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Sentimental/Romanesque
Pseek : La stagiaire
 Publié le 14/04/13  -  12 commentaires  -  10395 caractères  -  461 lectures    Autres textes du même auteur

Une vie comme d'autres. Des désirs, parfois vrais, souvent secrets, impatients.


La stagiaire


Je m'assois comme tous les jours sur cette chaise dure, réajustant mes affaires sur le bureau, assez de stylos pour remplir une paperasse, du café pour tenir, les blagues des collègues. Aujourd'hui, une stagiaire arrive et forcément, je dois l'accueillir. Un texto de ma moitié, un salut matinal, banal. Cinq minutes que je suis au boulot et je m'ennuie déjà comme un rat mort. En plus, la stagiaire est en retard. Gary arrive, les joues rouges et les yeux rieurs.


– Putain, la stagiaire, comment elle est trop bonne ! Vas-y, assure, arrange-moi un coup.

– Ouais, ouais…


Gary est un gros con, mais c'est un gros con affectueux. Il est avec sa femme depuis tellement d'années que la moindre paire de fesses lui redonne ses vingt ans. Bon, j'avoue, ça fait sept ans que je suis en couple, le temps est un peu long, on a parfois besoin d'une autre bouche, voire d'un autre corps.


– Bonjour ! Désolée pour le retard, mais il y avait plein de monde dans le métro et…

– Vous avez la convention ?


Oui, c'est vrai que je pourrais faire un effort le matin. La stagiaire est jolie, paraissant plus jeune que les vingt-trois ans affichés sur la convention. De longs cheveux noirs, pas trop petite, bien maquillée, apprêtée, quoiqu'un peu essoufflée par son périple matinal. Je signe sa convention, ma fatigue me fait appuyer trop fort sur le stylo si bien qu'une tache s'éjecte de la mine. Je lève la tête vers la jeune fille, elle rigole, je fais un demi-sourire en me grattant la tête, me rappelant que finalement, je devrais boire moins de café.


Cette semaine commence difficilement, avec cette nouvelle fille à gérer au boulot. Le soir, je rentre. Ma vie de couple n'est pas la pire, j'ai une sorte d'aura d'amour autour de moi. Je fais l'amour trois fois par semaine, parfois un restau ou un ciné. J'ai pas tellement à me plaindre.


– Coucou, ça a été au boulot ? demande ma moitié.

– Bof, j'ai pété mon stylo et j'ai une stagiaire à gérer.

– Ah, j'espère qu'elle est mignonne.

– Ouais…


Je m'écroule alors sur le canapé et ferme les yeux. Mes muscles se détendent, je focalise mes pensées sur ma respiration. Grosse fatigue. La lumière s'éteint et je vois mon bureau. Les stylos dansent, crachent des taches. Et je ne vois que le regard argenté de la stagiaire, insistant, son sourire rejoint ses joues rosâtres. Sa bouche. Ses lèvres parfaites s'approchent, c'est comme un baiser, doux, la langue, ça sent la fraise.


– Wow. Tu ronfles carrément.


En si peu de temps, je rêve.


Après un bon week-end de repos, il est temps de reprendre les bonnes habitudes. Moins de café, plus de légumes. Enfin, lundi est toujours lundi. La stagiaire est cette fois à l'heure. Je trouve qu'elle est plutôt bien habillée, un côté sexy malgré la rigueur que lui impose ce stage. Une robe noire cintrée englobe ses formes, un creux se dessine au-dessus de ses fesses. Tandis que mon regard remonte, j'observe un temps d'arrêt éclair sur ses seins que deux mains attraperaient avec joie. J'arrive à ses yeux et me rends compte que mon regard lubrique aurait pu être gênant. Elle sourit, je réponds à ce sourire avec un peu de gêne.


– Bonjour ! me dit-elle avec son air enjoué.


Cette bonne humeur devient communicative et je lui rends la pareille avec une intonation plus joyeuse que la semaine dernière. Elle s'assoit à son bureau de fortune, à côté du mien. Mes yeux ont du mal à se détacher de sa silhouette. Je ne sais pas si c'est son parfum. Mais franchement, à quoi je pense ? Cette fille, à peine arrivée, dont j'ai du mal à retenir le nom, me charmerait, moi ? Alors que je n'ai jamais – ou presque – pensé à quoi que ce soit de ce genre ?


Il est midi et cette matinée fut bien étrange. Je repense à ce rêve, assimilant le mouvement de ses lèvres me posant des questions.


– Vous voulez qu'on mange ensemble ? me demande-t-elle naturellement.


J'ai pas l'habitude de manger avec les collègues, je préfère être tranquille le midi. Après un temps d'hésitation, je regarde sa bouche et accepte.


– Euh, oui pourquoi pas. Je connais un coin sympa, avec du bon thé. Ils ont des tourtes aussi.


Des tourtes. Trop sexe. Mais, c'est vrai que ce salon de thé est cool. Il possède une petite cave, aménagée avec des canapés. À midi, il y a peu de gens en principe. Le salon est situé en effet dans une rue peu accessible. Il faut connaître quoi. Mais vu que j'aime ma tranquillité, je connais les bons endroits. Clara parle beaucoup, elle me raconte ses achats vestimentaires. C'est pas que je m'en fous, mais un peu quand même. Enfin, je l'écoute avec le sourire, devenant un peu béat. On commande nos thés, elle prend un thé à la rose. J'hésite avec un café, mais je prends un thé au jasmin. Elle me parle de fleurs maintenant. On descend l'escalier vers la cave, vide comme prévu. Un canapé bien trop confortable nous attend. Elle s'assoit avec un peu de fracas, étendant ses bras.


– Pfiouuuu, je suis vraiment trop crevée ! Franchement, le lundi, c'est nul.


Elle a vraiment l'air d'une gamine. Mais bon je m'assois à côté d'elle en la regardant. On discute alors beaucoup, de tout et de rien. Je n'ai étrangement pas trop de mal à parler avec elle, moi qui ai tendance à garder des trucs pour moi. Je m'étonne. Mais elle a ce regard. Je lui parle de ma vie de couple et lui demande ce qu'il en est de la sienne. Elle me dit que c'est un peu le bordel. Je pense alors qu'en étant aussi jolie qu'elle, c'est pas très surprenant. Mais pourquoi je pense ça ? Mon ange m'appelle, je laisse sonner. On rigole, échangeant des regards plus ou moins appuyés. Je me demande ce qui se passe, ce que je suis en train de faire. Et après tout, ça ne m'engage à rien.

Je bois une dernière gorgée de thé. Au moment de poser la tasse, elle pose sa main sur la mienne.


– J'aime bien vos mains, me dit-elle alors.

– Euh eh bien merci, c'est gentil… Les vôtres sont jolies aussi.


Mais qu'est-ce que je dis ? C'est n'importe quoi. La pire drague parmi les dragues nulles. Et pourquoi elle me fait du rentre-dedans celle-là ? Je pense alors à cette fille que j'ai connue quand j'avais seize ans. Une sacrée expérience. C'était le même sourire. Un sourire qui disait de pas s'inquiéter. Un sourire dans lequel on s'abandonnait. Un sourire qui donnait du plaisir. Ce sourire que je voyais quand elle relevait sa tête d'entre mes jambes. Ah c'était le bon vieux temps. En pensant à mes expériences adolescentes, elle s'approche, son parfum m'enivre et l'espace d'un instant, ses lèvres s'apposent sur ma joue, assez près pour que je puisse sentir la pointe de ses cheveux caresser mon cou. Le bruit du baiser résonne dans les commissures de mes lèvres, ma pupille se dilate. Un petit rail de coke. Cette fille est électrique. C'est furtif mais intense. Je la repousse alors, me rappelant que je ne suis pas célibataire et certainement pas de ce genre.


– Désolée, je ne voulais pas vous gêner, mais j'en avais très envie.

– Euh… Ouais… Euh, c'est l'heure, on doit y aller.


Oui, c'est très éthique tout ça, très digne de diriger un stage en se tapant sa stagiaire. J'aurais pu au moins lui dire que ça allait pas le faire. Mais non, la vie de bureaucrate reprend tranquillement.


Le soir, je saute sur ma moitié en passant la porte d'entrée, la plaquant contre un mur.


– Eh ben ça va, t'en veux ce soir.


Je veux vraiment être sale. Un côté bourrin. Faire l'amour avec de la sueur. Ma main glisse alors naturellement dans le pantalon. Peu de temps passe avant que je ne me retrouve à genoux. Fermant les yeux, je vois sa bouche. Celle de Clara. Je lèche. Le regard me perce. Transperce. Un va-et-vient rêveur. Mes mains sur ses épaules. Je sens la fraise. J'attrape son cul avec mes mains et continue ce mouvement avec ma langue. Un gémissement d'homme. Fin.

Je vais me coucher tôt, envie de rêver.


Il est dimanche, le soleil est timide et je veux de la solitude. Je décide alors de me balader dans la ville. J'avais l'impression de voir Clara dès qu'une brune bien foutue passait le coin de la rue.


– Hey ! Bonjour vous !


Genre. C'est elle. Une chemise blanche à peine transparente laisse apparaître son corps parfait. Et je repense alors à mes rêves.


– Vous habitez dans le coin ? C'est trop fort !

– Ah, oh non, je me balade juste.

– Ah ok… J'habite ici, me dit-elle en pointant du regard l'immeuble qui nous fait face. Ça vous dit un petit thé chez moi ?


Aucune force n'aurait pu me faire refuser. En passant le hall d'immeuble, j'ai seize ans. Trois étages, par escalier, sa démarche féline. En ouvrant la porte, elle me regarde. La porte se ferme, je pose une main sur son épaule. Clara se retourne, sa bouche s'entrouvre. Carpe Diem. Ses lèvres percutent les miennes avec une force telle que le temps s'arrête. Des étincelles. Mon regard se crispe. J'en ai envie. C'est mal mais on s'en fout. On vole jusqu'à son tapis dans le salon. Mes mains glissent dans sa chemise, déboutonnant méthodiquement, alors que nos langues se battent. Le silence de la pièce est éloquent. Seuls résonnent les rayons de soleil passant à travers la fenêtre. Des bruits citadins, lointains. Ma main gauche sur son bras danse le long de ses seins, discrètement, avant de lorgner vers le creux de ses hanches. Mon pantalon se baisse et je sens ses doigts délicats agripper mes fesses avec envie. Je vais me la faire. Bordel, je vais me la faire. L'espace d'un instant, je pense aux conneries de Gary. Mon débardeur vole et tout ce qui va avec. Elle me sourit. Toujours ce même foutu sourire. Clara se redresse, son visage en face du mien. Entre ses cheveux, l'or du soleil. Ses lèvres gourmandes grandissent. Elle m'embrasse, puis sa langue descend, parcourant le menton, le cou, le haut de mon torse, passant entre ce qui me sert de seins. Ses cheveux font déjà jouir mon corps en le caressant, je n'ose même pas imaginer ce que va faire sa langue. Je me retrouve face à ma nudité. Sa langue me touche au point critique. J'oublie.


Il est 23 heures. Nous avons dû faire l'amour au moins deux ans. Elle est allongée, nue, endormie. J'ouvre les yeux et souris en regardant le plafond. Je rigole en effet de la vie, avec si peu de culpabilité. Je crois savoir qui je suis. J'ai encore seize ans, comme avec cette fille que je n'aurais jamais dû toucher. Je jouis comme à cette période. Je me dis qu'après tout, je suis une femme comme les autres.


 
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   Palimpseste   
1/4/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Mouais....

Les cinq derniers mots détruisent le peu que les précédents avaient construits... Tout ça fait très très très très cliché sans aucune nuance (de Grey).

En lisant, j'avais noté des remarques sur le protagoniste masculin et du coup, je comprends tout à la fin : l'accueilleuse (!) de la stagiaire est homo. ça ne suffit malheureusement pas à sauver le texte d'un érotisme poussif et d'une psychologie sommaire. Peut-être me trompé-je, mais le texte me semble issu d'un cerveau masculin et décrit une sexualité plutôt baignée de testostérone que de féminité.

   Anonyme   
2/4/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je me suis doutée en cours de lecture que les genres ne devaient pas être ce qu'ils semblaient ; à un moment, j'ai pensé que le narrateur était en couple avec un autre homme... et puis non, c'est une narratrice. Bien.
Mais sinon, à part le petit piquant de la femme sagement en couple qui redécouvre ses émois lesbiens, je déplore que le texte ne dise rien d'autre que ce qu'il dit : une histoire au bureau. OK, c'est pas mal fichu, mais enfin je trouve que ça ne va pas loin. Et puis je m'étonne quand même un peu qu'une toute jeune stagiaire fasse un tel rentre-dedans à une femme plus mûre qui la chaperonne au boulot ; risqué, non ? Cela dit, c'est possible si Clara, pour une raison ou une autre, se fiche de ce travail... voilà un développement qui pourrait être intéressant, mais on n'en saura rien. Les personnages ne sont pas approfondis, je trouve, ils me paraissent juste là comme prétexte à de mignonnes scènes chaudes. Un peu short, quoi.

   Anonyme   
7/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
C'est très étrange. J'ai lu il y a quelque temps un texte en Espace Lecture où la pirouette finale était du même ressort, mais entre deux hommes cette fois-ci. À ma connaissance il n'avait pas été retenu pour publication. Se pourrait-il que vous soyez le ou la même auteur ?

Quoi qu'il en soit, votre récit se laisse lire malgré des côtés prosaïques dans l'écriture ( "Genre. C'est elle") et un ton parfois limite ("Bordel, je vais me la faire").

J'ai du mal à croire aussi qu'une stagiaire aborde sa tutrice de cette façon (« Vous voulez qu'on mange ensemble ? ») quand on connait le respect et la distance qui prévalent dans ces conditions. On n'y croit pas trop.
Pareille pour la rencontre fortuite dans la rue, au bas de son immeuble, quelle coïncidence !

En conclusion un texte correct, au style simple, qui s'appuie sur la confusion des genres. Je regrette néanmoins les facilités du scénario.

   AntoineJ   
7/4/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
d'abord au niveau de la catégorie, je vois pas trop le romanesque dans l'histoire => créer une catégorie "érotique" me semble nécessaire ...

Ensuite le style est correct, peut être trop basique - trop discussion de salon - et haché - prendre le temps de respirer fait fait du bien - mais bon, cela passe avec le fond

Au niveau du fond, on se doute depuis le départ de l'histoire et on passe son temps à attendre autre chose ... une lesbienne ? oui et alors, est-ce si "anormal" ?

Enfin, le sentiment de culpabilité (responsabilité) est vite balayé par le besoin physique qui (quitte à y aller autant y aller) devrait s'insipirer plus de tenessee Williams pour aller plus loin dans l'érotisme et le torride

   brabant   
14/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Pseek,


Wouif !...

Adresse à la principale protagoniste de ce texte que je ne confonds pas avec l'auteur hein :

ah cette mine de stylo que vous brisez ! :)

Vous léchez/sucez ou vous vous faites lécher:sucer quoi (c'est une histoire d'aspirateurs ce texte)... Rien n'a vraiment changé depuis vos seize ans (et les seize ans de l'autre ; quand on aime on a toujours seize ans. Lol). Mais j'ai l'impression que vous préférez jouer le rôle de la femme que vous êtes. Vous devriez essayer un homme... pour changer.

Lol

J'aime assez l'écriture, la sujette me laisse perplexe ; trop physique, ça marche avec les femmes le bromure ? (sais pas moi hein). L'image du/d'un cunnilingus ne me transporte pas d'épectase ; au masculin l'image d'une fellation m'est elle carrément insupportable.
"Un sourire dans lequel on s'abandonnait... le sourire que je voyais quand elle relevait sa tête ouverte d'entre mes jambes." [Ah bon !]
Je ne trouve pas ça esthétique du tout ; chargé de cyprine le sourire ? de bave ? de salive ? à la fraise ?

"Bien" quand même, indifféremment malgré tout ; le mariage, les coup de canif au contrat et les coucheries pour tou(te)s. Gay mesquin dans ce cas précis. Bourgeois comme Barjot. Mais oui :D l'est pas nette non plus celle-là !

Ben oui quoi

Relol

   Anonyme   
15/4/2013
J'ai lu et je vais essayer de laisser un commentaire constructif, sans notation, pour que le commentaire soit plus regardé que la note.

L'écriture est fluide même si parfois elle a manqué de relief mais elle se lit bien.

Les paragraphes parfois se décousent les uns des autres alors que chacun raconte quelque chose qui fait avancer l'histoire, la qualité du récit est donc présente, il faudra pour le prochain texte un peu plus de technique et ce sera parfait.

Je ne sais pas si (je crois comprendre ça dans les autres commentaires) on vous a suggéré la pirouette de pseudo-surprise pour la chute, mais ce n'était pas une bonne idée. D'une part, je l'avais deviné au second paragraphe, d'autre part, qu'une femme veuille coucher avec une femme, ça ne devrait pas être surprenant. Si on prend le parti d'écrire une histoire dont la toile de fonds est l'entreprise, l'accueil de la stagiaire et la possibilité d'en faire une sex stagiaire, alors ça peut être clairement dit dès le départ et l'intrigue devient : couchera, couchera pas ? Une fois ce parti pris, on montre en évitant pour Oniris les scènes crues, la montée du désir, la conquête.

Des qualités d'écriture que l'auteur saura développer, parce que c'est en forgeant... :)

   Anonyme   
15/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Ça y est, enfin, on parle de cul sur Oniris. Et de quel cul !

Bon, j’ai deviné assez tôt qu’on était chez Lesbos. Il faut dire, si vous vouliez en faire mystère, que je viens de terminer « Betty » d’Arnaldur Indridason (écrivain habituel de polars nordiques), petite prouesse littéraire dans laquelle l’ auteur parvient à nous égarer sur le sexe du narrateur jusquà la moitié du roman qui compte 230 pages. Donc maintenant, impossible de me rouler sur ce qui gigote dans un entrejambe, même dissimulé derrière une sournoise fermeture éclair.

Alors oui, bravo, tout écrivain devrait passer le test d’une histoire de cul. S’il est capable d’écrire : « Ce sourire que je voyais quand elle relevait sa tête d'entre mes jambes », c’est que je peux lui faire confiance pour me raconter aussi les émois, les humeurs, les pensées secrètes de ses personnages. Sinon, il peut se garder sa psychologie à deux balles.

Style adapté à la narration, même si de temps en temps il se relâche inutilement, comme par exemple :
–« Putain, la stagiaire, comment elle est trop bonne ! Vas-y, assure, arrange-moi un coup ».

Dommage aussi pour les nombreux indices.

1e indice :
– « Vous voulez qu'on mange ensemble ? me demande-t-elle naturellement ».
Plus facile de demander ça « naturellement » à une autre femme. S’il y en a parmi vous qui ne sont pas d’accord, elles peuvent m’appeler directement.

2e indice, dans la foulée :
– « Euh, oui pourquoi pas. Je connais un coin sympa, avec du bon thé ». Quelqu’un qui fréquente assez régulièrement un salon de thé… je parierais plutôt pour une femme, sinon je lui fais faire un peu de rodéo pour changer.

3e indice :
« Elle me parle de fleurs maintenant ». C’est vrai que la layette aurait apporté un plus… on se contentera des fleurs pour cette fois.

4e indice :
« Je la repousse alors, me rappelant que je ne suis pas célibataire et certainement pas de ce genre ». Quel genre : voile vapeur ?

5e indice et suivants :
« Ma main glisse alors naturellement dans le pantalon. » Faux indice en réalité, car il s’avère un plus loin que la narratrice elle-même porte un pantalon.
« Un va-et-vient rêveur ». Je sais bien qu’aucune manœuvre n’est interdite à personne, mais je visualise plus le créneau d’un mec que d’une femme.
« Un gémissement d'homme ». Je vois plutôt la description de celui qui reçoit que de celui qui donne. Sinon, que le premier simulateur se dénonce !

Enfin bref, tout ça bien avant la révélation finale un peu éventée.
C’est la principale restriction qui m’empêche d’embaucher la stagiaire en CDI. Plutôt un CDD.

   Acratopege   
15/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Pour une fois, j'ai lu tous les autres commentaires avant de noter mes impressions. Moi, j'ai été abusé jusqu'au bout, sans suspecter une minute que le héros était femme! J'ai lu cette petite histoire avec plaisir malgré le scénario convenu, me laissant aller dans la légèreté grâce au style rapide et simple, qui frise avec bonheur avec la grossièreté. Un peu d'érotisme sur Oniris, pourquoi pas? Bien sûr, tout ça reste léger et ne restera pas longtemps dans ma mémoire. Un peu comme une amourette avec une stagiaire...

   REDBUCHE   
20/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai trouvé ce texte très agréable. Un style simple, précis et sans fioriture, facile à lire. Un vocabulaire choisi et maîtrisé pour arriver à la chute, qui ne gêne en rien la lecture. Une histoire bien menée. J'avais tendance à penser que l'histoire était un peu bateau et exagérée, jusqu'à la chute finale. Elle permet de revoir le texte sous un éclairage nouveau et il prend tout à coup une aura d'originalité très appréciable. Bravo et bonne continuation!

   Menvussa   
22/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Génial ! pour ma part, l'effet de surprise a été total. La lecture est agréable, et les phrases défilent sous mes yeux. L'histoire, somme toute banale m'amuse et je me dis qu'il faudrait une chute mais ne la voie pas venir et alors que le dernier paragraphe se déroule sous mes yeux, je me dis dommage et tout à coup : Surprise !

Bravo et merci pour ce texte

   Fortesque   
30/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Nous qui croyions naïvement que l'égalité entre les genres était tout sauf une chimère, nous étions enfin rassurés en lisant cette nouvelle. Des nanas qui draguent platement et qui baisent sans scrupules avec le premier venu, çà existe ! Ah oui ? Dans les romans alors, et encore ! La fin de l'histoire aura anéanti trop rapidement nos espoirs de sonder enfin une âme soeur. Le bonheur fut de courte durée lorsque l'auteur, non content de nous projeter dans la peau d'un narrateur à qui il ne faut même pas lever le petit doigt pour se taper illico la jolie stagiaire pas farouche du tout du tout - ce qui à coup sûr comble d'aise le mâle primaire qui survit en chacun de nous, lui qui pense encore que sa virilité à elle seule peut satisfaire à tomber les dames comme des mouches - nous renvoie ensuite en pleine figure la puérilité de notre condition face à ces amazones qui peuvent très bien se passer d'un homme dans leur lit. La guerre des sexes est relancée où l'objet de nos désirs devient aussi une concurrence ! Le hic, c'est qu'elles ne sont pas forcément toutes lesbiennes mais bien à cheval sur le principe de féminité. Pas étonnant qu'elles préfèrent les nuances d'une sensualité toute en caresses, même prononcées, plutôt qu'une autre, salissante, où sévit la brutalité et la sueur, dixit le texte. Tous comptes faits, notre défaut majeur à nous les hommes, c'est d'avoir une queue entre les jambes. Une saillie qui marque de façon trop péremptoire la domination qui s'exerce sur le sexe dit faible. Nous suffirait-il alors d'éprouver pudiquement des désirs violents et des pensées cochonnes, qu'une facilité à succomber à la chair viendrait sublimer, pour combler ce vide qui nous sépare des femmes au travers d'une sexualité plus cérébrale ? Et bien, amen ! Faisons l'amour avec notre cervelle ! Et pour commencer, cessons de coller des postulats mariologiques sur le dos de nos mères, de nos soeurs et de nos épouses. Au lieu de faire les marioles, nous devrions plutôt épouser les langueurs saphiques de nos partenaires dans une régression adolescente qui prendrait la forme d'une nouvelle initiation sexuelle et amoureuse sans retenue et sans contraintes. Après tout, lorsqu'il n'est pas aliéné à une posture dominante, l'homme aussi est une femme comme les autres.

   Laroche   
18/6/2013
Bonjour. Comment dire? L'écriture, avec ses phrases minimalistes, son prosaïsme assumé, m'est apparue d'emblée comme un choix malheureux, et comme par ailleurs le scénario, hautement prévisible ("demande ma moitié" vend la mèche très tôt), n'apporte guère de satisfaction, il reste quelque chose de l'ordre d'une complaisance dans l'érotisme saphique. Plaisir du sexe, oui, mais plaisir du texte?


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