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Sentimental/Romanesque
Respy : Aprème au cinéma
 Publié le 07/01/18  -  11 commentaires  -  13002 caractères  -  103 lectures    Autres textes du même auteur

Samedi 15:00.


Aprème au cinéma


J'ai eu un baiser ! Mes lèvres ont touché les siennes. Ce fut bref, ce fut doux, ce fut moelleux... Une piqûre d'abeille ! J'ai les lèvres encore toutes chaudes de son doux baiser mielleux. Plus jamais je les laverai, c'est sûr ! Depuis quatre heures déjà, je retiens ma langue, cette vipère, qui veut effacer la trace, souiller ce doux souvenir mielleux. Je saignerai à force, sans doute ! J'en aurai des cratères plein la bouche s'il le faut, mais jamais, ô jamais, j'effacerai de mes lèvres ce parfum de miel et de groseille. J'ai eu un baiser...

Que dalle ! Un regard en coin, et des doigts qui s'effleurent, sitôt repliés. Voilà le résultat de deux heures de lutte secrète, le cœur battant, des auréoles sous les aisselles. Elle m'a même dit : « Chut » quand je me suis rapproché un peu trop d'elle.

Pendant ce temps, Javier Bardem, il chopait, lui, avec sa chemise entrouverte et ses poils tout plein le torse. Il chopait à tour de bras le salaud. Vicky Cristina Barcelona...

Je dois être le seul type en France, et même sur la terre, à n'avoir pas su conclure devant Vicky Cristina Barcelona. Du soleil, de la sangria, des nymphettes au corps de braise. C'était du gâteau ce film, la chance d'une vie. Même Jules a eu le droit à son roulage de pelles. Du coin de l'œil, je le voyais prendre la tête de Lou entre ses mains afin de ne pas rater la bouche. On avait bien préparé notre affaire. Assis l'un à côté de l'autre, les filles dans les coins, elles firent bien sûr les gros yeux en s'asseyant mais la pub avait sauvé le plan. C'était parfait ! Diversion au centre, attaque par les flancs !

Sauf que du courage, j'en ai jamais eu pour ces trucs-là. J'ai pas l'esprit guerrier moi, j'avais oublié...

Dans le noir comme ça, son visage, illuminé par les milliers de pixels de l'écran, me paraissait si loin. Puis y avait cet accoudoir-là, qui m'interdisait tout rapprochement. Ce truc, c'est comme un daron qui fait barrière entre un gars et sa fille, juste infranchissable. Jules anticipa le problème, saute-mouton sur le Papa ! À peine assis qu'il releva l'accoudoir, l'air de rien. Il était prêt au combat, lui. Ça faisait quatre mois qu'il mijotait ce moment. Il avait connu Lou l'été dernier, lors d'un stage de musique. Depuis, pas de repos pour le corps, pas de pause pour l'esprit. C'était maintenant ! Avec le film, un genre de combat bien particulier débuta. Dans le secret de nos têtes, c'est pour des centimètres qu'on se battait. Des centimètres d'espoir qu'il fallait abattre, le courage au poing. Le mien tremblotait d'autant plus que Jules grappillait dix centimètres, à chaque fois que ça se bécotait à l'écran. Il profita si bien des baisses de garde de Lou qu'au bout d'une demi-heure, il pouvait presque passer son bras autour de son cou. Main sur l'accoudoir, voilà où j'en étais ! La moitié du chemin ! À un moment, j'ai même cru qu'elle ferait sa part aussi, Sarah. Elle posa sa main sur la mienne. Petit cri, regard surpris... T'es grillé mon pote ! « Retourne sur ta chaise et bouge plus », semblait dire le « hum-hum » qui suivit.

La case départ, j'étais calmé pour un bout de temps. D'un geste, d'un regard, elle pouvait écrabouiller les petits pâtés de courage que j'amassais comme un enfant sur la plage qui pense faire barrière à l'océan. C'est trop de pouvoir pour une personne, moi je dis. On devrait réguler, équilibrer ces choses-là, pour pas que les enfants punis sous le parasol matent leurs camarades barboter dans la flotte. Il se roulait dans le sable, Jules, prenait même pas le temps de se mouiller la nuque, avant de se jeter à l'eau. Tout d'un seul coup, langue comprise ! Fallait le voir gesticuler sur sa chaise, se contorsionner afin de tripoter Lou. Une heure de film et il avait déjà visité tous les recoins de sa bouche. Il voulait plus s'arrêter. Faut dire que ça faisait tout drôle sous le pantalon, tout ces corps en délire, qui se nouaient et se trifouillaient sur l'écran gorgé de soleil. Une incitation à la débauche ce film ! De la luxure en pixels pour la jeunesse du siècle nouveau ! Par deux, disséminés dans les coins sombres du cinéma, on rejouait les scènes du film. Ça faisait comme des grappes de têtes collées à la colle UHU, un peu partout. Je contemplais tout ça, immobile. Plus un mouvement j'osai jusqu'à la fin. Je sentais trop que chaque geste serait perçu comme un début d'attaque. Ça me grattait l'œil pourtant, mais je pouvais pas. Sarah, c'est pas comme Lou, elle sacrifiait tout au film. Ça lui donnait l'air pensif, presque mélancolique. Elle voulait savoir qui de Vicky ou de Cristina finirait par s'accomplir. « Je fais dans l'existentiel et la métaphysique, qu'elle disait, souvent ». Elle était belle comme ça, presque irréelle dans l'obscurité soudaine de la fin du film. Mordillant une mèche qui lui barrait le visage, elle faisait la moue, boudeuse comme une enfant de huit ans. J'aurais voulu plaquer ma bouche contre sa moue, dessiner avec ma langue un sourire sur ses lèvres. Trop tard...

Lumière blafarde, séance finie.


« Alors tu l'as chopée ? » que me dit Jules, tout excité, de son côté de la pissotière. Là, dans l'intimité virile des chiottes d'un cinéma Pathé, seule la vérité pouvait jaillir.

« Oui », répondis-je sans hésiter, tandis que ma vessie parvenait enfin à se vider. « Oui », insistai-je même.

Et nous deux de se congratuler en bonnes couillasses qui se respectent. Tape dans le dos, cris mâles et bestiaux, nous si fiers de nos voix graves que surprenaient par intermittence des relents de puberté. « Elle me rend dingue », continua Jules tandis qu'il repeignait le carrelage d'un jet habile et puissant. « Ses seins mon gars ! J'en sentais le bout qui venait frotter contre mon torse pendant que je l'embrassais ! La trique ! C'est bien deg' d'ailleurs avec la langue ! »

Je confirmai d'un hochement de tête, genre connaisseur. Il reprit : « Puis je savais pas où la mettre ma langue... faut tourner par la droite, la gauche ? Dans le noir comme ça, j'avais l'impression de me faire détartrer les dents... J'te jure ! Un bordel ! Mais ça valait le coup... j'ai touché le graal ! » qu'il me dit soudainement non sans fierté alors qu'on sortait enfin des toilettes.

« Sérieux ? »

On pouvait plus l'arrêter, braillant, suant et gesticulant, il s'époumonait en détails les plus improbables, retombant sans cesse sur ces quelques mots qu'il ânonnait comme un mantra : « Je lui ai mis l'index... je lui ai... mis… l'in… dex. »

À notre passage, les gens louchaient, outrés par le doigt que Jules brandissait fièrement tout en gueulant. Un peu plus et il leur faisait sentir son doigt, pour assurer tant qu'à eux qu'à lui-même que tout ça n'était pas un rêve, du genre de ceux qui bouffaient ses nuits depuis sa rencontre avec Lou. Avant de rejoindre les filles qui nous attendaient devant le cinéma, il voulut savoir si moi aussi je m'étais fait siphonné le doigt : « Nan… nan… juste un bai… ser », bégayai-je.

À vrai dire, je savais pas très bien en quoi ça consistait moi, « mettre un doigt ». Où ? Comment ? Pourquoi ? J'essayais de me le figurer entre les nuages de cigarette que Sarah m'envoyait en gloussant. Elle s'était mise aux brunes, des Drum bleus qu'elle roulait en tirant la langue comme une enfant. C'était plus pareil ! Avant, je pouvais tirer sur ses fins de clopes, lui voler un baiser sur le filtre encore mouillé de ses Camel light. Fait exprès ou pas, elle laissait toujours un peu de son rouge à lèvre couleur sang sur le cul de sa clope. J'en profitais ! Tout ça, c'était mort à présent, les cigarettes roulées ça se laisse pas embrasser aussi facilement. Le filtre, noyé sous un filet de bave, finissait mou et rougeoyant. Trois tafs il lui restait ce jour-là quand elle demanda de sa voix la plus douce, celle que je commençais à trop bien connaître, si je voulais me terminer sa clope. La garce ! J'allais pas craquer c'est sûr hein ! Y a pas moyen que je cède à ce genre de susurrement moi. Je suis pas un des ces…

« Oui », lui répondis-je, dans l'incapacité physique de soutenir son regard. C'est qu'elle aimait ça ! Elle triomphait secrètement, tortillait ses cheveux du bout de ses longs doigts. La garce ! Elle en avait le visage tout barbouillé de ce sentiment de supériorité. Ses lèvres se refusant à moi, elle m'octroyait, suprême mendicité, quelques résidus de cigarette que ces lèvres avaient mouillés.


Sur le retour, tandis que les stations défilaient, Saint-Laz, Havre-Cau, Opéra, chacun se sentit obligé de donner son opinion sur le film. C’est qu’on se sent très vite cinéphile quand on a vu deux trois films d’auteur, style noir et blanc et jazz languissant, et qu’on ressort tout juste de Vicky Cristina Barcelona, mièvre comme un bonbon sucré. Un peu qu’on va le défendre son avis, et ne surtout pas en changer malgré le parler brillant des camarades, et l’évidence même d’y avoir rien capté à ces gens qui s’aiment, s’aiment pas… on sait pas trop.

Y en avait un qui se taisait parfaitement, baignant dans la plus exacte béatitude, bordé par les ronrons légers de la ligne 3. Il nous laissait blablater Jules, nous épancher sur le quoi du pourquoi et le comment du et cetera. Rien à foutre des plans séquences et des penchants mélancoliques de « Vicky », il avait dans la tronche un autre genre de film qu’il pouvait se repasser en boucle, à loisir ; les lèvres de Lou, un rien pailletées, parfumées au gloss qui s'élançaient vers lui comme dans un GIF, encore et encore…

Tu m’étonnes qu’il me laissa moi, le vrai pote hein, le poto plus précisément, m'embourber dans des discutes pour adulte, pédant à en péter le dictionnaire. Sarah surtout était féroce et profitait de chacune de mes hésitations, mes emballements que des bégaiements venaient fracasser, pour me décomposer. Alors une fois rincé, vidé, à sec d’intelligence, elle me souriait tendrement, comme une mère devant son fils après l’avoir trop sermonné. Il me tuait ce regard… À chaque fois, cette soudaine empathie, ce même baiser délicatement déposé sur la joue encore rougie par ses claques.

Faut pas croire hein, je savais bien à l’époque que je m'appartenais vraiment plus déjà. C’est un truc tout con, son regard-là qui m’a fait comprendre. D’habitude ça faisait du bordel en moi ces grands yeux noirs de chat, un bordel de haine qui secouait toute la viande de ma cervelle. Gorge, bras, mâchoires, voix, fion, doigts, sexe, ventre, tout se bandait, se nouait sous le silence. Mais là, rien de tout ça, juste l’apaisement, un grand vide dans l’estomac, dans le genre paix des entrailles. Puis même que pour prolonger le truc, je m'arrêtai pas à ma station. République pourtant, seule issue pour rentrer chez moi, encore un changement j’avais.

On me questionna, s’interrogea... Bredouillements, réponses vagues… Qu'importe ! Je pouvais pas risquer que ça me file entre les doigts. Avec le changement, la bousculade dans la foule, les murs blancs tapissés de crasses, sûr que c’était foutu pour moi, retour direct à la normale, aux petites angoisses et au match de foot du dimanche soir à la télé. Avec ce genre de poussée là, l’émotion nue, toute épluchée comme un oignon, faut faire gaffe ! Un rien et puis c’est mort, écrasé par nos grands gestes et nos pensées bien lourdes.

La pensée nique tout ! toujours ! jamais à l’heure, à courir après les choses et les gens. Alors j’allais pas me faire avoir cette fois-là. Pas un mot, pas un mouvement, je bougeai plus. On devait avoir l’air bien drôle comme ça, là, Jules et moi, tout imbibés de nous-mêmes, poussant des « ah » et des « oh » pour seule discute, nous d'habitude si excités. Perfusés à la béatitude...

Arts-et-métiers ! Tout le monde descend ! Ligne 11 pour les uns, petite marche pour les autres… Je reste moi, « je ferai le changement à Père Lachaise », je dis. Les checks et les bises claquent, sonores et baveuses. On se dit au revoir, Lou, Jules puis Sarah enfin qui a un petit rire en triolet au coin de la bouche ; son rire en triolet. « Bip ! » Portes fermées ! Seul ! Je me force à pas les regarder marcher sur le quai tous les trois, pour pas avoir l’air en chien. Seul ! Le grand vide dans l’estomac ! Et le métro glisse toujours dans le noir des souterrains. Les tags défilent, couleur industrielle. Faut pas effacer ça, jamais ! Le droit pour tous à la belle seconde de gloire, c’est mille noms bizarres et inconnus qui résonnent dans la nuit. Je me dis que je ferais pareil moi, si j’avais pas tant peur du noir et que j’étais pas si maladroit de mes dix doigts. Tatouer mon blaze sur tous les murs de la ville, à l’acide pour que je vive durant des siècles et des siècles. Les bulldozers seulement auront ma peau quand Haussmann sera démodé et que la ville poussera plus loin vers les cieux. En millions de gravats alors, ce sera fini pour moi. Pas grave ! On m’a vu, j’aurai vécu !

Je pense à tout ça, là, ligne 3, Pont de levallois-Porte de Bagnolet. Pourtant je pense pas beaucoup moi, vraiment pas. C’est fou ce que ça peut vous faire un samedi aprème au cinéma.



 
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   Thimul   
10/12/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai adoré.
Le ton, l'histoire, tout.
Je me suis retrouvé ado, projeté quelques dizaines d'années en arrière et c'était exactement ça.
Être assis à côté d'une fille sans oser passer à l'action, les questions, les hésitations, les petites humiliation, tout !
Tenir ça tout le long, franchement c'est fortiche. Il y a une impression d'authenticité qui donne à ce texte un caractère autobiographique. Et si ça n'est pas le cas, bah, c'est encore plus fort.
Bref un vrai régal.

   Asrya   
12/12/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Ce fut bref, ce fut doux, ce fut moelleux... Une piqûre d'abeille ! Bref, doux, moelleux, ça vous évoque sérieusement une piqûre d'abeille ? On a pas connu les mêmes.

Et je pense que ça s'arrêtera là pour les points négatifs.
J'ai beaucoup aimé.

Le style est vif, percutant, imagé, réflexif : un sacré package.
Des textes comme celui-là, on aimerait en lire plus souvent.
J'ai été happé par la fougue de votre personnage, ses envies, ses pulsions, ce plan "misérable" pour choper (ça marche vraiment le ciné ? J'ai loupé ma jeunesse...).
On rentre dans votre personnage avec tellement de facilité... tous ces pièges qu'il essaie de contourner, tous ces obstacles qui le séparent des lèvres de sa dulcinée... pour finalement rester au pied. C'est excessivement bien raconté.
C'est frais, vrai, on y croit.
L'index m'a fait sourire ; et la naïveté de votre personnage également. Ce qui m'a amené à un détail que je n'ai pas réussi à éclaircir. L'âge des personnages ? J'avoue que là... je ne sais pas.
La manière de raconter laisse penser que les protagonistes sont... quand même assez âgés, fin de lycée au moins ; pourtant, cette naïveté (presque burlesque) laisse envisager des premières amourettes de Collège voire de tout début de Lycée. C'est peut-être un contraste qu'il faudrait veiller à améliorer.

Le retour dans le métro est intéressant, le côté analyse de films, les ressentis, le regard ; et la sensation de s'embourber parce qu'on est pas doué. Réaliste.

Un texte emprunt d'une dégradante réalité : un beau texte.
Merci beaucoup pour ce partage et cette lecture riche.
Au grand plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

   Tadiou   
14/12/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
(Lu et commenté en EL)

Ah ! Les premières aventures des amours adolescentes et tous les émois qui les accompagnent ! Ici il s’agirait davantage de combat forcené et tout d’une pièce. Le mot « attaque » est foncièrement d’actualité.

Beaucoup de répétitions, il ne se passe pas grand chose, sauf dans la tête du narrateur.

Dans l'écriture, quelques traits d’humour :

« Plus jamais je les laverais, c'est sûre ! »

« D'un geste, d'un regard, elle pouvait écrabouiller les petits pâtés de courage que j'amassais comme un enfant sur la plage qui pense faire barrière à l'océan. »

« Une heure de film et il avait déjà visité tous les recoins de sa bouche. »

« Ça faisait comme des grappes de têtes collées à la colle UHU, un peu partout »

« Puis je savais pas où la mettre ma langue... faut tourner par la droite, la gauche ? Dans le noir comme ça, j'avais l'impression de me faire détartrer les dents... »

Je me suis quand même un peu ennuyé car ça tourne pas mal en rond dans la tête du narrateur, de façon uniforme, sans variantes et sans surprise. Les filles sont quasi inexistantes (pour le lecteur !!) : dommage !

La fin est tristement banale. Encore dommage.

Pour rendre un tel épisode charmant et émouvant, il eût fallu, à mon avis, une autre écriture, un peu de variations, de subtilités, une écriture qui mette l’eau à la bouche (si je peux m’exprimer ainsi…)

Quoi qu’il en soit, merci pour cette lecture et à vous relire.

Tadiou

   GillesP   
7/1/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai bien aimé le style, ce côté monologue intérieur qui évoque les pensées successives du narrateur. Comme un autre commentateur, je me suis senti transporté des années en arrière, à l'époque où, adolescent, faire le premier pas était une véritable torture et en même temps, c'était si grisant, quand j'y repense.
Cela dit, j'ai trouvé que le texte tournait un peu en rond. J'aurais attendu une péripétie, un petit quelque chose de plus, un pas de côté qui aurait fait sortir le texte de sa route bien balisée.
Au plaisir de vous relire.

   Anonyme   
7/1/2018
 a aimé ce texte 
Bien
J'adore. Vivant, rigolo, plein de vrai. Une écriture qui tague parfaitement la narration...
Bref. Un rayon de rire dans un aprèm de pluie.
La fin , dans le métro est un peu lourde. Le récit en perd du pétillant.
Merci Respy

   Donaldo75   
7/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Respy,

C'est très fort, j'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui sent l'authentique, presque le vécu. La précision des gestes, leur crudité, tout ceci plonge le lecteur dans un univers réaliste, même s'il n'a pas forcément vécu son adolescence de cette façon là.

Pour moi, c'est aussi ça la narration; nous plonger dans un monde tellement réaliste qu'on oublie qu'on lit de la fiction et non la biographie de monsieur Tartampion dans la belle capitale française. Et même si c'est autobiographique, parce que l'auteur a écrit sa nouvelle à la première personne du singulier, eh bien on se doute que ce n'est que du souvenir, pas du direct, mais que pourtant ça va marcher, qu'on, moi le lecteur hypnotisé par le style, va plonger dans la scène.

Bref, c'est totalement réussi.

Bravo !

   LenineBosquet   
9/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour et bravo, j'ai beaucoup aimé ma lecture, le ton est si juste, ça fonctionne à merveille chez moi. J'y étais dans ce cinéma avec mes potos, et j'ai fait la même, pas l'âme d'un guerrier non plus...
Même dans le métro j'ai aimé, même si c'est un peu long et qu'on voit pas trop où vous voulez en venir, j'ai bien aimé la digression sur les tags, je l'aurais fait aussi si j'avais été plus courageux.
Bref, faut écrire un roman là, votre écriture le mérite.

   hersen   
9/1/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Embrasser , Oui, mais comment, quand ? les autres, i z'en sont où ?

Je dois dire que j'ai trouvé le texte assez rigolo et, cerise sur le gâteau, jusqu'à maintenant commenté que par des mecs (autant que j'en sache sur les pseudos, bien sûr) à qui l'histoire a l'air de raconter de bons souvenirs, mais avec les mêmes "difficultés".

Mon point de vue, si ça vous intéresse : ça vire un peu à l'obsession quand même :))) et, pour tout dire, je n'avais pas compris à l'époque la galère que c'était pour vous :)))
Je n'ai pas souvenir de m'être posé tant de questions !

j'ai aimé ce texte par son côté ingénu et aussi le dérisoire...la vie a rajouté d'autres tracas...mais ceux-là restent en mémoire, comme une nostalgie.

Bon, les filles, vous vous radinez ou quoi ?

Merci pour cette lecture !

hersen

EDIT : Ah, Plumette, je savais qu'on pouvait compter sur toi !

   Quidonc   
9/1/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Respy,

J'ai bien aimé cette lecture. Est ce à cause de la sortie du film "la promesse de l'aube", mais ce texte m'a fait penser à du du "Emile Ajar"
Très cool

Merci

   plumette   
9/1/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Respy

hier, je n'ai pas osé m'aventurer en commentaires et rompre cette belle complicité de garçons! Et puis Hersen ayant lancé un appel, je viens moi aussi dire ce que j'ai pensé de ce récit.

La première phrase est donc un mensonge car ce pauvre narrateur n'est arrivé à rien. Cette première phrase a une tonalité romanesque et puis le texte s'emballe sur le monologue intérieur de ce jeune homme dont j'ai eu du mal à situer l'âge. Et cela m'a gênée dans ma lecture car je n'arrêtais pas de confronter son langage ( enlevé, imagé ) à cet âge supposé. 14 /15 ans? C'est même un peu tard pour ignorer ce qu'est mettre un doigt, du moins dans notre monde adolescent actuel. En tout cas, Cet âge me semble correspondre à ce type de préoccupation ( arriver à choper...etc...) mais la maturité qui se dégage du regard ironique que le narrateur porte sur lui parait être supérieure. De même que le choix du film de Woody Allen qui induit un côté cinéphile! ( on peut être cinéphile à 15 ans bien sûr mais quand on va au ciné entre potes avec de tels objectifs, il me semble qu' on choisit plutôt des choses plus consensuelles?)

j'ai bien aimé le fond de ce récit, cet émoi propre à l'adolescence et un côté ambivalent entre sentiment et pulsions et cette façon de se comparer aux autres et de se trouver nul.

j'ai trouvé le récit vif, amusant, il révèle la part de fragilité de ce narrateur qui frime évidemment. Cela me semble très réel et cela ressemble à ce que j'ai pu connaître moi-même des rapports Filles/garçons dans mon adolescence ( lointaine)

un plutôt bon moment de lecture, mais des questions du côté cohérence par rapport à l'âge du narrateur.

Plumette

   Rincedalle   
13/1/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci. Merci de m'avoir rappelé ce qu'étaient les premières amourettes du gamin de treize ans qui, voici cinquante ans au Cameo, se faisait un cinéma. J'avais oublié.
Merci à cette petite pépite "D'un geste, d'un regard, elle pouvait écrabouiller les petits pâtés de courage que j'amassais comme un enfant sur la plage qui pense faire barrière à l'océan". Très poétique et naïf à la fois. Combien de castels espérés inexpugnables n'ont duré que le temps d'une marée? Le temps d'une amourette. A vous relire.


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