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Sentimental/Romanesque
rafaeldiaz : La Mort des Anges
 Publié le 05/04/08  -  4 commentaires  -  4711 caractères  -  15 lectures    Autres textes du même auteur

Ils étaient deux anges ensemble dans la vie, mais même les anges meurent !
Aujourd’hui, ils sont deux anges ensemble dans la mort.


La Mort des Anges


J’ai toujours admiré mon cousin. Grand, brun aux yeux bleus… il n’était pas plus vieux que moi, pourtant de lui se dégageait une sorte d’aura qui forçait le respect chez petits et grands. Il était toujours souriant, et ses yeux brillaient d’une manière qui vous apportait chaleur et réconfort lorsque vous les croisiez. Il disait que c’était grâce à sa Joie de Vivre. Rien ne pouvait le blesser, car Elle était là, celle qu’il appelait son ange gardien. Elle était belle, magnifique même, avec ses cheveux sombres et ses yeux qui changeaient de couleur au fil des saisons. Ils s’aimaient, et cela semblait les protéger de tous les malheurs de l’humanité…


Je me souviens qu’il m’avait raconté comment ils s’étaient rencontrés, une sorte de conte de fées moderne selon lui. Ils s’étaient rencontrés sur Internet, elle avait seize ans, lui en avait quatorze. Ils avaient parlé, ils s’étaient aimés, malgré la distance qui les séparait. Ils se sont aimés pendant quatre ans, sans se voir, traversant des périodes difficiles où l’idée d’attendre devenait insupportable. Mais ils avaient tenu, et quatre ans après, pour la première fois depuis le début de leur amour, ils se sont embrassés. Et il avait dix-huit ans. Ils n’hésitèrent pas, et se promettant de rattraper le temps perdu, ils emménagèrent ensemble dans un petit appartement quelques mois après l’anniversaire de mon cousin, et ils ne se quittèrent plus.


Jusqu’à ce soir, à l’hôpital…


Ils vivaient ensemble depuis deux ans exactement, et il n’y avait eu aucune ombre au tableau. Ils avaient voulu fêter ça, mais dans la précipitation, ils oublièrent quelque chose : trois mois plus tard, le verdict du médecin tomba : elle était enceinte.


D’un commun accord, ils décidèrent l’avortement, et c’est main dans la main qu’ils se rendirent à l’hôpital un matin de décembre. Il l’embrassa et partit attendre dans la salle d’attente. On ne vint le chercher que le soir, et ce fut le directeur de l’hôpital qui lui annonça que son ange avait perdu ses ailes. Elle avait attrapé une infection, ou autre chose, mais cela ne l’intéressait pas : aujourd’hui, deux anges étaient morts.


On ne vit pas mon cousin à l’enterrement de son ange. On ne le vit pas après. Il semblait avoir définitivement disparu. Je ne le revis que quelques mois plus tard. Il avait bien changé. Ses cheveux étaient mal coiffés, et des cernes noirs soulignaient ses yeux qui exprimaient un profond désespoir. Même s’il portait un haut à manches longues, je distinguai facilement les marques de cutter sur ses poignets.


Il voulait dormir chez moi, il disait ne plus arriver à supporter l’endroit où ils avaient vécu, l’appartement qui avait été témoin de leur amour pendant deux ans. Je lui ai offert de prendre un bain, afin qu’il se détende, et il se déshabilla devant moi. Je garde cette image de lui profondément ancrée dans ma mémoire à jamais. Il avait maigri, énormément. Il avait des centaines de marques de coupures sur le corps, et sur sa poitrine, à l’emplacement de son cœur, il s’était gravé une croix, symbolique barrière dressée désormais entre la joie et son cœur. Je l’avoue, celui que j’avais admiré me faisait peur, aujourd’hui.


Nous avons peu parlé, cette nuit-là, et quand je lui offert à manger il a refusé, prétextant qu’il avait déjà mangé, mais il n’avait même plus assez d’énergie pour mentir convenablement. Alors, je l’ai accompagné jusqu’à son lit. Là, il plongea ses yeux brumeux dans les miens et me dit d’une voix cassée par la tristesse et le désespoir :


- Mon cousin… je ne peux pas vivre sans mon ange, aide-moi à la rejoindre… mon cousin, si tu m’aimes… tue-moi.


Il ferma les yeux et s’endormit. Je suis allé me coucher à mon tour, mais je n’ai pas trouvé le sommeil. À l’aube, j’avais pris ma décision. Sans un mot, sans un pleur ni un soupir, je lui ai enfoncé un couteau de boucher dans le cœur, au milieu de la croix. Il m’a regardé. Il m’a souri. Il est parti.


Je ne sais pas ce qui va m’arriver désormais, la police va me rechercher et m’enfermer, alors autant faire du beau travail. Je pris ma voiture et me rendis au cimetière, et là, sur une plaque de marbre vierge, j’ai gravé :


« Ils étaient deux anges ensemble dans la vie,

Mais même les anges meurent :

Aujourd’hui, ils sont deux anges ensemble dans la mort. »


J’ai posé la plaque par terre, face à la tombe de celle pour qui mon cousin était mort, et je me suis assis quelques secondes, et en regardant le soleil se lever, j’ai songé.


« Ce qui va m’arriver désormais n’a aucune importance : mon châtiment est le prix à payer pour assister au plus beau, au plus triste et au plus terrible spectacle qui soit :

Celui de la Mort des Anges. »



 
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   strega   
5/4/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
Je n'avais pas été tendre la dernière fois...

Je ne sais pas comment aborder ce texte. Je le trouve à mon sens trop court. Bien sûr je peux imaginer la souffrance d'un tel deuil, mais je ne peux que l'imaginer. Les descriptions sur les sentiments du "cousin" ne sont pas assez exploitées. Sans tomber dans le pathétique, j'aurais aimé en avoir un peu plus. Les scarifications sont justes évoquées, et elles peuvent être infligées sans souffrances particulières.

Je ne comprends pas non plus l'attitude du narrateur. Bien sûr il veut faire tout ce qu'il peut pour aider son cousin, mais normalement, n'aurait-il pas dû essayer de le sortir de son désespoir en premier ? Et même, si quelqu'un acceptait de faire ce que le narrateur a fait, l'aurait-il fait en plantant un couteau dans la poitrine ? Du coup, ça enlève la véracité du texte je trouve.

Sans être fanatique de rationalisme en littérature, il doit parfois s'imposer de lui-même, en guise de sobriété.

Point positif par rapport à l'autre texte, c'est plus clair, moins confus. J'ai aimé aussi la première partie. Lorsque le narrateur parle de son cousin. Là les sentiments sont plutôt bien évoqués par contre.

Retravaillé et en insistant plus, soit sur les sentiments, soit au contraire sur l'enfermement du cousin, ce texte pourrait être très bon.

Bien entendu, considérations personelles qui n'engagent que moi.

   widjet   
6/4/2008
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Aucun doute sur la sincérité du texte et cette envie de raconter. Le fond sans être follement original aurait pu être la source d'une belle histoire. Oui, aurait pu car la forme est encore trop balbutiante, trop "verte". L'auteur est probablement jeune.
Des phrases trop naïves, pas assez developpées, un manque de densité dans la construction du récit et des personnages qui méritaient d'être plus étoffés, bref des défauts que je qualifierai de logiques voire même de nécessaires pour une première oeuvre.
La marge de progression est donc importante (comme nous tous) mais passionnante (comme nous tous, enfin j'espère!!). Surtout que l'auteur ne se décourage pas en dépit de mes points (avis personnel qui vaut ce qu'il vaut) et poursuit sa belle aventure et son apprentissage littéraire.

Rafaeldiaz, tu as la foi d'écrire, ça se sent. Je te relirai avec beaucoup de plaisir car si la plume est encore hésitante, le coeur semble bon :-)))

Keep going !!

W

   Ariumette   
7/4/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
On sent, c'est certain une emotion forte lors de l'écriture. Mais j'ai eu du mal à entrer en communion avec ce personnage. Ton texte me semble manquer un peu de "littéraire" car ce theme appelle les images poétiques. Une autre solution aurait été de l'écrire bien plus cru avec des mots encore plus froids, sans remords. Ici tu te trouves entre les 2 c'est ce qui m'a déplu je crois...

   Anonyme   
8/4/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Moi j'aime ce texte.
Court, sans digression inutile.
Droit au but. Essentiel.
Il laisse assez de vague pour que je m'interroge.

Développer la psychologie des personnages ne fait pas partie de l'objectif de l'auteur il me semble.

Assez correctement écrit.

Donc un 11 signifiant: Bien. J'aimerai en lire d'autres peut-être plus aboutis.


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