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Humour/Détente
RogerX : L'héritage de Tito : le comité de salut des toilettes publiques
 Publié le 25/02/15  -  9 commentaires  -  17575 caractères  -  123 lectures    Autres textes du même auteur

L'épopée politico-sexuelle de Feodor et son grand-oncle Zlatsko à quelques jours de l'éclatement de la Yougoslavie et de la guerre civile.


L'héritage de Tito : le comité de salut des toilettes publiques


L’avenir du prolétariat ne se lira jamais dans le marc de café et encore moins sur une partoche signée Vladimir Ilitch Oulianov. Mon grand-oncle me soutenait mordicus que ce serait dans les taches de semence qu’on laissera sur les draps de soie des bourgeoises adultères. Leur conscience politique tapinait depuis la naissance du syndicalisme révolutionnaire et la trique d’acier d’un camarade aurait raison un beau jour des fondations de leur classe dominante. Yahvé plus qu’à attendre.

Mon grand-oncle était agent technique d’entretien et de maintenance dans la ville de Belgrade. Son boulot consistait à nettoyer les chiottes automatiques de la capitale. Ce brave homme était encore vieux garçon à soixante-trois ans. Il pétait la forme, n’avait jamais bu une larme d’alcool et portait des « slips yougoslaves bien de chez nous » pour les avoir bien au chaud des fois que.

Depuis la mort du Maréchal Tito, l’ambiance dans la Fédération était à chier. Et comme par avertissement, les sanisettes se mettaient à débloquer sévère. Pas moyen d’évacuer les étrons grand format. La merde et l’urine, ultimes vestiges des tolérances ethniques, ne se mélangeaient même plus dans le siphon des toilettes publiques, laïques et gratuites pour tous.

Croates, Serbes, Bosniaques, Slovènes, Monténégrins et Macédoniens repartaient rignav’ avec fracas et mauvaise humeur dans leurs ghettos respectifs. Ça chiait des bulles à Belgrade. La guerre civile murmurait à nos oreilles, encore fallait-il se les récurer pour être au parfum.

C’est à croire que les Serbes n’avaient pas la raie du cul bien au milieu. Nationalisme et mysticisme : les deux mamelles de la décadence arrosaient de son lait tourné chaque recoin de nos belles provinces fédérées, chaque détour de phrases éructées par les bas-du-front. Pensées irrationnelles inondaient les esprits faibles tandis que les bouffeurs de curés d’autrefois devenaient de vraies chiffes molles. Zlatsko, mon grand-oncle, il mettait les bouchées doubles pour déboucher les chiottes de la ville. Le dimanche, plutôt que de se rencarder sur des poules, il quadrillait la proche banlieue pour stopper au Destop la vague de merde qui s’apprêtait à déferler sur notre bien-aimée Yougoslavie. Certainement que le délit d’entrave à la cagaire n’existait que dans son imagination mais comme il le disait bien souvent : « Tu sais fils, la chiasse faut bien l’évacuer sinon par ricochet c’est tout le bloc de l’Est qui va se noyer dans la merde. Faut bien que quelqu’un tire la chasse avant de poser soi-même sa pêche pas vrai ? » Évocation subtile de la montée des fouteurs de merde nationalistes et religieux. L’Histoire lui donna raison.

Le mur de Berlin n’était plus qu’une ruine devant laquelle les traîtres se prenaient en photo et l’URSS avait fait son dernier tour de piste, et avec ça l’insoluble souci du tout-à-l’égout qui dégradait la beauté de notre fière Belgrade. Ça sentait le roussi pour nos petits culs. Heureusement que notre glorieux sang slave ne s’était jamais compromis avec celui des soviets ou pire, des romanos. On n’avait pas hérité de leur faciès de demeuré ni de leur dentition « anarchique ». Mais bon, à quelques semaines du coup d’envoi d’une guerre civile, ça faisait léger. Les chouraveurs de poules, eux, allaient s’en tirer à bon compte, à part quelques pogroms un peu rêches de-ci, de-là. Et puis les canalisations des chiottes publiques, les fils du vent ils s’en foutaient comme de leur première caravane : ils pissaient tous à l’air libre, les grelots en toute liberté et la lune sans pudeur.

Quelques jours avant que Republika Jugoslavija ne rende son dernier souffle, mon grand-oncle Zlatsko avait eu comme une révélation. Il avait mis de côté son zèle scatologique. Il s’était mis à téter la bouteille. Bille en tête, il avait décidé et de s’accoupler et d’assurer sa descendance. Peu importe le laideron à chevaucher car il ne pouvait prétendre qu’à ça vu l’état de ses finances, une réformiste pouvait bien faire l’affaire pourvu qu’elle soit en âge de procréer. Pouvait donc ratisser large le pépère mais quelque chose me disait que s’il n’avait jamais réussi à mettre dans le mille c’est que ça coinçait quelque part à quelque endroit. J’ai eu tôt fait de comprendre le pourquoi. Même s’il était vrai que depuis un certain temps nos concitoyennes jouaient les fines gueules et ourdissaient en secret une crise du cul dans l’hémisphère Est, Zlatsko, il est vrai, ne faisait rien dans le glamour à dentelles. Incontestablement tenace, fier et courageux dans l’assaut, sa parade nuptiale flirtait avec l’agression sexuelle. Pour lui, j’étais un représentant de la nouvelle aristocratie hypocrite profitant du vaginisme généralisé. Au fil de nos discussions il admettait qu’un « bonjour » et qu’une formule de politesse pour entrer en matière n’était pas un déshonneur. Mais ça lui restait pénible. Puis après, il a saisi que quelques femmes, plus que ce que l’on peut croire, avaient un certain penchant pour l’hygiène corporelle. C’est alors qu’il a investi dans du savon. Sans avoir pris toutefois l’abonnement au quotidien. Puis vint le temps de remettre à plat ses idées reçues sur les « tenues guindées » de la nouvelle génération. Mon grand-oncle, paix à son âme, était resté scotché aux survêtements Skoda et avait cristallisé au fond de son cortex le souvenir fantasmé du charme désuet des dames pipi de notre voisine Tchécoslovaquie.

D’une dame en particulier : Volonia Rotocu. Elle était native de Brno, avait fait ses études de chimie à l’université libre de Bratislava et lui avait juré sur les œuvres complètes de Marx que jamais personne d’autre que Zlatsko ne mangerait de son fruit. Mouais bof. Un peu de recul aurait suffi pour qu’il se demande s’il n’y avait pas que l’Orient-Express qui ne lui était pas passé dessus à pue-le-pipi. Et Zlatsko devait y être dedans à ce moment-là, au wagon-bar. Mon grand-oncle en pinçait pour la pisse et du scato, c’était tout.

Zlatsko Djordjevic et miss Rotocu s’étaient rencontrés dans ses latrines attitrées à Prague, lors de la semaine de la commémoration annuelle de l’édition du Manifeste du Parti communiste sur la grande avenue de la Révolution d’Octobre. Le coup de foudre fut immédiat, surtout pour lui.


– Entends-moi bien Feodor, cette dame s’occupait de ces toilettes publiques mieux que quiconque. Non content de faire ses besoins au propre, le visiteur avait l’impression d’être un peu chez lui, trônant dans des WC bien récurés par sa tendre épouse. Choyé comme personne, si bien que certains saligauds prétextaient d’avoir envie de chier cinq fois par jour.

– Et toi l’oncle, ton cycle digestif il te guidait vers Volonia autant que les autres ?

– Non, penses-tu ! J’ai beaucoup de respect pour le sexe faible. Et quand elles sont propres de la sorte jusque dans les gogues, crois-moi c’est qu’elles sont irréprochables. Je me contentais de lui rendre visite à son boulot dans ses toilettes seulement deux fois par jour. Pas trop pour ne pas paraître grossier, mais juste assez pour lui prouver mon dévouement.

– Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné alors ?

– Après les événements du printemps de Prague, on m’a dit qu’elle avait été mutée en Moldavie, tu imagines un peu. Certainement un coup de ce cochon impérialiste de Kennedy !

– Ou alors elle s’est fait la chav’ ailleurs à force de se faire pincer les jambons par des vieux coqs déplumés.

– Tu sais, c’est pour elle que je suis devenu agent de maintenance. Toute ma vie j’ai espéré un avancement, une mutation qui m’aurait permis de changer d’air. Entendons-nous bien fils, faut pas avoir latch de l’héritage de Tito, mais bon sang de bonsoir, les chiottes tchèques c’est quand même aut’chose que les chiottes à la turque. L’emmerdant c’est que pendant trente-sept ans de bons et loyaux services à Belgrade, je pensais humblement que le Maréchal allait lâcher du lest sur les autorisations de travailler dans nos pays frères. Niet, des clous ouais, me suis farci bien le même réseau de canalisations pendant toutes ces années. Autogestion ? Et mon cul c’est du tofu ? Mes collègues et moi on faisait remonter tous les mois nos revendications au camarade Superintendant des Canalisations de la Commune Autogérée de Belgrade. Tu sais mon collègue Goran, vingt-cinq ans de boutique qu’il demande un reclassement professionnel pour vider les poubelles des bibliothèques municipales. Il demande pas l’Amérique quand même ! Tu parles. Les pontes du Parti ils s’en contrecarrent comme de l’Archiduc François-Ferdinand. Les reclassements, les mutations, si t’es pas dans leurs pistons ou si ta femme fait pas la pute aux conseils de quartier, eh ben tu te brosses les poils du cul du bas vers le haut et pas qu’un peu. Tu comprends maintenant ce que j’te disons : j’avais réservé une place dans mon cœur pour la mistinguette. J’ai jamais su trop bien tcharrer avec les gadjis. Faut que je redresse la barre, si tu voyons ce que je veux dire.


J’avais tout bien pigé. Le viock en avait ras-la-raie dans l’ordre : des princesses qui nous faisaient lambiner, des chiottes à la turque et de la Fédé. Je m’étais laissé pousser la beubar comme lui, Engels, Marx et tous les autres, exprès pour pouvoir y marmonner dedans des trucs salés pas dans la ligne du Parti sur les loumis les gogues et cette putain de foutue Yougoslavie de mes deux. Femmes-étrons-politique nous y foutaient des bâtons dans les roues, autant se tartiner les rognons avec du beurre salé et dresser la table plutôt que nos queues pour servir la bectance à tous ces enculés de fascistes de merde. Tout le monde voulait notre peau d’une façon ou d’une autre. Et les bonnes femmes, les vraies comme les moches, n’étaient pas en reste. Merde à la fin ! Seul Dieu nous foutait la paix royale. Faut croire qu’il n’avait jamais obtenu son laisser-passer à la frontière contrairement aux clebs errants de ces satanés roumanoff. Ça avait le mérite qu’on pouvait en déduire sans se tromper que Dieu n’était pas un chien. Ni un rom.

Des milliers de corniauds organisés en bandes défilaient dans les rues de Belgrade depuis quelques semaines. Ils s’expatriaient de Roumanie pour venir nous gnaquer les mollets jusque chez nous. Ces pédés de cabots rappliquaient pour bouffer nos kouglofs et sûr qu’on leur avait pas appris à faire leurs besoins dans les toilettes publiques. Tous ces chiens galeux allaient donc contribuer à élever le niveau général d’emmerdement à l’intérieur de nos frontières. Le danger ne venait donc plus seulement de notre merdouille nationale. On devait rester sur nos gardes pour pas se faire chier dans les bottes. C’est ainsi que nous aussi, on est devenus patriotes à nos heures perdues. Tous ces chiens étrangers, ce fut la goutte de pisse qui fit déborder le bocal déjà bien rempli de merde.

Sans distinction de race ni de religion, en accord avec notre bienveillante dictature du prolétariat en sursis, on a débuté le grand nettoyage démographique à coups de chouri. À l’ancienne. La nuit venue, une fois que les bourgeois pas très vigilants se retrouvaient dans leur sarcophage à pioncer et crever à petit feu, et qu’au passage leur régulière se faisait brouter l’herbe comme si elle était plus verte qu’ailleurs, nous, on soulageait notre nation fédérative du fléau canin transfrontalier. Un à un, d’une oreille à l’autre, on les surinait soigneusement tandis qu’ils étaient en train de faire la grosse commission. Z’avez remarqué déjà comment les chiens ils se sentent tout merdeux quand on les observe souiller la voie publique ? Ils nous diraient presque merci quand on les plante. Ils se disent peut-être, tout roumains qu’ils sont, que c’est pas super select de se donner en spectacle de la sorte devant le premier venu. Expéditifs qu’on était, mais réglos. Et puis propres. Pas pour le plaisir. Pis après, on s’était dit que c’était plus pratique de les dézinguer avant même de les voir se mettre à crader les rues les boulevards les impasses les avenues les allées. Préventif. Et puis faut dire que c’était plus pratique que filer le train d’un clébard et attendre des heures durant qu’il vienne à chier son cul. Nos frères de sang se cassaient le leur à savonner les crottins de la race canine roumaine tout ça sur le dos du contribuable. Alors on allégeait le poids fiscal et le coût social de la porosité de nos frontières insuffisamment barbelées. On allait pas lâcher le morceau de sitôt. Faire machine arrière était exclu. Et puis Zlatsko et moi on se guérissait des femmes. Du mieux qu’on pouvait.

Pour sûr, décaniller du clébard ça avait du bon : pendant ce temps-là on pensait à autre chose qu’à faire la chôse avec nos sœurs ou nos mères. Ou avec Volonia. Mais on s’aperçut bien vite que la race canine n’offrait pas beaucoup de résistance et que par conséquent du temps libre, trop, se dégageait et se donnait à nous sans que l’on sache quoi en faire exactement. En guise de persistance rétinienne, Zlatsko avait le visage de Volonia incrusté à l’intérieur de ses paupières. Ça lui coûtait. Quelques semaines après notre sursaut patriotique contre les aboyeurs malpropres mettant à chie et à pisse notre capitale, on n’y trouvait plus goutte de chien. Par contre, les chats, graine d’anarchiste en puissance, eux, ils s’en donnaient à cœur joie. Alors Zlatsko et moi on s’est attelés à la tâche. Les punks à chats, la plupart non nationaux, avaient de quoi s’inquiéter. Au revoir les litières improvisées sur le pavé de notre nation.

De fil en aiguille, mon grand-oncle se mettait à cogiter sérieux sur les animaux domestiques cradingues mais aussi sur leurs maîtres indélicats. Sournoisement, le venin Milosevic et sa bande de nettoyeurs ethniques nous arrachaient quelques sympathies. C’est pas que Slobodan nous filait la bandaire indéfiniment mais son dada à lui ça semblait du concret. Nos soirées calamiteuses en discothèques à chasser de la femelle exigeante et préoccupée nous avaient un temps détournés du but que l’on s’était fixé. Zlatsko et moi, la reproduction comme volonté et représentation du monde on n’en discutait quasiment plus, sauf à en parler comme d’un Graal oublié et perdu définitivement. Quant à Volonia, mon grand-oncle n’en faisait plus mention dans ses longs discours chiants sur le salut de nos âmes yougoslaves. Et pour cause : Volonia n’existait pas et n’avait jamais existé. Il me le confia à l’apéritif, un jour qui lui-même n’avait peut-être jamais existé. Dans sa vision toute hégélienne, il me tint à peu près ce discours :


– La Raison nous joue parfois des tours pour accomplir l’Histoire.


On venait de crever des centaines de bestioles étrangères ces deux derniers mois pour les beaux yeux de la dialectique hégélienne. Et on s’apprêtait à rejoindre l’armée serbe. Merde, ça m’en a foutu un coup. Son éclair de lucidité nous évita la Cour pénale internationale. Volonia Rotocu était un leurre. Tous les popes des alentours en auraient perdu leur latin leur cape et leur mitre. Et ça faisait un raffut de tous les diables à l’intérieur de mon crâne sans propriétaire. L’ancien proprio avait été délogé y a de ça quelques semaines par ma bite toute-puissante. Celle qui allait filer un « coup de main » à mon grand-oncle pour débusquer cette salope de Volonia : image surnaturelle de la Femme inféodant même les meilleurs d’entre les mâles. Notre croisade avait été entreprise pour satisfaire une déesse, conjurer une crainte née d’un désir inassouvi. Perpétuer l’espèce avec une terre nourricière, fertile et dotée des gènes constitutifs d’une bonne lignée. Mon cerveau reptilien avait pris possession de toute ma chair et de mon sang en ébullition. Un miracle si je ne fus pas victime d’autocombustion spontanée lors de cette période de ma vie. Et ma queue, à cette époque ? C’était un Mister Freeze, goût acidulé très certainement mais pas la moindre femme m’en rapporta ni la couleur ou l’arôme. Tu fais des pieds et des mains pour attirer leurs bonnes grâces, comme supprimer les indésirables et les rivaux pour t’apercevoir que jouer les héros ne t’apporte que des illusions christiques. On s’était inventé, comme tous les malades mentaux, une religion sur mesure, pour oublier la mortalité et toutes les femmes qu’on ne baisera jamais.

L’image de Volonia demeure éternelle comme celle de Sophia Loren, Barbarella ou Jean Seberg. Ces femmes sont des actrices à la solde de l’oncle Sam, des menteuses payées par l’industrie du cinématographe et vendues à des spectateurs ignares et des publicitaires avides d’oseille. Depuis leur plus jeune âge, les mâles romantiques de l’Est se font leurs films à eux, loin d’Hollywood, au plus profond de leur cervelet, et refusent l’évidence. La vie c’est pas en cinémascope, de là naissaient les malentendus, la haine des grosses et le mépris des moches. Ces images corrompent notre idéologie communiste d’égalité et nous prédestinent aux déceptions esthétiques. Regarde bien ta mère, ta collègue de boulot, ta voisine, la caissière de la supérette. Regarde-les comme une possibilité à part entière, non comme la fin de l’Histoire. Oui, elles sont fades, poilues flasques et connes mais elles sont réelles. De la chair bien vivante !

Personne ne te parle d’abaisser tes ambitions. Mais faisons passer en priorité nos instincts avant de construire des scénarii impossibles avec des acteurs improbables, une mise en scène poussive et surtout un amour imaginaire. Obéir aux instincts reproductifs, aux hormones, à Darwin plutôt qu’au cinéma italien, à Hollywood ou la Nouvelle Vague. Mort à Sophia Loren ! Mort à Volonia Rotocu !


Moches de tous les pays, unissez-vous !


 
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   Anonyme   
15/2/2015
 a aimé ce texte 
Pas
Dommage. Un style truculent, enlevé, une histoire potentiellement intéressante mais alors... que de « merde », « chier », « chiasse » et j'en passe ! Au contraire de me faire rire vous avez fini par carrément me dégouter et j'ai arrêté ma lecture au bout de quelques paragraphes. Scatologie et vulgarité gratuite n'ont jamais fait un bon texte.

   alvinabec   
17/2/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
C'est écrit au fusil mitrailleur et ça balance pas mal.
Dommage que vous n'ayez résisté aux blagues de potache, bon vous vous êtes fait un petit plaisir, passons.
J'ai beaucoup aimé les parallèles entre acculturation, endoctrinement et drague à la hussarde des années Tito, le tout servi sur un plat scatosexuel des plus convaincants.

   Neojamin   
18/2/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour

J'ai dû attendre la fin avant de me dire si je laissais un commentaire ou non... J'ai bien aimé la chute...même si elle m'a paru un peu «hors-contexte» par rapport à l'ensemble du texte. C'est un point de vue... Je me suis perdu dans les élucubrations du narrateur, ne sachant pas trop quoi en penser. Beaucoup de choses, des images qui se perdent dans la multitude et, après avoir fini la lecture, le sentiment d'avoir lu quelque chose sans pourtant se souvenir quoi!

J'ai beaucoup aimé le décor, cette histoire de chiottes...
J'ai aussi aimé la parallèle entre la femme imaginaire du grand-oncle et Hollywood...
J'ai moins aimé les commentaires grossiers et les allusions sur les chats, les chiens...Un peu brutal à mon sens, pas agréable à lire. J'aurais arrêté là si je n'étais pas consciencieux.

Au final donc, difficile de prononcer un verdict. C'est intéressant, fouillis, mais intéressant...trop de mélange de mots, d'images, d'idées et de trames pour que ça me parle, mais c'est un style...et une question de goût! J'ai conscience que d'autres peuvent adorer ce genre de texte.

Merci et bonne continuation.

   Anonyme   
25/2/2015
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonjour,
Humour: j'ai beaucoup de mal à classer cette histoire dans la catégorie humour car le style vulgaire, grossier, pipi, caca, serviettes et papier hygiéniques et autres nécessités corporelles ne m'a jamais tiré le moindre sourire, ou alors un rictus incoercible quand je m'apprête à vomir.
Pour ce qui est de la détente...
Désolé, écrit ou bien écrit, je ne sais pas, j'ai dû glisser, excusez-moi, trop c'est trop... J'ai stoppé avant la chute ( dans quoi, je n'ose même pas me le demander.)

   rosebud   
25/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Magnifique!
Comme toujours, lorsque je découvre un OVNI d'un tel acabit, je me demande dans quel esprit malade il a pu germer; qu'est ce qui a poussé quelqu'un à ressentir le besoin de pondre un truc pareil? Et c'est qu'il en avait besoin, le bonhomme: on sent qu'il en a plein la bouche(sans jeu de mots) et qu'il n'a pas le temps et qu'il doit faire vite comme s'il allait au turbin pour suriner encore quelques clébards. Le style est absolument adéquat: drôle, vif, un argot étrange mais qui sonne juste, une culture historique. Et ça ne sent pas la sueur (sans jeu de mots - je ne vais pas le redire à chaque fois), ça tourne rond, ça pétarade, c'est grossier sans être vulgaire, c'est magnifique.
Et ce qui me rend encore plus admiratif, c'est que tout le récit tourne autour d'une histoire de rien du tout, dans laquelle l'auteur se permet la pirouette acrobatique de coller de la dialectique hegelienne. Chapeau l'artiste!

   Edgard   
25/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Vous êtes complètement azimuté, Monsieur RogerX, (XXL) absolument déglingué ! Mais qu’est-ce que c’est bon ! Je n’ai jamais lu de trucs de cette puissance. Du coup je suis allé voir le reste. Kifkif, aussi bon !
C’est dégueulasse, effrayant, ces personnages capables de basculer dans le pire, toujours juste à un cheveu, toujours borderline…et le cadre, aussi surprenant que vu avec un regard comme un poignard. Ça fait délicatement frissonner et dégueuler. L’Humanité vue par RogerX !!! Je ne vois pas de complaisance , il y a un regard ironique.
Et pourtant, j’aime un monde totalement opposé ! C’est pour dire si votre talent est grand pour dépasser la première aversion devant toute cette merde merdoyante. Et justement, c’est là qu’est le talent. Ça va à une vitesse folle, on se marre, et en même temps c’est sérieux dans la dérision, c’est intelligent, j’irais même jusqu’à dire que c’est documenté.
Si la littérature ne s’occupe pas de temps en temps de virer les limites, alors qui ?
En fait, vous n’êtes pas du tout cinglé, pour avez un sacré talent….mais vous vous faites plaisir, pour le moment. Et j’espère qu’un jour vous allez construire…je veux dire écrire une œuvre construite. Parce que l’écriture, l’imagination, et tout ce qu’il faut, vous l’avez.
Ah la vache ! Passionnément !
Bien cordialement.
Edgard.

   Anonyme   
26/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sous des dehors de farce grivoise j'ai découvert un texte à clés - enfin à mon sens - avec des métaphores plutôt osées et pas vraiment politiquement correctes mais je n'en dirai pas plus. C'est ce qui fait l'intérêt de ce texte. Il est par ailleurs écrit avec panache et fort bien.
Je n'ai pas un goût prononcé pour les récits historiques, même sous cette forme, mais je salue l'exploit bien bas.

   David   
26/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Salut RogerX,

Argh, cette fin a comme un goût de regret, de peur d'avoir été trop loin auparavant, mais c'était une première impression de lecture. Le texte m'a beaucoup plu, je me suis levé de ma chaise après ma lecture pour faire quelques trucs qui trainaient dans ma vie, c'est pour moi un grand signe de qualité littéraire de renvoyer au plus près du réel dès le point final lu, au point d'agir carrément sur les cuisses et les mollets. Malgré ce petit dépit en argh qui recouvre peut-être une méfiance de mon propre engouement :

J'ai lu l'histoire comme une métaphore d'un drame horrible et relativement récent, où le trivial recouvre l'indicible pour parvenir à formuler une émotion plus proche de ce qui ne peut s'écrire. Le texte est touchant de son contexte en plus d'être très drôle, j'ai vraiment pris l'humour et le trivial comme un hommage délicat. C'est justement un peu de délicatesse explicite qui revenait à la fin, avec ce "Moches de tous les pays, unissez-vous !" j'avais presque envie qu'on les laisse avec les vannes qu'elles se prenaient, ces "moches", c'est juste une histoire après tout. Au-delà de celles-là, c'est une histoire d'une période dramatique d'un coin de l'Europe qui est racontée à travers ce qui nourrit les insultes populaires : le sexe, le pipi-caca. En fait, c'est une sorte de martingale puisque je peux imaginer les mémoires imaginaires d'un esclave du 18e ou un déporté en camp de concentration qui seraient racontées, romancées, de la même façon, pour le même effet de "dire l'indicible" mieux ou autrement qu'en le rapportant tel qu'il aurait pu être réellement. C'est une étrange sensation de lecture mais qui ne peut occulter l'effet qu'elle a eu non plus.

J'étais mort de rire :

"L’avenir du prolétariat ne se lira jamais dans le marc de café et encore moins sur une partoche signée Vladimir Ilitch Oulianov. Mon grand-oncle me soutenait mordicus que ce serait dans les taches de semence qu’on laissera sur les draps de soie des bourgeoises adultères. Leur conscience politique tapinait depuis la naissance du syndicalisme révolutionnaire et la trique d’acier d’un camarade aurait raison un beau jour des fondations de leur classe dominante. Yahvé plus qu’à attendre."

J'ai lu ça rapidement hier et j'y suis retourné dès aujourd'hui, il doit y avoir tout les mots-clés-google de mon ennui de lire, comme j'allais le voir plus loin : je me faisais racoler sans doute pas mieux qu'un canidé venu de Roumanie.

Le récit est vraiment très riche, de vocabulaires improbables, de rebondissements ou plutôt de délires maitrisés. Ça serait un peu neo-has-been le cliché de la narration, caricaturant des caricatures du communisme, du sexisme, de la philo, et d'autres trucs, pour rendre les personnages et le récit odieux et attachant.

   aldenor   
3/3/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le plaisir (ou plutôt la furie) d’écrire est palpable dans la verve de l’auteur. Je dois pourtant avouer que j’ai eu de la peine à suivre. L’écriture prend le pas sur le souci de construction. J’ai eu l’impression de sauter du coq à l’âne.
Mais bon, une ambiance est créée, Belgrade en débandade à l’aube de la guerre civile.
Et puis surtout j’admire cette plume maitrisée et violente comme un couteau.
J’ai retenu quelques phrases :
« [L’avenir du prolétariat se lira dans]...les taches de semence qu’on laissera sur les draps de soie des bourgeoises adultères. »
« Nationalisme et mysticisme : les deux mamelles de la décadence... »
« La Raison nous joue parfois des tours pour accomplir l’Histoire. »


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