Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Réalisme/Historique
SaulBerenson : Le temps des cerises
 Publié le 17/10/20  -  7 commentaires  -  11935 caractères  -  66 lectures    Autres textes du même auteur

Paris. Mai 1871.


Le temps des cerises


Louison n'en pouvait plus.


Alors elle a réussi à faire sortir ses parents grâce à une amie qui connaissait Jules Vallés, tant la vie à Neuilly est devenue impossible et les bombardements journaliers. Pire qu'avec les Prussiens me disait son père, et le vieux savait de quoi il parlait, deux fois déménagé, déjà, et avec la Mémé impotente en plus !


– Ah, sûr que c'est plus facile sur des civils ! Et que l’ Mac Mahon allait gagner plus de galons sur nos têtes que là-bas dans l'est ! Pas un bouton de guêtre qu'ils disaient les va-t-en-guerre du gouvernement… !

Le vieux éructait et Louison ne savait plus quoi faire pour le calmer. Il était touchant, même en colère. Son « Prenez bien soin de ma fille », entre deux sanglots, m'avait fait bien de l'émotion. Alors nous avions mélangé nos larmes. Les siennes coulaient de ses grands yeux bleus jusqu'aux moustaches, il pensait bien qu'il risquait ne plus jamais revoir sa Louison; comme si ça ne suffisait déjà pas tout ce chaos autour d'eux.


– Et puis toutes les conneries de la Commission : laisser partir Foutriquet !(1)… Il aurait fallu écouter Rochefort ! Et puis installer les canons au Mont Valérien ! Maintenant c'était les autres qui nous pilonnaient !


… Et puis

et puis…


Alors je lui ai promis comme ça, au vieux.

Comment faire autrement ? Rajouter à sa peine ? Je m'étais bien plu dans mon mensonge.

Pensez bien ; Louison, la plus belle blanchisseuse de Belleville ! Celle qui ne voulait plus d'amoureux depuis que le sien s'était tué sur un échafaudage. Trop de souffrance, évidemment. Moins vivre c'est aussi moins souffrir. Alors c'était à qui la ferait changer d'avis, la Louison. Et comme je m'étais mis à rêver que ça pourrait bien être moi eh bien je m'étais laissé aller de mes larmes avec le père.

Ça fait du bien, on ne pleure que pour soi.

Ils sont partis comme ça, calmement, dans les larmes, avec la Mémé coincée sur une vieille bergère, entre deux matelas.


C'est vrai que l'on faisait autant la foire que la révolution.

Au moins l'armistice était en suspens, alors restait à régler ça entre nous. Notre Bastille à nous c'était cette histoire de canons qu'on voulait nous prendre et des deux généraux qu'on avait fusillés. Trop tard pour reculer, alors on s'était mis à parler et évidemment on n’était pas d'accord, la liberté fait peur, et le nain(2) s'était tiré sans qu'on lui refasse le coup de Varennes… Ceux de 89 n'étaient plus là, Bianchi en prison, les Robespierre de chez nous étaient trop pâles, on faisait pas le poids.

Alors autant continuer la fête.


Aujourd’hui j’ai emmené Louison place Vendôme.

Ça discutaille pas mal aussi là-bas. Mon pote Gustave(3) avait bien promis de déboulonner les Bonaparte une fois pour toutes. Sacré Gustave ! La Colonne était par terre à cinq heures. La fête qu'on a fait ! Vengés de nos malheurs qu'on était.

Ça tourne pas mal autour de Louison mais elle s'en fout, alors je suis bien. Gustave a des sous, c'est lui qui rince pour remercier du coup de main.


Les soirs c'est dans les églises que ça se passe.

Depuis la proclamation de la République un vent fou de liberté souffle dans tous les quartiers, même parfois chez les bourges, enfin, pour ceux qui n'ont pas foutu le camp à Versailles.

Un soir c'est Louison qui m'emmène à la Trinité écouter Louise Michel animer un club féminin d'émancipation. Chaque moment est un événement. Tous les soirs on dort sur place, là où ça se passe.

On sent bien que quoiqu'il arrive, on ne vivrait plus jamais de tels moments.


J'accompagne aussi Louison à son travail, je me sens comme son homme, je suis heureux, on me regarde.

Ça s'engueule pas mal là-bas aussi. J'ai beau leur dire que les bourgeoises qui sont encore là pour faire bouillir la marmite ne peuvent pas être si mauvaises, on m'écoute un peu, je suis toléré. Louison n'est pas la plus révolutionnaire non plus pour calmer les plus excitées.


Et puis ça a dérapé tout d’un coup, après la chute du fort d'Issy. bastion pourtant réputé.

On voit des traîtres partout, la nourriture se raréfie, seuls l'absinthe et tous les tord-boyaux imaginables coulent encore à gogo dans les gosiers des communards de moins en moins révolutionnaires et de plus en plus saouls.

Ma prudence douteuse fait qu'on me toise souvent de travers dans les débats. J'évite d'accompagner Louison au travail pour ne pas nourrir la parano ambiante, pas envie de passer pour espion du nabot(4). On fusille sec les âmes vagabondes !


Les nouvelles ne sont pas bonnes.

La province tarde à se joindre à nous. On a bien vu décoller Gambetta mais est-ce qu’il est bien arrivé quelque part ce citoyen-là ? Et puis plus question non plus d'armer tout le monde faute de chassepots(5) en état, en plus un dépôt de poudre a explosé… Alors qu'il avait toujours été dit que la Commune avait des armes en abondance et que tout était organisé…

Le Comité va de démission en démission. Même Delescluze n'est plus écouté.


Nous sommes des milliers à l’Hôtel de Ville pour faire pression, climat d'insurrection dans l'insurrection! Et comme la nature reprend ses droits en toutes occasions, un margoulin profite du chaos pour pincer la taille de Louison ; alors je fonds sur le bonhomme et nous roulons à terre, ce qui passe totalement inaperçu dans le brouillard ambiant. Ma hargne me donne le dessus. Le margoulin fout le camp.

Ce 15 mai 1871 Louison m'admire. On me regarde. On se demande pourquoi. Mon nez saigne pour une juste cause, la mienne. Peu importe, plus personne n'est sûr de quoi que ce soit ce jour-là.

Les choses vont de mal en pis.


C'est au tour du fort de Vanves de tomber. Les bombardements se font de plus en plus forts. Nous pensions que les troupes de Versailles n'oseraient pas entrer dans Paris, encore solidement défendu… Et pourtant, c'est ce qui se passe l'après-midi du 21 par la porte de Saint-Cloud.

Ordres.

Contre-ordres.

Dès le 22 le tocsin sonne partout. L'appel aux barricades placardé aux murs. Une connaissance nous affirme que l'on se bat au Luxembourg !

Louison ne quitte plus ma main. Nous rejoignons de ses amies à Montmartre. Des barricades montées de pavés arrachés. Il en est une, place Blanche, tenue par des femmes.

Rue Lepic nous voyons notre premier mort.



J'ai de la fièvre.

Épuisés, nous dormons au pied d'un brasero où l'on partage une soupe claire avec des fédérés. Dès le matin des balles frappent le mur où nous sommes adossés. Louison titube, de la poussière plein les yeux, je la guide le plus loin possible de cet enfer et des cris de nos compagnons d'un soir.

Nous descendons vers les Buttes-Chaumont, là où il paraît que les Parisiens tiennent encore. Nous croisons des gens hagards comme nous le sommes. Certains nous disent que tout va s'arranger, d'autres que les soldats du Charognard(6) massacrent tout ce qui n'est pas eux. On n’y croit pas, plein de gens amplifient tout depuis toujours, la panique fait le reste.

Nous dormons dans un petit square de Belleville, Louison connaît les lieux qu'elle n'a jamais vus aussi calmes.

Ça ne dure pas.


Dès le matin une douzaine de gardes nationaux se sont regroupés là. Ils ont reçu l'ordre de se diriger vers la Roquette, transformée en place forte par les fédérés. Nous les suivons sans trop savoir si leur compagnie nous protège ou nous expose.

Des volets claquent sur notre passage. Un homme nargue les soldats de sa fenêtre du premier étage, l'un d'eux le met en joue ; Louison détourne la tête, un claquement sec, un cri de femme précède un bruit de chute lourd et mat. La petite troupe ne s'arrête pas. Des bruits de canons, des clameurs, nous appellent déjà vers d'autres malheurs. Ma compagne pleure et plante ses ongles dans ma main.


Il commence à pleuvoir.

Louison marche plus vite que moi car la fièvre me ralentit.

Pressés nous sommes d'arriver on ne sait où. La sinistre Roquette est devant nous. Il y a beaucoup de monde, soldats, civils, tout le monde parle de prêtres que l'on vient de fusiller. Palabres passionnées. Fallait-il ? Un sergent clame que les religieux ont toujours été du côté de la Réaction, alors…

Une explosion et c'est la fin du débat. Les ordres sont de vite former une redoute devant l'entrée de la prison. Là-bas on regroupe des enfants. Un bruit court que les civils seront plus en sécurité dans le cimetière voisin. Nous y allons.


Il pleut toujours.

Le soir tombe sur le Père Lachaise et ses petites chapelles surmontées des noms des familles bourgeoises venues enterrer leurs morts dans ce lieu à la mode. Des feux de camp ont été allumés un peu partout malgré l'interdiction, mais à quoi bon ? La fusillade monte de la Roquette. Nos soldats du matin sont-ils morts, ou bien tiennent-ils encore, et peut-être demain contre-attaqueront-ils jusqu'à Versailles…? La rumeur, toujours.

D'autres arrivent.

Très vite ils ouvrent la grille d'un grand caveau et en sortent des armes. Je les aide pour me réchauffer et les remercier d'être là. L'un d'eux me montre le nom « De Morny »(7) gravé sur le fronton. Il rit. Je ris aussi pour celui qui se retourne dans son cercueil.

Il baise la main de ma compagne et lui donne un paquet de biscuits. Je vois qu'il pleure en s'éloignant. Sur la droite un bruit de roues qui grincent. Ce sont des canons que l'on déplace à la hâte, juste un peu plus haut.


L'horizon est rouge. On nous dit que Paris est en feu.

Alors peut-être que bientôt tout sera fini et que nous aurons enfin une vraie paix.

Et que je pourrai remettre Louison à son père comme promis. Et que ses grands yeux bleus pleureront de joie quand il me prendra dans ses bras.

Nous nous tenons serrés dans la chapelle devenue vide.

Je suis bien.

À l'abri de tout et tout contre elle. Je suis au sec, donc loin de l'enfer du dehors. D'ailleurs je n'entends plus rien. À peine la voix de Louison qui insiste à me donner un biscuit du soldat. Je frissonne et grelotte mais n'ai ni froid ni faim. Je suis. C'est tout. Et je vois au-dessus de moi ses cheveux rouges comme tout autour de nous. Elle aussi tremble tout contre moi. Elle est toute à moi.

Un moment, puis je vois son ombre se découper. Et puis plus rien.


Au matin la pluie s'est arrêtée.

Je me sens mieux.

Silence.

La guerre est finie.


Je me rappelle… Louison ?!


Je cours vers la grille ouverte du tombeau, mes jambes encore flageolantes. Il y a de la fumée partout qui me pique les yeux. J'entends parler une langue que je ne connais pas, de l'allemand aussi, et puis des salves de tir, pas comme hier, régulières. Plus de canon du tout.


Je n'ai pas peur.

Je ne suis plus, plus rien sans elle.

Je marche le long des tombes. Des corps sont allongés, parfois en tas, parfois seuls.

Des femmes,

des hommes,

des enfants.

Je n'ai pas peur. Où est-elle ?

Deux soldats prussiens sont là. L'un me parle. Je ne comprends pas. Ils rient en s'éloignant.


Des cheveux blonds sales, là, par terre, dans la poussière.

Une robe retroussée.

Je l'ai retrouvée.

Tout est calme alors je m’assois près d'elle.

Je la prends dans mes bras.


D'autres soldats, d'autres uniformes.

Des Bretons. Les Versaillais les ont fait venir parce qu'ils ne parlent pas français pour fraterniser avec nous.

Un galonné s'approche et m'examine sans ménagement. Ni poudre sur mes mains ni pétrole sur ma chemise souillée. Je retombe près d'elle. Il s'éloigne.

Les autres nous regardent. Fatigués. Jeunes. Heureux d'avoir gagné, d'être vivants,

ils se parlent, haussent les épaules,

je suis vivant aussi, mais traître, parjure,

je ne suis plus,

je les supplie.

Le garçon lève son chassepot,

je vais retrouver Louison,

enfin.



________________________________________

1– Adolphe Thiers

2– Encore lui

3– Gustave Courbet

4– Voir 1 et 2

5– Premiers fusils à culasse

6– Toujours lui

7– Demi-frère de Louis Bonaparte


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
12/9/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
L'histoire vue par le petit bout de la lorgnette... J'aime assez le principe, et ai trouvé pas mal mené le contraste entre l'effervescence pleine d'espoir du début et la dégringolade aux enfers de la Semaine Sanglante, mais il me semble que vous avez donné dans la facilité en alignant les instantanés rapides. Comme lectrice, j'ai pas pigé grand-chose au déroulement des événements.

Je comprends bien que c'est là un parti pris narratif, vous reflétez ainsi le chaos que vit le narrateur, seulement voilà, je trouve que, en l'occurrence, ça ne fonctionne pas : au lieu de vibrer et de me désespérer avec le narrateur, je reste à l'extérieur. Je crois vraiment que ce récit pèche par défaut de structure.

   Corto   
14/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le titre ambigu, entre espoir et drame, correspond bien à cette nouvelle.
On y respire le chaos, la peur, le doute, la fuite, le combat, l'espoir, la solidarité, le débat, l'horizon mystérieux, la révolte, la haine. Mais surtout la fuite, l'inconnu, et de moins en moins le répit.

Voilà qui constitue un solide bagage pour ce récit tumultueux assis sur la réalité vécue durant la Commune de Paris, souvent évoquée ailleurs de façon embellie ou sublimée. Mais ici on est dans le cru, on court dans les rues, on change de quartier, on retrouve des connaissances, on fait le bravache face aux fusils ou aux canons.

Le récit est intéressant, construit de façon à essouffler le lecteur comme sont essoufflés Louison et le narrateur.

On a surtout ici un récit d'ambiance très vraisemblable, avec des références historiques précises et vérifiables telle cette allusion à Gustave Courbet et à la colonne Vendôme.

Le texte est bien construit et malgré le rythme on ne s'y perd jamais, à condition d'être un peu familier des événements et des lieux évoqués.

Bravo à l'auteur.

   Anonyme   
17/10/2020
Bonjour SaulBerenson,

L'essentiel est dans ceci : c'est bien écrit et je me suis affreusement ennuyé.

C'est bien écrit parce que la langue est maniée correctement, mais je ne suis arrivé à entrer ni dans la petite histoire ni dans la grande, et je me suis de plus en plus hâté d'en finir.

Je vous avoue très humblement une certaine méconnaissance du contexte historique et quelques actions, noms et lieux cités ne m'ont pas permis de m'en faire une représentation. Quant à la petite histoire, je l'ai trouvée noyée dans ce contexte qu'il m'était déjà difficile de me représenter et ne suis pas parvenu à l'en extraire.
Je suis progressivement entré dans une lecture plus ou moins automatique, avalant les phrases les unes après les autres sans faire de lien entre elles et sans qu'un style remarquable me permette de m'attarder sur l'une ou l'autre, et me suis même permis, pour accélérer la progression, d'enjamber l'une ou l'autre phrase comme un cadavre dans une rue parisienne. J'ai perdu la forme et le fond, et me suis hâté de ne pas perdre mon temps.


EDIT : Après avoir relu mon commentaire, je me suis aperçu qu’il pourrait paraître un peu abrupt. Aussi, je tiens à souligner le soin apporté à la rédaction de ce texte et un tel travail n’a pas à être maltraité.

   Malitorne   
17/10/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
J’ai trouvé le style parfois maladroit. Ici il y a un problème de concordance des temps, je n’aurais pas mis le verbe être au présent mais à l’imparfait : « Alors elle a réussi à faire sortir ses parents grâce à une amie qui connaissait Jules Vallés, tant la vie à Neuilly est devenue impossible et les bombardements journaliers. »
Là nous avons trois répétitions rapprochées du mot bien : « Prenez bien soin de ma fille, entre deux sanglots, m'avait fait bien de l'émotion. Alors nous avions mélangé nos larmes. Les siennes coulaient de ses grands yeux bleus jusqu'aux moustaches, il pensait bien qu'il risquait ne plus jamais revoir sa Louison »
Et des virgules dans le texte beaucoup trop rares !

Concernant le fond, je crois que vous avez voulu faire une leçon d’histoire en y intégrant une romance. Pour ma part ça ne fonctionne pas, vous brossez trop d’éléments à travers une narration décousue, on s’y perd. Peut-être aurait-il été préférable de vous concentrer sur une situation, un fait marquant de la Commune, et de ne pas vous éparpiller. L’erreur récurrente des récits historiques c’est de nous assommer avec des rappels de lieux et de personnages.
Quant au mélodrame de la fin, il m’apparaît superflu et enlève de la crédibilité. Roméo au temps des Communards...

   plumette   
18/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
je manque de références sur la Commune pour apprécier pleinement le cadre du récit.

Mais vous avez su faire vivre une époque, ses troubles et néanmoins les sentiments qui animent votre narrateur amoureux.

Parfois, il m'a semblé que votre narrateur avait parfois déjà trop de recul sur la situation historique qu'il était en train de vivre.

votre choix de faire mourir Louison dans des circonstances qui ne sont pas totalement explicites est surprenant car vous donnez beaucoup de détails tout au long du texte! et puis je n'ai pas compris le "traître, parjure" sans doute des réferences historiques qui me manquent?

Il y a des qualités narratives dans le texte, malgré quelques bizarreries de temps et de vocabulaire un peu anachronique parfois. Ex:
"J'évite d'accompagner Louison au travail pour ne pas nourrir la parano ambiante"

Bonne continuation ! et Bienvenue dans le catalogue Oniris, car je vois que c'est votre première publication ici.

   Alcirion   
21/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte qui me parle : Belleville, le quartier où je suis né et la Commune (sujet dont j'avais l’expertise du temps de mes activités révolutionnaires :)

Le contexte est bien rendu et c'est agréable de lire une nouvelle qui sort de l'ordinaire. Le point faible, à mon sens, c'est la trame romanesque un peu légère. L'auteur compense par une mise en page destinée à mettre en relief l'émotion, mais j'avoue que j'ai un peu cherché l'histoire.

Un essai louable, vous avez sans doute les moyens d'aller plus loin, et qui se lit facilement. Tenir un lecteur sur une nouvelle sur écran, c'est déjà un bon point.

A vous relire.

   Donaldo75   
4/11/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour SaulBerenson,

J'ai mis du temps avant de décider à poser un commentaire sur ce texte. L'écriture en mode presque journal personnel est un procédé intéressant car il permet de donner du corps au personnage. Par contre, je trouve que le style perd parfois de la force inhérente au mode narratif. Les deux premières phrases du texte amènent de la distance mais pas de force malgré un point d'exclamation placé là pour donner du ton. Ensuite, le passage à la première personne du singulier permet au lecteur de rentrer dans la peau du narrateur, de mieux le cerner.

Alors, qu'est-ce qui ne m'a pas convaincu ? Je pense que c'est le mix entre la réalité historique et la vie des gens qui n'a pas fonctionné. Derrière ces événements, le lecteur que je suis - et qui en a mangé des cours d'histoire pendant ses études supérieures - sens le cours d'histoire, au-delà de ce que le titre permettait de prédire. Je n'ai rien contre mais ça nuit au développement du récit parce que les balises historiques sont posées ça et là. Quitte à rentrer dans l'Histoire avec un grand "h" autant le faire à fond, je pense et c'est ça qui me manque. Du coup, je ne sais que penser de ce texte car d'un côté le travail est évident, la volonté de mettre en musique cette période de notre passé est patente, l'envie de donner du corps aux personnages afin de les sortir du rôle de véhicule narratif est bien présente mais d'un autre côté l'addition de toutes ces bonnes intentions ne m'a pas convaincu et du coup je ne suis pas rentré complètement dans le récit.

Une autre fois.


Oniris Copyright © 2007-2023