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Fantastique/Merveilleux
Robot : Le bureau des oubliés
 Publié le 08/04/22  -  10 commentaires  -  10390 caractères  -  75 lectures    Autres textes du même auteur

Il faut bien admettre que certains faits à l’apparence de mystère ne trouvent pas d’explication.


Le bureau des oubliés


L’homme s’avance dans la salle d’accueil de la préfecture. D’un regard il fait le tour de la pièce puis va s’asseoir sur l’une des banquettes. Il reste là, tout un après-midi, plusieurs heures sans manifester la moindre impatience. Curieusement il ne prend pas de ticket pour retenir son passage au guichet. À 16 h 30, heure de la fermeture, il se lève, examine un moment les panneaux indiquant l’endroit des différents services et quitte les lieux.

Le lendemain on le retrouve là, presque indifférent. Correctement vêtu, sans être d’une élégance particulière, il porte un manteau de demi-saison, un pantalon anthracite, des chaussures noires à lacets. Coiffé d’une casquette à motifs écossais il la retire, la pose sur ses genoux pendant ses longs moments d’attente.

Les employés l’ont remarqué. Sans être certain du moment précis où il est arrivé on estime que sa première apparition date d’une dizaine de jours. Chacun s’étonne, surpris de l’attitude bizarre du personnage. Qu’attend-il ? Les suppositions vont bon train. On s’interroge et les deux agents d’accueil s’inquiètent au point même d’en informer un chef de service à qui ils signalent le curieux manège de l’individu.


– C’est peut-être un SDF ou un aliéné qui vient se reposer là plutôt que de traîner dans la ville, avance l’une des préposées.

– En tout cas, il est très tranquille, pas de casse-croûte, pas de boisson. Même pas un livre. Il est là, le regard dans le vague…

– Et s’il préparait un attentat ?


C’en est trop ! Le délégué syndical intervient pour réclamer une intervention d’un responsable du service qui s’engage à rencontrer l’homme dès le lendemain.


À l’ouverture de l’après-midi, l’inconnu entre et comme à son habitude, après avoir erré dans la salle quelques minutes, se dirige vers un siège libre, retire sa coiffe et reste immobile. Immédiatement, le responsable s’approche de lui… Derrière les guichets les employés observent. Le contact reste assez bref. Semblant répondre à une question du fonctionnaire, l’homme esquisse un geste de dénégation puis, dans une sorte de crainte panique, se lève précipitamment et sort de l’établissement. Le chef de service se tourne vers les agents, hausse les épaules pour indiquer qu’il n’a rien appris.


Deux semaines ont passé. À la préfecture l’incident est déjà oublié. Pourtant l’homme réapparaît. Il examine longuement les rubriques des panneaux d’affichage, semble hésiter. Cette fois, il s’approche du distributeur pour retirer un ticket d’attente. Puis comme pour ses visites précédentes, il va s’asseoir, les bras posés sur les genoux et sa casquette à la main. L’attente ne paraît pas lui peser et lorsqu’on appelle son numéro, il se redresse lentement et s’avance vers le guichet.


Il prononce presque chuchotant :


– Je cherche le bureau des personnes oubliées.

– Le bureau des personnes oubliées ? Vous voulez dire celui des personnes disparues, reformule le préposé.

– Non, on m’a bien dit de m’adresser au bureau des oubliés.

– Ce service n’existe pas ici monsieur. Pour les personnes disparues adressez-vous au commissariat de police, un peu plus loin dans la rue.


L’étrange usager hésite :


– Oublié, pas disparu… oublié… merci, merci… je vais réfléchir.


Il s’éloigne et gagne la sortie.


La préposée du commissariat est circonspecte. Elle a face à elle un personnage surprenant qui réclame d’être reçu par une personne chargée des personnes oubliées. Elle a bien essayé de le convaincre qu’elle pouvait le diriger sur le service des disparus mais, sans cependant manifester la moindre animosité, il refuse cette proposition. De guerre lasse elle le présente à un collègue de la brigade qui accepte de le recevoir.


– Alors, vous recherchez une personne ? demande-t-il.

– Non, non, c’est moi…


L’homme soupire et articule dans un grand effort :


–… j’ai été oublié.

– Je ne comprends pas. Vous avez été oublié ? Par qui, et où ?

– Je ne sais pas… Je sais seulement que je suis oublié…

– Allons, reprend le policier, dites-moi votre nom.

– Je ne sais plus… C’était il y a si longtemps…

– Vous avez perdu la mémoire ? Vous n’avez pas de papiers d’identité ? Vous avez bien un domicile ?

– Je ne sais pas. Je n’ai aucun souvenir. Je suis perdu… égaré. C’est pour cette raison que je dois trouver le bureau des personnes oubliées. Mon unique certitude, c'est que je ne devrais pas être là !


Le cas dépasse tout ce que le fonctionnaire a connu précédemment dans sa carrière. Un amnésique ? Il s’entretient avec d’autres collègues qui ne parviennent pas à obtenir de l’individu autre chose que sa demande d’être dirigé vers ce mystérieux bureau.

Il s’est levé, refuse la proposition de lui trouver un hébergement.


– Merci, merci, je reviendrai, lance-t-il avant de quitter précipitamment les lieux.


Et de fait, il revient, toujours aussi buté, toujours demandant à rejoindre ce fameux service des « oubliés ». De plus en plus insistant, presque exigeant maintenant, il harcèle le personnel du commissariat dont les agents ont lancé une enquête, l’ont photographié, afin d’émettre un avis de recherche pour tenter de connaître son identité. Sans résultat pour l’instant. Les services sociaux ne le connaissent pas. Comme à la préfecture, il impose sa présence silencieuse et obsédante. Comme on lui interdit l’entrée en raison de la perturbation provoquée dans les services, il demeure des heures devant la porte, assis sur une des marches du perron. Pour le dissuader on le garde même une nuit et une journée en cellule pour essayer de lui faire entendre raison ; sans le moindre effet. Il n’a pas commis de délit. Hormis sa marotte il paraît sain d’esprit. Sa présence permanente chaque après-midi sur l’escalier d’accès au commissariat ne peut justifier aucune mesure de rétorsion.


Il y a, devant le commissariat, une placette enherbée. C’est là que les agents venus prendre leur service vers 14 heures constatent que l’importun a fiché en terre une pancarte où s’inscrit cette accroche qui interpelle les passants :

« BUREAU DES OUBLIÉS »


L’initiative attire la presse locale qui tirera finalement peu de chose de l’évènement. Les correspondants considèrent que les propos de l’homme sont de nature incohérente ; ils se désintéressent rapidement de l’incident. Estimant qu’il vaut mieux ne pas donner trop d’importance au problème les policiers décident de surseoir à une intervention. Le trouble à l’ordre public est minime. Ce n’est probablement qu’un ultime sursaut de la monomanie d’un être perturbé. Il n’y a pas urgence, une surveillance discrète suffira. D’autant que l’enquête lancée a produit un résultat. Une personne assure venir d’ici peu prendre en charge l’individu qu’elle semble avoir identifié.


Trois jours plus tard une femme se présente. Après vérification de son identité – Professeure Rozé de la faculté régionale, thérapeute en résolution de problèmes cognitifs – elle demande à pouvoir disposer d’un local neutre pour s’entretenir avec « le patient » afin de procéder à une évaluation sommaire de son état. On lui propose une annexe désertée du commissariat dont la porte donne sur une rue adjacente. Là se trouvaient dans le passé les cellules de dégrisement. On la conduit auprès de l’homme. Après un bref entretien il accepte de la suivre. Il l’accompagne jusqu’à l’annexe devant laquelle il dépose, à la porte, la pancarte qu’il a emportée avec lui. Un agent intérimaire mandaté les escorte… au cas où…


La professeure engage l’entretien :


– Mon ami, je crois que je peux répondre à votre problème.

– Je suis bien au bureau des oubliés ?

– Bien sûr, ne craignez rien.

– Vous me croyez ? J’ai été oublié, n’est-ce pas ?

– Exactement, et je suis là pour vous reconduire.

– Vrai ! Vous me l’assurez ?


L’homme se met à trembler.


– N’ayez pas peur, écoutez-moi, intime la femme en le fixant comme pour capter son regard, à présent vous vous rappelez !


Un frémissement parcourt l’inconnu :


– Oh oui, oh mon Dieu… mon Dieu, est-ce possible… je suis de retour.


À l’intérieur du commissariat c’est la stupeur. Renseignement pris pour établir un éventuel rapport, à la faculté régionale on ne connaît pas de professeure Rozé et aucune chaire en résolution de problèmes cognitifs n’a jamais existé. Immédiatement, trois policiers se précipitent à l’annexe, la porte est béante.

À l’intérieur, l’intérimaire à la fois tremblant et prostré. Seul !

Il va rester de longs moments sans pouvoir exprimer quoi que ce soit et puis semble s’animer, tente de parler, y parvient avec effort :


– C’est incroyable, incompréhensible !

– Explique-toi ! Que s’est-il passé ? interrogent ses collègues.

– J’ai du mal à y croire. La professeure a affirmé à notre client : « Je suis là pour vous reconduire. » Puis elle a insisté à plusieurs reprises : « Regardez-moi ! » Alors, il s’est dressé comme si sa pensée se libérait en criant : « Ce n’est pas possible… c’est moi… je sais que je suis moi, je vous vois, je vous retrouve. »

C’est à ce moment que tout a chaviré. Une impression de perdre conscience. Un brouillard ! Lorsque j’ai peu à peu repris mes esprits, sans aucune manifestation particulière ils avaient disparu, comme s’ils n’avaient jamais existé…


À la préfecture comme au commissariat les personnels, pris par l’urgence des affaires quotidiennes, ont laissé s’estomper le souvenir de l’évènement au fil des jours. Il faut bien admettre que certains faits à l’apparence de mystère ne trouvent pas d’explication. Seuls des scellés défraîchis apposés sur la porte de l’annexe rappellent qu’un incident s’est déroulé à cet endroit.

Toutefois on rapporte que certains jours, à certaines heures la nuit tombée, dans une ambiance un peu floue, un curieux manège se déroulerait à la porte de l’annexe. On y verrait des individus, hommes et femmes, presque des ombres aux allures éthérées. Ils attendraient devant une pancarte démantelée posée contre la façade. On déchiffrerait vaguement un graffiti délavé dont un seul mot serait encore visible : « ……. … OUBLIÉS ».


Hallucinations ? Interprétations ? Parmi les témoins qui prétendent avoir observé ces comportements étranges on affirme que parfois la porte s’ouvre, qu’une femme accueille les silhouettes furtives… mais que ceux qui entrent ne ressortent jamais.


___________________________________________

Ce texte a été publié avec des mots protégés par PTS.


 
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   Anonyme   
9/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

L'angoisse ultime de la bureaucratie portée à son paroxysme, on est fichés, classés, recensés, évalués, depuis la naissance dans un monde qui préfère compter les gens que de faire leur bonheur, pour le coup on a presque envie d'être comme votre personnage, oublié, rien que pour l'on nous fiche la paix. Un texte qui m'a fait fait penser à Franz Kafka et à quelques écrivains surréalistes italiens, et vous parvenez à incorporer une dimension fantastique avec l'apparition de cette mystérieuse professeure Rozé. Qui est-elle ? Je ne sais pas, tout comme les protagonistes de la nouvelle. Et c'est bien de rester dans le schwartz, ça fait cogiter...

Bravo, je suis cliente !

Anna

   Cyrill   
8/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tout d’abord j’ai apprécié l’écriture sobre et propre, qui me fait l’effet d’un rapport d’évènements. Elle tranche avec l’histoire incroyable qui nous est contée.
Incroyable, et qui ne manque pas de rappeler l’absurdité bureaucratique que l’on peut rencontrer en ayant affaire avec l’administration, avec ces employés démunis et décontenancés dès qu’on ne rentre pas dans les cases.

La question de l’existence, de la reconnaissance de soi-même par l’autre, la société, est posée, mais elle ne trouvera pas de solution dans la rationalité.

J’ai imaginé pas mal de scénarios qui auraient pu conclure cette nouvelle, mais pas le tien, et c’est ce que j’ai apprécié, que le mystère soit tenu jusqu’au bout et non levé.

   papipoete   
8/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Robot
Ayant travaillé dans une administration, où l'on accueillait du public, je me reporte 50 ans en arrière, car je crois voir cet homme ; assis là, sans ticket ni impatience, attendant la fermeture du guichet pour s'en aller... avant de revenir le lendemain, adopter la même posture et attente sans rien demander ! Ce personnage oh combien intrigant, ne perturbe pourtant ni l'endroit, ni le personnel jusqu'à ce qu'on découvre qu'il est un... oublié !
NB certes l'individu ne semble pas vouloir faire de mal à une mouche, mais lorsqu'il obtient que l'on s'occupe de son cas, et lui donne enfin satisfaction, l'on va de surprise en surprise, et l'on sourit même devant cette pancarte par lui piquée en terre, dans un recoin herbeux devant le commissariat " bureau des oubliés ".
On ne tremble pas, mais on veut savoir ! jusqu'à cette spécialiste en personnes oubliées " qui apparait, examine ce patient, et l'énigme restera énigmatique... même le bureau où se tenait l'interrogatoire, est vide comme si cette histoire n'avait jamais existé.
Un récit troublant, loin d'être effrayant, mais qui nous tient en haleine jusqu'au dénouement ; presque déçu de ne pas en lire davantage !
Il m'arriva, outre deux " ictus amnésiques ", un pareil moment d'oubli.
Alors que j'étais sur mon ouvrage, ma machine ( moi ) stoppa net, et posant mon crayon, j'arrivai à songer :
je m'appelle comment ? et tous ces gens là ? ( mes collègues ) suis-je marié, ai-je des enfants ? ai-je une auto, si oui laquelle ? autant de questions élémentaires qui m'écrasaient soudain l'esprit ! cela dura l'éternité de 10 minutes...que je tus à l'adresse du bureau.
Revenant à cette nouvelle on croit lire un récit au semblant loufoque, mais qui au final ne le serait peut-être pas tant que cela...

   hersen   
8/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je ne suis pas du tout sure d'être sur le bon chemin, mais j'y vois la dés-intégration, dans le sens contraire de intégration, lente d'un personnage perdu comme on peut l'être dans les méandres des arcanes de l'administration dont nous n'avons ni les tenants ni les aboutissants, et ceux qui y travaillent sans pas non plus, tant ils ont pour tâche de remplir des cases.
La fin mystérieuse, fantastique, colle bien à l'ensemble, mais elle me semble un peu facile, sans vouloir t'offenser, et, disparaître est un tour de cochon si facile en littérature. Je pense que ça vaudrait le coup de réfléchir à un enrichissement de la fin.
Le texte est très bien écrit, rien qui dépasse, il y a comme un petit air surané dans la disparition, ou le voeu de disparition, face à l'administration., ce qui fait qu'on a le sentiment d'une intemporalité.
Pour un peu, je verrais bien ça dans le bureau où travaillait Pessoa comme gratte-papier !
Merci de la lecture !

   Pepito   
8/4/2022
Bonsoir Robot,
Une écriture très correcte, juste un petit défaut de ponctuation à mon avis.

À la préfecture (virgoule) l’incident est déjà oublié.
Pour les personnes disparues (virgoule) adressez-vous au commissariat …
De guerre lasse (virgoule) elle
d’importance au problème (virgoule) les policiers

Le récit traîne un poil en longueur, genre blague sans fin d’écolier. La fin m’a échappé. Peut-être une histoire d’extraterrestres perdus ?

Pepito

   plumette   
9/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Robot,

il y a dans ce texte quelque chose qui monte doucement. Cet homme inoffensif devient de plus en plus dérangeant, passant de la préfecture au commissariat, il cherche en vain à pouvoir entrer dans une catégorie répertoriée et son obstination finit par susciter un rejet.
cette nouvelle distille une étrangeté qui laisse au lecteur une très grande place à l'interprétation.
j'ai beaucoup aimé l'écriture sobre, descriptive, les parties dialoguées sont très crédibles.
une petite déception avec cette fin, non pas parce qu'elle reste ouverte, mais parce qu'elle me fait un peu penser à un tour de passe passe. Mais je suis bien en peine de te proposer quelque chose!!

   Angieblue   
9/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une atmosphère de quatrième dimension...

L'attente du personnage principal est bien décrite, l'écriture prend son temps avec un souci du détail qui fait monter le suspense.

Une ambiance de mystère qui ne s'éclaircit pas à la fin. On a beau retourner le problème dans tous les sens, on n'arrive pas à résoudre l'énigme. Est-ce un revenant ? Si c'était le cas, les recherches auraient abouti et l'on aurait retrouvé son identité...

Oublié de qui ? depuis quand ? être reconduit où? Peut-être s'agit-il de personnes qui viennent d'une autre dimension, qui sont arrivées via une faille spatio-temporelle et qui cherchent à regagner leur monde...?

C'est terrible de se sentir différent, perdu, et quel bonheur de tomber sur quelqu'un comme nous, qui nous reconnaît...Tout cela n'est peut-être qu'une allégorie de la quête de son identité, de sa place dans la société...

Bravo pour cette histoire fantastique et énigmatique avec un suspense à la Rod Serling.

Hâte de découvrir un prochain épisode...

   Robot   
11/4/2022

   Donaldo75   
12/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Robot,

L'histoire est réellement bien conduite et le mystère ne cesse de s'épaissir au fur et à mesure des paragraphes. J'ai beau chercher une raison à tout ça,, je ne trouve rien et me place dans la même position que les préposés, les policiers, tous les observateurs de cet événement improbable. L'arrivée de la femme mystérieuse donne un autre tour à la narration mais la fin relance la machine à questions. C'est bien vu. Etant donné que je ne suis pas du genre à essayer de tout comprendre, à vouloir un manuel de lecture de la nouvelle, à exiger que l'auteur place des balises tous les 213 caractères, je dirais que cette part de mystère rend le texte intéressant, lui confère une tonalité réelle et le rend autoporteur puisque l'énigme n'est pas résolue.

Merci pour le partage.

Don

   solinga   
1/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Un univers de bureaucratie kafkaïenne qui charrie l'angoisse de tous les individus pérégrinant de bureaux en bureaux, de labyrinthes en labyrinthes, de non en non, arpentant les files d'attente pour mendier le graal-zigzag d'une signature au bas d'un papier décisif.
L'oubli, la relégation au rien, scandés tout au long de la nouvelle, trouvent une issue couleur de limbes, comme si rien ne pouvait sauver de l'impasse (circuit fermé carcéral de qui ne reçoit jamais de réponse) hors les pointillés houleux de notre imaginaire.

Merci pour cette lecture matière à songes approfondis.


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