas, ou qu'on oublie vite, s'avère être un génie, un merveilleux poète. C'est ce bond, ce changement de regard brutal que vous infligez à votre lecteur, entre autres, qui crée chez lui, l'émerveillement. Du coup, votre narrateur-personnage devient un super héros, et par contre, l'image du raté que vous évoquez, me revient comme un boomerang en pleine figure. J'en suis persuadée maintenant : c'est moi, lectrice, qui suis invisible et sans importance, et définitivement ! Bravo pour cette merveille Pouet mais je ne vous remercie pas de m'avoir ouvert les yeux. Je suis au fond du trou. J'arrête d'écrire et je vais cultiver mes choux si tant est que ceux-ci veuillent bien se laisser faire. ;-)

   Ora   
19/10/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Quel voyage! Quelle poésie et quelle douceur. Quelle profondeur aussi dans ces portraits apparemment simples. Bravo et Merci!

   Coline-Dé   
11/12/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voilà le genre de texte que je préfère !
De ceux qui flirtent avec la poésie, avec le fantastique, avec la philosophie, et tout ça tendrement, sans négliger les détails concrets. C'est JOLI et je suis prête à flinguer ceux que ce mot fait ricaner parce qu'ils l'ont dévalorisé: quelque chose de joli c'est quelque chose qui a l'élégance et la bonté de vous faire du bien !
C'est exactement ce que fait ce texte.
Ne pas avoir d'idée comme ça, je suis preneuse ! Il ne va pas de soi pour les idées d'ouvrir sur la poésie ( serait-ce pour cela que tant de poètes les ignorent ?)
Ici, petit tour de force : c'est l'absence d'idée qui génère toute cette poésie.
Enfin : la soi-disant absence d'idée, car et c'est là la grande habileté de l'auteur : le jeu entre narrateur et auteur renforce le propos en démonstration par l'absurde : en disant (si bien) qu'il n'a pas d'idée, le narrateur crée le fameux conflit-indispensable-pour-soutenir-l'intérêt-d'un-texte puisque l'auteur, lui, a bel et bien une idée, une excellente idée ( heu... j'ai bien l'idée, moi aussi, mais j'ai l'impression que mes mots n'arrivent pas à l'exprimer correctement ...) Bref, j'ai beaucoup beaucoup aimé ce texte.
Un petit bémou quand même : l'histoire du crachat du lama, surtout placée tout au début, bof... vraiment pas utile ! Ca fait trop artificiel.
Peut-être un peu élaguer, une brindille par ci par là ?
Mais c'est du chipotage parce que j'ai une immense considération pour l'auteur !

   matcauth   
21/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pouet,

je ne vous cache pas (d'ailleurs il n'y a pas de raison de le faire) que j'ai consulté les autres commentaires avant d'écrire. Et je comptais ne pas écrire du tout, d'ailleurs.

Car vous êtes un poète, visiblement, un bon, assurément, et vous écrivez très bien côté nouvelles, pas de souci. Mais cette écriture masque aux lecteurs une partie du contenu, comme un magnifique cadeau d'emballage cacherait un cadeau (qu'il soit beau ou que ce soit une babiole). Alors j'hésitais à juste dire ça. Il devait y avoir autre chose.

Donc je vois que tout le monde relève cette belle écriture, ces quelques envolées très jolies, mais sans s'appesantir tant que ça sur le contenu. Je ne sais pas si c'est fait exprès ou alors si c'est un réflexe de poète, d'ajouter ces descriptions légères.

Toujours est-il que cette prison de verre est très intéressante, riche sur ce qu'elle représente, le processus de rêve et de réalité, le tout teinté d'espoir ou de désespoir. Y a t-il une inspiration de L'Etranger quant à ce concept de réalité floue, mouvante, de bonheur dans la tête si celle-ci le souhaite ? Que tout, finalement, est là, en nous. La longue description du début nous rappelle que cette ville, Francheville je crois, n'a rien de plus ou de moins que cette prison qui, bien sûr, est de verre.

Je ne regrette pas grand chose (pourquoi le faudrait-il ?) si ce n'est un petit manque de détails sur la seconde partie, tandis que la première est trop fournie.

Pas grand chose à dire, finalement. ça doit être pour ça qu'il ne fallait pas s'attarder, pauvre de moi !! non, la lecture suffit car elle imprègne le lecteur, fait tout le boulot et on apprécie. Car tout est dans la tête, je crois.

Merci, et à vous relire.

   lucilius   
19/12/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Il n'y a rien de fantastique ni de merveilleux dans ce texte où les fausses modestie et humilité largement détaillées en introduction, n'ont finalement qu'un seul but : la mise en valeur du développement. Et c'est assez réussi ; mais pour moi cela fausse hélas le sens purement littéraire de cette nouvelle et c'est bien en ce sens que s'oriente mon appréciation.

   Anonyme   
6/7/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pouet,

Je suis impressionnée, vraiment.
Il me semble qu'en poésie, vous (tu ?) êtes plutôt instinctif, je n'imagine pas que ce texte ait pu être écrit sans être lu, relu, revu, corrigé, mille fois et plus pour ce bon résultat.
C'est avec un à priori pas trop favorable que j'ai ouvert la page et vu qu'il était question d'écriture, sujet on ne peut moins original, mais...
Très vite, on sent que "ça" dérape, vers un ailleurs que l'on a du mal à cerner, pour mon bonheur.
Non spécialiste de la nouvelle, je ne dirais rien de particulier du style si ce n'est qu'à aucun moment je me dis : cette phrase est étrange, cette construction bizarre.

Je n'avais pas regarder la rubrique dans laquelle figure ce texte, et au premier tiers du récit je me suis demandée comment sur la longueur -du texte- j'allais ne pas être lassée et décrocher.
Et paf ! l'auteur décrit sa cage, et ça marche ! le regain d'intérêt est énorme, les abréviations judicieuses.
D'ailleurs les concernant, j'ai buté sur les SSV, dont je ne parvenais pas à trouver la formule entière.
Puis arrive la dernière phrase, je relève les yeux, et tout s'éclaire SSV : Sentiment sous verre.

J'ai beaucoup aimé.
Merci du partage,
Éclaircie

   Anonyme   
8/7/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pouet

J'avais lu le premier paragraphe à sa sortie et laissé tomber. Je n'étais pas prêt, faut croire.

Bouleversant. Je me sens vermisseau quand je lis un tel texte. Vous jouez remarquablement avec les émotions. Du sourire au rire aux larmes, c'est très bien écrit, fluide, imaginatif, poétique (mais ça...) c'est vraiment un fort beau texte. Je reviendrai le lire, il me parle sur bien des points.

Merci, vraiment merci.


Oniris Copyright © 2007-2023